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Critiques de Raphaël Jerusalmy (265)
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Sauver Mozart

Brillant!Peut-on tenter un attentat avec de la musique?C'est ce que va faire Otto Steiner en pleine deuxième guerre mondiale a Salzbourg....
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Sauver Mozart

C’est le premier roman de Raphaël Jerusalmy et je l’ai découvert grâce à mon filleul qui est en école à ENS Cachan qui organise un prix littéraire pour des premiers romans. Et ce roman, Sauver Mozart, a reçu le 1er prix. Il me l’a donc offert sachant que sa tata aimait beaucoup lire.

Ce livre est sous forme de journal tenu par un mélomane autrichien, juif (pas vraiment…) et tuberculeux. Il a du déménager dans un sanatorium où il vit quasi cloitré, « interné » (?).

On va vivre au rythme de la maladie qui évolue, de la guerre qui évolue, de la folie de l’Histoire qui évolue. Car cela se passe entre 1939 et 1940 entre deux festivals de Salzburg.

Montée du nazisme, de l’antisémitisme, de la guerre, de la peur, du fanatisme.

Ce qui fait tenir Otto, c’est la musique. Son amour immodéré de la musique. Ses souvenirs, sa contribution au prochain Festival de Mozart, son vœu de sauver Mozart de l’emprise nazie sur la musique… Il survit aussi en pensant à un plan fou qui pourrait faire basculer l’Histoire…

On le suit… peu à peu quelques souvenirs familiaux s’insinuent aussi… ce qui le rend un peu plus humain…

Livre bien écrit et qui permet de voir l’Histoire de cette période si difficile d’une manière particulière, intéressante. La maladie aussi… le regard et « l’égard » qu’on porte aux malades…

Ce n’est pas un livre « rigolo » mais en même temps pas déprimant… c’est juste une réalité, souvent décrite avec recul, un certain « humour » et aussi avec malice… car Otto est une sorte de « rebelle », à sa manière, avec ses petits moyens, ses petites convictions.

Bref, un roman à lire.

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La rose de Saragosse

Au contraire des autres ouvrages déjà lus de Raphaël Jerusalmy (La confrérie des chasseurs de livres et Les obus jouaient à pigeon-vole), il n’est pas question dans celui-ci d’un artiste ayant existé, artiste dont l’auteur aurait fait le choix de raconter de manière totalement romanesque un instant de vie resté historiquement dans l’ombre. En effet, cette fois, c’est un personnage de l’invention de notre auteur, Angel de la Cruz, sorte de mercenaire au comportement dégrossi, à l’allure repoussante, paradoxalement artiste d’une délicatesse et d’une acuité étonnantes à ses heures, qui sera au cœur d’une intrigue somme toute classique mais efficace. C’est l’art, tout d’abord, qui est au cœur de cette intrigue, dans sa capacité à permettre à un artiste de conserver sa liberté coûte que coûte, et ce malgré le joug d’une entité tyrannique, ici l’Inquisition espagnole que représente Torquemada, bien décidé à découvrir qui a osé produire et diffuser dans Saragosse une caricature à son effigie. Du fait de cette plongée dans une atmosphère religieuse tendue, force est de constater que la violence devient omniprésente au fil du récit, dans la présence de plus en plus forte de l’inquisiteur, atténuée malgré tout par la présence de la douce Léa, fille d’un bourgeois de la ville, elle aussi artiste, qui rencontrera Angel au fil de ses pérégrinations.

Soit, j’ai trouvé ce court roman agréable à lire, car Raphaël Jerusalmy a une belle plume, tout aussi délicate que les œuvres de ses personnages artistes présents dans celui-ci, mais il a manqué quelque chose pour que je sois vraiment conquise. Il avait réussi, avec beaucoup de brio, dans les œuvres précédentes que j’ai lues de lui, non seulement à rendre hommage à deux grands poètes de la littérature française (Villon et Apollinaire), mais encore à leur rendre vie. Avec La rose de Saragosse, je me suis sentie, du début à la fin, complètement en dehors de ce que je lisais, comme si les personnages et l’intrigue n’avaient pas réussi, cette fois, à prendre véritablement vie, comme si l’écriture était restée, cette fois, complètement désincarnée. Qui plus est, la grande brièveté du roman ne m’a, je pense, pas aidée non plus pour m’imprégner de son atmosphère : qui dit telle concision dit manque de descriptions, forcément, et donc de profondeur, notamment pour les personnages principaux. En somme, j’ai eu l’impression de lire une nouvelle plus qu’un roman ; or je ne suis pas une grande amatrice de nouvelles, justement pour les raisons sus-citées. J’ai donc été, en toute logique, déçue par ma lecture, surtout parce que je suis trop restée sur ma faim…
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Les obus jouaient à pigeon-vole

Petit livre inattendu sur les dernières heures au front du poète Guillaume Appolinaire en mars 1916. Engagé volontaire, le sous-lieutenant Guillaume de Klostrowitzky, dit Cointreau-whisky, s'est vite habitué à la promiscuité des tranchées, aux échanges avec les soldats de sa section, avec la logique (ou l'absence de logique) militaire, aux ordres donnés par « Moncapitaine » et aux tirs sporadiques avec les lignes allemandes. de part et d'autre, les hommes attendent le prochain assaut. Certains finissent par lever des linges tachés faisant office de drapeaux blancs, initiatives immédiatement sanctionnées par la hiérarchie.

Quelque part la guerre satisfait Apollinaire et il en tire quelques poèmes et calligrammes, comme il l'écrit à une amie : « … c'est épatant d'être militaire et je crois que c'est le vrai métier pour un poète ».

Cette réinterprétation du temps de guerre du poète s'accompagne d'extraits de ses oeuvres en tête de chaque chapitre. La forme en elle-même est un hommage à ses écrits. le récit se partage entre ce qu'étaient les tranchées et ce que pouvait en penser un intellectuel éloigné de ses amis de Saint-Germain des prés.

Cet ouvrage donne envie de revisiter l'oeuvre du poète, tout en rappelant l'absurdité de cette guerre.

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Les obus jouaient à pigeon-vole

Ce livre, nous plonge dans les vingt quatre heures qui précède l'impact qui blessera Apollinaire en 1916. On y découvre les camarades de combat du poète, leurs habitudes, leur vie dans les tranchées. La mélancolie du passé se lie avec la morosité du présent et l'espoir du futur.

L'ouvrage est assez court et se lit donc rapidement. Chaque chapitre s'ouvre sur un vers ou un poème d'Apollinaire ce qui donne toute son originalité à l'ouvrage. Néanmoins, l'écriture saccadée de l'auteur me donne l'impression d'être oppressée et me dérange mais elle permet, d'un autre coté de saisir l'ambiance qui régnait sur le champ de bataille à ce moment-là.
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Sauver Mozart

Otto Steiner,un grand mélomane rongé par la tuberculose,dans un sanatorium de Salzbourg, écrit son journal de juillet1939 au début d'août 1940. Il y décrit les luttes quotidiennes des malades face aux pratiques douteuses d'un docteur peu scrupuleux, aux privations et aux persécutions engendrées par la guerre. Écouter de la musique reste son seul refuge face à la barbarie d'un monde qui ne souhaite pas protéger les plus faibles,il est d'origine juive sans être pratiquant,Il remercie son père de ne pas l'avoir fait circoncire. Sa famille s'est dispersée pour tenter d'échapper au sort funeste réservé à ses coreligionnaires. Du fond de son mouroir, il est sollicité par son ami Hans afin de préparer le festival de Salzbourg. Il va user ses dernières forces pour perpétrer un attentat musical contre les chefs d'orchestre du régime nazi qui rabaissent Mozart au rang de compositeur de marches militaires.A partir d'un sujet effroyable et déprimant, l'auteur a réussi à écrire un livre plein d'espoir, d'humour glaçant, de cruauté précise, de poésie et même parfois de légèreté. Le narrateur, gravement malade, atteint d'une maladie incurable,avec des symptômes lourds supporte le racisme ambiant, la faim, le manque d'hygiène,de confort et de soins grâce à la magie de sa passion: la musique.La forme d'écriture : le journal intime permet au récit de ne pas s'enliser, les formules sont courtes il n'y a rien de larmoyant ni de trop long.Ses fonctions vitales sont altérées mais l'auteur n'hésite pas à user constamment d'humour, de pirouettes sarcastiques....de propos désabusés et ironiques...de formules percutantes et amusantes...Et paradoxalement, alors que la mort plane à chaque page, qu'elle se rapproche d'une manière inévitable, on ne ressent pas la tristesse mais plutôt un sentiment de sérénité et une libération face à la destinée.

Encore un beau livre à mettre en avant pour les Éditions Actes Sud !!
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La confrérie des chasseurs de livres

« ...En 1462, à l’âge de trente et un ans, il (François Villon) est arrêté, torturé et condamné à être pendu et étranglé ». Le 5 janvier 1463, le Parlement casse le jugement et le bannit de Paris. Nul ne sait ce qu’il advint de lui par la suite... »



Raphaël Jerusalmy trouve une suite à cette disparition. François Villon a une dimension romanesque ; rebelle, amoureux de la littérature, un brin voleur… Tout ce qu’il faut pour un roman d’aventures épique.

Or donc, Louis XI, désireux d’asseoir son pouvoir par rapport à Rome, veut que les livres circulent en son pays. Bien entendu, la papauté s’y refuse, elle qui a la main sur tout ce qui se lit par le biais de ses copistes. « Le roi de France cherche à affaiblir le pouvoir du Vatican, afin de consolider le sien propre. Or, une industrie naissante mine soudain la suprématie papale. A la différence des moins copistes, l’imprimerie n’est pas assujettie à l’Église. Habilement utilisée, elle pourrait conférer bien de la puissance à ceux qui en assurent le contrôle. Il est donc regrettable qu’il n’y ait encore aucune presse en France. Louis XI veut unifier la France et la langue est un vecteur important. Et puis, il y a le motif bassement matérialiste « Il s’agit d’une simple question de finances. A cette heure, tout ce qui vient de Byzance, d’Alexandrie ou du Levant passe par la vallée du Rhône. La suzeraineté papale sur Avignon et le Comtat venaissin lèse donc le roi de gains énormes provenant des droits de passage et de taxation des denrées. C’est le légat pontifical qui les perçoit, renflouant ainsi les caisses de Rome plutôt que celles de Louis XI. »

Il fait libérer un François Villon en mauvais état suite aux tortures qu’il a subies et l’envoie retrouver son comparse coquillard, maître Colin de Cayeux, démarcher un certain Johann Fust pour qu’il ouvre une imprimerie à Paris, en échange de quelques livres très précieux. « François reste assis. Il range les précieux volumes dans sa besace, sans rien dire. Il n’a pas le sentiment d’une victoire. Il s’en veut d’être le courtier de Guillaume Chartier, d’obéir docilement aux consignes de ce faux jeton ecclésiastique. Et, surtout, de trahir les livres. »

Ce n‘est pas tout, ensuite, il l’envoie sur les traces de la Confrérie des chasseurs de livres en Galilée.

C’est parti pour des aventures, des mensonges, des chausses-trappes, des manipulations, des complots, de l’espionnage, pour un roman épique, polar, récit historique (vrai ou faux), roman d’aventures… desservi par une belle écriture où Villon découvre deux Jérusalem, celle du haut et celle du bas où des livres uniques sont cachés. Jérusalem, à l’époque, est une cité cosmopolite où se côtoient juifs, musulmans, chrétiens. Les érudits sont là, en terre sainte. Des hommes d’un grand savoir temporel et ou spirituel. Il s’y trame des alliances inattendues, voire contre-nature, cachées mais à grande portée politique

Un dur parcours initiatique vers une vie plus spirituelle pour François Villon via les Médicis, la Confrérie des chasseurs de livres, le désert… Peut-être n’est-ce pas toujours très crédible, mais après tout, c’est un roman écrit avec beaucoup de talent et une certaine érudition. Raphaël Jerusalmy m’a conquise une nouvelle fois. J’ai pris plus que du plaisir à cette lecture qui va de retournements en chausse-trappe et de rebondissements en découvertes.



Les descriptions sont très visuelles, voire en odorama « La place du marché s’éveille, emmitouflée dans l’épaisse brume du matin. Des sont tout d’abord timides, épars, picorent quelques grains de silence. »
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La confrérie des chasseurs de livres

Villon est enfermé dans les geôles du roi de France. L'auteur intervient alors pour déployer son imagination. Villon en ressort donc libre, mais avec une mission : inciter un imprimeur étranger à s'installer en France pour répandre des écrits tendancieux, visant à instaurer une nouvelle religion. Villon n'a d'autre choix que d'accepter le marché mais l'affaire ne s'arrête pas là. Il multiplie les aventures et de retrouve à Jérusalem, au sein d'une confrérie où Juifs et catholiques se rassemblent. Ils ont un but commun, mettre à mal la papauté, sans utiliser les armes mais plutôt les livres. Ce ne fut pas mon roman préféré de Jerusalmy, même si le sujet est intéressant. Je l'ai trouvé difficile à suivre. Beaucoup de personnages et de non dits. Cela nous oblige finalement à aller plus loin pour comprendre ce qu'on nous cache...
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Sauver Mozart

Otto Steiner termine sa vie dans un sanatorium de Salzbourg en Autriche alors que le nazisme installe son régime de terreur dans l'Europe continentale. Il est féru de musique et juif athée, élevé loin des rites du judaïsme. Outré par le détournement de la musique et tout particulièrement du renommé Festspiele, le festival annuel de Salzbourg, auquel se livre le régime nazi à des fins de propagande, il va tenter un acte désespéré : assassiner Hitler. Il échouera mais trouvera alors une autre façon - ô combien futée ! - de ridiculiser ceux qui ont décidé d'exterminer les "nuisibles", dont il fait partie, comme vieux, comme malade et comme juif. C'est un livre bref, poignant, terrible par la description qu'il fait de ces tuberculeux qu'on laisse sans soins mais aussi jubilatoire grâce à la malice tranquille de cet Otto Steiner. Un très beau livre, dans la lignée du livre de Fred Ulhman ("L'ami retrouvé") ou de celui de Kathrine Kressmann Taylor ("Inconnu à cette adresse"). A mettre entre toutes les mains !
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La confrérie des chasseurs de livres

Où François Villon, poète et brigand notoire, devient le héros d'un palpitant roman sur le pouvoir des lettres et de la connaissance... Raphaël Jerusalmy imagine ce qui est arrivé à François Villon alors que les livres d'histoire le donnent pour disparu. Nous sommes en 1463. Louis XI, au pouvoir contesté par les grands seigneurs, cherche à unifier ses territoires en tentant notamment d'imposer une langue unique, le français face aux différents dialectes régionaux peu favorables à la bonne compréhension des bretons, bourguignons et autres savoyards entre eux. Cela passe par la propagation des livres qui à cette époque, se heurte à la censure de la toute puissante église de Rome, garante de la suprématie du latin et des textes sacrés. François Villon est ainsi sauvé du gibet par le roi en échange de l'accomplissement d'une mission secrète, réunir une liste d'ouvrages rares, sur des sujets tant historiques que scientifiques ou philosophiques et organiser leur circulation grâce à l'implantation d'imprimeries à même de les reproduire en grande quantité, sur le territoire français (jusque là interdites par Rome). Une mission qui le conduira jusqu'en Terre Sainte, là où une organisation millénaire, la confrérie des chasseurs de livres, règne sur une vaste réserve de textes précieux, récupérés et archivés au fil des ans. Des textes à la fois convoités et craints par l'Eglise en raison de leur potentiel à mettre en péril son autorité et son pouvoir. Notre poète aura fort à faire, navigant de complots en complots, côtoyant ennemis et amis des livres, découvrant le coeur des fondements de certaines religions et frôlant maintes fois la mort.



A la fois roman d'aventure et réflexion sur le pouvoir de la connaissance et du libre arbitre, "La confrérie des chasseurs de livres" nous offre un joli plaidoyer en faveur des forces de l'esprit, face aux armes et aux pensées toutes faites. Et plus que jamais, une incitation à lire.
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Sauver Mozart

J’ai horreur du vendredi. Filet de cabillaud et pommes de terre bouillies. Le fils du concierge est allé m’acheter deux cents grammes de cervelas. En catimini. Je festoie dans ma chambre. Dehors, il fait gris. La lumière est triste.

Je n’ai jamais tenu de journal. Avant. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

Ce cabillaud reviendra souvent comme un leitmotiv de son mal-être.



Otto J. Steiner, critique musical, malade, "autrichien de confession phtisique" est dans un sanatorium sur es hauteurs de Salzbourg, la ville de Mozart. De juillet 1939 à août 1940, il va tenir son journal. Bien sûr, il y est question de la guerre, de l’annexion de l’Autriche par le régime nazi, d’Hitler, de ses « collègues d’infortune » mais il y a plus.

Il raconte ses sorties ; Une représentation du Bourgeois Gentilhomme qu’il compare à Hitler « ce rustre qui se dandine avec des mimiques de grand seigneur, ce Monsieur Jourdain, imbu de lui-même, qui vocifère bien haut pour se donner des aires de tribun, n’est-ce pas un peu Hitler ? »

La musique seule trouve grâce à ses yeux, surtout Mozart et Hans « On a discuté de Karajan, de sa carrière fulgurante, de ses concerts à Berlin. Je suis un peu jaloux. Alors j’ai dit à Hans que Karajan donnait trop dans la grosse cavalerie, qu’il gaspillait son talent pour plaire aux masses. Ça n’a pas plu à Hans, je ne sais pas s’il reviendra de sitôt. Il fallait bien que je dise quelque chose, pour avoir l’aire d’être au courant. Pour remplir. »

La guerre gronde tout autour, sa juiveté l’effraie « les juifs ont été déplacés. Et les gitans. Ils contribuent à l’effort de guerre. » Un de ses voisins de chambrée a été dénoncé.

Son ami Hans lui fera un ultime cadeau ne l’associant au le fameux Festspiele. Alors là, il va se déchaîner, se démener parce que « Faire du festival un vulgaire outil de propagande, un amusement troupier, c’est un comble. Prendre Mozart en otage. L’avilir ainsi. N’y a-t-il donc personne pour empêcher un tel outrage ? » un audacieux pied de nez se prépare !!!!



Ce court roman est un bijou de ciselure, de mordant, d’humour décalé et d’amour.

Mimi et Kathel, par leurs chroniques, m’avaient donné envie de le lire, il était dans les rayons de la bibliothèque et le livre passa dans mes mains. J’aime ces petits livres denses, ironiques, sarcastiques, avec de petits arrangements, mais si plein d’un amour que l’on n’ose dévoiler.

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Sauver Mozart

Quel livre!ça fait longtemps que je n'ai pas mis 5 coquillages aussi facilement .



C'est un roman étonnant et que j'ai lu d'une traite, je vais le relire avec plaisir pour le savourer.



Nous lisons les lettres à son fils et le journal de Otto J Steiner, mélomane «un peu juif» qui dit de lui:



«Je suis autrichien de confession phtisique . Et fier de l'être.».





Il est malade,mal soigné et très malheureux d'être dans ce sanatorium au milieu de gens encore plus malades que lui . Il va mourir et a souvent envie d'avancer l'heure de sa mort.



Il n'a personne à qui se confier, sauf ce journal qui pourrait bien être une source de graves problèmes.

Si bien que le lecteur est le seul à savoir la vérité sur des sentiments qu'il ne peut que cacher s'il ne veut pas être immédiatement dénoncé et fusillé.



C'est peut-être pour cela ,qu'il est a un aussi mauvais caractère, et puis franchement cela devait être difficile d'avoir le sourire en Allemagne en 1939!



Il rouspète sur tout:



- le cabillaud bouilli du vendredi, et puis l'absence de cabillaud quand les temps seront encore plus durs.



- Le malade qui chantonne des airs obsédants , mais c'est de ce détail que lui viendra une idée extraordinaire !



Il rumine sa vengeance contre ce régime et tous ceux qui assassinent sa si belle musique , je ne peux, hélas! sans dévoiler les effets du roman, vous dire comment il va s'y prendre.



On est pris par ce texte du début à la fin et tout s’enchâsse de façon implacable , l'auteur nous plonge dans l'ambiance hitlérienne et dans la maladie , il le fait avec un tel talent que la lecture transporte son lecteur , par exemple le jour où Mussolini a rencontré Hitler en 1939 sur un quai de gare est grand moment de littérature.

On est bouleversé , également, quand la Gestapo descend dans le sanatorium et que l'on voit ces grands malades parfois grabataires traités comme du bétail!



C'est tragique! Et tout cela à cause du fils du concierge qui paiera de sa vie un geste d'humanité !







Mais ce livre est aussi un hommage à la musique et ravira tous les passionnés de Mozart.



Il pose cette question jamais résolue comment se fait-il que les nazis pouvaient écouter cette musique sublime et aller tuer de façon abominable de pauvres ères sans défense?
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La confrérie des chasseurs de livres

Une de mes découvertes de l’année dernière a été le petit roman fin et plein d’idée écrit par Raphaël Jerusalmy, Sauver Mozart, qui m’a laissé un délicieux souvenir (et qui vient d’ailleurs de sortir en poche !)

Autant dire que j’étais ravie de savoir que l’auteur récidivait, et j’ai acheté son deuxième roman sans trop m’attarder sur la quatrième de couverture. Roman historique, roman d’aventures qui imagine ce qu’il est advenu de François Villon lorsqu’il fut libéré des cachots de Louis XI où il attendait son exécution, là où les historiens perdent sa trace… Voilà qui était engageant ! Le temps des premiers imprimeurs, un périple de Paris à Jérusalem, des complots et des rebondissements… J’imaginais une sorte de Nom de la rose, dans d’autres paysages.

Le début m’a bien plu, lorsque l’évêque Chartier vient trouver Villon dans sa prison pour lui proposer un marché qu’il ne peut guère refuser. Le récit manifeste beaucoup d’érudition, l’intrigue est intéressante, mais, car il y a un mais… le style m’emballe vraiment moins que dans Sauver Mozart qui, écrit sous forme d’un journal, était très dynamique. Dans ce roman, la narration peine par moments à donner une existence aux personnages et aux lieux, et malgré quelques jolies images, j’ai fini par m’engluer dans des péripéties qui ne me passionnaient guère et par n’ouvrir le livre qu’avec effort. Bref, pas du tout le moment de ravissement attendu.

Je crois que cela tient surtout au style qui ne me convient pas, et sans doute l’histoire n’est-elle pas pour moi non plus ! Je n’ai lu que des avis très positifs par ailleurs, aussi suis-je sûre que c’est moi qui suis passée à côté, qui n’ai pas vu les qualités de ce roman. Ce sont des choses qui arrivent.
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In Absentia

Cet émouvant roman est basé sur des faits réels. Il se déroule au Struthof en Alsace, seul camp de concentration nazi en France. En relatant le drame subit par 83 juifs dans la nuit du 2 août 1943, à travers une fiction, Raphaël Jerusalmy, leur redonne vie. Dans ce camp, les nazis se sont livrés à des « expériences scientifiques » entre autres sur le typhus, faisant subir toutes sortes de tortures aux déportés. Dans le roman Pierre Delmain est écrivain, déporté politique, il endosse un rôle diabolique, qui le protège vis à vis des SS, et pourrait le condamné. Il achève à mains nues les déportés dont l'état les rend impropres à la poursuite des dites expériences. Il fait cela avec le maximum de douceur, d'empathie, afin d'abréger leurs souffrances. Pour supporter cette tâche abominable, il s'échappe en imaginant dans ses rêves, un roman sur la croisade menée par Bernard de Clairveaux. Parallèlement, l'auteur, nous fait suivre le destin de Paul Bernstein, un juif parisien, collectionneur d'art, qui feint d'ignorer la guerre, qui le rattrapera pour le déporter à Auschwitz. Malgré la distance qui les sépare les deux hommes finiront par se rencontrer car le Pr August Hirt qui sévit au Struthof a demandé la livraison depuis Auschwitz de déportés vivants afin de constituer une collection de squelettes. Les deux hommes Pierre Delmain et Paul Bernstein vont sympathiser et cette rencontre va bouleverser la vie de l'un , mais ne permettra pas de sauver l'autre. L'écriture neutre de Raphaël Jerusalmy, sans dramatisation excessive pour relater des faits abominables donne une intensité incroyable à ce texte. En citant pages 95/96 les noms des 83 victimes de ces atrocités, il fait de son livre une stèle à leur mémoire. J'ai été d'autant plus touché par ce roman que le père de ma femme a été déporté au Struthof en tant que résistant le 19 août 44, peu de temps avant l'évacuation du camp.
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La rose de Saragosse

La famille Cuheno ne se décide pas encore à quitter l’Espagne, nullement alarmée par la liste noire sur laquelle elle figure. Les conversos considèrent qu’ils n’ont rien à craindre. Comme eux, la plupart des convertis, et même certains juifs, occupent de hauts postes, sont reçus à la cour, habitent les plus belles demeures de la cité. il ne se sentent pas menacés par la bataille que livre le clergé dominicain aux juifs qui seront bientôt contraints de partir à la recherche d’une nouvelle terre d’asile.



L’auteur s’inspire de l’assassinat de Pedro de Arbués, poignardé dans la cathédrale de Saragosse et point de départ d’un gigantesque autodafé orchestré par Toquemada pendant lequel furent brulés des centaines d’hérétiques, pour tisser l’intrigue de son roman.



Toquemada ne s’intéresse pas à l’auteur du meurtre mais plutôt à l’auteur des placards collés le long des murs de la ville, signés d’une subtile rose épineuse. La Rose de Saragosse, hymne à la liberté et qui semble narguer l’Inquisition.



Un roman qui mêle histoire, religion et art de la gravure. On apprend beaucoup de choses sur cette partie de l’histoire espagnole mais également sur les techniques de dessin et de gravure que l’auteur prend plaisir à détailler et qui ajoute une pointe de finesse et de beauté à son récit. L’auteur dépeint ses personnages par des portraits forts, évocateurs, aussi complexes qu’attachants, et donne même le point de vue très bien amené du chien de l’hidalgo. Un roman mystérieux, élégant, qui m’a séduit.
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Sauver Mozart

Nous sommes en Autriche en 1939 et 1940.

L'auteur nous ouvre le journal intime d'un tuberculeux en fin de vie. Il va donner un sens à sa vie en sauvant Mozart dont la musique doit être jouée entre des grosses machines devant un parterre de brutes nazies. Je n'en dis pas plus.

Voilà un petit bouquin astucieux, malicieux, mais qui manque – à mon goût – d'un peu de corps.

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Sauver Mozart

Avec ce roman qui a remporté quelques prix à sa sortie, l'Israëlien Raphaël Jerusalmy s'est fait un peu connaitre. Un roman assez court mais aussi fort...



Otto J. Steiner est Autrichien, juif, et malade. Atteint de la tuberculose, et sans grand espoir de s'en sortir, il rêve cependant d'assister une derniére fois à un grand concert qui a lieu chaque année. En tant qu'érudit de la musique, il va même devoir en assurer une partie de la programmation. Mais, prenant conscience de la liste déjà établi et des versions, à la couleur nazis, proposé, il aura un objectif : Sauver Mozart !



On va donc suivre le journal de cet homme malade et vieillissant, dans son hôpital, qui va trouver une raison de survivre et ne veut pas partit avant de l'avoir lui même décidé. Illustrant une résistance plus en retrait des grands actes militaires héroïque, c'est un monsieur tout le monde qui va ici effectuer son petit chemin, jusqu'à une rencontre qu'il n'espérait pas. Ecrit de maniére simple, direct, et sans oublier de glisser un peu d'humour, ce roman est fort plaisant et se lit presque d'une traite. On pourra rajouter que Steiner a une autre raison d'agir : son fils qu'il a perdu de vue et à qui il adressera quelques lettres. Un bon petit roman que je vous conseille de parcourir à l'occasion donc !
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Les obus jouaient à pigeon-vole

Je suis un admirateur inconditionnel de Guillaume Apollinaire, dont la poésie parvient toujours à me ravir. C'est la raison pour laquelle j'ai acheté sans hésitation ce petit roman dont, pourtant, je n'avais jamais entendu parler.

Le poète Guillaume Apollinaire a été gravement blessé, le 17 Mars 1916, alors que son unité était en première ligne face aux soldats allemands. « Les obus jouaient à pigeon vole » évoque juste les vingt-quatre heures qui ont précédé cette blessure. On y découvre les réalités de la vie dans les tranchées, avec plusieurs personnages bien campés, surnommés Ubu, Moncapitaine, Trouillebleu, etc... On notera aussi que le poète, devenu soldat, avait abandonné tout anticonformisme: il marchait à fond dans le patriotisme ambiant. Cependant, le génie poétique d'Apollinaire n'était pas éteint pour autant: dans ce livre, on trouve quelques jolis passages sur sa création littéraire, au milieu des balles. Et pour ma part, j'aurais même apprécié que cet aspect soit bien plus développé...

Ce roman, très court, mérite notre attention; son écriture est intéressante. Mais j'ai trouvé que le procédé de découpage - heure par heure - était un peu rigide.

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Sauver Mozart

L'auteur imagine un journal qui va de juillet 1939 à août 1940 et quelques lettres au fils qui vit en Palestine. Otto J Steiner est tuberculeux, dans un étrange sanatorium. Déjà très faible, il participe à la Festspiele de 39; il est passionné de musique et de celle de Mozart en particulier. Aussi est-il offusqué par la musique imposée par les nazis: il faut sauver Mozart. Il va participer à l'élaboration du programme de la Festspiele de 1940. Il a parfois des envies de suicide rocambolesques mais parfois aussi des envies de meurtre à l'encontre du médecin du sanatorium puis de Hitler lors d'une rencontre Mussolini et le führer.

L'écriture est simple, parfois drôle: on vit avec cet homme en fin de vie avec ses passions, ses petits travers comme l'envie de cervelas pourtant au dessus de ses moyens au marché noir: il vit du loyer de l'appartement qu'il a quitté pour l'hôpital. Il est facétieux: il arrive à "sauver Mozart" à la barbe des officiels allemands. Il décrit de manière assez drôle sa peur d'être juif et d'être dénoncé.

C'est ma deuxième lecture de ce roman lu à sa sortie et relu pour le Café Littéraire et c'est toujours un plaisir de lecture.
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Les obus jouaient à pigeon-vole

ORIGINAL !

Livre envoyé par Masse Critique que j'avais sélectionné pour le seul nom d'Apollinaire et la période de la guerre 14-18.

Les obus jouaient à pigeon vole est un petit livre d'un peu moins de 200 pages, fractionné en chapitres correspondant à une heure. Cette histoire est le décompte des dernières 24 heures avant l'éclat d'obus qui touchera Apollinaire à la tempe. On se retrouve au milieu des tranchées parmi des soldats qui attendent et qui vivent cette drôle de guerre. On vit leurs angoisses, leurs peines et leurs humours, le temps qui passe... lentement mais sûrement.

C'est un livre documentaire, rapide à découvrir, curieux et original.
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