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Critiques de Régine Detambel (262)
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Lire pour relier: La bibliothérapie à pleine voix

Toujours un plaisir de lire Régine Detambel autour de la question de la lecture, des bienfaits de la lecture. J'ai beaucoup apprécié de lire son ouvrage qui donne une vision éclairante de l'approche du "soin" par la lecture, par le rapport au livre mais surtout à l'écrit, au verbe.
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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Lu en 2015 (date de publication).

Les livres nous font du bien, nous soignent, nous rendent perplexes, nous consolent, nous rendent heureux, nous surprennent, nous font réfléchir. Bref, ils mettent des mots sur nos émotions, sombres comme gaies, négatives comme positives, personnelles comme universelles !
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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Révision de ma bibliothèque (12)



C'est l'ancêtre de Lire pour relier, paru à l'automne dernier. En 2015, Régine Detambel expliquait les fondements de la thérapie par les livres et l'expérience de sa pratique.



"Lire un texte, c'est se lire soi-même".

Un bon livre remodèle le cerveau du lecteur (patient). Victor Hugo, Rilke, Lacan et tant d'autres sont convoqués pour étayer les mérites de la bibliothérapie. le médecin soigne le corps, le livre, lui soigne la subjectivité.

Le corps du lecteur/penseur est bien plus vaste que le corps physique.

L'auteure sait lire et très bien écrire. Son vocabulaire précis cerne les bienfaits de la lecture à tous âges, en tous lieux.

Les effets bienheureux de la lecture sont prouvés biologiquement. Fallait-il en convaincre les mordus de la page connectés à Babelio ?

Non, mais les arguments avancés serviront à coup sûr dans ces discussions régulières sur les apports de la lecture. L'écrivaine et kinésithérapeute de formation rejoint Alberto Manguel et Une histoire de la lecture (vient d'être réédité), références sur l'art éternel de lire.





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Sarah quand même

Régine Detambel – Sarah Quand même – Actes Sud – 164 pages - 1er Mars 2023



Le début me fait penser à du Johnny Cahs « I hurt myself today. To see if i still feel. I focus on the pain. The only thing that’s real »



Sarah Bernhardt est une comédienne assez âgée, pourtant, elle peut toujours interpréter des rôles de gamines. Sarah pense à se descendance…



Il n’y a pas que les « gentils fous » mais d’autres psychopathe qui voudraient la démembrer



« Je savais combien Sarah aimé Lou. Elle l’a aimé avidement. Elle avait une soif extrême de Lui. Elle le dévorait. Rien ne comptait plus que sa peau, ses yeux si tendres, son cher petit sourire. »



« En tout cas, méfie toi des êtres que tu ne peux pas faire pleurer »



Pas grande chose à dire sur ce Livre, parce qu’il ne se passe pas grand-chose ! : (



Cet avis n’engage que moi, je vous souhaite d’y trouver votre bonheur



Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Lire pour relier: La bibliothérapie à pleine voix

Comment les livres parlent-ils de nous ?



Pourquoi avons-nous besoin d'histoires ?



Les livres et leurs personnages sont-ils des thérapeutes ?



Comment les livres mémorisent-ils nos émotions ?



(et) Comment les livres nous remodèlent-ils ?



Ce sont les questions abordées dans l’essai de Régime Detambel, Lire pour relier (aux Éditions Actes Sud).



Parfois un chapitre ou une page suffisent pour donner l’impulsion à recommencer sa vie. Mais la lecture a d’autres bienfaits, abordés dans Lire pour relier. « Lire renforce les synapses, permettant de compenser les pertes de neurones chez les patients atteints de pathologies neuro-évolutives comme la maladie d'Alzheimer, lire améliore la mémoire et la réflexion, régule l'humeur, est un anxiolytique, permet de développer l'empathie, et même d’augmenter d'environ 20 % l'espérance de vie des lecteurs par rapport à celle des non-lecteurs ! »



Alors oui, les livres soignent et transforment. C’est ce qu’a constaté Régine Detambel, qui en 2020 a créé un collectif de lecteurs et lectrices à voix haute. En s’'invitant dans les Ehpad auprès de celles et ceux qui, coupés du monde, n'avaient plus accès aux animations en raison de la pandémie, le collectif Lire & Relier a utilisé la voix de tous ses bénévoles pour remédier aux solitudes forcées, par le biais du téléphone.



Enfin, l’autrice met à disposition en fin d’ouvrage des exercices d’écriture pour apprendre à relier des éléments de nos vies avec nos lectures.



Apprendre à lire à voir haute et à lire pour l’autre pour mieux absorber le texte. Car à certaines étapes clés de la vie : celles des déceptions en amour, des deuils ou de la peur du vide, les livres peuvent être autant de réponses. Dans les joies qui nous portent, comme devant les obstacles : dis-moi ce que tu vis, je te dirai ce que tu lis et ce qui nous lie.
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Sarah quand même

Cette fois, c'est un roman d'une auteur régionale relatant la vie de Sarah Bernhard.

Si peu connue par notre génération, elle est pourtant une tragédienne renommée de son époque, femme qui s'assume et qui assume, une forte personnalité comme on dirait maintenant.



Une lecture plus qu'agréable avec une écriture fine, mais remplie de détails pertinents, réels. Cet auteur nous embarque dans son univers grâce à des syntaxes de phrases mûrement réfléchis.



Une belle découverte pour moi.

A vous!
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Le jardin clos

En vivant dans un jardin public, un jeune homme en comprend ses lois et son renouvellement, printemps comme automne. Car le jardin ne reste jamais le même très longtemps. C'est un jardin bouleversé par les lois de la nature, qui bataille pour retrouver sa liberté sauvage, comme avant l'arrivé des hommes.  

Le narrateur joue son rôle auprès de chaque chose qui le constitue : il apporte des mulots aux chats sauvages, fait perdurer des fleurs qui sans lui resteraient à l'état de bulbes, fabrique des insectes en brins d'herbes pour les enfants, enlève la poussière du coin des statuts de bronze... 

Ce livre est une longue description écrite au présent, de moments de faiblesses du jardin, d'étranges accalmies quand tombe le soir, et surtout de sa beauté de tous les instants, même quand il révèle ses irrégularités et ses défauts, même quand au moment de le tondre, "ses boucles tombent sur le sol comme les maîtresses d'Allemands".

Autour de lui, un mur, qui retient toute la végétation qui voudrait ramper librement. Le jardin voudrait lui dire, sais-tu que j'ai eu une part sauvage ? Mais si la nature est en mouvement, le mur, lui, doit délimiter l'espace.

Ce jeune homme est le gardien du lieu, de cette nature menée par le rythme des saisons. Sa plus grande force est de se mettre au diapason de ces changements, de vivre ou de subir comme le jardin. Il est attentif aux bancs, aux cris des taupes qui se poursuivent, aux passages des gens, à ce qu'ils disent d'eux sans le savoir, qu'ils passent ou qu'ils s'attardent. Il remarque la confusion des cliquetis, des chaînes et des roues de vélos, de l'invasion de tout ce qui est métallique dans un endroit par essence à l'abri du tumulte d'une ville. 



Le jeune homme devient spectateur du monde extérieur, chaque élément naturel lui rappelant ce qu'il a connu autrefois, sans jamais réussir à le lui faire regretter. Pas même les rideaux de sa fenêtre, le peigne qu'il pouvait glisser dans ses cheveux, les chemises propres qu'il choisissait chaque matin. Car ceux qui lui ont appris la survie, ici, aujourd'hui, sont là aussi pour lui. Ils savent comment récupérer des bouts de bois pour les transformer en marionnette, trouver ce qui sera réutilisable dans une poubelle, réparer une carie avec des clous de girofles. 

Ce jeune homme vit enraciné dans ce jardin depuis qu'une idée à éclot en lui. Il ne plus partir maintenant, il se l'interdit. C'est sa pénitence. Il n'ira jamais plus loin que les têtes de lions qui gardent le portail, car ce n'est plus dans le dehors, agressif, menaçant, qu'est sa place. Comme retenu par un sort qui l'empêche de s'échapper de sa prison végétale qu'il a appris à aimer, et à admirer. 

Les autres, ceux qui viennent avec leur vélo, en poussette, qui arrachent les fleurs et jettent les mégots à terre deviennent la menace face à l'œuvre fragile qu'il façonne jour après jour dans ce jardin, une construction qu'il érige en l'honneur d'une défaite, d'une fuite, d'un souvenir durable.

« Le jardin clos » de Régine Detambel, c'est un beau roman rempli de métaphores, qui donnent envie de gratter la terre pour voir ce qu'il y a en dessous. 
Lien : https://humainenpages.wixsit..
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Sarah quand même

Cocteau inventa pour elle le terme de « monstre sacré ». Brossant le portrait de Sarah Bernhardt dans un court récit, Régine Detambel en décline le motif.



Sarah Bernhardt, c’est un appétit insatiable, une énergie brute, une volonté que rien n’arrête. Et, bien sûr, l’amour immodéré de la scène. Pas un point de la planète où elle ne se produisit, aucun rôle qu'elle ne considérât comme lui étant interdit : femme, elle interpréta des personnages masculins ; l’âge avançant, elle jouait encore des rôles de jeune première. Pas même la maladie ni l’amputation ne l’empêchèrent de continuer à se produire. Un ogre. Qui congédiait amants et amantes lorsqu’elle s’était lassée ou s’ils exigeaient trop. Acceptant tout contrat dès lors qu’il lui rapportait l’argent qu’elle brûlait aussitôt. Capable de se séparer de n'importe lequel de ses biens s'il le fallait. Capable aussi de se rendre sur le front pour soutenir le moral des soldats. Un être infatigable qui se voulait sans attaches et qui mit sa liberté au-dessus de tout.



Régine Detambel imagine le personnage de Susan, éphémère amante éconduite devenue secrétaire particulière de la comédienne, pour lui donner corps. A travers une série de scènes plus ou moins véridiques mais qui traduisent la démesure de cette femme, l’auteure lui redonne vie avec talent. Peut-être l’ensemble joue-t-il un peu trop sur la corde dramatique, privilégiant le spectacle que Sarah Bernhardt donnait de sa vie au détriment de son expérience intime, mais l’évocation est convaincante et le personnage prend immédiatement chair sous nos yeux.



Detamblelle excelle en outre à restituer l’impression qu'elle produisait sur le public aussi bien que sur son entourage. Et c’est sans doute là l’essentiel, car si son jeu nous paraît aujourd’hui daté et son aura de star internationale un phénomène devenu parfaitement commun, il faut se rappeler qu’elle fut une véritable pionnière. Cent ans après sa mort, ce récit en est une excellente illustration.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Lire pour relier: La bibliothérapie à pleine voix

Pour toute personne addict à la lecture et à ses bienfaits cet ouvrage n'apportera aucune révélation mais il est à conseiller ceux qui ne comprennent ou ne savent pas le plaisir que l'on à lire.

Comportant deux parties, la première sur le plaisir et les bienfaits de la littérature et une seconde sur Lire et Relier dont l'auteure explique l'importance lors du confinement auprès des personnes âgées, les super adultes (terme que j'ai beaucoup aimé) et de ce que la lecture à voix haute apporte aux auditeurs mais également à ceux qui la pratique.



Intéressant mais surtout pour convaincre les réticents.
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Sarah quand même

Ayant lu récemment Sarah Bernhardt : Scandaleuse et indomptable , j'ai vu ce petit livre à la bibliothèque, je l'ai pris en emprunt car celui-ci faisant moins de 200 pages, la lecture allait être assez rapide.



J'ai aimé le fait qu'ici j’apprenne certains choses sur Sarah quand même, le récit se concentrant sur les dernières années de vie de Sarah Bernhardt, j'ai donc tout de même beaucoup de chose.



J'ai aimé la plume de l'auteur qui est fluide et se lit toute seule, il est donc facile et agréable de suivre le récit de Sarah Bernhardt et je pense désormais mieux connaitre la vie de Sarah Bernhardt.



Une lecture pour moi complémentaire à la précédente biographie bien plus complète. Je note le nom de l'auteur si jamais je trouve un autre livre qui serai susceptible de me plaire.



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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Un livre court, mais tellement complet. Un livre didactique, pédagogique et instructif qui nous en apprend plus sur la bibliothérapie et le métier de bibliothérapeuthe. Livre qui peut être lu tant à titre personnel qu'à titre professionnel. Personnellement, j'ai découvert la bibliothérapie il y a quelques mois et cela a attisé ma curiosité. Ce livre m'a encore plus donné envie d'approfondir le sujet et pourquoi pas, un jour, de me former. De plus, l'auteure fait référence à de nombreux ouvrages littéraires et partage de nombreuses citations. Enfin, cela nous invite à réfléchir sur un point, à savoir ce que nous procure la lecture.

Comme je l'ai dit précédemment, un livre court, mais tellement riche ! Lisez-le !
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Platine

Biographie romancée de l'actrice Jean Harlow.

Je ne la connaissais que de nom et j'ai beaucoup appris sur cette jeune actrice "bouffée" par la machine Hollywoodienne et décédée très malade et si jeune. Afin de comprendre la vie tragique que plusieurs actrices de cette époque vivaient ....

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Lire pour relier: La bibliothérapie à pleine voix

Régine détambel poursuit sa réflexion sur les bienfaits de la lecture. Après "Les livres prennent soin de nous" en 2015, elle va, dans ce nouvel opus, plus spécifiquement, dans une première partie, s'attacher à decrire les effets produits sur nous par nos lectures, essentiellement par le biais de nos émotions. La deuxième partie racontera les experiences de l'association " Lire et Relier", créée lors du confinement pour venir égayer les pensionnaires des éphads par un peu de lecture.

C'est un livre qui se lit facilement, qui apporte quelques notions théoriques sur les bienfaits de la lecture, pour soi ou pour les autres. Un livre qui ne peut que me conforter dans mon addiction livresque.
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Sarah quand même

Elle est toujours là, Susan.

Quoi qu’il arrive, que Sarah Bernhardt l’humilie ou la tolère, qu’elle se moque d’elle ou qu’elle l’ignore, qu’il faille l’accompagner en Amérique, ou subir les scènes que lui font ses différents amants, elle est toujours là, Susan.



C’est souvent le cas : derrière les grands hommes, la sagesse populaire dit qu’il y a toujours une grande femme. Et bien là, c’est derrière la célébrissime comédienne, que se cache la discrète Susan. Celle-ci restera une admiratrice éplorée, secrètement amoureuse, et n’en laissant rien paraître devant tous les hommes et les femmes qui se succèdent dans le lit de Sarah.



Et pourtant elle lui en fait voir de toutes les couleurs la grande tragédienne…



Petit rappel fourni par Wikipédia : « Appelée par Victor Hugo « la Voix d'or », mais aussi par d'autres « la Divine » ou encore « l'Impératrice du théâtre », elle est considérée comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle. Première « étoile » internationale, elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré ».

Et on le voit dans ce roman jouer l’Aiglon dans son beau costume serré, jouer Phèdre bien sûr, mais aussi Jeanne d’Arc, ou bien d’autres rôles, parce qu’elle peut tout jouer, et surtout mourir à la fin, et provoquer les larmes des spectateurs avant de venir recueillir le triomphe du public : c’est simple elle peut tout faire.



Rien ne pourra l’arrêter.

Pas même la douleur à la jambe, puisqu’elle décidera de se faire amputer. Pas même la maladie qui devrait l’empêcher de se déplacer à jamais. Mais la grande Sarah Bernhardt ne s’avouera jamais vaincue. « Quand même » est sa devise, en référence à son audace et à son mépris des conventions, pour celle qui a une volonté de fer, que rien ne pourra jamais empêcher de jouer.

Et sa vie amoureuse est à l’avenant : aucun problème pour elle, à 70 ans, de s’afficher avec son amant trentenaire. Tandis que son fils Maurice lui capture toute sa fortune, lui qui n’a jamais levé le petit doigt pour travailler, et que sa petite fille Mado l’accompagne dans ses tournées, elle batifole, la tragédienne, sous les yeux de Susan, qui ne dit rien mais n’en pense pas moins.



Régine Detambel parvient à nous emporter dans le sillage de ce » monstre sacré », vu à travers les yeux de son admiratrice/accompagnatrice Susan et c’est très réussi. Elle nous restitue sa volonté de fer, son courage, ses obsessions mais aussi ses blessures, ses fêlures, et c’est très vivant.

Une scène particulièrement est saisissante : celle où, en tournée en Amérique à bord d’un train, le conducteur vient la prévenir qu’ils doivent traverser une rivière sur un pont qui menace de s’effondrer et que le risque est élevé que le train déraille et se retrouve au fond de l’eau. Qu’importe. Sarah Bernhardt ordonne qu’on avance, coûte que coûte, parce qu’elle doit retrouver son amant à New York et jouer le lendemain sur scène. Pas le temps de contourner l’obstacle : on y va. Susan, qui a tout entendu, tremble de tout son corps. Mais le train va passer, comme tout ce que tente la comédienne …



« « Il faut haïr très peu, car c'est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier. Le pardon ne peut entrainer l'oubli ; pour moi, du moins » disait la grande Sarah.





Je suis une fan de Régine Detambel, qui est aussi kinésithérapeute et formatrice en bibliothérapie créative. Son premier roman portait un titre prémonitoire : « L’amputation ». Mais de nombreux récits ont trait aux douleurs du corps, comme « Son corps extrême » que j’avais bien apprécié.

Je vous recommande aussi « Petit éloge de la peau » - très pertinent – ou « La Splendeur », que j’avais chroniqué il y a déjà longtemps, et qui nous raconte la vie de l'histoire de Girolamo Gardano, mais raconté par son démon – un régal.



Régine Detambel est persuadée que les livres peuvent nous faire du bien, et je le crois volontiers.



Ici avec cette femme exceptionnelle, nous avons l’impression, en refermant « Sarah quand même » d’avoir approchée un tout petit peu la vie d’un monstre sacré et ça aussi : ça fait du bien.



Pour ma part je continuerai à suivre l’œuvre de la bibliothérapeuthe avec toujours beaucoup d’intérêt, et je vous recommande d’ores et déjà chaudement la lecture de ce « Sarah quand même ».

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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Il n'est pas nécessaire de sortir des grandes écoles pour affirmer – surtout lorsque l'on s'adresse à des lecteurs invétérés largement convaincus – que la lecture aide, soigne, soulage guérit et sauve, comme la couture, le tricot, la course à pieds ou toute autre activité de loisir ; c'est un peu comme affirmer "j'aime pas la guerre", tout le monde est d'accord sauf les marchands d'armes. Jusque là tout va bien ! C'est moins le fond que la forme qui me dérange dans cet écrit de Régine Detambel, car ma première impression a été de me retrouver dans une dissertation lycéenne bourrée de citations tout droit exhumées du Lagarde & Michard, reliées entre elles par un ciment verbeux et pompeux après avoir été préalablement exfiltrées de leur contexte pour étayer cette théorie : « La bibliothérapie est l'utilisation d'un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu'outils thérapeutiques en médecine et en psychiatrie. Et un moyen de résoudre des problèmes personnels par l'intermédiaire d'une lecture dirigée ». Dans cette définition, la notion de « lecture dirigée », inductive, m'interpelle, car il y a toujours le risque d'être « dirigé », induit par une personne aux intentions non chimiquement pures. Les habitués de Babelio pensent peut-être comme moi à certains comptes transformés en virulentes tribunes politiques. Lecture dirigée par qui, alors qu'il est affirmé plus loin que le bibliothérapeute n'est ni un médecin ni un documentaliste ? Quelles sont ses compétences ? Comment est-il capable de relier un texte à un symptôme ? La notion de « problèmes personnels » est tout aussi floue, allant du cor au pied aux maladies létales se terminant dans les services de soins palliatifs où contrairement à ce qu'affirme Régine Detambel, celui qui accompagne un proche jusqu'à son grand départ, n'a pas la tête à chercher des alexandrins à césure médiane ou à lire du La Fontaine pour susciter chez le mourant un sursaut d'énergie.





Ce qui me chiffonne également dans ce texte, c'est le ton docte de l'auteure pour indiquer aux béotiens qui sont les « grands » auteurs responsables de la « grande » littérature et des « grands » textes, ou pour opposer la « bonne » littérature à la « mauvaise », les « bons » livres et les « mauvais ». Vraiment, il me dérange ce ton du sachant-omniscient infligeant une leçon bien sentie à l'ignorant qui pourrait éprouver du plaisir à lire une romance Harlequin ou un nanar de la Série noire ! Heureusement, certaines recommandations sont involontairement amusantes : les sons vifs pour les dépressifs, la sourdine pour les irritables, les timbres vigoureux pour les apathiques, des ballades, rondeaux, octosyllabes pour les timides ; Corneille pour son côté stimulant, Racine pour équilibrer les irritables, Boileau pour réguler les instables et agités (sic !), Lamartine pour équilibrer la douleur, et la tête alouette !





Pour achever de vider mon sac, j'ajoute que les diatribes bon chic-bon genre contre les liseuses me gavent. Elles sont de bon ton, les « vrais » lecteurs adeptes-du-c'était-mieux-avant aimant toucher, caresser, regarder, humer le papier, communier avec son âme, avec le parchemin fait de cette « peau de veau mort-né, encore sanguinolente, dont le vélin tira sa palpitante origine » (re-sic !). Et d'ajouter, après d'autres saillies du même style : « La lecture à l'écran est aujourd'hui un bain tiède. A quel prix pour le corps ? ». Je note que Detambel ne fournit aucune réponse, pas folle la guêpe, je vais donc l'aider. Pour illustrer son propos, elle rappelle sa découverte du fameux le rouge et le noir dans une édition jaune, tachée, dans laquelle elle a trouvé « des moustiques desséchés et probablement des crottes de nez auxquelles elle a ajouté les siennes ». Waouh ! C'est exactement pour ces motifs que j'ai arrêté les emprunts-papier à la médiathèque et les achats d'occasion, imaginant les salves d'éternuements brumisant les pages, les doigts que certains lecteurs mettent dans leur bouche ou leur nez pour humecter les pages avant de les tourner, et les séjours prolongés de grands auteurs dans des toilettes, sans parler des taches douteuses dont on ne peut identifier l'origine comme sur certains sièges de cinémas. Je ne fais plus que des emprunts ou achats numériques, ma liseuse et ses centaines de titres, classés selon mes critères, est toujours dans mon sac. Elle me permet d'économiser des mètres carrés de stockage de bouquins poussiéreux dans mon logement, d'éviter l'arthrose de mes poignets et de mes doigts ainsi que certaines contaminations virales ou microbiennes, de lire dans le noir la nuit, d'adapter la taille des caractères à ma vision du moment, d'annoter les pages, de consulter un dico incorporé, et surtout... surtout... de sauver la planète avec mes petits bras musclés en évitant le sacrifice d'arbres ou l'utilisation de veaux mort-nés. Merci à son génial inventeur.





Un petit dernier pour la route ? L'auteure cite Sylvia Plath et Virginia Woolf, pour qui l'écriture fut une autoréparation et une autorésurrection infinies, chaque page faisant office de bandage protecteur... Jusqu'à ce que la première se mette la tête dans le four, et que la seconde remplisse ses poches de cailloux. le pansement trouve ses limites, le papier n'est pas le sparadrap escompté et les exemples sont mal choisis. Pour continuer à filer la métaphore pseudo-médicale comme l'auteure, j'ajoute que personnellement, après cette lecture, j'en resterai à mes bouquins-médecines alternatives, pour éviter une hernie au cerveau. Il faut déjà se soigner quand on mange, quand on fait du sport, je détesterais choisir un bouquin pour ses vertus thérapeutiques, place au plaisir et à la liberté, aux ratages et aux réussites non programmées. J'ai une pensée émue pour tous ceux qui seraient malades au sens Detambelien, exclus de sa méthode élitiste, faute d'avoir accès à la lecture et aux livres, ou d'avoir le niveau intellectuel pré-requis pour bénéficier de la « grande » littérature.





La mise en cages, en cases des lecteurs engendre un effet contre-productif, nommé exclusion, perso, j'évite instinctivement les romans étiquetés young adult, me trouvant plutôt old. Récemment, j'ai offert un livre à l'un de mes petits-enfants qui l'a vertement retoqué en me disant : « J'ai pas le droit mami ». Ah ? Mais pourquoi ? « C'est écrit à partir de 8 ans sur la couverture, je n'ai que 7 ans et demi ». Mais qui se permet ces intrusions dans la vie, dans le choix intime des lecteurs qui ne souffre aucun jugement, et de savoir à leur place, sans les connaître, ce qui est bon ou mauvais pour eux ? Vade retro.

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Platine

Une autrice que j'ai découverte à travers ce livre et dont l'écriture est plaisante. Je connaissais pas l'existence et le destin de Jean Harlow et j'ai eu plaisir à le découvrir. Il est vrai que Marilyn Monroe a été vraiment la star qui a supplanté toutes les petites starlettes et on apprend que Jean l'a inspiré.

Un livre que je conseille de lire pour découvrir comment Hollywood a broyé et utilisé toutes ces pauvres actrices pour son profit.
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Platine

Platine de Régine Detambel, Éditions Babel



Connaissez-vous Jean Harlow, une actrice américaine des années 30, modèle de Marylin Monroe ? Non, moi non plus. Enfin, pas avant sue je ne lise cette biographie par Régine Detambel.



Dans Platine, l'auteure ressuscite cette jeune actrice . Ses parents divorcent alors qu'elle est âgée de 8 ans . Élevée par sa mère et son beau-père, elle se marie à l'âge de 16 ans pour se libérer de cette famille étouffante. Elle revient très rapidement et commence les auditions. Remarquée par la couleur de ses cheveux, le succès arrive...



Platine m'a permis de découvrir une jeune actrice disparue trop tôt. Jean Harlow était une jeune femme sensible, amoureuse de la vie . J'ai été très touchée et eu beaucoup d'empathie pour elle.



La plume est percutante et entraînante. Il m'a été difficile de lâcher ma lecture. J'ai passé un bon moment en compagnie de Jean Harlow.



Lu dans le cadre du prix Bab'elles 2023 de la librairie des gens qui lisent de Sartrouville, ce roman est dans le haut de mon classement. Merci aux libraires sans lesquelles je n'aurais certainement jamais découvert ce sublime livre.
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Noces de chêne

Maria et Taine sont résidents d'une maison de retraite à Carpentras. ils sont amoureux, surtout Taine. Lorsque Maria disparait, le vieil amant est complètement désemparé et part à a recherche de sa bien-aimée. Il fait une fugue, prend la fuite avec pour seul équipement : un pot de confiture et un livre d'Apollinaire. Il veut retrouver sa belle dans sa demeure au pied du Mont Ventoux, persuadé qu'elle se trouve là-bas, alors qu'il lui est arrivé un stupide accident. Sur sa route, il va rencontrer quelques personnes mais surtout une autre femme, Vitalie...

Ce roman est un hommage à l'amour des seniors qui sont souvent infantilisés dès qu'ils accèdent à un certain âge. Ils n'ont plus le droit de manger dignement, on leur parle comme à des enfants, on leur interdit de s'aimer trouvant cela sale et anormal.

L'écriture de l'auteure est plein de poésie, très lyrique, peut être un peu trop pour moi ce qui m'a donné du mal à pour m'investir pleinement dans cette lecture.



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Émulsions

« Femmes et hommes, fusionnels et fécondants, pourtant à jamais immiscibles ! »

écrit Régine Detambel en accroche de son recueil Émulsions publié en 2002 chez Champ Vallon.



Dans une suite de poèmes au style dépouillé et déconcertant, l'auteure y décrit par le seul pouvoir des mots les moments qui unissent un couple (jamais nommé), les rend plus vivants l'un pour l'autre : le son de la voix, l'expression du regard, la manière de tenir un objet,… Tous ces sentiments qui rapprochent de l'autre mais qui ne sont que la surface, sa part visible.

Régine Detambel franchit les apparences et dévoile dans des termes souvent crus la fusion de deux êtres portée jusqu'à la limite des corps et à leur fonction charnelle, sexuelle, organique, anatomique et sécrétrice...





« Il y a de l'eau dans le corps d'un amant

et, parfois, quelque chose de sirupeux

qui lui sort par les joues et vient lui teindre jusqu'aux yeux



Du rouge au front

La honte est teinturière



Couleur de cerise, fleur de pêcher, ponceau,

Cramoisi, coquelicot, incarnat, vermillon,

Je te teins, tu me teins, je te teins à coups de pioche

je prends le sable rouge de tes mines d'argent.



Du rouge au front

La honte est teinturière



C'est de m'entendre nue qui te colore

à coups de pioche

je te teins je mets à vif ton sable



Du rouge au front

La honte est teinturière » *





Cette fusion des corps décrite par Régine Détambel se défait de toute pudeur, de toute retenue. Dans un dialogue à deux (chaque poème est tour à tour la voix de l'un des deux amants), le corps se dévoile et se livre à l'emprise des mots et des images, suggérant la vie d'un couple en pleine passion amoureuse.



Mais vient le temps où les corps se font résistance, distance, séparation. Les pensées mauvaises, les insultes, l'autre n'est plus qu'un corps étranger, un corps aux inflexions et aux mouvements étranges, comme s'il était rentré en lui-même.



« […]

Petit homme petite poupée ma vipère comestible

je bois la trace lente fourmillante de ta morve

tu es ma bouillie et ma bruyère

laisse-moi boire je bois ton charme et ta parole chantée

et ta nature de bête

mon poison à langue de miel

tu ne veux pas que je te voie

tu te retournes tu te mouches tu ne veux pas que je te parle

tu préfères marcher devant moi » **





C'est par hasard que j'ai découvert ce recueil de poésie de Régine Détambel. La curiosité a rapidement fait place à un sentiment d'étonnement voire de doute. le corps érotisé et organique décrit de manière très explicite ou suggestive dans la première partie du recueil peut… désorienter.

Dans la seconde moitié du livre, le lien entre le corps désiré/désirant de la première partie et le corps restitué à lui-même de la seconde s'opère. Il offre une écriture plus recentrée, plus libre.

Dans ces portraits croisés de deux amants qui dessinent comme une histoire, dans un style âpre mais aussi pudique, la poésie de Régine Détambel se révèle avec beaucoup de justesse, de lucidité. C'est ce qui fait d'Émulsions, un recueil au charme étrange et très particulier.







(*) « Teinturière » – pp. 47-48

(**) extrait de « Bruyère » - p.59

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Sarah quand même

Le monde du théâtre ne peut que se souvenir de l'héritage laissé par l'une des plus grandes comédiennes et actrices du début du XXieme siècle : Sarah Bernhardt. Son héritage est indéniable, autant que son talent fut immense. Mais qui se cachait derrière cette icône des planches ?

A travers cette biographie romancée, nous découvrons grâce au point de vue de Susan, ancienne amante, un portrait plus intimiste, plus scandaleux de la Grande Sarah. Un portrait pas toujours de blanc immaculé.



Je ne connais pas vraiment l'œuvre de La Bernhardt, où même les autres romans de l'autrice, mais j'ai voulu tenté un terrain inconnu. Mon exploration est un peu mitigé. D'un côté, l'ambiance de cette époque, entre les horreurs de la guerre et les fastes des soirées, est très bien présentée. On a envi de croire à ces événements, on se laisse imaginer cette grande dame tortionnaire, Diva au caractère exécrable, mais aussi patriote et combattante jusqu'au bout.

D'un autre côté, le texte peut parfois être lourd, confus ou desservant le roman.

Susan, la narratrice, nous apparaît sans saveur, une petite chose à piétiner. Nous avons envi de lui crier de se réveiller, de servir autre chose que les caprices d'une personne vieillissant et cherchant à ne pas vieillir. Aussi demeure-t-elle sans saveur, écrasée par la lumière de Sarah Bernhardt. Une lumière aussi brûlante qu'aveuglante. Une lumière qui bouffe l'intrigue et le roman.



J'en ressors donc mitigé. Heureux d'avoir pu côtoyer une figure française légendaire, horrifié d'avoir vu un mythe s'effondrer.
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