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EAN : 9782330176587
176 pages
Actes Sud (01/03/2023)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Au travers du personnage de Susan, assistante souffre-douleur, Régine Detambel revient sur les dernières années de la vie de la grande tragédienne Sarah Bernhardt, ses triomphes, ses amours, ses lendemains qui déchantent, ses obsessions, sa fortune, ses sommets, ses tréfonds. Tout y est hautement romanesque et délicieusement extravagant.
2023 marquera le centenaire de la mort de Sarah Bernhardt dont la devise est restée "Quand même" jusqu'au bout.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'en connais une qui doit se réjouir d'être à nouveau à la une ... Sarah Bernard dont on fête le 100è anniversaire de sa mort doit se pâmer d'aise biographies, essais, reportages ici ou là ...bon ok elle ne pourra pas engranger de royalties mais quelle victoire quand même.
C'est Susan, secrétaire, amie intime, factotum, souffre-douleur, esclave consentante, qui nous parle de Sarah. Elle l' a aimée, adulée, servie jusqu'à oublier qui elle était. Régine Detambel choisit de nous parler des dernières années de la Divine, des années où elle a lutté contre l'âge et ses ravages. Elle devait être la meilleure, le rester à tout prix. Lifting, argent gagné et dilapidé aussitôt , amant pris au piège de ses filets ... mais qui finira par rentrer en Amérique. Jouer debout, assise ou couchée peu lui importe si elle peut jouer jusqu'au jour où le public criera assez !!!
Personnage mythique du théâtre mondial des années 1860 aux années 1920 , Sarah Bernard est un personnage qui ne me subjugue pas , ne m'a jamais subjuguée et ne me subjuguera pas.
Il aura fallu tout le talent de Régine Detambel, une auteure dont j'apprécie la plume, pour que je lise cette courte biographie. C'est chose faite, je tourne la page.
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On me demande souvent comment je choisis un livre. Tout dépend. Là, c'est parce que j'avais adoré « le chaste monde » de Régine Detambel et, nonobstant ma réticence à lire des biographies romancées, j'avais envie de relire cette autrice.
Régine Detambel s'est attaquée à un monstre sacré, sans doute la première diva de l'histoire du spectacle. Des comme on n'en fait plus : l'époque ne les tolère pas, elle les condamne, réticente à séparer l'individu de l'artiste. Géniale, libre, cruelle, excessive, passionnée… L'autrice réussit à ne pas se laisser emporter par l'écrasante personnalité de l'actrice. En se plaçant dans les pas de Susan, sa secrétaire particulière (son aide de camp, allais-je dire), elle garde la distance nécessaire, entre admiration sincère et détestation raisonnée.
Sarah Bernardt avait cette extraordinaire capacité à incarner ses personnages, à les habiter, quel que soit son âge, au point de ringardiser toute autre interprétation (« Elle semble ivre de parler. Elle parle et tout à coup elle déchire la monotonie de sa phrase avec une note incroyable »).
On peut voir chez elle une forme de féminisme, dans la catégorie de celles (voir l'opposition contemporaine Haenel-Maïwenn) qui soumettent les hommes par leur talent et leur audace, sans jamais les humilier totalement. Une manière de prendre part au jeu mais de garder la main (« Elle veut tout (…) Elle n'a jamais su dire non à quelqu'un qui la désire »). Les amants (hommes ou femmes) de la diva ne sont pas ses jouets : elle les comble autant qu'elle les martyrise, entre don de soi et manipulation. Déesse odieuse qu'on adore. D'où ce titre, magnifique : « Sarah quand même ».
Bilan : 🌹🌹
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Lumineuse idée, de faire d'une « Susan » éperdue, indispensable et maltraitée, la narratrice de « Sarah quand même » ! Les grands créateurs – et créatrices – ont souvent besoin d'esclaves utiles, tour à tour amantes (très brièvement, ici), confidentes, interfaces entre leur brio et la vie quotidienne… voir Marguerite Yourcenar et Grace Frick, Beauvoir et Bianca Lamblin
Grâce à Susan, donc, à qui Régine Detambel prête sa plume étourdissante, nous accompagnons Sarah Bernhardt dans les vingt dernières années de son existence, qui ne sont pas les moins tumultueuses. Ne plus être enveloppée de « la gélatine de la jeunesse » n'empêche Sarah ni de foncer ni de séduire. Cette affamée de succès joue tous les rôles, masculins ou féminins (L'Aiglon, Hamlet, Phèdre, Tosca…) À la scène comme dans la vie, la ligne de démarcation entre les sexes ne sera jamais pour elle un obstacle. La différence d'âge non plus. Bientôt septuagénaire elle parcourt les États-Unis, en tournée avec son jeune amant Lou Tellegen, de presque 40 ans son cadet.

Sarah, quel courage, quelle santé ! Et à quel prix ! Elle souffrira du genou pendant des années, avant de prendre la décision de se faire amputer, en 1915. Et elle continuera à monter en scène, assise, allongée, un instant debout sur une jambe, héroïquement appuyée à quelque trône…

Régine Detambel possède le génie des portraits de personnages, de villes, de situations, concentrés en quelques lignes. Elle évoque les horizons américains : « Parfois les villes sont tout en fer, avec des locomotives au milieu des rues, du brouillard et des fils télégraphiques partout, et des magasins grands comme des musées ». Elle dit de Sarah par la bouche de Susan : « Je crois qu'elle n'a jamais fait le moindre tri, ni dans ses bibelots, ni dans ses amours ». Ou elle croque des acteurs, comme Mounet-Sully « Dans la peau d'Oedipe ou dans celle du prince Hamlet, il est un colosse à colliers, barbu, avec des mèches et des muscles » ...et Édouard de Max « Il a mon âge, les cuisses brunes, les aisselles sombres et se rase les sourcils pour plaire à de jeunes hommes très beaux ».

On accuse Sarah d'être âpre au gain, d'organiser sa propre publicité. Susan, la narratrice de « Sarah quand même » note que celle-ci a toujours peur de manquer. « Elle est célèbre parce qu'elle veut l'être, avec une intensité qui a rarement été égalée », déclarait Henry James. Et en 1895, le critique William Archer lui reprochait d'avoir fait de son talent « une machine à sous » (j'emprunte ces deux citations à Jeanne Teisson, dans son recueil « Elles ont aimé un homme plus jeune »). C'est qu'elle en a besoin, elle a charge d'âmes… et de bouches !

Car le cercle de proches que Sarah appelait avec humour sa ménagerie comprenait certes des animaux – guépard, lionceau, lynx, perruches (sans compter l'alligator dont je vous laisse découvrir le prénom !) – qui étaient des métaphores de sa propre vie, à la fois sauvage et entravée par les problèmes "alimentaires", mais aussi des êtres aimés, des êtres humains : poètes, peintres, gigolos, amoureuses… sans compter son plus grand amour, son fils Maurice, qui tout en la ruinant assidûment se battait en duel avec quiconque attentait à l'honneur de sa mère ou la traitait par exemple de « sale roulure juive ».

En 1923, l'année où elle mourra, elle commence à tourner dans un film dont Sacha Guitry signe le scénario, « La Voyante ». Elle fait des projets. Renoncer ? Jamais.

— J'ai le goût du miracle, disait Sarah.

Puisse-t-elle, à travers le livre de Régine, nous le communiquer !
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Ce roman n'est pas une biographie.
C'est une ode. Une ode à cette extraordinaire comédienne qu'était Sarah Bernhardt, celle dont on se souvient encore alors que 2023 marque le centenaire de sa mort.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
C'est Susan, amante d'une ou deux nuits, admiratrice fervente, qui nous offre son regard émerveillé, jaloux, amoureux et pourtant lucide sur les dernières années de la femme qu'elle idolâtre et suit dans tous ses déplacements, à la fois suivante, servante et souffre-douleur.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Sarah Bernhardt n'apparaît pas toujours sous son meilleur jour, obstinée, parfois égoïste, mais la fascination qu'elle exerçait sur son public et ses proches se transmet jusqu'à nous.
Et l'on reste subjugué devant le spectacle de cette force de la nature, qui continuera à jouer assise une fois sa jambe amputée.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Pour appuyer cette lecture, je n'ai plus qu'à aller faire un tour au Petit Palais voir l'exposition qui lui est consacrée.
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Dans cette biographie, j'ai apprécié le décor, l'écrin, tout ce qui entoure Sarah Bernhardt, le rendu de la vie culturelle de l'époque, de la Commune et de la guerre de 14, l'évocation de la tournée en Amérique. Par contre, je n'ai absolument pas réussi à ressentir quoi que ce soit de positif à l'encontre du personnage principal du tableau, je n'ai pas vu le féminisme, la modernité, la rage, l'envie de dévorer la vie à pleines dents qui sont censés la caractériser, juste des caprices de diva surannée.
J'ai écouté via France Culture une interview de Régine Détambel et de la commissaire de l'expo dédiée à Sarah Bernhardt, on l'y entend déclamer un poème de Hugo, ça craque mais c'est édifiant.
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critiques presse (3)
Bibliobs
27 mars 2023
Régine Detambel célèbre dans une biographie romancée la grande tragédienne du XIXe siècle, qui fut aussi la première superstar internationale.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
21 mars 2023
Si, aux premiers chapitres, des reconstitutions et dialogues « en costume d’époque » laissent un peu dubitatif, s’enchaînent des moments d’une poignante acuité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
20 mars 2023
Dans la vie de la Divine, et ce jusqu’à son dernier souffle, le 26 mars 1923, Régine Detambel virevolte. Évidemment, pour s’attaquer à la figure de Sarah Bernhardt, la phrase se devait d’être légère, la scène mise au goût du jour, les mots d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

Videos de Régine Detambel (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Régine Detambel
Pour les 100 ans de la mort de Sarah Bernhardt, retour sur la vie de cette icône du XIXe siècle qui créa sa légende de son vivant. On en parle avec Régine Detambel, autrice de "Sarah quand même", et Annick Lemoine, commissaire générale de l'exposition "Sarah Bernhardt, et la femme créa la star".
#histoire #exposition #litterature
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