Chaque page de cet album me parle, soit parce que je comprends bien la situation, soit au contraire, assez souvent, parce qu’elle m’étonne et m’amène à m’interroger et réfléchir sur mes propres pratiques, mes propres souvenirs.
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Mieux que léger ou d’une légèreté singulièrement dense – comme l’étaient d’ailleurs les blasons du corps féminin écrits en d’autres temps. Une soixantaine de pages.
recension de tout le corps, des poils, des dents « les dentelures de ses incisives, ces dentelles enfantines qu’il avait gardé », du sexe, de mots dits ou écrits, de ses émanations, de son fonctionnement, de sa quasi vulnérabilité – de courts hommages ou descriptions cliniques par un regard ou un toucher féminin – en fait la célébration d’un couple
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Un florilège de citations recueilli par Régine Detambel, une femme sensible à la grâce naturelle si bien dépeinte par Colette, celle de la flore rustique et des bêtes familières. Colette possède le don d'observation du botaniste et de l'entomologiste. Mais son écriture métamorphose le scarabée en skieur maladroit et la ronce devient griffe de chat. La glycine possède un esprit reptilien qui s'insinue silencieusement entre les pierres et étouffe l'arbuste ou tord les barreaux de la grille. Colette emprunte à la nature les couleurs, les sons, les textures, pour mieux rendre le velouté d'une peau, la nuance d'une voix, la finesse d'une émotion.
On a parfois traité Colette de paresseuse, alors qu'elle travaille en orfèvre, donnant à ses phrases l'éclat et la vigueur qu'elle puise dans une palette infinie, captant le filigrane d'une toile d'araignée, les perles de l'averse, les flocons de brume et le cristal d'un chant d'oiseau.
Merci à Régine Detambel d'avoir collecté au fil des pages ces citations comme autant de bijoux baroques et surprenants.
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...titre alléchant, quatrième de couverture prometteuse... mais résultat décevant...
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Cette collection de Thierry Magnier est une mine de pépites. Elle propose des recueils de nouvelles pour grands ados, à savourer aussi à l'âge adulte.
Ici, Régine Detambel visite divers sentiments et préoccupations de lycéens : l'amour, les secrets de famille, le poids des non-dits, le mal-être, le harcèlement, l'ennui, la musique, l'amitié, les envies de liberté. Pas de grands drames, rien de spectaculaire, des tranches de vie rafraîchissantes et/ou acides, bref, effectivement juste "des petits riens au goût de citron".
Un plaisir de lecture, beaucoup de situations bien vues. J'ai déploré le ton peut-être un chouïa trop sage, la banalité des récits car j'ai - bêtement ! - comparé avec ma récente lecture de Pas folle la guêpe et Quelle mouche nous pique, de Hervé Giraud, dans cette même collection, deux recueils incisifs et souvent très amusants.
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Des petites nouvelles sympa...
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« Femmes et hommes, fusionnels et fécondants, pourtant à jamais immiscibles ! »
écrit Régine Detambel en accroche de son recueil Émulsions publié en 2002 chez Champ Vallon.
Dans une suite de poèmes au style dépouillé et déconcertant, l'auteure y décrit par le seul pouvoir des mots les moments qui unissent un couple (jamais nommé), les rend plus vivants l'un pour l'autre : le son de la voix, l'expression du regard, la manière de tenir un objet,… Tous ces sentiments qui rapprochent de l'autre mais qui ne sont que la surface, sa part visible.
Régine Detambel franchit les apparences et dévoile dans des termes souvent crus la fusion de deux êtres portée jusqu'à la limite des corps et à leur fonction charnelle, sexuelle, organique, anatomique et sécrétrice...
« Il y a de l'eau dans le corps d'un amant
et, parfois, quelque chose de sirupeux
qui lui sort par les joues et vient lui teindre jusqu'aux yeux
Du rouge au front
La honte est teinturière
Couleur de cerise, fleur de pêcher, ponceau,
Cramoisi, coquelicot, incarnat, vermillon,
Je te teins, tu me teins, je te teins à coups de pioche
je prends le sable rouge de tes mines d'argent.
Du rouge au front
La honte est teinturière
C'est de m'entendre nue qui te colore
à coups de pioche
je te teins je mets à vif ton sable
Du rouge au front
La honte est teinturière » *
Cette fusion des corps décrite par Régine Détambel se défait de toute pudeur, de toute retenue. Dans un dialogue à deux (chaque poème est tour à tour la voix de l'un des deux amants), le corps se dévoile et se livre à l'emprise des mots et des images, suggérant la vie d'un couple en pleine passion amoureuse.
Mais vient le temps où les corps se font résistance, distance, séparation. Les pensées mauvaises, les insultes, l'autre n'est plus qu'un corps étranger, un corps aux inflexions et aux mouvements étranges, comme s'il était rentré en lui-même.
« […]
Petit homme petite poupée ma vipère comestible
je bois la trace lente fourmillante de ta morve
tu es ma bouillie et ma bruyère
laisse-moi boire je bois ton charme et ta parole chantée
et ta nature de bête
mon poison à langue de miel
tu ne veux pas que je te voie
tu te retournes tu te mouches tu ne veux pas que je te parle
tu préfères marcher devant moi » **
C'est par hasard que j'ai découvert ce recueil de poésie de Régine Détambel. La curiosité a rapidement fait place à un sentiment d'étonnement voire de doute. le corps érotisé et organique décrit de manière très explicite ou suggestive dans la première partie du recueil peut… désorienter.
Dans la seconde moitié du livre, le lien entre le corps désiré/désirant de la première partie et le corps restitué à lui-même de la seconde s'opère. Il offre une écriture plus recentrée, plus libre.
Dans ces portraits croisés de deux amants qui dessinent comme une histoire, dans un style âpre mais aussi pudique, la poésie de Régine Détambel se révèle avec beaucoup de justesse, de lucidité. C'est ce qui fait d'Émulsions, un recueil au charme étrange et très particulier.
(*) « Teinturière » – pp. 47-48
(**) extrait de « Bruyère » - p.59
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Mon premier "policier", ça me rajeunit pas. Pour commencer en CP est un très bon livre, drôle, facile à lire et surtout avec du suspense.
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Un petit air de "la première gorgée de bière" qui fait sourire et remonter à la surface des souvenirs d'école d'une génération bien ciblée.
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Pour échapper à la mort éternelle, l’écrivaillon cherchait la croissance éternelle.
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http://cestarrivepresdechezmoi.wordpress.com/2014/07/02/lecrivaillon-regine-detambel/
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Ces brèves chroniques se savourent comme des carrés de chocolat.Tantôt comiques, tantôt érudites, toujours malicieuses, elles font le bonheur des amoureux des mots. Bonne dégustation!
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Quelle médiocrité, cet ouvrage, malgré quelques bons extraits (dont ceux d'Alphonse Allais, un auteur qui m'intrigue, que j'ajouterai en pense-bête ou en liste médiathèque). Fort heureusement, il contient toutefois des figures de style peu connues (zeugme, oxymoron, tautogramme), ce qui "sauve les meubles".
La coquille méprisable de cet ouvrage, c'est lorsque l'auteur dénigre le politiquement correct, alors qu'il n'y a rien de mal à dire "personnes à mobilité réduite" plutôt que "handicapés" ou "technicien de surface" au lieu de "balayeur". Encore heureux que je n'ai fait qu'emprunter ce livre dans une bibliothèque...
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Qu’est-ce qu’un palindrome ? Que signifie le mot "rhétorique" ? Peut-on pratiquer l’imparfait du subjonctif, même si on est un imbécile ? Quelle est l’origine du mot "cravate" ? Et qui a eu l’idée de faire parler le schtroumpf aux schtroumpfs ? La pantoufle de cendrillon était-elle de verre ou de vair ? Pourquoi se moque-t-on toujours de l’an quarante ? De quel alphabet oublié vient l’arrobase – @ –, ce a enroulé qui se glisse aujourd’hui dans toutes les adresses électroniques ? Les réponses à ces questions, et à bien d’autres, sont dans La Comédie des mots…
L'avis de la rédaction : Chaque nouvelle page est une nouvelle surprise, on se régale !
L'avis d'Hadrien, 14 ans : J'ai trouvé ce livre excellent, passionnant, futé et bourré d'humour. Il y a beaucoup d'astuces qui vont me permettre d'épater les copains et les profs !
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"Un garçon d’écurie vint à poil et au grand galop me retrouver." Barbey d’Aurevilly (145)
Voilà exactement le genre de livre que je cherchais depuis longtemps. Un ouvrage joyeux, vif d’esprit, malin, aux chapitres ludiques qui nous parlent d’anacoluthe, de zeugma, de tautogramme, de Georges Perec et des Shadoks. Enchantement du mot, sautillement du verbe, plaisir du texte. Une excellente introduction aux facéties littéraires. Régine Detambel s’amuse à interpeller le lecteur par des angles nouveaux, des trouvailles de fonds de bibliothèques. Quelques excellents chapitres - imparfait du subjonctif, Archives Nationales, cacographie, lettre z - nous ont franchement égayés.
"Pour avoir lavé la Sainte Vierge par-devant et par-derrière, et lui avoir refait un enfant Jésus et un bras gauche : 24 francs." (55)
Il arrive par contre régulièrement qu’on ne saisisse pas les sous-entendus de l’auteur ou qu’on n’arrive pas à partager son plaisir. On aimerait se délecter avec elle d’une gourmandise qui semble la réjouir mais on reste à la traîne. L’origine de l’expression du XVIIe “Baisez-moi au cul, la bouche est malade” aurait par exemple mérité une explication. Car en fait de méthode pour éconduire un importun, elle m’apparaît d’ici plutôt comme une invitation...
Tant de livres ennuyeux sur l’étymologie sont passés entre mes mains que celui-ci ne peut m’apparaître, malgré ses défauts, que frais, vivant et vivifiant.
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La délicatesse de l'écriture porte l'histoire de Laëtitia, ou plutôt de Jean et Laëtitia. Mais Jean est mort, en jeune ado victime de la violence d'une guerre des gangs dans son lycée. Et la jeune fille se souvient. A noter, un personnage de professeur documentaliste qui sort des clichés de la bibliothécaire aigrie à lunettes...
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