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Critiques de Risa Wataya (81)
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Appel du pied

Elle occupe un bureau, au fond de la classe. Seule. A la pause, elle se pose à la fenêtre et regarde la cour de récréation. Seule. A midi, elle s’installe pour manger son bento. Seule. La solitude au lycée ne se vit pas forcément bien. Jamais réellement choisie, surtout quand les groupes de travail se forment et qu’à la fin, elle se retrouve toujours seule, ou la dernière à être choisie pour intégrer d’autres filles qu’elle trouve immatures.



A quelques rangées de là, il y a bien ce garçon qui lit cet étonnant magazine de mode en cours de maths. Il parait même plus seul qu’elle. Elle tente un rapprochement. Il l’intrigue, la façon dont il s’isole du reste du monde. Un début de quelque chose, peut-être… Sauf que le garçon n’a d’yeux et de pensée que pour cette stupide mannequin-chanteuse-vedette, avec des jambes aussi longues que… Un vrai otaku.



Derrière l’apparence presque d’un manga littéraire sans image, Risa Wataya écrit un petit roman sur le spleen de la jeunesse japonaise, sur l’exclusion et la solitude d’une génération désenchantée. L’écriture est fluide, la lecture rapide et finalement le sujet bien plus profond que ne le laissait présager cette couverture Picquier. Un roman, un « Appel du Pied » qui lui valut le prix Akutagawa (en même temps que l’excellent « Serpents et Piercings » de Hitomi Kanehara), écrit à dix-neuf ans, pendant sa seconde année de fac… 4 romans à son actif, et déjà 3 prix littéraires… Un certain prestige de l’écriture.
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Pauvre chose

Wataya Risa s'est imposée comme une valeur sûre du panel littéraire japonais contemporain. Et pourtant, c'est seulement le second livre que je lis d'elle.



Ici l'histoire ne brille pas d'une folle originalité, reposant sur un trio amoureux. Mais le ton dynamisme et le style mi-figue mi-raisin de l'auteure en font une lecture des plus plaisantes. Julie, 28 ans et vendeuse dans une boutique de prêt à porter dans un grand magasin sort avec Ryûdai, un Japonais qui a passé le plus clair de sa vie aux États-Unis. Comment réagiriez-vous si votre copain vous annonçait que pour dépanner son ex sans travail et en galère, il allait l'inviter à vivre chez lui? Et que si ça ne vous convenait pas, à son grand désarroi et malgré ses sentiments, il romprait?



Pauvre chose, à travers le piquant récit de la narratrice Julie, tente de répondre à ce dilemme. En plus des interrogations sentimentales de son héroïne, Wataya Risa nous offre une plongée dans le quotidien d'une Japonaise quasi trentenaire et indépendante. Et, comme Ryûdai et Akiyo ont longuement vécu à l'étranger, une intéressante reflexion sur la teneur du concept de wa, l'harmonie tacite si cher aux Japonais, qu'elle n'hésite pas à présenter comme une façade faite de respect de codes. Presque tout un chapitre à visée sociologique, vu de l'intérieur.



Bien que parfois doux-amer, l'intrigue reste dans une tonalité légère. Jusqu'au dénouement, particulièrement jubilatoire. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce court roman. Surtout après plusieurs ouvrages aux thèmes plus sombres ou d'un abord plus exigeant. Au vu du résumé, je craignais de trouver le personnage de Julie nunuche; au contraire je l'ai beaucoup appréciée. Surtout quand elle se révèle peu à peu.



Expérience à réitérer avec les autres ouvrages de Wataya Risa, disponible chez Picquier.
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Appel du pied

Wataya Risa a écrit ce roman a dix neuf ans durant ses vacances d'été et il a été couronné du prix Akutagawa 2003. Autant j'avais beaucoup aimé Install, son premier roman et adoré Pauvre chose, autant celui-ci me laisse sur ma faim. Je l'ai trouvé mou du genou.

Cela commence très bien. La narratrice est une jeune adolescente revêche, à côté de ses pompes. Elle n'en peut plus du lycée, de sa copine avec laquelle elle partageait son panier repas depuis l'école primaire. Celle ci est maintenant avec des ringards qui jouent tous un rôle pour sauver les apparences. Hatsu aussi tente de prendre un air dégagé toute seule avec son bento. Lors d'une manip de SVT alors qu'il faut former des équipes, elle se retrouve à faire l'appoint avec Nikagawa, un autre "rebut" de la classe. Il attend la fin du cours en lisant un magazine de filles sur les genoux. Plus tard, Hatsu lui fait un appel du pied, elle la connaît la mannequin en couverture, elle lui a même parlé...Nikagawa la regarde, les yeux dilatés comme un cadavre, raconte-t-elle, à sa copine...

Tout le début est juste, percutant, drôle, fin mais ensuite j'ai été très déçue. Le gars n'a pas l'air net, il est fan d'une mannequin de troisième zone, il se livre à des découpages bizarres, on se dit hou la la il va l'entrainer dans un enfer trash à la Kirino, à la Ryu Murakami. Et puis, non, rien, cela reste mignon, gentillet, de plus en plus mollasson. J'ai décroché.
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Install

Wataya Risa a écrit Install en 2001 à 17 ans durant les vacances d'été. Dans un entretien elle a déclaré : " Tous les autres travaillaient comme des fous pour préparer leurs examens d'entrée à l'université. Moi, je voulais juste oublier mes études. Écrire a été une sorte d'échappatoire. »



La narratrice Asako, 17 ans est crevée. Elle en a plus qu'assez de sa boîte de bachotage, des cadences infernales et du conformisme ambiant. Elle prend au mot l'avis, très intéressé, de son camarade Kôichi qui lui recommande de prendre le temps qu'il faut pour réfléchir. Elle décide de faire le vide. Littéralement. Non seulement elle sèche les cours avec la complicité de la petite amie de Koichi, prof d'Anglais au lycée, mais encore elle débarrasse sa chambre complètement. Elle flanque à la poubelle son bureau, ses manuels, sa collection de BD et même le vieil ordinateur offert par feu son grand-ère adoré qu'elle n'est jamais parvenue à faire démarrer. Mais voilà que devant le local à poubelles de l'immeuble, elle fait la connaissance de Kazuyashi, un petit garçon de 11 ans. Celui-ci veut récupérer l'ordinateur. le gamin va l"installer" et proposer à Asako un job assez spécial bien rémunéré : devenir une sexy-lady virtuelle aux heures où la titulaire habituelle s'occupe de son gosse...



J'ai beaucoup aimé ce premier récit d'apprentissage. On rentre tout de suite dans le vif du sujet et on ne s'ennuie pas du tout : 108 pages à croquer. Certes le vocabulaire informatique (traduit) aurait besoin d'un petit toilettage mais L'écriture est claire et fluide ; la narration et les dialogues bien équilibrés. On ne dérive jamais dans le vulgaire ni le glauque. Ce n'est pas non plus un récit trash ni radical à la Ryu Murakami. Non ici le ton reste léger même s'il est question de solitude et d'incommunicabilité. le plus original c'est que Risa Wataya s'amuse à renverser les rôles. le personnage le plus sage de tous est la la sexy-lady titulaire qui s'occupe de son gosse. le gamin est un vrai ami avec lequel on peut discuter franchement mais aussi un vrai businessman averti. En revanche, la prof d'Anglais est totalement irresponsable et manipulée, Les pères sont absents. La belle-mère du gamin et la mère débordée d'Asako semblent dépassées.

Je continuerai volontiers ma lecture avec Appel du pied qui se déroule à l'université.
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Pauvre chose

Voilà un court roman frais et croquant comme une laitue printanière.

La narratrice, c'est Julie, 28 ans. Oui, Julie. Il a fallu que ses parents jouent les originaux et lui donnent un prénom occidental, ce qui la fait rougir. Elle travaille dur dans un grand magasin à Tôkyô. Au rayon mode-femme. C'est une excellente vendeuse, qui fait du chiffre. En cas de tremblement de terre, toutes les filles du magasin habillées à la dernière mode et persuadées d'être faibles viendront certainement s'accrocher à elle. Elles ignorent que Julie a une fichue trouille des tremblements de terre. Heureusement il y a Ryûdaï. Son copain grand et costaud, qui a vécu aux USA. Ils ne vivent pas ensemble, non. C'est chacun chez soi dans un appartement minuscule. Mais voilà que Ryûdaï lui annonce comme ça qu'il va héberger Akiyo, son ex car celle-ci n'a ni maison ni travail. Une pauvre chose quoi...

C'est mon premier Risa Wataya et j'ai vraiment beaucoup aimé. Il y a énormément d'humour, un langage frais, contemporain et derrière la petite histoire sentimentale une satire subtile de la société japonaise. A force de vanter certains produits aux clientes, Julie finit par se convaincre elle-même de la qualité des vêtements. Elle fait de même avec ses sentiments, cherche de bonnes raisons de croire son copain et réprime sa jalousie. On suit avec intérêt et amusement son cheminement, on se demande comment une fille moderne aussi intelligente peut s'écraser à ce point et on attend avec impatience le moment où la petite Julie retrouvera son patois d'Osaka...
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Appel du pied

Pas mal du tout pour cette jeune auteure de 19 ans. Les premiers émois amoureux de deux ados. On suit les tribulations de cette jeune fille attirée par ce garçon. Avec pour toile de fond, l'ambiance des salles de classe et de gym d'un lycée de province japonais. C'est assez bien écrit. En tous cas, la traduction nous rend bien l'atmosphère de ce premier roman.
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Trembler te va si bien

Mais pourquoi Etô, une japonaise de 26 ans veut-elle tellement être comme tout le monde ?

Elle vit très mal le fait de ne pas avoir de petit ami, alors qu’à son âge, ses anciennes copines ont toutes des fiancés, des maris et parfois même des bébés.

Il faut dire que depuis plus de 12 ans, elle est amoureuse d’un ancien camarade de collège, avec lequel il ne s’est rien passé et qu’elle n’a jamais revu.

Et soudain, un collègue de travail lui propose de devenir sa petite amie, mais il ne lui plait pas du tout.

J’ai bien aimé ce court roman qui montre que beaucoup de gens sont influençables et font des choix de vie qui ne leur correspondent pas, juste pour être dans le moule, pour ne pas décevoir la famille, pour être comme les autres…

Etô est exaspérante parce qu’elle fantasme au lieu de vivre vraiment mais j’ai compris que pour certains, il n’était pas facile de prendre des décisions et d’assumer le fait de ne pas mener la même vie que tout le monde.

J’ai bien aimé la légèreté et l’humour discret de ce petit roman japonais.



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Install

Elève en classe de terminale, Asako n'en peut plus de bachoter pour les examens d'entrée à l'université. Lasse de se conformer au moule dans lequel la société veut la faire entrer, elle décide de s'accorder une pause. En cachette de sa mère, elle sèche les cours et reste seule dans leur appartement, s'ingéniant à faire le vide dans sa vie et dans sa chambre. Alors qu'elle transporte meubles, objets, livres au local à poubelle, elle fait la connaissance d'un nouveau voisin, le petit Kazuyoshi, qui récupère son vieil ordinateur, offert par son grand-père et sont elle n'a jamais su se servir. Doué en informatique, le garçon, âgé de 10 ans à peine, propose un travail à Asako. Il s'agit de converser en ligne sur un site pornographique. Asako se prend au jeu et découvre le sexe virtuel et la misère affective qui en découle. Seuls dans le monde qu'ils se sont crées, les deux enfants sont loin d'imaginer que leurs parents, qu'ils croient indifférents et un peu naïfs, savent tout de leurs petits secrets.



Mélange détonant entre innocence enfantine et perversité, ce très court roman n'a pourtant rien de sexuellement choquant. Il s'agit plutôt de la crise d'adolescence d'une jeune fille fatiguée par la pression scolaire. C'est une pause entre l'enfance et l'âge adulte, même si l'univers dans laquelle elle se passe est inhabituelle. le monde du sexe virtuel, la solitude des gens derrière leur écran d'ordinateur, l'argent facile...un monde que découvre Asako, persuadée que de se confronter à ce qu'il y a de pire dans le sexe la prépare à un avenir plus serein, plus facile, apaisé. Plus surprenant, le petit Kazuyoshi, génie de l'informatique et des affaires, est un personnage ambigu, trop précoce, trop mature, moins crédible peut-être que sa nouvelle amie.

Ce n'est pas le roman du siècle mais quand on sait qu'il a été écrit par une jeune fille de 17 ans on ne peut qu'admirer la maîtrise dont elle fait preuve, sans doute aidée par le fait qu'elle sait tout des états d'âme de l'adolescence. Une lecture originale, une étape de la vie bien décrite, celle où l'on tente une dernière rébellion avant de rentrer dans le rang...
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Pauvre chose

Un roman Japonais, c'est forcément entrer dans un monde plus ou moins différent. Celui ci nous fait découvrir une partie de la culture japonaise en tant que jeune trentenaire.



Julie, une pure Japonaise, sauf le nom, travaille comme vendeuse dans un grand magasin type les galeries Lafayette. Elle voudrait être acheteuse mais il faut d'abord faire ses preuves sur le terrain.



Elle a peur des tremblements de terre.



Son petit ami, Ryuchu, un Japonais qui a vécu presque toute sa vies aux US.



L'histoire tourne autour de ce couple qui est confronté à une situation difficile puisque l'ex petite amie de Ryuchu, une Japonaise qu'il a ramené avec lui ne trouve pas de job et lui demande de l'aide. C'est à dire de l'héberger. Ce benet accepte et notre héroïne ne sait comment faire face...



Ce roman est plu profond qu'il n'y paraît car cette Julie nous livre des réflexions sur la culture Japonaise et le choc des cultures. On a un aperçu de la vie de salarié qui fait peu envie.



De même si elle a une obsession des marques et de la mode, elle en est consciente. Elle nous narre ses efforts pour se fondre dans l'image de la petite amie parfaite : ne plus fumer, changer son accent,...



Ce n'est pas le meilleur roman Japonais que j'ai lu mais il est loin d'être intéressant.



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Trembler te va si bien

« Etô Yoshika, vingt-six ans. Nationalité japonaise, groupe sanguin B, employée à K.K. Mareuil, facilement acnéique. Copain zéro, économies zéro. Loyer mensuel 75 000 yens. Ce que je déteste : les glandeurs. Ce que j'aime : le ragoût de bœuf. Ma passion du moment : chercher sur Wikipédia les espèces animales éteintes. »



Yoshika est célibataire mais elle a deux amoureux. Du moins, elle est restée follement amoureuse d’Ichi, la star du lycée qu’elle n’a pas revue depuis des années. Malheureusement Ichi ne s’est jamais intéressé à elle. Ce n’est pas le cas de Ni, un collègue du bureau lui ayant officiellement demandé si elle souhaitait devenir sa petite amie. « Ni, c’est l’ex-sportif affublé d’un petit début de bidon propre au buveur de bière, le type qui fixe sa vieille coupe ras du crâne quelque peu défraîchie au gel extrafort, grand nez, grands yeux, le type qui dégage une aura chaude et humide comme l’épaisseur d’un bento tout frais. » Entre les deux son cœur balance. Quoi que… Elle ne ressent rien pour Ni mais au moins il lui offrira une certaine sécurité affective. Seulement, lorsqu’Ichi réapparaît à une réunion d’anciens élèves, Yoshika se dit qu’elle va peut-être enfin avoir sa chance avec celui auquel elle n’a jamais cessé de penser depuis la fin de son adolescence…



Ça démarrait bien. Yoshika, jeune femme un peu paumée mais pleine de fraîcheur et d’humour raconte son quotidien avec une belle autodérision. Elle analyse avec finesse ses relations compliquées aux autres. On sourit devant les incertitudes amoureuses qui occupent ses pensées la plupart du temps et on se dit qu’elle est finalement aussi lucide que naïve. Bref, un portrait de femme sans doute assez typique d’un grand nombre de jeunes japonaises actives d’aujourd’hui très joliment troussé.



Mais dans le dernier tiers du roman le soufflé retombe. Les atermoiements de Yoshika deviennent exaspérant et on a juste envie de lui mettre un bon coup de pied aux fesses pour qu’elle cesse de se plaindre et se remue un peu, pour qu’enfin elle prenne les rennes et arrête de subir les événements. En fait ce dernier tiers est trop psychologique pour moi. La confession n’est plus légère et drôle, elle agace. C’est simple, j’ai eu l’impression d’être un psy auquel s’adresse une patiente. Mais je ne suis pas un psy, je suis juste un lecteur et j’avoue que la fin du roman m’a paru terriblement ennuyeuse.



Je retenterai néanmoins le coup avec cette auteure parce que j’ai trouvé le début de son récit excellent. Peut-être avec « Appel du pied », le roman qui lui fit gagner le prix Akutagawa (le Goncourt japonais) alors qu’elle n’avait que 19 ans. Dernier détail, je trouve le titre très beau mais je ne lui vois strictement aucun rapport avec le texte. Si quelqu’un a une explication je suis preneur.




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Appel du pied

Chronique de la vie d'une jeune japonaise Hatsu, en plein doute sur sa personnalité et sa place dans son groupe d'amies et dans la société au sens large. Peu à peu elle lâche prise et s'isole, jusqu'au moment où elle sympathise avec Ningawa, un jeune camarade un peu perdu comme elle, enfermé dans son admiration obsessionnelle pour une mannequin chanteuse.

J'ai beaucoup aimé le style de ce court roman qui s'inscrit dans la nouvelle génération d'écrivains japonais, et j'ai apprécié cette analyse de l'évolution d'une adolescente un peu perdue, mais qui reste très lucide sur elle-même et sur le monde et qui montre (comme Chansons populaires de l'ère Showa de Ryu Murakami), une certaine déshérence de la jeunesse, en perte de valeurs, sans passion et sans intérêt pour leur vie.
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Pauvre chose

Risa Wataya est paraît-il l'une des figures majeures de la jeune génération d'écrivains japonais. Et c'est vrai qu'elle enchaîne les prix littéraires dans son pays. Le présent opus, paraît-il, serait le plus abouti de sa production...Pourtant, de mon ressenti, et comme dirait un vieux pote, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Bon, la déception est atténuée parce que je n'en attendais pas énormément (on nous vantait l'obtention du prix Kenzaburo Oé, ça sentait l'arnaque !).



Et pour cause : l'intrigue est mince. Julie, une jeune japonaise vivant au Japon (oui parce qu'avec ce prénom fallait préciser...) est vendeuse dans un grand magasin de vêtements. Elle bosse tout le temps, même le dimanche. le peu de temps qui lui reste, elle aimerait bien profiter de son petit ami Ryûdai (japonais, mais ayant fait toute son éducation aux états-unis...repérez-vous aux prénoms je vous dis !). Ryûdai est aussi indécis de caractère que baraqué, il a l'air un peu lourdaud. Et Julie va le trouver bien mal inspiré d'avoir accepté d'héberger dans son appartement (mais pas dans le même futon paraît-il) son ex-copine Akiyo, qui n'a pas de boulot. le temps qu'elle en trouve un...



Toute l'intrigue repose sur le trio amoureux, la jalousie entre deux gamines, un mec qui ne sait pas ce qu'il veut, qui ne prend pas ses responsabilités. Les questions qui m'ont taraudé à en passer des nuits blanches (non...je déconne) : Ryûdai et Akiyo oui ou non couchent-t-ils ensemble ? Julie va-t-elle récupérer son mec ? Et si oui, comment ? Les deux filles vont-elles rester zen ou se crêper le chignon ? Qui est menteur, parano ?



Ce suspense insoutenable a bien du mal à cacher la vacuité du propos. Ce livre n'est que vains bavardages sans intérêt sur des détails de vie quotidienne au fond peu instructifs sur la culture et le mode de vie actuel des japonais.



Risa Wataya a sans doute voulu livrer une gentille comédie sentimentale à l'anglaise. Tous les clichés sont en place : Julie qui débarque à l'improviste chez Ryûdai pensant les surprendre et tombe nez à nez avec Akiyo seule pour un premier contact, puis Ryûdai qui pour ne pas se faire larguer par Julie lui offre un petit week-end thalasso-resto...Et là l'auteur a le culot (je plaisante encore malheureusement) d'imaginer cette scène inédite dans l'histoire de la littérature, du cinéma, et même de la vraie vie : dès que Julie aura le dos tourné, son mec sortira de la chambre pour téléphoner à Akiyo, et Julie elle-même profitera qu'il prenne sa douche pour fouiller dans son mobile à la recherche des preuves de son cocufiage. Waouh, on crie au génie ! Alors refroidi, je le suis...ahah...



En guise de comédie, ce n'est pas drôle du tout. Petit début de scène de pétage de plomb à la fin, mais en fin de compte largement avorté. Tout ça pour ça...Et en plus, c'est sexless. Normal. le Japon, quoi. En résumé, peut-être que ça pourrait plaire à votre fille ado. Chez Picquier, Ils auraient dû classer Risa en littérature jeunesse, ce serait plus approprié.



Décidément, je ne suis toujours pas convaincu par la jeune génération d'écrivains japonais.

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Trembler te va si bien

C’est comme si nous retrouvions l’héroïne d’appel du pied qui aurait grandi. Ou pas. Dans le Japon contemporain, il est important pour une femme de se marier – même si les mariages me semblent très largement arrangés par les parents, par les amis. Etô a 26 ans, est employée de bureau, appelle régulièrement ses parents qui ne lui offrent pas toujours le soutien nécessaire – sa mère est entièrement soumise à l’avis de son mari.

Et l’héroïne est amoureuse. De la star du lycée, Ichi, qui n’a jamais fait attention à elle mais qu’elle va tout faire pour revoir, lors d’une soirée d’anciens élèves. Qu’elle paraît pourtant asociale, cette Etô, qui ne semble pas maîtriser les codes et se met à l’écart, malgré elle. Mais Ni, un collègue, est amoureux d’elle et lui demande de sortir avec elle ce dont elle n’a pas envie : pas avec un garçon qui ne s’intéresse qu’à sa petite personne ! Du moins, c’est l’avis d’Etô, et la suite du récit nous montrera que ce n’est pas si simple que cela.

Et oui, le point de vue de ce court récit est subjectif, et Etô « voit » vraiment le monde avec des oeillères et des lunettes tantôt roses, tantôt noires. L’avenir n’est pas vraiment rieur quand, à 26 ans, elle se dit qu’elle passera sa vie dans cette même entreprise, avec ses mêmes collègues, et pas vraiment d’intérêt pour tout ce qui l’entoure.

Moment de vie d’une jeune fille d’aujourd’hui, Trembler te va si bien nous interroge sur le malaise de la jeunesse japonaise actuelle.
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Trembler te va si bien

Ici, on n'a pas vraiment affaire à un pur roman d'amour. En effet, en l'occurence, ce roman japonais d'une jeune auteur courronnée d'un prix prestigieux à 19 ans au Japon l'équivalent du Goncourt visiblement, tangue plutôt sur les rives de la chronique sentimentale, un portrait en creux d'une héroïne un peu à la Bridget Jones, Etô, ambivalente et qui se pose tout un tas de questionnements sur ses choix sentimenteux et existentiels.



On l'aime bien cette Etô, attachante et agacante en même temps, lunaire fantasque et totalement indécise, qui fantasme sur une relation plantonique, et qui est avec un type fou d'elle mais pour qui elle n'a pas de sentiment.



Le récit pourrait tourner un peu à vide, mais j'ai bien été en phrase avec le ton de l'auteur, ce mélange d'ironie, d'auto dérision, et de tendresse pour cette héroine dont le livre nous dresse un beau portrait de cette jeune femme dans une société japonaise où à 25 ans passés, ne pas avoir une situation stable est pour le moins suspicieux..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pauvre chose

Un récit entre deux tremblements de terre.

Akiyo accueille son ex chez lui, alors qu'il ne partage pas son appartement avec sa copine du moment. Julie a beau avoir les idées larges, elle a tout de même du mal à accepter. Et des idées,elle s'en fait, forcément. Jusqu'au jour où elle choisit d'en avoir le coeur net.

C'est court, bien ficelé, et dans une traduction fluide: à lire pour le dépaysement, le voyage au Japon .

Bravo au traducteur Patrick Honnoré et aux éditions Philippe Picquier d'élargir les horizons.
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Install

Cette œuvre très courte, une centaine de pages, est le premier roman d’une écrivain japonaise qui avait 17 ans lors de sa publication. On ne peut donc pas lui reprocher d’être éloignée des préoccupations des adolescents, ou de ne pas connaître la jeunesse nippone.

Là, Asako, non seulement parvient à cacher à sa mère qu’elle a déserté le lycée – avec la complicité d’une professeur, petite amie d’un de ses élèves, mais son jeune voisin, qu’elle rencontre par hasard, aide parfois une jeune mère célibataire. Il ne lui fait pas ses courses, non, il ne garde pas son enfant quand elle travaille, non plus : il répond à sa place sur un site pornographique. Comment est-ce possible, me direz-vous ? Ils ne se connaissent que via Internet, il fut facile pour Kazuyoshi de se faire passer pour une jeune femme adulte – et il n’a que dix ans.

Choquant ? Oui, car les deux amis passent désormais leur temps libre à avoir des conversations érotiques avec des inconnus sur Internet. Asako découvre ainsi toute la solitude, toute la misère sexuelle de ceux qui visitent ce genre de site ainsi que des pratiques qu’elle n’imaginait pas. Elle se rend aussi compte que ce n’est pas la qualité du dialogue qui compte, mais la rapidité avec laquelle elle peut répondre, et développe très vite des automatismes.

Choquant ? Pas seulement. Asako et Kazuyoshi vivent dans un monde virtuel, cependant la réalité est à leur porte. Contrairement aux héros de Ryu Murakami, leurs parents ne sont pas aussi absents, distraits ou incompétents que leurs enfants le croient. Install raconte l’histoire d’une parenthèse qui se transforme en prise de conscience.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Trembler te va si bien

Fantasque dans sa tête, psycho-rigide dans la vie, de forte tendance à l'auto-introspection et à penser à la place des autres, heureusement généreuse et dotée d'humour, Êto, jeune trentenaire, cherche sa place dans la société japonaise, naviguant entre coutumes modernes et respect des mœurs ancestrales. Arrivera t-elle à se décider entre ses deux amoureux, Ichi qu'elle a transformé, à l'insu de ce dernier, en Prince Charmant, et Ni, un peu rustre mais les pieds sur terre et qui ne s'en laisse pas conter par sa belle ? Se réconciliera t-elle avec sa meilleure ennemie, qui est peut-être réellement sa meilleure amie ?



On suit les tergiversations d'Êto avec tendresse et cependant une pointe d'agacement, envie de lui dire, comme le fait son père, "tu es une adulte, tu es dans la vie active, tu dois jouer ton rôle social correctement".



Ce roman léger nous invite toutefois à réfléchir au statut des femmes dans la société japonaise, et plus largement, au statut des femmes dans les économies modernes.
Lien : http://www.nippon.com/fr/in-..
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Trembler te va si bien

Je lis très peu de romans asiatiques, mais celui, posé en évidence sur une table dans une bibliothèque, m’a intriguée. J’ai eu envie de lire l’histoire d’Etô, une jeune japonaise de 26 ans, perdue dans ses errances amoureuses, entre l’homme qu’elle convoite depuis le collège, Ichi, et celui qui lui fait la cour, son collègue Ni.



Etô nous raconte sa vie et ses pensées, et nous découvrons d’autres moeurs, très éloignées des nôtres, même si, au fond, cette jeune fille pourrait être n’importe quelle française. Mais Etô se heurte au pragmatisme de sa mère et de la société, elle qui voudrait écrire sa vie comme un roman.



Dans un style limpide, nous plongeons dans le monde d’Etô, entre fantasmes et réalité. Un roman court, qui m’a un peu laissé sur ma faim, mais doux, rêveur, tout comme son héroïne.



Un livre excellent pour se lancer dans la littérature japonaise, qui m’a d’ailleurs donné envie d’en lire d’autres.
Lien : https://clairesalander.wordp..
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Appel du pied

Court roman ou longue nouvelle ? C’est probablement ainsi qu’en France, on classerait ce livre. Il nous offre un moment de la vie d’Hastu et de Ninagawa, particulier, certes, mais pas décisif.

Ce qui ressort de ce livre est la profonde solitude dans laquelle se trouvent ses personnages. Ninagawa est seul avec sa passion hors-norme pour cette mannequin-chanteuse, il n’est pas qu’une groupie, il est le détective privée de sa vie, guettant le moindre article sur elle, notant le moindre lieu où elle est passée, tel un historien de sa vie. Ninagawa vit quasiment en autarcie dans sa chambre, n’ayant que quelques contacts obligatoires avec le monde extérieur, y compris avec sa propre mère qui semble pourtant veiller sur lui, prendre soin de lui, même si lui n’aime pas que l’on prenne soin de lui.

Hatsu semble encore plus isolée que lui – volontairement. Ne trouvant sa place nulle part, ne sachant d’ailleurs pas très bien ce qu’elle veut faire de sa vie, totalement coupée des autres. Comme souvent dans la littérature japonaise contemporaine, je ne peux que remarquer le fossé entre la jeunesse et le monde des adultes : les deux évoluent les uns à côté des autres.

Y a-t-il une lueur d’espoir dans ce roman, une possibilité de changement ? Pas tant que cela, à moins d’imaginer qu’Hatsu prenne enfin les mains qui lui sont tendues.
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Pauvre chose

Je crois que Risa Watay est un cas unique pour moi : la seule auteure dont je suis l'oeuvre pas à pas, de parution en parution. Pauvre chose est son quatrième roman et, à mes yeux, le plus abouti.

Nous ne retrouvons pas les mêmes personnages d'un roman à l'autre et pourtant, les personnages grandissent d'une oeuvre à l'autre, de lycéenne à jeune femme pleinement engagée dans le monde du travail, à la vie amoureuse équilibrée. En apparence. Elle a beau être celle à qui toutes les autres employées demandent conseils, elle a beau aimer son métier, travailler d'arrache-pied, y compris le dimanche, sans y trouver à redire, elle peine dans sa vie sentimentale.

Pour quelle raison ? Elle a 28 ans, et elle aime le garçon qui est son copain, pas de marieuse pour les présenter, pas de parents pour la caser. Seulement, il n'est que son copain, ils ne vivent pas ensemble. Même, il ne veut plus qu'elle vienne chez lui depuis que son ex vit avec lui parce qu'elle n'a plus les moyens de se loger, étant au chômage. Qui pourrait accepter une telle situation ? Et bien Julie, l'héroïne de ce roman.

La clef de cette acceptation ? Le manque de confiance en elle apparaît en filigrane. Elle porte des vêtements, des chaussures, des sacs de marque, elle a une coiffure impeccable, elle est LA parfaite vendeuse - mais qui est-elle réellement derrière cette façade ? A chaque critique, même indirecte de son amoureux, elle modifie ce qui le dérangeait, jusqu'à ne plus même utiliser son dialecte natal.Quelles sommes de complexe abrite l'esprit de Julie, pour que la moindre menace de séparation, pour que la moindre référence à une autre culture que la sienne l'empêche de révéler non seulement ce qu'elle a sur le coeur, mais ce qu'elle est vraiment ? Risa Wataya se garde bien de critiquer noir sur blanc la société japonaise, elle a suffisamment de finesse pour le faire par le biais de cette histoire d'amour.

Qui dit société dit aussi membres de cette société, et c'est un choc des cultures involontaire que vivent Julie et Ryûdai. Choc pour le jeune homme, qui a vécu, travaillé aux Etats-Unis, et qui ne se fait pas à la rigidité des entreprises japonaises. Choc pour Julie, qui compare sans cesse et finalement, ne trouve pas la société japonaise si mal que cela - en tout cas, elle y est heureuse, même si elle apprend l'anglais pour plaire à Ryûdai. Sa conversation avec ses professeurs d'anglais, à qui elle a demandé conseil sur sa vie amoureuse, est à cet égard particulièrement réjouissante. Julie ne maîtrise pas la langue anglaise, et ses conclusions sont pour le moi hilarantes.

Un roman pour tous les fans de Risa Wataye - et pour tous ceux qui veulent un autre regard sur le Japon contemporain.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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