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Critiques de Robert Badinter (258)
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L'Exécution

J'ai été surpris en lisant ce livre : je m'attendais à un plaidoyer en bonne et due forme contre la peine de mort, avec les arguments bien connus. Mais il s'agit en réalité d'un récit haletant d'une lutte contre une machine judiciaire implacable, qui donne parfois l'impression d'avoir été écrit comme un exutoire, le procès-verbal d'un assassinat judiciaire. Même si j'en connaissais par avance une bonne partie du contenu, même si l'issue ne faisait aucun doute, je l'ai lu presque d'une traite.



Mais c'est aussi, au fur et à mesure du récit, un puissant réquisitoire contre la peine de mort et l'institution judiciaire des années 1970, par le simple rappel des faits. le procès est ponctué d'une série de mesquineries et d'injustices qui chacune vont faire pencher davantage la balance vers ce scandale qu'est la condamnation à mort d'un homme qui n'a pourtant pas tué : une expertise innocentant Bontems, le client de Badinter, est annulée pour vice de forme et ne peut être mentionnée pour le défendre ; on interdit, absurdement, à l'accusé d'avoir ses lunettes, ce qui donnera l'impression qu'il est absent de son propre procès, etc.

J'ai également appris que les détenus étaient alors obligés de porter un costume pénitentiaire, qui semblait venu d'un autre siècle ; c'est aussi Badinter, en 1983, qui mettra fin à cette pratique.



Celui-ci montre aussi que l'exécution elle-même est totalement dénuée de la solennité qu'on attendrait d'un acte de justice. On croit plutôt assister à un assassinat : on court dans les couloirs de la prison, on surprend le condamné dans son sommeil, et on le tue avant l'aube, à la sauvette, et en catimini. La conclusion pour le lecteur, surtout pour le contemporain de la publication, alors que la peine de mort était encore appliquée, rappelle celle de Victor Hugo : si la justice d'un pays pensait que la peine capitale est légitime, elle n'exécuterait pas les condamnés presque en cachette.



Enfin, c'est une belle réflexion sur ce qu'est être avocat, et un admirable portrait par Badinter de son maître, un ancien ténor du barreau. Badinter fait en effet souvent alterner son récit de l'affaire Bontemps avec des citations et souvenirs du vieil avocat, comme autant d'exemples à suivre. Et peu à peu, ses paroles se font de moins en moins présentes, à mesure que le disciple fait siens ses enseignements, trouve sa propre voix, et forge son destin, pour devenir, sans qu'il le sache alors lui-même, le héros de l'abolition de la peine de mort que l'on sait, et le modèle de bien des avocats après lui.

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Idiss

Mr Badinter nous raconte sa grand-mère. Le récit d'une vie de femme juive, le récit d'une époque bouleversée.



Un livre écrit sincèrement qui nous transporte au sein de l'univers de cette famille, qui va connaître une remise en question et une migration afin d'avoir une vie plus douce. L'intégration dans un nouveau pays, la France. Pays où Dreyfus avait été accusé à tort mais aussi défendu. Puis, ils seront de nouveau rattrapés par l'antisémitisme montant, au milieu de cette tourmente historique. 



Un texte plein de pudeur et de délicatesse. Une déclaration d'amour magnifique offert par un homme que l'on sent profondément humain. Un texte plein de tendresse. Un récit où ce qui n'est pas dit à la fin raconte l'indicible. 



Une magnifique lecture.
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Idiss

ma rencontre avec ce livre s’est faite à la volée sur un coin du piano en partant de chez beau papa, je ne savais ni de quoi il parlait, ni s’il me plairait, je connaissais Robert Badinter pour la politique et c’est tout.

c’est une lecture très touchante qui m’attendait et que je ne regrette pas du tout. ce livre retrace l’histoire de sa grand mère avec beaucoup de tendresse et de contexte géo politique. j’y ai appris beaucoup d’un point de vue historique et d’un point de vue humain, la tendresse mêlée d’une pudeur teintée de douceur créent une lecture que je n’oublierai pas.

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Idiss

Bouleversant.



Que c’est bien écrit ! Sobre et touchant, Badinter nous plonge dans une autre époque, il nous fait vivre ce passé familial, ses grands-parents juifs quittant la Russie pour cette France des Droits de l'Homme. Chacun s'intègre à sa manière mais bien, jusqu'à la montée de l'antisémitisme puis de l'occupation nazie.



Badinter reste positif et juste sur tout sujet, jamais aigri ni haineux : un modèle moral à suivre.

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Idiss

La première de couverture du livre de Robert Badinter : « Idiss », est à l’image de sa sensibilité et de sa droiture. Et il est pour moi et certainement pour une multitude de personnes l’homme, qui avec un immense charisme fut à l’origine de la suppression de la peine de mort -vision certes limitée, mais inhérente à la noria d’informations dans les médias- Une excuse, sans doute, de ce manque d’attention voire d’intérêt pour cet homme qui malgré les affres de la guerre a su garder son humanité. Cet homme nous dévoile, dans son livre, une partie intime de son enfance, avec un lien prépondérant avec l’immense amour de sa grand-mère maternelle : Idiss. Ainsi, la lecture de ce récit procure des moments inoubliables, des moments de sacrifices, des moments de grande fraternité qui élèvent l’âme.



Bien sûr, pour ses parents, ce n’est plus un rêve, ils fuient pour éviter les exactions qui montent lors de la période d’avant-guerre dans leur pays, et fixent leur espoir dans une grande nation, la France, afin d’être non seulement acceptés mais intégrés. Donc de quitter la Bessarabie, pour échapper aux pogroms, à la haine qui se développait envers le peuple juif. Tout laisser pour se reconstruire, la nécessité d’une forte résilience, la nécessité de survivre dans un univers qui n’était plus le leur, sauf dans leur cœur ! Et une fois dans le pays de la Liberté, quelques temps après, connaître à nouveau la xénophobie autant que l’antisémitisme ; mais faire preuve d’humilité et de fraternité, malgré tout. Une obligation, non ! Un devoir !



Et encore après quelques temps, ils ressentent le sentiment de demeurer des étrangers sur la terre de France, qui semble plus hospitalières dans ses lois que dans les faits.



Ainsi, Robert Badinter relate, sans animosité, une évocation des vicissitudes subies par les juifs -des camps d’extermination, de la bassesse de la police de Pétain, des humiliations et surtout de la haine sans visage- Un livre mémoire pour ces hommes, pour tous les hommes, consubstantiel du devoir de compassion.


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Idiss

Un beau témoignage d’amour, sensible et pudique sur la grand-mère de Badinter, ainsi que sur la vie quotidienne des années 1910 / 1940.

Avant la Première Guerre mondiale sous la pression de l'antisémitisme, elle a quitté l’Europe centrale ( province de l’Empire russe ) , pour rejoindre, avec son mari et sa fille (la future mère de Robert) ses deux fils en France. La famille s’adapte doucement à son nouveau milieu, apprécie la paix et le bonheur de vivre. Tout cela anéanti par la montée du nazisme et la Seconde Guerre mondiale. Passionnant.

Écriture juste et précise.



Beaucoup d’humanité dans ce témoignage, et on comprend encore mieux son engagement contre la peine de mort.

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Idiss

J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour cet homme, pour son combat pour la défense des droits de l'Homme et sa victoire emblématique de l'abolition de la peine de mort. Quelles que soient ses opinions, au-delà de toute considération politique, même si le débat est clos aujourd'hui mais revient régulièrement sur son bien-fondé 40 ans après son adoption, on ne peut rester insensible au charisme et à l'esprit vif de ce jeune homme de 93 ans. Je ne pouvais passer à côté de cette parution, surtout après avoir suivi l'émission télévisée "La Grande Librairie".



 À l'aide d'une plume sobre, précise et pudique, Robert Badinter raconte l'histoire de sa famille qui n'est autre que le récit tragique de la destinée des juifs européens dans la première moitié du siècle dernier. Ce texte relate concrètement le contexte géopolitique de l'époque et raconte comment, en fuyant les pogroms de l'empire tsariste, les réfugiés yiddish d'Europe Centrale ont réussi à s'intégrer en France, qu'ils voyaient comme une Terre de Liberté et de Tolérance.



 L'auteur navigue entre une émotion retenue et une distance d'historien pour relater la destinée de sa grand-mère Idriss qui a connu le déracinement et la violence de l'antisémitisme et dont la seule richesse était son amour inconditionnel pour sa famille. Aussi intime qu'il soit, ce récit apporte un éclairage supplémentaire à nos connaissances sur l'Histoire d'avant 1942.



 Les confidences jamais impudiques, confiées dans un texte accessible aux courts chapitres semblables à une synthèse de souvenirs d'enfant, mettent le lecteur face à la blessure indélébile du déchirement et permettent de comprendre le parcours de Robert Badinter pour devenir l'homme qu'il est.



 
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Idiss

Voici un témoignage sensible et pudique de Robert BADINTER évoquant la figure de sa grand-mère bien-aimée et prétexte aussi à décrire la montée du nazisme dans une France qui se croyait terre d'accueil et d'humanité.

Idiss était juive, née dans la province de Bessarabie tsariste, appelée Yiddishland, une contrée aujourd'hui disparue.

En 1912, elle quitte la misère du shtetel, son village natal et surtout l'antisémitisme ambiant où les pogroms se multiplient. La France et Paris l'accueillent comme des milliers de réfugiés d'Europe centrale.

Idiss et les siens vont connaître alors des années de bonheur rythmées par le travail et les valeurs familiales et trouvent la paix et la postérité. Les années trente voient la diffusion des idéologies nazies et les premiers signes de l'antisémitisme en France.

L'histoire rattrape Idiss et les affres de la guerre vont gangréner les dernières années de sa vie.

Ce texte, à la fois sobre et émouvant montre tout l'amour que l'auteur porte à sa grand-mère, pilier de la famille, admirable de force et de courage, mais témoigne aussi de la tragique destinée des juifs d'Europe au XXième siècle.
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Condorcet Un intellectuel en politique

Quelle manière étincelante de raconter les péripéties de la Révolution que de retracer la vie et l'oeuvre du dernier philosophe de l'Encyclopédie, Nicolas de Condorcet (1743 – 1794) !



Et qui mieux que le couple Badinter pouvait allier les compétences d'une philosophe spécialiste de l'époque des Lumières et de la condition féminine et de son mari, l'éminent avocat devenu ministre qui obtint l'abolition de la peine de mort en France ?



J'avoue ma totale ignorance de la personnalité de Condorcet que je ne connaissais jusqu'ici qu'à travers le nom d'un lycée parisien, et la statue de bronze, érigée en 1894 quai de Conti, entre l'Institut et l'Hôtel des Monnaies.

Cependant, depuis quelques mois et en particulier grâce à la lecture des romans de Jean-Christophe Portes, j'étudie les phases de cette fin du XVIIIème siècle, qui a vu la naissance de la République dans les soubresauts de la crise économique, de la guerre et de la Terreur.



Condorcet est un enfant surdoué, orphelin de père mort quand il n'avait qu'un mois et surprotégé par sa mère, un enfant timide et doux. Pour tuteur, il aura un oncle évêque. Placé en pensionnat chez les Jésuites, il y acquiert une haine absolue et définitive de tout ce qui touche (?) au clergé et aux magistrats qu'il accuse d'opprimer des êtres sans défense. Ce garçon fragile et plein de bonté, peut toutefois se montrer, par ses écrits, d'une violence proche du sectarisme lorsqu'il s'agit de s'attaquer à l'injustice. On le surnommera plus tard « le mouton enragé ».



Très tôt, il s'illustre par sa maîtrise des mathématiques et en particulier le calcul intégral, les équations différentielles, le calcul des probabilités, les débuts de la statistique électorale. Disciple de d'Alembert, célèbre très jeune, intègre l'Académie des Sciences, puis l'Académie française. Peu doué pour l'art oratoire, il influence ses amis.



Ses combats hérissent bien des lobbys de son temps : il milite pour l'interdiction de la traite et l'égalité civique des Noirs, pour le droit de cité reconnu aux Juifs, la citoyenneté entière aux Protestants, l'abolition de la peine de mort, l'égalité des sexes et le divorce, la libre circulation des grains, l'instruction publique laïque et gratuite …



Proche de Turgot auprès duquel il a travaillé en 1774 - 1776, il ne pardonnera jamais à Necker de l'avoir fait tomber. Ce passage aux affaires lui donnera l'occasion de découvrir qu'il n'y a pas de grande politique méditée dans le bureau d'un ministre qui ne soit en butte aux passions, aux préjugés et surtout aux intérêts contraires des hommes : amère découverte de l'expérience du pouvoir, toujours aussi valable aujourd'hui.



C'est un modéré, un temps proche des Girondins dont il s'éloigne pourtant, comme De La Fayette, Mirabeau, Siéyès avec lequel il conçoit la division administrative du territoire en 1790.



Après le retour piteux de Varenne se pose la légitimité d'un roi qui s'est parjuré. Condorcet plaide pour la République alors que la majorité des membres de l'Assemblée législative penche pour une monarchie constitutionnelle. Mais la question cruciale de la guerre aux frontières divise : les uns la jugent nécessaire pour fonder définitivement la Révolution, Robespierre s'y oppose car c'est la Cour qui la souhaite puisqu'une défaite restaurerait l'Ancien Régime. Condorcet déteste la guerre mais la juge inévitable en 1791.



La vie de Condorcet est une suite de sacrifices pour le peuple : philosophe, il s'est fait politique, académicien, il s'est fait journaliste, noble, il s'est fait Jacobin mais surtout il s'est fait de Robespierre un ennemi mortel en le décrivant comme le gourou d'une secte …



Car même s'il s'est désolidarisé des Girondins dont il considère les attaques injustes et dangereuses, il sera bientôt mis hors la loi, obligé de fuir, mettant en danger mortel son épouse adorée Sophie de Grouchy et sa petite Eliza … mais je ne veux rien dévoiler de ce destin qui se lit comme un thriller politique.



A la fin d'une cavale où il trouvera refuge au 15 de la rue Servandoni, près de Saint-Sulpice, sa mort est énigmatique, et prématurée ...



En cette période d'affrontements féroces, jadis comme aujourd'hui, le réflexe politique absurde qui veut que l'on se détermine par rapport à un projet (de loi, de Constitution …) en fonction non pas de ses mérites mais selon l'affiliation politique de ses auteurs, m'est personnellement une souffrance. Condorcet nous a légué un corpus de notions républicaines sur lequel nous nous fondons aujourd'hui. Respect lui soit rendu.



Ne pas s'effrayer des 700 pages : un bon tiers est consacré à des notes qu'on n'est pas obligé de lire !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Idiss

J'avais vu Robert Badinter à la grande librairie & je m étais promis de lre le livre qu'il a écrit sur sa grand mère.........mais je suis décue, car j y apprends peu de choses sur l exil de Bessarabie (Moldavie actuelle) à Paris; c est un livre ***affectif*** d'un Monsieur âgé qui ne veut pas partir sans avoir rendu hommage à sa famille surtout maternelle.



Bien sûr, on voit tous les efforts d intégration de ses juifs souvent peu religieux dans la France de l 'entre-deux guerre, mais aussi les strates très codifiés de cette société, ( on change de quartier en fonction de son statut social). La montée de l antisémitisme dans la République laïque.



Cette République française:un modèle & un espoir pour eux.





Par contre j ai bien envie de relire les livres d'Isaac Singer avec un recul de plus de 40 ans........Lui aussi était né dans le Yiddisshland mais beaucoup plus au Nord,en Pologne.
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Idiss

Robert Badinter raconte sa grand-mère à qui il était très attaché.

Idiss, juive, née en Bessarabie fin XIXe, y a vécu des pogroms d'une violence inouïe. Mariée à Schulim qu'elle a choisi et aime d'amour, ils quitteront la Russie avec leurs 2 fils, Avroum et Naftoul pour vivre à Paris. Ils y retrouvent d'autres juifs et peuvent vivre un peu selon les coutumes juives.

Illettrée, analphabète, Idiss souffre de ce manque de culture. Elle aime sa fille Charlotte avec qui elle a traversé l'Europe. Elles sont très fusionnelles, entourent leur famille de beaucoup d'affection, les encourageant dans leurs études. Idiss vivra dans l'appartement de sa fille, son mari, Simon, leurs 2 fils, Claude et Robert.

Robert est très proche de sa grand-mère et partage avec elle des moments d'intimité précieuse.

La guerre arrive, les juifs sont de plus en plus exclus de nombreuses professions. Idiss voit venir la situation tragique qu'elle a fuit, essaie de ne pas affoler les siens. Si les enfants ne ressentent pas les mêmes angoisses, les adultes sont bien conscients de ce qui se profile, sans pouvoir en mesurer l'ampleur.

Beaucoup d'affection se dégage de ce petit récit très attachant, dit avec simplicité et admiration pour cette grand-mère protectrice.

En annexe l'auteur nous donne quelques lois et décrets du gouvernement de Vichy pendant la guerre, des mesures, que nous connaissons, prises contre les juifs. Mais en prendre lecture donne froid dans le dos.

Un beau témoignage, plein d'amour, d'affection pour cette grand-mère si proche de cœur.

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Idiss

L’auteur nous livre des souvenirs pieux, au sens de la piété familiale, au travers d’un monde de bouleversements, de 1863 à 1942, de la Bessarabie sous l’Empire Russe à la France occupée. C’est l’histoire de l’accession d’une pauvre famille à la culture française et au statut de bourgeois commerçants avant, pendant et après la Grande Guerre, dans les désillusions des années 30 et les trahisons de l’État Français. L’histoire s’arrête avant la résistance du père, avant l’accès des fils à l’élite intellectuelle. Cette histoire, que Badinter ne veut pas traiter comme « une étude de la condition des immigrés juifs de l’empire russe venus à Paris avant 1914 » est entièrement centrée sur sa grand-mère. Presque rien n’est dit de son père, arrêté par Klaus Barbie et mort à Sobibor, ni sur sa mère. C’est un choix, peut-être dicté par la tendresse — Robert enfant témoigne de l’amour de sa grand-mère et de l’éducation de sa mère. Peut-être aussi dicté par le projet d’un autre livre ?

De la part d’un homme d’État d’âge mûr, la lecture étonne par sa fraicheur, sa vivacité et à l’occasion par son humour (les tribulations contrebandières d’Idiss à la frontière russo-roumaine).



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Idiss

Avoir 90 ans et pleurer encore la mort de sa grand-mère et le tragique destin de ses parents frappés par la Shoah...voilà qui m'a beaucoup émue lors du passage de Robert Badinter à La Grande Librairie. Je me suis donc plongée dans ce récit déchirant et émouvant: Robert Badinter y ressuscite sa grand-mère tant aimée et revient par là-même sur les origines très modestes de sa famille.

Idiss était une femme simple mais combative qui avait connu les pogroms en Bessarabie. Elle avait fini par rejoindre la France considérée comme un pays sûr qui protégerait les siens...Là, avec ses 3 enfants et son mari qu'elle adorait, elle menait une existence simple mais heureuse.

Robert Badinter n'écrit pas un roman, pas de descriptions, pas d'analyse psychologique, mais il raconte simplement la vie de sa grand-mère, la montée du racisme et de la haine des Juifs. On lit ça la gorge serrée, avec effarement, d'une traite.

Un bel hommage à sa grand-mère mais aussi à tous les Juifs victimes de la Shoah.
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Idiss

C'est dans ce contexte de montée de l'antisémitisme que meurt au printemps 1942 à Paris, Idiss, la grand-mère maternelle de Robert Badinter, elle qui avait fui les "pogroms d'une violence inouïe" de Kichinev en Bessarabie du temps de la Russie impériale pour rejoindre en France ses deux fils Avroum et Naftoul à Paris "la Ville lumière, la ville mythique de la liberté pour les juifs du Yiddishland".



Ce livre est un hommage d'un petit-fils à sa grand-mère mais aussi un témoignage fort et documenté. C'est un incontournable à offrir, lire, faire lire en ces temps incertains.
Lien : http://www.lirelire.net/2018..
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Idiss

Le mérite de ce livre, est à partir du destin d'une famille, de dresser l'historique de toute une communauté : celle des juifs d'Europe centrale au début du XX° siècle, habitant dans des shtetls, souvent dans un état d'extrême pauvreté, et victimes de pogroms. Robert Badinter retrace donc l'histoire d'Idiss, fuyant avec mari et enfants un petit village proche de Kichinev ( actuellement capitale de la Moldavie), vers Paris, perçu comme un havre de tolérance et de paix. Sa fille, Chifra, devenue Charlotte, après un mariage avec le beau Simon, va ancrer la famille dans la bourgeoisie française, famille qui n'échappera pas aux rafles de la seconde guerre mondiale.

Le style est sobre, empreint d'affection et de nostalgie, mais n'évite pas les répétitions. Un témoignage précieux.
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Idiss

Robert Badinter à La Grande Librairie, beaucoup d'émotion dans ses souvenirs de sa grand-mère, de son père, de sa mère. On ne peut qu'avoir envie de lire Idiss, son dernier livre.



Voilà, j'ai lu le livre en un weekend.

Un récit tout en sobriété, tout en.émotion, et empreint de pudeur. Pas un mot plus haut qu'un autre, mais est-ce nécessaire de crier pour se faire entendre? L'histoire d'une grand-mère et, par la même occasion, une page de l'histoire d'un peuple persécuté. C'est évidemment aussi le témoignage d'un amour envers la République.



Au-delà du récit, Badinter réveille aussi des mots d'hier ou peu usités (ladre, colifichet, chaisière, émollient, etc) et colore son histoire de quelques mots yiddish ou propres à la culture juive (goy, shtetl, mitzvah, alias, etc.), sans la surcharger.



Une belle lecture.
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L'Exécution

Ce livre retrace l'histoire de Roger Badinter au cours de sa carrière d'avocat et en particulier une affaire qui l'a marqué et l'a poussé à sa battre contre la peine de mort . C'est l'affaire de Botem qui est accusé avec Buffet de l'assasinat d'un gardien et d'une infirmière à la prison de Clairveaux. Or Botem n'à tué personne. Un premier rapport d'expertise le montre mais il a été retriré. Badinter a mis tout ce qu'il pouvait en oeuvre pour le defendre mais Botem a quand meme été condamné à peine capitale . j'ai bien aimé ce livre mais je trouve qu'il est trop accés contre la peine de mort , il ne pése pas assez le pour et le contre.
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L'Abolition

Il est parfois difficile de raconter un événement dont on a été partie prenante. À mon avis, Robert Badinter réussit pleinement ce défi, en alliant objectivité, clarté et pédagogie.



Le récit, du lendemain de l'exécution de Bontems au vote de l'abolition de la peine de mort, est facile à suivre, et raconté dans une langue à la fois simple et précise, qui parvient à restituer l'atmosphère entourant les procès, les campagnes électorales dont il est question, mais sans abuser des tours de force rhétoriques souvent chers aux avocats.

Bien qu'il soit un défenseur passionné de l'abolition, il montre néanmoins un vrai respect envers les partisans de la peine de mort.

Enfin, alors que nous avons l'habitude de faire de Robert Badinter la figure emblématique du combat pour l'abolition, celui-ci se refuse de se mettre en avant et montre d'une réelle humilité, en montrant, sur le plan judiciaire l'importance de l'action de ses collaborateurs et confrères avocats, et sur le plan politique, le combat mené par des parlementaires abolitionnistes, parmi lesquels Philippe Séguin. Ses premiers pas au ministère de la Justice, la description du premier conseil des ministres montrent même une candeur assez amusante.



En ouvrant ce livre, je me demandais si j'allais lire le livre d'un militant. Badinter a fait plus que cela : un document pour l'histoire.

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L'Exécution

J’ai entamé la lecture de ce livre juste après L’abolition du même auteur. Si le premier retraçait le parcours qui a abouti à l’abolition de la peine de mort en droit français par le vote du 30 septembre 1981, L’exécution raconte ici le procès Claude Buffet et Roger Bontems.

Pour rappel des faits, deux détenus condamnés à de lourdes peines se retrouvent compagnons de cellule à la centrale de Clairvaux dans l’Aube. Ils fomentent un projet d’évasion avec une prise d’otage. La prise d’otages est sanglante, deux personnes sont tuées dont une égorgée. L’enjeu du procès est énorme : seul celui qui a tué risque la peine de mort. Lequel a tué ? Tout le procès repose sur cette interrogation et au dessus de la tête des accusés danse dès le départ le couteau de la guillotine près à frapper.

Robert Badinter est un jeune avocat d’une quarantaine d’années quand survient ce procès qui le marquera à jamais. Ce sera sa première rencontre avec la peine de mort. Dès lors, il mènera inlassablement le combat de l’abolition pour que cessent les exécutions. Son récit, qui reprend l’affaire, l’élaboration de la défense, le procès, la cassation, la demande de grâce puis l’exécution, est entrecoupée de réflexions et d’analyses de l’auteur et avocat ainsi que de conseils de son maitre Henry Torrès. Ce livre est plus technique de L’abolition, plus précis car attaché totalement à une affaire judiciaire. On entre purement et simplement dans la tête de l’avocat qui a eu le sort de Bontems entre les mains et qui, par un méchant coup du sort, n’est pas parvenu à le sauver.
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Idiss

Idiss est la grand-mère maternelle de Robert Badinter née en 1863 dans le Yiddishland et décédée à Paris le 17 avril 1942.



En ouvrant ce livre, j’avais une légère appréhension de peur de ne pas adhérer au style et ce fut une très agréable lecture, une très belle biographie bien ancrée dans le contexte historique et les conditions de vie des juifs dans cette région de Russie proche de la Roumanie, le voyage jusqu’en France et la vit à Paris, Nantes, et sous l’occupation. La vie d’Idiss est riche. Robert Badinter la décrit avec beaucoup de respect, d’amour.
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