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Critiques de Robert Desnos (94)
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Le vin est tiré...

Robert Desnos a publié cet ouvrage en 1943. L'histoire se passe dans le Paris des années 1920, probablement largement inspirée par ce qu'il vécut alors en côtoyant Yvette George pour qui il éprouvait un amour non réciproque.



Ce qui débute comme un roman d'amour qui tourne mal se transforme rapidement en étude sociologique. Robert Desnos raconte ce qui se passe dans un petit groupe de personnes venues de milieux sociaux différents dont le seul intérêt commun est l'addiction à la drogue. Ils ont tous de bonnes raisons de le faire, certains invoquant même le désoeuvrement. Nous assistons en témoin à la façon dont ils deviennent dépendants, les différentes étapes conduisant à une déchéance physique et intellectuelle et à une fin prévisible. On pourrait même qualifier leurs comportements de suicide programmé.



L'auteur écrit sans pathos, sans jugement, sans parti pris. Il aborde également la problématique des centres de désintoxication ou l'action de la police. Cela se passait à Paris au début du XXème siècle. Ce pourrait être n'importe où, n'importe quand, rien n'a changé.

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Corps et biens

Parfois dans nos existences éphémères, nous faisons naufrage, il me semble qu'alors les livres, - peut-être la poésie en particulier, forment comme des bouées ultimes, nous empêchant de sombrer corps et biens.

Corps et biens, les mots tanguent, les mots chavirent, les mots m'enivrent, je ne saurais dire autre chose que le puits qui se penche sur moi, que le rivage qui m'atteint, que le sable dans lequel je m'engouffre et qui s'engouffre en moi, sable qui laisse des traces sur moi et sur lequel je tente de laisser à mon tour quelques traces de ce que je ne serai jamais...

La poésie me permet juste de respirer, pas plus que cela, peut-être qu'en m'arrachant de mon quotidien elle m'aide à autre chose, mais je ne saurai pas ce soir poser les bons mots sur ce ressenti. Si je vous dis de manière un peu primaire qu'elle me sauve parfois du désastre du monde, serez-vous satisfait de cette réponse simpliste et peut-être un peu prétentieuse ou surfaite ? Pourtant, certains poèmes ont un effet dévastateur sur ma personne et me font regarder le monde avec les yeux d'un caméléon totalement affolé contemplant un arc-en-ciel...

Corps et biens, Robert Desnos joue avec les mots avec tant d'intelligence et de grâce que nous voudrions à jamais jouer avec lui, être toujours dans cette apesanteur des mots, leur cocasserie, ce n'est pas leur légèreté qui s'impose ici, ce sont les mots mêmes qui s'assemblent et se ressemblent pour toujours...

« Les mûres sont mûres le long des murs

et des bouches bouchent nos yeux. »

Ou bien encore :

« Dormir.

Les sommes nocturnes révèlent

la somme des mystères des hommes.

Je vous somme, sommeils, de

m'étonner

et de tonner. »

Corps et biens, la poésie est autant un chant de bonheur qu'une plainte, ici j'ai ri et été touché par la puissance et la facétie des mots...

Corps et biens, lire cela c'est entendre une voix, peut-être celle justement qui nous parvient de loin, elle a cent ans cette voix, elle s'entend cette voix, elle vient à nous, elle nous est chère, elle nous est si proche, chaleureuse, pressante, persuasive, caressante, fragile... Cette voix fut un jour enfermée dans un camp de concentration. Cette voix aima aussi une femme et le lui dit...

J'aime Robert Desnos comme la femme qui me l'a fait découvrir, dont j'étais amoureux. Pour me consoler de ne pas m'aimer en retour, elle me transmit un des plus beaux et des plus célèbres poèmes de ce cher poète qu'elle aimait tant...

Ce poème avait une histoire et ce soir-là elle me révéla son histoire, connu de tous bien sûr, connu par le vertige universel qui unit les femmes et les hommes qui adorent les poètes, mais moi j'étais novice, je ne savais rien de cela, elle eut des gestes tendres, des gestes d'amitié comme en échange de quelque chose qui ne viendrait jamais, des gestes consolatoires et des mots aussi, puisque les mots servent bien à cela, n'est-ce pas ?

Elle me le récita par coeur. Je savais que c'était la première fois qu'elle le disait à un homme. Elle me le disait pour me dire adieu, ou au revoir, ou à bientôt, ou du moins peut-être jamais, ou peut-être toujours, mais d'une autre manière. Chaque fois que je relis ces vers, je pense à deux choses qui m'étreignent...

Robert Desnos fut déporté au camp de Theresienstadt. À l'arrivée des Alliés qui libérèrent le camp, on dit qu'il transmit ces vers à une infirmière tchèque, griffonnés sur un papier à la va-vite... On dit aussi que c'est Robert Desnos qui dicta les mots à l'infirmière... On dit qu'il y eut plusieurs versions... On a dit plein de choses... Mais tous ces détails restent un mystère... Je ne sais même pas si ces vers d'amour furent lus par celle à qui ces vers étaient destinés, du moins dans leur version originale... C'est un comble ! J'ai même imaginé qu'ils étaient écrits pour l'infirmière qui le serrait contre son coeur comme on protège un enfant qui a peur... Robert Desnos mourut du typhus quelques jours plus tard, le 8 juin 1945.

On dit que je n'ai pas pleuré lorsqu'elle me les récita... Et quand elle s'en alla, non plus. Plus tard je ne sais plus, en tous cas, je ne me souviens pas, pour ces choses-là j'essaie de m'esquiver derrière d'autres mots... Derrière le silence aussi...

Les portes sont pratiques pour cela. Les livres aussi...

Corps et biens, comme cela fait du bien d'étreindre les mots corps à corps...

Alors j'ai lu pour la première fois Corps et biens, quinze ans après cette histoire...

J'ai pris mon temps pour revenir à elle, je savais qu'elle m'attendrait... Et je savais qu'à la page 113 du recueil de l'édition Gallimard Poche, elle serait là, nous allions nous retrouver, c'était comme un rendez-vous qu'elle m'avait donné, on ne s'était pas dit quand... On savait juste qu'on ne s'était pas oubliés.

À la page 113, elle était bien là, mais je ne vous dévoilerai rien du contenu de ce rendez-vous.... C'est notre secret, c'est intime... Je peux simplement vous révéler ce poème si touchant sur lequel nous nous sommes retrouvés avec tant de plaisir car il est capable d'ouvrir le sol, tracer des chemins, de les faire s'entrelacer, unir les femmes et les hommes, c'est-à-dire nous autres pauvres voyageurs de l'impossible, nous élever vers le ciel ou quelque chose qui s'en rapproche si par hasard on n'y croit pas...





« J'AI TANT RÊVÉ DE TOI

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant

et de baiser sur cette bouche la naissance

de la voix qui m'est chère ?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre

à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas

au contour de ton corps, peut-être.

Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante

et me gouverne depuis des jours et des années

je deviendrais une ombre sans doute,

Ô balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille.

Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie

et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi,

je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres

et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme

qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant,

qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois

que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement

sur le cadran solaire de ta vie. »

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Poèmes

« Comme le vent que rien ne peut soumettre ni réduire, la poésie souffle où elle veut et quand elle veut » nous dit Guy Goffette dans l’avant-propos de ce pétillant recueil.

C’est un petit livre illustré par Rémi Saillard, élaboré pour un public jeune mais ne boudons pas notre plaisir car Robert Desnos s’adresse aux amoureux du verbe de tout âge.

Il y a là des jeux de mots jubilatoires, des poèmes pleins de drôlerie et de fantaisie. Conteur prodigieux, il aime écrire pour les enfants. Ce recueil rassemble quelques poèmes et fables d’œuvres plus conséquentes comme « La ménagerie de Tristan » ou « Le parterre d’Hyacinthe » C’est un régal que de découvrir ou redécouvrir « La rose à voix de soprano » qui joue du piano la nuit ou encore le gourmand oiseau du Colorado.

Le merveilleux nous touche et, derrière l’humour on trouve aussi beaucoup de tendresse. Le thème de la mort est aussi abordé dans « Contrée » où le poète annonce « Ici sera ma tombe, et pas ailleurs, sous trois arbres »

Les dernières pages présentent une courte biographie de l’auteur. « Je ne crois pas que l’on comprenne vraiment une œuvre sans connaitre l’auteur » disait Robert Desnos. Voilà chose faite !



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Corps et biens

"Tout au long de ses poèmes l'idée de liberté court comme un feu terrible, le mot de liberté claque comme un drapeau parmi les images les plus neuves, les plus violentes aussi. La poésie de Desnos, c'est la poésie du courage. Il a toutes les audaces possibles de pensée et d'expression. Il va vers l'amour, vers la vie, vers la mort sans jamais douter. Il parle, il chante très haut, sans embarras. Il est le fils prodigue d'un peuple soumis à la prudence, à l'économie, à la patience, mais qui a quand même toujours étonné le monde par ses colères brusques, sa volonté d'affranchissement et ses envolées imprévues." voilà ce qu'écrivit Paul Eluard à propos de Robert Desnos. Que dire d'autre après cela ? J'ai une tendresse particulière pour ce poète que je ne chercherais même pas à analyser, c'est comme ça. Outre que le surréalisme m'a toujours "parlé", les poèmes de Desnos sont des manifestes ou des petites pépites de drôlerie, presque des comptines parfois. Un imaginaire débridé et une illustration de son époque ou la poésie se fait témoin de son temps, de son actualité. Sa poésie pétille, coule. André Breton lui reprochait son côté trop simple, trop accessible ? oui certains de ses poèmes pourraient être des chansons enfantines et alors ? Leur fraîcheur et "simplicité" ne doit pas cacher la richesse de la rime, la profondeur de la phrase et sous l'évidente spontanéité de l'écriture, la maturation du mot.
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Fortunes

À recueil disparate, poésie éclectique mais un langage propre à Robert Desnos, unique, fait d'humilité et d'admiration, d'enfantillages et d'un rare tragique



"tu le laveras en effet ce reflet où je ne veux me reconnaître"



Desnos, c'est la liberté d'écrire, de laisser les mots s'imposer d'eux-mêmes, la liberté d'être seul, d'être simple, d'être accompagné, de regarder la vie de tous les jours comme un petit joyau, d'être vivant, de faire de la radio, d'être entouré d'une farandole de gens de la rue ou de héros, se repaître de rencontres sans lendemain, côtoyer Fantômas, Don Juan, Bacchus et Apollon, être habité d'une farandole de mots, de vers et d'images. C'est la liberté d'écrire, de dire, de transmettre.



"l'écho faiblissant d'une inutile ardeur"



Desnos, c'est le courage d'être libre, de nous emmener promener dans son petit monde, populaire ou halluciné, semblable au nôtre mais illuminé par un géant aux petits pas.

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Chantefables et Chantefleurs

L'album de Pierre Desnos ne pouvait pas rester dans son coin et c'est quand ma petite-fille m'a demandé de lui sortir un beau livre de poèmes que je suis allée le rechercher dans ma bibliothèque.

Depuis, il est déposé sur une table dans le coin à lire et il a beaucoup de succès: d'abord pour les poèmes de Robert Desnos dont tout le monde a au moins un souvenir dans sa tête et ensuite pour les illustrations de Laura Guéry et Julie Wendling qui sont plus que magnifiques, joyeuses, colorées, artistiques, tout à fait en accord avec les thèmes abordés dans les poèmes de l'album.

La première partie porte le nom de "Chantefables", un titre emprunté à un roman médiéval "Aucassin et Nicolette", et chaque poème présente un animal.

La deuxième partie porte un titre inventé par l'auteur "Chantefleurs" , on a deviné le thème.

Dans"Chantefables", on reconnaît des poèmes animaliers étudiés en classe ou lus pendant l'enfance comme "Le pélican" de Jonathan..., "Le coucou"et d'autres. Des mots joyeux, musicaux écrits par Robert Desnos pendant la deuxième guerre mondiale pour égayer le quotidien des enfants de ses amis et des enfants en général.

Tout ceci, je ne le suce pas de mon pouce. C'est Marie-Claire Dumas qui l'écrit dans la présentation.

Suit une table des matières très bien présentée.

A la fin, cette même dame nous dresse une biographie complète et très claire de Robert Desnos, un monsieur bien attachant né en 1900 et mort en 1945 après avoir séjourné dans un camp de concentration.

J'en saurai plus sur l'homme "Robert Desnos " dans le livre de Gaëlle Nohant paru à la rentrée "Légende d'un dormeur éveillé."
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Contrée - Calixto

Ce recueil moins connu que " Corps et biens" ou " Destinée arbitraire", Robert Desnos n'en verra pas la publication car à cette époque, en mai 44, il est déporté en Allemagne.



Il revient à une présentation plus classique, le sonnet apparaissant beaucoup. On est loin de l'écriture automatique à laquelle il se livrait avec les surréalistes! Mais si la forme est plus "sage", le contenu rappelle les thèmes qui lui sont chers: l'amour, la liberté, l'imaginaire. Les fantômes mythologiques comme Calixo, hantent ces poèmes, et symboliquement, la volonté de résistance à l'ennemi. D'ailleurs, l'eau-forte de Picasso,qui introduit le recueil, représente un chevalier appuyé sur des livres...



Forme plus sage mais pas dénuée de fantaisie, le poète s'amusant à utiliser de temps en temps l'argot. Dans ses notes, il écrit:" L'argot et ses sens incertains,vibrants, oscillants. Le langage poétique. " Cela donne , par exemple, les vers suivants:



" Notre sorgue à nous sera douce

Toute au béguin, toute aux bécots.

Sans gaffer rien, même la rousse,

Nous pioncerons jusqu'à plus pouce."



Cependant, c'est toujours le côté mélancolique, tourmenté, que je préfère chez lui. Il a l'art des vers qui s'incrustent en vous et vous donnent le vertige,comme un manque qu'il nous transmet.



" Tu viens au labyrinthe où les ombres s'égarent,

Graver sur les parois la frise d'un passé

Où la vie et le rêve et l'oubli espacés

Par les nuits, revivront en symboles bizarres."



J'avais envie de me replonger dans l'univers étrange, onirique et addictif de Robert Desnos, avant de lire la biographie de Gaëlle Nohant " Légende d'un dormeur éveillé ", qu'une amie a eu la bonne idée de m'offrir...
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Destinée arbitraire

Il est difficile de juger un recueil de poésie. D’ailleurs, la poésie ne se juge pas, elle se ressent. Alors, disons que je n’ai pas toujours été sensible aux mots de monsieur Desnos (1900-1945).

Mon ressenti est vraiment inégal. Certains poèmes m’ont éblouie et d’autres m’ont paru complètement hermétiques. Il est vrai que ce recueil court sur plusieurs années (1919-1944) et englobe donc quelques expériences littéraires très à la mode au moment du surréalisme par exemple, expériences d'écriture automatique ou de demi-sommeil dont les résultats sont loin de me toucher.

Mais tout cela bien sûr est affaire personnelle.

A d’autres moments, la plume de Desnos vous emporte vers le rêve, la liberté, la drôlerie, c’est frais, gai, léger. Et puis, bien sûr l’amour, le bel amour, le grand amour (pour sa femme Youki) Puis, elle devient plus grave quand elle évoque la vieillesse ou la mort, la guerre, l'engagement et peut grimper dans la colère quand elle dénonce Pétain, Hitler ou Goebbels..

 

Bref, je ferai comme d’habitude, je piocherai à droite et à gauche ce qui me plaît ici, les thèmes sont si variés et les styles si différents (rime, prose, argot). D’ailleurs, je laisse souvent dans les recueils de poésie des petits papiers de couleur sur les pages qui m’ont particulièrement plu, pour accéder plus vite aux mots-bonheur.



"Ce cœur qui haïssait la guerre" a eu une fin bien tragique puisqu'il est décédé le 8 juin 1945 au camp de Terezin, en Tchécoslovaquie.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Destinée arbitraire

J'aime Desnos, ses grosses lunettes de myope, son regard mi-farceur , mi-rêveur, ses expériences d'écriture "ensommeillée" , son humour de grand gosse, ses images habitées, ses poèmes en liberté et ses poèmes d'amour, souvent les mêmes d'ailleurs. Destinée arbitraire est un beau recueil qu'on ouvre et qu'on relit souvent. Quand on a besoin de rêver, de rire, ou d'aimer.
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Corps et biens

André Breton, évoquant Robert Desnos, parlait" de son goût romantique du naufrage que traduit le titre d'un de ses premiers recueils" . Il s'agit bien sûr de" Corps et biens".



C'est en effet une oeuvre de jeunesse , les poèmes s'échelonnent de 1919 à 1929, le poète a donc entre 19 et 29 ans.



La première moitié du recueil est tout à fait représentative du surréalisme à ses débuts: inventivité, jeux de mots, mais aussi écriture automatique , transcription de rêves( les autres membres de ce mouvement novateur reconnaissaient qu'il excellait en cela). J'ai trouvé certains jeux d'homonymes ou contrepèteries réussis, de même que les aphorismes facétieux de l'étrange Rrose Sélavy. Robert Desnos expérimente avec enthousiasme et humour le domaine des mots.



Cependant, c'est la deuxième partie, surtout" A la mystérieuse ", " Les ténèbres " et "Sirène-anémone " qui fait battre plus fort mon coeur. Certains poèmes, je peux les lire, les relire, l'émotion est toujours là, embuant mes yeux, le frisson m'envahit à chaque fois . Femme rêvée, issue de son imagination , femme inaccessible, magnifiée dans des textes douloureusement intenses, merveilleusement oniriques. Je pense en particulier à " J'ai tant rêvé de toi" et" A la faveur de la nuit", qui me bouleversent tant.



Poète du rêve éveillé, sourcier des mots, chercheur envoûté de l'image féminine , Robert Desnos à jamais dans ma vie. Lisez ses textes!



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Le vin est tiré...

Je découvre Robert Desnos, avec ce roman dédié à l'addiction aux drogues pendant la courte entre-deux guerres.

Le récit de Desnos, à quelques mots prêts, pourrait parfaitement se transposer dans notre actualité du vingt et unième siècle: Rien n'a changé, et cela s'est même aggravé.

Desnos offre au lecteur une peinture extrêmement réaliste de ces ravages causés par l'opium et l'héroïne encore nouvelle à cette époque: Un constat effrayant de ruines humaines et de morts. Avec des cures de désintoxication (déjà) trop courtes et sans suivi du malade après le sevrage!

Chacun des drogués/protagonistes de cette histoire aux sombres volutes, a un destin propre et son chemin qui l'a mené à l'intoxication, la dépendance aux paradis artificiels: Fin de la guerre et des combats pour l'un, amour impossible pour un autre, ennui, mélancolie, désir d'une vie à finir dans l'opium... Chacun prend sa place dans ce crépuscule aussi morne qu'abominable. Chacun se déshumanise dans cette course à la dose de came. chacun se brise dans cette succession d'euphorie et de déprime profonde, dans laquelle se dilue toute lucidité.

Mais, le souligne Desnos, il n'y a de trafiquants que parce qu'il y a une demande... Constat, toujours le même,plus que jamais d'actualité.
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Corps et biens

Je suis toujours bouleversée en lisant A la mystérieuse, dont la version simplifiée, épurée, recopiée par une infirmière, permit de reconnaître Desnos qui se mourait du typhus au Revier de Teresienstadt...



Entre facéties joyeusement iconoclastes et poèmes troublants, tragiques où le destin soudain rencontre le réel, Desnos nous emmène et nous roule dans sa vague, corps et biens...
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Poèmes de minuit, inédits 1936-1940

Les Poèmes de minuit de Robert Desnos ont une histoire très particulière : écrits de janvier 1936 à mars 1938, ce n'est que deux années plus tard que Desnos décide de les recopier soigneusement dans quatre cahiers d'écolier. Ces poèmes restés longtemps perdus ont été, à la faveur du hasard et de l'action d'un éditeur passionné, retrouvés lors d'une vente aux enchères en... 2020.

Numérotés, les cahiers portent chacun un titre : Fortunes, Mi-destin, Va t'où ? et Les Sources de la nuit.



Pourquoi Les poèmes de minuit ? En janvier 1936, le poète se fixe une contrainte toute personnelle : après sa journée de travail à la radio (Desnos travaille à cette époque au Poste parisien et à Radio Luxembourg), il décide de s'astreindre, juste avant de s'endormir, à écrire un poème par jour, entre minuit et une heure du matin. Ces textes deviendront Les poèmes de minuit (le titre n'est pas de l'auteur). Desnos aimait à les appeler « Les poèmes forcés ».



« Est-il si difficile d'exprimer la joie ?

La petite chanson de l'eau dans les conduits

Est un chant de joie

À l'approche de la liberté

À l'approche des robinets

Que voilà une belle image tordue

Tressée

Torsée

Semblable à la vis du robinet

Chant de joie

Torturée comme l'eau avant le robinet

Chant de joie précédant le chant de joie de l'eau libérée

Même si elle est destinée à laver les légumes

À déblayer les cabinets

Ou à bouillir et s'évaporer

Sur le feu

Et redevenir nuage » *



Dès les premiers textes du recueil, j'ai retrouvé avec plaisir toute l'éloquence, l'inspiration pleine de fantaisie, d'onirisme, de tendresse et d'humour de Robert Desnos. Son écriture déborde d'intuition, de liberté, d'une certaine subversion aussi.

Dans ses textes, les références sont nombreuses qui touchent au quotidien, à l'actualité, à l'inattendu. Très présente aussi, l'utilisation qu'il fait de tout un bestiaire et d'un catalogue de fleurs pour habiller ses poèmes, mais aussi (plus surprenant) de slogans publicitaires (il en a composé de nombreux pour la radio).



Même si ces Poèmes de minuit ne m'ont pas paru être les plus touchants de l'oeuvre de Robert Desnos (ma préférence va à ses recueils Destinée arbitraire et Contrée - Calixto), il transparaît au travers d'eux l'immense poète qu'il fut, l'artiste lucide, engagé, intransigeant, l'homme épris de liberté, acquis à la fraternité, à la beauté de la vie.



« le fleuve que tourmente une pluie à l'aurore

Reflète des éclats d'écailles de poissons

De bulles d'eau et de tessons et les chiens morts

Au fil des eaux au fil des jours tournent en rond



Ombres des arbres dans l'eau

Si nette si claire si propre

Est-il possible qu'un tel miroir

si sale et lourd de vase et lourd d'images

et lourd de mort

Vous reflète si correctement

Martin pêcheur

Je distingue tes couleurs

Je distingue celle des fleurs

Et celle des péniches qui passent

Et tout ça n'est que reflets

Dans une eau sale et vaseuse et malsaine



Déshabille-toi

Baigne-toi dans cette eau noire

Tu n'as rien à craindre

Tu l'as déjà fait

Le corps humain imperméable ne se mouille pas

comme une éponge

Le soleil séchera la boue

Elle tombera en poussière

Baigne-toi

Vas-y



La terre est vaste et ton coeur aussi

Qui, tous comptes faits et bien faits

Ne contient pas encore d'erreur

Et n'a jamais contenu de boue »**









(*) 17/03/1936 - extrait de Mi-destin. - p.83

(**) 03 au 05/05/1936 - extrait de Va t'où ? - p.130



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Destinée arbitraire

Alors c'est ça la poésie ? Je veux dire, ça peut être ça aussi ? La Poésie ? Thank you sir.




Desnos (on prononce les deux “s” sinon on a l'air con… comme votre serviteur) est un poète surréaliste du club Breton/Aragon, autodidacte, issu d'une famille modeste, journaliste et adepte de l'écriture automatique.

ce recueil propose une anthologie non exhaustive des écrits du poète de 1919 à 1944.



Sa poésie est gorgée d'inventions et de tentatives séduisantes, s'inscrivant dans une génération en rupture avec les vers classiques, Desnos essaye une poétique protéiforme, faite de pieds inégaux, de prose fantaisiste, de défis espiègles et unissant l'argot à l'onirisme.



Paradoxalement la première partie du recueil, la jeunesse de Desnos, est plus sombre que la fin, l'occupation allemande et la déportation du poète. Si le jeune Robert semble en proie à des pensées mélancoliques, des passions cafardeuses, le Desnos des années quarante pratique la poésie comme un sport de combat, la vie coule dans ses vers, c'est un homme amoureux, dansant avec les strophes, qui résiste dans une jubilation créatrice.



Le traitement de l'amour, tout au long de cette Destinée Arbitraire, permet, en renfort du style, de singulariser davantage les vers de Desnos. Il écrit ce sentiment de façon gaie et crue, et décrit les interactions des corps d'une manière polissonne mais pas sordide.



Le lecteur sera ravi de retrouver tout au long du recueil l'esprit mutin de Robert Desnos, la vitalité de ses vers ainsi que la variété de ses inspirations.

Pour le plaisir infini de voir ce magicien des mots, leur niant toute signification pour mieux les armer d'un sens nouveau.
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Corps et biens

Je pense que je ne pourrais jamais en finir, avec ce recueil, tant les textes sont riches et diversifiés. Il y a des années de cela, j'avais été très touchée par le poème A la Mystérieuse, il me parlait intimement. Je me rends compte aujourd'hui, en consultant les citations, qu'il a marqué un grand nombre de lecteurs. Je gardais aussi une affection particulière pour C'était un bon Copain, que j'avais appris au collège.

En somme, je fréquente Robert Desnos depuis longtemps, de plus ou moins près, mais cette fois-ci, je me suis plongée dans le recueil tout entier.

Si je fermais les yeux pour visualiser le contenu de Corps et Biens, je verrais surtout se mouvoir devant moi un homme immergé dans les éléments de la nature, tanguant au gré de ses émotions. Je pense notamment au poème La Voix de Robert Desnos, dans lequel il appelle ces éléments, les chênes coupés, les ouragans, les raz-de-marée, ainsi que les fossoyeurs, les assassins, les morts qui, à sa voix, se réveillent, se déchaînent autour de lui, se soumettent à lui, quand la seule qu'il appelle réellement - celle qui semble peupler tous ses poèmes - ne l'entend pas, ne lui répond pas.

Beaucoup de ses textes sont comme des contes, empreints de magie, obscurs aussi, pas toujours simples d'approche, mais on peut se laisser entraîner dans ce côté onirique et mystérieux, mais, comme pour toute poésie, il faut en prendre le temps.

D'autres enfin, intéressants c'est vrai mais qui m'ont beaucoup moins touchée, sont ceux comme Rrose Sélavy où Desnos joue avec la langue. A ce sujet, si ces textes vous intéressent, je vous conseille la lecture d'Alice au Pays du Langage, de Marina Yaguello, qui fait de nombreuses références à ces essais linguistiques.



Lu dans le cadre du Challenge Poésie.



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Les Voix intérieures : Chansons et textes cri..

L'écriture et la vie de Robert Desnos sont indissociables. L'une est comme le reflet fidèle de l'autre. le nom de Desnos reste associé à de nombreux recueils de poésie qui ne cessent, aujourd'hui encore, d'émouvoir et de surprendre.

Il était un autre portrait que je connaissais très peu du grand poète, c'est celui de l'homme de radio, de publicitaire mais aussi celui de parolier et de chroniqueur musical.



Dans les années 20, Desnos qui fait du mouvement surréaliste, expérimente dans ses écrits une dimension particulière du texte, c'est celle de sa sonorité, de son oralité. Cette dimension de l'écriture ne quittera jamais Robert Desnos. Il a souvent vu une connivence entre chanson et poésie même si pour lui, il ne s'agit pas du même travail d'écriture.

Contrairement aux poèmes, dans l'écriture d'une chanson, le texte doit être ductile, malléable pour se conformer aux exigences de la musique, de la mélodie mais aussi de la voix de l'interprète (Desnos écrivait les paroles d'une chanson en pensant à la voix qui l'interpréterait) ou encore de l'orchestration.



En 1924, Desnos fait une rencontre décisive avec une chanteuse de music-hall, avec celle qui deviendra pour un temps sa compagne : Yvonne George. Leur relation va décupler chez l'écrivain l'attrait pour la chanson. Plus tard, cet intérêt va être pour lui un moyen de marquer une plus grande distance avec le mouvement surréaliste, assumant dans le même temps de s'ouvrir à une culture plus populaire.

Les chansons de Desnos ont pour la plupart un caractère ludique et humoristique. Avec des thèmes comme l'amour, la passion, l'amitié, les rêves, les angoisses, les textes des chansons écrits par Desnos sont avant tout destinés à divertir et à émouvoir un large public :



« QUE CHOISIR SUR LE MENU ?



1



Je mange chaque midi

Dans un restaurant tranquille

Du lundi au samedi

Au plein coeur de notre ville

Toujours les mêmes visages

Des visages trop connus

Qui sourient car c'est l'usage

Et toujours même menu.



Refrain 1



Que choisir sur le menu ?

Poule au riz ?

Merlan frit ?

Céleri ?

Quart de brie ?

Que choisir sur le menu ?

Oeufs au plat

Jambon gras

Je suis las

De tout ça

Que choisir sur le menu ?

Aujourd'hui comme hier et demain

Donnez-moi un beefsteak aux pomm's frit's et du pain

Quart de vin café noir

Après j'irai me promener sur le trottoir !



2



Mais hier, événement,

La porte a livré passage

A un visage charmant

Jambes fin's et beau corsage.

Qui est-elle et que fait-elle ?

Quelle est donc cette inconnue ?

Elle est jeune et elle est belle.

Bah! regardons le menu.



Refrain 2



Que choisir sur le menu ?

Poule au riz ?

Merlan frit ?

Céleri ?

Quart de brie ?

Que choisir sur le menu ?

Il me faut

Du nouveau

Du gâteau

Bon et beau

Que choisir sur le menu ?

Aujourd'hui Honoré j'ai grand faim

Donnez-moi du foie gras - Donnez-moi du bon vin

Verr' d'alcool café noir

Après j'irai me promener sur le trottoir !



3



Elle est sortie derrièr' moi,

Avec son joli sourire.

Je lui ai parlé ma foi

Sans trop savoir quoi lui dire.

Aujourd'hui tous deux ensemble

Au restaurant revenus,

La même carte me semble

Le plus savoureux menu.



Refrain 3



Je choisis sur le menu

- Ce qu'ell' veut

- C'est bien mieux

- J' suis heureux

- Comme un dieu

Je choisis sur le menu

- Baisers fous

- Sur son cou

- Et mots doux

- Entre nous

C'est le meilleur des menus.

Ma chérie aujourd'hui comm' demain

Je préfère aux festins quelque morceau de pain

Partagé avec vous

Et je préfère aux fleurs le rose de vos joues. »





En 1934 cependant, inquiété par la montée du totalitarisme en Europe, Robert Desnos s'engage dans le mouvement anti-fasciste Front Commun. S'il devient à cette époque un écrivain engagé politiquement, il n'adhère cependant à aucun parti. C'est dans cette période troublée qu'il écrit les paroles de la chanson Front Commun qui deviendra un peu plus tard l'hymne du Front populaire. Engagé dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale, deux semaines avant son arrestation le 22 février 1944 par la Gestapo, Desnos écrira encore des paroles de chansons.



Si au travers des chansons et des chroniques musicales présentes dans l'ouvrage, j'ai apprécié de découvrir un aspect moins connu de l'oeuvre de Robert Desnos, d'y retrouver toute sa verve, son imagination débordante, sa sensibilité si particulière, j'ai quand même éprouvé une certaine frustration en terminant le livre. Si le projet d'un ouvrage regroupant des textes de chansons de Desnos est louable en soi, il reste que des chansons privées de la voix de leur interprète et de leur orchestration, c'est un peu de la magie qui leur est ôtée. On devine une mélodie, on tente de fredonner les paroles, mais rien ne vient. Un CD pour accompagner le livre aurait été utile. Dommage.



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Corps et biens

Pour moi qui ne suis pas un fou de poésie, j'ai reçu un choc immense avec ce recueil. Surréalisme, certes, mais surtout un lyrisme, une puissance, une ardeur à exprimer de tout son être l'amour, la nature...Les idées frappent, c'est simple, court, direct, mais qu'est-ce que c'est beau ! Le poète joue avec les mots avec une aisance déconcertante.

Au départ, j'ai connu ce recueil par la reprise en chanson du poème "Jamais d'autre que toi" par Alain Bashung, dans son sublime album "L'Imprudence".

Tant pour Desnos que Bashung, j'ai tenu (étonnamment personne ne l'a fait), à le citer dans son intégralité par ailleurs.

Les poèmes de Desnos sont à la fois virils, intellectuels et sensuels. Je n'aurais jamais pensé faire d'un recueil de poèmes un livre de chevet perpétuel...Il ne faut décidément jamais dire jamais.
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Destinée arbitraire

Ne le note pas encore, vient de le parcourir.



Nul besoin d'avoir la prétention de noter un tel livre ?

Juste , dire qu'au vu de certains poèmes il me semble, que cela va me plaire.



Recueil de poèmes correspondant à trois tranches chronologiques distinctes :

- Poèmes de 1919 - 1926

- Textes écrits entre 1930 - 1939

- Années 1943 - 1944.



Du plus délié au plus élaboré, du plus délirant au plus lucide : c'est peut-être entre ces deux limites que s'est jouée l'errance poétique de Desnos, sans que son étoile se fixe, sinon en une "destinée arbitraire".



Les données de ce manuscrit de 214 pages ont été respectées.



Ce que le manuscrit transmet, c'est la naissance de la parole, dans son élan et sa respiration : c'est cela qui a été conservé.

Vers leitmotiv de l'Art poétique :

" Je suis le vers témoin du souffle de mon maître".



p. 215 à 258

Vie de Robert Desnos 1900 - 1945,

puis quelques notes sur les dernières pages.



Tout est dit, ou presque,

Ne reste qu'à respirer entre deux enchantements !
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Contrée - Calixto

Contrée et Calixto sont deux recueils particuliers dans l’œuvre de Robert Desnos. Le premier est publié en mai 1944 alors que Robert Desnos est déjà déporté en Allemagne. Le second n’est pas encore édité au moment de son arrestation survenue en février 1944.



Dédié à Youki (grande figure du Montparnasse des année 30, de son vrai nom Lucie Badoud, elle fut la compagne de Robert Desnos) « Contrée » correspond à un moment où le poète découvre et expérimente une nouvelle forme d’écriture qui s’éloigne du surréalisme et dans laquelle il veut faire se relier la poésie populaire voire proche de l’argot (Robert Desnos cite ses influences : François Villon et Giorgio Baffo, poète vénitien du XVII ème siècle) et un style plus « savant ». Au-delà du style, les textes sont ici constitués de fragments épars combinés entre eux comme dans un jeu de mécanique de précision. Un subtile assemblage pour faire apparaître le sens du poème.



Callisto, la plus belle des nymphes métamorphosée dans le ciel en constellation (celle de la Grande Ourse) a inspiré Robert Desnos qu’il choisira de renommer Calixto, créant comme un pendant masculin au personnage de la mythologie grecque.

Dans ce très beau recueil, le poète livre dans une écriture libre et subtile, dans un travail méticuleux sur les sonorités, le récit de la vie de la nymphe qu’il transpose ensuite dans la réalité du moment (les dangers de la Guerre). Ainsi, dans ces poèmes l’innombrable se lie à l’intime, l’imaginaire à la réalité.



" À s’endormir à la légère,

Au bruit des sources sous le ciel,

Rêvant au rythme planétaire,

On plonge gisant sous la terre

Et si jamais rêve au réel

Révéla secret ou mystère

C’est en dormant au bruit des eaux

Et du vent fermant ses ciseaux.



À s’endormir à la légère,

Sur la terre, dans quel fouillis,

Terriens, sombrez-vous ? La fougère

S’écroule en paniers de lingère

Dans une armoire de taillis

Brodés de soie où s’exagère

La lumière, hors du manteau,

De ta chair, nymphe Calixto. "

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Chantefables et Chantefleurs

Le vieil enfant qui sommeille en moi adore toujours ce livre! J'ai récité Le Pélican de Jonathan dès que j'ai pu choisir mes poèmes à dire!



Quel humour, quelle insolence! Quelle incroyable fantaisie! Tout dans ce livre est une merveille: la présentation, les illustrations, le choix des textes..



A offrir à tous les petits enfants pour qu'ils découvrent que la poésie est vivante, amusante, familière et amicale..
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