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Citations de Robert Seethaler (230)


On devrait fêter chaque heure, avait-elle dit une fois à cette table, en fin de compte on en avait tellement peu.

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Pendant sa période aux brasseries du Prater, Robert Simon avait tâté de l'alcool, mais il n'en aimait pas le goût et ne voyait pas ce qu'apportait cette griserie qui menait de l'exubérance puérile à des vagues de colère ou d'autocompassion et débouchait presque toujours sur une pesanteur résignée parfaitement paralysante. Sans parler de l'inévitable gueule de bois du lendemain qui vous anéantissait littéralement. ( p 56 )
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D'après son extrait de naissance qui, selon lui, ne valait même pas l''encre de son tampon, Egger atteignit l''âge de 79 ans. Il avait tenu plus longtemps qu’il l’eût jamais cru possible et, somme toute, s’estimait satisfait. Il avait survécu à son enfance, à une avalanche et à la guerre. Il n’avait jamais rechigné à la tâche, avait percé un nombre incalculable de trous dans le rocher et abattu probablement assez d’arbres pour entretenir un hiver entier le feu des poêles de toute une bourgade. Il avait suspendu sa vie à un fil entre ciel et terre plus souvent qu’à son tour et, en ses dernières années de guide de montagne, il en avait plus appris sur les gens qu’il ne pouvait comprendre. Autant qu’il sût, il n’avait pas commis de forfaits notables et n’avait jamais succombé aux tentations de ce monde : les saouleries, les coucheries et la goinfrerie. Il avait bâti une maison, dormi dans d’innombrables lits, dans des étables, sur des plates-formes et même, quelques nuits, dans une caisse en bois russe. Il avait aimé. Et il avait pressenti où l’amour pouvait mener…
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Et si tu lui donnais le tien tout simplement, suggéra-t-il, Bistrot Simon, ça ferait bien sur l’enseigne, c’est court, ça frappe l’œil, et tu peux le peindre en grosses lettres. » C’était une possibilité, concéda Simon, mais ça faisait un peu imbu de soi, trouvait-il, et puis ce n’était pas un bistrot qu’il ouvrait, mais un café. « Peut-être que ça n’a pas d’importance finalement, conclut le boucher après un temps de réflexion. Tout compte fait, le Danube existait avant que quelqu’un l’appelle le Danube. Alors ton café restera sans nom et c’est très bien comme ça.
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- Il fait vraiment chaud aujourd'hui, dit Mila en clignant des yeux vers le ciel. Une belle journée d'été.
- Oui, dit René. Une chaleur d'enfer. Dire que ça fait déjà une heure que je suis assis là. Et pourquoi ? Parce que j'attendais.
- Qui donc ?
- Toi, dit René. Parce que, à vrai dire, je voudrais te demander si tu voulais venir te promener avec moi. Au Prater. À cause des prés et de la lumière et ainsi de suite. Alors... tu veux bien, oui ou non ?
Elle parut réfléchir quelques secondes, puis elle fit un pas vers lui, tendit le bras et lui toucha l'épaule. « Oui, dit-elle, je crois que j'aimerais bien, René.» Et il eut beau repenser souvent à cet instant, plus tard dans sa vie, il n'aurait pas pu dire ce qui, sur le moment, l'avait bouleversé le plus : la petite main chaude de Mila sur son épaule ou le fait incroyable qu'elle ne lui ait pas ri au nez.
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Souvent, on se rend compte de ce qu'on avait quand on ne l'a plus.
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Comment peut-on s'endetter à ce point aussi. C'est parce que les gens ne comprennent rien à rien. Ils courent toute la journée dans leur chemise bien repassée avec leur stylo bille doré, en ce croyant terriblement importants, et ils n'ont toujours pas saisi que c'est leur propre malheur qu'ils trimbalent là dans leur porte-documents.
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Il faut toujours que l’espoir l’emporte un peu sur le souci. Le contraire serait vraiment idiot, non ?
(p. 21, Chapitre 3).
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De minuscules feuilles brunes flottaient dans la théière, alors qu’il avait commandé du russe blanc. Il tenait d’on ne savait qui l’idée que le thé blanc apaisait l’âme. C’était une ânerie, bien entendu, mais il était parfois utile de croire à ce genre de choses.
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On devrait fêter chaque heure, avait-elle dit une fois à cette table, en fin de compte on en avait tellement peu.
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Il faut mettre un terme aux choses tant qu'on a la force de commencer quelque chose de nouveau.
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Un orage comme ça, c'est vraiment quelque chose de fantastique.Ça emporte la saleté des rues et vous lave la tristesse de l'âme. Tu as drôlement bien dit ça.

( p.201)
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Simon pensait à ses clients.Il savait étrangement peu de choses d'eux et pourtant il les connaissait si bien.Mais peut-être se faisait-il seulement des illusions.Peut-être qu'au fond il ne connaissait personne.Même pas lui-même. Justement pas lui-même. Peut-être était-ce pour soi qu'on restait la plus grosse énigme.

( p.82)
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Mon dieu, m'laisse rien dire tout haut,
Qu'j'aille pas finir à Dachau.
Mon dieu, bouche-moi les oreilles,
Que j'croie à toutes ces merveilles,
Mon dieu, bande-moi bien les yeux,
Que je croie à c't'avenir radieux.
Car aveugle, sourd et muet,
D'Adolf je serai le préféré...
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La plupart des bras d'hommes vous laissent froide. Mais il y en a quelques-uns dans lesquels on voudrait habiter.
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C’était la partie la plus ancienne du cimetière de Paulstadt, que beaucoup appelaient simplement le Champ. Autrefois il y avait là une friche qui appartenait à un fermier nommé Ferdinand Jonas. C’était une mauvaise terre jonchée de pierres et de boutons-d’or toxiques, que le paysan s’était empressé de refiler à la commune à la première occasion. Elle ne valait rien pour les bêtes, elle ferait bien l’affaire pour les morts.
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- cesse de réfléchir,
- note tous tes rêves,
- retrouve la fille ou oublie-là.
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Mais Egger n'avait pas peur. Il savait que sa vie ne tenait qu'à un fil, mais dès qu'il avait escaladé un pylône, fixé le mécanisme de roulement et accroché les mousqueton de sécurité, il sentait le calme l'envahir et les pensées confuses et désespérées qui recouvraient son cœur d'un nuage noir se dissiper lentement dans l'air des montagnes, pour faire enfin place à un sentiment de pure tristesse.
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Les cicatrices sont comme les années, se disait-il, elles s'accumulent petit à petit, et tout ça finit par faire un être humain.
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Egger repris des forces. Toutefois sa jambe resta tordue, il lui fallut désormais se mouvoir dans la vie en boitant. C'était comme si sa jambe droite avait toujours besoin d'une seconde de plus que le reste de son corps, comme si elle devait, à chaque pas, décider si, tout compte fait, ce corps valait vraiment la peine qu'elle se donne autant de mal.
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