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Citations de Roger Zelazny (471)


— ... Quoi que tu aies fait durant ta vie, la mort toi aussi t'a enlevé, dis-je. Tu es parti voir la fleur imprégnée de rosée éclore sur les rives de l'Achéron parmi les ombres tourmentée qui jaillissent des Enfers. Si tu avais été emporté dans la fleur de l'âge, ta mort aurait été saluée comme étant la destructrice d'un grand talent qui n'avait pas encore atteint sa plénitude. Mais on ne peut plus utiliser cette oraison funèbre vu ton grand âge. D'aucuns préfèrent une vie courte et glorieuse au pied du mur de leur Troie, d'autres une vie plus longue, mais moins mouvementée. Et qui oserait se poser en juge pour décider du meilleur choix ? Le dieux qui avaient promis à Achille une gloire éternelle ont tenu leur promesse en inspirant le poète qui lui dédia un immortel péan. Mais au fond, maintenant qu'Achille est aussi mort que toi, en est-il plus heureux ? Il m'est impossible d'en juger. Tu ne fus sans doute pas le plus célèbre des bardes, mais tu as chanté toi aussi, je m'en souviens, les exploits du plus grand Argien et les temps sans pitié des morts foudroyants : "Le souffle glacé des désillusions balaie ce lieu de rendez-vous universel : légions menaçantes de soupirs déferlant en un instant. Mais les cendres des bûchers ne peuvent redevenir forêts, et si je feu dévorant façonne l'air à sa chaleur sur une musique insaisissable, le jour s'éteint quand même." Adieu Phillip Graber. Puissent Phébus et Dionysos, qui aiment et tuent leurs chantres, te recommander à Hadès, leur frère et seigneur du royaume des morts ; puisses-tu trouver grâce auprès de sa Perséphone, Reine des Ténèbres, pour qu'elle t'accorde une place d'honneur aux Champs-Élyséens. Adieu.
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Ta compagne est partie et ton cœur est lourd ; les mots n’allégeront pas ta douleur et ce qui est écrit est écrit. Mais laisse quand même ma bouche te dire que je pleure avec toi.
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— […] L’héroïsme n’est qu’une question de circonstance et d’opportunisme.
— Un certain idéalisme peut parfois s’y mêler.
— Qu’est-ce qu’un idéal ? Rien de plus que le fantôme d’une chimère.
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L'amour est une Forme négative de la haine
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Kit est en vie alors qu’il est enterré près d’ici ; et je suis morte, même si je regarde les traînées de nuages rosâtres du crépuscule au-dessus de la montagne lointaine, avec un arbre qui se détache comme il convient au premier plan.
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"Bonsoir, Pol Detson", déclara-t-il en levant la main gauche avec laquelle il exécuta une série de mouvements rapides et saccadés, "et adieu""
Pol tomba à genoux, le visage soudain empourpré. Mousegrove fit le tour du bureau et, saisissant une des statuettes qu'il brandit comme un gourdin, il s'avança vers l'inconnu en manteau brun.
Celui-ci fit un geste brusque de la main droite; arrêté net, le voleur tournoya et se trouva rejeté brusquement contre le mur de gauche. La figurine lui échappa des doigts tandis qu'il s'effondrait.
Pendant ce temps, Pol leva les mains vers ses joues puis fit un geste de rejet. Il se remit sur pird, cependant que son visage commençait à reprendre son teint normal. "Je pourrais vous demander pourquoi", dit-il en faisant à son tour des gestes en direction de l'autre - ses mains tournant en sens contraire.
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J'ai réfléchi sur les notions du professeur Kuhn sur la structure des révolutions scientifiques - une grande idée nouvelle naît et bouleverse tous les modèles traditionnels de pensée, on reprend tout depuis le début. (P. 188)
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Je parcourus la région nommée Avernus. J'admirai ses vallées brumeuses, ses gouffres, ses cratères fumants et ses jours étouffants, ses innombrables cailloux et son sable noir, ses bêtes minuscules mais venimeuses, ses grandes plantes violettes comme des cactus sans épines et, dans l'après-midi du second jour, alors que j'étais debout au sommet d'une falaise surplombant la mer, sous un amoncellement de nuages vermillon, je décidai que j'aimais cette région, et si ses fils devaient périr dans la guerre des dieux, je les immortaliserais un jour dans une chanson.
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Je regardai la pellicule rose surgir de l'est et envahir lentement la mer. Ici et là, les sables mouvants révélaient des plages de gravier sombre. Des masses de rocher au relief tourmenté dressaient la tête au dessus des vagues. Entre les dunes massives, hautes de dizaines de mètres, et moi qui dominais cette côte sinistre, s'étalait une plaine défoncée et irrégulière faite de gravier et de rochers anguleux, qui émergeaient tout juste de l'enfer ou de la nuit, grouillante d'ombres, dans les premières lueurs de l'aube.
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Il se promenait à nouveau avec elle.

Là où la panthère va et vient sur les branches des arbres…

Ils se promenaient ensemble.

Là où le cerf se retourne avec furie contre le chasseur…

Elle avait posé les mains de chaque côté de ses tempes, les doigts écartés, et avait regardé Render en l’interrogeant muettement.
« Ce sont les andouillers, » avait-il confirmé.
Le cerf s’était approché.
Elle avait touché les andouillers, palpé le museau, examiné les sabots de la bête.
« Oui, » avait-elle opiné. Le cerf était parti et la panthère lui avait sauté sur le dos pour le saisir à la gorge.
Elle avait regardé le cervidé tenter de pourfendre le félin avant de mourir. Puis avait détourné les yeux quand la panthère avait commencé à lacérer la carcasse.

Là où le serpent à sonnette s’enroule au soleil sur un rocher…

Le serpent jaillissait en avant pour mordre, tout en crépitant.
« Pourquoi de tels animaux ? » demanda-t-elle à Render.
« Il ne faut pas connaître que les choses idylliques, » répondit-il en lui montrant autre chose.

Là où l’alligator au corps pustuleux dort au bord du bayou…
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Chère Image du Père,
Oui, le collège est bien, ma cheville s'arrange et mes camarades sont sympathiques. Non, je ne manque pas d'argent de poche, je ne suis pas mal nourri et je n’ai pas de difficultés à m'adapter. Ça te va ?
Je ne décrirai pas le bâtiment, puisque tu as déjà vu le macabre objet. Et je ne peux décrire les terrains, car ils sont enfouis sous des draps blancs. Brrr ! Quand je pense à ton goût des sports d’hiver ! Je ne partage pas ton enthousiasme pour l'opposé de l'été, sinon comme sujet de carte postale ou comme emblème sur les emballages des cornets de glace.
Ma cheville inhibe ma mobilité et mon compagnon de chambre est parti chez lui pour le week-end — deux choses qui sont de vraies bénédictions (comme aurait dit Pangloss), puisqu'elles me donnent l’occasion de me consacrer à la lecture. Ce que je vais faire tout de suite.
Ton fils prodigue,
Peter
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Of all my relations, I like sex the best and Eric the least. »
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"- On dirait que le faire évader va être délicat, dit Luke. Et tu penses que ta mère est derrière tout ça ?
- Ouais.
- Je croyais être le seul à avoir ce genre de problème avec sa mère. Mais ça se tient, puisque c'est la tienne qui a tout appris à la mienne.
- Comment se fait-il que nous soyons restés si normaux ?"
Il se contenta de me dévisager pendant quelques secondes. Puis il éclata de rire.
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Qui se ressemble s'assemble, mais parvient-on pour autant à se comprendre ?
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Je marchais dans Ombre à la recherche d'un endroit, d'un endroit très spécial. Il avait été détruit naguère, mais j'avais le pouvoir de le re-créer, car Ambre projette une infinité d'ombres. Un enfant d'Ambre peut déambuler parmi elles, et tel était mon héritage. Appelez-les mondes parallèles, ou univers alternes, ou encore le produit d'un cerveau détraqué si ça vous chante. Pour ma part, je les appelle des ombres, comme le font tous ceux qui ont le pouvoir de déambuler parmi elles. Nous sélectionnons une possibilité et nous marchons jusqu'à ce que nous l'ayons atteinte. Ainsi, dans un sens, nous la créons.
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Je dis "C'est agréable d'être là, comme ça avec toi, même si ce n'est pas pour longtemps. Ça me rappelle des souvenirs."
Elle eu un charmant sourire.
"C'est vrai, dit-elle en vidant son verre. J'ai presque l'impression d'être en Ambre depuis que tu es là." Je faillis laisser tomber mon verre.
Ambre! Ce mot m'avait traversé la colonne vertébrale comme un coup de foudre!
Elle se mit à pleurer. Je me levai, lui entourai les épaules pour la consoler.
"Je t'en prie petite fille, ne pleure pas, dis-je doucement. Ca me rend malheureux, moi aussi." (Ambre! Il y avait là quelque chose, quelque chose d'électrique et de puissant! "Il y aura d'autres jours heureux.
- Tu le crois vraiment?
- Oui, dis-je avec force. Oui, je le crois!
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La politique d’hier ne vaut pas le papier qu’on a gâché à disserter sur ses promesses, ses menaces.
[Extrait de la nouvelle Une plage au bout du chemin]
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Quand les orages cessèrent, il avait des mers. Puis il déchaîna les feux intérieurs de la planète et, à la lueur des cataclysmes, il modela les masses des continents. Il fit différentes choses aux terres et aux mers, purgea l’atmosphère, éteignit les Krakatoas, apaisa les tremblements de terre. Puis il importa et muta des plantes et des animaux qui crurent et se reproduisirent à toute allure, leur laissa quelques années de répit, altéra de nouveau l’atmosphère, leur donna encore quelques années, altéra encore, et ainsi de suite – peut-être une douzaine de fois. Puis il se mit à trafiquer le climat.
Enfin, un jour, il débarqua avec quelques personnalités sur la surface de la planète, se débarrassa de son casque à oxygène, ouvrit un parapluie au-dessus de lui, respira une grande bouffée d’air et dit : « Cela est bon. Payez-moi », avant de se mettre à tousser.
Et ils virent que cela était bon, et cela fut ainsi, et le gouvernement fut heureux pour un temps. Sandow également.
Pourquoi tout le monde fut-il heureux, pour un temps ? Parce que Sandow leur avait concocté un sale fils de chienne de monde, ce que tous désiraient, pour des raisons différentes ; voilà pourquoi.
Pourquoi seulement pour un temps ? C’est là le hic, comme vous l’allez voir plus loin.
[Extrait de la nouvelle Lumière lugubre]
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Lune croissante. Chatte en colère. Plume au vent. L'automne arrive. L'herbe meurt.
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C’était comme si une partie de moi-même normalement éveillée était endormie et une partie de moi-même normalement endormie était éveillée, une inversion qui m’aidait à accepter plus facilement l’émerveillement et à oublier plus aisément les travaux et les peines des semaines passées.
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