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Critiques de S. A. Cosby (293)
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Le Sang des innocents

Non mais alors là ! M. Cosby fait un sans faute ! 3e roman et 3e réussite !

Je sens que je vire fan !

Bref, c'est pas un auteur : c'est un poète mesdames et messieurs !

Bienvenue dans le sud ! Je dirais même plus dans le SUD ! Le vrai, le raciste, le violent! Et rencontrez Titus, shérif noir, perdu entre les supremasites et la population Noire qui le dénigre du fait de sa fonction.

Une fusillade éclate dans un lycée et ce n'est que la partie visible de l'iceberg qu'est cette sombre (très sombre) histoire.

Pas une ligne en trop, une narration toujours dans l'action.

Inspirez bien et c'est parti !
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Le Sang des innocents

Je donnerais 10 étoiles si cela était possible tant ce roman est incroyablement fort et prenant, tant il a généré en moi une envie plus grande encore de défendre ceux qui n'ont pas le pouvoir et ne l'auront jamais, les minorités, les déçus, les trahis, les abandonnés ... Au départ, c'est un polar classique, un shérif, une enquête. A cela s'ajoute rapidement le fléau raciste qui continue à polluer l'Amérique et à diviser sa population de générations en générations. De beaux personnages dévoués et courageux font face à des monstres qui brisent les destins, ce roman se lit et se relit, une réussite, une écriture sans concession que je ne suis pas prête à oublier.
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Les routes oubliées



Beauregard Montage est un mari fidèle, un père attentionné, un honnête garagiste. Mais il était autrefois un autre.

Il était connu dans le milieu comme le meilleur chauffeur de braquage de la côte Est, tout comme son père avant lui, disparu il y a de nombreuses années. Ses formidables compétences de conduite, sa fiabilité et sa discrétion lui ont valu une excellente réputation professionnelle et offert suffisamment d'argent pour ouvrir son propre garage. Déterminé à marcher droit, à quitter cette vie dangereuse et à se débarrasser de l'héritage de son père, Beauregard vit aujourd’hui tranquillement avec sa femme et ses enfants.

Mais le paiement de l'hypothèque de son magasin plus les frais de la maison de retraite de sa mère vont l’amener a replonger. Une seule et dernière fois, promis.



Un roman qui va vite, bourré d’adrénaline, mais qui conserve le précieux équilibre entre action et développement des personnages.

On découvre ce qui a façonné Beauregard, ce qu’il est et ce qu’il était, ses valeurs, ses regrets, son regard sur lui-même. Et c’est un personnage très attachant.

Le thème de la redemption impossible - ici en raison de la pression financière, des préjugés raciaux et de la filiation - est assez courante dans les romans noirs et pourtant sous la plume de Cosby ça semble presque nouveau.

On y entre par un premier chapitre au rythme effréné et on le quitte avec émotion.

Auteur à suivre.



Traduit par Pierre Szczeciner
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Le Sang des innocents

Le shérif Titus Crown a démissionné du FBI uniquement pour être aux côtés de son père vieillissant. S'il a rétrogradé dans son statut militaire, c'est surtout pour venir protéger la classe sociale en danger, c'est à dire la population noire d'une petite ville de Caroline du Sud. S'il garde le poids de ses ancêtres opprimés, il l'assume avec toute sa force mentale et physique, en luttant chaque jour pour faire respecter son étoile de shérif, alors que les Blancs montrent leur arrogance sous le bouclier de la puissance financière. Pris entre deux camps prêts à s'enflammer à tout instant, Cosby écrit un polar haletant sur la chasse au Serial Killer, qui a avant tout, un visage humain, détraqué par la maltraitance infantile et le poids de la religion évangéliste, baigné dans le racisme quotidien. Ce tueur en souffrance est arrivé à se renier lui-même en remplaçant ses cheveux crépus d'origine métisse par une perruque d'homme de race supérieure. Le thriller psychologique fait le plein de détails sordides. En 2017, la pédocriminalité ajoute une touche de modernité dans une contrée d'Amérique profonde et populiste.

Titus fait souvent référence à sa mère, disparue trop tôt. « Le monde est cruel, capricieux et indifférent,et cette église que maman adorait, et ce Dieu qu'elle suppliait de la guérir ne pourront jamais nous immuniser contre le poison dans lequel on baigne au quotidien. C'est pour ça que j'ai choisi d'entrer dans la police. Pour mettre de l'ordre dans le monde et de l'ordre dans ma vie ». Quand il se soûle avec son frère cadet, pour lâcher un peu la pression, la scène finit par une pointe de poésie : « Et dans la nuit, les engoulevents entonnent un chant en leur honneur ». Titus touche souvent l'insigne de sa poitrine : «  je vois cette étoile comme un bouclier placé devant mon cœur, ou je la vois comme une ancre qui me tire par le fond, ou encore, je ne vois qu'un morceau de métal sans valeur ». Il fait souvent référence à la Bible, mais ne croit plus en Dieu, affirmant qu 'IL n'a pas su protéger l'humanité du Malin. Cet homme sensible nous ferait penser à un célèbre écrivain du Maghreb, ancien militaire, très attaché au souvenir de sa mère aimante et qui a perdu la foi en assistant à une sépulture à Tanger. Un attentat d'une perversité impensable avait coûté la vie à deux enfants. Lui aussi, comme Cosby, veut lutter contre le Mal grâce à la littérature. Leur éclairage est indispensable en cette période de trouble politique.
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Le Sang des innocents

Un an que Titus Crown a été élu shérif de Charon en Virginie.

Cet Africain-Américain, revenu au pays après avoir travaillé pour le FBI, vit avec son père, veuf depuis de nombreuses années après la disparition de sa femme atteinte de sclérodermie et morte dans d'atroces souffrances.

La tranquillité qui semble régner sur le territoire ne fait pas oublier le passé sécessionniste et esclavagiste du sud des États-Unis qui marque encore les relations entre les noirs et les blancs dont certains ont du mal à accepter que le policier responsable de leur sécurité soit un descendant d'esclaves. Tout cela au nom d'une religion bien éloignée des messages de charité du Christ.

Se sachant scruté par les suprémacistes, Titus se doit d'être exemplaire, même si parfois la colère contre les injustices l'envahit. Un événement de sa vie antérieure révélé vers la fin du roman lui rappelle de quoi il peut être capable...

Le calme apparent est bouleversé par une fusillade qui éclate au lycée du comté. Un jeune homme hagard vient de tirer dans la tête d'un professeur qu'il qualifie de « sale pervers » et il menace les policiers. Deux d'entre eux, invoquant la légitime défense, le neutralisent.

En enquêtant sur l'enseignant apprécié de tous, Titus découvre que celui-ci participait à des assassinats de mineurs noirs, des assassinats précédés de sordides séances de torture. Son meurtrier photographiait et filmait les scènes alors qu'un troisième larron y prenait part.

C'est cet homme au masque de loup habité par la Bible que l'attachant Titus va tenter de débusquer.

Au-delà de cette chasse à l'homme parfaitement orchestrée portée par des personnages forts et des dialogues d'une grande justesse, S.A. Cosby dépeint, avec les codes du polar, la violence intrinsèque de son pays qui ne parvient pas à se défaire de son passé vénéneux.








Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le Sang des innocents

Ce roman est porté par un beau personnage, un homme noir cultivé et instruit, un enquêteur ancien du FBI, qui vit et exerce son métier dans un état des USA au milieu des suprémacistes blancs. Il fait preuve d'une droiture et d'une patience remarquable, est-ce la clé face à un siècle de haine?

Les meurtres sont terribles et l'enquête ainsi que l'écriture fluides, les pages défilent dans cette Amérique détestable et rongée par une religiosité exacerbée et pervertie.

J'ai beaucoup aimé ce thriller malgré quelques raccourcis rapides pour résoudre l'enquête mais bon c'est parfois dans quelques mots que l'on trouve les plus gros indices...

Elle est laide l'Amérique de Cosby, laide et dégoûtante , heureusement c'est de la fiction! (ironie ou réalité, à vous de voir)
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Le Sang des innocents

LA révélation !! On est à deux doigts de « magistral », et puis si c’est carrément béton, l’écriture, l’ambiance lourde et pesante des relents de racisme là où prêchent les burnous blancs à cagoules blanches et qui s’allument des feus (pas pour griller les chamallows) persuadés de la suprématie de leur race… flipper pas le « blondinet » arrive…
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Le Sang des innocents

Attention coup de cœur !



Titus Crown, premier shérif noir de la bourgade de Charon, Virginie, ancien agent du FBI va avoir bien du mal à garder LES églises au milieu du village après son intervention lors d’une fusillade dans le lycée. Mr Spearman, le prof préféré de tous, homme blanc middleage, est abattu par un jeune délinquant noir, Lattrel, abattu à son tour par les agents de Titus devant les écoliers terrifiés.



Les tensions raciales sont plus que palpables, le shérif doit gérer une véritable poudrière et s’il creuse les dernières paroles que l’adolescent a prononcé les larmes aux yeux avant de se jeter arme au poing sur ses collègues, il va déterrer une fange plus que dérangeante.



Le personnage du shérif Titus est galvanisant. Méticuleux, méthodique et résolu, son passé, ses remords et ses fantômes ne l’empêcherons pas de faire la lumière sur les ténèbres et de chasser le loup dans sa bergerie.



Tombée dessus par hasard au détour d’une chronique radio, quelle découverte. Le sang des innocentes est un véritable pageturner, plus qu’un roman policier c’est aussi un roman de société, sur cette Amérique divisée, raciste, sur le fanatisme religieux, sur les défaillances du système. Les personnages fouillés de S.A. Cosby sont torturés et bellicistes.



Ce n’est pas pour rien que les romans de cet auteur font partie de la « Summer reading list » de Barack Obama depuis deux années consécutives. (La colère – Razorblade Tears en 2022 et Le sang des Innocents - All the Sinners Bleed en 2023).



Bref je ne peux que vous dire de filer chez votre libraire préféré pour l’acheter si ce n’est déjà fait.







Liste des romans favoris de Barack Obama sur Instagram



https://www.instagram.com/p/C1KiNFsusuz/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==

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Le Sang des innocents

J'avais découvert la plume de l'auteur par "les routes oubliées " que j'avais déjà beaucoup aimé, mais ici c'est un gros coup de cœur....



Je ne m'attendais pas à cette tournure en lisant le résumé. J'avoue avoir eu besoin de faire des pauses... Le sujet est très dur, il prend aux tripes, c'est un thriller très bouleversant. Il n'est clairement pas à mettre entre toutes les mains. Âmes sensibles s'abstenir....



L'écriture de l'auteur est complètement addictive et même si certains passages sont très durs, il est très difficile de s'arrêter. J'ai mis plus de temps à lire ce roman noir, non pas car je n'ai pas aimé, mais parce qu'il me fallait assimiler l'histoire, faire des pauses. S.A. Cosby a un don certain pour poser une ambiance sombre, pesante. Il traite entre autre un sujet de société de manière méthodique et intelligente. On sent toute la difficulté des Afro Américains à être acceptés, respectés. Titus est attachant, on sent toutes les difficultés qu'il a pu rencontrer, qui l'ont forgés. C'est un shérif qui fera tout pour trouver la vérité, qui reste un homme qui tente d'avancer.



C'est une lecture que je ne suis pas prête d'oublier, une claque... Il me tarde de lire d'autres romans de cet auteur, d'ailleurs "la colère" est notée en Wishlist. Un auteur à suivre sans conteste.
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Le Sang des innocents

Premier gros Coup de Coeur de l'année pour ce roman magistral plus noir que jamais !

Après "Les Routes oubliées" et "La Colère", S.A. Cosby confirme son talent d'auteur avec "Le Sang des innocents" !

A découvrir dès sa sortie le 11 janvier prochain !

Certaines scènes peuvent choquer les plus sensibles.



« Ce qui rend [ce roman] âpre et profond, c’est son impeccable portrait d’une petite ville rurale et les relations complexes, voire violentes, entre les citoyens noirs et blancs de Charon. Titus Crown se trouve dans la zone grise qui les sépare, un pied dans chaque camp. Par moments, "Le Sang des innocents" est un puissant conte gothique typique du sud des États-Unis. » Stephen King, The New York Times



2017 en Virginie : le Sud n’a pas changé...



Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu dans le comté de Charon, la terre de son enfance.



Mais pour la communauté qu’il a juré de servir, la ligne Mason-Dixon existe toujours bel et bien, et le comté de Charon est au sud de celle-ci. Et si l’élection de Titus a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui le trouvent trop entreprenant, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l’oppresseur.



Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales, ravivées par les nostalgiques de la Confédération et les prêcheurs zélés.



Jusqu’au jour où Lattrel, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. Titus, lui, s’aperçoit rapidement que son enquête est bien plus complexe que prévu, et qu’elle défie toutes les apparences.



À mesure que les dissensions s’exacerbent, le voilà lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité... Quel est donc le mobile du jeune noir ?



Je remercie vivement @Sonatine et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman qui est encore meilleur que le précédent.



L'intrigue captivante est très prenante car dès le début, avec la fusillade dans un lycée, l'auteur nous plonge dans une atmosphère mortifère pesante qui devient de plus en plus tendue au fil des pages. Le rythme va crescendo et le suspense est intense jusqu'au dénouement grâce à de nombreux rebondissements. Difficile de lâcher ce roman addictif grâce au style fluide et à la plume cinématographique de l'auteur !



Ce roman noir mêle habilement enquête policière et arrière-plan sociétal explosif d'un sud rural pervertit par le racisme, la violence institutionnelle de certains policiers blancs envers les Noirs, le fanatisme religieux.. Le fait que l'auteur soit né dans le sud-est de la Virginie donne beaucoup de vraisemblance à l'intrigue qui est très bien documentée. Un roman qui s'apparente presque à une œuvre de non-fiction car les événements et les personnages sont issus d'une actualité qui ressemble cruellement à la nôtre.



Mais, ce que j'ai préféré, c'est la psychologie complexe des personnages, en particulier celui de Titus qui a de multiples facettes qu'il dévoile peu à peu au fil de l'intrigue. L'auteur parvient à susciter une vaste palette d'émotions, mais aussi beaucoup de réflexion sur notre rapport à la violence, à la religion, aux autres... Un roman divertissant et instructif à la fois que je recommande vivement sans hésiter ! Vivement le prochain !
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Les routes oubliées

Un roman noir, prenant, réaliste...



J'ignorais ce qui m’attendais en debutant cette lecture. Ce thriller est une lecture lente, ce qui m'a un peu gêné au début mais c'est le rythme qui convient à l’histoire. Nous suivons Beauregard qui n’a pas eu de chance dans la vie mais qui n’a pas non plus fait les bons choix.



Cette histoire m'a touché et m'a paru très plausible, dans un pays, USA, où le racisme ambiant est pesant, nous sommes entraîner vers les choix sombres du personnage principal, qui n'a pas eu la vie facile et à fait des mauvais choix, dont il a payé le prix ... Maintenant qu'il a une famille, il souhaite s'en sortir.



C'est le style de livre qui mérite une adapté cinématographique afin de touché un plus large publique et à coup sûr je la regarderai.



Vous l'aurez compris j'ai apprécié ce roman et j'ai aimé le personnage principal... je vous conseille fortement cette lecture.



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Les routes oubliées

Beauregard Montage, Bug pour les intimes est le héros de ce roman noir. Après cinq années en prison, un mariage et deux fils qui ont suivi la naissance d’une première fille avec une femme qui l’avait rejeté, sa vie avec Kia semble s’être enfin stabilisée. Il dirige un garage dans lequel il travaille avec son cousin Kelvin.



Mais à Red Hill, petite ville de Virginie, la vie est dure pour les Afro-Americains, même s’ils ont décidé de rester dans le droit chemin. Lorsque les ennuis financiers s’accumulent, aucune solution honnête n’est possible.

La seule qui se présente est de rempiler et servir de chauffeur pour un casse sans histoire qui doit rapporter gros.

Organisée par deux frères ni très malins ni très honnêtes, l’aventure tourne au fiasco. Les petits poissons se sont attaqués à un trop gros gibier.



Pour Bug, plus possible de rester dans le droit chemin et d’être exemplaire pour ses fils. Lui qui rêve du meilleur pour ses trois enfants se voit embarqué dans les plans les plus sordides, les pièges les plus sanglants, acculé aux extrémités les plus violentes sans l’avoir décidé.

Mais il n’a qu’une raison d’être, vivre et sauver sa famille quel qu’en soit le prix.



Un roman qui se lit d’un souffle. Malgré la violence et les personnages aussi détestables les uns que les autres, l’intrigue est particulièrement bien menée. On s’attache à Bug, en ayant envie de comprendre le jeune garçon à l’enfance démolie par le départ du père et le manque d’amour de sa mère, mais aussi à sa famille et à ses proches. On déteste ce qu’il est contraint de faire mais on le comprend et on le soutien. Le personnage est ambigu avec une grande justesse, balançant entre le mal et le bien, le côté sombre et celui qui souhaite le bonheur des siens.

Dans l’Amérique rurale, le racisme ordinaire est présent, la violence est aussi verbale que physique, les coups pleuvent et la mort de l’adversaire semble être la solution appréciée de tous.



https://domiclire.wordpress.com/2023/08/17/les-routes-oubliees-s-a-cosby/
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La Colère

Plus que de la colère, ce sont des regrets éternels derrière lesquels courent les deux protagonistes du livre. Le titre original « Razorblade tears », c’est-à-dire des larmes de lames de rasoir, prend tout son sens dans le paragraphe final.

Parce que le cœur de pierre de ces deux pères, loin d’être exemplaires durant la vie terrestre de leurs fils respectifs, a salement saigné quand il leur a fallu faire face à l’assassinat de leurs garçons qu’ils aimaient aussi fortement qu’ils détestaient leur orientation sexuelle. Mais cet amour est malheureusement posthume.

Le mariage d’Isiah et Derek, l’un noir et l’autre blanc, a définitivement coupé les relations avec leurs géniteurs. Cependant la volonté de ces anciens taulards de trouver le ou les assassins de leurs fils va donner lieu à une quête aussi spirituelle que sanguinaire pour l’honneur et la réhabilitation des enfants de ce duo improbable.

L’ambiance est pesante, lourde, virile. Si les deux pères ne dévient pas de leur route pour toucher à leur but, leurs esprits vont aussi s’ouvrir pour raviver encore davantage leur chagrin de n’avoir pas été le père qu’ils auraient dû être.

Leur métamorphose est spectaculaire au fil des pages, tout comme le suspense qui fait tourner les pages.

Les personnages sont-ils trop manichéens, auraient-ils mérité un peu plus de nuances? C’est possible.

Mais cela ne gâche pas le plaisir de les suivre dans leur parcours jusqu’au-boutiste. Pour que la vérité éclate, pour que les tabous sautent et que les préjugés disparaissent.

C’est l’un des plus grands mérites d’Ike Randolph et de Buddy Lee Jenkins d’avoir su admettre leurs erreurs, de déplorer leur comportement et de mener leur investigation pour arriver à leurs fins malgré une multitude d’obstacles.

Leur colère va faire des dégâts. Elle leur servira aussi d’éxutoire. Pour que leurs fils ne soient pas morts pour rien.
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La Colère

Une excellente lecture, l'histoire d'une rédemption de deux père pétris de préjugés homophobes, un noir, un blanc, tous deux ex taulards endurcis, dans une amérique raciste. Ces pères, au départ dans des camps opposés, vont se lancer dans une quête de vengeance, emportés par leur colère, issue de regrets de n'avoir pas su aimer leurs enfants avant qu'ils soient assassinés.

Un récit très noir, très lourd, au point de devoir poser mon livre un moment pour digérer des passages très difficiles. Mais une histoire très bien racontée, bouleversante, à lire absolument.
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Le Sang des innocents

« Il y a une fusillade en cours au lycée… »



Tout commence par cet appel reçu par Titus Crown, jeune shérif noir du comté de Charon en Virginie. Un jeune lycéen vient de tuer un professeur aimé des habitants semant la terreur au sein de l’établissement. « Je suis la mort » hurle Latrell, armé d’une carabine quand il sort sur le perron. Titus tente de négocier et de calmer l’assaillant qu’il connait comme le fils d’un ami. En vain. Latrell s’avance, les adjoints du Shérif font feu et l’abattent…



La tragédie initie une enquête dans l’horreur. Les révélations démontrent que le professeur tant adulé n’était pas si angélique que cela. A la clé une succession de meurtres d’enfants noirs qui bouleverse le héros.



Scènes macabres, racismes et violences nourrissent ce roman époustouflant. S.A. Cosby met en lumière un Shérif attendrissant et lumineux. Ancien du FBI revenu dans sa ville pour être proche de son père veuf, Titus incarne ce désir de justice quand le passé remonte à la surface avec toutes les horreurs qu’il brasse. Le roman s’emballe au rythme des découvertes tout en mêlant l’histoire d’un pays en proie au racisme, à la violence exacerbée par les armes. Titus Crown est ce héros qui veut bien faire. Lui le premier Shérif noir de son comté natal qui désire plus que tout changer les comportements de la police raciste là où les habitants ne jurent que par les armes et la religion.



S.A. Cosby réussit à entremêler toutes les problématiques des Etats-Unis en peignant à merveille une intrigue digne des plus grands polars. C’est un livre aux scènes dessinées avec virtuosité dans un rendu cinématographique haletant. Visuel, ce polar est un roman dont on ne sort pas indemne, un roman d’un grand auteur.


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Le Sang des innocents

En s’inspirant de l’histoire de George Floyd, tué par un flic à Minneapolis en 2020, S.A. Cosby frappe fort. Dans son roman, j’ai ressenti qu’il lui tenait à cœur de parler de la Virginie, là où il vit, des tensions politiques et raciales faisant rage, des religions écrasant la population et des opioïdes brisant des vies. La tension est palpable dès les premières lignes et ne s’essouffle pas. Une plongée dans l’Amérique rurale d’aujourd’hui dont les portraits sont criants de vérité !

http://www.mesecritsdunjour.com/2024/04/le-sang-des-innocents-s.a.cosby.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Les routes oubliées

Ca démarrait mal : le premier chapitre est entièrement consacré à une course de voitures avec arnaques à la clé. Qui plus est, les modèles des voitures nous sont détaillés, ce qui a le don de m’ennuyer.



Mais dès le second chapitre, j’ai aimé suivre Beauregard, sa famille, son garage, ses ennuis d’argent.



Coup de chapeau à la mère en maison de retraite qui ne fait que se plaindre et que la directrice fait tout pour mettre à la porte.



J’ai aimé Kia, sa femme, qui connait son passé de braqueur mais accepte ses choix, même si elle n’est pas d’accord.



J’ai aimé Ronnie Session qui fait tout pour s’attirer la poisse chaque fois qu’il monte un coup.



J’ai fini par aimer ce fou du volant qui est prêt à replonger dans le banditisme pour que son garage ne coule pas et que sa famille ne tombe dans la pauvreté.



Mais j’ai également eu de la peine pour lui lorsque son fils aîné suit son chemin.



J’ai été triste pour Beauregard qui ne peut vendre la voiture de son père malgré les années passées.



Un roman sur le deuil difficile et les hommes qui doivent faire des choix, et font parfois le mauvais.



L’image que je retiendrai :



Celle des billets cachés dans des boîtes de céréales par Ronnie : une excellente idée.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Le Sang des innocents

Comté de Charon, face sud des Etats-Unis.Un territoire rural, raciste, tiraillé entre différentes communautés religieuses, bloqué dans le temps de la Sécession... et un shérif nouvellement élu, Titus Crown. Particularités: ancien agent du FBI, marqué par une ancienne affaire, revenu dans le sud pour s'occuper de son vieux père.... et noir.

Le comté s'embrase quand un jeune noir tue un prof respecté de tous dans le lycée local avant d'être abattu par l'équipe du shérif. Titus Crown commence alors une enquête complexe qui prend une dimension supplémentaire quand il découvre que le prof en question n'était pas vraiment celui qu'on pensait....

Avec ce troisième roman, S.A. Cosby continue de poser son regard acéré sur les sud des Etats-Unis et ses tensions raciales autour cette fois d'un personnage de shérif noir très attachant. Le contexte est remarquablement dépeint et on sent toutes les forces qui s'opposent au sein de ce territoire avec au centre un Titus Crown droit et courageux.

Tout était réuni pour un coup de cœur et c'est passé tout près...pourtant il m'a manqué quelque chose. L'aspect polar passe souvent au second plan laissant le champ à l'analyse politique et sociale. J'en sors donc avec un goût d'inachevé... Mais S.A. Cosby, et Titus Crown, méritent qu'on s'intéresse à eux !
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Le Sang des innocents

Malgré mon observation attentive des sorties livresques, il m'arrive parfois d'être négligent. Les deux premiers romans de SA Cosby avait fait grande impression sur la blogosphère mais je suis passé à côté. Shame on me ! Heureusement, le dieu de la littérature m'a remis dans le droit chemin en me confrontant à son nouveau texte.



L'auteur nous invite dans une petite bourgade typique du sud des Etats-Unis. On suit les traces de Titus, un shérif qui a la particularité d'être noir dans ce territoire historiquement hostile. Lorsqu'une intervention tragique fait naitre une découverte macabre, la communauté se fractionne. Chaque individu, avec ses croyances et ses préjugés, va mettre des bâtons dans les roues de Titus. Il doit donc mener son enquête dans cette atmosphère de haine et de rejet.



Dans « le sang des innocents » est réunie une bonne partie des composants que j'aime retrouver dans mes lectures. L'écrivain mélange un roman noir immersif à un polar bien ficelé. Les deux parties sont parfaitement encastrées pour nous entrainer dans son univers sombre. Mais outre l'ambiance parfaitement retranscrite, le récit a une véritable portée sociale. Avec une plume magnifique, SA Cosby dessine un portrait sans concession des habitants de ses lieux isolés où l'Histoire a laissé des traces indélébiles. A travers le parcours de son héros charismatique, il nous expose un monde rural, gangréné par le racisme et la religion. L'héritage du passé de cette région repose sur des cendres qui ne demandent qu'à être rallumées. Il met le pays face à ses imperfections et nous en montre les conséquences.



Nous ne sommes qu'au mois de janvier mais je peux déjà vous annoncer que ce livre fera partie des meilleurs livres de cette année. Un grand roman noir, brut, qui vous fera passer par toutes les émotions ! du grand art !
Lien : https://youtu.be/TBmgbG6UgIY..
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La Colère

Ce livre m’a fait de l’œil dès que je l’ai découvert au travers de chroniques élogieuses. Et le résultat est à la hauteur de mes attentes… un gros coup de cœur ! « La colère » raconte surtout l’histoire de deux pères qui viennent de perdre chacun leur fils, assassinés comme des chiens dans la rue. Ils sont dévastés par cet assassinat d’autant plus qu’ils n’ont pas été des pères modèles. En effet, Isiah le fils d’Ike et Derek le fils de Buddy Lee s’aimaient et en Virginie occidentale cela ne se fait pas. Les deux hommes, bien qu’aimant leurs fils, n’ont jamais accepté leur homosexualité de leur vivant. Et maintenant qu’ils sont morts, les regrets, les doutes, la douleur, la colère et la haine sont là qui les dévorent de l’intérieur. Tous les deux sont d’anciens taulards avec des vies parsemées de violence. Ike est noir dans un monde sudiste, raciste, suprémaciste. Il a fait partie de gangs et pour avoir tué il est allé en prison. Mya, sa femme, a dû élever seule de longues années leur fils qui lui n’avait plus son père. Et pour couronner le tout, Isiah est gay. Ce que Ike n’a jamais accepté et à chaque fois que son fils a voulu lui en parler, cela s’est terminé par des disputes violentes. De son côté Buddy Lee lui est blanc, alcoolique, né dans une famille raciste et dépravée. Il a fait également de la prison pour braquage et autres délits. Lui aussi est assez violent et n’a jamais accepté l’homosexualité de son fils. Tandis que Buddy Lee se noie dans son alcoolisme sans réagir, Ike de son côté est revenu dans le droit chemin depuis sa sortie de prison et dirige une petite entreprise de jardiniers. L’assassinat de leurs fils va faire se rencontrer ces deux hommes que tout sépare et la douleur, l’incompréhension, le remord et la haine vont sceller leur destin. En effet devant l’inaction de la police, les deux hommes vont se lancer sur la piste des assassins qui ont tué Isiah et Derek. Et ce chemin vers ce but ultime va être semé d’embûches, de violence, de mort. Etrangement, une sorte d’amitié naîtra entre les deux hommes de cette douleur intolérable et de cette rage. J’ai énormément aimé ce livre certes violent et dur mais avec ces deux personnages très attachants, empêtrés dans leurs contradictions et leurs remords. Eux qui ont été tellement mauvais pères du vivant de leurs fils tentent, sans doute en vain, de réparer un peu les choses en poursuivant leurs assassins maintenant qu’ils sont décédés. Gravitent autour d’Ike et de Buddy Lee d’autres personnages attachants (Mya la femme d’Ike, Jazzy, sa secrétaire, Arianna, la petite-fille d’Ike et Buddy Lee, Margo la voisine de Buddy Lee, Tangerine etc.). Par ailleurs, l’auteur décrit très bien ce Sud américain, raciste, violent, homophobe, l’ambiance qui y règne, les groupuscules suprémacistes ultraviolents comme ces bikers, les Sangs purs, qui ont tué Isiah et Derek. Alors oui Buddy Lee et Ike (Riot quand il retrouve son passé de violence) sont violents dans leur vengeance mais tellement touchants dans leur douleur, leur résilience et leurs regrets. Sur ce dur chemin, ils évoluent vers une sorte d’humanité. Et c’est aussi ça qui m’a profondément émue et bouleversée. Bref, je ne peux que vous conseiller cette lecture prenante et indispensable. Oui indispensable car ce livre nous renvoie à nos propres convictions et nos questionnements sur la vie. Je vais suivre cet auteur sans aucun doute.
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