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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Délius, une chanson d'été

Étourdissant, délirant sont des mots qui caractérisent parfaitement ce roman à l’intrigue complexe et complètement déjantée. Déjantés dans un premier temps ses personnages. D’abord Bertrand Lacejambe, botaniste marseillais vivant dans un capharnaüm mélange de verrière, jardin excentrique et bibliothèque d’antiquités. Puis Fenby, son assistant, ami et plus si affinité, à la recherche des fées et de sa mémoire disparue (une décennie envolée ça a de quoi vous changer un homme). Ou encore Délius, compositeur au talent fou chassant et accrochant les notes dans les allées, autour des passants, dans les ciels cotonneux. Ou bien Lady Rachel qui semble en savoir bien long drapée dans son élégante coquetterie mystérieuse. Oui déjantés sont ces personnages qui forment une fresque tantôt originale tantôt déconcertante et dont nous avons bien du mal à suivre les pérégrinations.



Déjantée dans un second temps cette intrigue où un homme fou, pleurant sur ses victimes, observent les autres découvrir son ouvrage, ces corps déposés là, parsemés de pétales de fleurs. Où un groupe de personnages hétéroclites rassemblant horloger de Big Ben, fleuriste, policier des deux côtés de l’Atlantique et j’en passe engage un botaniste pour enquêter sur celui qu’on surnomme désormais « Le Fleuriste ». Où des cerveaux ont un diadème gravé. Où les fleurs ne sont pas des fleurs, où les cerfs-volants ont des visages qui parlent et où les hommes peuvent être transformés en plantes. Mais comment pourrait-elle ne pas l’être quand on touche à la Faërie et que même Sir Arthur Conan Doyle semble s’y compromettre se faisant huer devant des amphithéâtre entier ?



Cette déjanterie poussée à l’extrême, dans un univers dont on ne connaît pas les limites, où des hommes chassent des edelweiss sur les toits, poursuivis par des ramoneurs mais prennent le train et le bateau pour aller de pays en pays, de ville en ville, peut être parfois un peu trop. Manque d’un solide plancher sous ses pieds pour pouvoir mieux rebondir. Finalement on a que de l’eau, et on s’y enfonce allègrement jusqu’à s’y noyer. Noyé dans le flot ininterrompu de féerie, dans les joutes verbales loufoques qui ne sont pas sans rappeler un Eugène Ionesco ou Beckett (En attendant Godot étant une de mes œuvres préférées) et dans le lyrisme poétique de l’autrice.



Pour ma part, j’aime que les univers me surprennent, que les personnages me stupéfient et que je reste comme de rond de flan à ne pas savoir comment on est passé d’un passage à l’autre, ahurie devant les déductions apparemment illogiques du botaniste Lacejambe qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Sherlock Holmes. Je me suis laissée emportée par la musique, la poésie et les odeurs de fleurs, par cette faërie qui vient souffler des rêves aux enfants, par cette allégorie de l’inspiration qui ne serait qu’un mythe sournois, par ce dandy victorien aux cheveux changeant au grès de ses humeurs, le tout saupoudré d’une dose d’humour alléchante qui m’a bien arraché quelques sourires.



En résumé



Délius une chanson d’été est un roman étonnant, un OVNI en fantasy, qui n’a rien à envier aux pièces de Samuel Beckett. Sur fond d’enquête surréaliste où un Botaniste pourchasse un Fleuriste à l’aide de ses sens et de son ami versé dans l’art de la faërie, on égrène petit à petit les pétales de la raison pour nous enfoncer un peu plus dans le non sens, le tout avec humour et panache. C’était riche, enthousiasmant et on en ressort perplexe, abasourdie, vaguement étourdie d’odeurs florales.
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Elliot du néant

Après avoir découvert Toxoplasma en 2017, il peut être intéressant de se replonger dans la bibliographie déjà fournie de Sabrina Calvo : Elliot du néant, par exemple, est paru en 2012 et fut son premier roman chez les éditions La Volte, dont on connaît la ligne éditoriale volontairement expérimentale.



Islande, petit peuple et course-poursuite

Bracken est un professeur de dessin français exerçant en Islande. En 1986, il séjourne à Hafnafjördur où il vient de démissionner de son poste dans l’école du coin. Pourtant, un collègue l’appelle paniqué pour venir l’aider à retrouver le concierge de l’école qu’il apprécie, mais qui est aussi très vieux et très muet (sauf pendant les cours de dessin de Bracken puisqu’il lui permet de s’exprimer autrement). Dans tous les cas, il semblerait que de sa chambre au sous-sol de l’école, le dit concierge, Elliot, a disparu sans laisser de traces et sans passer par les issues habituelles. Or, dehors l’école va normalement accueillir une kermesse locale, ce n’est pas le moment de faire mauvaise impression, d’autant plus que nous sommes en plein dans une contrée où le petit peuple, celui des fées et des elfes, est particulièrement présent (Hafnarjördur est d’ailleurs un site touristique réputé pour ses voyages de « l’Autre Côté » avec ses rochers dissimulant trolls et lutins). Bracken et son collègue ne sont bientôt plus les seuls à chercher l’infortuné Elliott : le principal, deux autres collègues ainsi que deux tortues recueillies par Elliott se mettent en quête, en quête de quelque chose que nous ne voyons apparemment pas.



La quête du Néant

Déjà dans Délius, Sabrina Calvo mettait en scène une histoire d’enquête loufoque sur fond de monde féérique, mais ici, dans Elliot du néant, elle va franchement plus loin dans le concept, puisque les personnages sont censés trouver le Néant. Rien de moins ! Dans ce but, Elliot est un puissant « McGuffin », car le lecteur ne se le représente pas forcément bien au départ, mais il est la puissance qui fait agir chacun des personnages. Bracken, alors qu’il n’est plus censé être à l’école, s’est pris d’affection pour cette personne et s’inquiète vraiment pour lui ; chacun des autres personnages également a quelque chose à trouver en suivant la piste d’Elliot. De plus, dans cette quête, régulièrement les deux tortues d’Elliot interviennent sans que les personnages ne les entendent, s’échangeant des pensées toujours utiles ou amusantes ; de temps à autre également, intervient un certain « Kor » qui prononce des sentences qui raisonnent comme des haïkus. Étrange donc comme ambiance, loufoque pour le moins, mais qui ne doit pas faire oublier que nous cherchons le Néant : non pas le vide, ni ce qui est « derrière les choses », mais bien ce qui est entre les lignes, dans l’impossible, l’intangible. Plus récemment, et toujours chez La Volte, à peu près les mêmes concepts sont utilisés dans Black Bottom, de Philippe Curval, mais cette fois dans l’espoir de trouver le Néant (ou l’ « aréel ») dans l’art contemporain. Dans Elliot du néant, cela nous emmène très vite dans des réflexions et des considérations assez métaphysiques sur ce qu’est un créateur, ce qu’est un personnage et ce à quoi nous renvoie n’importe quelle histoire, de science-fiction ou non. L’imagination de l’autrice emmène Bracken, et le lecteur, particulièrement loin dans les méandres du Néant.



Transtextualité

Comme toujours finalement avec Sabrina Calvo, le récit n’est qu’une petite composante dans un champ bien plus vaste. D’ailleurs, le récit en lui-même peut se résumer en gros à quatre scènes principales (la première dans la chambre d’Elliot dure à elle seule au moins 75 pages). Cela fait peu de scènes, mais l’essentiel est sûrement ailleurs. À l’image de la plupart des textes poétiques, il y a la recherche claire, franche et assumée d’une transcendance : jusqu’où va nous emmener spirituellement cette quête ? Sabrina Calvo met également à profit, pêle-mêle, sa connaissance des anciens jeux vidéo, son goût pour la féérie et son amour pour la poésie de Stéphane Mallarmé qui est particulièrement mise en scène dans une intertextualité assez nette. Chaque art est une voie possible pour atteindre une forme de quintessence de la vie et du pouvoir de création. Elle passe de l’un à l’autre, usant même de quelques symboles graphiques pour faire traverser le lecteur d’un monde à l’autre ou d’une réalité à une autre.



Elliot du néant est donc un roman diablement troublant : d’un côté, on peut s’y perdre en trois phrases ou juste complètement être déconnecté de cette histoire au départ simplette et qui vire au loufoque (pour être sobre), d’un autre, il offre en peu de pages des possibilités assez folles sur l’écriture. Difficile d’oublier ce genre de sensations de lecture.



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Délius, une chanson d'été

J’avais flashé sur la couverture florale de ce roman et sur son titre intrigant, et une chronique m’a donnée particulièrement envie de le lire (mais je ne me souviens plus de laquelle, désolée xD) C’est d’ailleurs un des seuls romans pour lequel j’ai craqué en librairie ces derniers temps (j’achète presque tous mes livres de l’imaginaire francophone en salon) ! Le Printemps de l’Imaginaire Francophone 2020 a été l’occasion de le sortir de ma PAL. 🙂



J’avoue avoir un peu douté au début de ma lecture. Le scénario de départ me semblait très (trop) classique et j’ai eu peur d’avoir sous les mains une enquête, certes menée par deux individus plutôt excentriques, mais assez commune. Or, cela n’a pas du tout été le cas !



Une étrange série de meurtres se produisent à des endroits distants, mais avec un lien évident au vu de l’état des victimes retrouvées : leur corps est rempli de fleurs et elles semblent avoir été heureuses au moment de mourir. Les enquêtes « normales » ne donnant aucun résultat, les autorités vont faire appel au célèbre botaniste Lacejambe et à son assistant Fenby, passionné d’elficologie. Un duo de choc pour une affaire hors du commun.



La narration de ce roman est polyphonique : parfois le point de vue est celui de nos enquêteurs, parfois du tueur (dont le lecteur connait assez rapidement l’identité), parfois de personnages célèbres ou de quidam… J’ai beaucoup aimé ces changements de perspective, qui donnent un rythme particulier au récit, tout en ménageant le suspense sur certains aspects. Au départ, on ne sait pas où certains extraits vont nous mener, mais tout prend sens au final !



Si au départ, l’intrigue semble plutôt classique, elle prend rapidement un tour fantastique. Le botaniste, dont les cheveux changent de couleurs en fonction de ses émotions, voyage sur les toits à la recherche d’une étrange créature et découvre une fleur pour laquelle il va devoir se battre avec des ramoneurs, les deux enquêteurs vont boire le vin de la Comète et entreprendre un incroyable périple guidés simplement par la magie. Ils vont découvrir des endroits surprenants, dangereux, empreints d’une puissance ancestrale. La féérie tient une place essentielle dans ce roman. Cela n’a pas été sans me rappeler ma lecture de Les fées de Cottingley, qui interroge l’existence des fées dans notre monde. On se demande souvent si ce que les deux enquêteurs vivent comme expérience est réel ou tiré de leurs fantasmes.



Et puis, en musique de fond, flotte la douce mélodie du musicien virtuose Délius, de qui on découvre l’inspiration et le talent, mais aussi le profond désespoir. La mélancolie et la poésie imprègne ce texte. Sur tout le récit plane l’ombre du diadème, à la fois souhaité et redouté, il hante les esprits des plus grands. Bien qu’on en esquisse les contours dans ce tome, on devrait en apprendre plus dans le prochain « La Nuit des labyrinthes ».



Une enquête au premier abord classique se transforme rapidement en aventure magique, périple aux mille dangers, sous l’ombre du terrifiant diadème. Un duo d’enquêteurs spécialisé en botanique et elficologie va tenter de retrouver le meurtrier fleuriste. Un texte atypique, poétique, mélancolique, polyphonique et féérique !
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Toxoplasma

Thriller, fantastique, réalisme magique, cyberpunk et punk tout court, Toxoplasma multiplie les étiquettes à cause de sa construction tentaculaire et de toutes les touches, les références que parsème Sabrina Calvo dans son texte au style pointilleux mais généreux qui rend aussi hommage à tout un pan de la contre-culture et de l'underground. Un roman à lire et à recommander autour de soi !
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Délius, une chanson d'été

Il est des aventures qui ne sont pas faites pour nous, y compris parmi celles que l’on fait au travers des pages d’un roman. On tente quand même, attiré par un parfum de fleur ou une splendide couverture de Cindy Canévet, mais la découverte est laborieuse, interminable et il faut parfois même se résoudre à renoncer. Cela n’a pas été le cas ici, mais on n’est vraiment pas passé loin. Délius, une chanson d’été de Sabrina Calvo et moi n’étions sans doute pas faits pour nous apprécier.



C’est l’histoire de Lacejambe, un botaniste, et de son acolyte B. Fenby, un duo à la Holmes et Watson en bien plus loufoques, qui vont se retrouver à enquêter sur une sombre affaire de meurtres perpétrés par le Fleuriste, ainsi nommé parce qu’il remplit les entrailles de ses victimes de fleurs. Si le point de départ semble original et intéressant, j’ai malheureusement très vite déchanté et ce, pour plusieurs raisons.



Les personnages pour commencer. Lacejambe et Fenby sont deux héros atypiques. J’ai le sentiment que l’autrice a cherché à les rapprocher au maximum de leurs homologues mais en appuyant trop le côté loufoque, ce qui les a rendus à mes yeux extrêmement agaçants. Certains de leurs échanges donnent l’impression de n’avoir ni queue ni tête et les affirmations de Lacejambe tombent souvent de nulle part. Tout comme les déductions qu’il fait tout au long de son enquête, déductions qui finissent par le conduire au tueur, on se demande bien comment.



L’univers ensuite. La mise en situation est inexistante ou pas assez développée à mon goût. Si dans certains romans contemporains, ce n’est pas spécialement gênant, quand il est question de rêves, de musique, de fleurs qui parlent, de fées disparues auprès desquelles l’écoulement du temps est différent et autres drôles de créatures, ça l’est davantage. A tel point qu’on ne sait plus distinguer ce qui relève du rêve de ce qui relève de la réalité de ce monde étrange. C’est pour le moins perturbant.



L’intrigue enfin, à mes yeux extrêmement confuse. Je ne sais si mon côté terre à terre est en cause, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. J’ai trouvé ça long, confus et pour finir carrément ennuyeux. Bref, vous l’aurez compris, je suis complètement passée à côté de ce bouquin. J’ai passé des jours à essayer de me convaincre de le reprendre alors que je n’en avais aucune envie. Alors sans doute que les amateurs d’onirisme apprécieront davantage la plume de Sabrina Calvo, mais en ce qui me concerne, je vais juste m’empresser de l’oublier et passer à autre chose.



Cela n'a rien d'un jugement de valeur, juste un ressenti sur une lecture qui n’était pas faite pour moi. Dommage...
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Délius, une chanson d'été

Vous aimez la magie, les fleurs, les ambiances féeriques et colorées ? Alors ce livre est fait pour vous.

Mais peut-être préférez-vous les enquêtes, les aventures à travers le monde ? Alors ce livre est à emprunter sans hésiter !

A la fin du XIXème siècle, de Marseille à la côte est des Etats-Unis en passant par Londres, suivez l’élégant botaniste Bertrand Lacejambe et son fidèle compagnon, Fenby, à la recherche d’une fleur merveilleuse. Cette quête ouvrira la porte du mystère qui entoure les meurtres commis par un tueur au modus operandi des plus étrange. En effet, ces victimes aux visages radieux sont retrouvées embaumées de ces fleurs extraordinaires.

Vous découvrirez également l’énigmatique Délius, compositeur de génie, chargé de composer une symphonie pour le Bal des Lucioles de New-York. Quel lien occupe-t-il au cœur de cette affaire ?

Ce roman est une véritable fragrance poétique. Dans une esthétique oscillant entre féerie et steampunk où parfois on semble traverser une œuvre de Lewis Caroll, cette enquête fleurira au cœur de vos rêves et de votre imagination.

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Délius, une chanson d'été

Délius,… est une formidable aventure peuplée de personnages hauts en couleur et de rebondissements inattendus ! Ce texte foisonne de détails qui teintent l’histoire et lui donnent une personnalité unique et déborde de références qui enrichissent le texte selon que le lecteur les connaisse ou non.



Sabrina Calvo a une écriture savoureuse et très affirmée. Son univers ressemble au notre mais à quelques détails près, à quelques normalités près : il n’est, par exemple, pas si aberrant que ça qu’un botaniste ait les cheveux qui changent de couleur après avoir ingéré une drôle de substance ou encore qu’un oiseau réponde au téléphone et prenne des messages si son humain est absent ! En plus de cela, l’autrice travaille la mythologie féerique d’une belle manière : tout au long de l’histoire, on danse entre rêves, réalité, hallucinations et théories fantasmagoriques et l’exercice est bien maîtrisé.



Je n’ai pas été complètement conquise par tous les aspects de ce roman. Je me suis même sentie un peu perdue parfois (tout ce qui tourne autour du Diadème m’est passé au dessus, ce que je trouve très dommage) mais Sabrina Calvo ose, elle prend des risques avec sa plume et, ça, j’ai beaucoup apprécié !
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Au bal des actifs : Demain le travail

Et voilà un excellent recueil de nouvelles dystopiques que j'avais trouvé par hasard dans une librairie d'occasion. On y retrouve des grands noms de la sience-fiction : Catherine Dufour, Alain Damasio... Chacune des nouvelles est croustillante et aborde son lot de thèmes modernes : robotisation, destruction des droits des travailleurs, uberisation, bullshit-jobs, etc. Ca se lit très bien, pour des lecteurs jeunes et moins jeunes, c'est passionnant, et ça fait surtout très peur quant au monde du travail de demain !
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Délius, une chanson d'été

J’ai d’abord été perdue dans les chapitres que j’avais du mal à relier les uns aux autres. Mon erreur venant sans doute du fait que je cherchais une logique au fur et à mesure des pages, sûrement trop habituée aux trames plutôt classiques que l’on retrouve trop souvent en littérature.



Puis je me suis laissé porter par cette valse des sens. J’ai cessé d’essayer de comprendre (tâche difficile dans cet univers absurde) et ai simplement profité des mots, de la poésie parfois sombre de ce roman. Plutôt que de forcer la compréhension, j’ai peu à peu apprivoisé ce roman délié et féérique. On nage aux frontières du réel et j’ai souvent oublié où je me trouvais quand je relevais la tête de mon livre.



Je suis sans doute passée à côté de plein d’éléments, surtout dans la première partie du roman. Sans doute ne mettais-je pas assez préparé à cette lecture atypique. Je saurai à quoi m’attendre lors d’une relecture et apprécierais sûrement plus l’univers proposé dans son intégralité.

Malgré mes premières réserves, j’ai été agréablement surprise et replongerais avec plaisir dans ce merveilleux Royaume.



Merci à Babelio et aux éditions Mnémos d’avoir pu me faire découvrir la plume envoûtant de Sabrina Calvo.

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Délius, une chanson d'été

Fin du 19ème siècle, le botaniste marseillais et chasseur de montres Bertrand Lacejambe et son acolyte d’origine anglaise B. Fenby vont enquêter sur des meurtres odieux et atypiques. En effet, les viscères des victimes ont été enlevés et remplacés par des fleurs !

Je suis tombée sous le charme de ce roman onirique qui mêle poésie, musique, féérie et enquête pour débusquer l’assassin nommé le fleuriste avec en prime, un peu d’humour ce qui n’est pas pour me déplaire.

Au fil de ma lecture, j’étais un peu perdue par des situations qui ne semblaient ne pas avoir de lien mais peu à peu les pièces du puzzle se sont mises en place. On y croise entre autres Sir Arthur Conan Doyle, un assassin bien triste, des fées (oui oui !), un compositeur mais surtout un duo improbable et inséparable, Lacejambe et Fenby. Le 1er est un amoureux des fleurs et le 2nd un elficologue, ils sont attachants et drôles dans leurs échanges verbaux. Bref un joli moment livresque, je remercie donc la masse critique de Babélio et les éditions Mnémos pour cette découverte.

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Délius, une chanson d'été

Ce livre est délirant et étonnant. Délius, une chanson d’été est un OVNI littéraire poétique, un conte fabuleux. Les mots s’infusent de magie, de féerie. La laideur est ici transformée en poésie, en musique, en merveilleux. J’ai été emporté par la plume de l’auteure et par l’humour so british. Dans une époque victorienne, nous suivons les aventures d’un botaniste et de son acolyte elficologue sur les pas d’un meurtrier poète qui garnit les cadavres avec des fleurs. J’ai voulu prolonger cette lecture. Il y règne un souffle féerique, poetisé de folie. C’est avec délectation que j’ai savouré ce livre.
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Délius, une chanson d'été

Un mystérieux tueur, que la presse surnomme le fleuriste, abandonne sur son passage des cadavres et des fleurs. Une bande de bras cassés est à ses trousses, cependant, malgré toute la bonne volonté de ces gens, aucune piste valable ne se révèle. Ces fleurs inconnues que laisse le meurtrier les poussent à consulter un botaniste, l’excentrique Lacejambe qui saura peut-être démêler cette affaire.

Étrange roman que celui-ci. Délius, une chanson d’été est une histoire de fées, de musique et de meurtres... Ici, un botaniste est détective, un enfant possède une science féerique qui fait défaut à tous les autres et un assassin poursuit une quête obscure. Dans ce polar onirique, on se balade comme entre deux songes, à la lisière de la folie et de l’absurde. Le Merveilleux imprègne le récit. Un élan emporte le lecteur de scène en scène et la narration semble hachée au début alors que toutes ces pistes se télescopent. Des événements que l’on ne peut pas tout de suite relier, mais que l’on devine interdépendants, se succèdent et le récit nous ramène à chaque piste, chaque personnage, de plus en plus rapidement jusqu’à ce que tout s’éclaire et que les intrigues se rejoignent. Le roman forme en fait une spirale qui entraîne le lecteur en lui donnant l’impression de l’égarer, alors qu’il acquiert une conscience de plus en plus aiguë de là où l’on veut le conduire.

Pour faire une comparaison qui siérait à Lacejambe, ce roman tient plus du jardin à l’anglaise que de la forme française ordonnée et géométrique. On s’y perd volontiers, on découvre des secrets dans des recoins faussement laissés au hasard. Il est une expérience synesthésique où les sens se mélangent, on voit la musique, on sent les couleurs…

On est submergé par le nombre de personnages, entre autres un botaniste qui entend les fleurs, un compositeur qui voit les notes, un elficologue qui mélange rêve et réalité, le tueur et les gens qui le poursuivent, une jeune aristocrate à l’esprit acéré et même Arthur Conan Doyle. Fous, intrigants, lourdauds ou brillants et débonnaires ces personnages, qu’ils soient là tout du long ou fassent juste une apparition remarquée, volent en tous sens, comme attirés par une lumière dont on ne perçoit pas l’origine.

Lacejambe et Fenby, avatars de Sherlock et Watson sont deux personnages très intéressants. L’un obsédé par les plantes, l’autre par les fées, vous verrez qu’ils se sont bien trouvés et que leurs intérêts personnels ont plus en commun qu’il n’y paraît. Ils forment un duo attachant, la douceur de l’un contrebalance l’égocentrisme de l’autre. Le tueur, lui aussi, est un personnage fascinant, perdu, désespéré. On se surprend à tenter de le comprendre.

J’ai également apprécié les quelques apparitions de Doyle, qui ne sait pas qu’il est lié, même de loin, à un écho de son œuvre, de ce personnage qui a fait sa renommée mais qu’il déteste pourtant. Bien que présent par touches légères, l’écrivain a une grande importance dans ce roman.

Lire ce livre a été une aventure en soi, exaltante parfois, perturbante souvent. Il est difficile de savoir quoi en penser au final, quand ce qu’il en reste paraît si éthéré. Délius, une chanson d’été est un roman très poétique, tissé de la matière même des rêves. Il l’est également dans sa forme. Les épisodes s’entremêlent comme les tableaux d’un monde onirique, fantasque et merveilleux, ce qui laisse l’impression de l’avoir rêvé plutôt que lu.
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Wonderful

Wonderful, c'est ma came. Et même totalement, d'ailleurs. C'est bien pour ça que je vais devoir me faire un plaisir d'expliquer la note maximal que je lui décerne.



Ce roman, c'est un beau foutoir si vous me passez l'expression. Et c'est justement ce que j'aime le plus dedans, son délire unique et partant jusqu'au bout. Si ce n'est pas votre genre, passez immédiatement votre chemin !

Sabrina Calvo à développé ici un univers à sa façon : elle navigue entre les réalités alternatives, la multiplicité des références et des délires personnels, le tout enrobé dans une histoire tragique à souhait (la fin du monde inévitable) avec des personnages hauts en couleur et une bande-son intégrée (si, je vous jure). L'ensemble est un fouilli soigneusement ordonné, comme j'adore, qui semble loucher du côté de certains auteurs (on peut noter une inspiration de Neverwhere, bien sur) mais résolument personnel. Et inspiré, aussi. Ce roman déborde d'originalité, dans ses propos, dans ses loufoqueries mais aussi dans son ton. C'est une histoire triste, mélancolique, pleine de beautés éphémères et de sursauts d'humanité ridicules.

Mais j'aime ce roman. J'aime son ton à mi-chemin du tragique et du comique, sa bande-son proposée dans les pages, les petites perles qu'on trouve au fur et à mesure de son déroulée. Et son final, à la hauteur du reste. On ne pouvait s'attendre qu'à cela, mais quelle maestra, quelle beauté dans la résolution finale. C'est une superbe façon de conclure un livre de ce genre, avec amour et tendresse. C'est un final émouvant.



Je reconnais que le livre est déroutant, et qu'il pourra en rebuter plus d'un. Il faut accepter de rentrer dans le jeu de l'auteure et de se laisser porter au gré des pages dans cette fantasy de Londres sous la fin du monde. C'est le genre de roman lunatique, dont on ressort soit transformé soit écoeuré. Pour ma part j'ai découvert un genre et une auteure, tout autant que j'ai voyagé comme rarement avec un livre. Au gré des péripéties, je plongeais délicieusement dans un univers que j'ai apprécié de bout en bout.



Alors quoi ? Dois-je résumer ce livre à une expérience personnelle et impossible à transmettre ? Je dirai que oui, mais aussi à une expérience sensorielle et émotionnelle. Une envie de reprendre le chemin de la fin du monde lorsque le livre est fini, de retrouver ces personnages figés dans un temps qui va disparaitre, tout comme le reste. C'est une histoire qui m'entraine à chaque relecture, et c'est pour moi le plus important.
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Délius, une chanson d'été

Amis lecteurs, un petit conseil avant que vous ne débutiez la lecture de "Délius, une chanson d'été" : munissez-vous d'un gigantesque filet à papillons, tapissez-vous derrière un rocher qui vous servira de poste d'observation sur la vaste plaine de votre esprit, et attendez que votre esprit cartésien et votre logique passent près de vous. Soyez vifs et capturez-les avant de les enfermer dans une boîte confortable que vous n'ouvrirez seulement la dernière page tournée. Puis installez-vous confortablement et laissez-vous entraîner dans l'univers rock victorien et déjanté du roman de Sabrina Calvo.

Classer "Delius, une chanson d'été" dans un style littéraire bien précis me paraît tâche impossible. En voici un résumé. Dans un univers victorien où les hommes sont hantés à leur insu par une entité destructrice et où la féerie a dû se lier à leur seul imaginaire pour survivre, surviennent des crimes odieux des deux côtés de l'Atlantique. Des corps sont retrouvés, hommes, femmes, enfants, le visage béat et le ventre rempli de fleurs. Le Fleuriste, ainsi est son nom, laisse les forces de l'ordre perplexes et désemparées, à tel point qu'en Angleterre on en vient à demander l'aide de Sherlock Holmes ! C'est finalement un français, Bertrand Lacejambe, botaniste de son état, et son fidèle acolyte B. Fenby, qui vont se lancer sur les traces de ce tueur poétique. Mais ils sont loin d'imaginer jusqu'où leur quête les entraînera...

J'avoue avoir eu de prime abord quelques difficultés à entrer dans ce récit loufoque et mystique (je soupçonne mon esprit logique d'avoir dissimulé quelques-uns de ses rejetons dans des cachettes inaccessibles pour ma taille). "Délius, une chanson d'été" débute comme un thriller, mais bien vite l'on verse plutôt vers le conte fantastique, peuplé de personnages étranges, inquiétants mais aussi beaux et sensibles. La poésie se mêle à la musique, la botanique au combat contre des monstres, et l'humour so british aux velléités énigmatiques d'un tueur en série qui se donne le masque d'un sauveur.

Un roman à part, donc, qui mériterait sûrement une seconde lecture maintenant que mon esprit s'est habitué à son étrangeté, afin de mieux apprécier l'écriture déliée et les chausse-trappes constants de Sabrina Calvo, qui donnent à ce récit une touche unique et, avec le recul, brillantissime.
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Délius, une chanson d'été

Well, passer du déjanté rock'n roll Que le diable l'emporte au déjanté onirique Délius, une chanson d'été n'était peut-être pas la plus judicieuse des façons d'attaquer ce roman de Sabrina Calvo... J'avoue avoir eu beaucoup de mal au début de ma lecture, n'arrivant pas à m'imprégner du joyeux bazar que je lisais.







Entre, d'une part une série de meurtres des deux côtés de l'Atlantique qui laisse une équipe d'enquêteurs dans le flou, l'angoisse, et un botaniste marseillais excentrique allant à la cueillette d'un edelweiss sur les toits de sa ville, un seul point commun, les fleurs. En effet, le tueur surnommé alors le Fleuriste, abandonnait des cadavres souriants et fourrés aux fleurs, façon cailles au foie gras (et vin jaune)(non, pas à propos du tout)(désolée).







Mais voilà, au début toujours, ce contraste entre ces histoires que l'on suit, en rajoutant au milieu Délius, un compositeur décalé, planant, cherchant sa muse, et bien c'était une Dup déboussolée elle aussi par ce récit fantasque et il faut bien le dire, sans queue ni tête. Il faut vraiment lâcher prise devant ce tourbillon halluciné que nous propose l'autrice (ou partager avec elle son herbe 😃), sous peine de rater un pas de cette valse féerique et se vautrer au milieu de la piste de danse de la lecture...







Il faut quand même que je vous présente Lacejambe, notre botaniste aux cheveux changeants de couleurs suivants ses émotions et aux ciseaux d'argent pour cueillir des fleurs. Il héberge un koala d'appartement, un mainate-répondeur (au point sur le dernier message uniquement) et un ami elficologue anglais, Fenby. Leurs échanges sont parfois décalés, parfois absurdes, très souvent drôles. Lacejambe est donc botaniste, mais également chasseur de monstres et c'est lui que les enquêteurs vont mettre sur la piste du Fleuriste, n'ayant pu contacter Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle hilare refusant de leur donner ses coordonnées.







L'enquête de nos deux compères est... indescriptible et passe d'une cuite au vin de Comètes dans un vignoble bordelais qui les propulse sur un paquebot direction New-York, puis Newport au pied de la tombe -ou plutôt du cénopathe- de la poétesse P.D. Finn. Quelques poèmes parsèment cette Fantasy victorienne loufoque.







L'univers dans lequel nous plonge Sabrina Calvo est étrange et féerique (dans le sens littéral), mais attention, avec des fées qui sont loin du style de Clochette hein ! Il y a une dualité permanente dans cet univers, qui est à la fois beau et effroyable, sombre et lumineux. Complètement onirique en fait !







La seconde moitié du roman est devenu un page-turner pour moi alors que je me suis traînée sur la première (en râlant pis que pendre et en saoulant dame Phooka d'extraits). Elle est pourtant toute aussi barrée cette dernière partie, mention spéciale pour le sort réservé à Fenby ! Et je pleure sincèrement de ne pas avoir réussi à lâcher prise au début. Je ne regrette en aucun cas cette lecture et me demande même si je ne le relirai pas un jour, avec une bonne mise en condition. J'ai appris qu'il existait une suite, et bien ma foi, je suis prête, surtout avec un Fenby en l'état !!!







Je ne peux quitter cette chronique sans rendre hommage à Cindy Canévet pour cette somptueuse illustration de couverture qui fait de ce roman un bien bel objet que je suis fière de posséder dans ma bibliothèque.
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Délius, une chanson d'été

Peut-être que le roman ne maîtrise pas assez ses propres codes pour convaincre, cela n’empêche pas de saluer bien bas les ambitions et l’imagination de Sabrina Calvo car peu importe le résultat, prendre des risques pour raconter une histoire sortant des sentiers battus n’est certainement pas chose facile.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Délius, une chanson d'été

Pour résumer, Délius, une chanson d’été est une vraie réussite sur tous les plans. Sabrina Calvo écrit avec maîtrise et personnalité une fantasy francophone teintée de surréalisme. C’est un roman savoureux, autant sur la forme travaillée avec un vrai talent littéraire que sur le fond, qui marquera sa génération. Pour ne rien gâcher, sa galerie de personnages riches et excentriques sauront séduire les lecteurs avides de changement. À découvrir absolument !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Délius, une chanson d'été

Vous qui ouvrez ce livre, laissez votre rationalité au vestiaire !! Ovni littéraire en approche !



Sur un pitch de départ assez classique (des meurtres sordides et un meurtrier introuvable), Sabrina Calvo construit un texte foisonnant, tourbillonnant, étonnant, délirant, jubilatoire, à la fois sombre et lumineux, mais surtout éminemment poétique.



Quand plusieurs meurtres sont commis en Angleterre et aux Etats-Unis, selon le même modus operandi pour le moins suprenant (les victimes sont mortes un sourire aux lèvres, et on les a ensuite éviscérées pour remplir leurs entrailles de fleurs), les policiers des deux continents et quelques proches des victimes se réunissent pour tenter de trouver le coupable, qu'on a vite surnommé « Le Fleuriste ». Après avoir essayé (en vain !) de contacter Sherlock Holmes pour lui confier l'affaire, ils se rendent chez Bertrand Lacejambe, un botaniste marseillais pour le moins iconoclaste. Lacejambe se lance alors, en compagnie de son fidèle ami Fenby, sur la piste du tueur.



Et les voilà embarqués (et nous avec) dans ce tourbillon halluciné où on croise pêle-mêle : un koala d'appartement, un vin aux propriétés particulièrement surprenantes, une fleur qui se transforme en monstre (et un homme qui se transforme en fleur !), des ramoneurs patibulaires, des fleurs qui chantent, des mouettes douées de conscience, quelques fées qui sont loin de ressembler à la fée Clochette, un rêve étrange qui se propage parmi les passagers d'un bateau, un cerf-volant bavard, et un Diadème terrifiant et menaçant.



Si on est d'abord surpris par cette histoire fantasque et qui peut paraître sans queue ni tête, il suffit d'accepter de lâcher prise et d'accepter de ne pas tout maîtriser ni de tout comprendre pour se laisser embarquer dans cette histoire qui sort des sentiers battus, même pour un roman de fantasy. Un roman inquiétant, parfois, drôle et absurde, souvent, mais poétique et merveilleux, toujours.



Si vous voulez être surpris, bousculés, enthousiasmés, n'hésitez-pas !!



Quant à moi, je m'en vais de ce pas ajouter le tome 2 à ma PAL !
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Délius, une chanson d'été

Délius, une chanson d'été, c'est avant tout une enquête menée par un duo irrésistible, composé du célèbre botaniste et chasseur de monstres français Bertrand Lacejambe et de son acolyte, l'elficologue britannique B. Fenby. Clin d’œil à Sherlock Holmes et à son bon docteur Watson, à n'en pas douter.



Londres est secoué par une série de meurtres odieux. Pire, l'assassin semble avoir même sévi outre-Manche. Il essaime des cadavres aux visages heureux et aux corps remplis de fleurs. Quel est donc encore ce fou qui semble tuer au hasard, ne distinguant ni âge ni sexe dans le choix de ses victimes. Pourvu que Jack l’Éventreur ne soit pas de retour. La police est sur les dents et ne sait plus à quel saint se vouer pour retrouver le coupable. L'inspecteur chargé de l'investigation a l'idée avec d'autres de faire appel au plus fin limier d'Angleterre, j'ai nommé Sherlock Holmes ! Vous trouvez ça drôle ? Eux sont pourtant très sérieux. Ni une ni deux, les voilà qui vont taper à la porte d'Arthur Conan Doyle. Une démarche qui a, d'ailleurs, fort amusé le célèbre écrivain. Mais malheureusement n'a point aidé notre communauté d’hurluberlus. Heureusement pour eux, il existe Bertrand Lacejambe, qui en plus d'en connaître un rayon sur les fleurs, ça tombe bien, est aussi, à ses heures, un excellent enquêteur. C'est ainsi que le botaniste et son compère se sont mis sur la piste de ce poète-tueur.



Cette année, les éditions Mnémos ont choisi de dépoussiérer un vieux texte de fantasy victorienne pour mettre en valeur le genre. Belle idée que de mettre à l'honneur une plume qui redonne tout son éclat à la féerie. Ce roman est une véritable expérience poétique qui nous fait pénétrer dans un univers bourdonnant de couleurs, de sons, et de sensations.



L'autrice articule son intrigue autour de la poésie, particulièrement de deux magnifiques poèmes de P.D. Finn qui nous accompagnent tout au long du livre. Elle fait preuve d'une grande sensibilité artistique et donne à son texte un réel esthétisme. Elle s'est réapproprié le merveilleux pour nous entraîner dans un voyage surprenant où la magie est là où on ne l'attend pas. Elle prend, par exemple, forme dans des vers déclamés, dans des notes fredonnées, dans la nature elle-même, les fleurs deviennent ainsi des vecteurs de prodiges.



Sabrina Calvo nous offre dans ce roman un maelstrom de petites histoires qui s'entremêlent dans un joyeux bazar.



Mélomane des mots, Sabrina Calvo laisse sa verve s'exprimer ici avec fougue pour nous léguer un texte assurément incontournable de la fantasy française... pour plus d'infos...allez sur Fantasy à la carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Kaarib, tome 1 : La dernière vague

Des monstres, des jambes de bois, un œil de verre, le fantôme de Barbe Noire, des perroquets oracles, une grande prêtresse, une sirène pirate, un gamin qui répare ses blessures, des vagues géantes, des restes d'Atlantide, l'imaginaire est au galop dans ces pages ! Le duo Calvo / Krassinsky se plie en quatre pour nous offrir un grand divertissement et l'ensemble tient fichtrement la route et se rapproche de grandes sagas telles que Azimut ou La Nef des fous.



Cependant, contrairement à Zidrou et Turf, la gouaille de Calvo n'est pas au rendez-vous (difficile d'extraire une citation croustillante), ça manque vraiment de tournures jubilatoires, d'une écriture personnelle et créative. Les intrigues sont assez brouillonnes (mais le premier tome d'une saga connaît souvent ces soucis, désireux de poser les bases de l'histoire). Calvo jongle avec les styles, le fantastique côtoie l'historique, les créatures imaginaires se mêlent à des communautés secrètes.



C'est riche, généreux et attractif. Il manque cependant un petit quelque chose pour que la mayonnaise ne prenne goulûment dans ce premier volet, pour totalement convaincre. Un dialoguiste de talent, peut-être ?
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