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Citations de Sandrine Collette (1593)


Saisis par le froid, par la déception aussi ; ils n'y croient plus. Vigan a eu beau les secouer, ils sont restés là. Des pantins assis dans la neige.
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Elle ne devine pas que son coeur lentement se répare, jouant des allers-retours sur le chemin d'une guérison qui n'en sera jamais une, un pansement peut-être, une compresse, pour appuyer bien fort là où cela saigne, juste de quoi continuer, se lever le matin, une pommade pour l'enfant disparue.
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[...] c'est qu'il fallait décider, soit ils partaient tous ensemble et ils mouraient tous, soit on pouvait en sauver quelques-uns - et ce ne serait pas ceux-là.
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Pas de remords, il a eu sa part de souffrance et de fatigue. Des regrets, oui, du chagrin, fort. Mais demain. Pour l'heure seuls comptent les vivants - les vifs, se dit-il dans un sourire, les vivaces. Les plus forts.
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Il y a l'absence, il y a la douleur ; mais quelque chose d'autre aussi, d'encore plus puissant, qui transcende la peine.
La joie d'être sauvé.
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Les yeux grands ouverts, elle regarde les ténèbres et les millions de lumières qui scintillent.
Elle ne se lèvera plus, elle le sait ; c'est sa dernière bataille.
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La nudité de l'océan l'affole. L'eau à perte de vue, sans une racine où s'agripper, sans une herbe pour accrocher le regard, un désert sans fond, un abîme liquide. Curieusement, cette immensité l'oppresse. Seule leur barque minuscule, entre ciel et terre, est un refuge acceptable.
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Deux semaines, c'est trop long. Une journée oui, ils comprendraient, ou même deux ou trois. Mais là, ça se mélange dans leur tête. Deux semaines, c'est l'infini, quelque chose d’inimaginable et de terriblement impossible. Les parents leur manquent, font un creux au fond de leur ventre et dans leur gorge. L'abandon commence.
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Il y a un vide effrayant au fond d'eux qui les empêche de penser, de bouger, de parler parfois.
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La mère n'écoutait pas, se bouchait les oreilles. Elle ne voulait pas les entendre, ces tristes arguments. Elle avait seulement murmuré :
- Fais comme tu veux.
- Tu me le reprocheras.
- De toute façon, je te reprocherai tout.
Car elle avait essayé plus tôt dans la soirée, quand il s'était décidé à s'enfuir. Oh oui, elle avait voulu le faire changer d'avis, et elle l'avait frappé à la poitrine dix fois, jusqu'à ce qu'il la prenne dans ses bras pour l'empêcher, jusqu'à ce qu'il murmure qu'ils n'avaient pas le choix et qu'elle gronde toute la rancœur accumulée, son inconscience à lui, son obstination et sa bêtise meurtrière, tu vois où ça t'a mené de faire le fier?
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Tous les trois ils se tiennent ensemble, mains serrées, blanchies par l'énergie qu'ils mettent à se promettre en silence de ne pas se quitter. Trois petits êtres qui pleurent joue contre joue, avec des mots en sanglots que le vent emporte.
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Il y avait toujours du bruit dans la grande maison, qui les réveillait à l'aube les uns après les autres avec un sourire. Cela sentait bon le chaud et le grillé.
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La mère se taisait toujours et le père d'un coup fut incapable de supporter plus longtemps le silence. Il aurait préféré une bonne bagarre au fond, une engueulade comme quand il était persuadé d'avoir raison. Mais là. Il n'osait même pas lever les yeux sur elle.
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Il s'était obstiné, il n'avait pas voulu écouter, pas voir les signes évidents. Pas peur. L'imbécile.
Et maintenant?
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Cela signifiait que le moment était arrivé.
Seulement voilà.
Comment lui dire.
Elle voyait comme lui, elle avait forcément deviné. Pourquoi elle n'en parlait pas elle d'abord, qui avait la langue bien pendue d'ordinaire, pourquoi elle l'ouvrait pas sa fichue bouche de pipelette, pour une fois qu'il l'aurait laissé faire.
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Elle n'avait pas voulu y croire. Pas voulu regarder une seconde fois non plus, préférant le doute et l'angoisse à l'affreuse certitude.
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Tout son corps ne vibrait que pour eux, les neuf petits à qui elle avait donné la vie, le père et elle en avait ri de bonheur chaque fois que cela était arrivé, elle ne devait pas baisser les bras, jamais, car chacun de ses enfants à lui seul valait la peine qu'elle s'éreinte et s'arc-boute.
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Et comme les autres, il se remit à contempler l'océan en rage.
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Ils discutent un moment de la journée, lapant leur verre à petites gorgées. Camille essaye d’écouter, l’attention flottante, distraite par le regard d’Octave. Ce regard avide et dérangeant qu’elle cherche en même temps qu’il l’intimide, et qui la coince là entre le mur et Lubin, et qui la dévore. Il faut que George et Lubin soient méchamment absorbés par leur conversation pour ne s’apercevoir de rien, et parce qu’ils s’en moquent aussi, seul le raisin compte, le raisin à coups de quatre tonnes déversées dans la maie, le jus de la cuvée et le jus de la taille, le taux de sucre cette année. Non, ils ne voient rien de ce qui se joue à un mètre d’eux, ne sentent rien de la tension pourtant palpable, électrique, qui s’est établie entre Camille et Octave, parce que c’est impossible aussi, elle est si jolie, ça ne les effleure même pas. Et quand ils repartent vers le pressoir ils les oublient tout simplement. Pas même un mot pour dire : On y retourne, faut surveiller. Pas un regard envers ces deux êtres qui n’existent plus pour eux et qui restent seuls face à face, silencieux et figés.
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Ils ont ces visages fatigués par l'angoisse,les traits tirés par la peur de rester là à jamais.
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