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Critiques de Sébastien Gendron (242)
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Fin de siècle

Des mégalodons pour nettoyer les mers et les océans... Des vrais sales bêtes qui viennent faire notre ménage!

Et puis un tueur en série, un parachutiste de l'extrême, un artiste aussi dégénéré que déjanté, des flics, un prince dévoré, une princesse en deuil...

Et encore, une Méditerranée - égout pour riches (ultra, les riches), des failles spatio-temporelles, une séance de cinéma géante qui tourne au pique-nique gore et un monstre de l'espace pour faire bouillir la marmite...

Bienvenue dans Fin de siècle et dans le cocktail archi-corsé de Sébastien Gendron!

C'est très drôle, très noir (normal, c'est la Série...Noire) et jouissif dans le bon sens libérateur du terme.

Bref, lu et approuvé par Horusfonck!
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Fin de siècle

L’oisiveté est la mère de tous les vices



Polar déjanté, dystopie cruelle et regard incisif sur une société d'ultrariches oisifs et prêts à tout: «Fin de siècle» est un délire férocement angoissant!



Cela commence comme dans un thriller bien noir, avec un crime particulièrement cruel. Nous sommes dans une villa de luxe de la riviera française, à Roquebrune-Cap-Martin, au milieu de la nuit. Un homme s'y introduit et à l'aide d'un long couteau attaque la femme qui avait quitté sa chambre pour s'assurer qu'il n'y avait pas de rôdeur chez elle. Son œuvre achevée, il est tranquillement rentré chez lui en Italie voisine.

Et alors que le lecteur s'imagine suivre l'enquête sur ce crime sordide, on change totalement de registre.

Sur une plage du Portugal vient de s'échouer une espèce rare et pour tout dire que l'on croyait disparue depuis longtemps, un mégalodon. Ce requin géant est de dimension hors-norme et attire plusieurs centaines de curieux. C'est au moment où les autorités décident de faire exploser le cadavre à la dynamite pour libérer la plage que l'attaque se produit. Une dizaine d'autres prédateurs terrifiants surgissent de l'océan et font un carnage parmi les badauds. On apprendra plus tard que les gigantesques herses construites pour bloquer ces monstres hors de Méditerranée ont cédé.

Sébastien Gendron passe allègrement du roman noir à la science-fiction, d'une histoire à l'autre. Au Congo, on s'apprête à envoyer une fusée à quelque 88000 km de la terre pour réaliser le plus grand saut en parachute de l'histoire de l'humanité, tandis que des trafiquants s'apprêtent à voler des œuvres d'art d'une valeur inestimable pour les "transformer" suivant les désirs du commanditaire qui s'ennuie dans sa propriété et s'interroge sur la visite de la police, enquêtant sur le meurtre sanglant de sa voisine.

Vous suivez toujours?

Alors que la chasse aux monstres marins s'organise pour rendre la Méditerranée à la navigation aux pêcheurs et aux touristes, Claude Carven, le touriste de l'espace s'apprête à faire son grand saut. Quant aux enquêteurs, ils sont confrontés à des phénomènes étranges, à des accidents mystérieux.

Ah, j'allais oublier de vous parler de ces happy few qui se sont réunis sur des fauteuils flottants au large de la Crète pour assister à une projection sur grand écran du film de Steven Spielberg Les dents de la mer. Je vous laisse deviner leur sort...

Oubliez toute logique, ne cherchez pas la clé de l'énigme. Si vous vous laissez entrainer dans ce roman délirant, vous passerez un bon moment. Si votre esprit cartésien n'adhère pas à cette construction, laissez tomber! Sébastien Gendron jette à la fois une ironie mordante et un humour féroce dans la bataille, même si l'avenir qu'il nous promet a tout du cauchemar, de la... série noire!




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Fin de siècle

"Pour tout le monde, ici c'est pareil: on vient tous du même monde, on est riches comme plus personne ne peut l'être aujourd'hui parce que l'on goinfre la plus grosse part du gâteau et que même les miettes on se les partage. Si demain la terre explose, on n'a aucun souci à se faire: on aura notre place à bord des vaisseaux qui partira répandre les spores de la race humaine à travers l'univers . Regarde ce qui se passe avec les grand requins."





Ces grands requins dont il est question ici , ce sont les mégalodons, ces requins géants revenus, de façon inexplicable, longer les bords de Gibraltar et de Port Saïd, Les squales géants revenus des âges se vengent des hommes jusqu'au chaos



Avec ce roman drôle, foutraque, ironique et tendre, Sébastien Gendron rit de notre société actuelle, qui est pourtant en train de tomber complètement à la renverse ( et encore il a écrit avant le coronavirus).



Son roman, barré et endiablé, ne ressemble à rien de connu. ou alors aux précédents romans de Gendron car plus que jamais , le romancier parle de notre époque- celui du Coronavirus où très vite la panique et la paranoia l'emporte avec lucidité et désenchantement mais toujours avec le sourire.



Sébastien Gendron réussit l'exploit de nous faire rire d'une humanité à la dérive



Une lecture à apprécier au 15eme degré mais salutaire pour trouver le recul nécessaire à notre crise sanitaire et économique actuelle
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Chez paradis

Le paradis peut dans certains cas ressembler à l’antichambre de l’enfer. Au « Garage Paradis”, perdu aux fonds des causses, il semblerait en effet que se masse un concentré de haine vengeresse contre le propriétaire dudit garage. Que ce soit Thomas dont la vie a basculé alors qu’il passait en vélo au mauvais moment au mauvais endroit , au beau milieu d’une attaque d’un camion de transport de fonds. La balle de Maxime Dodman, l’un des transporteurs, l’a en effet laissé pour mort sur le bitume. Thomas est un survivant, son œil en verre et d’autres séquelles plus profondes sont là pour en témoigner . Bien des années plus tard, il a décidé que le temps était venu de se venger et de faire payer Max. Denis, l’apprenti de Max au garage qui ne cesse de se faire humilier, a bien l’intention de saisir lui aussi l’opportunité de faire mordre la poussière à son patron. Marie-Louise se sent bien seule depuis que Max l’a délaissée pour profiter des actrices de porno qui passent sous les projecteurs de Juicy Media, installé dans des chambres mis à disposition par Max contre monnaie sonnante et trébuchante. Marie-Louise se verrait bien filer le parfait amour avec son dalmatien Bécaud enfin débarrassé de son mari.

Mais c’est bien connu : les ennuis volent souvent en escadrille et outre les individus déjà nommé, Max doit encore gérer les souhaits particuliers du maire et faire attention au dangereux caïd Katzemberg qui fournit le cheptel féminin des deux lascars de Juicy Média et de Max pour quelques extras...Ça risque donc de chauffer pour les fesses de Max dans les prochains jours car il y a manifestement la queue chez les redresseurs de tort.



Un roman qui ne fait pas dans la dentelle mais qui mêle avec un bonheur certain, humour noir de première catégorie, une écriture très cinématographique et une galerie de personnages incroyables. Certes quelque peu caricatural mais plein de saveur. À côté de Max (et les ferrailleurs) sur lequel se concentre bon nombre de griefs - il faut dire qu’il a tout pour plaire : grande gueule, bagarreur, la fiole de whisky toujours à portée de bouche et quelques pilules de speed en cas de coup de mou .. j’ajoute quelques cadavres dans les placards - son énorme femme qui se réconforte comme elle peut avec son amant canin , Thomas en embuscade , The Face et Buda les deux as du porno 2.0 qui montent et diffusent leurs chefs-d’œuvre sur le web plus vite qu’un ejaculateur précoce , on a de quoi faire en protagonistes qui marquent les esprits...

Alors oui, ça ne sent pas toujours la rose mais plutôt la graisse, le cambouis , la sueur et des fluides corporels divers et certains avariés . En somme , on ne s’ennuie pas un instant dans ce roman où la vengeance, qui transpire de nombreuses pores, ne demande qu’à faire des étincelles.

















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Le tri sélectif des Ordures

Il aime les blondes pulpeuses de Roy Lichtenstein, lit des polars de Jean Patrick Manchette et Manuel Vazquez Montalban, et vient de monter sa petite entreprise. Richard Lapelouse s'installe tranquillement à Bordeaux comme tueur à gages low-cost, avec un bureau digne d'un avocat, un numéro Siret , une carte de services tarifés avec de nombreuses options portant sur l'enlèvement des cadavres. Et la clientèle afflue ! Tout semble aller dans le meilleur des mondes. Il lui semble remplir, tel un professionnel de la santé, une sorte de service public. Il devient l'ami de son voisin psy qui ne s'émeut pas plus que ça de son activité. Ils partagent des conversations, des bières, de la pizza et de la cocaïne. Puis tout se détraque, les clients difficiles qui veulent des prestations spéciales, et la concurrence qui menace d'une OPA hostile. Bref, vous avez deviné, c'est un petit chef d'œuvre d'humour noir que ce polar de Sébastien Gendron qui a fait le délice de moments "chaise longue" sous les arbres, où je rigolais toute seule du comique de situation et de la langue savoureuse. Un vrai "bouquin à citations", aurait dit un de mes amis. En effet, c’est vraiment très drôle de considérer l'activité en question comme un petit commerce ordinaire, un secteur économique avec prêt bancaire, chiffre d'affaires et investisseurs. Les imprévus analysés par un narrateur qui n'aime visiblement pas s'écarter de sa routine rajoutent du piment. Il a un regard à la Bogart sur les femmes, les jupes fendues, les décolletés, et les mains qui portent des cigarettes à la bouche. Il s'exprime dans cette langue imagée de truand qui rappelle les "Tontons Flingueurs", pleine de trouvailles animalières, de doubles sens, et de second voire même douzième degrés, pour une parodie réussie du genre noir et de la série B. Je n'en reviens pas qu'on ne soit pas plus nombreux à avoir lu ce bouquin. Amateurs des univers déjantés, ce coup de cœur de ma médiathèque est vraiment fait pour vous !

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Road Tripes

4000 km en compagnie de Vincent, jeune pianiste-dentiste-divorcé réduit à distribuer des prospectus avec Carell, un mal dégrossi du Bacalan bordelais.



Malgré la secte de Niribiens, un collectionneur d'R16 années 70, une vingtaine de voitures volées et autant de victimes, 250 hectares en feu et un braquage, Road Tripes me laisse un souvenir un peu ennuyeux et sans grâce.

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Chez paradis

Bienvenue "Chez paradis". Quoique niveau accueil, le père Dodman est aussi aimable qu'une porte de prison. Remarquez, sa place ici serait peut-être.

Ici, c'est plutôt "Affreux, sales et méchants". Du trash, de l'immoral, du sanglant, ça pourrait être rédhibitoire mais Sébastien GENDRON manie l'humour noir, très noir façon XXL. Du coup, le lecteur se régale devant tant d'horreurs, l'écriture très cinématographique (à tel point que nous avons droit à un générique de fin) fait feu de tout bois, un vrai feu d'artifice bien avant le 14 juillet. Ne boudez pas votre plaisir c'est jubilatoire.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard (série noire) pour cet excellent moment, je relirai GENDRON avec grand plaisir.
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L'homme à la voiture bleue

Victor le demi-frère d'Antoine est accusé d'avoir mis dans le comas un homme entré sans autorisation dans leur résidence sécurisée. Personne n'a rien vu mais tous les voisins le désigne coupable en raison des nuisances sonores occasionnées par son scooter. Même sa mère a des doutes sur son innocence !

Antoine va mener l'enquête et par son regard mettre en accusation la petitesse des hommes et femmes qui ont peur.



Antoine a une vie coupée en deux depuis le divorce de ses parents mais sans hésitation il va répondre à l'injustice par l'action et la rébellion contre un système qui désigne le faible sans défense coupable.



Au début le récit est assez sombre mais il s'illumine avec la volonté d'Antoine qui prend conscience de son amour pour ce demi-frère pourtant lointain et différent et avec le personnage de Clothilde.



Un roman policier dont l'intérêt réside moins dans l'intrigue que dans le portrait d'une société malade, paralysée par la peur. Intéressant.
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Chevreuil

A force de nous faire rire, on les prendrait presque pour les comiques de service que l'on invite d'ailleurs régulièrement aux festivals de littérature noire afin de participer aux sempiternelles tables rondes sur le thème de la place de l'humour dans le contexte du polar. Lors de ces rencontres, vous pourrez croiser des romanciers qui se distinguent dans le genre avec des récits corrosifs rencontrant de plus en plus de succès à l'instar de Shit ! (Seuil/Cadre Noir 2023) de Jacky Schwartzmann obtenant le prix le Point du polar européen ou de Mamie Luger (Les Arènes/Equinox 2022) de Benoît Philippon qui sera présent au festival Quais du Polar à Lyon et que l'on pourra écouter notamment à l'occasion d'une discussion en compagnie de Sébastien Gendron, autre grande figure de la littérature noire, pour évoquer "L'art du polar poilant". Si à n'en pas douter, les rencontres de ce calibre peuvent se révéler plaisantes et amusantes, on espère que ces auteurs seront conviés pour aborder d'autres thèmes que le simple ressort humoristique auquel on les associe. Avec Sébastien Gendron, si l'on peut rire au détour de certaines scènes plutôt détonantes, on évoquera davantage l'aspect déjanté et grinçants de ses récits que l'on peut difficilement classer dans une catégorie comme c'est le cas pour Fin de Siècle où l'on découvre un monde dont les océans sont infestés de Mégalodons, ces requins d'un autre âge, qui ne se révéleront peut-être pas aussi féroces que ces investisseurs milliardaires sacrifiant la sécurité sur l'autel du profit tandis qu'avec Chez Paradis l'intrigue se décline autour d'un braquage, d'une vengeance et d'un règlement de compte aux allures de western sur fond d'une atmosphère rurale qu'il décape à l'acide de batterie. Ainsi, au détour d'une vingtaine d'ouvrages, Sébastien Gendron a développé un style qui lui est propre en déclinant l'absurdité d'un monde dévoyé qu'il dépeint sur un registre outrancier où l'absurde côtoie la bêtise, et qui font qu'après avoir été publié dans la fameuse Série Noire, il intègre la collection La Noire chez Gallimard avec Chevreuil où les animaux prennent une nouvelle fois toute leur place afin de mettre en exergue les dérives de l'homme tout en abordant les thèmes du racisme et de l'exclusion au sein d'un petit village de France qui en prend pour son grade.



Connor Digby est un citoyen britannique qui a élu domicile à Saint-Piéjac, petit village de France où l'on vote majoritairement pour l'extrême-droite. Auteur rencontrant le succès avec des romans destinés à la jeunesse, il fait également l'intermédiaire dans le cadre de la vente de voitures américaines de collection en encaissant une marge substantielle quand son commanditaire veut bien s'acquitter des frais de transport. Et puis c'est Marceline qui débarque dans sa vie, au détour d'une crevaison et de parties de jambe en l'air endiablées que Connor apprécie à sa juste valeur. Mais au détour d'une promenade en voiture, le couple mets délibérément à mal le dispositif d'une bande de chasseurs ce qui suscite l'ire de quelques citoyens émérites du village qui vont le faire savoir à leur manière. S'ensuit une succession d'incidents qui vont prendre une ampleur peu commune au point que Connor et Marceline vont entamer une guerre s'apparentant à celle qui a duré Cent Ans en se révélant bien plus saignante que le cuissot de ce chevreuil insaisissable arpentant effrontément les forêts de la région.



En guise de préambule, il y a tout d'abord cette inauguration d'un zoo improbable virant à la catastrophe en nous donnant ainsi une idée de l'envergure du talent de Sébastien Gendron pour mettre en scène des situations dantesques qui tournent au carnage en règle dans une sorte d'exutoire soulageant la colère qui sourde tout au long de l'intrigue. Parce que c'est de cela qu'il s'agit avec Chevreuil où l'auteur décline ces instants de la vie nous mettant en colère à l'instar de ces affiche Zemmour qui fleurissent dans les rues d'un village, de ces scènes cruelles de chasse, de ces verrues architecturales que l'on bâtit sans permis de construire, de ces réflexions de racisme ordinaire qui deviennent la norme ou de celles d'un sensitive reader donnant son appréciation au sujet du contenu d'un livre pour enfants. Tout cela, Sébastien Gendron le décline au détour de la personnalité de Connor Digby autour duquel gravite toute une constellation de personnages plus antipathiques les uns que les autres à l'exception de la pulpeuse Marceline dont on apprécie le caractère affirmé et désinhibé, véritable bombe à retardement au sein de cette communauté d'individus empêtrés dans leurs considérations patriarcales. On se doute bien que tout cela va mal finir, mais l'enjeu du récit réside dans l'inventivité d'une succession d'événements burlesques qui vont se télescoper dans un finale explosif aussi surprenant, pour ne pas dire complètement dingue, que réjouissant tout en ayant le bon goût de ne pas virer au pamphlet, bien au contraire. Et puis au-delà de la gravité des thèmes abordés, de l'énergie d'un texte imprégné d'un humour féroce, Chevreuil recèle une foultitude réjouissante de références qu'elles soient musicales, cinématographiques et littéraires à l'instar de cet hommage appuyé à Louis Sanders, auteur de polars bien connu qui mettait déjà en scène un romancier britannique aux prises avec des villageois irascibles d'une localité française. Roman délirant, comme toujours avec Sébastien Gendron, Chevreuil se décline comme un véritable jeu de massacre jubilatoire qui ravira le lecteur jusqu'à la dernière page concluant ce récit avec une maestria saisissante.





Sébastien Gendron : Chevreuil. Editions Gallimard/Collection La Noire 2024.



A lire en écoutant : Tableau de chasse de Claire Diterzi. Album : Tableau de chasse. 2007 JE GARDE LE CHIEN.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Chevreuil

Attention le rosbeef est coriace !

Je ne parle pas de la viande mais de Connor Digby, anglais de souche, venu s’installer à Saint Piejac, petit village tranquille du Sud-Ouest qui a voté majoritairement pour Zemmour à la dernière présidentielle. Auteur de romans pour la jeunesse, vendeur occasionnel de voitures américaines, le cinquantenaire passe des jours paisibles dans sa demeure isolée du village par un parc planté de bambous. Pour autant, il reste l’Etranger pour les habitants qui semblent nourris d’une haine comme d’une peur irrationnelle envers celui qui est responsable de tous leurs malheurs.

Mais les événements vont s'accélérer en plein été avec l’arrivée de Marceline. Une femme dotée d’un corps dédié à l’amour total. Insatiable et d’une extravagance charmeuse, elle va totalement déstabiliser la vie spirituelle et sexuelle de Connor à une extrémité telle qu’il n’aurait sans doute jamais imaginé. Le couple va alors se retrouver au beau milieu de situations inextricables qui vont s’enchaîner de manière anarchique, les transformant en cibles vivantes pour une bonne partie du village, qui comme on le sait est composé de chasseurs prompts à sortir leur fusil. Comptons sur la vivacité de nos deux tourtereaux pour se sortir de ce mauvais pas, vivants.



L’auteur nous offre une nouvelle fois un récit cocasse et totalement débridé sous la houlette d’une galerie de personnages vraiment réjouissants. Un scénario qui nous prend par surprise et nous met dans le jus d’un roman noir dès les premières pages puis trace la route sans faillir jusqu’à l’épilogue d’une histoire intense et habitée par la verve d’un auteur en grande forme.

Les zygomatiques fonctionnent à plein et sans relâche grâce à cette écriture sans filtre et bourré d’humour finement infusé. La faute à des protagonistes inénarrables simplement déjantés , à des événements incroyables surgissant du néant ou à cette prononciation janebirkinienne de Connor qui mélange systématiquement les articles devant les noms. Difficile de résister.

Puis il y a également le côté obscur du texte où chacun pourra comprendre les sous-entendus qu’il souhaite. Pour ma part j’y vois un combat contre la xénophobie ambiante, contre l’infantilisation d’une population inculte, contre une peur tapie dans l’ombre qui peut faire des ravages quand elle est incontrôlable ou quand certains politiques s’en servent à outrance pour la manipuler et trouver des boucs émissaires à tous les maux du moment. Un combat sans merci, de tous les jours, qui ne doit jamais cesser.

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Révolution

Révolution ! Combien ont rêvé de révolution, les pieds bien calés dans leurs charentaises, affalés devant leur TV, en se curant le nez avec des doigts trop huileux d’avoir plongé au fond d’un énorme paquet de chips.



Révolution ! Combien ont rêvé de révolution, en faisant le repassage des fringues du petit dernier qui va de toute façon les salir dans la minute, tout en essayant de faire abstraction des hurlements de la plus « grande » qui éructe parce qu’elle n’a pas eu le dernier Iphone 23 (rose bonbon) à Noël.



Les deux personnages principaux du roman de Sébastien Gendron font la révolution, eux. Du moins, ils tentent de la faire, en utilisant une méthode pour le moins singulière.



Lui aussi est singulier, le sieur Gendron. Outre le fait que son roman noir sort des sentiers battus (même s’il se déroule sur une autoroute), son écriture est vraiment très personnelle.



Son roman est noir, son roman est drôle. Il est ludique et salutaire, délirant et totalement connecté à notre société. Paradoxal, mais cohérent, croyez-moi.



Révolution, ou l’art d’utiliser le non-sens pour mieux mettre en avant le caractère subversif de son héroïne. Elle (et certains personnages secondaires) s’en donnent à cœur joie à coup d’apophtegmes si biens sentis que j’ai plus d’une fois eu envie d’applaudir des deux mains (au risque de laisser tomber ce livre révolutionnaire sur le chat couché sur moi).



Le roman est comme une succession de scénettes, certaines proprement mémorables. Des pièces qui donnent une signification au tout, au fur et à mesure de cette aventure aussi fêlée qu’humaine (mais l’homme est fou de toute façon, non ?).



A travers cette histoire improbable mais forte, Sébastien Gendron fait montre d’une verve extravagante. Que de bons mots, que des phrases chocs, que de gaillardises ! L’auteur, sous couvert de sa farce bien noire, flingue les élites et les tièdes. Ça fait réfléchir, mais ça ne se veut pas moralisateur. Ses héros, il les imagine chauds bouillants, perdus dans cette société, genre cocotes-minute sur le point d’exploser.



Révolution ne ressemble à rien de connu, c’est la patte Sébastien Gendron. Un roman noir jubilatoire (mais pas que), aussi divertissant que dissolvant (si tant est que les valeurs de notre société aient encore un rapport avec le sens moral).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Sur la route d'Indianapolis

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Pocket jeunesse pour cette très belle découverte de #SurlaroutedIndianapolis.



Juillet 1976, Lilian, petit garçon français de 11 ans, est en vacances aux Etats-Unis, à Chicago. Il doit rejoindre son père à Indianapolis en bus, mais son trajet ne sera ni direct ni sans encombres... Après plusieurs déconvenues, il se retrouve aux prises avec un incendie, des gangsters, un frigo bien précieux, des policiers, des motards... Et au lieu de se contenter d'un bus, il avancera en pick-up, en hélicoptère, en moto... En seulement quelques heures, Lilian va enchaîner les rencontres improbables avant de pouvoir enfin, peut-être, retrouver son père !



Voilà un bon roman d'aventure jeunesse au rythme effréné d'un road-trip de gamin ! On entre immédiatement dans l'histoire et les digressions rapides nous permettent de mieux connaître le petit Lilian et de nous y attacher en quelques pages. Le jeune homme est très touchant et son histoire suffisamment rocambolesque pour attiser notre curiosité. Les péripéties s'enchaînent pour nous faire découvrir cette partie de l'Amérique à un rythme haletant !



Le style est fluide, brillant, drôle, accessible au jeune public et bien écrit. L'auteur glisse ça et là des chapitres donnant des précisions plus adultes sur l'enfance de Lilian, la vie du milieu des années 70' et il se permet quelques pointes d'humour caustique et croustillant. C'est d'ailleurs assez original de lire un roman jeunesse contemporain se déroulant dans les années 70', et cela m'a énormément plu !



J'ai été tellement captivée par cette histoire incroyable que j'ai dévoré ce court roman en quelques heures seulement. Et j'ai apprécié la fin ouverte, qui laisse libre court à notre imagination.



#SurlaroutedIndianapolis #NetGalleyFrance
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Road Tripes

J'avais besoin d'une lecture divertissante et pleine d'humour et ce fut le cas avec la découverte de cet auteur, j'ai trouvé ce livre dans une Ressourcerie donc à moindre coût.



Tout débute de façon plutôt banal Vincent vient de se séparer de sa femme Marie et il doit trouver un nouveau travail assez rapidement, il va donc se faire embaucher pour distribuer des prospectus. Lors d'une de ces tournées il va faire la connaissance de Carell qui fait la même chose que lui, afin d'alléger leur tâche du jour les deux compères décide de jeter leurs prospectus dans la forêt et de les brûler, mais la forêt va prendre feu.



Ceci n'est que le début de leur aventure car Carell et Vincent ont vraiment beaucoup de malchance, attirant tous les problèmes sur eux.



Une lecture déjanté mais sans être trop vulgaire qui a rempli son pari pour ma part, le nombre de pages plutôt restreint joue également en sa faveur car plus long le récit aurait pu être indigeste.



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Révolution

« Mais si Georges regardait les choses en face, il admettrait qu’ainsi va sa vie. Il s’adapte à tout, fait toujours le contraire de ce qu’il désire vraiment, tout ça juste pour qu’on l’aime, juste pour qu’on le trouve sympa, juste pour se faire une place dans cette humanité détestable dont il sait pourtant qu’elle vomit les tièdes tels que lui, c’est-à-dire les types sympas toujours prêts à rendre service. »



Mais Georges aujourd’hui, sans le faire exprès et sur un malentendu, a tué le parrain du coin. Il lui faut changer d’air, en chemin il rencontre Pandora une conductrice d’engins de chantier qui veut faire la révolution.



Le geek et la pasionaria, Bonnie and Clyde des lendemains qui chantent, ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer mais ensemble ils vont essayer d’allumer le grand soir.



Bon d’accord, dans la France des départs en vacances, mobiliser les foules c’est pas du gâteau.



Pandora et Georges vont devoir gérer entre autres, un quarterons de CRS qui se prend pour le GIGN, une journaliste free-lance, des beaufs en camping-car, un tueur à gage afrikaner, et Voyelle un golem bas du front, qui voue à Georges un attachement particulier.



Le grand embouteillage révolutionnaire peut commencer.



Avec ce roman drôle, foutraque, ironique et tendre, Sébastien Gendron aime ses personnages et en fait des héros du quotidien. Il connait le cinéma, il sera question de Sidney Lumet, de Robert Redford, de Stanley Kubrick Tim Burton ou Luc Besson entre autres.



La bande son n’est pas mal non plus : un peu de Lennon, de Dylan, de Chico Buarque ou de Billie Holiday… son roman ne ressemble à rien de connu. En donnant la parole à deux invisibles, le romancier parle de notre époque avec lucidité et désenchantement mais toujours avec le sourire.
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La revalorisation des déchets

Dick Lapelouse n'a pas eu une enfance facile et cela l'a conduit à devenir tueur à gages. Après avoir été sous les ordres d'un parrain niçois pendant de longues années, le voici à son compte mais à prix discount ! Il choisi avec soin ses missions afin de venir en aide aux gens dans le besoin mais parfois les apparences sont trompeuses...

Je n'avais jamais lu un roman de ce style, mélange de polar décalé et d'humour noir, et j'ai adoré !

Dick Lapelouse est un anti-héros au sang froid mais au grand cœur. Certes, il est déjanté, drogué, psychologiquement dérangé (sa conscience interagit avec lui sous la forme d'une blonde pulpeuse) mais c'est ce qui fait son charme, ça et sa philosophie dans son travail ! Il n'abandonne pas et même lorsque ses enquêtes l'entrainent sur des chemins qu'il préfèrerait sans doute ignorer, et c'est le cas ici, il fonce dans le tas.

J'ai aussi beaucoup aimé le personnage assez naïf de Camille, sa secrétaire fan de Cloclo, qui essaie de faire avec un patron dont elle ne connait pas le vrai métier...

Je ne connaissais pas l'écriture de Sébastien Gendron, mais rien qu'à la lecture des titres de ses précédents romans, j'ai envie de les découvrir.

Une très bonne surprise.
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Chevreuil

Chevreuil, Sébastien Gendron





Burlesque et déjanté du pur jus Gendron !! Mais pas que … Sous-jacentes les dérives de notre société, le joujou de l’auteur.

Il sait tourner en ironie des situations malheureusement parfois dramatiques.

Pas de temps morts !!

Agréable moment !!

Voilà ce que nous dit notre serial lectrice sur le dernier Sébastien Gendron. Perso je suis d’accord avec Kris mais, tout de même, j’aimerai vous en dire un peu plus sur cette lecture qui moi m’a totalement emballée. Gendron c’est un total délire jouissif.

Mais alors que nous raconte » Chevreuil «

Connor Digby, un auteur britannique, a retrouvé l’amour avec Marceline et s’est installé dans un village français depuis quelques années. Mais sa vie n’est pas tranquille car ses voisins se mettent soudainement à le détester, il est confronté à des policiers puis à des hommes de main et un chevreuil hante les forêts alentour, affolant les chasseurs du coin. Connor est décidé à résister.

Si vous n’avez jamais lu de Sébastien Gendron il faut réparer cette erreur tout de suite.

Ce que j’aime chez cet auteur c’est le politiquement incorrect. Il dit tout haut ce que beaucoup d’entre nous pense tout bas et en plus il grossi le trait.

Aussi parfois il nous fait penser à des référence littéraire et cinématographique qui vous parleront sans doute. Car il y a chez Gendron du Audiart dans les dialogues, du Lautner dans la façon de mettre en scène ces personnages.

Ce que l’on aime aussi chez notre auteur c’est qu’à partir d’un joli bordel foutraque, il construit une histoire toujours touchante, un brin lyrique et surtout jubilatoire.

Il faut dire qu’il ni à pas qu’un chevreuil dans ce polar, on y retrouve tout un tas de choses singulières et de personnages hétéroclites à commencé par un zoo ultra-tech, d’une Cadillac, et d’un -chalumeau désherbeur thermogène. De l’autre coté on retrouve une rousse pulpeuse, une employée municipale souffrant du syndrome de la Tourette mais pas que, un écrivain anglais en manque d’inspiration et un village entier qui a voté extrême droite au dernière élection municipale et nationale aussi et qui attend 2027 avec impatience. Ah j’allais oublier, il y a aussi un autre bestiaire en la personne d’un lion, d’un cochon, oui un cochon entier à gagner (premier lot de la loterie du village) sans oublier un termite et une fourmi…ou l’inverse.

Moi tout cela ça m’a rappelé les livres d’Exbrayat que j’ai tant aimé adolescente. On retrouve ici le combo gagnant de notre auteur disparu : Amour, haine, humour, sens du rythme et du suspense, personnages hauts en couleur. Et comme chez son illustre prédécesseur ici ça fonctionne aussi du tonnerre. Il y a aussi ce petit côté roman picaresque, on a affaire à une sacré bande de détraquer du cerveau et de malhonnêtes aussi. Et on aime le langage parfois fleuri et le style enlevé de notre auteur. Et puis bien sûr il y a du sexe juste ce qu’il faut, mais un peu façon Frédéric Dard tout de même

Mais derrière tous ces beaux hommages et les autres diverses références, il y a surtout un constat alarmant : La connerie prend la pouvoir et avec elle une horde de fachos bas du plafond , xénophobe bien entendu mais aussi homophobes et mysogynes à souhait. Bref tout cela ne nous promet pas des lendemains qui chantent. Pourtant cette lecture a été réjouissante voire jubilatoire. Et rire ça fait du bien ou le mal passe !

Il a raison notre auteur, comme lui je crois que la comédie est un excellent vecteur pour passer ce message urgent. : Comme Conor et Marceline résister à la folie ambiante et montante, ne vous laisser pas bercer et berner par des sirènes qui chantent faux. Rester sur vos gardes et à l’occasion relisait le Poulpe…. Pourquoi « Mort à Denise » par exemple

Et . Ce qu’il vous faut savoir aussi, c’est que quand Sébastien Gendron défouraille, il y a des chances de tout finisse éparpillé façon puzzle si vous voyer ce que je veux dire

Alors merci pour dce total délire et moi j’attends avec impatience le second opus de ce Chevreuil s’il doit y en avoir un !
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Sur la route d'Indianapolis

J'ai apprécié les aventures du petit Lilian, onze ans, perdu entre Chicago et Indianapolis, tout ça parce que le bus qui lui permettait de réaliser le trajet est reparti sans lui lors d'une pause pipi!

Le pauvre petit se retrouve confronté à une galerie de personnages peu recommandables et on se demande à chaque chapitre si la chance va enfin tourner en sa faveur!

Le récit est vraiment bien écrit, dans un registre plutôt comique; apprêtez-vous à sourire!
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Sur la route d'Indianapolis

Lilian, garçon de 11 ans un peu menteur à l’école concernant sa vie, part aux Etats-Unis accompagner son père pour un trajet professionnel.

Alors qu’il doit rejoindre son père, parti plus tôt à Indianapolis, à cinq heures en bus, le trajet ne se déroule pas comme prévu. Oublié par le chauffeur de bus sur une aire de repos, il va vivre une aventure rocambolesque pour rattraper le bus et arriver à l’heure au point de rendez-vous.

Cette route lui réserve bien des surprises avec à chaque fois des moyens de transport et des individus différents. C’est ainsi qu’il rencontre un homme mystérieux poursuivi par un avion, un gang de braqueurs de banque, un policier dépassé et tenté par l’argent, un pilote d’hélicoptère, des motards américains…

En bref, cet enfant à la vie ordinaire, connait là une aventure inédite qu’aucun enfant de son âge n’a jamais vécue.



L’histoire de Lilan est agréable à lire, car nous allons de surprises en surprises même si elles sont à chaque fois un peu disproportionnées. C’est donc une aventure qui nous captive, avec quelques pages explicatives sur un sujet (par exemple sur la compagnie de bus utilisée pour le trajet).

Original et intéressant. A partir de 9/10 ans.
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La revalorisation des déchets

Agréable à lire cette histoire de tueur à gages low cost ( 159 € pour tout contrat quel qu'il soit ) des dialogues et des développements jubilatoires à la frederic dard .

Un personnage attachant bien qu'un peu barré , sa secrétaire loufoque, et les relations cocainees avec son coloc psy en font un livre facile à lire et délassant.
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Road Tripes

Arrêté à la moitié. Se veut drôle, mais n’a pas atteint mon humour. Deux distributeurs de publicités se retrouvent fugitifs à la suite de l’incendie qu’ils ont provoqué en brûlant ces mêmes publicités. Ils sont poursuivis par différentes personnes mais on ne sait jamais pourquoi. Je n’ai pas le courage d’aller jusqu’à la fin pour savoir…
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