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EAN : 9782072925474
368 pages
Gallimard (03/03/2022)
3.87/5   41 notes
Résumé :
Quand Thomas Bonyard arrive au Garage Paradis, le petit royaume de Max Dodman, il y a la queue au guichet des réclamations.
Ici, l’humiliation s’avale à tous les repas et depuis trop longtemps.
La vengeance a beau être un plat qui se mange froid, s’il ne veut pas se faire piquer sa place, Thomas a intérêt à trouver un plan, et vite !
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Le paradis peut dans certains cas ressembler à l'antichambre de l'enfer. Au « Garage Paradis”, perdu aux fonds des causses, il semblerait en effet que se masse un concentré de haine vengeresse contre le propriétaire dudit garage. Que ce soit Thomas dont la vie a basculé alors qu'il passait en vélo au mauvais moment au mauvais endroit , au beau milieu d'une attaque d'un camion de transport de fonds. La balle de Maxime Dodman, l'un des transporteurs, l'a en effet laissé pour mort sur le bitume. Thomas est un survivant, son oeil en verre et d'autres séquelles plus profondes sont là pour en témoigner . Bien des années plus tard, il a décidé que le temps était venu de se venger et de faire payer Max. Denis, l'apprenti de Max au garage qui ne cesse de se faire humilier, a bien l'intention de saisir lui aussi l'opportunité de faire mordre la poussière à son patron. Marie-Louise se sent bien seule depuis que Max l'a délaissée pour profiter des actrices de porno qui passent sous les projecteurs de Juicy Media, installé dans des chambres mis à disposition par Max contre monnaie sonnante et trébuchante. Marie-Louise se verrait bien filer le parfait amour avec son dalmatien Bécaud enfin débarrassé de son mari.
Mais c'est bien connu : les ennuis volent souvent en escadrille et outre les individus déjà nommé, Max doit encore gérer les souhaits particuliers du maire et faire attention au dangereux caïd Katzemberg qui fournit le cheptel féminin des deux lascars de Juicy Média et de Max pour quelques extras...Ça risque donc de chauffer pour les fesses de Max dans les prochains jours car il y a manifestement la queue chez les redresseurs de tort.

Un roman qui ne fait pas dans la dentelle mais qui mêle avec un bonheur certain, humour noir de première catégorie, une écriture très cinématographique et une galerie de personnages incroyables. Certes quelque peu caricatural mais plein de saveur. À côté de Max (et les ferrailleurs) sur lequel se concentre bon nombre de griefs - il faut dire qu'il a tout pour plaire : grande gueule, bagarreur, la fiole de whisky toujours à portée de bouche et quelques pilules de speed en cas de coup de mou .. j'ajoute quelques cadavres dans les placards - son énorme femme qui se réconforte comme elle peut avec son amant canin , Thomas en embuscade , The Face et Buda les deux as du porno 2.0 qui montent et diffusent leurs chefs-d'oeuvre sur le web plus vite qu'un ejaculateur précoce , on a de quoi faire en protagonistes qui marquent les esprits...
Alors oui, ça ne sent pas toujours la rose mais plutôt la graisse, le cambouis , la sueur et des fluides corporels divers et certains avariés . En somme , on ne s'ennuie pas un instant dans ce roman où la vengeance, qui transpire de nombreuses pores, ne demande qu'à faire des étincelles.








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Bienvenue "Chez paradis". Quoique niveau accueil, le père Dodman est aussi aimable qu'une porte de prison. Remarquez, sa place ici serait peut-être.
Ici, c'est plutôt "Affreux, sales et méchants". du trash, de l'immoral, du sanglant, ça pourrait être rédhibitoire mais Sébastien GENDRON manie l'humour noir, très noir façon XXL. du coup, le lecteur se régale devant tant d'horreurs, l'écriture très cinématographique (à tel point que nous avons droit à un générique de fin) fait feu de tout bois, un vrai feu d'artifice bien avant le 14 juillet. Ne boudez pas votre plaisir c'est jubilatoire.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard (série noire) pour cet excellent moment, je relirai GENDRON avec grand plaisir.
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Difficile à rentrer dans ce livre. On dirait que c'est de l'humour vulgaire, avec des abrutis, rien que pour l'humour. Ca menait nullepart en m'ennuyait.


Après le début...
On se rend compte qu'on est en train de lire une sorte de western français. le western est situé sur les Causses dans le sud de la France, et quand on regarde les photos sur google, on voit que ce paysage se prête très bien à un western. Ce n'est pas un western spaghetti, "chic", à l'italienne, mais un western des plus vulgaires, avec des personnages abrutis (surtout un, Max Dodman), mauvais ou hyper mauvais, et même ceux qui ne sont pas mauvais ne sont pas de la bonne compagnie autant.
Mais ! Que d'humour dans ce décor vulgaire, que de suspense et d'hilarité ! J'ai beaucoup ri, je me suis très bien amusée. Et à partir d'un moment, on connait mieux les personnages, le suspense monte, assez vite, le livre tient en haleine, et longtemps.


La finale
Comme dans un western au cinéma. le décor, l'action, c'est admirable (et amusant). Tout le livre est très visuel, mais là, c'est une vraie belle scène de finale, on en sort en ayant l'impression d'avoir été au cinéma.
Par contre, les caractères des personnages évoluent de façon incompréhensible et c'est à avaler en si peu de paragraphes. Un personnage franchement mauvais


Bécaud
Le pire, que je ne pardonnerai jamais à l'auteur, est ce qui arrive au chien Bécaud. L'auteur dit qu'il aime bien être cruel. D'accord mais, avec les humains, l'auteur essaie d'être juste à la fin en fonction de ce qu'ils ont de mauvais. Alors pourquoi ce sort pour Bécaud ? Parce que ce n'est qu'un chien ? Parce que c'est rigolo avec un chien ? Bécaud est le seul qui n'a rien fait de mauvais ! Avec les humains, Gendron essaie de leur donner une fin juste, mais pas avec les animaux ?


La fin
Et c'est à la fin que le bât blesse vraiment. Comme avec beaucoup de films d'humour qui tiennent en haleine, quand le réalisateur arrive à la fin, c'est comme s'il s'était dit, "j'ai raconté toutes mes blagues, j'ai raconté une bonne finale, maintenant c'est fini" et voilà que ça se termine en queue de poisson.
Qué ? me suis-je demandé. Il y a un post-générique qui n'apporte absolument rien, même pas de l'humour. On sait comment cela se termine pour trois personnages, pour les autres, on a quelques indices. Mais au fond, on reste sur sa faim.
Et puis, il y a Bécaud.


Conclusion
Je me suis vraiment bien amusée, j'ai vécu du suspense, du gore, du décalé, de l'humour.
Par contre, vers la fin cela devient trop mélodramatique pour cerains personnages, et d'ailleurs, il n'y a presque pas de fin.
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Thomas Bonyard, lycéen, se rendait à son oral du bac de français sur sa mob. Mais son chemin a croisé celui de Max Dodman, convoyeur de fonds à l'éthique douteuse. Alors Max a tiré et Thomas a perdu un oeil, une oreille et a vu sa jeune existence partir en vrille. Depuis des années, Thomas nourrit un ressentiment solide à l'endroit de Max. Il va retrouver sa piste et venir sur son territoire : le garage Paradis, perdu au milieu des causses. Il découvre là que le bonhomme n'a guère changé, hurlant plutôt que parlant, humiliant à tour de bras ceux qui l'entourent, toujours en quête d'un coup facile et lucratif. L'arrivée de Thomas provoque une spirale d'événements qui vont bouleverser ce paradis.

« Chez Paradis » est un excellent roman noir écrit par la plume incisive de Sébastien Gendron. L'auteur aime ses personnages et ils le lui rendent bien. Car la galerie qu'il décrit est un florilège de sacrés barges, à commencer par Max Dodman qui se pulvérise une cervelle déjà désordonnée à coup de Captagon. Denis, son apprenti, joue le bouc-émissaire sans démériter. La femme du boss est bien carabinée aussi, avec son embonpoint qui ne passe pas inaperçu et ses fantasmes sexuels canins. Et puis, à l'arrière du garage, Max abrite, dans ses préfabriqués, un petit business du sexe qui lui rapporte. Sauf que l'arrivée de Thomas va faire voler en éclat ce bel équilibre.

Avec Gendron, tout est à l'avenant : les âmes sont sales, noires et ordurières ; l'environnement aride, hostile et inhospitalier. Il dépeint tout ce petit monde avec une plume incisive, un humour caustique qui décape les mots et les phrases de la poussière qui les ternissait. L'action est racontée de manière cinématographique, le lecteur se représentant les scènes sans peine. Les dialogues sont à couteaux tirés, les portraits au vitriol et dans l'envers des humiliations quotidiennes se tapit l'attente, sournoise, de la vengeance.

Elle viendra, sûrement de l'ouest tant redouté par Max, sous une forme inattendue et particulièrement musclée. Un roman noir, brutal, sans concession, dans lequel on attend de savoir ce qu'il adviendra de ces trajectoires qui se frôlent, se heurtent et s'embrasent. Noir et brillant !
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Juin 1988 des convoyeurs de fonds sont braqués sur la route ; ça tire dans tous les sens, il y a des morts, des blessés, dont le jeune Thomas qui prend une balle dans l'oeil et quelques années de prison. Une trentaine d'années plus tard, Thomas retrouve par hasard Max, le convoyeur qui l'a grièvement blessé et décide de le suivre à moto. Thomas découvre où vit et travaille Max, qui est devenu un garagiste méprisable et méprisant envers sa femme, son apprenti, son chien et bien d'autres encore. Max c'est une espèce de raclure de bidet et Thomas, pour se venger bien comme il faut, veut en apprendre plus sur la vie et les agissements de Max : ces chambres qu'il loue à des producteurs de films porno, ses manigances avec le maire, la maltraitance envers son apprenti... Mine de rien, il se passe pas mal de choses dans ce bled paumé, dans ce garage pourri nommé Chez Paradis. Et nous, on vit ce moment, cette rencontre entre Thomas et Max, ce feu d'artifices qui sent la graisse, la bière tiède, les fluides corporels et l'haleine de tabac à rouler. C'est un roman noir au langage fleuri (sans sentir bon la rose) qui dépote, si bien que si d'aventure Quentin Tarantino et Robert Rodriguez voulaient un scénario de film français qui leur convienne, ils pourraient indubitablement choisir ce roman, qui a d'ailleurs déjà un pré-générique, un générique et un post-générique !
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critiques presse (2)
Culturebox
16 août 2022
On a l'impression que ça l'amuse beaucoup de nous proposer cette galerie de personnages vraiment abjects, où l'humanité n'est pas vraiment à son avantage sous sa plume.
Lire la critique sur le site : Culturebox
SudOuestPresse
09 juin 2022
La vengeance est un plat qui se mange froid. Dopé à la testostérone, le dernier polar de Sébastien Gendron fait son cinéma
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Dans les années 80, c’est la mode de l’épaulette. Femme, homme, caissière, Grace Jones ou convoyeur, tout le monde a la silhouette d’un cédez-le-passage.
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Raccroche et suit des yeux le type qui sort de sa voiture. Il doit avoir le même âge que Max, mais vu de Max, il fait plus vieux. Avec son bob sur la tête, son short, son tee-shirt à bretelles, son physique d’Anglais ou de Belge, du blanc de poulet greffé sur des piques à brochettes. […]
L’Anglais ou le Belge ressort de sa voiture et traverse en direction de la boutique. Il a une démarche bizarre, un truc saccadé comme s’il avait des rotules cubiques qui lui font sursauter les jambes chaque fois qu’il pose le pied par terre.
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De quoi aurait-il peur, après tout ? Il sait bien qu’un jour ou l’autre, à mâcher de la viande comme il le fait à la moindre étincelle, il tombera sur un jeune et ça sera le laminoir. Des fois, quand il se donne la peine d’y penser, Max Dodman se dit qu’il attend ça depuis sa naissance. Une mort la gueule en sang, à vomir des bouts de chair dans un caniveau, l’intérieur des joues tranché par les brisures de dents, poumons perforés par les côtes, genoux cassés, pleurant l’humeur des globes oculaires éclatés, les organes à l’état de baudruches fendues, septicémie express, même pas le temps de siffler une dernière fois. Juste une ultime crispation de la mécanique, comme un moteur qui serre.
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Stelio attendit un moment que la poussière se disperse après que la voiture eut disparu, il pivota sur ses talons et s’essuya le front du dos de la main et resta là, planté avec comme la résolution arrimée au corps de ne pas se laisser déraciner avant la fin des siècles, le silence qui sourdait du sol l’escaladant inexorablement sous l’écorce.
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Max Dodman ne sait pas qu'une moto le colle depuis qu'il a quitté le quai de la métropole en laissant derrière lui un automobiliste à terre. Un type à qui il venait de régler son compte à coups de poing, de coude, de genou, pour le finir aux pieds, comme ça gratuit, en plein visage. Parce qu'on ne lambine pas devant la Mercedes E250 turbodiesel de Max Dodman et, surtout, on ne met pas un coup de freins au moment où Max Dodman essaie de vous faire l'intérieur. Donc bim-bam-boum – comme dit fréquemment ce connard de Rovez quand il raconte ses souvenirs mythos de l'époque où il était soi-disant adjudant-chef à la DBLE, quartier Montclar, Djibouti.
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Tout va bien pour Connor Digby. Sujet britannique, auteur de romans jeunesse à succès, il vient de retrouver l'amour en la personne de Marceline, une femme tout à fait à sa mesure et, pour ainsi dire, tombée du ciel.
Seulement voilà, le village français dans lequel il est installé depuis une demi-douzaine d'années se met brusquement à le détester. Il faut dire que la population locale, franchement raciste et réactionnaire, n'a que cet étranger à se mettre sous les crocs.
Un vent épique se lève enfin sur ce petit coin de France, et Connor et Marceline sont bien décidés à en profiter pour rejouer la guerre de Cent Ans.
Comme toujours chez Sébastien Gendron, la vision féroce des dérives outrancières de nos sociétés passe par les situations les plus absurdes.
Plus d'informations sur le livre : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/La-Noire/Chevreuil
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