AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Selma Lagerlöf (349)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La légende de Gösta Berling

Mon édition n'est pas celle proposée par la base de Babelio, de 370 pages, mais l'édition Nilsson de 255 pages, datant de 1929, d'une reliure de bon aloi trouvée dans un vide grenier non loin de chez moi.

Comme il s'agit de Selma Lagerlöf, j'ai acheté ce vieux livre sans hésiter.

Evidemment, je ne connais pas le suédois, par conséquent, je suis conduit à dire toute mon admiration pour le traducteur André Bellessort qui propose une très belle adaptation de ce recueil de contes et légendes du Vermland et des alentours, racontés par S. L.

Beaucoup de poésie, d'émotion, de légèreté, de drames, du beau style, dans cet ensemble de textes qui mettent en scène un Gösta Berling, pasteur défroqué, devenu parasite parmi d'autres parasites que l'on nomme les Cavaliers.

Mais il est un parasite qui émeut sans le faire exprès le coeur des jeunes femmes de bonne famille, qui fait des farces, qui amuse la galerie. Cependant, parfois, il crée des drames sans l'avoir réellement voulu, puis, mort de honte, cherche à expier ses fautes.

Comme il apporte la joie, qu'il sait se montrer généreux, qu'il est capable de sacrifice et d'héroïsme, tout le monde ou presque l'aime. D'ailleurs il finira par épouser la comtesse Elisabeth et refusera les richesses que la Commandante, qui lui a pardonné ses frasques, voulait lui léguer sur son lit de mort.

Il restera pauvre avec sa comtesse d'épouse, mais prendra, semble-t-il, le chemin du bonheur, de la maturité et trouvera surtout le sens de la responsabilité que sa femme, la comtesse Elisabeth, lui fera entrer dans le crâne à l'occasion d'une diatribe mémorable...

J'ai aimé tous ces récits qui s'enchaînent sur des situations différentes, des histoires autonomes les unes par rapports aux autres, avec les mêmes personnages ou presque et empreintes d'ironie, de légèreté, de morale aussi. Une grande Selma Lagerlöf

Encore un très beau livre de cette écrivaine au prix Nobel non usurpé.



Pat.

Commenter  J’apprécie          30
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

🌊Citation: « Le père et la mère se seraient rendus à l’église satisfaits et joueux, s’ils n’avaient pas eu à penser à leur fils. Il était lent et paresseux, refusait de travailler à l’école, il était méchant avec les animaux comme avec les étrésillonnions humains. »🧋



Quelle histoire magnifique, dans ce livre on découvre Nils Hilgerson, un garçon paresseux bon à rien qui adore embêter les animaux de sa ferme.



Un jour alors que ses parents partent à l'église et le laisse avec une bible ouverte à lire, il s'endort. À son réveil il voit un lutin qui joue sur le coffre de sa mère, évidemment en bon larron il prend un filet et capture le lutin, lorsque celui-ci lui demande de le libérer il refuse. C'est ainsi qu'il se trouve lui-même transformé en lutin.



Il cherche de l'aide auprès des animaux de la ferme, mais aucun n'accepte de l'aider. Après tout il était méchant avec lui quand il était humain.



Jusqu'au moment où une troupe d'oie sauvage qui viennent se reposer un instant auprès des oies captives de la ferme de Nils. Alors qu'un jars décide de suivre les oies sauvages dans leur migration, Nils s'accroche à lui dans l'espoir d'éviter la fuite de ce dernier. C'est ainsi qu'il se retrouve à voyager, pour une longue migration vers la Laponie, à dos d'oie. L'oie s'appelle Martin et il se nouera un lien d'amitié puissant entre Nils et Martin.



C'est un livre absolument magnifique, le voyage fait littéralement rêver on découvre quelques régions de Suède et comment l'homme s'installe même dans les contrées les plus inhospitalières. On découvre quelques légendes et on a la joie de voir Nils qui s’améliore.



Effectivement fini l'enfant paresseux et méchant avec les autres, il apprendra à ne pas trahir ses amis, à les défendre et à les sauver.



Nils rentrera-t-il chez lui ? À quelle condition redeviendra-t-il humain ? 🎏

Commenter  J’apprécie          30
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

« Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » roman écrit par l’auteure suédoise Selma Lagerlöf a pour origine une commande de l’Association nationale des enseignants afin qu’en lisant les aventures du jeune Nils, les petits Suédois, l’école publique, apprennent à mieux connaître leur géographie ainsi que les contes et coutumes des régions composant la Suède. Selma Lagerlöf parcourra le pays pour l’observer, le comprendre et récolter toutes anecdotes locales ou contes pour utiliser cette matière dans son récit.



Le premier tome est paru en 1906 et le second l’année suivante.



Nils Holgersson est un jeune garçon qui ne pense qu’à dormir, manger, faire des bêtises – ce n’est pas anormal non plus, il faut bien que jeunesse se passe – jouer et surtout concocter de méchants tours. Il peut être un tantinet cruel avec les animaux, qu’il aime persécuter, de la ferme de ses parents, en Scanie, les oies en font souvent les frais.



Un dimanche, notre Nils fait des pieds et des mains pour éviter d’accompagner ses parents au temple. Alors qu’il lit les passages de la Bible imposés par son père, il pique un peu du nez et rencontre un tomte, celui qui vit dans leur maison. Il le raille, il se rengorge et finit par être puni de sa méchanceté en se retrouvant rétréci à la taille d’un tomte et pouvant parler avec les animaux. Nils est paniqué, apeuré et surtout désespéré, il ne lui reste qu’une seule échappatoire : quitter la ferme pour éviter à ses parents la honte d’avoir un fils transformé en lutin. Au même moment, le jeune jars Martin entend le vol des oies sauvages Akka de Kebnekaise et leurs moqueries ironiques. Il décide de leur prouver qu’une oie domestique est capable de voler et veut les rejoindre. Nils, en partance pour un ailleurs loin de sa famille, tente de le retenir ce à quoi il échoue et s’envole avec lui.



Commence alors pour Nils et Martin un voyage fantastique à travers la Suède pour rejoindre les régions polaires où elles nichent.



Chaque région sera décrite par chacune de ses particularités naturelles, paysagères, économiques, géologiques, agrémentée par le récit de contes et légendes qui lui sont spécifiques. Le récit aurait pu être fastidieux à lire s’il n’y avait pas eu une quête cachée : la rédemption de Nils et la levée de la malédiction du tomte.



Peu à peu Nils met de côté le méchant garnement qu’il peut être pour apprendre, sous la houlette bienveillante et énergique d’Akka, la vieille oie sage et avisée, à comprendre les beautés de la nature ou la joie de contribuer au bien d’autrui en étant solidaire et bon.



Avec ses amies les oies sauvages, Nils déjouera les plans de leur ennemi juré qu’est Smirre le renard, tellement entêté et obnubilé par la vengeance qu’il les poursuit sans cesse. On assiste à un « Roman de renart » à l’envers : le leurré de l’histoire est à chaque fois Smirre.



Nils croise et recroise la route de deux jeunes enfants, un frère, Mats et une sœur, Asa, qui avaient gardé les oies avec lui l’été précédent, qu’il a tourmentés. Ces derniers ont dû partir sur les chemins pour gagner leur vie suite au décès de leur mère et de leurs frères et sœurs. Ils veulent retrouver leur père qui a fui devant le chagrin de la perte d’une partie de sa famille. Selma Lagerlöf en profite pour édifier ses jeunes lecteurs en expliquant les ravages de la tuberculose quand la population est sous-alimentée, vit dans la misère et ne sait pas qu’il faut laver et désinfecter la maison et les vêtements. A plusieurs reprises, l’auteure fera allusion à la pauvreté généralisée du pays au XIXè siècle due aux famines et provoquant un exode massif suédois en Amérique.



Nils, au fil des rencontres et des épreuves, tisse des liens d’amitié avec Martin le jars qu’il malmenait et méprisait, Nils s’améliore et laisse s’exprimer la bonté qu’il a au fond de lui. Chaque bonne action le rapproche de la rédemption et fait de lui un être humain meilleur et tolérant : chaque être vivant a droit à son espace de liberté et de tranquillité pour grandir et se reproduire, les animaux qu’ils soient à poils ou à plumes, qu’ils aient deux ou quatre pattes, qu’ils volent, courent ou rampent, font partie d’un tout et sont essentiels au cycle de la vie, comme les plantes, et les hommes doivent accepter de partager le monde avec eux.







J’ai lu avec bonheur ce classique de la littérature jeunesse dont je n’avais lu que quelques épisodes. J’ai trouvé lumineuse la relation, imagée certes mais tellement ludique et pédagogique, de la création géologique du parcours d’un fleuve de sa source à son embouchure, là où il rejoint la mer. Le chapitre est magnifique tant par la justesse de l’explication que par la poésie de l’écriture, la splendeur des images mentales créées par le style de l’auteure. On est au cœur du processus géologique, on suit le filet d’eau qui grossit et enfle au point de bousculer les chaos rocheux afin de poursuivre son cheminement. On sait que le temps se compte en millions d’années par le rythme de la narration.



Autre moment fort du roman, moment d’humour et d’émotion : la rencontre de Nils, le tomte, et de Selma revenant sur les lieux de son enfance… ou comment extérioriser les difficultés rencontrées au cours de l’écriture du roman et indiquer au lecteur sagace quelle astuce littéraire lui permettra de rendre possible le récit : son héros sera réduit à la taille d’un tomte et pourra ainsi voyager sur le dos d’une oie.







L’écriture porte joyeusement le roman, les descriptions sont loin d’être ennuyeuses, elles apportent des couleurs, du relief comme dans un immense tableau paysager peint avec une délicatesse énergique.



Nils agace au début et peu à peu on s’attache à lui, on veut qu’il réussisse à vaincre la malédiction et à rentrer chez lui, en Scanie.







« Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » est un voyage initiatique dans lequel la pédagogie se glisse sans heurt grâce à la plume poétique et délicate de l’auteure, conteuse hors pair aménageant les rythmes du récit pour ne pas lasser son lecteur. Cinq cent pages de bonheur.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

Wow un conte pour les adultes. j ai bien aimé ce voyage a travers la Suede vue de haut...Ce petit garcon qui est méchant se transforme en lutinet voila qu a dos d un gros jars blanc il voyagera a travers la Suede... IL Apprendra la bonté car en vivant avec les oies blanches on lui transmet beaucoup de valeurs et comment aider son prochain... Son voyage ne sera pas de tout repose car il doit éviter un renard qui veut lui faire la peau...C est mon deuxieme bouquin de cette auteur.. C est doux et léger ce qui est tres bien en ces temps...
Commenter  J’apprécie          30
Le banni

Ma rencontre avec Selma Lagerlöf est récente : le Merveilleux voyage de Nils Olgerson, traduit en français, dans son intégralité par Marc de Gouvenain et Lena Grumbach pour Acte Sud en 1996. Récit magnifique ainsi que je l'ai souligné à ce forum.

Nos deux traducteurs ont poursuivi en traduisant en 1999 cet autre roman de Selma L. le Banni. Un grand roman offert aux amoureux français de belle littérature, un beau cadeau dont il faut savoir gré aux traducteurs naturellement effacés derrière l'auteure.



Venons-en au roman de Selma, le Banni. Il s'agit d'une histoire construite à la manière d'un conte et en même temps d'une allégorie de l'Amour faisant face à un pharisianisme luthérien en ce début du XXème en Suède. Bref ! Une dénonciation de l'hypocrisie, voire de la bêtise religieuse. Je vais donc vous raconter ce que j'ai retenu de cette belle narration. Il s'agit de raconter, non pas de résumer.



Quatre destins vont se croiser et se heurter, celui de Sven, injustement maudit ; celui du pasteur Edvard fils d'une lignée maudite et qui précipite Sven dans la plus grande des souffrances dans la négation de sa qualité de pasteur ; celui de Sigrun, la parfaite jeune fille heureuse dans sa famille et qui épousera pour son malheur ledit pasteur ; celui de Lotta, l'amie de Sigrun dont elle s'éloignera, malgré elle.



Sven, enfant, est "offert" par ses parents à une famille anglaise aisée afin de lui assurer un avenir et une éducation que leur pauvreté sur leur petite île de pêcheurs perdue de Grimon ne peut lui assurer. Les vieux parents s'en souviennent et la mère se demande ce qu'est devenu leur fils tout en l'espérant beau, riche et en bonne santé.



Le père, un taiseux, quant à lui, sait des choses ; il sait qu'un drame s'est produit lors d'une expédition dans le grand nord. L'expédition disparue a été retrouvée après de longs mois de recherche.

Le retour triomphal des survivants, en Angleterre, s'est vite mué en cauchemar et en rejet de dégoût par la population quand il a été connu que les rescapés ont survécu en consommant le cadavre d'un des leurs.

Le jeune scientifique Sven était de l'expédition ; il a été renvoyé sans ménagement à ses parents biologiques. Annonce faite par le pasteur au père en lui assurant avec force démonstration compassionnelle qu'il apportera son aide à Sven et à ses parents dans la délicate situation qui est désormais la leur. Seule, la mère, tout à son bonheur d'avoir retrouvé son fils, refuse catégoriquement de croire que celui-ci a consommé de la chair humaine. Elle est bien la seule, car même son époux donne créance à cette histoire, bien qu'il accueille Sven comme un père aimant.



Tout bascule le jour où Sven se rend à l'église pour écouter la messe et prier. On se serait attendu à un accueil bienveillant du pasteur. Pourtant, celui-ci dénonce à la vindicte des fidèles la présence en son église de celui qui s'est rendu coupable d'un acte aussi répugnant. Cet adjectif revient souvent dans la narration – répugnant, pour signifier la violation du caractère sacré du mort, et qui rend le péché de Sven plus condamnable que n'importe lequel des crimes les plus odieux commis chaque jour dans le pays.

Le pasteur n'a pas pu surmonter le dégoût que lui inspirait la présence de Sven dans la maison de Dieu, malgré la conscience que son comportement était bien éloigné de l'amour de Dieu.



A partir de ce jour Sven se réfugie dans l'humilité comme un vieux chien pourchassé par un maître violent trouve refuge dans sa niche avec le regard le plus triste, le plus pathétique, le plus soumis qui soit.

Sven, auprès de ses parents se fait tout petit, pourtant sa mère l'aime indéfectiblement. Tout le pays sait ce que l'on reproche à son fils, tous ceux qui l'approchent le jugent et le condamnent ; les actes de grande bonté qu'il accomplira et qui en étonneront plus d'un, n'y feront rien – il bâtira seul une belle école que les enfants refuseront de fréquenter à cause du péché du bâtisseur. Il accomplira des miracles avec des pêcheurs habitués à commettre toute sorte de crimes et dont l'ordinaire s'améliorera grâce au travail de Sven, il aidera à démasquer un criminel en s'enfermant avec lui dans sa cellule.

Mais quand il demandera la main de la fille du criminel comme il s'y était engagé sur le vouloir de celui-ci, afin que celle-là ait un avenir meilleur que sa condition de pauvresse et de fille des rues lui refusait, elle n'acceptera pas, reprochant à Sven son crime, supérieur à celui de son père qui pourtant a assassiné deux pauvres vieillards pour les dépouiller. La bonté de Sven devient légendaire, reconnue par tous, mais cela ne suffira jamais. Alors, comme je l'ai dit plus haut il entre dans sa prison d'humilité et laisse accrocher à ses lèvres un petit sourire, déprimant de résignation dans la société des hommes qu'il fuit de plus en plus.



Sigrun est une jeune fille d'une grande beauté et comblée par le Ciel de toute sorte de vertus. Elle épouse le pasteur Edvard, quitte sa famille et sa région aimées pour suivre son époux non moins aimé. Très vite Sigrun s'ennuie ; l'autorité de son mari qui lui laisse assez peu de liberté, lui pèse. La mélancolie gagne, jusqu'au jour où elle croise Sven sur la côte ; elle adore la mer, Sven lui fait connaître la mer ; la voilà de nouveau heureuse. Moment de bonheur pris à l'insu de l'époux jaloux.

Sven est aux anges en son for intérieur, car au dehors il est toujours le garçon doux, modeste, respectueux, jusqu'à l'agacement, que l'on connaît désormais. Sigrun, dans le feu de la conversation, assise au milieu de la barque manoeuvrée par Sven , parle de ce Sven dont la déshonorante réputation est parvenue jusqu'à ses oreilles ; elle lui apprend que l'école qu'il a construite vient de brûler et y voit une bonne chose.

Le changement d'attitude de Sven le révèle à ses yeux ; elle comprend que ses paroles s'adressent à Sven assis en face d'elle et qui se dépêche de la ramener à terre. “Pardonnez-moi – dit-elle. Je ne savais pas que c'était vous”. “Elle se pencha en avant et du bout des lèvres effleura son front...” “Je veux que vous compreniez que je ne ressens pas pour vous, ce que ressentent tous les autres, dit-elle.”



Sigrun continuera de souffrir la jalousie tyranique du pasteur et sa misère conjugale ne cessera de croître. Et ce, d'autant plus, que le mari a déménagé et est venu se réfugier dans un presbytère pauvre, perdu dans un pays pauvre et caillouteux. Et pour quelle raison ? Afin d'avoir pour lui seul sa femme et lui éviter tout contact étranger suspect. Voilà qui la révolte ! Car elle ne se sent coupable de rien, d'aucun écart.



Lotta est une pauvre fille du même pays que Sigrun et qui, à l'occasion d'un voyage en train, raconte de sa voix criarde à qui veut l'écouter ses visions et sa mission divine. Elle pourrait passer pour cinglée, mais enfin, dans le train on l'écoute ou on l'entend avec une certaine bienveillance ou indifférence. Elle ne raconte pas seulement ses visions, mais sa vie de malheurs et ses incessants problèmes de santé.

Quand le train est presque vidé de ses voyageurs, il en reste un qui continue de l'écouter, avec attention, l'encourageant à parler lorsqu'elle semble hésiter. Alors, elle entreprend de lui raconter son enfance, l'amour qu'elle portait à Sigrun si belle, si inaccessible et qui, pourtant, a daigné poser son regard sur elle et devenir son amie. Rien ne l'a rendue plus heureuse.

Puis Sigrun s'est mariée. Elle la sent malheureuse et elle va à la rencontre de son amie qui a besoin d'elle. Car elle a connu de grands malheurs, a perdu son unique enfant et elle est actuellement en grande détresse. Et puis il y a toujours cette vision d'une ferme au portail délabré qu'elle est seule à voir et qui n'annonce rien de bon. Cette ferme, un visiteur, chez ses parents, l'avait aperçue, comme elle. Il raconte qu'elle avait appartenu aux ancêtres du pasteur Edvard dont la famille semble poursuivie par une malédiction en raison d'un crime ancestral.



Le lien entre les ancêtres du pasteur et le mariage de ce dernier avec Sigrun a bouleversé le voyageur qui quitte brutalement Lotta sans se retourner... C'est Sven, malheureux des malheurs de Sigrun qu'il aime secrètement.



Lotta retrouvera Sigrun ; effusion de celle-ci et Lotta comprend combien elle souffre. Lotta est acceptée par Edvard, loge dans une petite annexe du presbytère et aide son amie. La pauvreté du presbytère conduit le pasteur à accueillir un hôte plutôt âgé et qui discrètement courtise Sigrun. Un geste anodin de celui-ci en direction de Sigrun provoque la fureur jalouse du pasteur. L'hôte s'enfuit comprenant que sa vie est en jeu ; la poursuite s'arrête de façon brutale car Edvard se casse la jambe ; le voilà immobilisé dans sa chambre. Sigrun n'en peut mais, elle se réfugie auprès de Lotta, déterminée à fuir le domicile conjugal bien que son amie tente de l'en dissuader.



Un jour une femme marginale frappe à leur porte, elle est fiévreuse et très agitée. Porteuse de la variole, elle mourra dans le lit de Sigrun qui y voit la main de Dieu. En effet, elle cherchait désespérément comment quitter son mari sans scandale. Elle l'a trouvé. La morte au visage ravagé prendra son identité. Elle s'enfuit ainsi du presbytère, imposant à Lotta sa complicité, en compagnie du compagnon de la femme décédée. En cours de route le compagnon lui apprendra que la femme n'était pas sa femme, mais celle du banni, Sven, qui l'a épousée malgré son extrême laideur. Elle l'aurait quitté pour suivre le guide au motif qu'elle avait la certitude que Sven ne l'aimait pas.



Le voyage est long, mais à la fin ils parviennent à une ferme bien aménagée qui comporte un bâtiment destiné à recueillir de pauvres chemineaux.

Le lieu est propre et vide à ce moment. Sigrun prend une chambre et son guide une autre. En se reposant, elle rêve de son départ pour l'Amérique afin de devenir infirmière sur les champs de bataille ; la première guerre mondiale bat son plein et elle veut apporter son aide à ceux qui souffrent ; cela a toujours été son ambition.



La ferme en question, est celle de la vision de Lotta, celle des ancêtres du pasteur, appartient à Sven qui en a fait l'acquisition à la fois pour y loger ses vieux parents, mais aussi pour ses actions charitables en faveur des pauvres.



Sigrun l'apprend pour sa plus grande surprise. Elle espère partir assez vite, mais accepte de se reposer un peu, déclarant à Sven qu'elle a les moyens de son voyage en Amérique. Quand, au petit matin, elle vérifie que son argent est toujours à sa place dans son sac, elle découvre avec horreur que le guide le lui a volé et a disparu dès l'aube. Elle s'est souvenue de lui avoir dit qu'elle possédait sur elle cet argent.

Rêves envolés, désespoir, mais il y a Sven tellement humain et tellement désintéressé qui lui propose de rester à sa guise avec la garantie de ne jamais être dérangée. Voilà comment Sigrun retrouve le banni devenu tel par son époux.



Le pasteur qui croit sa femme morte de la variole est inconsolable. Ce qu'a pu constater sa belle-mère en visite chez son gendre. Celui-ci reconnaît amèrement avoir été incapable de rendre Sigrun heureuse. Et pourtant, la belle-mère en entrant dans la chambre d'Edvard, constate combien son gendre aime sa fille, simplement au soin quasi fétichiste qu'il porte aux objets familiers ayant appartenu à Sigrun, à l'état psychologique ainsi qu'aux déclarations de son gendre.



Durant ce temps Sigrun demeure chez Sven et ses parents. Elle a contacté la variole, a été soignée et a été guérie. Un jour, elle adresse à Lotta une lettre lui demandant de prévenir son époux qu'il vienne la chercher. Elle demande pardon à Edvard. Lotta accomplit sa mission non sans avoir reproché au pasteur ce qu'elle a sur le coeur et lui avoir raconté sa vision de la ferme où avaient vécu les ancêtres d'Edvard et la malédiction qui poursuit les descendants, la croyance selon laquelle cette malédiction pourrait s'effacer si un membre de la descendance se faisait pasteur et épousait l'innocence en la personne de Sigrun. Stupeur d'Edvard ! Dans ce chapitre, comme toujours, Selma L. qui connaît parfaitement les contes de son pays, en utilise un qu'elle met dans la bouche de Lotta, comme une parabole. En effet, Lotta reproche au pasteur de lui avoir effacé un oeil comme l'a fait un géant à une sage-femme qui avait découvert son secret. On retrouve ce même conte dans le livre de Pierre Dubois, mais cette fois-ci, il ne s'agit pas de géant, mais d'un personnage appartenant "au petit peuple".



Le pasteur fait téléphoner à sa femme qu'il ira à sa rencontre le lendemain. En réalité, il se met en route sans attendre et se dirige droit vers cette ferme qu'il connaît, et qui comporte un portail étrangement délabré exactement comme dans les visions de Lotta.

Le pasteur, arrivé donc la veille, procède à des approches prudentes et, comme un voyeur, se dissimule du mieux qu'il peut afin d'épier Sven et Sigrun en pleine conversation sur la terrasse.

Sigrun annonce à Sven son départ sans appel, Sven comprend cela, d'ailleurs Sigrun lui rappelle que c'est lui qui l'a incitée à retourner vers son foyer, parce que cela lui semblait juste. Sigrun lui révèle qu'elle connaît l'amour qu'il lui porte ainsi que sa souffrance ; et elle lui parle des changements que son séjour sous le toit de Sven a opérés en elle. Elle sait désormais ce qu'est l'amour véritable, celui qui se manifeste jusqu'au sacrifice. La femme laide de Sven en est le modèle parfait. Elle est venue mourir chez Sigrun pour signifier à Sven l'insondable profondeur de l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Sigrun sera toujours reconnaissante à Sven de le lui avoir enseigné et elle espère que son foyer retrouvé suivra le modèle que lui a montré Sven. Elle est résolue à tout raconter à son mari qui comprendra, estime-t-elle.



Ce chapitre, merveilleux, est un véritable hymne à l'amour. Et quand survient le silence, Sigrun lui demande à nouveau de réciter ce poème qu'elle aime tant et qui parle d'une Sigrun passionnément aimée du poète. Sigrun est bouleversée par tant de respect et d'amour, elle est persuadée qu'il n'a pas commis l'acte qui en a fait un banni et, dans un murmure que son mari dissimulé perçoit nettement, elle se déclare à elle même qu'elle aime Sven et qu'elle ne pourra jamais le lui dire. Magnifique instant du roman.



De toute façon, persuadé d'avoir perdu Sigrun, Sven s'éloigne. Edvard est tenté de commettre un crime. Mais cette fois, il résiste, il procède à son examen de conscience – c'est lui qui a fait de Sven un banni, c'est lui qui a fait fuir Sigrun. Avec la plus grande discrétion, il pose sur la table les deux alliances qu'il avait sur lui, la sienne et celle que Sigrun avait passée au doigt de la morte et il s'en va, mettant fin ainsi à la malédiction, car il s'est incliné devant l'amour, s'est racheté en quelque sorte de son manque d'amour originel et du crime ancestral.



Sigrun est bouleversée en retrouvant les alliances ; elle sait que son époux est passé et qu'il a accepté que Sven et elle s'aiment. Quelques jours plus tard Edvard lui fait parvenir les documents du divorce.



L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais tant de choses doivent encore être remises à leur place ; le conte de Selma n'a pas encore livré sa morale.



Plus tard, Sven décide de s'embarquer sur un bateau de pêche pour aider des pêcheurs ; avant cela, il passe chez son petit frère, désespéré, devenu presque fou, et qui lui demande pardon pour avoir adopté l'attitude commune de rejet à son égard. P'tit Joël, c'est son nom, est agité, ne trouve pas le sommeil depuis des mois ! Pourquoi ? A cause des cadavres de soldats qu'il a vu flotter à la surface de la mer, du navire sur lequel il travaillait. Des soldats tués lors de la bataille navale du Jutland et dont les yeux morts étaient un festin pour les mouettes. Il prend alors conscience que ce qu'il avait reproché à son frère n'est absolument rien à côté de ce que l'on fait aux vivants durant cette guerre. Une femme, de même, lui demande pardon, car son mari est désormais estropié pour avoir voulu désamorcer une mine. Ce qu'ils font aux vivants ne peut-être comparé à la bonté de Sven ! Oui, tous ceux qu'il rencontre, viennent le saluer et lui demander pardon. Y compris cette jeune femme, fille de l'assassin qui lui avait dit des mots méprisants en repoussant sa demande de mariage : “Quelle importance ça pouvait avoir, ce que vous aviez pu faire à un mort ? Quand il y en a qui ont fait que tous les ouvriers des carrières du Bohuslän ont perdu leur travail et sont entrain de crever de faim avec femme et enfants. Ceux-là, ils pèchent contre les vivants, et c'est bien pire.”



Sur le bateau de pêche où il a embarqué, tout le monde est de mauvaise humeur. Sven constate qu'il n'en est pas la cause. Depuis quelque temps les pêcheurs remontent dans leur filet des soldats morts en même temps que les poissons. Lorsque, ce jour-là, le capitaine ordonnent de les rejeter à la mer, Sven s'y oppose ; le capitaine, hésitant s'incline devant la détermination de Sven. Ces cadavres sont ramenés à terre afin d'être dignement enterrés.



Dans le petit cimetière où les sépultures sont prêtes à être accordées aux soldats, la mère de Sven observe, sans doute non sans fierté, en soutenant son humble fils qui ne demanderait qu'à être ailleurs : “tu dois bien te rendre compte que les gens te regardent d'une tout autre manière qu'autrefois.”

“La guerre, ses atrocités, les multiples malheurs qui frappaient la population des pêcheurs avaient fait que les gens considéraient avec plus d'indulgence Sven Elversson et son "crime". On remarquait aujourd'hui plus qu'autrefois ses efforts pour aider et reconstruire.”

“Finalement, cet homme est bon - disait-on. Il essaie de venir en aide à ceux qui sont en difficulté. Après tout, le plus important reste de prendre soin des vivants.” Cet acte a libéré Sven plus encore que la contrition de ses concitoyens et il repensait à l'avance à l'homme nouveau qui allait retrouver Sigrun.

Son ennemie d'autrefois, devenu son ami, le pasteur Edvard, après la cérémonie d'inhumation s'est lancé dans un discours sur la guerre immonde qui fait tant de mal aux vivants ; un discours vibrant sur l'acte de courage et de bonté de Sven que la population rassemblée reconnaissait sans réserve et puis, coup de théâtre !



Un des soldats morts avait dans sa poche une lettre dans laquelle il relatait le drame de l'expédition du pôle nord et affirmait, pour soulager sa conscience, que Sven était innocent de ce dont on l'accusait ! Sven, submergé par l'émotion s'effondre. Ce sont les bras fraternels du pasteur qui le maintiendront encore en vie pour un peu de temps.



Si Lotta Heldman a livré publiquement au cimetière, une dernière fois sa vision accusatrice des pêchés des hommes à la manière des prophètes anciens, l'histoire ne s'arrête pas là. En effet, un an après, voilà que Sigrun en deuil débarque chez son ex-mari ? Non son époux, car la procédure de divorce n'a pas suivi son cours ! L'état de santé de Sven, depuis son effondrement au cimetière justifiait d'autres priorités.

Son mari n'a pu faire autrement que de la laisser vivre à sa guise dans la petite pièce mansardée du presbytère qu'elle a choisie. Jusqu'à ce qu'un jour, elle pénètre dans la chambre de son mari, avec la proposition de reprendre l'oeuvre de Sven à la demande des parents de ce dernier qui avait reçu l'héritage de son père adoptif. Quand, pour calmer l'hésitation de son mari, elle lui prend la main...
Commenter  J’apprécie          33
L'anneau des Löwensköld, tome 1 : L'Anneau ..

Embarquons pour la Suède dans ce premier tome de la trilogie de " L'anneau des Löwensköld " où récit rural et fantastique ce mélange.

Nous suivons pendant plusieurs décennies l'histoire de l'anneau offert au Général Löwensköld par le roi Charles XII qui au delà de la mort fera tout pour rester en possession de son précieux bijoux. Maudissant, hantant les êtres lui ayant dérobés son bien ou tout simplement ceux qui par hasard en sont devenus possesseur ... Et qu'importe que ce soit de la famille !! Ce qui est à Bengt Löwensköld demeurera à jamais à Bengt Löwensköld !
Commenter  J’apprécie          30
Le livre de Noël

Ce recueil est composé de huit contes tirés de différentes œuvres de l'auteure du "Merveilleux voyage de Nils Holgersson" et parfois repris différemment, datant de la première moitié du XXe siècle.



Malgré son titre, ils ne portent pas tous sur le thème de Noël, mais ils n'en sont pas moins assez féériques, alternant fantastique et humour. Plusieurs nous parlent d'animaux, par exemple du rouge-gorge (où l'on apprend l'origine de la couleur rouge de sa gorge…) et tous sont charmants et dépaysants, situés dans les terres scandinaves, réelles ou imaginaires.



Les adultes comme les enfants prendront plaisir à lire les histoires de cette jolie petite édition cartonnée avec des illustrations d'époque (sans forcément de rapport avec les histoires cela dit…) de l'illustrateur suédois Carl Larsson.

Commenter  J’apprécie          30
Le violon du fou

Merveilleuse légende dans laquelle la vie, la mort se côtoient si intimement que nous nous laissons dériver sur le Styx. Vers quelle rive allons nous débarquer ?

Emporté par un style vif et plaisant, nous rêvons plein de vie malgré les morts, les folies, les agressions climatiques et devenons Dalécarlien malgré nous.
Commenter  J’apprécie          30
Le livre de Noël



J’ai vu « Le livre de Noël » sur le profil Instagram de @queen_gladys_. Merci à elle pour la découverte :). Dans ce recueil composé de huit nouvelles écrites par Selma Lagerlöf (1858-1940), nous sommes charmés par l’écriture chaleureuse de la femme de lettres suédoise. Le lecteur savoure la magie des fêtes de fin d’année qui, est sublimée par les magnifiques illustrations hivernales de Carl Larsson. Mais, à mes yeux, ce qui a rendu cette oeuvre remarquable, c’est la touche de fantastique contenue dans certains récits. Les croyances chrétiennes se mêlent aux croyances païennes pour nous donner un idée assez précise de ce que signifie avoir l’esprit de noël, en Suéde. Comptez sur moi, pour me procurer au plus vite son oeuvre la plus connue : « Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède ». Je termine ce billet de blog, en saluant le talent de cette dame qui, fait beaucoup pour son pays et qui a été la première femme à recevoir le Prix Nobel de littérature, en 1909.
Commenter  J’apprécie          30
L'anneau des Löwensköld, tome 1 : L'Anneau ..

C'est un conte comme on en écrivait il y a longtemps, donc assez lent, poli, subtilement ficelé et qui se déguste tranquillement. Est-ce passionnant? Non. Est-ce endormant? Non plus. Il y a juste assez de fantastique dans cette histoire de fantôme revanchard pour pimenter ce récit qui s”attarde bien plus aux comportements humains; cupidité naïveté, peurs irraisonnées etc. Le tout bien écrit, avec style et délicatesse. À l'occasion cela délasse et fait changement!
Commenter  J’apprécie          31
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson (i..

Un classique.



Certains jeunes lecteurs ne connaissent peut-être pas encore le légendaire voyage de Nils Holgersson de l'auteure suédoise Selma Lagerlöf.



Il est amusant de constater que souvent du métier d'instituteur à celui d'auteur pour enfants, il n'y a qu'un pas, encore aujourd'hui.



Nous pourrions vous en citer un bon nombre qui, en plus de vouloir instruire des pleines pleines, eurent envie aussi de leur apporter un peu d'imaginaire.



Selma Lagerlöf a choisi de mettre en scène un sale garnement pour son histoire, laissant supposer que tout n'est pas écrit et qu'il est toujours possible dans faire de bons garçons pour l'avenir.



Son Nils Holgersson vit dans une ferme et passe son temps à chahuter les bêtes, en particulier le jars Martin.



Cela ressemble presque à un conte d'apprentissage car en devenant un héros aux travers de multiples épreuves, Nils apprendra aussi l'empathie et gagnera l'amitié de ceux qu'il a martyrisé.



Un jour, Nils fera la farce de trop, jouant avec un lutin comme on titille un lézard trouvé sous une pierre, le secouant par la queue, pardon...plutôt par les jambes.



Le lutin aura la rancune féroce et ça sera le retour de karma pour Nils qui sera maudit, condamné à resté à la taille vulnérable du lutin, peut-être pour la vie.



C'est en effet le retour de bâton avec les animaux de la ferme auxquels il devra échapper.



Arrivera un autre souci majeur, l'arrivée de l'hiver et notre Nils ne survivra pas seul au froid qui laisse sans abri et sans vivres.



C'est donc pour cette raison que Nils, nouveau poids mort du jars Martin, devra accompagner les oies de la ferme, non pas vers des contrées aux températures plus clémentes, mais vers la Laponie.



Le début de nombreuses aventures où Nils recroisera le chemin du lutin.



Nils aura t-il changé?







L'auteure Kochka, qui sera à l'initiative de cette nouvelle adaptation, usera de raccourcis pour raconter la version du roman de Lagerlöf passée une version plus proche de l'album d'images pour un plus jeune public. Cela restera néanmoins un roman illustré même si les chapitres ne font que deux pages.



Les illustrations travaillées au découpage laser d'Olivier Latyk apporteront un supplément de magie.



Nous sommes touchés par le personnage du jars domestique Martin qui fait l'expérience d'une liberté toute inédite et volera comme il n'a jamais volé.



Nils trouvera dans les bonnes actions un exutoire et aussi une façon de se racheter auprès de tous les animaux.



Mais de nombreux dangers le guette à hauteur de sa petite taille, notamment les assauts de Smirre, un renard très tenace qui voudra maintes fois en découdre avec lui.







Nils Holgersson donnera le goût du voyage, laissant choir des plumes à Karlsö, Gotland, des îles suédoises, sur le continent lui-même aussi, et bien entendu en Laponie.



Les noms de lieu ne seront pas toujours faciles à intégrer tellement il y en a, il faudra passer outre ou bien au contraire s'en amuser, sur le mode d'une lecture relais du soir, et pointer d'une épingle sur une carte au mur chaque étape, cela peut être amusant.



Un titre qui peut être lu en lecture à voix haute ou individuellement.



Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Le violon du fou

Cette fois ci c'est un compte philosophique écrit en 1899 par une grande auteure suédoise qui a obtenu le prix Nobel de littérature en 1909.



Gunnar Hede est étudiant dans une petite ville de Suède, Uppsala en Dalécarlie. Plutôt que d'étudier, il joue du violon à en oublier le monde qui l'entoure. Un de ses amis, pour tenter de sauver ses études, le lui confisque et l'enferme dans sa chambre avec ses cours. Mais en entendant un gitan dehors, celui ci s'échappe par la fenêtre et lui emprunte son violon pour en jouer dans la rue. C'est une véritable révélation sur le pouvoir "d'arracher les gens à eux même".



Malheureusement pour éviter la faillite à sa famille, il se fait colporteur et ménestrel. Parcourant villes et campagnes, il perds peu à peu la raison jusqu'au jour où il rencontre dans une tombe, Ingrid, "la morte en apparence".



Ce livre est d'une poésie, d'une beauté et d'une puissance rare. On y découvre la capacité du violon à panser les blessures de l'âme. La bonté, la méchanceté, les sentiments les plus profonds de l'âme humaine tourbillonnent dans une valse terrible et magnifique en même temps. Une ode à la folie, au courage et à l'amour qui m'a profondément touchée.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
Commenter  J’apprécie          30
Le livre de Noël

Depuis que j'ai lu un peu par hasard L'empereur du Portugal de cette auteure, que j'ai adoré, je souhaitais ardemment découvrir ce recueil de contes de Noël. J'espérais y retrouver la magie et l'émotion qui m'avait tant touchée et je me disais que cela irait parfaitement avec l'esprit de Noël.



J'ai été à moitié satisfaite. C'est la première nouvelle que j'ai préférée : une petite fille ouvre ses cadeaux, de multiples accessoires pour la couture... en craignant la déception de ne pas recevoir son traditionnel livre de Noël. Toute l'ambiance de Noël est concentrée dans cette jolie nouvelle, qui plaira particulièrement à n’importe quel lecteur qui a déjà attendu patiemment Noël pour recevoir un roman…



Les autres contes m'ont moins plus, sans être inintéressants : une scène avec Jésus et Judas enfants, une histoire racontée à une fillette bien orgueilleuse, un voleur qui se repentit... Je les ai lus sans m’ennuyer spécialement, mais sans non plus tourner les pages avec passion.



Ce recueil est très court. Je ne le conseillerai pas pour découvrir Selma Lagerlöf (accessoirement, Prix Nobel de littérature), mais il peut être chouette à lire pendant les fêtes !

Commenter  J’apprécie          30
L'empereur du Portugal

"Jan Andersson de Skrolycka ne se lassa jamais, même dans sa vieillesse, de parler du jour où naquit la petite fille."



Et l'affaire de ce livre est l'amour qui unit Jan à sa fille Claire-Belle. Le jour de cette fameuse naissance, Jan prend conscience que jusque là, son coeur n'avait jamais battu pour quiconque, et il apprend ce que cela veut dire. Il comprend tout ce qui lui avait manqué jusque là. Ils seront inséparables tous les deux, jusqu'au jour ou Claire doit partir pour gagner l'argent nécessaire pour que ses parents puissent garder leur maison. Et d'étranges et désagréables rumeurs parviennent, et Claire ne donne plus de signe de vie, sauf en envoyant l'argent nécessaire. Jan ne supporte plus le monde tel qu'il est, et s'en invente un autre, dans lequel il est l'empereur du Portugal, et attend le retour de son impératrice. Celle-ci reviendra un jour, et l'histoire trouvera son dénouement.



Une très jolie histoire, très sensible, très lyrique, très émouvante. Selma Lagerlöf parle de petites gens, qui souffrent, qui peinent à gagner leur vie, mais qui essayent de garder leur dignité et de préserver leurs sentiments. En dehors de Jan, son épouse et sa fille, toute une série de personnages sont décrits et présentés, avec leurs histoires, leurs joies et leurs peines, les jours de bonheur et de tristesse. Il y a un côté conte parfois, les trolls n'ont pas complètement disparus, tout au moins dans la mémoire des gens, le destin existe, d'autant plus que Jan a par moments le don de la prophétie. On quitte ce petit monde à regret, tellement il est attachant.
Commenter  J’apprécie          30
Le livre de Noël

Quelques contes qui se lisent rapidement, mais qui pourtant ne me laisseront pas un souvenir impérissable.



Il m'a manqué un petit quelque chose. Je retiens une tonalité plutôt triste. Et ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de garder en tête pour une lecture autour de Noël.
Commenter  J’apprécie          30
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson (i..

J’ai beaucoup aimé ce livre et le petit Nils mais aussi la philosophie qui émane des pages. Tout au long de son voyage, l’enfant apprend le...

https://bookyboop.wordpress.com/2015/11/23/le-merveilleux-voyage-de-nils-holgerson-selma-lagerlo%CC%88f/
Lien : https://bookyboop.wordpress...
Commenter  J’apprécie          30
Le cocher

Un conte de noël pour grandes personnes ou presque .....



Une légende qui veut que le premier qui meurt la nuit de la Saint Sylvestre devienne le cocher de la mort jusqu'à ce qu'n(e) autre le remplace ....



Une jeune femme de l'armée du Salut qui se meurt , un ivrogne violent que la tuberculose emporte ... des témoignages qui se croisent pour nous raconter un récit édifiant où l'on nous parle du bien et du mal , de l'amour , de la rédemption ....



Bien sûr , il faut croire aux fantômes , mais j'ai trouvé ce court texte charmant car plein d'espoir malgré la noirceur de ses personnages , avec un petit côté suranné qui ne gâche rien
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          31
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

C'est planant et la Suède un merveilleux pays .
Commenter  J’apprécie          30
Le cocher

L’auteure reprend une légende qui dit que celui qui meurt le dernier aux douze coups de minuit le soir de la saint Sylvestre prendra la place du cocher, serviteur de la Mort, qui à l’aide d’une vielle charrette s’empare des défunts.



C’est le cas de Holm, horrible personnage dont le plaisir dans la vie et de faire du mal aux autres en particulier sa femme et ses enfants.



J’ai eu un peu de mal avec le début et puis la légende du cocher est arrivée et je me suis laissée happer par l’histoire et l’écriture de Selma Lagerlöf un peu désuète mais charmante.



L’ambiance est froide, spectrale et noire mais elle nous emporte là bas dans ce pays froid.



C’est de rédemption et d’amour dont on parle ici et la légende du cocher, bien qu’effrayante n’est qu’un prétexte pour faire entendre ce message : « puisse mon âme arriver à maturité avant qu’elle ne soit moissonnée ».



J’ai bien aimé ce petit livre qui se lit très vite même s’il a un peu vieilli (il date de 1912).
Lien : http://memelessorciereslisen..
Commenter  J’apprécie          30
La légende de Gösta Berling

Pasteur révoqué pour inconduite, Gösta Berling est aussi un personnage qui va très loin dans l'abjection, puisqu'il pousse à la mise au ban et jette dans la misère sa bienfaitrice, puissante maîtresse de forges de ce pays enneigé, où les longues nuits se passent dans une forme de terreur supportée grâce à l'ivresse. Ce personnage légendaire étreint un large public, bien au-delà de la Suède, par la force de ses passions , par le caractère démesuré de ses actions, son côté jusqu'au- boutiste et ses échecs répétés, sa lucidité qu'il essaie de tuer dans ses excès sans y parvenir. Il rejoint le groupe des héros à la fois cérébraux et romantiques: la trinité Lucien , Fabrice et Julien, et naturellement Solal. De beaux personnages féminins jalonnent la route de ce mercenaire de la vie et des sentiments, tour à tour chef de bande, maître de forge, mendiant et gueux, jouisseur, amoureux, et éternel insatisfait. L'écriture, exaltée comme son personnage, donne à cette légende, ou saga, la dimension d'une homélie, l'aspect intemporel du chant d'un barde, la force lyrique d'un opéra . Un des livres fulgurants, qui comptent le plus pour moi.
Commenter  J’apprécie          32




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Selma Lagerlöf (1963)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-35491: littérature - Nils Holgersson

Quelle créature miniaturise le jeune Nils?

Un tomte
Un farfadet
Un elfe
Un kobold

14 questions
69 lecteurs ont répondu
Thème : Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma LagerlöfCréer un quiz sur cet auteur

{* *}