AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Serge Bramly (114)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Arrête, arrête

Il est des moments où la vie nous frappe de plein fouet…



Vincent vient de purger 16 ans d’incarcération pour banditisme et voilà que sa peine arrive à son terme ou presque. Sa dernière année, il est libéré sous conditionnelle avec un bracelet électronique. Mais voilà, Vincent ne tolère pas, ne tolère plus. Ces derniers mois sont les mois de trop. Il brise son bracelet et part en cavale à quelques mois de sa libération.



«Il n’avait pas envie de l’existence qui l’attendait, il la vomissait de tout son corps, de toute son âme.»



La police le traque, l’étau se resserre et c’est dans ce tumulte que Vincent va rencontrer, dans un club échangiste, une femme troublante et touchante.

Il est fou me direz vous ? J’ai pensé la même chose… Pourquoi ? Cette question m’a hanté de la première à la dernière page où tout prend son sens… On se dit « Putain, j’aurai fait exactement la même chose ! »

Le frère de Vincent, honorable médecin, nous raconte l’histoire de ce frère ainé qu’il aime, qu’il admire et qui l’a porté durant ses longues années d’études. Il relate leur histoire entre passé et présent et essaye de comprendre ce qui a poussé ce frère, qui a profité de son enfermement pour découvrir et aimer la poésie, à faire ce geste déraisonnable et incompréhensible, si près du but.



«Pourquoi vous fallut-il tarir mes espérances,

Ne pas me laisser homme avec mes ignorances ?

Ne finirai-je pas ? Où voulez-vous encor que je porte mes pas ?

Je vivrai donc toujours puissant et solitaire ?

Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre.»



Serge Bramly nous livre un roman très intimiste. C’est dans un grand désarroi que j’ai tourné la dernière page les yeux brouillés par les larmes. Une histoire captivante ou l’on a qu’une envie, offrir les ailes de la liberté à Vincent. Une plume magnifique avec de belles références poétiques. Une cavale que je ne suis pas prête d’oublier, un Vincent maître de la situation, un frère narrateur tout en retenue, une femme généreuse en amour et un dernier chapitre bouleversant, «Tigre», à couper le souffle. Tu avais raison Vincent les fraises valaient vraiment le coup ! Ce livre reste une belle rencontre avec un auteur. Une centaine de pages d’émotion qui bouscule et une fin philosophique qui nous appelle à la clémence et à l’amour des hommes.



Il est des moments ou l’évidence s’impose …



Arrête, arrête… Oh non, surtout ne t’arrête pas !




Lien : http://marque-pages-buvard-p..
Commenter  J’apprécie          4510
Le premier principe - Le second principe

Si le roman de Serge Bramly ne m'a pas emballé totalement, force est de lui reconnaître un sacré sens du récit, un écrivain quoi. On pense forcément aux maitres du roman d'espionnage. Il faut dire que le début est absolument époustouflant (l'instant d'après : l'accident d'une Mercedes avec à son bord une princesse dans un tunnel sous un célèbre pont parisien). Chacun reconnaitra, mettra un nom dernières les personnages de son récit. Marchands d'arme, agents secrets, paparazzi, secrets d'état, magouilles, autant de thèmes déployés tout au long du récit. Pourtant le roman s’essouffle par instant, devient ennuyeux (pour moi en tout cas), avant de repartir vers les hauteurs. Une montagne russe qui me laisse forcément un souvenir partagé. Mais par les sujets abordés, l'écriture de Serge Bramly et le talent de narrateur, ce roman est à découvrir.
Commenter  J’apprécie          390
Léonard de Vinci

Voilà, je crois qu'avec cette biographie-ci, j'ai enfin fait le tour de l'immense Vinci. Et pourtant...il reste tant de mystères.

Comme le dit Bramly, l'auteur de cette imposant ouvrage, "chaque être humain constitue une énigme qui se complique en général avec le temps. Sur Lénard, alchimiste infini du clair-obscur, a fortiori, comment espérer prononcer jamais le dernier mot ?"



L'essentiel des propos de Serge Bramly repose sur l'ouvrage de Vasari

( peintre lui-même) intitulé Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes ré-édité en 1568 et qui peut être considéré comme la bible des historiens de l'art.

Bramly, en tout cas, y fait souvent référence. Il y confronte d'autres points de vue, d'autres découvertes et donne son propre ressenti sans jamais l'imposer. C'est un véritable travail d'historien, orfèvre de la vie d'un homme qui fut exceptionnel. Mais attention, exceptionnel ne veut en aucun cas dire "parfait" . Léonard de Vinci, comme tout homme (?), avait ses zones d'ombre, ses défauts et n'était certainement pas homme exemplaire et vertueux.

Il était à la fois un homme de son temps, de cette Renaissance italienne où faste et prospérité côtoyaient la misère du peuple, où réjouissances et cruauté s'alliaient. Mais il était également un homme très en avance sur son temps. Homme aux multiples talents, Léonard de Vinci n'en finit pas de nous charmer...
Commenter  J’apprécie          350
Orchidée fixe

Serge Bramly, en fin stratège, nous fera lanterner pendant un bon tiers du livre en nous faisant passer... et repasser, la silhouette de Duchamp devant les yeux, comme on agite un chiffon rouge, distillant les informations au compte-gouttes. Mais alors me direz-vous, que raconte l’auteur pendant tout ce temps où il nous fait languir ?

Il nous raconte en contre-champ le contexte historique, dans lequel évoluait l’artiste pendant ses trois semaines de transit forcées au Maroc, dans l’attente du bateau qui le mènera en Amérique... nous plaçant ainsi malicieusement dans la même position d’attente. Ah ! le farceur !

D’ailleurs n’y tenant plus, on va moissonner ailleurs, sur internet les renseignements qui tardent tant à venir, pour s’apercevoir en souriant que la narratrice du livre a eu la même démarche que nous. Car l’oeuvre de Duchamp «ne se laisse entrevoir que dans sa fréquentation, il faut la «contempler d’un oeil, de près, durant beaucoup plus d’une heure» pour déblayer le terrain et permettre à l’auteur de positionner sur l’échiquier les pièces qui vont nous entraîner dans un jeu de mise en abîme, aux multiples combinaisons.

Et quand on fait cette trouvaille : que l’un des personnages, historien d’art, s’appelle Tobie Vidal, que l’anagramme de Tobie = boite, et qu’associée à Vidal cela donne la boite vide, nous comprenons que l’auteur nous convie à entrer dans le jeu. Egratignant au passage la nombreuse littérature parfois discutable au sujet de l’artiste car «Personne ne vient à bout de Duchamp, parce que Duchamp c’est le silence et le vide, le vertige de l’infra-mince, l’absence et le gouffre. Il va vous obnubiler, ça deviendra votre idée fixe, votre névrose».

Pour ceux qui auraient la crainte de ne voir en ce livre qu’un «casse-tête», ce qu’il est au bon sens du terme pour les esprits espiègles et joueurs, des boites, il y en aura beaucoup d’autres à ouvrir et elles sont loin d’être vides, comme la boite à souvenirs de l’auteur dans laquelle est contenue toute sa tendresse.

J’ai pris un immense plaisir à lire ce livre. J’ai appris beaucoup de choses et pas seulement celles que j’étais venues chercher. Mais la plus grande réussite de l’auteur est de nous inciter à découvrir sans complexe l’oeuvre d’un artiste qui a influencé et révolutionné les pratiques artistiques en faisant basculer l’art moderne vers l’art contemporain.

«L’art, et surtout l’art contemporain n’est pas dans ce que l’on voit, la toile accrochée au mur, l’objet trônant sur son socle. Il n’est pas purement rétinien. Il doit aussi intéresser la matière grise, notre appétit de compréhension. Le plaisir ne vient qu’en partie des couleurs et des formes. Duchamp disait: l’art est d’abord dans la lacune.»

Serge Bramly aura la générosité à la fin du livre de nous donner les clés de l’Eden, mais pas toutes, à nous de trouver celle du Paradis. «Il estimait en avoir assez dit pour que nous complétions sa pensée à notre guise, quitte à ce que nous la déformions ou nous en écartions, avec toutes les boursouflures, tous les enrichissements et les appauvrissements que cela suppose, c’est tout à fait dans son esprit.»
Commenter  J’apprécie          340
Léonard de Vinci

"Léonard entre dans notre siècle caparaçonné d'une gloire incomparable-mais multiple et confuse" affirme Serge Bramly (romancier, essayiste, dont La danse du loup a obtenu le prix des Libraires 1983) dans sa biographie Léonard de Vinci.

Né au XV° siècle à Vinci près de Florence, rien ne prédestinait ce fils de notaire illégitime à devenir le génie multiforme (peintre,sculpteur,ingénieur,inventeur,philosophe,mathématicien) qu'il fut. A moins que justement, son statut de bâtard, séparé très jeune d'une mère aimante (dixit Freud) et son apprentissage chez un maître (Verrochio) et "père spirituel", n'aient stimulé sa précocité.

C'est d'une manière très scientifique, que l'auteur mène son enquête, s'appuyant sur les notes transcrites par Léonard de Vinci dans ses carnets, les recherches d'historiens, l'oeuvre abondante de ce "touche-à-tout, pour essayer de démêler la part d'ombre et de lumière de cet artiste-philosophe.

L'auteur dresse un beau portrait d'homme aux dons multiples: générosité,intelligence hors normes,beauté,grâce,puissance,éloquence,rigueur,imagination,sens de l'observation,intransigeance,énergie,hyperactivité...

Mais, à côté de l'admiration éprouvée pour ce "bricoleur de génie" (ayant inventé un système dépilatoire et par ailleurs un "char d'assaut en forme de soucoupe volante), Serge Bramly veut comprendre "la sanguine de Turin", cet autoportrait ambigu. En essayant de rester neutre, il nous relate son côté énigmatique,son besoin d'admiration,sa sexualité complexe (obsession du pénis évidente sur certains dessins et accusations de sodomie ayant entrainé un proces), les critiques de Michel Ange faites à son encontre...Mais devant un tel sur-homme, jalousie et calomnies devaient aller bon train!

Cette biographie (très fouillée,illustrée de photos, émaillées de citations de Léonard de Vinci) est très intéressante pour son fond historique aux remous multiples (dangers de la guerre,accords avec Venise,fléau de la peste...)et pour sa trame artistique puisque les thèmes religieux et l'académisme étaient encore de rigueur.

Je me suis replongée avec plaisir dans ce Léonard de Vinci, acheté il y a bien des années,après la visite du château d'Amboise (qui comprend un musée où l'on peut découvrir maquettes et croquis d'invention)où il a séjourné.
Commenter  J’apprécie          280
Arrête, arrête

Petit livre de 117 pages , j'aime beaucoup la couverture et le titre qui m'a fait pensé tout d'abord à cette chanson de Patricia Carli

"Arrête, arrête,

Ne me touche pas

Je t'en supplie

Ai pitié de moi.

Je ne peux plus, plus supporter

Avec une autre te partager."



Cette chanson est d'ailleurs citée dans le livre à la page 108 et y joue un petit rôle.

(chanson d'amour dont se souviendront les plus de 50 ou même plutôt 60 ans).



J'ai donc pensé à une histoire d'amour.



Pas vraiment, il faut bien le dire mais Vincent, coupe le bracelet électronique qu'il avait à la cheville pour s'évader.



On parcourt avec lui ses errances dans Paris, ses rencontres dans un club échangistes et finalement on finit par comprendre pourquoi.



Pourquoi ? Au bout de seize ans d'incarcération et ayant quasi terminé de purger sa peine, il se faisait la malle.



C'est bien écrit, c'est parsemé de citations poétiques de Mallarmé, Verlaine, Baudelaire ....



Parabole des tigres et du fraisier sauvage en toute fin, attribuée au bouddha Sakyamuni.



Les fraisiers sont délicieux au bord du gouffre.



Commenter  J’apprécie          222
Pour Sensi

Peu après la publication de son dernier roman, le narrateur est quitté par sa maîtresse. Incapable de s’atteler vraiment au roman suivant il se sent aspiré par un grand vide…



Cette panne d'écriture se double, pour le narrateur, d'une liaison amoureuse adultère qui se termine, elle aussi sans qu'il l'accepte, et arrive à la dépasser.



Plus largement qu'un roman d'amour, "Pour Sensi" est ainsi surtout une habile et profonde réflexion sur la vie, sur l'écriture ( belles références sur des grands écrivains majeurs comme Jean Giono que Bramly semble aimer particulièrement ), réflexion sur l'écriture, l'amour, l'échec relationnel, le sens à trouver pour armer la vie d'un futur digne d'être vécu. et aussi sur ce fameux phénomène de dépossession qu'un écrivain ressent quand sort un livre et que le public s'en empare un peu la dépression post natale qu'une jeune femme qui vient d'accoucher peut ressentir.



On avait encore jamais eu la chance de lire du Serge Bramly: on a été frappé par sa sensibilité et son écriture sensuelle tendre, avec ce beau roman, qui parle d’amour et d’écriture et la plume de Bramly, riche, et vive permet au lecteur de s'y prendre facilement au jeu d'une autofiction qui ne porte pas son nom et qui transcende le matériau d'origine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          220
Le Réseau Melchior

Serge Bramly est un écrivain étonnant, passant d’un sujet à l’autre. Ce réseau Melchior montre qu’il aurait très bien pu faire aussi un superbe auteur de thriller. L’auteur de Le Premier principe, le second principe, mène superbement son intrigue, croisant terrorisme, corruption, entre Bretagne et potentats africains, avec quelques belles scènes de scènes d’action. Et le tout tient la route. Bramly était visiblement bien renseigné sur la DGSE et cela se sent. L’auteur offre le personnage principal une femme, Nadia. Un livre qui a été oublié aujourd’hui, mais qui reste tout à fait lisible.

Commenter  J’apprécie          210
Léonard de Vinci

Très bonne biographie de Léonard de Vinci, datant de 1988 pour la première version, remaniée ici pour coller aux nouvelles recherches, ce livre est bien écrit et accessible à tous.

Et pour peu que vous vous intéressiez à Léonard de Vinci, son génie dans divers domaines, et le contexte politique, historique et artistique qui l'a vu émerger, vous aimerez ce livre.



En cette année 2019 où on fête les 500 ans de sa mort, avec diverses expositions et parutions (dont celle de @Costantino D'Orazio, @De Vinci secret, excellente), ce livre retrouve tout son interêt : très bien documenté, parfaitement vulgarisé, et illustré dans le texte (hélas pas dans ma version numérique), cette biographie semble s'appuyer sur des sources actuelles loin du sensationnel ou du mystérieux qui entoure Léonard de Vinci.

Reste que les notes hors texte sont importantes et très (trop) nombreuses, ce qui nuit à la fluidité si on veut s'y référer.



Malgré ce petit bémol sans doute inévitable lors d'une actualisation des connaissances, ce livre qui se lit presque comme un roman est passionnant et demeure une référence sur le fantastique artiste touche-à-tout que fut Léonard de Vinci.

C'est l'année où le lire !



Merci aux Editions J.C.Lattès et à NetGalley pour la lecture de cette excellente biographie.

Commenter  J’apprécie          201
Pour Sensi

Pour Sensi de Serge Bramly est un ouvrage de la rentrée littéraire 2018 découvert grâce à net galley et les éditions J.-C. Lattès.

Je l'ai terminé il y a quelques temps et j'ai attendu pour écrire ma chronique car je ne sais pas trop quoi en dire !

Pour Sensi c'est un roman très personnel, en partie autobiographique. Serge Bramly voit se terminer simultanément deux aventures, l’une amoureuse, l’autre littéraire, quand ce roman commence.

Rivka, la jeune femme avec qui il a entretenu une liaison adultère durant dix-neuf mois, vient de le quitter.

Quant à son grand roman sur la conjuration de Catilina, la rédaction en est au point mort.

Il semble alors à l’auteur qu’il ne sera plus jamais capable ni d’aimer ni d’écrire : devant lui, le monde se referme.

Cette sensation de vide l’oblige à tourner pour la première fois son regard vers l’arrière et à arpenter le dédale de causes et d’effets qu’est sa vie, dans l’espoir de comprendre.

Pour Sensi est comme je le disais plus haut un ouvrage très personnel, il y a de bonnes réflexions sur l'écriture notamment mais aussi sur la vie, l'amour, les échecs..

Il y a de très bonnes choses dans ce livre toutefois je dois avouer que je n'ai pas été passionnée plus que ça par ma lecture.

C'est intéressant, mais pas forcément à mon goût, ça arrive.

Du coup je ne mets que deux étoiles et demie.
Commenter  J’apprécie          190
Pour Sensi

Le roman de l’écrivain mélancolique



Avec «Pour Sensi», Serge Bramly nous livre sans doute son roman le plus personnel en nous contant le vide existentiel de l’écrivain qui voit sa maîtresse le quitter, en même temps que sa dernière œuvre.



On a beaucoup glosé sur le rapport de l’écrivain à son œuvre. Depuis le fameux «Madame Bovary c’est moi» de Flaubert jusqu’à l’autofiction, le roman aura été beaucoup ausculté, analysé, expliqué. Mais jamais peut être le rapport de l’auteur à son œuvre n’aura été si joliment mis en abîme que dans ce roman jubilatoire – pour le lecteur bien davantage que pour le narrateur – qui parcourt les chemins tortueux de l’inspiration littéraire.

Nous voilà prévenus dès les premières lignes, le livre que nous sommes en train de lire est une «possibilité de roman» parmi d’autres : «Six débuts possibles. Des phrases sortent d’entre les autres, et je pourrais commencer ainsi: Nous marchions en direction de la place de la République lorsque Rivka m’a annoncé qu’elle mettait fin à notre liaison. Elle ne voulait plus continuer comme ça.»

Cela faisait pourtant dix-neuf mois qu’il entretenait une liaison avec l’épouse du frère de sa copine et que leurs rendez-vous clandestins semblaient les satisfaire autant que les réjouir. C’est du moins l’avis de l’auteur qui ne comprend pas cette soudaine rupture. «C’est un début. J’ignore si c’est le bon. Parce qu’il faudrait préciser alors, et cela m’entraînerait dans une autre direction, impliquant un tout autre commencement, que j’étais d’ores et déjà déprimé, très, avant que Rivka m’annonce sa volonté de rompre.»

Car comme on parle du «Baby blues», il existe pour le romancier une sorte de «Parution blues» quand le livre trouve le chemin des librairies et qu’il échappe à son auteur. En combinant le vide amoureux avec le vide de l’écriture, Serge Bramly a trouvé une manière élégante de dire son désarroi, son incompréhension face à cette double trahison. Son livre, tout comme Rivka, lui échappe : « J’entre en jachère, en hibernation tel le loir dont la neige ensevelit le territoire. Entretenus par des bourrasques de pensées désagréables, torpeur et désarroi vont durer de trois à six mois, je le sais; quelquefois davantage: le temps qu’un nouveau livre se mette en place, qu’il m’échauffe, m’emplisse, gonfle la baudruche de mon esprit et m’occupe en entier. »

Il y aurait bien ce projet de livre sur les Allobroges, ce peuple des guerriers gaulois établis sur ce qui deviendra plus tard la Savoie et pour lequel il s’est déjà bien documenté, mais en attendant de trouver le bon angle d’attaque, l’inspiration créatrice qui lancera la rédaction de l’ouvrage, il aimerait bien que Rivka revienne.

Et c’est là que Serge Bramly est grand. Il utilise toutes les ficelles du romancier pour emberlificoter son lecteur, le roman dans le roman, le retour en arrière dans une biographie qui, depuis sa Tunisie natale jusqu’aux tournées de promotion de ses précédents ouvrages, va tenter de comprendre l’origine de ses pannes. Il va même convoquer un sorcier mexicain pour sortir de son mal-être. Avant de nous révéler qui est cette Sensi du titre et qu’il pourrait bien être ce «figurant fictif d’une fiction» qui nous a enchanté tout en nous menant en bateau. Du grand art !


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          192
Arrête, arrête

Vincent. 16 ans d’incarcération pour meurtre. Liberté conditionnelle accordée lors de sa dernière année. Un prisonnier modèle qui s’est réfugié dans la littérature et la poésie lors de ces quinze années d’enfermement. Un bracelet électronique au pied qu’il s’empresse de couper. Pourquoi ? Vincent est-il devenu fou ? Quelle raison l’a poussé à un tel geste.



Vincent arrive sur Paris, les Champs-Elysées. Il pleut, il s’abrite. Il observe la pluie qui tombe comme si cela faisait des années qu’il n’avait pas perçu ce bruissement et cette odeur. 15 ans en fait qu’il n’a pas du ressentir les gouttes tomber sur son visage. Il observe et aperçoit cette passante qui s’abrite également dans un hall d’immeuble.



Vincent rentre dans un club échangiste, le genre d’endroit très « select » communément appelé boite à partouze. Et là, un regard le trouble ; celui de cette inconnue aperçue sous la pluie quelques heures plus tôt.



Vincent n’est pas à son aise dans cet endroit. Qu’est-il venu y faire ? La débauche sexuelle s’exhibe ouvertement. Quinze années d’abstinence totale, hormis la masturbation solitaire du prisonnier dans sa cellule. A se demander si son sexe est encore capable de se redresser, même avec les avances à peine voilées de cette inconnue.



Vincent, où vas-tu ? Que veux-tu ? La quête sera courte, à peine une centaine de pages. Mais au milieu d’un monde dépravé sexuellement, la poésie demeure en cet être que je perçois comme fragile et humain. Un condensé d’émotion signé Serge Bramly, auteur que je découvre ici.



« Arrête, arrête », Oh non, Vincent, surtout ne t’arrête pas !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          180
Pour Sensi

Pour Sensi Serge Bramly J.C Lattès 29/08/2018.

C'est avec ce roman que je découvre Serge Bramly. Bien sur le nom ne m'était pas inconnu mais je n'avais jamais franchi le pas . C'est chose faite. La surprise est au rendez-vous!

Le narrateur, l'auteur sans aucun doute, nous narre deux déchirures vécues il y a quelques années. La première survient à chaque parution de livre. Il a amené son livre à bon port, l'accouchement a eu lieu et le voilà en plein marasme. Cette dépression aussi douloureuse soit elle il en a l'habitude et sait que dès que les mots seront prêts à être à nouveau déposés sur la feuille blanche il ira mieux. La seconde est bien plus douloureuse et il ne l'avait pas vu ou voulu voir arriver. Rivka l'a quitté. Le "ce n'est pas ma vie" qu'elle lui a asséné en bas de la rue du Faubourg du temple tourne en boucle ....

Serge Bramly confie au lecteur que nous sommes les émois , les bonheurs, les désarrois de l'homme , de l'écrivain , de l'enfant qu'il fut et qu'il reste. Il est touchant et désarmant. Il n'en reste pas moins que sa prose m'a semblé par moment difficile d'abord. Il est et reste un grand intellectuel au vocabulaire riche et touffu ...

Un grand merci aux Editions J.C Lattès via NetGalley pour ce partage #PourSensi #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          160
Le premier principe - Le second principe

Quel joli titre pour décourager un lecteur hésitant ! Et la couverture (photo en noir et blanc de l’auteur) itou. Serge Bramly y sourit, de toutes ses dents, comme s’il était ravi de nous jouer un bon tour. A quoi joue-t-il avec ses deux premiers principes de la Thermodynamique ? A faire croire au lecteur de passage que ce livre est trop fort pour lui, trop cérébral, trop germanopratin ? A-t-il un peu honte d’avoir « commis » un thriller ou pire de flirter avec le roman d’espionnage ?

Oui, c’est vrai, ce n’est pas ce que vous croyez. C’est un « page turner » formidablement bien écrit (on a envie de relever une citation toutes les deux pages) avec un sujet brûlant et un suspens qui tient jusqu’à la dernière page. Les jurés de l’Interallié de 2008 ne s’y étaient pas trompés.

Il déroule cinq destins qui s’entrecroisent tragiquement sur fond de Mitterrandie triomphante puis finissante. Ca commence par un mariage princier en 1981 qui se terminera mal contre un des piliers du tunnel du pont de l’Alma ; ça se poursuit par le suicide d’un ex-premier ministre au bord d’un étang en Normandie et ça se pimente avec un paparazzo, son officier traitant des services secrets et un marchand d’armes. Ces cinq personnages se sont croisés à de nombreuses reprises, des liens se sont créés, puis trois d’entre eux sont morts tragiquement et les deux autres ont pris la poudre d’escampette. Pourquoi ? Y a-t-il d’autres vérités que les vérités officielles ?

Les pages consacrées aux « coups tordus » des photographes de presse, de la faune politique, de celle des services secrets et des trafiquants d’armes sont brillantes. Il serait dommage de ne pas découvrir le compte-rendu d’une Garden Party de 14 juillet à l’Elysée, les exactions dont sont capables certains roitelets africains et leurs complices européens ou orientaux, les pratiques routinières des services secrets tant on s’y croirait, souvent étonnés, parfois effarés, toujours scotchés. « Tout est vrai. Rien n’est vrai. C’est un roman », prend-il la peine de préciser en préambule. On peut comprendre qu’il ait pris soin de s’éviter bien des tracas car, vous l’avez compris, la matière de son roman est explosive.

Quand il écrit, parlant de cet ex-premier ministre suicidé que les membres de son parti surnommait l’Enflure ou le Bœuf (Matignon lui ayant donné la grosse tête) et qu’il glisse, au détour d’une phrase, que le Sphinx de l’Elysée avait installé ce Bœuf qu’il méprisait « puisqu’il s’agit d’administrer des veaux », on se doute bien qu’il ne s’agit pas uniquement de pure invention littéraire.

On y découvre également (Serge Bramly est un érudit) ce qu’il appelle le théorème Lincoln-Kennedy qui s’appuie sur le nombre anormal de corrélations qui existent entre l’assassinat d’Abraham Lincoln et celui de JF. Kennedy. C’est ahurissant, je vous laisse le découvrir.

Bref, un formidable roman, des personnages romanesques en diable, une plume magnifique. Enthousiasmant !

Commenter  J’apprécie          152
La danse du loup

« Pour un Carnaval, ça allait être un drôle de Carnaval, un Carnaval comme Florence n’en avait encore jamais connu. »

Serge Bramly nous emmène quelques heures à Florence, la ville musée, symbole de la Renaissance, et porte-drapeau du Quattrocento italien triomphant.

On y arrive en février 1497, quarante ans après l’invention de l’imprimerie et quatre ans après la découverte de l’Amérique. C’est la semaine du Carnaval, un carnaval très particulier car en 1497, les Médicis ayant été chassés, la ville est devenue, sous la conduite du moine Savonarole, une dictature théocratique avec toutes les réjouissances qu’un tel gouvernement peut apporter : par exemple, transformer les chérubins en inquisiteurs, y compris avec leurs parents :

« On célébrait des messes, les cloches sonnaient; et la marmaille de Florence, travestie en cohorte céleste, docile et bornée, beuglant des psaumes et traînant les pieds dans la boue, s'en allait traquer les vanités afin de les livrer aux moines. »

Des femmes « de mauvaise vie » sont lapidées, des artistes (et non des moindres comme Boticelli) apportent eux-mêmes certaines de leurs œuvres au Bûcher des Vanités (hello Tom Wolfe) dressé sur la Piazza della Signoria. Les dénonciations fleurissent, les slogans aussi. Le principal sert de sésame : « Au nom du Christ, roi de Florence »… les miroirs, les parfums, les bijoux, les soieries et les livres sont confisqués puis conduits au bûcher. Les prêches s’enflamment, les esprits également et, le jour de mardi gras, c’est le bûcher qui, à son tour, s’embrase devant une foule aussi compacte qu’excitée. Nous sommes assez éloignés de l’image traditionnelle de Florence, cité prospère et cultivée, joyau de la Renaissance, mécène des artistes.

« Avec son grand nez, ses joues creuses et son menton en galoche, Savonarole évoquait un vilain oiseau. Oui, on eût dit un oiseau noir sur un arbre. Il se tenait entre terre et ciel, dressé par-dessus le pupitre qu’il martelait du poing, le capuce jeté en arrière, et il pointait un long doigt sec vers l’auditoire ou bien brandissait son crucifix de laiton à la manière d’un sceptre et sa voix jaillissait alors claire comme l’eau des montagnes… Il était le maître de la ville. « O Florence, disait-il, o Florence, si je pouvais tout te dire ! » Or il pouvait. Il employait le langage que comprenait chacun, il montrait la fin, il montrait l’ignominie de la pourriture. »

On retrouve avec plaisir la grande érudition de l’auteur, sa documentation soignée et son style qui fait mouche dès les premières lignes pour planter un décor :

« Le ciel se dégageait. Le vent ouvrait des brèches claires dans les nuages. Un triangle bleu apparut au fond d’une trouée, et les collines de Fiesole, de San Domenico, de Maiano sortirent de la brume. De longues traînées flottaient au fond de la vallée, d’un rose crépusculaire. Des cloches se mirent à sonner ensemble ; leur carillon semblait proclamer la défaite de la pluie. Alors la lumière se fit limpide. » Ou quelques lignes plus bas,…

« Avant le Carême, lui avait expliqué un berger d’Oletta, Dieu fait le ménage. Il lave son plancher à grande eau : c’est la pluie. Il déplace ses meubles pour tout nettoyer en-dessous : c’est le tonnerre. Tout brille dans sa maison : c’est l’éclair. Et aussi : les hommes s’amusent pendant ce temps, car nul ne les surveille. »

Il faut lire ce roman pour s’immerger dans cette époque fascinante, qui, si on y songe, ne semble pas tellement éloignée de notre inquiétant présent. L’intrigue, bâtie autour d’un lettré byzantin, dont je ne dirai rien est malicieuse, mais n’est qu’un habile prétexte à explorer cette page d’histoire qui méritait vraiment d’être tirée de l’oubli. C’est aussi une invitation à découvrir Florence, et à aller, au sortir du musée des Offices, méditer quelques instants devant la plaque commémorative de la fin tragique de Savonarole. Tentant, non ?

Commenter  J’apprécie          141
Le Réseau Melchior

Faible femme, dit-on. Mais attention, celle-ci, prénommée Nadia, appartient à la DGSE en qualité de tireuse d'élite et ne manque pas de ressources pour se sortir d'un mauvais pas. Lorsque son équipe, chargée de protéger un mystérieux personnage (nom de code Melchior) est attaquée puis anéantie par un commando utilisant les mêmes méthodes que le sien, elle réussit à fuir et ses ennuis commencent. Les péripéties vont s'enchaîner à un rythme plus que soutenu : attaque initiale sur l'île de Bréhat, attentat terroriste dans le métro parisien, assassinat d'un chef d'état africain, mafias et blanchiment d'argent sale, guerre des polices, FBI, DGSE, Interpol sont mêlés. de Bréhat à Majorque en passant par Guernesey, Londres, Munich, Milan ou Boca Raton (sans oublier la capitale africaine dont le nom est imaginaire pour ne froisser personne), les fils de l'intrigue se tissent pour ne nous être révélés que très progressivement. Serge Bramly a concocté un thriller de qualité, original et fort bien écrit, qui procure au lecteur une furieuse envie de tourner les pages. Mais avec lui, il y a souvent un bonus : son érudition, dont il fait profiter ses lecteurs au détour d'une scène d'action ou de réflexion. Passons sur les expressions propres au monde de la DGSE (documentation visiblement de qualité et puisée aux meilleures sources*) ou des diplomates français (pas besoin de porter la moustache pour être un moustachu, par exemple), révisons nos connaissances bibliques autour de Melchior (nous savions tous que c'était un des trois Rois Mages…mais lequel ?) et terminons par l'église Saint-Médard à la porte de laquelle, sous le règne de Louis XV et au lendemain de sa fermeture par décision de police,… « une pancarte se balançait aux portes closes, où se lisait ce distique :

De par le Roi, défense à Dieu

De faire miracle en ce lieu. »

Vous découvrirez pourquoi l'église fut fermée et ce que signifiait la pancarte. Pur moment de plaisir. Un écrivain à redécouvrir ou à découvrir sans grand risque de déception.

*Il raconte, à la fin de « Pour Sensi » que le personnage principal Nadia lui a été très largement été inspiré par une jeune femme exerçant le même métier à la DGSE.

Commenter  J’apprécie          130
Pour Sensi

Curieux livre que ce roman "Pour Sensi", signé Serge Bramly aux éditions J-C Lattès. Une réflexion sur l'écriture, l'amour, l'échec relationnel, le sens à trouver pour armer la vie d'un futur digne d'être vécu. le tout, éclairée de citations d'auteurs célèbres (Giono, Flaubert, Voltaire, Poe et, le préféré de l'auteur, Henri Michaux!)



Le narrateur, (l'auteur?) est écrivain, il vit la dépression 'post-natale' de tout qui vient d'accoucher d'un roman qui, même s'il connait un succès d'estime, reste une fin en soi qui fait peur à tout écrivant ne pouvant s'empêcher de se demander si cette fin n'est pas celle définitive d'une capacité d'écriture qui, jusque là justifiait sa vie.



Cette panne d'écriture se double, pour le narrateur, d'une liaison amoureuse adultère qui se termine, elle aussi sans qu'il l'accepte, le comprenne et n'arrive à la dépasser.



Le roman tient tout entier, dans ce travail de construction d'un nouvel ouvrage à écrire, d'une page à tourner, d'une vie à décliner au présent, en restant fidèle aux richesses du passé sans, pour autant, se bercer d'illusions sur le futur que le narrateur, tôt ou tard, devra accepter de construire.



La réflexion sur la vie se camoufle derrière une pseudo-réflexion sur le corps à donner, au-delà de la stricte Histoire, à un récit mettant en valeur les héros d'une guerre antique. En fait, il s'agit bien plus d'une réflexion sur la vie, sur l'écriture, sur l'attente des êtres qui, embarqués dans des relations sexuées n'en sont pas, pour autant nécessairement amoureux!



L'écriture de Serge Bramly, riche, colorée, illustrée est aisée à suivre. le lecteur se prend facilement au jeu de l'observateur privilégié qui peut appréhender, observer et juger la vie d'autrui sans se sentir jugé lui-même dans l'idée qu'il se fait de la situation et des personnages du roman. Un bon moment de lecture!



Merci à NetGalley et aux éditions J-C Lattès qui m'ont permis cette découverte!
Commenter  J’apprécie          120
Pour Sensi

Vous connaissez Serge Bramly ? Oui ? Bravo vous avez sans doute lu « le premier principe-le second principe » qui lui a valu l'Interallié de 2008. Moi, avant de recevoir par la Poste son nouvel ouvrage, renseignement pris le vingt-neuvième ce qui pose un peu son auteur, je n'avais jamais entendu son nom. Le plouc, quoi !

Eh bien, le plouc s'est régalé, avalant, dans la journée, je n'ai rien fait d'autre, tant pis, ce livre passionnant.

C'est un livre de souvenirs sur une période de sa vie où, à la joie et à l'excitation de voir un de ses romans sortir en librairie succéda, presqu'immédiatement, une double frustration ; littéraire, d'abord car le livre qui l'a tant occupé jusqu'alors lui devint « un étranger dont je me méfie. C'est mon livre et il ne m'appartient plus. Ta tâche est achevée, me dit-il. L'ingrat n'a plus besoin de moi, sinon pour assurer sa promotion. de même que Rivka, il a sa vie à lui, me fait-il comprendre, où je n'ai de part que périphérique et subalterne. »

Les pages qu'il y consacre sont, pour le béotien que je suis, très éclairantes sur le phénomène de dépossession qu'il ressent, un peu comme le baby blues de la jeune mère de famille à son retour de clinique. Intéressants sont les passages où il décrit son rituel de travail ou celui de Giono bien éloigné du sien. J'ai beaucoup apprécié également le soin (certains diraient la coquetterie) qu'il met à éviter, lorsqu'on l'interroge sur sa profession, de se présenter comme écrivain ou la manière dont il utilise son entourage pour nourrir ses personnages. Il alimente et éclaire ses réflexions en citant Voltaire, Thérèse d'Avila, Edgar Poe, Kafka ou Flaubert, toujours à propos sans que l'on puisse penser, qu'il en rajoute.

La seconde frustration, la plus importante, celle qui semble, si longtemps après, toujours à vif c'est la rupture d'une liaison adultère à son corps défendant. C'est le tout début du livre : « Nous marchions en direction de la place de la République lorsque Rivka m'a annoncé qu'elle mettait fin à notre liaison. Décision réfléchie, je le percevais au son de sa voix. Jugement sans appel. »

C'est le fil conducteur, la plaie talentueusement grattée tout au long du récit dont le pouvoir évocateur emmène le lecteur à partager son tourment. Ca ne l'empêche pas de nous raconter de belle manière ses années 70, ses voyages, ses amis, ses parents, la mémoire qui déforme et pourquoi il n'a jamais écrit le roman historique sur la conjuration de Catilina que son éditeur attendait.

Deux cents pages plus loin, le lecteur emballé par cette prose si claire, si érudite et si attachante, comprendra enfin le choix du titre, et la genèse du Réseau Melchior, le roman qui permit de conserver la confiance de l'éditeur et que je vais me procurer sans tarder, tant ma lecture d'aujourd'hui en appelle d'autres. Il saisira le cadeau Pour Sensi, que constitue ce livre et appréciera la beauté de la dernière page, et en particulier cette dernière phrase : « L'écriture, ce n'est pas un simple mode d'évasion ou d'appréhension, c'est d'abord cet ouvrage d'aiguille, une réparation, un fin ravaudage, la couture qui rappellera longtemps, aussi longtemps que possible, ce qui a existé. »

Commenter  J’apprécie          110
Mona Lisa

Une courte synthèse de ce que l'on sait, de ce que l'on ignore et des échos dans l'art contemporain comme chez les artistes de l'époque de Léonard, de ce tableau bien mystérieux dont la notoriété et la célébrité vont et viennent selon les siècles (notre regard actuel sur cette oeuvre serait hérité d'un point de vue romantique apparu au début du XIXeme siècle - comme un bon nombre d'idées reçues sur l'art, mais ce n'est qu'un avis très personnel) . Ces informations sont accompagnées d'une iconographie assez complète mais pas exhaustive quoique les manques soient signalés et peuvent donner lieu à des recherches personnelles en parallèle. le style de Serge Bramly reste très agréable à lire mais un peu sec sur les derniers chapitres.


Lien : http://www.babelio.com/livre..
Commenter  J’apprécie          110
Le voyage de Shanghai



Ce qui caractérise en premier une ville asiatique comme Shanghai, Pékin ou Hanoi c’est le changement perpétuel. Chaque jour, les rues voient pousser des immeubles comme des champignons : de nouveaux magasins, de nouvelles maisons ou même de nouveaux hôpitaux au centre même de la ville, rien ne peut arrêter cette opération de lifting continuel.



Partir à la découverte de l’Asie ne se fait pas sans encombre. En effet, le choc des cultures est tellement violent, nous frappe de plein fouet à chaque pas et à chaque mot. La barrière linguistique est aussi un handicap majeur à surmonter. Mais le sourire des uns et la courtoisie des autres effacent toute appréhension et la quiétude remplace l’inquiétude.



Ce livre n’est ni un guide touristique ni un roman. C’est un récit au jour le jour, truffé d’anecdotes et racontant des tranches de vies dans une ville d’Asie. Par ailleurs, Bramly revient souvent sur l’Histoire de cette « terre close » qui est restée des siècles une Chine inconnue.



Tout léger comme le vent qui s’engouffre dans les feuilles d’un saule pleureur centenaire, la découverte de Shanghai, la ville des Magnolia blancs, continue à me passionner. Un livre voyage qui nous en apprend beaucoup et nous fait rêver







Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Serge Bramly (528)Voir plus

Quiz Voir plus

Le printemps

Quel est le nom de la déesse romaine du printemps et de la fertilité ?

Maia
Libitina
Vesta

18 questions
171 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}