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Critiques de Simon R. Green (161)
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Darkwood, Tome 5 : Sang & honneur

Darkwood est une saga assez étonnante dans la mesure où son homogénéité est complexe à appréhender, les cinq tomes se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment, tant en contexte qu'en qualité.

C'est la principale raison qui fait que j'ai pris mon temps pour en venir à bout, ce cinquième opus, il me fallait bien finir par le lire histoire de clôturer cette série...

Pas très motivé donc au moment de tourner la première page, façon de parler s'agissant d'une liseuse ;)

Contre toute attente j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, j'ai aimé l'intrigue, bien que pas très originale, j'ai surtout aimé le personnage de Jordan, dit le "comédien", dit "l'acteur".

Jordan (le Grand) est un acteur qui a connu son heure de gloire, il pense toujours être le meilleur même si son quotidien se résume désormais à des représentations dans des villages, la condition d'acteur itinérant est plutôt dure à vivre, surtout quand on a un égo surdimensionné.

Aussi quand trois personnages mystérieux lui proposent un pont d'or pour une interprétation faisant appel à son talent d'acteur, il hésite peu, même si pour cela il doit subir un sort de transformation qui va le transformer en "quelqu'un d'autre"...

J'ai suivi avec intérêt la conspiration et les intrigues de palais proposés dans cette histoire, aimé le contexte du "château de minuit" et un peu moins apprécié la partie des "combats contre l'irréel".

Le style est plutôt sobre, difficile à définir en fait, pas désagréable mais pas flamboyant non plus.

Par bien des aspects ce livre est a classer plutôt en "dark fantasy", à l'arrivée je parlerai d'un bon moment de lecture.
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Darkwood, Tome 4 : Par-delà la Lune Bleue

Une saga assez inégale c'est le moins que l'on puisse dire, ce quatrième opus rehausse le niveau et tant mieux, après deux derniers tomes assez poussifs.

En fait tout est vraiment mieux dès que l'on se trouve loin de Haven (Tomes 2 et 3), dès que l'on remet les pieds au royaume de la forêt cela devient nettement plus intéressant.

On retrouve de vraies bonnes intrigues et surtout de l'humour, les personnages se transforment et deviennent à nouveau crédibles et attachants, les personnages annexes apportent un vrai plus et la magie omniprésente coule de source, c'est tellement évident que je ne comprends toujours pas ce qui aura pu passer par la tête de l'auteur...

Donc, suite à l'assassinat d'Harald, roi du royaume de la forêt (et accessoirement frère de Ruppert), Hawk/Ruppert et Fisher/Julia sont de retour au château pour découvrir l'identité du régicide à la demande de la cour.

Et ça tombe bien car Hawk et Fisher qui n'en pouvaient plus de Haven se demandaient ce qu'ils allaient bien pouvoir faire de leurs dix doigts !

Un bon moment de lecture qui rappelle assez souvent le fabuleux tome 1 dont je suis si nostalgique.
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Traquemort, tome 1 : Le proscrit

Valable pour la série de 1 à 5 (un livre par an) les épisodes 6 à 8 ont été écrits 5 ans plus tard, les personnages initiaux sont morts depuis des siècles et j'ai choisi de ne pas m'engager dans cette nouvelle aventure.



Pour le reste :

Magnifique space opera. Ultra coloré.

Un univers totalement déjanté, exubérant, criard, excessif. cet univers mérite tous les superlatifs.



Les personnages, hauts en couleur accrochent immédiatement la sympathie ou la haine, c'est selon. On les suit avec passion.

La lecture est aisée, linéaire.

On ne s'ennuie pas un seul instant. De l'action à tous les niveaux qui va crescendo au fil des tomes.



Tous les thèmes sont abordés (IA, pouvoirs de l'esprit, machines, vaisseaux spatiaux, extra-terrestres etc...)

De l'humour, du suspense.



A lire absolument.
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Darkwood, Tome 3 : Les gardes de Haven

Après s'être attaqué à la science-fiction avec sa saga "Traquemort", le très rock'n'roll et anti-système Simon R. Green s'attaque à la fantasy. Ce 3e tome du cycle VF "Darkwood", qui associe en manière un chouia forcée les cycles VO "Forest Kingdom" et "Hawk & Fisher", regroupe les 3 dernières aventures d'un duo de flics médiévaux fantastiques :





* "Hawk & Fisher 4 : le Loup dans la bergerie"

http://www.babelio.com/livres/Green-Les-aventures-de-HawkFisher-tome-4--Le-loup-dans/43263/critiques/987350

Hawk & Fisher sont en mission d'infiltration à veillée mortuaire du Clan MacNeil, mais avant de démasquer le traître à Haven, il falloir échapper au Grendel familial qui s'est libéré de sa prison ! le parfait mélange entre "Dix Petits nègres" et "Beowulf"… blink



* "Hawk & Fisher 5 : Les Neiges du déshonneur"

http://www.babelio.com/livres/Green-Les-aventures-de-HawkFisher-tome-5--Les-Neiges-d/29900/critiques/1030603

Le passage de Hawk & Fischer par la brigade des stups se termine en fiasco total… Hawk doit retrouver le baron de la drogue qui leur a échappé ainsi que le ripou qui l'a protégé tandis que Fischer doit les empêcher de faire capoter les négociations de paix entre les Bas-Royaume et Outremer…



* "Hawk & Fisher 6 : Les Squelettes de Haven"

http://www.babelio.com/livres/Green-Les-aventures-de-HawkFisher-tome-6--Les-Squelett/43264/critiques/1055229

Hawk et Fischer désormais membres l'équipe d'intervention d'urgence doivent affronter la mutineneir en emp mes détenus inhumains de l'Aile Infernale de s'échappe… Mais ceci n'est qu'une diversion pour le mouvement terroriste dirigé par Daniel Madigan par veut commettre un double régicide pour empêcher à tout jamais la paix entre les Bas Royaumes et Outremer… Au final une chouette réappropriation du prince des actions movies : "Piège de Cristal" / "Die Hard" !





L'auteur cherche le bon dosage de sa formule dans son "Hawk & Fisher" pour obtenir de la plaisante littérature de divertissement. L'auteur anglais a eu l'excellente idée de réaliser un sérial fonctionnant sur les mêmes principes que les séries télé (américaines ou anglaises, cela dépendra de votre culture en ce domaine) mélangent cop show et fantasy, du coup on se retrouve avec un détournement de Mission casse-cou / Dempsey & Makepeace qui emprunte à Agatha Christie et à "Sin City". le résultat, pour peu qu'on se prête au jeu, est d'une chouette coolitude !

Les missions de notre duo de flics intègres dans une ville corrompue suivent peu ou prou le même schéma (donc il ne vaut mieux pas les enchaîner sous peine de se lasser prématurément) : séquence pré-générique présentant la résolution d'une affaire antérieure qui aura des répercussions sur l'affaire du jour, puis une demi-douzaine de chapitres-épisodes faisant alterner descriptions / explications / actions, avec interrogatoires, recherches d'indices, vraies pistes et fausses pistes jusqu'à la fin, souvent amère. Et bien sûr dézingage en règle de la haute société et des élites bien-pensantes…



Je suis quand même agréablement surpris du travail du traducteur Cédric Perdereau qui arrive à rendre fluide l'alternance entre descriptions de romans-feuilletons, de dialogues corrosifs plein d'humour noir et scènes d'action blockbustériennes. J'avoue ne rien comprendre aux crachats à répétition de fiel et de venin de la Bifrost connection : « Bragelonne ne nous a que trop habitué à des massacres à la Google Translate effectués par des stagiaires fans de rap et parlant couramment le SMS. » Ouais, avec de tels amis, les genres de l'imaginaire n'ont plus besoin d'ennemis !





Challenge Pavés 2015-2016
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Darkwood, Tome 4 : Par-delà la Lune Bleue

Comme feu David Gemmell, qui a toujours revendiqué marcher dans les pas de Louis L'Amour, Simon R. Green écrit toujours la même histoire que désormais je connais par cœur… L’auteur est fan de Roger Zelazny, donc on passe joliment du "Dallas" Fantasy à l’Agatha Christie Fantasy, et il est pote avec Terry Pratchett donc il passe sa méthode à la moulinette Dark Fantasy (sans parler de toutes les références à la littérature anglaise assez cool et aux films et séries populares qu’on aime bien, genre "Dr Who" et "James Bond", ainsi qu’un esprit comics toujours de bon aloi ^^)

Pour ne rien gâcher l’auteur est entré en résistance contre cette saloperie de thatchérisme ! (comme la quasi intégralité de la SFFF anglaise en fait)





Douze années se sont écoulées depuis la Guerre des Démons (cf. "La Lune bleue") : on commence par un détournement du "Fantôme des Canterville" avant d’enchaîner par un remake de la grande grève de 1984-1985 (saloperie de Margaret Thatcher, qu’elle pourrisse enfer elle et ses thuriféraires…). Là deux messagers du Royaume de la Forêt, Allen Chance le Questeur trop naïf pour son bien et Bonhomme le chien mutant du défunt Haut Sorcier à la langue bien pendue (1 tirade = 1 fou rire ^^), rappellent à Hawk & Fisher leur devoir de Prince Rupert et de Princesse Julia pour retrouver celui qui a assassiné le Roi Harald…

Grosso modo nous sommes dans la version 2.0 de La Lune bleue, et c’est très très cool. Mais le principal problème vient du fait qu’on fait la transition entre les deux univers de l’auteur : on nous raconte l’épilogue du roman d’origine et le voyage de Rupert et Julia vers Haven et leur transformation en Hawk & Fischer (ainsi que la destinée final du Dragon, de la Licorne et des gobelins…), les adieux de nos héros à la version urban fantasy de Londres dans un incroyable feu d’artifices où ceux qui veulent les canoniser sont aussi nombreux que ceux qui veulent les tuer, et le retour du dynamique duo là où tout à commencé c’est-à-dire le Royaume de la Forêt… Fatalement cela consomme beaucoup de pages, qui auraient pu être consacrées à un niveau supplémentaire de péripéties de cape & épées… Quelque part, c’est un peu dommage.



Sinon, c’est reparti pour un Agatha Christie fantasy : qui est l’assassin ?

- le puissant et insondable Magus (oui, on t’a reconnu Hugo Drax de "Moonraker" ^^)

- Sélénia Prestepied la fée nymphomane

- Allen Chance, le fils de l’ancien Champion

- Robert Hawke, le démocrate dépressif

- Vivian Hellstrom le capitaine de la garde, qui après une vie passée en guerrier est rattrapé par son héritage de sorcier

- Tiffany, la sorcière wicca de la Sororité des Sœurs de Lune, trop maline et trop sexy pour être honnête

- le Shaman, révolutionnaire masqué, et son compagnon démoniaque surnommé la Créature

- Félicité, strong independant woman devenue reine, et Cally sa très efficace garde du corps

- le Duc Alric de Bas-Côteaux qui compte bien réunifier le pays à son seul profit

- Or, Argent et Cuivre qui ne désespèrent d’abaisser la monarchie à leur profit

- le monstre des douves, la Dame du Lac ou le Sénéchal ?



Avec une cour déchirée entre Cavaliers, Têtes-Rondes et Républicains, on pourrait croire qu’on est passé de la dynastie Tudor à la Dynastie Stuart, mais c’est plus subtil que cela…

- il y a des clins d’œil à la tourmente de notre bonne vieille Révolution Française

- il y a un côté très XIXe siècle dans les oppositions entre conservateurs et libéraux, et entre réformistes et révolutionnaires

- il y a un côté très post WWI, avec tous ces morts hantant les vivants blessés, mutilés et handicapés, tant physiquement que psychologiquement, qui finissent par peiner à croire qu’avant la Guerre des Démons il y eut de belles années (héritage Howard)

- il y a un côté très post WWII, avec tous ces planqués ploutocratiques qui appellent de leurs vœux une nouvelle guerre pour retrouver le temps béni de l’Union Sacrée où tout le peuple trimait sans rechigner… (héritage Moorcock)

Malgré les interrogatoires, l’enquête n’avance pas d’un pouce quand déboule dans ce gros bordel Jérémie Hadès la Colère de Dieu sur Terre, détournement à peine déguisé du Solomon Kane de R.E Howard… MDR !!!

Ce dernier annonce à notre héros et à notre héroïne qu’ils ont un rôle à jouer dans la mission que Dieu lui a confié : pénétrer dans la Cathédrale Inversée qui est réapparue au centre du Château de la Forêt pour vaincre le mal qui y est terré… C’est rejoint par le Sénéchal qu’ils partent pour une bonne vieille exploration de donjon mais… mais… it’s bigger on the inside !!! MDR



ACHTUNG SPOILERS !







Ce roman a été écrit 11 années après "La Lune bleue", et malgré un épilogue largement plus optimiste que celui de "La Lune Blue" les cicatrices laissées par cette connasse de Margaret Thatcher, sorcière des forces obscures de la crevardise, restent quand mêmes vivaces… J’irai plus loin car après la décapitation de la ploutocratie corrompue de Haven, le coup d’Etat démocratique de Rougemont et les réformes progressistes du royaume réunifié du Royaume de la Forêt et de Bas-Côteaux, l’univers créé par Simon R. Green est en passe de s’émanciper des forces obscures de la crevardise ! JUSTICE FOREVER !!!


Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Nightside, tome 2 : L'envers vaut l'endroit

La séquence prégénérique nous montre la confrontation au sein de l’église fortifiée de Saint-Jude entre John Taylor et sa cliente du jour, Jessica Douleur l’Apostat, la version gothique et psychopathe de Supergirl. Ce n’est qu’un amuse gueule.

Les agents du Très Haut et du Très Sombre mettent le Nightside sans dessus dessous pour retrouver le Graal impie, et John Taylor ne peux pas utiliser ses pouvoirs pour les contrer, sous peine de se faire repérer… C’est donc parti pour une bonne vieille enquête à l’ancienne où tout est prétexte à une chasse au trésor très pulpienne et chaque péripétie / indice / indic mène tout naturellement aux péripéties / indices / indics suivants.

C’est plus rythmé et plus homogène que dans l’épisode pilote intitulé "Vieux Démons", car on va ici à 100 à l’heure ! On va même un peu trop vite, et j’aurais aimé qu’on accorde plus de pages à Jessica Douleur, Jack, Belle ou Cathy… Certes oui le cheminement et l’intrigue sont linéaires, mais on s’en fout ce qui importe c’est le musée des horreurs mis en scène par l’auteur et leurs confrontation avec le fils de Celle-qui-ne faut-pas-nommer et Suzie la Mitraille, aka Shotgun Suzie, "Oh Christ it's her, RUN !" et "Just Shoot Yourself In The Head And Get It Over With".

Encore que, le vrai kiffe avec cette série c’est humour décapant du narrateur : ah ça, le traducteur Grégory Bouet s’est fait plaisir ! ^^



Les anges et les démons veulent le Graal impie pour hâter la venue du Jugement Dernier, le Vatican et la Mafia pour le mettre à l’abri, Howard Hughes et le Collectionneur pour se la péter…

Tandis que le seigneur des Épines, le Comte Vidéo, le roi Charnel et Carnage organisent une ligne de défense face à l’invasion angélique, nos Bonnie and Clyde urban fantasy sévissent eux-aussi : les Demon Lordz, les nazis du IVe Reich, la Tare Académie (une version maléfique des boys bands à la 2Be3), Jack L’Ordure Cosmique, l’Ordre des Guerriers saints vont en faire pour leurs frais... Et il faudra aussi compter avec les agents de tel ou tel camp comme Marilyn Monroe, le Verbe armé tout droit sorti d’un cauchemar de David Cronenberg, la Belle Dame sans Merci (c’est son nom en VO ! ^^), alter ego féminin du Sylar de la série "Heroes", et les cybermen félidés du Collectionneur…



C’est "Indiana Jones et la dernière croisade" écrite à 4 mains par Michel Audiard et Raymond Chandler. Ou "Supernatural" écrit par Neil Gaiman, ou "Chapeau melon et bottes de cuir" écrit par Clive Barker (auquel on emprunte ici quelques trucs issus des "Livres de sang"), voire même un revival horrifique du célèbre Terry Pratchett. Quel joyeux foutoir jouissif : c’est génial ! Gaiman, Barker, Pratchett et l’auteur se connaissant IRL, ce n’est pas vraiment surprenant finalement. Et il y a toujours ce côté "Dr Who" Hard Boiled supracool : l’aide d’Alex Morrissey, le dernier descendant d’Arthur Pendragon, d’Eddie le Razoir, de Merlin Fils de Satan et du Juif Errant ne seront pas de trop pour s’en sortir vivant…



Et mine de rien, on en apprend un peu plus sur les passés de John, Suzie, Walker et les révélations apportées à la fin du roman montrent qu’on est dans un détournement du "Vicomte de Bragelonne" :





Ah vivement le prochaine épisode intitulé "La Complainte du Rossignol" !


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Traquemort, tome 1 : Le proscrit

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...



Épisode IV : Un Nouvel Espoir

C'est une époque de guerre civile. A bord de vaisseaux spatiaux opérant à partir de bases inconnues, les rebelles enchaînent défaites sur défaites face à l'abominable Empire Galactique. Mais quand l'Impératrice Lionnepierre XIV décrète la proscription du Seigneur de Virimonde Owen Traquemort, personne ne sait encore qu'elle vient d'offrir à la résistance sa plus grande chance de victoire...





Après la saga de la famille Skywalker, la saga de la famille Deathstalker ? Merci bien à Simon R. Green !!!

Sur de bons conseils (merci Tarentio, arsenie, Ryuuchan, fnitter) je me suis lancé dans ce bon gros cycle. Et grand bien m'en a pris car l'auteur anglais nous offre un space-opera classique certes, mais carrément jouissif. Enfin des livres de SF qui offrent les mêmes sensations que les films de George Lucas !

On sent les saines références en matière de space-opera : les héritiers de "Buck Rogers" et de "Flash Gordon", magnifiés par le duo formé par Edmond Hamilton et Leigh Brackett, les pape et papesse du genre, sont associés au "Dune" de Frank Herbert (le premier, celui qui est presque fantasy avec sa féodalité et ses vendettas intersidérales, pas les autres avec leurs réflexions philosophiques qui n'en finissent plus...), à la saga Starwars (empire, rebelles, contrebandiers...), à l'univers WK40000 (mutants, hérétiques, xénos...) et à quelques trucs cyperpunk bien sentis !

Mieux, on sent que les Traquemorts pourraient constituer une version mainstream des "Métabarons" de Jodorowsky. C'est le jeu des influences croisées, vu que ce dernier est le revival grimm & gritty de "Dune"... Mieux, on sent arriver à grands pas "Farscape", la série télé SF la plus cool de tous les temps !!! Cathy DeVries, l’assassine contorsionniste, c’est quasiment Jenavian Charto la courtisane espionne de l’épisode multiple Look at the Princess. C'est le jeu des influences croisées, vu que ce dernier est le revival grimm & gritty de "Buck Rogers"...

Et en plus, le Labyrinthe de la Folie, plus qu’un clin d’œil est un chouette emprunte à la Marelle d’Ambre de Roger Zelazny : Simon R. Green est vraiment un auteur populares comme je les aime !





Les héros sont très sympathiques et on les adore tout de suite, les méchants sont très antipathiques et on les déteste tout de suite, et certains passent d'un camp à l'autre au fil des péripéties. ^^

Les chapitres se déroulant sur Golgotha sont tous assez tragiques, avec Lionnepierre et Dram qui complotent, psychotent et manipulent à qui mieux-mieux, le clan Wolfe qui résolument décidé joué le rôle jadis dévolu au clan Harkonnen dans la saga Dune, et d'un autre côté Finlay Campell qui seul contre tous se la joue Flash Gordon.

En face, en cavale de Virimonde à Habiden en passant par Brumemonde et Shandrakor, on a des rebelles multipliant un peu les vannes : les différent métiers d'Hazel, tous moins reluisants les uns que les autres, les vieux souvenirs de Jack Hazard, Giles Traquemort qui se la joue Harlock de Leiji Matsumoto (ah ça, Le Dernier Bastion vaut bien l'Arcadia !) ou Ivanhoé de Sir Walter Scott (de l'honneur, de l'honneur et encore de l'honneur !), Tobias Lune l'épéiste cyborg pince-sans rire à la recherche de ses origines, Rubis Voyage la chasseuse de prime alcoolique et amorale qui se demande bien pourquoi elle a rejoint cette bande de bras cassés... et Owen Traquemort le bobo geek passionné d'histoire condamné à être le héros de la galaxie !

C'est super sympa de retrouver les détournements de personnages de la saga légendaire :



En plus, l'auteur assume cela avec des clins d’œil aussi réjouissants que savoureux, un joli festival que tout amateur de SFFF populaire va apprécier à sa juste valeur, contrairement à certains commissaires littéraires :





Et pour ne rien gâcher c'est truffé de piques anti homines crevarices. Passé un cap, ce n'est pas très subtile, l'auteur se répétant dans ses diatribes contre les aristos qui se croient au-dessus du commun des mortels et qui n’hésitent pas à tirer dans le tas pour que la plèbe reste à la place qui est la sienne c'est-à-dire obéir et servir... L'auteur est anglais et écrit sa saga au lendemain des détestables années fric, ceci explique cela.

Ainsi l'impératrice Lionnepierre XIV, Caligula au féminin persuadée que la réalité doit se plier à ses caprices d'enfant pourrie gâtée (Cersei de GoT, je te vois !), règne sur les quarterons d'aristocrates sociopathes de la Chambre des Lords, et sur des pléthores de ploutocrates comploteurs de la Chambre des Communes. Derrière la Garce de Fer, l'auteur ne se donne ainsi même pas la peine de cacher son aversion pour le modèle d'origine : la détestable et détestée Dame de Fer, alias feue Margaret Thatcher, qui fut bien accueillie en bas…





Sur le fond, mine de rien tout y est pour les amateurs de SF cool et fun, mais pas prise de tête :



Il y a là-dedans pas mal de foreshadowing, puisque que ce tome 1 bien rempli ne fait parfois qu’effleureur ou évoquer ces différents éléments appelés à jouer des rôles de plus en plus importants dans les suites…





Nous sommes ici clairement dans l’un des nombreux enfants du roman feuilleton, éminent avatar de l’universalité et de la pérennité de la culture populaire. Et comme dans tous les grandes populaires, on fait la part belle au tragi-comique, mais pour que cela marche il faut que le dosage soit bien réussi et que comique marche aussi bien que le tragique.

Je dois avouer que le comique n’a marché qu’une fois sur deux avec moi, la faute au comique de répétition certes mais aussi à des répétitions pure et simples dues aux techniques d’écritures de l’auteur qui nous a gratifié de 50 ans bouquins très cool en moins de 25 ans. Effectivement à ce niveau-là c’est moins fignolé que les auteurs qui ont bichonné des années durant l’œuvre de leur vie…

Mais cela fait quand même bizarre, d’autant plus que comme les chapitres, qui constituent autant d’épisode d’un feuilleton, sont longs, de passer des sanglants combats des arènes aux joutes verbales entre Owen et Hazel ; de l’exploration de Grendel par l’équipe du capitaine John Silence digne de la saga Alien à phase de recrutement sur Brumemonde (où s’ils rebellent restent en vie, c’est qu’ils parce qu’ils n’ont aucun sens de l’orientation, et que leurs poursuivants se tirent dans le pattes quand Tobias Lune ne leur tombe pas dessus à bras raccourcis… alors qu’à chaque étape on tombe sur de vieilles connaissance d’Hazel, qui meurent d’envie de raconter à Owen quelques anecdotes croustillantes sur son passé tout pourri…), ou de la glauquissime attaque du Silo 29 à un comité de réunion de réunion du Scooby Gang de rébellion.

Parfois c’est même d’un paragraphe à l’autre qu’on change radicalement de ton voire de registre…





Petit bémol également, le dénouement de cet tome 1 n'ait pas été à la hauteur de mes espérances (d’un autre côté, tout le reste était tellement alléchant, que j’avais mis la barre un peu trop haut hein…) : les deus ex machina sont nombreux, pas très exploités (où sont donc les pouvoirs et les superpouvoirs que les rebelles se vantent de posséder ?), la plus grosse baston est traitée hors champ, le comic relief vient casser le côté epicness to the max, et tout est bien qui finit bien... Quant au grosbilisme shonenesque, on l'aime ou on le déteste, mais bon cela participe à la coolitude du truc. Qu’importe, j’ai envie de kiffer cette série !





Au final on s’éclate avec ce chouette cycle de cape & laser, le tout étant clairement supérieur à la somme des parties malgré des trucs pulpiens un peu prévisibles et un comique de répétition pas toujours super efficace.

Le résultat est même assez populares, et c’est une preuve de plus qu’on adresse à tous les publics, pour être transposé sans grande difficultés à un univers fantasy (on voit bien que l’américain Brent Weeks et le frenchie Thomas John lui empruntent mine de rien pas mal de trucs très cool), un univers fantastique ou un univers historique (je crois même qu’on pourrait aller sans difficultés vers un peplum grimm & gritty à la Spartacus vu comment sont réussies les scènes de gladiature).

Sur ce je vous laisse à vos lectures, car je m'en vais de ce pas rejoindre mes compagnons de la rébellion... La lutte contre la Garce de Fer Lionnepierre XIV continue mes amis !

Justice Forever ^^



PS :


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Traquemort, Tome 3 : La guerre

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Episode VI : le retour du Traquemort !





Les super-héros rebelles se sont scindés en plusieurs groupes pour faire avancer la cause !. A la fin du tome précédent, la team Jack Hazard mettait à mal la flotte impériale en détruisant l'usine de la nouvelle propulsion interstellaire sur Technos III, ici la team Owen réactive les réseaux Traquemort sur Brumonde, la team Finlay est chargée de retrouver le chef d'Etat major Vincent Harker sur le monde de Shannon placé en quarantaine, David & Kit sont chargés de réorganiser la résistance sur Virimonde pour alimenter la rébellion au sens propre comme au sens figuré. Nous sommes chez Simon R. Green donc rien se ne passera comme prévu, le tout filmé au prix de menus incohérences en galactovision par Toby le spin doctor repenti et Flynn le caméraman travesti !



"La bataille de Brumonde" : j'ai grave pris mon pied, mais attention spoilers







"Innocence perdue" : j'ai surkiffé le gros délire, mais ATTENTION GROS SPOILERS







"Le devoir d'un Traquemort" : le destin de le la galaxie se joue dans l'âme d'un seul homme, attention spoilers !







"Tous à Golgotha": tout a une fin...

Finalement la Guerre du Traquemort est racontée sur le ton de la chronique : les mondes passent les uns après les autres à la rébellion, tandis que la flotte impériale harcelée de tous les côtés par les vaisseaux d’or hadéniens ne peuvent exécuter les ordres de calcination de sa majesté Lionnepierre XIV (toute référence à la Guerre des Malouines n’est absolument pas fortuite du tout !). Les combats font rage sur le monde capital de Golgotha et ils décideront du sort de l’humanité toute entière !

C’est évidemment epicness to the max, néanmoins le recours trop fréquent aux deus ex machina de la Mater Mundi, Nôtre Dame de Toutes les Âmes, devient vraiment trop facile...



Une fois de plus les superhéros rebelles se retrouvent pour mieux se séparer :

- la team Owen prend d'assaut le bunker souterrain du Caligula au féminin

- la team Jack prend d'assaut les immeubles de la ploutocratie galactique

- la team Finlay prend d'assaut le QG des forces impériales

C'est une plongée en apnée dans le cape & laser, pleine de bruit et de fureur, et le grand final enchaîne les duels de haute volée. Pour ne rien gâcher, les retournements de situation sont légion puisque chaque camp subit défections et trahisons. Les discours des héros comme ceux des traîtres se font écho : il y a ceux pensent aux autres autant qu'à eux-mêmes, et ceux qui s'enlisent dans le sempiternel et détestable « je, moi, le mien »... En SF, Fantasy ou Fantastique l'auteur développe toujours les mêmes thématiques universelles : si l'homme naît bon, qu'est-ce qui le corrompt ? Capable de devenir Dieu ou Diable, l'Homme doit résister à la tentation de devenir puissant et de vouloir le rester... Et si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ! C'est l'heure des choix et Owen Traquemort marche dans les pas de Frodon résistant à l'attraction de l'Anneau Unique et dans ceux de Luke Skywalker résistant à l'attraction du Côté Obscur (l'auteur n'a jamais caché adorer le SdA et Starwars ^^). Quand il voit le sens de l'honneur fait homme succomber lui aussi à la tentation, il comprend alors ce qu'il lui reste à faire...

En 1965, dans le "Dune" de Frank Herbert Paul Atréides vainquait l'empereur Padishah Shaddam IV, mais le libérateur devenait dictateur à son tour... En 1996, Owen Traquemort vainqueur de l'impératrice Lionnepierre XIV résiste à la tentation et renonce au pouvoir qui lui tend les bras pour l'offrir au peuple... Ainsi naît la démocratie galactique !!!





Entre permanences et mutations, l'auteur anglais est un peu un pionner : à l'époque où on voulait transformer la SF en « Fiction Spéculative » alternant dystopie cyberpunk et hard science inaccessible donc rébarbative, et où la Fantasy s'enlisait dans les tolkieneries commerciales et conservatrices, il donne une nouvelle jeunesse au roman-feuilleton populaire en piochant dans les séries anglaises et les action movies hollywoodiens. Les cadors des littératures de l'imaginaire ont toujours dit que la SFFF était une héritière naturelle de la littérature populaire du XIXe siècle, et plus précisément des grands romans-feuilletons : Simon R. Green le prouve d'autant plus ici qu'il part en croisade contre le TINA des Chicago Boys (« There Is No Alternative » : si vous n'êtes pas content du pandémonium capitaliste, vous n'avez qu'à essayer l'enfer communiste).

Le combat d'Owen Traquemort, petit littéraire obligé d'endosser le rôle de héros pour lutter contre la pétasse de fer Lionnepierre XIV, c'est évidemment un peu le récit du combat de Simon R. Green, petit libraire obligé d'endosser le rôle de militant pour lutter contre la dame de fer Margaret Thatcher. Et après avoir assisté à la chute du thatchérisme, ils vont devoir va devoir faire face aux sociaux-traîtres du blairisme... Mais ceci est une autre histoire ! (à lire absolument, comme le dit si bien maître Fnitter)

https://www.youtube.com/watch?v=TVgSV8c87lo





PS : On se demandera longtemps pourquoi la Bifrost Connection tire à boulets rouges sur ce roman-feuilleton qualifié de daube intersidérale… Alerte gros snobinards qui enragent que le peuple puisse s’éclater avec de la SF cool & fun !!!
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Les aventures de Hawk & Fisher, tome 2 : Le..

Pour le plus grand plaisir des easy readers, Simon R. Green continue son détournement médiéval-fantastique de la très sympathique série anglaise "Mission casse-cou" ("Dempsey & Makepeace" en VO).



Ce deuxième épisode d’Hawk & Fisher est totalement raccord avec le premier. Du coup je ne comprends pas toutes les critiques qui parlent de médiocre remake du tome 1, puisque celui-ci découle de tous les événements dudit tome 1. C’est donc logiquement et naturellement qu’on reprend background et personnages, ainsi que quelques situations et le comique de répétition propre à l’auteur. (Du coup tant pis pour ceux qui ont du mal avec le concept même de comique de répétition…)



Avec la mort du conseiller Blackstone et la disparition du sorcier justicier Gaunt, le parti Réformateur s’est retrouvé décapité et les Conservateurs se sont bien lolés. Mais pas de chance pour les crevards, le flambeau est vite repris par le conseiller James Adamant et son ami magicien Masque !

C’est Hawk & Fisher, les deux seuls flics intègres de la cité qui sont chargés de la protection de l’étoile montante de l’opposition, car Haven est en période électorale, c’est-à-dire au bord de la guerre civile… Intimidation, corruption, chantage, achats de votes et pots-de-vin généralisés, bastons de rue entre colleurs d’affiche, bataille rangées entre sicaires et mercenaires ou téléportations massives de rats d’égout au milieu des meetings adverses… Tous les moyens sont bons pour remporter la victoire car la fin justifie les moyens !

Qui va perturber le duel au somment entre l’idéaliste Adamant et le pragmatique voire psychotique Hardcastle ?

- les fascistes du général Longarm et de la confrérie de l’acier qui militent pour la dictature militaire ?

- Megan O’Brien du parti centriste qui ne sait pas à quel camp se vendre ?

- Lord Arthur Sinclair et son mouvement Pas de Taxe sur l’Alcool ?

- les épouses des chefs de parti, au bord de la crise nerf ?

- la légendaire mercenaire pyromane Roxanne ?

- Voile Gris, le sorcier loser qui après avoir échoué à envoûter le corps électoral rejoint le parti Cthulhu for president ?



Nos deux flics badass sont d’autant plus motivés qu’ils responsables de tout se bordel en ayant échoué à protéger le défunt leader de l’opposition dans l’épisode précédent ! ^^





La mécanique du roman est simple mais efficace : à chaque chapitre on a descriptions, puis explications puis action et baston. Entre Agathe Christie et "Sin City", on continue de mélanger les technique de narration du roman feuilleton et du film hollywoodien, l’auteur ne se faisant pas prier niveau dialogues piquants et humour noir.

Hawk & Fisher venus des royaumes du Nord pour s’installer dans ville portuaire de Haven, c’est un peu deux flics highlanders qui descendent à la capitale londonienne pour se frotter aux criminels d’en bas et aux criminels on se frotter aux criminels d’en bas et aux criminels d’en haut. Ces deux personnages principaux ne sont pas du tout approfondis car d’une part ils le seront dans des épisodes ultérieurs de las série, et d’autre part ils l’ont déjà suffisamment été dans le préquel "La Nuit de la lune bleue"… L’auteur n’ici pas d’autres ambitions que de marcher dans les pas des séries des années 1980, ce qui nous offre un improbable mélange entre "L’Arme fatale", "Miami Vice" et "L’Amour du risque"…

Et c’est bien dommage car derrière la grosse déconne il y a un relationship drama intéressant avec de belles histoires d’amour, d’amitié et d’espoirs déçus dont je vous laisse le plaisir de la découverte, le tout sur fond de lutte des classes et de combat pour l’avenir... Pour une fois qu’on a un roman de fantasy qui se torche avec la monarchie et l’aristocratie, on aurait pu se régaler d’un "House of Cards" médiéval fantastique. (D’ailleurs, je me demande pourquoi personne n’a jamais pensé à appliquer ce concept à la Grèce ou la Rome antique : cela serait génial !!!)



Ce court roman été écrit au début des années 1990 : après la catastrophe sociale thatchérienne, l’Angleterre populaire a cru à l’alternance et au changement avec l’élection du travailliste Tony Blair, qui s’est vite révélé être lui aussi un adorateur du Veau d’Or… L’auteur n’a jamais caché tout le mal qu’ils pensaient des ploutocrates imbus d’eux-mêmes et des sociaux-traîtres carriéristes. Ici il se lâche et s’en donne à cœur joie ! ^^
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Traquemort, tome 2 : La Rébellion

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...



Épisode V : L’Empire contre attaque.

C'est une époque de guerre civile. A bord de vaisseaux spatiaux opérant à partir de bases inconnues, les rebelles ont remporté leur première victoire sur l’abominable Empire Galactique. Au cours de la bataille Owen Traquemort, Hazel D’Ark et leurs compagnons ont empêché l’Empire de retrouver son arme absolue : le Négateur du Noirvide, machine capable d’annihiler des parsecs entiers de l’espace. Poursuivi par les sbires de l’Empire, Owen Traquemort regagne sa vase avec son vaisseau cosmique, porteur d’informations qui pourraient sauver l’humanité et restaurer la liberté dans la galaxie





Plusieurs entrées sont possibles pour s’éclater avec la saga "Traquemort" !

- une classique entrée « peplum sidéral » avec l’impératrice, sa garde prétorienne, son sénat, son armée, son pain et ses jeux, mais aussi la montée en puissance d’une l’Eglise intolérante, les menaces d’invasions barbares et les massacres de masses !

- une entrée « Robin des Bois galactique » avec des rebelles défenseurs de la veuve et de l’orphelin, qui volent aux riches pour donner aux pauvres, et qui se sont spécialisés dans les actions héroïques de dernières minute, genre sauver des enfants, des chiots et des chatons promis à l’exécution pour satisfaire les ambitions d’un gros con, carriériste d’abord, fanatique ensuite…

- une entrée « les Borgia dans l’espace », ou « Dallas dans les étoiles », tant les complots aristocratiques mêlent argent, pouvoir, coucheries et règlements de compte au disrupteur, au couteau ou au poison…

- une entrée « dans l’espace personne ne vous entendra crier » tant les mésaventures de John Silence et de son équipage ressemble à un pot-pourri de SF horrifique !

Sinon globalement, on est dans du cape et laser qui respecte les saines traditions du cape et d’épée.



Dans la prose quelques répétitions et quelques grosses ficelles pour introduire tel ou tel personnage et s’éclater avec. Toujours des sauts de ton et de registre, mais comme cela se fait essentiellement d’un chapitre à l’autre et que ces derniers sont assez longs (7 chapitres pour 630 pages), cela se fait plutôt en douceur et on a le temps de s’habituer à l’ambiance des lieux. Le mélange entre tragique et comique marche mieux que dans le tome 1, le côté tragique marchait déjà bien mais ici le côté comique m’a offert quelques bonnes doses de fous rires. Et si le cycle de l’auteur prend s’affranchit de plus en plus du modèle de saga de George Lucas, on notera toutefois qu’il souffre tous les deux du même défaut : le héros se fait très régulièrement volé la vedette par ses alliés ou ses adversaires. Mais est-ce vraiment un problème ? ^^





Golgotha, manœuvre d’approche : attention spoilers





Géhenne et Golgotha : attention spoilers





Des hommes à la mer : attention spoilers





Éclats de voix et détournements : attention spoilers





Rencontre d’esprits : attention spoilers





Des voix dans les ténèbres : attention spoilers





Les cercles de l’enfer : attention gros spoilers







Tout cela est d’une immense coolitude, et on laissera rager dans leur coin les commissaires littéraires habituels qui pire de n’avoir fait pour démocratiser la SF en France, l’ont affublée de l’étiquette intello qui fait fuir le grand public.

Sur ce je vous laisse à vos lectures, car je m'en vais de ce pas rejoindre mes compagnons de la rébellion...

La lutte contre la Garce de Fer Lionnepierre XIV continue mes amis ! Justice Forever ^^

« De l’action, de l’angoisse et des sauvetages de dernière seconde ! fit Rubis. C’est pas génial, la vie de hors-la-loi ? »

http://www.babelio.com/auteur/Simon-R-Green/9276/citations/557898
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Darkwood, Tome 5 : Sang & honneur

Comme feu David Gemmell, qui a toujours revendiqué marcher dans les pas de Louis L'Amour, Simon R. Green écrit toujours la même histoire que désormais je connais par coeur… L'auteur est fan de Roger Zelazny, donc on passe joliment du Dallas Fantasy à l'Agatha Christie Fantasy, et il est pote avec Terry Pratchett donc il passe sa méthode à la moulinette Dark Fantasy (sans parler de toutes les références à la littérature anglaise assez cool et aux films et séries populares qu'on aime bien, genre "Dr Who" et "James Bond", ainsi qu'un esprit comics toujours de bon aloi ^^)

Pour ne rien gâcher l'auteur est entré en résistance contre cette saloperie de thatchérisme ! (comme la quasi intégralité de la SFFF anglaise en fait)





Sept années se sont écoulées depuis la Guerre des Démons (cf. "La Lune bleue") et le Grand Jordan, célèbre ménestrel désormais réduit au rang de romanichel, est engagé pour être la doublure du prince Viktor de Rougemont en raison de ses talents de prestidigitation… le guerrier Gawaine de la Tour Rouge (oui on t'a reconnu Druss à la Hache ^^), le Comte Roderick Crichton et le négociant Robert Argent lui servent de chaperons pour tenir son rôle dans le panier de crabes qu'est la cour De Rougemont… Lewis le géomancien, Viktor le pyromancien et Dominic l'aquamancien, sans compter Gabrielle l'aéromancienne mariée au régent William Howerd plus intègre tu meurs, se disputent la succession du roi Malcom mort si subitement… Et pour ne rien gâcher, le Château Minuit a été construit sur un tumulus sidhe, et sans roi pour la domestiquer la frontière entre les mondes devient dangereusement poreuse (le trône De Rougemont jouant à la fois le rôle de la pierre qui hurle et du siège périlleux : remember la Quête du Graal ^^)... Au début les fantômes sont plutôt drôles, puis arrive un bestiaire gothique plus ou moins patibulaire avant que ne déboulent en masse des horreurs cauchemardesques sortant directement du "The Thing" de John Carpenter… ^^



Pendant que les princes et les aristocrates jouent à leurs petits games of thrones à la con (quitte à user et à abuser de la théorie du choc pour hâter les événements), Jordan lui lutte avec Catriona Taggert, Damon Cord, Matthew Doyle et tous les autres défenseurs du château pour sauver autant les grands que les petites gens… Au fur et à mesure de ses choix Jordan gagne des alliés des deux côtés du voile qui sépare le monde des morts de celui des vivants, et quand vient l'heure de vérité c'est tout le peuple qui est prêt à se rallier à la cause de l'imposteur… Quand il n'existe plus personne de bien c'est à vous qu'il revient de devenir une personne bien : Jordan sait qu'il est la doublure d'un méchant obnubilé par un esprit de vengeance qui n'hésite pas à exécuter plusieurs dizaines de personnes sur un coup de tête et qui ne perd pas une occasion de cracher tout son venin sur les sans-dents censés se reproduire comme des lapins, mais aussi que ses concurrents sont pires encore avec Lewis qui aime violer, torturer et tuer les femmes qui lui tapent dans l'oeil, et Dominic l'hyperactif sociopathe qui finit par détruire tout ce qui suscite son ennui… Il est complètement déchiré car il sait que finalement c'est de lui que dépend la survie du peuple tour entier !

Comme d'habitude avec l'auteur, on a droit à un super dramatis personae mis en scène comme la Duchesse de la Mort savait si bien le faire :





On démarre comme dans "Le Prisonnier de Zenda", classique la culture anglaise, et on poursuit comme dans "Ghostbusters", classique de la culture populaire, pour enfin balancer entre révolution et coup d'Etat… Reste à savoir si on est dans "Le Cuirassé Potemkine" qui relatait l'année 1905 ou dans "Octobre" qui relatait l'année 1917 : l'aristocratie puante et arrogante, ce cancer de l'humanité dont on aimerait bien se passer, va-t-elle encore accoucher d'un nouveau Seigneur des Cendres ?

Au final le sort du monde se joue en l'âme d'un seul homme, et celui-ci pourrait être vous ou moi : êtes-vous prêt à laisser triompher les forces obscures de la crevardise, quitte à dérouler le tapis rouge à la Bête Immonde, ou êtes vous prêts à vous battre pour faire triompher la liberté, l'égalité et la fraternité ?...





Est-il utile de préciser que j'ai kiffé, voire surkiffé ? On frôle le Rhââ lovely : 4,5 étoiles ! ^^

J'ai certes trouvé un peu moins de clins d'oeil, de private jokes et de coolitude que d'habitude, mais cela est sûrement dû à la traduction de Benjamin Kuntzer qui doit être moins averti que Cédric Perdereau concernant les spécificités des univers déjantés de l'auteur punk…
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Darkwood, Tome 2 : Les Epées de Haven

Après s'être attaqué à la science-fiction avec sa saga "Traquemort", le très rock'n'roll et anti-système Simon R. Green s'attaque à la fantasy. Ce 2e tome du cycle VF "Darkwood", qui associe en manière un chouia forcée les cycles VO "Forest Kingdom" et "Hawk & Fisher", regroupe les 3 premières aventures d'un duo de flics médiévaux fantastiques :





* "Hawk & Fisher 1"

http://www.babelio.com/livres/Green-Hawk-Fisher-tome-1/29897/critiques/730275

La classique association entre un meurtre en chambre close et un huis clos, sauf que les suspects sont autant naturels que surnaturels… ^^



* "Hawk & Fisher 2 : Les Jeux sont faits"

http://www.babelio.com/livres/Green-Les-aventures-de-HawkFisher-Tome-2--Les-jeux-son/29898/critiques/793664

Haven en période électorale et tous les coups sont permis entre Conservateurs et Réformateurs pour remporter la victoire ! Un "House of Cards" bien fun et bien barré… ^^



* "Hawk & Fisher 3: le Tueur de dieux"

http://www.babelio.com/livres/Green-Hawk-et-Fisher-Tome-3--Le-Tueur-de-dieux/29899/critiques/798255

La Rue des Dieux est au bord de la guerre religieuse : mutés à la brigade divine, les héros doivent arrêter en déicide en série avant que les choses ne dégénèrent, tout en étant la cible des homoncules d'un sorcier alchimiste décédé… ^^





L’auteur cherche le bon dosage de sa formule dans son "Hawk & Fisher" pour obtenir de la plaisante littérature de divertissement... L'auteur anglais a eu l'excellente idée de réaliser un sérial fonctionnant sur les mêmes principes que les séries télé (américaines ou anglaises, cela dépendra de votre culture en ce domaine) mélangent cop show et fantasy, du coup on se retrouve avec un détournement de "Mission casse-cou" / "Dempsey & Makepeace" qui emprunte à Agatha Christie et à "Sin City". le résultat, pour peu qu'on se prête au jeu, est d'une chouette coolitude !

Les missions de notre duo de flics intègres dans une ville corrompue suivent peu ou prou le même schéma (donc il ne vaut mieux pas les enchaîner sous peine de se lasser prématurément) : séquence pré-générique présentant la résolution d'une affaire antérieure qui aura des répercussions sur l'affaire du jour, puis une demi-douzaine de chapitres-épisodes faisant alterner descriptions / explications / actions, avec interrogatoires, recherches d'indices, vraies pistes et fausses pistes jusqu'à la fin, souvent amère. Et bien sûr dézingage en règle de la haute société et des élites bien-pensantes…



Je suis quand même épaté du travail des traducteurs Isabelle Troin et Cédric Perdereau, vraiment pas facile à discerner l'un de l'autre (preuve d'un passage de témoin réussi haut la main), qui arrivent à rendre fluide l'alternance entre descriptions de romans-feuilletons, dialogues corrosifs plein d'humour noir et scènes d'action blockbustériennes. J'avoue ne rien comprendre aux crachats à répétition de fiel et de venin de la Bifrost connection : « Bragelonne ne nous a que trop habitué à des massacres à la Google Translate effectués par des stagiaires fans de rap et parlant couramment le SMS. » Ouais, avec de tels amis, les genres de l'imaginaire n'ont plus besoin d'ennemis !
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Les aventures de Hawk & Fisher, tome 6 : Le..

Pour le plus grand plaisir des easy readers, Simon R. Green continue son détournement médiéval-fantastique de la très sympathique série anglaise "Mission casse-cou" ("Dempsey & Makepeace" en VO) !





Dans cet épisode 6, intitulé "Les Squelettes de Haven", les négociations entre les Bas Royaumes et Outremer (allégorie du Royaume-Uni et de la France), initiées dans le tome 4 et développées dans le tome 5, sont arrivées à leur terme : le roi Gregor et le roi Louis viennent à Sin City signer les accords de paix entre les deux nations. du coup malgré le temps pourri (ah les fameuses averses londoniennes ^^), les autorités font le ménage au propre comme au figuré… Résultat des courses ? Émeute géante au pénitencier de haute sécurité de Damnation Row ! Lancez le générique !!!



Pas de chance, l'émeute a été organisée de l'extérieur pour atteindre un objectif plus élevé et il faut envoyer l'équipe d'intervention d'urgence (la tacticienne Jessica Winter, la machine à tuer Stuart Barber, l'invulnérable John MacReady et le sorcier Tempête) vérifier que les créatures magiques de l'Aile Infernale ne se sont pas échappées… Donc c'est jour de galère pour Hawk & Fisher qui viennent juste d'être muté dans cette division et qui vont devoir affronter avec leurs nouveaux compagnons une véritable galerie des horreurs : Allez Savoir (un machin meurtrier mais invisible… qu'est-ce c'est ? allez savoir, d'où son nom ^^), le Portrait de Messerschmann, Johnny Personne, Jenny la Rampante, les terribles Soufriers et les terrifiants Hommes Pâles… OMG ! Que des saloperies de littérature / cinéma horrifique conçues pour vous filer de gros cauchemars… Argh & Beurk !



Et ce n'était que l'introduction, car le shaman Ritenour a été bien été exfiltré par un groupe terroriste défendant la Cause !

Dans un 1er temps, nous découvrirons le super-vilain jamesbondien Daniel Madigan, sa base, son plan et ses lieutenants (Eleanor Todd, version grimdark d'Emma Peel, Bailey, Ellis Glen et le traître Sire Rolland) un véritable paumé de la longue guerre de l'ombre qui s'est déroulé entre les Bas Royaumes et Outremer qui a décidé de se venger violemment des deux camps…

Dans un 2e temps, nous nous attardons sur la triste histoire de Wulf Saxon, un Robin des Bois / Arsène Lupin badass qui a perdu 23 ans de sa vie pris au piège de Portait de Messerschmann et qui découvre que sa famille est morte, que ses amis l'ont trahi, que sa tête est mise à prix, et que sa ville bien-aimée est devenue tout pourrie… bref que l'Angleterre a subi les ravages du thatchérisme ! (ça ferait un bon bouquin de SFFF : un héros des Trente Glorieuses qui débarque en plein milieu des Trente Piteuses… d'ailleurs l'auteur à remis le couvert ultérieurement avec son alter ego de Sherlock Homes naufragé temporel qui part en croisade comme les bankster et les patrons voyous de l'ère néolibérale et suppôts du Grand Capital)

Dans un 3e temps, nous avons une affaire de sorcier sniper, le dénommé Domaine ayant pris en otage la fille du conseiller Suzan Wallinger… et tout finit dans le sang et dans les larmes en nécromancie passionnelle…



Pour tout le reste, et quel reste, nous avons droit a un remake de "Piège de cristal" écrit en collaboration avec le cador des comics Grant Morrison qui tourne mal, mais alors très mal puisqu'Allan Rickman en braqueur de banque pince sans rire est remplacé par un terroriste nihiliste équipé d'une Arme de Destruction Magique !

On reprend tous les codes de la saga "Die Hard", transposé dans un univers à mi-chemin entre le médiéval fantastique et l'urban fantasy : otages, négociations, exécutions, résistants et collabos, traîtres en pagaille, retournements d'alliances, sacrifices humains, araignée géante, passages secrets, pièges en veux-tu en voilà, avec des combats à l'épée en remplacement des gunfights, et des rafales de sortilèges en remplacement des traditionnelles fusillades des action movies hollywoodien…

Mention spéciale à Wulf Saxon qui était bien parti pour rejouer le rôle de le commandant Josselin Beaumont/ Jean-Paul Belmondo dans "Le Professionnel", et qui finalement a dû endosser celui du lieutenant John McClane / Bruce Willis dans le premier opus de la saga "Die Hard" !

Mention spéciale aussi à ce final apocalyptique qui rend hommage tant à Fritz Leiber qu'à C.S. Lewis,



Et après il y a encore des commissaires littéraires pour écrire : « ouais bof, blablabla ce n'est pas un chef-d'oeuvre absolu qui va bouleverser votre vie, blablabla cela n'est pas très original, blablabla ça ne révolutionne pas le genre »... Ils sont tellement à côté de la plaque en haut de leurs tours d'ivoire que je ne sais même plus s'il faut en rire ou en pleurer !





Derrière la grosse déconne et l'action non-stop, une histoire triste et tragique qui donne à réfléchir sur la guerre et la paix : après avoir stoppé les extrémistes des deux camps dans les tomes précédents, le pire provient des victimes des deux camps qui par désespoir se sont radicalisés avant de basculer dans le fanatisme… Suivez mon regard, au Moyen-Orient au hasard : il est fort à parier que si on avait mis autant d'énergie à lutter contre la misère et l'injustice qu'à balancer des bombes et à commanditer des assassinats, le monde se porterait bien mieux… (mais allez faire comprendre ça des élites qui considèrent les gens comme des insectes à ignorer ou à écraser)

Un petit bémol sur le chapitrage vu qu'on retrouve les chapitres de plus de 50 pages du premier tome de la saga, mais surtout j'ai senti que la formule de cet épisode s'éloignait de celle de l'ensemble de la série car on voit bien que l'auteur a envie d'évoluer vers quelque chose d'autre… (Ce qui nous rapproche grandement de "Nightside", une série de polars horrifiques grimdark, et "L'Histoire Secrète", un James Bond urban fantasy qui part en croisade contre les pourritures néolibérales qui l'ont trahi lui et son pays : deux séries qui cartonnent outre-manche et outre-Atlantique mais qui on été stoppées en France car ce pays n'est pas une terre propice à la fantasy…)
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Darkwood, tome 1 : La nuit de la lune bleue

Excellent divertissement, attention, voilà une fantasy qui ne se prend pas au sérieux du tout !



Déjà la compagnie de Rupert ressemble furieusement à celle de Shrek. Entre une licorne qui n'a pas la langue dans sa poche, une princesse Julia qui fait peur au dragon doux qui collectionne des (... non je vous le dirai pas, surprise !), on est en plein dedans, d'autant que l'humour est le même ou presque, lol !



Rupert le prince cadet qu'on envoie de quête en quête impossibles à réussir pour mieux l'éliminer du paysage, et qui revient toujours vivant, tel le morpion de base...

Si le pitch est classique, le traitement, lui, sort de l'ordinaire, et l'humour omniprésent allié à une noirceur glauque non moins présente donne un mélange tout à fait original.

Si j'ai su très vite "qui était le traître", ça ne m'a pas empêché d'apprécier le voyage (enfin, les voyages) à la fois dans le château et à l'extérieur (oui parce que le château, lui, fait référence à Poudlard, ses quartiers qui disparaissent et ses portes qui parlent, mdr...)



Enfin bref, on a un bel assemblage, certes un peu hétéroclite (j'ai pas parlé de Stormbringer mais j'aurais pu) et qui tire en longueur parfois (j'avoue, j'ai sauté des pages de combats contre les démons, répétitifs...), mais tout à fait agréable à lire, en s'amusant beaucoup, pour peu qu'on soit dans le bon état d'esprit.

Vu que c'est bien passé, je vais pouvoir reprendre "le disque-monde" l'esprit tranquille... :)



Et pour info, on peut fort bien s'arrêter à la fin de ce tome, pas d'obligation de lire la suite...

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Nightside, Tome 1 : Vieux Démons

So british assurément ! Je découvre Simon R Green avec ce premier tome des aventures de John Taylor, un privé un peu particulier, puisqu'il est natif du Nightside.



Mais qu'est-ce au juste que le Nightside ? A l'image de ce que peut proposer un Neil Gaiman dans "Neverwhere", le Nightside est une version magique de Londres, un quartier se situant dans une dimension à part, mais dont les limites touchent en plusieurs points celles du Londres ordinaire. S'y retrouvent toutes sortes de créatures, issues de divers mondes et époques...A l'image de son double, le Nightside est cosmopolite à souhait, et pas toujours pour votre plus grand bonheur^^. Il faut également savoir qu'il fait toujours nuit dans cet univers incertain. Autre référence évidente : John Constantine, qui apparaît la première fois sous la plume d'Alan Morre, et qui fut également utilisé par Gaiman.



Voici cinq ans John Taylor a quitté le Nightside, pour s'installer dans le monde réel, et juré de ne jamais y retourner. Mais voilà que, pour les beaux yeux d'une demoiselle en détresse, il décide de rempiler. Heureusement, il peut compter sur un don unique (et magique), celui de pouvoir retrouver n'importe quoi grâce à son "troisième oeil" intérieur. Il lui sera bien utile car, dans le Nightside, John Taylor jouit d'une certaine réputation, qui est autant le fruit de ses exploits passés que de sa filiation (sa mère n'est pas humaine), dont il sait très peux de choses...



L'auteur, employant une écriture vive et rythmée, nous fait découvrir, sur la base d'un scénario convenu qui emprunte aux codes du roman noir, le Nightside, un univers parallèle au notre et qui s'inscrit bien dans une tradition anglo-saxonne de la fantasy dite "urbaine", ou franchir des frontières ténues permet de passer d'un monde à l'autre. Il n'y a donc pas d'étanchéité entre le Nightside et notre monde, où plutôt elle n'est que de façade, un masque pour les non-initiés.



Les références à la culture anglaise sont nombreuses et Simon R Green développe des idées, et des personnages, fort savoureux : le Horla (la première taverne de l'humanité), le Papillon de Fer (un bar resté bloqué dans le Swinging London), la Forteresse (une maison bunkerisée accueillant tous ceux qui se sont fait enlever par des aliens), Eddie le Rasoir( le Dieu punk du rasoir) ou Suzie la Mitraille (un ancien SAS qui se trouve être une ancienne).



Le décorum est clairement emprunté au genre horrifique (voir le final), et le ton reste celui du roman noir, débarrassé de l'approfondissement psychologique des personnages. On pourrait d'ailleurs reprocher le manque d'approfondissement de l'ensemble à l'auteur, si ce n'est qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il a conçu son histoire comme un tome d'introduction à un cycle plus vaste, dès le départ. Globalement, "Nightside" est un agréable divertissement, qui ravira les aficionados de la fantasy, aussi bien que certains transfuges du polar et du roman d'horreur.
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Les aventures de Hawk & Fisher, tome 1

Je vous résume le truc en une formule : un roman d’urban fantasy qui balance entre Agathie Christie et "Sin City" !



L’introduction est super chouette, on retrouve le Rupert et Julia de "La Nuit de la lune bleue" qui ont refait leur vie sous le nom de Hawk et Fisher, époux à la maison, officiers de police à la ville. Ce sont des personnages de cop show eighties, donc impossible de s’enlever de la tête le duo formé par Mel Gibson et René Russo danse "Lethal Weapon" !

A son habitude, l’auteur alterne jolies descriptions digne d’un roman-feuilleton dix-neuvièmiste, et scène d’action musclées dignes d’un blockbuster hollywoodien. Bref, l’auteur rempile dans la formule ou est tellement à l’aise : le serial. (Il faut dire qu’ici, on mélange dès le départ le "Dracula" de Bram Stoker et le "Vampires" de John Carpenter !)

Au final on se retrouve avec un univers médiéval-fantastique mi Renaissance mi-Révolution industrielle empreint d’un esprit comics de bon aloi, où les guerriers en armure remplacent les policiers, les mages les super héros et les supervilains, les créatures magiques les alliés ou les adversaires des uns et des autres ! Je n’aurais même pas étonné de voir débouler à l’improviste un alter ego de Batman ou de Daredevil… (encore que, Adam Stalker c’est un peu un Bruce Wayne grimm & gritty ^^)



L’ambiance est tendue à Gotham City, euh pardon, la ville de Haven, car le pire cauchemar vient de survenir pour les connards : l’alliance entre un politicien honnête, un sorcier altruiste et un duo de flics dont l’intégrité n’a d’égale que la témérité… Les racailles d’en bas se font dessus depuis le nettoyage d’Hell Kitchen, euh pardon, du Crochet du Diable par le mage Gaunt, l’impitoyable défenseur des classes laborieuses, et les racailles d’en haut serrent des fesses depuis qu’ils se savent directement visés par un grand projet de réforme de la cité… Bref, Le changement c’est maintenant !!!



Le politicien qui veut changer les choses présente de faux airs d’Abraham Lincoln. Sûrement une coïncidence… ^^

Une grande réception qui réunit l’élite financière et social de la cité (sic), nous permet comme moult autres ouvrages de l’auteur de faire connaissances avec le who’s who en glissant au gré des dialogues et des pensées d’un personnage à un autre, nous permettant de découvrir leurs forces et leurs faiblesses, leurs amours et leurs haines, leurs ambitions et leurs craintes… Quelque soit le livre, j’ai toujours adoré ces grandes messes qui précédent le drame à venir. Ici, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce meurtre en chambre close, suivi d’un huis-clos et des traditionnelles recherches d’indices et dépositions des invités, puise largement dans les œuvres de la Duchesse de la Mort Agatha Christie !



Qui est donc l’assassin de William Blackstone ?

- Gaunt, le sorcier justicier…

- Visage, la fidèle sorcière…

- Bowman, l’adjoint queutard…

- Katherine, l’épouse volage…

- Dorimant, le loyal conseiller…

- Roderick Hightower, le vieux général à la retraite

- Adam Stalker, le héros légendaire (probablement un lointain ancêtre des Deathstalker de la saga SF "Traquemort")

Les twists étant éventés assez tôt, brièveté du roman oblige, il n’est pas trop difficile de diriger ses soupçons sur Mademoiselle Rose, le Colonel Moutarde, Madame Leblanc, le Docteur Olive, Madame Pervenche ou le Professeur Violet… A moins que l’assassin ne soit un vampire, un loup-garou, une succube ou un majordome… ^^

On suit à la lettre le cahier des charges du roman policier anglais old school, du coup quand le côté actionner refait surface avec des meurtres sanglants puis des bastons qui roxent du poney… ça fait un peu étrange.



OK au mélange des genres, mais le grimm & gritty est-il soluble dans le classicisme d’Agatha Christie ? Ici la mayonnaise n’a pas entièrement pris avec moi en raison des sautes de tons et de registres…

J’aurais toutefois mis 4 étoiles à ce tome d’introduction en raison de la coolitude de truc, si je ne savais pas que l’auteur avait été plus ambitieux et plus talentueux dans d’autres de ses créations, maîtrisant mieux le format court ultérieurement (je vous renvoie à mes critiques des épisodes du serial "Nightside"). Mais l’histoire courte, simple et facile d’accès dont parfaite pour les easy readers !
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Nightside, Tome 1 : Vieux Démons

John Taylor, détective désabusé en rupture, rempile pour sa richissime cliente qui souhaite retrouver sa fille fugueuse Cathy. Joanna, forte femme d’affaires, va craquer et se révéler plus fragile que de prime abord…qui a dit femme fatale ?

Ce n’est pas comme si le héros et son créateur ne connaissait pas leur Raymond Chandler sur le bout des doigts…

John Taylor, comme ses frères cachés Harry Dresden et Félix Castor, emprunte au célèbre John Constantine, et c’est tant mieux !



On emprunte autant aux univers de Neil Gaiman (on ici presque dans une version Hard Boiled de "Neverwhere") qu’à ceux du maître du fantastique Clive Barker, qui nous dépeint bien souvent la réalité du quotidien comme l’antichambre de l’enfer.

Sororité chitineuse, loubards démons, Équarrisseurs, yuppies druidiques aux serpes bien aiguisés, cafards intelligents qui ont trop regardé Alien, et cette mystérieuse sirène urbaine qui joue le rôle de fil directeur du roman…



Nous sommes bien dans un ouvrage horrifique, et ici le monstre c’est le Nightside lui-même. Le Nighside qui après tout n’est qu’une version fantasmapourrique de Londres... Car ce cœur maléfique de la capitale anglaise, où tours d’affaires côtoient taudis miséreux, est une métaphore de l’embourgeoisement / pourrissement du centre-ville londonien, et des autres quartiers de ce Londres parallèle assez weird on ne connaitra que les noms : la chute des ombres, la rue des Dieux, Haceldama…

Simon R. Green nous offre un Nightside « it’s bigger inside » où toutes les époques se mélanges (cf l’épisode de "Dr Who" intitulé The Wedding of River Song), toujours bloqué quelque part vers 3 heures du matin (cf. le "Dark City" d’Alex Proyas). Son anti-héros, qui emprunte ici à Virgile son rôle de guide des Enfers, promène Joanna, et ainsi les lecteurs / lectrices, vers les lieux où il pense trouver des indices pour retrouver Cathy :





La galerie de personnages est un peu restreinte, vu que le livre ne fait de 250 pages, mais est fort sympathique :





John Taylor peut retrouver n’importe quoi, pas seulement un objet ou une personne, mais aussi un point faible, un porte entre les mondes (coucou Neil Gaiman) ou une solution à n’importe quel problème… s’il en existe une. Quelque part, derrière l’habillage du détective hard boiled, c’est un problem solver. Il y a donc du "Dr Who" en lui !

Je connais assez bien son reboot et son spin-off grimm & gritty "Torchwood" pour affirmer sans crainte que les scénaristes de la franchise ont forcément du emprunter aux univers de l’auteur britannique (déjà la malédiction d’Eddie le Rasoir est quasiment la même que celle du Capitaine Jack Harkness)



Cet épisode pilote fort agréable car so british nous plonge dans l’univers du Nightside par le biais de l’humour noir de son narrateur, car tout est raconté à la 1ère personne du point de vue de John Taylor, et tout cela est bien rendu par la chouette traduction de Grégory Bouet ici comme un poisson dans l’eau. Les concepts sont très cool, l’écriture est très visuelle et on sent vite qu’on pourrait facilement décliner le concept en films, en séries, en comics, en manga ou je ne sais quoi… ^^ Vivement la suite quoi !



PS : Sinon si ce n’était pas déjà évident avec ses autres ouvrages, Simon R. Green appartient bien au courant rock’n’roll de la SFFF anglaise… Ben oui, le héros s’appelle John Taylor et cotoie le Dieu Punk du Rasoir, Morissey, Coltrane…
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Nightside, tome 2 : L'envers vaut l'endroit

So british assurément ! Je découvre Simon R Green avec ce cycle des aventures de John Taylor, un privé un peu particulier, puisqu'il est natif du Nightside.

Mais qu'est-ce au juste que le Nightside ? A l'image de ce que peut proposer un Neil Gaiman dans "Neverwhere", le Nightside est une version magique de Londres, un quartier se situant dans une dimension à part, mais dont les limites touchent en plusieurs points celles du Londres ordinaire. S'y retrouvent toutes sortes de créatures, issues de divers mondes, mythes et époques...A l'image de son double, le Nightside est cosmopolite à souhait, et pas toujours pour votre plus grand bonheur^^. Il faut également savoir qu'il fait toujours nuit dans cet univers incertain.



Dans ce tome 2, John Taylor est chargé par Jude, bibliothécaire occulte du Vatican, de retrouvé le Graal Impie, la coupe utilisée par Judas, lors du dernier repas. Vous l'aurez compris c'est un anteGraal qui est l'essence même du mal. Plusieurs tyrans, à travers le temps, l'ont possédé, dont Hitler par exemple.

Le problème c'est que la nouvelle du retour de la coupe maléfique s'est rapidement propagée, et des nuées d'anges servant le Très Haut et le Très Sombre sont prêtes à mettre le Nightside à feu et à sang, afin de récupérer l'artefact maudit. Taylor aura bien besoin de l'aide de ses potes un peu particuliers (Eddie le Rasoir, Alex Morissey, Suzie la Mitraille...) pour mener cette enquête à bien, d'autant plus qu'il ne peut utiliser son "troisième œil", sous peine d'être immédiatement repéré par un camp ou l'autre.



On retrouve dans cette épisode tous les ingrédients qui ont fait l'intérêt du premier tome, mais en plus rythmé et plus condensé : l'imagination fertile de l'auteur, le mélange humour / horreur (au passage, l'humour est ici encore bien plus présent et, sans atteindre ce niveau, on peut parler de cousinage avec Pratchett), les personnages sympathiques. Des bribes de leur passé nous sont livrées, notamment en ce qui concerne Suzie. Par contre, quel dommage que Simon R Green n'est pas fait davantage de place à Cathy, la nouvelle "secrétaire" de Taylor (rencontrée dans le tome précédent). Les expression bien senties (d'aucun qualifierait ça de "punchlines") sont légions et on se régale à enchaîner les scènes d'action, entrecoupées de passage plus humoristiques, le tout nappé de cette sauce horrifique du meilleur effet.



Certes, tous ça n'a pas la qualité ni la classe d'un Terry Pratchett, mais c'est quand même bien agréable et "Nightside "possède véritablement sa patte (de démon). Et puis c'est tellement rapide à lire que ceux qui hésitent auraient bien tort de se priver.
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Les aventures de Hawk & Fisher, tome 3 : Le..

Pour le plus grand plaisir des easy readers, Simon R. Green continue son détournement médiéval-fantastique de la très sympathique série anglaise "Mission casse-cou" ("Dempsey & Makepeace" en VO).

Ce troisième épisode d'Hawk & Fisher est totalement raccord avec les précédents. C'est donc logiquement et naturellement qu'on reprend background et personnages, ainsi que quelques situations et le comique de répétition propre à l'auteur. (Du coup tant pis pour ceux qui ont du mal avec le concept même de comique de répétition…)



Après avoir sauvé Haven du retour de l'Abomination, la cote des seuls flics intègres de la cité est montée en flèche. Grâce au piston du conseiller nouvellement élu James Adamant, Hawk & Fisher sont détaché à la Brigade des Dieux, dont la tâche consiste à empêcher que les innombrables rivalités entres les dieux et leurs fidèles ne dégénèrent en rixes et émeutes, voire en batailles rangées (remember "Le Cycle des Épées de Fritz Leiber" ^^). Car dans ce derniers cas de figure, le Conseil ferait appel à l'Equipe de Magie et Tactique Spéciale de sinistre réputation… Dans une ambiance tendue, comme le montre l'affrontement entres les cultistes de Crépuscule le dévoreur et ceux de Chrysalide, Hawk & Fisher doivent enquêter sur un déicide en série car on a retrouvé coup sur coup les dépouilles du Seigneur d'épouvante, de l'Homme séparé et du Traqueur de Carmadine…

Malgré le grand nombre des suspects et le petit nombre des indices, malgré les fausses pistes et les tentative d'assassinat perpétré par l'Homme d'ombre (un mélange entre Mr Hyde et l'Homme-multiple ^^), ils arrivent à la conclusion que le meurtrier se cache sûrement parmi leurs nouveaux coéquipiers qui cachent bien des choses et aiment bien s'éclipser durant la nuit :

- le sorcier altruiste Tombe

- la mystique cynique Rowan

- le guerrier bellâtre Charles Buchnan

Scènes de crimes, sorciers légistes, interrogatoires, indics… Ah cela sent bon les séries policières, et des trois épisodes que j'ai lus c'est donc celui-ci que cet aspect est le plus prononcé certes, mais aussi le plus réussi ! Mais l'auteur n'ayant jamais manqué une occasion de se critiquer et dénoncer les us et coutumes de la haute société (autoproclamée on ne sait pas pourquoi « bonne société »), il s'en donne une fois de plus à cœur joie… Et après avoir dézingué dans le tome 2 la politique, il dézingue dans ce tome 3 la religion !



La mécanique du roman est simple mais efficace : à chaque chapitre on a descriptions, puis explications puis action et baston. Entre Agathe Christie et "Sin City", on continue de mélanger les technique de narration du roman feuilleton et du film hollywoodien, l'auteur ne se faisant pas prier niveau dialogues piquants et humour noir.

Hawk & Fisher venus des royaumes du Nord pour s'installer dans ville portuaire de Haven, c'est encore un peu deux flics highlanders qui descendent à la capitale londonienne pour se frotter aux criminels d'en bas et aux criminels d'en haut. Ces deux personnages principaux ne sont pas du tout approfondis car d'une part ils le seront dans des épisodes ultérieurs de las série, et d'autre part ils l'ont déjà suffisamment été dans le préquel "La Nuit de la lune bleue"… L'auteur n'ici pas d'autres ambitions que de marcher dans les pas des séries des années 1980 (comme le montre les ficelles utilisées pour amener les personnages là où il veut les voir sévir), ce qui nous offre un improbable mélange entre "L'Arme fatale", "Miami Vice" et "L'Amour du risque"… encore que les inspirations de l'auteur sont toutes britanniques, puisque les clins d’œil à "Chapeau melon et bottes de cuir", "Le Saint" et "Amicalement vôtre" sont légion… ^^

Et c'est bien dommage car derrière la grosse déconne il y a encore un relationship drama intéressant avec de belles histoires d'amour, d'amitié et d'espoirs déçus dont je vous laisse le plaisir de la découverte, sur fond de questionnement sur la foi en opposant une histoire d'amitié entre un athée et un dieu mourant, et les délires d'un athée intégriste qui ne croit en rien ni personne à part lui-même et la supériorité qu'il pense avoir sur le reste de l'humanité (bref, un sociopathe psychopathe).

Car derrière la faune divine baroque et bigarrée, et derrière l'hommage à Michael Moorcock avec l'invocation du sosie d'Arioch par le Club des Damnés, l'auteur se demande et nous demande si l'Ego n'est pas la nouvelle divinité adorée par chacun. Et puis, avec les homoncules l'auteur aborde aussi l'intéressant thème du clonage (Richard Morgan continuera dans cette voie avec son cycle SF "Takeshi Kovacs")
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Nightside, tome 3 : La complainte du rossig..

La séquence prégénérique nous invite à suivre les investigations de John Taylor, missionné par Walker, dans une centrale électrique frappée par une série de sabotages et de meurtres. Rapidement, le lien est fait avec l’assassinat d’une vieille amie de notre (anti)héros. Evidemment Simon R. Green oblige, tout va mal se finir par ce que ne devait surtout pas arriver : une grosse exploz… Allez hop, générique d’ouverture !

https://www.youtube.com/watch?v=iVQ3qae_2YE



Nous retrouvons ensuite notre détective du Nightside qui rase les murs en évitant soigneusement Walker, le John Steed loyal mauvais faisant office de shérif local, et qui broie du noir au Horla tandis que Cathy Barrett, sa secrétaire adolescente déjantée, et Destinée, le super-héros travesti du Nightside monopolisent le dancefloor… Il est alors engagé par Charles Chabron pour enquêter sur la série de suicides qui accompagne la nouvelle carrière de sa fille. En effet la chanteuse Rossignol (en français dans le texte, alter ego urban fantasy d’Edith Piaf matinée de pépé en détresse de film/roman noir), a radicalement changé de registre depuis le rachat de son contrat par les époux Cavendish, véritables archétypes de patrons voyous. Effectivement, elle ne chante plus que chansons archi tristes, genre Depech Mode en mode déprime… Il y a donc quelque chose de pourri au royaume merveilleux du show business, et notre détective va se faire une joie de cuisiner stars, choristes, musiciens, gardes du corps, managers, roadies, groupies, journalistes et cie. La dissection de ce petit monde est fort réjouissante. On a même droit par un détour haut en couleurs de la salle de rédaction du Night Times... ^^

Après les événements traumatisants qu’ils on vécu dans les tomes 1 et 2, Eddie le Rasoir et Suzie la Mitraille prennent du repos bien mérité. Ils sont remplacé par Dead Boy, le justicier zombi adolescent qui sort du même moule qu’Eddie le Rasoir (sauf qu’il joue plus des poings et des sortilèges que du couteau) et Julien le Magnifique, super-héros victorien naguère victime d’un bannissement temporel de la part de ses ennemis jurés...



Mais pour les lecteurs expérimentés, il existe un autre niveau de lecture pour le coup assez couillu mine de rien :





Les liens entre Melinda Crépuscule, Hélios Winchester, et la Cie Prométhée, les liens entre les époux Masques et les époux Cavendish, John Taylor qui pour mettre la main sur Sylvia Succube retrouve Dead Boy juste avant l’assaut de la nécropole… Evidemment les ficelles sont un assez grosses pour amener acteurs et lecteurs là où l’auteur veut sévir, c’est-à-dire sa désormais traditionnelle galerie des horreurs : l’attaque du tulpa, la poursuite de voitures carnivores, le nettoyage de la morgue envahie par des créatures lovecraftiennes, la confrontation avec la sœur cachée cannibale de la Jacqueline Ess des Livres de sang de Clive Barker, le retour des Equarisseurs, l’affrontement final avec le Comte Entropie, maître des probabilités, de la chance et de la malchance… (Un personnage finalement tragique qui m’aura presque fait verser une larme, et que j’aurai aimé revoir par la suite.)



On retrouve également des répétitions qui vont piquer les yeux des lecteurs avec un peu de bouteille : c’est tellement gros que ni l’auteur ni ses correcteurs n’ont pu passer à côté, ainsi l’épisode 3 démarre par une des meilleures vannes du tome 2… Deuxième degré inside, comique de répétition, volonté de bien monter qu’on est dans un serial, easter eggs pour commissaires littéraires ? Je n’en sais fichtrement rien ! Et après tout on s’en fout, l’auteur n’a aucune intention d’égaler Mary Shelley, Bram Stocker, H.-G. Wells, ou Sir Arthur Conan Doyle. On est dans le « Supernatural Badness » : c’est cool, c’est fun et cela se lit à 100 à l’heure tant le livre de 250 pages est une succession de scènes d’action qui s’enchaînent à un rythme presque effréné avec ces rafales de vannes qui fusent à presque toutes les pages. On glisse avec une facilité déconcertante des scènes humoristiques aux scènes horrifiques, voire tragiques, car tous les trucs et astuces du roman feuilleton dixneuvièmiste sont transposés dans un univers d’urban fantasy qui emprunte autant à l’humour de Terry Pratchett qu’à l’horreur de Clive Barker, deux piliers de la littérature anglaise. Simon R. Green est quand même un écrivain SFFF incroyable avec son imagination débordante !



Et l’ombre de Celle-qui-ne-faut-pas-nommer plane toujours sur John Taylor, donc vivement la suite ! Mais en VO, car comme toute bonne série qui se respecte, celle-ci a été arrêtée par son éditeur français. Bienvenu en France, le pays développé où le marché du livre est le moins développé pour les raisons que l’on sait…



PS :

Séquence prégénérique, poursuite en voitures gadgétisées, grand discours des méchants concernant leurs plans devant le héros censément réduit à l’impuissance…Tout cela nous rappelle au bon souvenir de la saga James Bond.

Cela tombe bien puisque l’auteur s’est investi dans un détournement de 007 avec son cycle "Histoire secrète" !
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