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Critiques de Sylvain Ricard (290)
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... A la folie

Une facture très sobre (noir et blanc) pour traiter du phénomène des violences conjugales sur un mode plutôt âpre, parfois très cru, et sans fioritures (ou presque, puisque l'auteur a choisi de représenter les personnages avec des têtes d'animaux).



Les liaisons chronologiques entre les diverses époques de cette histoire de couple banal sont originales : des vignettes montrent le binôme assis sur un divan, face au lecteur et s'adressant à lui, alors que le conjoint pourtant installé juste à ses côtés n'entend pas ce que l'autre lui reproche.

J'y ai vu pour ma part un détournement d'un procédé déjà utilisé dans la comédie romantique "Quand Harry rencontre Sally", sauf qu'ici, ce dispositif n'a pas recours aux ressorts humoristiques dont il s'inspire (une façon d'illustrer un stade d'incommunicabilité pour ce couple qui s'est pourtant marié par amour ?...).



Une BD à ne pas lire les jours de blues.
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Motherfucker - Intégrale

Vermont Washington refuse de subir les humiliations, l’injustice, les discriminations quotidiennes et milite au sein du mouvement révolutionnaire afro-américain des Black Panthers, pour défendre ses droits à l’égalité.

(...)

Cette bande dessinée rend compte avec intelligence de la violence quotidienne, de l’enfermement dans lequel vivent les Noirs, du peu de marge de manœuvre dont ils disposent pour faire entendre leur révolte et organiser leur résistance, laissant place essentiellement à la tragédie. Le noir et blanc n’a jamais été autant justifié.



Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Kuklos

Un livre fort sur un sujet délicat qui fait partie des hontes de l'histoire des Etats-Unis. L'auteur nous fait découvrir l'intérieur d'un réseau du Ku-klux-kan par l'intermédiaire du personnage de Thomas Jackson. Si on commence doucement avec le thème de l'initiation on arrive vite dans une partie où s'enchainent les agressions et les meurtres sur la communauté noire, ces scènes sont très durs donc âme sensible s'abstenir. La partie qui m'a le plus plu c'est la dernière où des membres de cette secte vont se déchirer amenant une reprise en mains des noirs (avec beaucoup de violence aussi il faut le reconnaitre). Si l'histoire m'a bien plu, j'ai eu plus de mal avec le dessin qui n'est pas le style que j'apprécie.
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20 ans ferme

Sensibilité par l’association Ban Public, Sylvain Ricard décide d’écrire un scénario à charge contre les conditions de détentions en France. Pour cela, il va s’inspirer du témoignage du fondateur de cette association, Milko Paris. Le tout est mis en image par Nicoby et publié chez Futoropolis pour une centaine de pages.



On suit donc le parcours de Milan, emprisonné dès les premières pages. C’est un voleur, violent, avec des convictions bien arrêtées. À aucun moment pendant sa détention il n’acceptera l’indignité dans laquelle il vit. Ses rebellions, ses questionnements vont se heurter à l’administration pénitentiaire qui le lui fera payer en lui offrant le mitard et des transferts en cascade.



Si « 20 ans ferme » reprend les poncifs du genre, avec les clans de prisonniers et les luttes de pouvoir, c’est surtout le rapport surveillant/prisonnier qui est mis en lumière. Chaque parole de Milan est pris comme une provocation. Cela peut être pour avoir des parloirs sexuels ou pour comprendre pourquoi leur paye, à l’atelier, est variable bien que leurs horaires soient constants. À force d’emmerder le monde, Milan se retrouve stigmatisé systématiquement partout où il passe.



Le défaut évident de cet ouvrage est son message à sens unique. L’administration est 100% fautive, les gardiens sont des salauds et les prisonniers mériteraient mieux. Pour cela, chaque se fera son opinion mais l’ensemble manque de nuance. Mais le constat de prisons qui ne résolvent rien et renvoient des personnes brisées dans la société est particulièrement d’actualité.



Au-delà de la charge comme les prisons, « 20 ans ferme » possède une véritable tension, un suspense. On ne s’y ennuie jamais et l’ensemble se dévore d’une traite. La narration est bien servi par le trait de Nicoby, bien plus rond d’habitude. Malgré l’enfermement, il apporte une variété dans ses plans et une force en parfaite adéquation avec l’ouvrage. Du beau travail de dessinateur au service d’un scénario.



« 20 ans ferme » est une bonne bande dessinée, avec une histoire prenante, servi par un dessin adapté, et porteuse d’un message. La tension y est permanente et il est bien difficile de lâcher le livre avant de l’avoir terminé. Quant au message porté par le livre, il ne laissera personne indifférent.
Lien : http://blogbrother.fr/20-ans..
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La grande évasion, Tome 1 : Biribi

Très beau graphisme, documentation historique, scénario? tout est très bon.

Pourrait faire l'objet d'un film.
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Motherfucker, 2ème partie

« Motherfucker » scénarisé par Sylvain Ricard, dessiné par Guillaume Martinez et édité par l'excellente maison Futuropolis est un roman graphique qui traite d'un thème que je n'avais jusqu'alors jamais croisé dans ce format. Le lecteur plonge au cœur de l'Amérique raciste des années 70 et, dans le sillage de Vermont Washington, personnage principal de ce récit, pénètre au sein du mouvement des Black Panthers, un parti afro-américain virulent, luttant pour la cause des droits du peuple noir.



Le format de ce récit est ingénieux : chaque clause du « Ten Point Program » des Black Panthers est illustré par des épisodes de la vie de Vermont et de ses amis. Le lecteur peut ainsi considérer l'ampleur du mouvement raciste et il a une vision très large des injustices et sévices subis par le peuple noir. Le lecteur réalise à quel point le racisme est omniprésent, étouffant et touche à tous les aspects de la vie de ses « victimes ». Professionnels, privés, intimes... Ce récit démontre l'importance et la légitimité de l'existence d'un tel parti, mais ne prend pas position. L'auteur parvient à éviter de sombrer dans le manichéisme et ne présente pas les Black Panthers comme le Bien absolu. Nous avons simplement une palette de personnages que l'on accepte avec leurs douleurs, leurs difficultés, leurs espoirs et leurs rêves. Des personnages qui luttent contre l’oppression et les injustices avec les seuls moyens dont ils disposent...



Le graphisme, tout en noir et blanc, offre une grande nuance de gris et épouse ainsi à merveille les propos du récit. A la fois ironique et intelligent, ce choix prouve que noir et blanc peuvent s'unir, passer outre les clivages et donner vie à quelque chose de fort et puissant. Les traits offrent une grande richesse de détails et donnent un souffle énergique à un récit qui défend les plus importants principes de vie.



Instructif, émouvant.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Motherfucker, 2ème partie

Deuxième partie d'une BD intelligente avec de très beaux dessins de Guillaume Martinez.

Dans "Motherfucker" Sylvain Ricard poursuit son illustration par l'exemple du programme des Black Panthers difficile à appliquer en raison de la répression.

On a envie de les soutenir et d'être solidaire. Pour autant, l'histoire de Malcom Washington montre bien la particularité de la lutte contre la discrimination raciale des noirs américains qui n'ont pas voulu s'associer à leurs frères blancs qui, pour eux, ne peuvent pas partager leur vécu douloureux.

Il ne s'agit pas uniquement de défendre des idées mais de changer les comportements.



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... A la folie



Un homme et une femme sont assis sur un canapé. Ils racontent, chacun à leur tour, leur vie de couple. Ils se rencontre à a fac et se marient assez rapidement. La femme ne travaille pas car le mari à une bonne situation. Le seul rôle de l’épouse est de le réveiller le matin, lui préparer son petit-déjeuner, ses diners et d’entretenir l’appartement. En échange, elle a une vie en apparence tranquille et confortable. Sauf que, un jour, son mari lui donne une gifle…

J’ai beaucoup aimé cette bande-dessinée qui nous montre comment un couple peut plonger dans la violence conjugale, tout doucement, sans vraiment que l’on ne s’en rende compte. Je trouve que les personnages sont réalistes et je me suis facilement identifiée à eux. L’auteur ne porte pas de jugement, il se contente de nous montrer comment un couple ordinaire peut basculer dans la violence. Grâce à cette bande-dessiné, j’ai un peu mieux saisi l’attitude des femmes battues dont je ne comprenais pas le comportement. Autant j’ai plus ou moins admis la passivité de l’héroïne, autant j’ai eu beaucoup de mal avec le personnage de sa mère qui préfère que sa fille souffre plutôt qu’elle ne demande le divorce. Tout ça à cause du qu’en-dira-t-on. Les personnages ne portent pas de prénom, comme pour accentuer le fait que cela peut arriver à tous le monde. Et je me suis posé plusieurs fois la question : et si cela m’arrivait, comment je réagirais ?

Les illustrations en noir et blanc donne un petit côté intemporel à l’histoire.
Lien : http://hellody.canalblog.com..
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... A la folie

Cet album de Sylvain Ricard et James n’est pas précisément une nouveauté, puisqu’il remonte à 2009.



Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d’une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l’humour, puissant dissolvant de la morale.



En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd’hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. Le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l’Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s’en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l’homme et l’encadrement de sa sexualité par l’Etat (comme la volonté de marier les gays l’indique).



On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d’être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l’album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l’homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J’en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n’est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux mœurs libérales modernes, c’est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.



Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c’est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.



Quand Terreur graphique traite de la «maladie d’amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l’homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d’exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.



La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d’amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu’elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c’est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d’amour n’est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C’est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n’existait pas, et de ponctuer d’un point d’interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu’elles signifient l’éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n’y sera pas remédié, en raison de l’usage de cette violence psychologique pour faire régner l’ordre social.



On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu’elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.



C’est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d’Esope, de peindre les protaganistes du couple qu’il décrit comme des animaux (des chiens). C’est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l’amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu’elle ne l’aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.



Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d’Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. Le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.



Si l’on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d’ailleurs qu’il n’y a rien de pire que l’enseignement de l’amour courtois, c’est-à-dire la croyance dans la possibilité d’un couple égalitaire ou d’un amour unisexe, satisfaisant la femme et l’homme de la même façon. C’est l’assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.



Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. Le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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... A la folie

Un couple raconte, chacun à son tour, comment ils se sont connus, aimés, mariés puis comment leur relation est tombée dans la violence pour l'un et la terreur pour l'autre...



Au début, on se croirait dans le film "Quand Harry rencontre Sally", les tourtereaux roucoulent, ils racontent leur histoire tout à tour, mais comme s'ils ne s'entendaient pas mutuellement. Au moment des premières gifles, leurs récits commencent à se dissocier, lui continuant à penser que son couple va bien, elle s'enfermant dans un déni de plus en plus important, à mesure que les coups pleuvent et laissent des marques visibles. Banale histoire de violence conjugale, certes, mais on voit bien dans cette bande-dessinée monochrome les points de vue de tous les protagonistes : l'homme, la femme, la mère de cette dernière qui ne veut pas faire de vagues et prône une soumission à peine voilée, l'amie qui conseille à la femme de ne pas se laisser faire et de porter plainte, le patron de l'homme qui appuie ce dernier au moment de rendre des comptes à la justice. Je ne peux pas dire que ces points de vue multiples me surprennent mais l'assemblage du tout est très cohérent et montre bien la grande perversité de cette violence toute particulière... Excellent travail !
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Stalingrad Khronika, tome 1 : Première partie

Commandité par le camarade Staline Himself, une équipe de tournage du pauvre doit magnifier les troupes soviétiques qui combattent et les immortaliser sur pelicule. A eux maintenant de faire face, outre aux dangers des affrontements, aux rancoeurs personnelles et autres luttes de pouvoir, et, surtout à l'absurdité du système qui peut faire déporter n'importe qui pour une parole déplacée ou un acte jugé anti-patriotique. Comme La Mort de Staline, sorti il y a quelques temps, une fois de plus des auteurs français se frottent au régime stalinien en employant un ton décalé. Il vaut mieux le prendre comme ça me direz vous, et le résultat, si pas aussi enthousiasmant que la série sus-citée est des plus réussi, mais attendons la suite (et fin) pour prononcer un avis définitif.
Lien : http://bobd.over-blog.com/
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Les rêves de Milton, tome 2

Une terrible bande dessinée, qui vous glace jusqu'au sang tant le personnage est habile à la manipulation... Les dessins sont comme toujours très beaux, les couleurs assorties à ce monde aride dans lequel les personnages évoluent.
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Guerres civiles, tome 2

Jean David Morvan et Sylvain Ricard, scénaristes de bandes dessinées, sont partis dans la Drôme, région épargnée par la guerre civile en raison de la présence de trois centrales nucléaires, se réfugier chez leur ami dessinateur Christophe Gaultier. Ils sont accompagnés de Frédérique, l'amie de Jean David et de l'éditeur Japonais qui n'a pas pu être rapatrié par son ambassade. Dans une station-service de l'autoroute déserte, ils découvrent des voitures abandonnées et un charnier. Ils sont arrêtés à un barrage et contrôlé par un milicien fan des oeuvres de Jean-David. Mais ce type est une sorte de crétin psychopathe qui va les entraîner dans un véritable cauchemar.

Ce deuxième tome poursuit le récit des aventures de la bande de copains pris dans une guerre civile tout ce qu'il y a d'improbable et de plus en plus lointaine. L'action se regroupe autour du petit noyau de protagonistes et le danger ne vient plus que d'un seul personnage. Pas d'histoire complète avec une fin, le lecteur se trouve face à un feuilleton d'anticipation. Il devra attendre le tome suivant pour connaître la suite, ce qui est assez frustrant et ce qui autorise les auteurs à « délayer » un peu trop. Les dessins sont toujours aussi approximatifs et bruts de décoffrage. Tout le monde n'est pas obligé d'apprécier, mais comme l'ambiance est glauque, cela peut passer.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La mort dans l'âme

Un fils qui se remémore ses souvenirs d'enfance avec son père. Un homme qui arrive dans un centre médical. Un coup de fil amer qui évoque la fin prochaine d'un homme et la nécessité des soins palliatifs. Mr Vanadris se meurt, vraisemblablement d'un cancer. Il est affecté désormais dans un centre de soins palliatifs, où il finira ses jours. Son fils tente de l'accompagner alors que le vieil homme essaye d’appréhender la mort et la déchéance. Des moments intenses de fin de vie entre un père et son fils.



Mr Vanadris entre donc dans cette unité médicale en sachant qu'il n'en ressortira pas vivant. L'accueil est chaleureux, le personnel tente de le mettre à l'aise mais comment accueillir sereinement l'idée de finir. Vient la ronde des traitements de plus en plus forts, les attentions des infirmières qui sont d'une cruelle ironie.



" - Il faut manger pour prendre des forces...

- Des forces ? Pour quoi faire ? "



Son quotidien se rythme au gré des visites régulières de son fils et de ses discussions avec un jeune prêtre sur la foi et la mort. Mais, la déchéance le guette inéluctablement et les fantômes qu'il croise dans les couloirs ou gisant dans leur lit d'hôpital sont d'autant plus effrayants lorsque l'on sait que cela sera votre devenir.

Cyril, le fils, tente le plus possible d'être présent auprès de son père. Il essaye de tenir le choc en gardant une vie en apparence normale. Mais le magasin des pompes funèbres n'est pas loin et les inquiétudes de son père qui tente de lui faire comprendre qu'il souhaiterait qu'on abrège ses souffrances ne fait qu'accentuer sa douleur. Une souffrance dont les autres tiers seront victimes, par ricochet.



Il est évident que La mort dans l'âme n'est pas un livre gai. Mais la force de cet album est telle qu'elle ne pourra que toucher au coeur chacun d'entre nous.

Un homme se meurt. Il apprend à accepter l'idée de sa finitude, et à ne plus craindre la mort. Accepter la mort, oui, mais vouloir aussi décider de quelle manière on ira l'embrasser. Un dernier sursaut de dignité pour un homme qui vit ses derniers instants, une façon de rester encore maître de ce qui reste de vie.

Un fils voit son père mourir. Il se sent impuissant à l'aider, à apaiser ses douleurs physiques. Un fils qui peine lui aussi à accepter la fin de son père et se refuse à y jouer un rôle actif.

Mais surtout entre ces deux hommes, il y a ces derniers moments de complicité, d'affection, de conversation.

La fin imminente de l'un renforce la force du lien qui les attache.

La relation entre le père et son fils, voilà ce qui m'a le plus bouleversé dans cet album.

Sans y toucher, les auteurs donnent vie avec une grande force de réalisme à ces derniers moments de vie commune. La façon des bien portants de parler de banalités, de garder une apparence joviale et presque positive pour ne pas plomber un peu plus l'ambiance et surtout cacher leur propre souffrance afin de ne pas alourdir celle du malade. Ces silences pesants qui contiennent à eux seuls plus de mots que vous ne pourrez en dire. Ces petits bonheurs futiles, comme le vol d'un papillon, auquel on fait désormais attention. Ces moments intenses où l'on essaie malgré tout d'avouer ses peurs et d'en partager le poids. La maladresse des proches, les formules éculées pour réconforter. La douleur qui reflue lorsque la porte de l'hôpital est tournée.

Pour tout cela (et bien d'autres choses encore, comme la mémoire, la transmission, le rapport avec son propre statut de père, etc...), cet album est totalement bouleversant.

Alors même si le sujet principal était surtout la question de la fin de vie, de l'euthanasie et du choix d'une mort digne, La mort dans l'âme m'a touché personnellement pour cette relation-là, pour l'authenticité de ces moments.

Il est évident que chaque lecteur ressentira une émotion différente selon sa propre expérience, sa sensibilité. Pour ma part, mon père est heureusement bien vivant et on ne peut "m'accuser" d'y retrouver là une part de vécu. Pourtant, cet album renvoie à d'autres pertes, à nos propres peurs aussi peut-être. Chacun ne pourra nier de devoir faire face un jour à la mort d'un proche et il me semble que cette histoire ne pourra que parler, peu importe la manière, à tous les lecteurs.

Je vous l'avoue donc sans honte, j'ai terminé cet album à chaudes larmes. Des larmes arrivées de manière totalement impromptue au détour d'une page, sans que j'en sache la raison. Et la rédaction de ce billet me fait sensiblement le même effet...



Alors voilà, pour une fois, je ne m'étalerais pas sur les caractéristiques plus "techniques" de cet album, sur son scénario, sur son dessin crayonné si torturé.

Seule l'émotion qui reste est essentielle. Et nos questionnements. Que feriez-vous à la place du fils ? Comment réagiriez face à la déchéance de ceux que vous aimez ?

Je vous invite très très chaleureusement à trouver vos propres réponses dans ce formidable album qui s'arrête sur des questions quelques peu taboues tout en bouleversant son lecteur sans tomber dans un pathos gratuit.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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... A la folie

(...)

« Convenu ». C’est un peu ce que je me suis dit en sortant de cet album. Je m’attendais effectivement à un traitement plus original des violences conjugales. Mais si la manière de faire est différente, j’ai déjà entendu ce discours-là. Une fois encore, encore, mon regard critique est influencé par le fait que je travaille dans le Social. Étant sensibilisée à ce sujet, j’attendais certainement que les auteurs frappent les esprits à l’aide d’un traitement narratif plus mordant mais surtout, j’en attendais une réflexion constructive. Rien de tout cela ici. La violence s’étale tout au long de l’album. Si les scènes de violences sont suggérées, leurs conséquences physiques le sont moins mais c’est à la partie graphique qu’on doit leur présence (James ne cache pas les stigmates sur le corps de la jeune femme). Sans surprise, Sylvain Ricard s’attarde donc sur l’aspect psychologique de ce mécanisme. Mais l’utilisation de personnages stéréotypés conduit à un dénouement prévisible. La présence de quelques soubresauts narratifs m’a longtemps laissé croire qu’enfin, le récit pouvait conclure de manière innovante. Mais les représentations sur ce sujet ont la peau dure. Si cet ouvrage est une fenêtre ouverte sur le quotidien de milliers de femmes battues en France, il n’apporte rien de nouveau quant à la manière de traiter le sujet en bande dessinée. Le seul ouvrage qui a retenu mon attention sur cette question est En chemin elle rencontre. Les autres titres nous font tourner en rond.

(...)
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Guerres civiles, tome 2

Pas bien convaincante cette bande dessinée. Pourtant, la mise en scène des auteurs par eux-mêmes, l'histoire d'anticipation d'une France en temps de guerre, le réalisme des conflits régionalistes (basque...) étaient autant d'ingrédients qui auraient pu contribuer à un résultat très intéressant.

Pour moi ce qui est venu tout gâcher, ce sont les scènes d'action, de poursuite de voitures etc, où, malgré les relectures de planches, je n'ai absolument rien saisi du déplacement des personnages dans l'espace.

Sinon, on rit parfois, mais souvent c'est très tendu malgré le quotidien qui subsiste, les personnages ne savent pas comment appréhender la menace, comment gérer les conséquences des conflits et les signes de plus en plus nombreux du basculement vers la violence. Cette ambiance de naissance d'angoisse est bien recréée, notamment avec l'apparition du fan de Morvan, un milicien fraîchement enrôlé qui se révèle insistant et quelque peu déstabilisé.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Guerres civiles - Intégrale, tome 1

Pas bien convaincante cette bande dessinée. Pourtant, la mise en scène des auteurs par eux-mêmes, l'histoire d'anticipation d'une France en temps de guerre, le réalisme des conflits régionalistes (basque...) étaient autant d'ingrédients qui auraient pu contribuer à un résultat très intéressant.



Pour moi ce qui est venu tout gâcher, ce sont les scènes d'action, de poursuite de voitures etc, où, malgré les relectures de planches, je n'ai absolument rien saisi du déplacement des personnages dans l'espace.



Sinon, on rit parfois, mais souvent c'est très tendu malgré le quotidien qui subsiste, les personnages ne savent pas comment appréhender la menace, comment gérer les conséquences des conflits et les signes de plus en plus nombreux du basculement vers la violence. Cette ambiance de naissance d'angoisse est bien recréée, notamment avec l'apparition du fan de Morvan, un milicien fraîchement enrôlé qui se révèle insistant et quelque peu déstabilisé.
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Kuklos

Je partage l'avis de Bamileke, qui a bien résumé les défauts de cette BD (la fin un peu trop pathétique selon moi, notamment), mais tout comme lui j'ai été assez surpris de la maitrise du ton !



C'est assez difficile de passer dans le camp des "méchants" (et à cet égard le Klan est franchement dans ce camp) sans en faire trop et les dénoncer comme des vilains pas beau, ou tenter de les comprendre et les rendre attachants. Lorsqu'on parle de personnes qui pendent des noirs et les brutalisent juste pour asseoir une idéologie raciste, il est dangereux de les rendre attachants.



La BD joue parfaitement bien dessus, présentant le Klan comme une grande famille que beaucoup rejoignent par esprit de camaraderie, on sent d'ailleurs le côté rite initiatique et intégration dans un monde d'adulte lors de la cérémonie d'intronisation. Le Klan est aussi un outil politique, un moyen d'asseoir une domination locale dans un pays beaucoup moins centralisé que la France. Cette notion est assez clairement montrée également, rien que par la profusion de magistrats qui en faisaient partie.

En deux parties distinctes (les années 20 avec l'entrée dans le Klan et les années 50 au moment des tensions) nous découvrons les deux facettes du Klan : ce qu'il veut être et ce qu'il est. Une volonté d'être les chevaliers sauveurs d'une civilisation et d'une race, des défenseurs des droits des blancs et tout le tintouin, voila pour le programme. Très réjouissant ! Mais la BD montre aussi dans sa deuxième partie ce qu'il en est vraiment : violence aveugle (le crime prémédité est interdit par les règles du Klan, ce qui m'a surpris), sadisme, tensions entre membres jusqu'aux fausses accusations et tentatives de meurtres par un tiers. Une explosion de violence assez sauvage imprègne la fin de la BD, dans laquelle une sorte de revanche des noirs-américains violentés jusque là se fait sentir. Une revanche sordide et violente, tout autant que l'étaient les actions commises à leurs égards.



La BD se positionne clairement contre le Klan et ses idéaux racistes, mais arrive à nous montrer aussi ce qu'il veut être et ce qu'il est, dévoilant le fanatisme et la peur d'un remplacement (tiens, ça me rappelle un truc), la volonté de faire corps ensemble et de s'investir pour un avenir radieux. Le Klan se veut dans le passé, le présent et l'avenir, ce qui s'est malheureusement confirmé. Bien que n'étant plus aussi grand et puissant qu'il le fut, ce groupuscule subsiste encore par divers moyens et organismes, dont certains ont pu faire parler d'eux récemment.

Finalement, je trouve que la BD utilise parfaitement bien le médium pour faire passer un message. Une dénonciation de ce que c'est, sans jamais tomber dans la facilité. Je suis surpris de la qualité du travail, en bien, et je ne peux que vous la recommander.
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Clichés : Beyrouth 1990

Je rejoins assez l'avis de Gaston, avec la légère pointe de déception pour ce reportage qui est malheureusement trop peu intéressant à mon goût. Et je me dis que c'est sans doute face à l'ampleur du reportage en bande-dessinée dans ces dernières années, qui a fait que la qualité est apparue de façon nette et que face à cela, les BD dans ce genre là ne sont plus suffisamment attrayantes.

Cette BD n'est pas mauvaise et propose une vision du Liban des années 90 très sincère dans sa démarche : dire ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont vécu. Le souci, c'est que justement ... ça n'est pas grand chose. Et même si on comprend un tout petit peu mieux à la fin de la BD la cristallisation des enjeux autour de ce conflit, je dois bien dire que je n'en suis pas ressorti avec beaucoup de connaissance supplémentaire. Et quand je compare à d'autres BD comme Kobane Calling, les reportages de Sacco ou même ceux de Lepage, je suis bien plus circonspect sur l'intérêt de celle-ci. Dépassée déjà, sans doute, et surtout avec bien trop peu d'apport instructif.



Le dessin est efficace pour ce genre de reportages et colle bien avec l'ambiance, mais je n'en suis pas particulièrement fan. Il est fonctionnel, voila tout.

En gros, une semi-déception : c'est honnête et malheureusement ça ne suffit pas. La BD n'est pas mauvaise, mais de là à dire qu'elle est à lire, je ne le dirais pas. Et ma note reflète cet avis : pas fou, et c'est dommage.
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... A la folie

Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.



C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.



Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.



Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
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