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Citations de Sylvie Tanette (100)


J'ai fréquenté l'un des meilleurs collèges pour jeunes filles de la ville, où on m'a enseigné l'art de devenir une jolie perruche qui ne se plaint jamais et ne se distingue en rien de ses semblables. Mon destin était d'épouser un politicien, un banquier ou un homme d'affaires, l'un des jeunes loups fréquentant le même club que mon père, mais je leur ai préféré Justin Callaghan qui vivait dans le bush, près du désert.
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Salinasburg est au centre du pays. Pour des gens comme moi, les Australiens des villes côtières, cette région des territoires du Nord était une terra incognita, aucun de nous n'y avait jamais mis les pieds. Je me souviens encore de l'excitante frayeur que ces lieux m'inspiraient tant ils me paraissaient exotiques. J'imaginais un espace infini, brûlant, Justin me l'avait décrit avec beaucoup de lyrisme lorsque nous nous sommes fiancés et je n'ai pas été déçue. C'était bien plus immense et mille fois plus somptueux que ce dont j'avais rêvé.
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À partir de ce moment-là je me suis retrouvée seule au monde, accrochée à Justin comme à un radeau, seule en effet mais infiniment libre et sereine, enfin délivrée du carcan que constituaient les attentes de mes parents.
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Et dès le premier jour il y a eu cette atmosphère, comment dire ? Un sentiment de paix un peu étrange. On s'installe sous la galerie de bois à l'arrière de la maison, on regarde le jardin, le désert de l'autre coté de la barrière, les Hills tout au fond, et on peut rester des heures sans bouger. Jamais ailleurs je n'ai vu d'aussi beaux couchers de soleil.
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D’emblée je me suis bien entendue avec tout le monde. Je leur ai dit qu’à Salinasburg ils devaient inventer une Australie nouvelle, différente, mettre leur région en valeur, cesser de passer et de se prendre eux-mêmes pour des ploucs. En tant qu’habitants du centre du pays ils étaient porteurs d’une culture particulière, restait à savoir ce qu’ils étaient capables d’en tirer, voilà ce que je leur ai répété.
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Mes parents faisaient partie de ces Australiens comme il en existait en ce temps-là, je ne crois plus que ce soit le cas de nos jours, des gens qui en vérité, et même s’ils ne se l’avouaient pas, auraient adoré vivre à Londres.
Je les trouvais ridicules de rêver de Londres quand ils avaient la chance d’être nés en Australie.
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J’ai fréquenté l’un des meilleurs collèges pour jeunes filles de la ville, où on m’a enseigné l’art de devenir une jolie perruche qui ne se plaint jamais et ne se distingue en rien de ses semblables. Mon destin était d’épouser un politicien, un banquier ou un homme d’affaires, l’un des jeunes loups fréquentant le même club que mon père, mais je leur ai préféré Justin Callaghan qui vivait dans le bush, près du désert.
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Pour des gens comme moi, les Australiens des villes côtières, cette région des territoires du Nord était une terra incognita, aucun de nous n’y avait jamais mis les pieds. Je me souviens encore de l’excitante frayeur que ces lieux m’inspiraient tant ils me paraissaient exotiques. J’imaginais un espace infini, brûlant, Justin me l’avait décrit avec beaucoup de lyrisme lorsque nous nous sommes fiancés et je n’ai pas été déçue. C’était bien plus immense et mille fois plus somptueux que ce dont j’avais rêvé.
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C'est d'ailleurs quelqu'un qui a marqué de son tempérament l'ensemble de la famille Garcin, pour le meilleur et aussi pour le pire. Le pire est cette loi du silence, cette interdiction de se raconter, et surtout d'avouer ses souffrances.
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Si c'est réellement cette femme qui a imaginé le jardin, je comprends qu'elle y ait laissé sa sante mentale. Maintenant tout est propre et on voit bien comment elle a organisé l'espace, les endroits où elle a planté les rosiers du désert qui ensuite ont menacé de tout envahir, les arbres fruitiers, les vignes. Plein d'autres bizarreries. Je me demande pourquoi elle a fait une chose pareille
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Il faut imaginer une petite ville balayée par le vent du désert, recouverte de poussière rouge. Une petite ville où chaque semaine un train surgi de nulle part déverse son lot de nouveaux arrivants. Les Cllaghan vivaient à l'écart et ne fréquentaient que quelques notables. Moi j'étais jeune, et face à l'espace immense qui s'ouvrait derrière ma maison j'avais l'impression qu'un grand avenir m'attendait. Je ne sais pas très bien ce que j'espérais.
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Elle ne le sait pas mais le quartier d'Hamilton Creek est un endroit particulier. Il y avait une source, avant, et les aborigènes lui prêtaient des pouvoirs magiques. Hamilton Creek portait alors un autre nom. Il signifiait "le lieu d'où les morts ne partent pas".
En effet d'ici les morts ne partent pas toujours. Certains restent pour veiller sur les vivants, et parfois leur viennent en aide.
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Frederic vient d'une région figée pour l'éternité. Il m'y a emmenée quand on rentrait de temps en temps en France. Une petite ville proprette traversée d'une rivière. Rien à dire...Dans la grande maison des parents de Frédéric, le moindre meuble est à sa place et les repas en famille se déroule toujours de la même façon.
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Partir plutôt que de répéter les mêmes gestes chaque jour de l'année. En vérité je n'ai pas pu. J'ai eu le sentiment que quelqu'un devait rester ici et garder les lieux.
Alors je suis resté.
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Le préfet est venu hier à bord du bateau des gardes-côtes. J'ai dit : voilà longtemps que nous ne l'avons pas vu, celui-là. Il nous a rassemblés et nous nous sommes tenus devant lui pour l'écouter sagement comme il convient de faire quand un officiel se déplace depuis le continent, si nous voulons qu'il reparte le plus vite possible.
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Comme nous tous ici, les pêcheurs de l'île, je ne sais pas l'âge que j'ai. Moi je dirais : au moins trois mille ans.
Je me souviens parfaitement du moment où, avec mes frères, nous en avons eu assez de vivre dans les profondeurs. Nous nous sommes concertés et nous avons décidé de quitter la compagnie des créatures marines. Nous avons d'abord nagé des jours entiers sous l'eau puis enfin nous avons aperçu des rochers qui transperçaient la surface. (...) Ce premier soir nous sommes restés sur nos rochers, émerveillés, et nous avons décidé de nous établir ici.
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Nous sommes toujours là, je le dis à la mer qui chaque jour visite les criques, aux mouettes qui surveillent les côtes et aux créatures marines qui attendent notre retour. Nous sommes toujours là, mais notre temps est compté et je suis fatigué.
Je ne sais pas qui s'occupera de l'île après nous. Nous serons retournés dans les profondeurs, parmi les peuples sous-marins. Et le soir par nos cris déchirants nous tenterons de le rappeler à nos frères humains : celui qui ne sait pas sauver son prochain se perd lui-même.
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Les habitants des îles sont par essence des marginaux, nous en particulier car notre histoire n'a rien à voir avec celle du continent Aussi nous nous sommes claquemurés.
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Moi, ce n'est pas que je n'ai pas eu envie de partir, je mentirais si je disais ne jamais avoir pensé à émigrer. Partir pour Brooklyn ou Marseille, pour n'importe où plutôt que de continuer à vivre sur cet amas de rochers au milieu de la mer. Partir plutôt que de répéter les mêmes gestes chaque jour de l'année. En vérité je n'ai pas pu. J'ai eu le sentiment que quelqu'un devait rester ici et garder les lieux.
Alors je suis resté.
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J'aurais pû me passionner pour autre chose et ils auraient trouvé à redire, de toute façon, ces milliers d'engueulades depuis que j'étais petite c'était juste, j'ai mis du temps à m'en rendre compte, c'est vrai, c'est juste qu'ils auraient vécu plus tranquillement sans moi. Au fond je les comprends, parce qu'une fille c'est compliqué, moi surtout. Parce que notre histoire était compliquée, et la leur encore plus. Alors un jour on a tout arrêté et je ne les ai plus revus. De temps en temps je reçois un mail. Bon. Ils ne me manquent pas, jamais.
Me manquent seulement, certains jours, le vent salé quand j'attendais le bus pour aller au collège, les levers de soleil sur le front de mer, le vacarme des mouettes dans le ciel.
Et aussi le français hétéroclite et insouciant que parlent les gens de là-bas.
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