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Citations de Sylvie Tanette (100)


Et dès le premier jour il y a eu cette atmosphère, comment dire ? Un sentiment de paix un peu étrange.
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L’avenir s’étendait devant moi comme le désert qui s’ouvre à la barrière du jardin. Rien n’était prévu et je n’avais rien à faire.
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Ce personnage de mère insécure devait tenir à des réalités, mais il relève en partie d'une fiction que la légende familiale a construite. Il y a une histoire de ma grand-mère que personne ne racontera plus, maintenant que mon père est mort, que tous sont morts....à cause du silence dont il a entouré les siens, j'ai mis longtemps à poser des questions, et quand je l'ai fait, il était trop tard, mon père ne pouvait plus répondre. Peut-être n'ai-je pensé à le questionner qu'au moment où je savais que je n'obtiendrais rien. Il y a parfois dans la vie des consentements aux silences.
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C'était amusant d'expérimenter toutes sortes de variétés de fleurs et de fruits. Le jeu consistait à dénicher des espèces capables de résister à la sécheresse. Et peu à peu la passion s'est emparée de moi. Grâce à mes recherches , le centre de l'Australie pouvait se transformer en verger. Voilà ce que j'imaginais.
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Un jour, je me souviens, le prêtre de l'église irlandaise a suggéré que par les épreuves amoncelées sur mon chemin, le Tout-Puissant voulait m'avertir : je n'aurais pas dû désirer une autre existence que celle pour laquelle j'étais née.
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J'ai dit à Fréderic que jamais je ne donnerai l'impression d'avoir honte de ma condition d'immigrée en Australie.
Quelque chose m'avait foudroyée. Une panique venue du fond du siècle, surgie intacte de ce jour où ils étaient descendus du bateau à Marseille, quand ils s'étaient retrouvés dans un pays dont ils ne connaissaient pas le premier mot.
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Pour Frédéric et moi Elena est la première énigme de nos vies Jusqu'a sa naisance tout s est enchaîné tambour battant. On s’est jeté dans nos études, on a changé de pays , on a travaillé travaillé travaillé pour ne pas nous retrouver dans l’obligation de rentrer en France. Tout s’est précipité sans que rien nous ralentisse et Elena est venue au monde pour nous faire comprendre, à sa manière , qu il est peut-être temps de poser les valises.
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Comment je pourrais imaginer que le talent artistique se transmette ainsi par télépathie transgénérationnelle?
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Les habitants des îles sont par essence des marginaux, nous en particulier car notre histoire n'a rien à voir avec celle du continent. Aussi nous nous sommes claquemurés. Moi de toute façon, les démonstrations de force des autorités m'ont toujours fatigué. Nous vivons en bonne entente avec les créatures marines, les animaux, les monstres des profondeurs, nous n'avons jamais eu envie que les préfets, l'armée ou qui sait quel président se mêlent de nos affaires et nous ne nous mêlons pas des leurs. Au début de la dictature, isolés sur notre île si loin du continent, nous avons cru que personne ne nous dérangerait car nous avons pensé ne déranger personne.
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Il ne faut pas s'inquiéter, les éléments finissent toujours par se pacifier.
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À mon âge, je peux regarder la mer pendant des heures. Seulement si le temps le permet, car en hiver elle peut être terrible. Dans ces cas-là, il est dangereux de s'aventurer sur la digue, les vagues semblent vouloir avaler le village et le vent donne l'impression d'avoir un problème personnel avec nous, comme s'il avait décidé de nous anéantir. Il paraît capable de soulever l'île de la surface de la mer pour l'envoyer au bout de l'horizon.
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Au début de la dictature, isolés sur notre île si loin du continent, nous avons cru que personne ne nous dérangerait car nous avons pensé ne déranger personne.
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Dans quelques jours, les derniers vacanciers partiront et les créatures marines pourront de nouveau s'approcher. Elles vivent sous la surface de l'eau et tous ces gens les dérangent, elles en ont peur et passent l'été cachées dans des endroits connus d'elles seules. Nous regardons la mer se rider à leur approche silencieuse, nous pourrons les imaginer rassurées.
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Notre île est une miette dans la Méditerranée. Des rochers et des criques, quelques kilomètres de collines, des oliveraies à moitié abandonnées, le village blanc comme de la craie avec son port et ses barques. Autour, la mer à perte de vue nous protège. Nous, les pêcheurs, nous la connaissons par cœur. Les poissons qui se faufilent entre les rochers, les méduses, les murènes en embuscade, nous pouvons dire quel est le caractère de chacun de ces animaux marins car depuis toujours nous vivons avec eux.
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Ni lui ni les autres, pas un seul instant je ne les ai regrettés. Et je ne leur devais rien, ce que disait mon frère était faux : on ne m'avait passé aucun caprice, au contraire on avait toujours agi comme si je ne pouvais posséder la moindre volonté personnelle.
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Beetsy est née à Salinasburg, c'est sur, et dans un milieu pauvrissime, comme beaucoup d'aborigènes et de métis. Elle a apparemment été enlevée à sa mère par les services sociaux et placée dans une institution, il paraît que c'était courant. A mon avis elle est à peine allée à l'école. Elle donne aussi l'impression de ne pas avoir de famille, une fois elle a laissé entendre que sa mère était une prostituée, je ne sais pas si c'est vrai. Beetsy a un peu bourlingué à travers l'Australie à l'adolescence, fréquenté quelques maisons d'artêt, travaillé à droite à gauche avant de revenir s'échouer ici, je me demande bien pourquoi d'ailleurs, et s'installer non pas à Salinasburg mais presque en plein désert, loin de tout, dans cet ancien logement pour éleveur de moitons. Elle est serveuse au bar d'une station-service, un de ces endroits incertains comme on en trouve dans le coin, un garage-épicerie-motel planté au bord de la route.
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On est dans le Territoire du Nord, le coeur violent de l'Australie, selon la poétesse Myriam Watson, un coeur tout aussi grandiose que ravagé. Une région où contre l'Histoire officielle depuis des années les aborigènes s'épuisent à reconstruire leur mémoire, où les descendants d'immigrés essaient de mettre en valeur ce que leurs communautés ont apporté au pays. Ils sont tous obsédés par un passé qui leur a échappé. Montrer ici les travaux de Li Wang et de Beetsy Najipanga est lourd de sens. Pas pour le gratin de la critique australienne.
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Moi, je ne me souciais ni de son père ni de sa famille. Jeune mariée, j'avais tenté de montrer de la sympathie à chacun mais ces satanés Irlandais étaient de véritables portes fermées. J'avais l'impression que les parents de Justin me reprocheraient toute ma vie de ne pas être née catholique et je trouvais leur obstination ridicule. Nous étions australiens, nous vivions au XXème siècle, qu'importait la religion ?
Je n'ai jamais su grand chose de la religion de Tim et Bee. Je me souviens, à certains moments de l'année ils se réunissaient au bout d'Hamilton Creek avec les autres aborigènes de la région pour se livrer à des cérémonies rituelles, et dans la nuit leurs chants parvenaient jusqu'à nous. Couchés dans le noir, Justin et moi écoutions en silence, en regrettant de nous sentir étrangers à ce qui était l'âme même de notre pays. Avec Li-Peng non plus je n'ai jamais parlé de religion. Une fois l'an, il célébrait une fêtetraditionnelle chinoise avec ses compatriotes dans leur quartier réservé. Les jours suivants, le vent du désert chassait à travers Salinasburg des lambeaux de papier rouge vif, vestiges aériens de leurs lambeaux.
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Et puis à dix ans, l'art contemporain m'est tombé dessus. A la télé on avait vu un reportage sur les Compressions de Cészr, ces épaves de voitures transformées en cubes de métal rouillé. Si on regarde bien, dans les replis de la tôle on peut reconnaître une portière ou un phare tout écrasé. Les Compressions ont changé ma vie, encore aujourd'hui je pourrais en parler des heures, César est toujoursmon plasticien préféré. Oui je sais : il s'appelait en réalité César Baldaccini, c'était un fils d'immigrés italiens et il a grandi dans le quartier populaire de la Belle-de-mai, à Marseille.
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Frédéric ne m'a jamais avoué ce qu'il pense de cette tribu. Juste quelques remarques plus amusées que méchantes à propos de notre amour pour le clinquant, comme il dit. Notre côté oriental. Chaîne en or au cou des hommes, mascara en couche épaisse sur les cils des filles, mes frères qui cultivent jusqu'à l'absurde leur allure de princes arabes, sourires éclatants regard charbonneux, il caricature à peine. Moi çà m'a toujours fait rire, Frédéric un peu moins. Et puis notre générosité exubérante ne le séduit pas. Elle l'embarrasse. Au fond il ne s'est jamais vraiment intéressé à mes origines, pour lui c'est juste exotique, il ne saisit pas la complexité de tout cela. Je ne lui en veux pas, moi-même je ne sais pas quoi en dire. Je peux parler de notre quartier avec tendresse, c 'est un moyen très pratique pour qu'on ne me pose pas trop de questions. Mais je suis partie à l'autre bout du monde, voilà la vérité.
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