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Critiques de Tarjei Vesaas (144)
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Les Oiseaux

"Les oiseaux" est un roman surprenant. Il se déroule tout d’abord dans une charmante région de lacs étincelants, une région montagneuse de la Norvège à couper le souffle où la nature est omniprésente. Mais une fois que rétrécissent les ombres des arbres majestueux et que se dissipe la brume sur les lacs silencieux, on découvre le cœur du récit construit autour de la relation entre un frère et une sœur qui mènent au premier abord une existence sereine dans la campagne norvégienne. Mattis, un simple d’esprit, passe ses journées à s’évader dans son propre monde et réfléchit aux éléments qui le différencient des autres habitants de son village où il vit dans un chalet au bord d’un lac avec sa sœur Hege qui tricote des pulls pour subsister. Inapte aux travaux agricoles en raison de sa lenteur d’esprit, de son manque de sociabilité et parce que « ses doigts n’[exécutent] pas ce qu’ils [doivent] faire », Mattis est amèrement conscient de son inadaptation. Il aspire secrètement à être aussi sage, aussi fort et aussi travailleur que les autres habitants du village, mais il a du mal à les comprendre et à saisir la réalité du monde. « Pourquoi que les choses sont comme ça ? » est le genre de questions déconcertantes qu’il pose à Hege et qui les amènent à se quereller, mais ils se tolèrent parce qu’ils n’ont guère le choix : Mattis dépend de Hege pour vivre et Hege, n’imaginant pas l’abandonner, a accepté cette vie au service de son frère.

"Les oiseaux" posent un regard tendre et chaleureux sur ceux qui sont en marge de la normalité, et un mélange d’émotion s’est emparé de moi tout au long du récit, principalement à cause de Mattis. Il m’a fait rire, m’a attristé, m’a fait enrager en découvrant le monde tel qu’il voit et en constatant nos différences de perception et d’interprétation. J’ai aussi ressenti une certaine sympathie pour Hege, coincée avec son frère, aspirant à un peu de joie ou de romance dans sa vie.

Échouant à trouver un sens à la vie dans sa relation avec sa sœur ou avec ses concitoyens, Mattis en trouve dans les manifestations naturelles où le temps se dissout dans l’air dès que la bécasse survole le chalet en laissant derrière elle une traînée de lumière rayonnante empêchant l’orage de venir avant de glisser sur les branches enchevêtrées des trembles jumeaux qui gardent le jardin. Un monde où il peut articuler des remarques pleines d’esprit pour flirter avec une fermière, s’inventer un métier de passeur pour les gens qui veulent aller d’une rive à l’autre du lac, rencontrer deux sirènes espiègles emprisonnées dans leur corps de femmes et inventer un système pour lire le langage des oiseaux.

« Tu es toi, dit une voix au-dedans de lui. Du moins est-ce ce qu’il entendit.

C’était dit en langage d’oiseau, écrit en écriture d’oiseau. »

Le besoin humain d’établir des liens qui font tomber les barrières entre l’isolement individuel et l’appartenance collective est inscrit partout dans les actions de Mattis. Mais Tarjei Vesaas transforme le thème rebattu de l’inadapté face à une société inflexible grâce à une narration séduisante qui entremêle des images de nature belle ou menaçante avec des allusions symboliques ou oniriques, véritables pépites littéraires. Cette tapisserie astucieuse de Vesaas génère une tension aussi épaisse que le brouillard, qui se reflète sur le lac où Mattis range ses rêves, ses désirs et ses craintes.

La nature peut être aussi belle que mortelle, un éclair peut foudroyer les trembles, une bécasse peut devenir le héraut d’une langue secrète, le lac une personnalité envoûtante et menaçante, la barque de Mattis peut faire entrer le bucheron Jörgen dans la vie de Hege et détruire en un clin d’œil le fragile écosystème que Mattis a construit avec tant d’assiduité au fil des ans. L’écriture dépouillée de Vesaas et le mélange troublant de tendresse et d’appréhension qu’il donne à la narration continueront longtemps de m’habiter.

Un texte d’une étonnante beauté qui me fera regarder différemment la danse solitaire des oiseaux au-dessus des lacs ou des forêts.

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Palais de glace

Tout est dans l’indicible. Cet amour brutal, passionné entre deux fillettes du même âge est extraordinaire. C’est l’âge des serments, des secrets et de l’idéalisme. Un presque renoncement de la vie pour l’une des fillettes. La description de la nature est magnifique. Le roman entier est un poème. Je l’ai lu d’une traite. C’est une merveille.
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Palais de glace

J’aime les découvertes impromptues, où s’égarer dans les dédales des étals des libraires indépendants, des livres, comme des trésors, scintillent en cachette, perdues dans le charivari de la danse des auteurs méconnus, un regard, un conseil, une recherche incertaine, un hasard souriant vous porte vers ces livres comme ceux de Tarjei Vesaas.

Tarjei Vesaas est un auteur Norvégien, né en 1897 dans le Telemark à Vinje, mort en 1970 proche de sa terre natale, cet écrivain connu dans ses terres ayant reçu le prix Nordique en 1963, considéré comme le plus écrivaine de ce siècle, amoureux de de son pays, ses livres respirent cette terre norvégienne de froid, de glace, de lac, d’espace verts.

Les oiseaux est une œuvre belle, émouvante portée par un paysage nordique sublimé par les mots de Tarjei Vesaas, Le palais de glace différente, caresse la nostalgie enfantine des contes.

Le palais de glace souffle une blancheur froide éternelle, ce tableau nordique est une brise nouvelle, ce froid enivrant de cristal embaume avec douceur toute ces pages, tout devient une féerie, une architecture de diamant dessine ce paysage pour une ode à la splendeur de ces lieus qui furent le berceau de Tarjei Vesaas.

La beauté de ce pays, au cœur de cette belle histoire, trouble les sens, notre regard essaie de percer la magie intemporel de ces espaces prisonnier du gel, ou sourde, la glace perce de vie, craque de sa force l’immobilisme figé de ce voile comme une dentelle habillant les arbres, les lacs stoïques s’endorment sous la croupe transparente de cette magie de l’hiver, la vie hivernale s’invite comme un personnage invisible, si voyant, si majestueux comme une offrande divine. Ce regard glisse avec émotion dans l’interstice de ce silence ployant ses ailes blanches sur l’intrigue de ce conte envoutant d’émotion et de tendresse.

Le début de ce livre présente le paysage où Siss une petite fille de onze ans s’aventure à la sortie de l’école rejoindre Unn, une jeune fille de son âge, orpheline de sa mère, abandonné de son père, vivant chez sa tante maternelle depuis peu.Cette rencontre, toute fois banale, deviendra une parfaite unisson entre les ces deux jeunes filles, un lien sans nom les jumellera à jamais, ce pacte scellera la vie de Siss et de Unn.

Siss meneuse naturellement avec ses camarades, bonne élève, heureuse avec ses deux parents, au contraire de Unn, toujours à l’écart, solitaire, bonne élève vont par le choix du destin d’un rencontre nocturne chez la dernière, être éprise d’une amitié diffuse, une attraction surnaturelle, une force au plus profond de leurs êtres. Puis Tarjei Vesaas au plus profond de son âme, animée par l’esprit juvénile de ses deux filles, pénètre la psychologie secrète et tourbillonnante de cette jeunesse, ce fil conducteur tisse sa trame avec finesse, pour, avec cette innocence, écrire ce classique incontournable Norvégien.

Dans le tourbillon de l’hiver embrassant le paysage, la cascade triomphe de son art pour bâtir Le palais de glace, une architecture en labyrinthe, un dédale de salle au mille facette constelle leur pouvoir d’attraction, la curiosité tinte les esprits, ce cœur princier attend sa belle au bois dormant.

Unn, secrète, embrase la contradiction pour un fuir la réalité le lendemain de son amitié avec Siss, cette jeune fille se faufile dans le pouvoir du destin et devenir la destiné de son amie Siss. Ce secret d’une promesse entraine Siss dans une vie nouvelle celle de son amie Unn, disparue.

Ce conte fantastique bouleverse, Tarjei Vesaas nous fait traverser les saisons, début du froid, glaciation, la neige, début de l’hiver et de sa traversée, puis la délivrance, le printemps salvateur, la débâcle de la construction du froid, la fin du palais de glace et de son mystère.

Dans le cœur de Siss, Unn devient sa prison, l’hiver s’écoule dans la recherche et le souvenir de la disparue, les adultes laissent la jeune fille dans sa peur, ses doutes, sa promesse, se laisser envahir par le souvenir et devenir adulte et enfin s’affranchir.

La fin du palais glace s’écroule dans sa solitude de la nuit, comme un songe, pareil à cette petite histoire troublante.

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Les Oiseaux

Et pourtant il en connaît des choses, lui la "Houppette" du village. Mattis, le narrateur de ce fabuleux "Les oiseaux" de Tarjei VESAAS, est un trentenaire un peu benêt. Il vit avec sa sœur Hege, seuls depuis la mort de leurs parents. Elle tricote dur, elle parle peu, elle doit faire vivre cette famille atypique.

Mattis est un solitaire. Il reste sur le pas de la porte, regarde cette forêt qui les entoure. Les cimes des deux hêtres morts, surnommés "Mattis-et-Hege" dans le village. Le ciel, les oiseaux, le lac. Son monde est là, dans cette nature et dans sa relation à sa grande sœur.

Elle voudrait qu'il travaille, qu'il propose ses services aux voisins. Alors il essaye mais ses pensées s'embrouillent et tout le terrorise, ses gestes sont alors encore moins surs et sa lenteur s'allie à des actes d'angoisse. Il ne peut pas. Ou si peut-être, être le passeur en barque.

Lui regarde les oiseaux, le passage des bécasses, les traces sur le sol, les champignons qui se liguent contre lui. Il se pose beaucoup de questions. Toute la nature semble présager la vie qu'il aura, du meilleur c'est sûr, les oiseaux le lui disent. De la mort peut-être aussi, à cause de ce chasseur ou de l'orage.



Les angoisses de Mattis sont importantes. Elles concernent l'amour fraternel, le respect, la survie sans Hege mais aussi le monde qui le sépare des autres. Il a peur de brusquer, de faire mal tout autant qu'il a peur de ne pas être compris. Et l'arrivée d'un bûcheron, dans la barque de Mattis, lui rappelle en quoi sa vie, seul avec Hege, peut être bousculée.

Il y a ces autres, les villageois, ceux qui ont, de toute façon, un avis sur lui. Une frayeur, une agressivité ou pire une convenance ou une indifférence. Il n'est pas un enfant et ne veut pas être l'ahuri.

Et puis il y a les filles. Les pensées et la sensualité de Mattis ne le laissent pas libre, même en semaine. Comment faire pour se faire remarquer sans être "La Houppette"? Comment faire pour se révéler et être auprès d'Anna et Inger, insouciantes, sans à priori sur lui.



Tarjei VESAAS nous livre ici toutes les réflexions, les confusions et les concessions que ce héros attendrissant vit pendant quelques mois. Mattis est conscient qu'il va y avoir du changement. A sa manière, il s'y prépare.

Mais toutes ses rêveries et sa manière d'appréhender le monde ne l'aident pas à s'insérer dans la vie des autres. Il les voit sous le prisme de leur commisération et souhaite, lui, n'être qu'un homme. Il se présente mais la réaction défensive des autres et leurs propos peuvent être pris comme une atteinte, une agression.



Pendant tout le livre nous avons peur, peur pour les personnes qui croisent sa route: de quoi est-il capable? Est-il dangereux? par trop de sensibilité, incompréhension du monde ou auto-défense. Et peur pour lui. Cet homme semble si fragile certaines fois. Il a peur de l'orage, non?! Ou serait-il le plus courageux, en fait.
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L'incendie

Un .livre assez magique dont des images me hantent des années après sa lecture. Un livre qui fait partie de ses œuvre que l'on peut relire plusieurs fois dans une vie en y découvrant de nouvelles choses.

On peut sans doute y rester complètement étranger. Mais si on rentre dedans, alors on est envouté et on ne peut oublier.

Vesaas est un très grand écrivain, de ceux qui dépassent complètement leur propre culture tout en y étant profondément inscrits. Un des plus grands que j'ai lu. Et l'incendie est de ses livres celui qui m'a fait l'une des plus profondes impression. Une vingtaine d'année après l'avoir découvert, j'ai l'impression que je viens juste de le refermer.
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La maison dans les ténèbres

Un roman sombre, inquiétant. Un roman qui fait froid dans le dos. C'est parfois aussi étrange que les récits de Maurice Blanchot. En même temps, la métaphore est d'une grande transparence, sur ce qu'est une dictature qui détruit les hommes. Il y a quelque chose du Kafla du Château ou du Procès, avec en plus une poésie et un lyrisme qui nous emporte au plus profond de cette maison comme de nous même.

On peut sans doute parler d'un très grand livre, d'un chef d’œuvre même. A ne pas lire si vous êtes en pleine déprime quand même. Mais à lire pour mieux comprendre l'humain.



Une chronique un peu plus étoffée à voir sur le blog
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Les Oiseaux

Pas toujours facile de suivre le cours des pensées de cet adulte-enfant, un simple. Il voit le monde d'un oeil intéressé, toujours prêt à se sentir rejeté, et formidablement heureux dès qu'on ne le regarde pas comme un "toqué". Les descriptions de la nature sont merveilleuses, celles des nuages d'orage effrayantes.

Une écriture un rien étrange, inhabituelle, déroutante.
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Nuit de printemps

La lecture de ce roman a été dérangeante, non pas dans le sens de surprenante. Non, alors je serais davantage dans le malsain.

Je poserai en avant-propos que je n'ai peut-être rien compris au livre et à son sujet.

Le début était plutôt intéressant et nous préparait à un huis clos, quoique si on y réfléchit bien, n'est en rien original.

L'originalité consistait donc en les personnages ainsi enfermés ou mis les uns sur les autres malgré eux.

Cela pouvait devenir intéressant, en tant qu'oeuvre romanesque.

Que nenni ! on tourne court, les personnages superficiels ont la prétention de prendre de la profondeur, oh, horreur, ils demeurent dans leur faiblesse.

L'histoire part à vau l'eau, la folle reste folle, le méchant reste méchant, bref, j'ai eu à la fin une désagréable impression d'imposture.
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Palais de glace

Je me souviendrai longtemps de ma lecture de "Palais de glace". Stoppée en plein vol par le Rowling et un déménagement, je m'y suis pourtant remise en le lisant quasi d'une traite. Tarjei Vesaas est un classique norvégien, il donc poétique (les belles descriptions de la glace et du froid), malsain (l'amitié dévorante de Unn et Siss) et déprimant (la disparition de Unn). C'est très beau mais à lire avec un rayon de soleil.
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Palais de glace

La lecture de cet ouvrage m'a été conseillée par mon libraire préféré. Que dire? Ce palais de glace m'a emportée dans la féerie et le mystère des contrées nordiques.

Une histoire intrigante et étrange d'une amitié absolue qui se tisse entre deux fillettes de onze ans, Unn et Siss, en une nuit où leur destin se dessine autour d'un pacte scellé entre elles à demi-mot.

Unn disparait le lendemain sur le chemin du palais des glaces apparu à l'automne. Et Siss, persuadée que d'elle, dépend sa survie, participe ardemment aux recherches avec les adultes.Unn occupe ses pensées chaque jour jusqu'à l'obsession, jusqu'à la peur de l'oubli.

Je pense qu'il ne faut pas en dire plus sur l'histoire mais s'attarder sur la poésie des mots qui frappe le lecteur à chaque page et notamment la description magique de ce palais des glaces, personnage central du roman, aussi attirant qu'inquiétant.

C'est un livre très sensoriel où l'on entend gronder la cascade tel le murmure d'un fauve, vibrer l'édifice de glace dur comme du verre et fragile comme un château de sable et où l'on se représente visuellement ce tableau vivant et éphémère, dressé au milieu de la nature,

Le dénouement est peut-être en deçà de ce que j’espérais, mais l'écriture simple et stylisée à la fois de ce roman et le climat onirique qui en découle, procurent un tel enchantement de lecture, à la limite de l'envoutement, que cela en devient presque anecdotique.

Ne passez pas à côté de cet auteur norvégien, Tarjei Vesaas qui mérite que son œuvre soit découverte et partagée par le plus grand nombre.





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Nuit de printemps

Encore perdu dans le monde de Tarjei Vesaas avec ce troisième roman Nuit de printemps, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud édité en France en 2015, écrit en 1954. Cet auteur peu connu en France, est une référence dans son pays Natale, surtout avec Palais de glace, immense succès de la littérature du XXe siècle, aussi Les oiseaux, sublime enchantement lors de la découverte de cet auteur, il y a peu.

Nuit de printemps, comme les autres romans que j’ai eu le loisir de décorer de Tarjei Vesaas chante la nature, murmure l’adolescence et dans ce dernier la mort rode toujours dans la turpitude de ces vies d’angoisses. A la différence, Nuit de printemps bouscule la tendresse des paysages, dans le tumulte des dialogues incohérents entre ses personnages prisonniers de leurs images, lorsque deux adolescents, frère et sœur de 14 et 18 ans se retrouvent bousculer par une fratrie en effervescence, une tornade printanière nocturne.

Lorsque Hallstein, jeune garçon de 14 ans, adolescent rêveur, flânant dans l’herbe humide pour s’admirer des limaces noires errantes, constellant la verdure rosée comme un songe au fantôme du serpent légendaire, où les Angéliques tapissent son monde et sa création Gudrun, sa virtualité enfantine savoureuse et mutine, et sa sœur Sissel tout juste majeur derrière ses 18 ans, perdue devant son poste de radio, la flagrance des auditeurs ensorcelle ses silences, se retrouvent un soir seuls dans leur maison jaune perdue sur cette petit colline, isolée de monde extérieur de la ville, d’un village, embrassant la lisière des bois. Un éclair vient briser cette béatitude d’une nuit de printemps par cette voiture venant s’échouer au porte de cette maison jaune, à l’intérieur 5 personnes, une jeune adolescente au nom prémonitoire Gudrun, son frère Karl et sa compagne Grete, prête à accouchée, leur père, accompagné de sa compagne Kristine. Cette famille brise l’harmonie de ces deux jeunes pour brûler leur zizanie et rendre Sissel et Hallstein deux points fixes, témoins malgré eux des problèmes entre Kristine et leur reste de la famille.

Un huis-clos se crée, dans cette maison, avec quelque escapade pour respirer un peu de cette litanie de ce sinistre familial, où Hallstein aura son cœur bousculé par cette fille à la mèche charmeuse.

Une nuit blanche, pour une dramaturgie lente s’annonçant, sous le regard innocent de garçon rêveur, pris au piège par sa crédulité, voulant faire plaisir à tous. Le père est souvent nommé l’homme agité, comme celui qui catalyse tout le drame qui se prépare, son fils Karl, heureux papa d’un garçon, naissant dans la chambre des parents de Sissel et de Hallstein, tente malgré son caractère fougueux de tempérer son père Hjalmar, peu fois nommé ainsi.

Tarjei Vesaas nous entraine dans cette histoire d’une nuit, comme dans un rêve, la sœur et le frère se posent un moment la question, surtout le garçon au bord de l’épuisement à l’orée du matin. Cet homme, impersonnel agace par ses agitations et ses mots sans fin, assassin des autres de sa folie intérieure et Gudrun, petite plage, où Hallstein voudrait s’y étendre et y découvrir la chaleur de ces sentiments embrasant sa chair….

Un roman initiatique étrange et éprouvant, comme un songe lointain. Le monde des adultes s’ouvrent à ses deux cœurs légers, l’un d’un amour fugace incertain, l’autre des émotions féminines à fleur de peau où flâne la sensibilité des cœurs changeants.

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Les Oiseaux

Les oiseaux du Norvégien Tarjei Vesaas est une onde sensible coulant dans les méandres de notre cœur en suspend de la pureté des songes demeurant à l’intérieur de l’âme de notre héros Mattis, perdu dans ses réflexions.

Ce roman posé sur une étale d’un libraire chante une mélopée sourde lorsque mon regard caresse sa première de couverture, je le prends intrigué, mes doigts glissent sur ce livre, le quatrième de couverture lu, je le garde pour ensuite le payer et le ramener chez moi , mais l’histoire est plus belle lorsque quelque jour plus tard dans une autre librairie je touche du doigts un livre de poche qui m’attire, le titre Le palais de glace, et quel fut ma surprise de découvrir l’auteur Tarjei Vesaas, deux livres du même auteur reste une troublante coïncidence.

Ce roman flâne les errances d’un jeune homme trentenaire, Mattis un personnage attachant, ressemblant à Lennie Des souris et des hommes, ces personnages idiots souvent présent dans la littérature. Cet adulte, surnommé « la Houpette » erre dans ce roman divisé en trois parties, faisant le récit des anecdotes futiles dans le regard de ce jeune personnage aux pensées vagabondes.

Mattis habite avec sa sœur ainée Hege dans une petite maison au bord d’un lac, isolé du village, elle tricote toute la journée pour subvenir à leur besoin, Mattis flâne dans la nature avec ses pensées incertaines, ses errances le rend différent des autres, tout est propice à des symboles concernant sa destinée, une passée de Bécasse, la foudre, tout le bouleverse, tout semble dessiner une nouvelle route pour lui, son destin semble lié avec l’invisibilité du paysage le caressant, son âme pure, en proie au doute respire la simplicité environnante, l’être humain le complexe, l’homme en lui se sépare, s’étire, explose dans une demande. Sa confusion l’empêche de pouvoir s’exprimer avec les hommes, tout se bouscule en lui, trop de questions, trop de mots se bousculent, Mattis perd le fil de la conversation, sa concentration s’évapore, Mattis devient fragile puis se referme en lui pour devenir un enfant effrayé comme avec les orages, se cachant dans la maisonnette servant de toilettes.

Chaque moment que traverse Mattis l’invite à réfléchir, tout le monde a du mal à le comprendre, et chacun rompt la conversation avec lui, même sa sœur, l’aimant en se sacrifiant pour le protéger. Chaque travail trouvé pour monter à sa sœur qu’il est un homme s’effrite, Mattis se perds dans ses pensées puis sa concentration s’échappe, comme avec le démariage des raves, travail d’une journée chez un paysan qu’il n’arrive à faire, contrarié par ses pensées, Mattis se consume en lui pour disparaitre, la mort de la Bécasse le contrarie, le changement de comportement de sa sœur en la présence d’un homme, tout bouleverse notre Mattis, cet être si hypersensible.

Tout lui en mute, désirant devenir un adulte, plus responsable, devant passeur sur le lac, métier que sa sœur lui propose, c’est le seul endroit où ses pensées le laissent en paix lorsqu’il rame droit, coupant l’eau en ligne droite, il est passeur.

Ce roman est une triple voix, celui indirect avec ce « il », et le « je » de Mattis, ses pensées et sa propre voix, dans les dialogues avec les autres personnages, ce style perturbe car s’entremêle les raisonnements et les pensées de notre Mattis, le lecteur est au cœur de l’âme pure de notre jeune homme encore un enfant, celui qui aime manger des bonbons au camphre.

L’idiot de Dostoïevski les deux héros se ressemble dans leur naïveté mais dans ce roman tout est perçu à travers notre jeune homme, tous les autres personnages sont le miroir du regard de notre Mattis, Hege est figé du ressentiment de Mattis, les jeunes filles rencontrées Anna et Inger aussi lors de la baignade et du tour de barque, le bucheron aussi Jörgen.

Tout ce roman respire la pureté simple de ce jeune homme, aimant cette nature, écoutant les oiseaux, pouvant leur parler, répondre à l’invisible, Mattis est un enfant voulant se défendre de devenir un homme, il reste là dans sa béatitude de petites choses l’animant. Il perçoit l’insondable, veut suivre son instinct qui semble être le bon, chaque destinée est liée à des anecdotes, une passée de Bécasse, la foudre, un mal de ventre, sa destinée est être passeur pour sa sœur lui apportant l’amour et la paix.

Certain parle de symbolisme, je dirais juste que ce roman est une poésie par la simplicité de la nature qui embrase les sens de notre Mattis, un homme attachant et troublé des hommes qui le rend fragile et craintif, l’homme se perd, Mattis est la simplicité même, une douceur de vie.

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Les Oiseaux

Il s'agit d'un de ces livres qui provoque une attente qui dure le long de sa lecture. J'attendais, impatiente, plus d’événement, plus de relief. Mais j'ai continué, j'ai lu jusqu'au bout, avec toujours ce sentiment d'insatisfaction; et c'est en tournant la dernière page que j'ai -enfin- apprécié et surtout reconnu la poésie de ce récit. Alors bon, je me rends bien compte que cela ne donne pas forcément envie de se précipiter sur ce roman, mais ce serait dommage, vous louperiez quelque chose.
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Le vent du nord

A chaque fois, vous êtes sur le fil. Nous ne savons jamais si l'issue sera belle et douce, l'atmosphère est pesante. Cela peut venir d'une présence mystérieuse, symbolique, de la nature belle et effroyable, des ressentiments... ou d'une certaine folie.



Avec "Le vent du nord", recueil de nouvelles, je renoue avec le meilleur de ce que je pense de l'auteur.

Il nous entraine souvent dans les pas d'enfants. Ils sont spontanés et souvent insouciants. Mais rien n'est idyllique. Ni la relation aux parents. La relation filiale semble belle et douce, les adultes sont certes occupés mais aiment leurs enfants et pourtant il y a un instant de peur. Ni l'atmosphère, sous ce beau tableau il y a une fulgurance de tous les dangers. Les enfants jouent avec le feu ou découvrent le voile pessimiste de la vie. "Samedi soir" est une frayeur du quotidien, les peurs d'un accident et la vie qui va bon en mal en. Le pire étant la découverte d'une vie où tout n'est pas beau et rose. "Le redoux" est attendu par une fillette: sa chatte accouchera après le gel lui a assuré son papa adoré. Elle est impatiente, coupable et, malgré elle, source de confrontation.

Il y a bien ses petits moments de joie, de picotements, de tiraillements, de prises de risque limitées ou de vrais dangers comme dans "La fourmi intrépide", "Le bonhomme de pain d'épice", "L'anniversaire", " Celui qui rentra le dernier" ou "Arne".

Et puis il y a les nouvelles qui vous laissent sans voix. "Le cavalier sauvage" où cet enfant échappe avec joie à l'école pour aller en ville avec son père. Sa mère ne les accompagne pas. Et puis un accident à côté du bus, un taureau qui se rebelle contre le destin. Un magasin de jouets fermés. Tout dérape... ou tout avait déjà dérapé! "Le petit Trask" connait toute sa leçon par cœur, il n'attend qu'une chose c'est que sa maitresse l'interroge. Mais elle a peur d'être prise à défaut, c'est son jour de validation. Eux deux sont dans la tourmente. Ou "Le petit être sans nom" qui vit une journée de plus.

Ces 13 nouvelle se terminent par "Tusten", qui nous présente doucement le héros des "Oiseaux".



Tout peut être doux et chaleureux et pourtant Tarjei VESAAS laisse apercevoir toutes les failles possibles, toutes les voies du malheur. Rien n'est beau par dessus tout. La lecture est sous tension, poétique et un brin cynique. Mais c'est bon!
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L'arbre de santal

Un court roman , dans la lignée de son style d'écriture .......

C'est l'histoire d'une famille Norvégienne dont les liens semblent vécus de façon viscérale ........Vivant en vase clos , dans un monde rural auxquels ils ne semblent pas vraiment appartenir ........C'est le père qui subvient aux besoins de la famille en écrivant pour un journal de loin en loin tout en travaillant à son livre en parallèle (livre qui ne verra jamais le jour) ....Egil et Margit , les deux enfants , scolarisés , semblent être les plus ouverts et exposés au monde social tandis que les parents semblent ne jamais sortir de cette bulle qui les entoure .....





"Ils fréquentaient peu les gens aux alentours.Ils avaient cessé de monter la garde devant la grande route , allaient à l'école et apprenaient ce qu'il fallait savoir, et rentraient tous les deux à la maison l'après-midi sans rechercher une compagnie.Ils se montraient prétentieux, en quelque, et on les disait prétentieux, mais eux mêmes se considéraient plutôt honteux.Si père avait travaillé comme les autres, sur un vrai travail manuel , s'il avait été l'égal des autres , ils auraient participé de tout leur coeur aux jeux avec leur camarades.Ils jetaient un regard méprisant sur ceux qui auraient dû être leurs camarades et les regrettaient néanmoins .



De ce fait , tout ce qui était extérieur à a maison et au jardin demeurait étranger.Là, au-delà, il y avait des terres, des forêts , des montagnes et des marécages et diverses merveilles -mais cela restait inconnu, et l'on se retirait en soi-même un instant pour attendre quelque chose .Et lorsque un moment plus tard , ce serait arrivé, on se précipiterait dehors pour s'approprier tout ce dont on avait soif : l'amitié et des centaines de choses.



En attendant , on grandissait .Le temps passait et s'arrondissait en années .Et mère , que faisait-elle ? Attendait-elle ?Elle paraissait ne jamais avoir peur ._Magnus , l'entendait-on appeler, et elle ne le disait pas comme quand d'autres personnes ouvraient la bouche. Egil discernait certaines choses maintenant , et comprenait que père et mère étaient ce qu'on appelle heureux ."







Une faille dans ce petit monde clos va les entrainer dans un périple improvisé , dans l'errance du temps et de l'espace : Hilde , la mère , enceinte , semble soumise de plus en plus à des absences et des visions .....Les crises s'accentuant , le père décide d'effectuer une sorte de road -movie dans l'espoir de chasser toutes ces ombres et de ramener Hilde dans le réel : Hypothéquant la maison pour financer les voyages , ils partent à la découverte du monde ...... Portés par la lumière que dégage Hilde , la puissance de tout son être , majestueuse et presque irréelle : ils traversent toutes les épreuves ........ Le père , vite ruiné ( pour satisfaire les désirs de l'être aimée) , ils continueront leur "chemin initiatique" , en "va nus pieds" aux côtés de Hilde de plus en plus lumineuse , au sommet de la puissance vibratoire issue de cette grâce génitrice !

Portés par cet amour inconditionnel , le père et ses deux enfants conduiront Hilde jusqu'à sa libération finale , repoussant l'échéance par toutes sortes de subterfuges visant à maintenir Hilde dans le réel .....Ou acceptant de partir dans son monde ......Mais le voyage se finira dans la tragédie .....sans laquelle rien n'aurait eu de sens ......

Une écriture sublime,ensorceleuse , au service d'un récit en bordure de faille jusqu'à la chute finale tragique et libératrice !

Une histoire qui parle "aux tripes" , qui nous fait lire "au-delà du palpable" ..............

Et inutile de vous dire que .....j'ai adoré !!!!!!!!
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Les chevaux noirs

Dans le domaine d’Ambros Förness, les chevaux sont le centre de tout, la fierté et le bien le plus précieux. Viv et Leiv, les grands enfants du premier mariage d’Ambros, conduisent les chariots du relais familial. Quant à Mabb et Kjell, les bambins issus du mariage d’Ambros et Lisle, ils sentent confusément que leur famille n’est pas heureuse. Sans cesse à la recherche de preuves d’amour, leur innocence frustrée pèse sur la maison. Alors qu’un ancien soupirant de Lisle se rapproche, Ambros ne sait contenir sa jalousie et se laisse aller à ses penchants alcooliques. « Comment se sent-on quand on attend et qu’on ne reçoit jamais rien ? » (p. 77) En ville, Leiv est incapable de résister à une partie de cartes bien qu’il ne gagne presque jamais. Peu à peu, le domaine s’endette et périclite, à l’image de ses habitants qui se laissent submerger par leurs démons intérieurs. « Savez-vous ce que je souhaite, moi ? Je voudrais être différent de ce que je suis. Je fais le contraire de ce que je voudrais. Impossible de me retenir avant d’avoir coulé à pic. » (p. 140)



Dans ce roman, les innocents souffrent le plus et en premier. Sacrifiés sur l’autel des vanités adultes, enfants et chevaux finissent difficilement la course. En quelque deux cents pages, l’histoire progresse de plusieurs années au gré d’ellipses parfois un peu trop brusques illustrées par de puissants changements de saison, on suit les affres de la famille Förness jusqu’au dénouement final, heureusement plus doux que le reste de l’histoire. J’ai été moins sensible à cette histoire qu’aux Oiseaux ou au Germe du même auteur, mais le style de Tarjei Vesaas reste aussi beau, mélange de poésie brutale et de lyrisme sec.

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La barque le soir

[Extrait du blog Fils de lectures que je tiens]

Voilà des semaines que je me dis qu'il faut absolument que je parle de Tarjei Vesaas (1897-1970) sur ce blog. Pourquoi? Tout simplement parce cet auteur norvégien est une sorte de géant de la littérature. Un grand, un très grand. Un auteur dont les livres peuvent hanter leurs lecteurs après des années. Et puis voilà que le metteur en scène Claude Régy a repris sa mise en scène de La barque le soir au théâtre 104 à Paris (créé l'année dernière) et que France Culture s'en fait le relais (voir le lien ci-après). C'est donc le moment ou jamais (même si le spectacle ne se joue plus).



La lecture d'un livre de Vesaas est une expérience qui sort un peu de l'ordinaire; On y est en effet embarqué dans un monde où le rêve, qui peut aussi être cauchemar, est à tout moment présent. Un rêve qui peut avoir la présence d'un réel plus réel que le réel. Ou plutôt, plus réelle que la réalité, celle dans laquelle nous vivons. Il y a là quelque chose qui ressemble fort à ce que le psychanalyste anglais D.W. Winnicott appelait fantasying, cette rêverie ou ce fantasme qui nous prend entre veille et sommeil, qui oscille entre ce que le monde nous donne à voir et ce que notre imaginaire va chercher on ne sait où. Des images et des impressions qui s'ancrent au plus profond de nous et qui sont comme un rêve étrange et pénétrant, à la fois insolite et pourtant vaguement familier. Des images qui viennent habiter en nous comme si elles y avaient toujours été attendues, même si on ne les comprend pas toujours. Même si souvent on ne les comprend pas.



Une voix, une barque et un fleuve. Le mouvement du courant entre les rives. Voilà ouvert les écluses de la parole.



Il y a du mouvement, de la vie dans la barque. Se forment des rangées d'images.

La barque avance avec un courage que nul ne comprend.

Ceux qui restent à terre entrevoient sa course parmi les silhouettes.

Beaucoup d'inattendu s'y mêle. Ce ne sont pas des nouveautés non plus, elles ont déjà été là.



Il y a la neige dans laquelle on enfonce et l'homme qui mène son cheval, puissant. Le cheval, l'homme et l'enfant ouvre le chemin dans la neige épaisse qui continue de tomber.



L'homme dans la barque tombe, s'accroche à elle. Le courant les entraîne et la vie continue de tourner, les souvenirs de revenir, les chiens font entendre leurs voix. Les odeurs aussi reviennent; Celle de la pluie sur une peau chauffée par le soleil, couverte d'une mince chemise; La jeune fille et la montagne, chauffée par le soleil. Les images s'enchaînent avec leur sensation, odeurs et sons, alors que le courant l’emmène toujours plus loin.



En se perdant dans le courant, à la frontière de deux monde, l'homme retrouve tout ce qui a fait sa vie; Ce qui la fait encore.



On peut être envoûté ou dérouté par cette écriture qui semble exiger du lecteur des choses inhabituelles, comme un long poème dont on perd parfois le fil.



Les choses sont pourtant simples. Simples si on les accepte. L'auteur nous souffle vers la fin de son récit ce qui pourrait être une clé pour pénétrer cette écriture.



Ne pas comprendre, mais être à proximité de ce qui se passe.



Il reste à accepter de ne pas comprendre, pas tout ni toujours. Le voyage auquel nous convie alors Tarjei Vesaas, il se pourrait que vous ne parveniez pas à vous en détacher si facilement
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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La barque le soir

J'ai fait l'erreur avec cet ouvrage de vouloir le lire comme j'avais lu "les oiseaux" ou "palais de glace".



Il se trouve que ce n'est pas un roman. Cela ressemblerait plutôt à de la poésie, avec des chapitres distincts qui n'ont pas de liens entre eux (hormis dans les thèmes abordés).



Le style est profondément "vesaatien" si j'ose dire, on y retrouve tous les élèments du genre : la voix intérieure qui parle sans qu'on sache si c'est le "je" qui s'exprime ou autre chose, venu d'une partie universelle, de la nature. Il y a aussi cette notion de "fatum", de destin, de "ce qui doit être".



On sent qu'il y a beaucoup à "piocher" dans cet ouvrage : c'est le genre de livres qui peut être relu indéfiniment et nous apporter quelque chose à chaque âge... un livre de chevet en somme, à ouvrir dès que le moment se présente ;-)
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Palais de glace

Unn vient d'arriver dans la classe de Siss, la meneuse de jeu. Une maitié commence à se nouer entre les filles et un soir, Unn propose à Siss de venir chez elle. Siss accepte malgré sa peur du noir.



Dans la chambre de Unn, les fillettes se rapprochent et une alchimie se crée. Mais il est l'heure pour Siss de rentrer chez elle.



Le lendemain, Unn ne veut pas croiser Siss sur le chemin de l'école et part plus tôt. En route, elle est attirée par le Palais de glace qui se crée près de la cascade et elle décide de le visiter. Mais pendant son escapade, elle s'endort.



A l'école ce jour-là, tout le monde s'inquiète de l'absence de Siss, et dès la fin de la classe, tout le village part à sa recherche.



Mon avis :



Un vrai conte moderne sur l'enfance et le passage à l'âge adulte, sur ce quelque chose qui se brise en nous avec la découverte de l'amour.



Un très beau livre nordique mais qui, comme tous les contes, ne plaira pas forcément aux enfants en l'état.



L'image que je garderai :



celle du palais de glace où la vie de deux fillettes se joue, à travers ses reflets.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Palais de glace

Un magnifique roman, étincelant comme de la glace au soleil. Un roman pour avoir froid, puis chaud, pour se laisser porter, pour être déboussolé, pour que ça parle à notre cœur.



J’avais vu Le Palais de glace sur le site des éditions Cambourakis et j’ai été très heureuse de le trouver à la médiathèque. À noter qu’il existe plusieurs traductions, j’ai lu celle de Jean-Baptiste Coursaud.



Nous sommes quelque part au début de l’hiver, dans un petit village entouré par un lac et la forêt. Unn a emménagé chez sa tante il y a peu. Siss vit avec ses parents. Devant un miroir, elles se font la promesse à demi-muette de s’aimer.



J’ai été extrêmement touchée par l’histoire de ces fillettes, leur solennité et leur dévotion. L’auteur retranscrit à merveille les sentiments de l’enfance et cette espèce de vérité que l’on perd en grandissant. Le début est aussi déroutant que le résumé en quatrième de couverture, il faut se laisser guider par l’hiver qui s’installe.



L’écriture est fine et ciselée, c’est un véritable travail d’orfèvre. Jamais je n’avais lu un livre semblable, qui raconte aussi bien l’hiver et l’enfance. On est à la frontière du minéral et du végétal, encerclé par l’immensité de la nature. J’ai aimé sentir l’hiver arriver puis repartir.



Tarjei Vesaas dote son récit d’une grande force symbolique, qui parlera sûrement différemment à chaque lecteur. Le Palais de glace est en tout cas une pépite à découvrir. Le livre est paru en poche dans la collection Babel des éditions Actes Sud.
Lien : https://monrockingchair.word..
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