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Critiques de Tarun J. Tejpal (162)
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Loin de Chandigarh

Il faut savoir qu'un des objectifs de l'hindouisme reconnu comme légitime est le kama (le plaisir, sexualité incluse).

Peut-être est-ce une des clés de ce roman ou la sexualité tient une place majeure peut-être pas de façon vulgaire, le discours de l'auteur étant plutôt imagé et même parfois poétique, mais de façon obsessionnelle jusqu'à l'écoeurement.

Il y a presque deux livres dans ce roman, une première partie (460pages) avec les états d'âmes du narrateur qui part dans tous les sens, très très longue, souvent ennuyeuse mais qui nous baigne dans l'atmosphère de l'Inde contemporaine et une deuxième partie de 300 pages plus chronologique plus ordonnée qui conte l'histoire de Catherine, 70 ans auparavant, de style plus facile et plus accessible. On pourrait presque penser à deux auteurs différents si ce n'est le thème récurrent du sexe.

Une immersion dans l'Inde mais âme prude s'abstenir.
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Loin de Chandigarh

Loin de Chandigarh est un roman qui m’aura donné vraiment du fil à retordre. Prévu pour le 21 septembre, à l’occasion d’une lecture commune avec Valérie qui a eu un coup de coeur pour le dernier roman de l’auteur, je n’ai pu rendre ma copie à temps. Au bout d’un peu plus d’une semaine, j’étais péniblement arrivée à la moitié des 700 pages que comptent le livre. Mais vu que je n’aime pas abandonner un roman, surtout qui a reçu tant d’éloges et que j’espérais encore y trouver de l’intérêt, j’ai persévéré.



Aujourd’hui, j’en suis venue à bout mais je reste dubitative. Tout d’abord pour le résumer. Je ne veux pas reproduire la quatrième de couverture qui est certainement à l’origine d’une partie de ma souffrance de lectrice ! Car j’ai patiemment attendu que se produise ce qui est annoncé au dos du livre, croyant que le récit prendrait enfin son véritable envol à partir de ce moment là, pendant 400 pages !!!! Non vous ne rêvez pas. Une fois encore, la quatrième de couverture nous dévoile des événements qu’elle ne devrait pas. Mais si je n’en parle pas, quelle est l’histoire racontée racontée par Tarun J. Tejpal ? Et là, je suis bien en peine de le dire. L’histoire d’un couple qui se délite ? Le récit d’un amour entre un hindou et une musulmane dans l’Inde des années 80? Oui et non. C’est ça et ça ne l’est pas. C’est bien plus et bien moins. Le narrateur, fou amoureux de sa femme Fizz depuis 15 ans, commence à s’en désintéresser car le désir le quitte. Et persuadé qu’il n’y a pas d’amour sans passion sexuelle, son couple sombre.



Et oui, voilà ce que nous raconte Tarun J. Tejpal sur près de 700 pages. Heureusement, l’histoire de l’Inde se profile au travers de l’histoire de Fizz et du narrateur, de leur rencontre, de leur vie, du passé du jeune homme et de la vie de sa grand-mère au moment de la Partition. Mais surtout, c’est leur vie sexuelle qui nous est décrite de long en large. J’ai pensé à un moment présenter ce titre à l’occasion du premier mardi, c’est permis de Stephie, tant l’érotisme est présent, jusqu’à l’overdose. L’écrivain, au travers de son personnage, traite aussi de la difficulté à devenir un romancier, de la corruption de la presse, des médias et du gouvernement. Tout y passe. Trop. Je me suis réellement ennuyée à la lecture de ce pavé. Est-ce l’écriture de l’auteur ? Peut-être. Pourtant, il a un style magnifique, très élaboré, sans doute trop maniéré. A aucun moment, je n’ai réussi à m’intéresser à ce qui arrivait au narrateur. Les seuls passages où ma lecture a été plus agréable sont lorsque le récit se centraient sur d’autres individus, ainsi lorsqu’on apprend ce qui est arrivé aux grand-parents du journaliste ou à la jeune américaine qui a été la première propriétaire de la maison que le couple achète dans les montagnes.



La construction m’a aussi parfois déroutée. Sans crier gare, l’auteur change de narrateur, d’époque et de lieu et le lecteur doit comprendre par lui-même qui parle, après avoir été déboussolé par le brutal changement.



Je suis triste d’être passée à côté de cette lecture, pourtant souvent vantée.
Lien : http://www.chaplum.com/loin-..
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Loin de Chandigarh

C'était LE roman qu'il me fallait lire impérativement. Parce que littérature indienne, parce que auteur indien que je ne connaissais pas, parce que roman-fleuve sur l'Inde, parce que quatrième de couverture présentant l'histoire d'une passion torride et sensuelle franchissant le temps.

Je l'ai terminé, certes, pour ne pas avoir mauvaise conscience. Mais combien de fois dans cette lecture j'ai été tentée de tout laisser tomber. Malgré la description de l'Inde dans toute sa magie, ses splendeurs, son passé, son futur, ses contradictions, malgré l'acharnement des deux héros dans leurs interminables ébats amoureux, malgré ces deux histoires parallèles à quelques dizaines d'années de distance, intrigues plutôt bien menées, personnages plutôt intéressants, bref, tout çà n'a pas suffi et j'avoue m'être ennuyée à cette lecture...
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Le Chant des vaincus

L'Inde est souvent perçue comme le lieu de grands excès et de grandes souffrances, ce n'est pas le Chant des vaincus qui va contredire cette idée. Tejpal a décidé de nous raconter son pays à partir d'une prison, dont le microcosme reproduit la société indienne dans ce qu'elle a de plus dur.



La prison indienne est surement ce qui se rapproche le plus des cercles de l'Enfer, violence, absence d'hygiène, corruption, tout ce que l'on peut imaginer de pire à rendez vous dans ces cachots immondes et surpeuplés.

La prison, métaphore de l'Inde, est le point d'ancrage du roman mais ce sont les vies des prisonniers qui nous intéressent pourquoi sont-ils là, comment vivent-ils l'enfermement ? L'imagination de Tarun Tejpal tourne à plein régime pour nous livrer des biographies toujours tragiques mais avec une vitalité et un humour qui font passer les horreurs d'existences brisées par la société indienne qui est un broyeur sans pitié pour ceux qui ont le malheur de trébucher. Quand la pauvreté vous accable il suffit de peu de chose pour sortir du chemin, un coup de colère, une maladie, une jalousie et la machine infernale se met en route.

Sous la modernité high-tech et les institutions occidentalisées se cachent bien des archaïsmes : mariages arrangés, superstitions en tout genres, haine entre hindous et musulmans, corruption généralisée, violence des rapports sociaux. Dans sa vie d'homme libre chaque prisonnier s'est heurté un jour où l'autre à un de ces écueils et à été envoyé par le fond. Ils se sont tous battus avec leurs armes mais tous ont été vaincus. Innocent ou non n'est pas un critère, quand la machine a besoin d'un coupable il ne faut pas être au mauvais endroit.



Mais même en enfer une société s'organise avec ses hiérarchies, ses lois, ses rites et quelque fois l'humain ressurgit avec des solidarités, des amitiés et des amours. Un équilibre fragile s'instaure dans la prison où chacun se confectionne tant bien que mal un cocon supportable. Quant à la sortie elle est toujours espérée mais l'échéance est inconnue, dans le système judiciaire indien on sait quand on rentre, pas quand on sort. L'institution fonctionne mais selon un rythme inconnu et avec des règles qui ne sont pas dans les livres de droit.



Le chant des vaincus est un grand livre plein de bruit et de fureur qui emporte le lecteur. Pour terribles qu'elles soient les vies des vaincus sont racontées avec une ferveur, un humour et une truculence irrésistible. Comme dans la cuisine indienne le plat est sacrément épicé et emporte la gorge mais il est délicieux. Peut-être bien le livre de l'année pour moi.



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Loin de Chandigarh

Avec ce premier roman, Tarun J. Tejpal nous entraîne dans un envoutant périple en Inde du nord mais surtout dans un voyage au sein des profondeurs de l'intimité du couple avec tout ce que celle-ci peut avoir de sensuel, de beau, de doux mais aussi de déchirant.

J'ai énormément apprécié cette lecture et je me suis plongée avec délectation dans la chaleur indienne et dans le méandres des désirs du narrateur. C'est vrai qu'il y a peut-être, ça et là, quelques longueurs inutiles, mais "Loin de Chandigarh" est un roman remarquable et je les lui ai donc très vite pardonnées! Faire un bout de chemin avec ce narrateur aimant, intelligent, enflammé et profondément vivant, ça m'a fait un bien fou! J'ai aimé découvrir son pays dans ses yeux et réfléchir en même temps que lui aux liens entre la sexualité et l'amour. Je garde un très beau souvenir de cette lecture et je vous la conseille vivement!

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Histoire de mes assassins

A tout lecteur potentiel de ce livre, je me dois de vous prévenir sur deux points qui me semblent importants :

1) A tous ceux qui ont lu Loin de Chandigarh et qui l'ont aimé, autant vous dire tout de suite qu'il n'est absolument pas certain que ce livre remporte votre adhésion... En effet, pour moi, Loin de Chandigarh dresse le portrait d'une Inde moderne des classes moyennes, tolérante (avec, entre autre, un couple mixte Hindou-Mulsulman), emprunte de sensualité, sensible, ayant gardé des valeurs et forte de son histoire. Ici, point de tout cela : L'Inde moderne des humbles, pour l'auteur, est composée de bouges où les hommes ont perdu leur âme, parfois même leur identité ! Point de sensualité mais des agressions sexuelles, point de sensibilité mais de l'ardeur à détruire tout sentiment de faiblesse, point d'histoire, sauf pour en rappeler les épisodes les plus sanglants !...

2) Aussi, mon deuxième point est : "Ames sensibles, s'abstenir !". Ce livre est dur, très dur : j'avoue avoir parfois dû refermer le livres quelques instants, sur quelques passages particulièrement explicites qui m'ont particulièrement heurtée... Rien ne nous est épargné : violence, cruauté (extrême cruauté), pauvreté, drogue, agression... Cet auteur nous livre une Inde difficile à supporter par certains côtés et les mots, très crus, renforcent le propos...



C'est donc le portrait d'une Inde "perdue" que nous dresse Tarun J. Tejpal à travers le récit de cinq "assassins" à qui la vie n'a rien épargné : sont-ils réellement des meurtriers sanguinaires, sans foi ni loi comme le clament les autorités ? Ou sont-ils tous victimes d'un système qui n'épargne pas les humbles, les pauvres, les orphelins, les différents ? Ne sont-ils pas simplement des boucs émissaires d'un système corrompu qui accuse des innocents à grand renfort de médias pour faire oublier ses propres méfaits ? Toute la question est là !



Qui sont ces cinq assassins ?

Il y a Chaku, fils d'un soldat qu'il ne voit qu'à l'occasion de très rares permissions pendant lesquelles, pour lui "apprendre la vie", son père le bat sous n'importe quel prétexte... Il est chétif, peu bavard, bousculé par ses camarades jusqu'au jour où, poussé un peu trop loin, il va utiliser le tranchant d'un couteau...



Il y a Kabir M., dont le père a été si traumatisé par les récits des atrocités de la Partition qu'il n'aura de cesse de le préserver d'éventuelle agression à caractère religieux. Ce père, coupable d'avoir trop peur pour son fils, lui fera ainsi oublier sa religion, ses coutumes jusqu'à son nom ! Un jour, Kabir M., voleur non violent, sera arrêté et puni pour un crime qu'il n'a pas commis...



Il y a Chini et Kaliya, orphelins tous les deux, qui vivent sur le quai d'une gare et trouvent le réconfort dans la drogue. Un jour, ces enfants, seront approchés pour devenir "coursiers"...



Et il y a Hathoda Tyagi : peu bavard, il se met dans des colères monstrueuses pour des raisons pas toujours évidentes alors, le jour où ses sœurs sont agressées, il voit rouge et va les venger, à coup de marteau...



Et leur victime ? Un homme de la classe moyenne qui, malgré une profession qui devrait le pousser à rechercher la vérité, se montre bien docile et, peut-être, un peu trop crédule...



J'ai beaucoup aimé ce livre, même si de très nombreux passages sont durs à supporter ! Bien sûr, je pense, comme dans tout livre qui vise à démontrer les faiblesses d'un système (politique, religieux, social...), que le trait est un peu forcé mais je pense aussi qu'il y a tout de même bien plus de réalité que nous ne sommes prêts à accepter... Parce que, l'Inde, ce n'est pas le monde édulcoré que nous montre le cinéma bollywoodien ! Un livre et un pays à découvrir ! ;-)
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Loin de Chandigarh

Loin de Chandigarh/Tarun J. Tejpal

Le début de l’histoire se passe en Inde du Nord vers 1990.

Le narrateur, journaliste découvre un beau matin qu’il n’éprouve plus aucun désir pour sa jolie femme avec qui il est marié depuis quinze ans, alors que leur passion mutuelle, intense et très charnelle n’avait jamais faibli jusqu’alors.

La première phrase du livre est sans équivoque :

« L’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe. »

Ces quelques mots ont l’avantage d’être clair.

Rien ne va réveiller la libido de notre journaliste, quoique tente son épouse éplorée qui ne manque pas d’imagination.

Notre journaliste va effectuer alors un retour dans le passé pour expliquer la situation présente.

Il va peindre une fresque socio politique très critique de l’Inde d’aujourd’hui depuis l’indépendance en 1947 à nos jours et son impact sur sa vie et celle de ses proches. Son livre de référence est le Mahabharata, le plus grand des livres du monde, qui sauve la volonté personnelle de la religion, et la rend à l’homme.

« La religion est le fantasme disciplinaire d’un maître d’école. Le Mahabharata est le joyeux chant de vie d’un maestro. »

Sa rencontre avec Fizz, très belle femme musulmane alors que lui est de souche hindouiste, non pratiquant, va nous offrir des chapitres d’une sensualité brûlante et d’un érotisme discret tout en métaphores, avec aussi de belles descriptions de la nature sauvage de la brousse indienne riche de fragrances et de couleurs.

La découverte un beau jour du journal intime de l’ancienne propriétaire dans les combles de la maison qu’ils viennent d’acheter à une demie journée de route de Delhi va plonger le couple dans une crise sérieuse. Le décodage des secrets de ce journal est devenu l’unique obsession du narrateur. Des hallucinations perturbent ses nuits et il se sent assailli par une présence qui reste virtuelle. Sa passion et son désir pour Fizz sont tombés. Il est ensorcelé par Catherine et son histoire, ses amours tumultueuses à Paris, Londres puis en Inde.

Citations :

« Son amour était né dans le secret et le danger, il avait pris sa source dans le subterfuge des nuits torrides du cottage. Sa charge électrique était liée à l’illégitimité. Préserver cette tension, cette urgence, entretenait sa fraîcheur. »

« Une femme belle, ayant l’audace d’une catin, peut fort bien, le moment venu, devenir aussi froide qu’un poisson. Tandis qu’une femme à la timidité de faon est capable, poussée dans ses retranchements, de se muer en une force de la nature, une tigresse défendant âprement sa part de chair fraîche. »

« Les nations et les masses suivront leur voie perverse, étincelant et déclinant au rythme de cycles aléatoires de bêtise et de valeur. »

De passage à Manhattan. : « Il était là, le grand canyon des vanités humaines. Si jadis les églises médiévales se hissaient très haut pour engendrer la crainte de Dieu, ces immeubles de chrome, de pierre et de verre se surpassaient l’un l’autre pour engendrer la crainte des hommes. Des hommes immensément riches, dont les royaumes étaient des marques de fabrique, dont les généraux sillonnaient le monde, qui comptaient des esclaves parmi toutes les races, les régions, les sexes et les religions, dont les enseignes au néon étaient aussi grandes que des navires et bâfraient probablement plus d’électricité en une journée que la plupart des villages en un mois. »

700 pages de passion intense, charnelle, brûlante au cœur de l’Inde au pied de l’Himalaya. Un magnifique roman d’amour.

700 pages pour une dernière phrase venant contredire la première phrase.

« Le sexe n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est l’amour. »

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La vallée des masques

Voilà un roman fiction ou réaliste je n’en sais rien qui me laissera des marques. Un récit qui dès le premier chapitre vous prend aux tripes et en devient addictif malgré la longueur et finit en horreur.

Un ancien frère d’armes attend sa mort au cours d’une longue nuit. Pendant l’attente de ses assassins il va raconter son ancienne dans une vallée recluse en Inde dont le chef légendaire est Aum.

Je ne vous donnerais pas le nom de cette personne cela ne sert à rien, vous comprendrais en lisant. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’en une nuit cet homme va raconter ses souvenirs à partir de ses 4 ans. Il nous parle des croyances de son village et comment ils fonctionnent.

Alors oui ici le thème principal est l’endoctrinement dès la naissance et je peux vous dire malgré que la littérature indienne n’utilise pas les mots exacts de ce cheminement. Elle préfère utiliser des thermes philosophiques, de belles phrases poétiques pour dénoncer : violence, viol en réunion, torture, massacre et j’en passe…… La secte très connue Le temple du soleil fait maison de vacances à côté.

Si j’ai bien compris Tarun Tejpal est une référence littérature contemporaine et il est avant tout un journaliste engagé. Alors je me suis demandé dénonce-t-il un fait tout en rajoutant un peu de fantastique pour nous démontrer à quel point les indiens dans des contrées profondes y croient. Il respecte la pudeur des indiens qui comme je le disais précédemment pour parler de viol var faire des phrases poétiques. En fait c’est à ces moments-là quand l’auteur parle barbarie avec douceur que j’étais perdue. Pourquoi autant de pudeur au point de faire accepter au lecteur cette horreur. Et en fait je me suis on est dans la tête de cet homme qui lui ne voyait aucun mal. Son éducation directive, possessive où la personnalité est effacée ne le laissait pas d’ouverture d’esprit.

Malgré le sujet cruel, c’est une très belle lecture qui nous ouvre au monde indien surtout dans les contrées lointaines où des personnes peu recommandables font ce qu’ils veulent des non-instruits. C’est un roman coup de poing pour pousser le gouvernement indien à surveiller ce genre de barbarie et ouvrir l’école à tous. Je vais lire le best-seller Histoire de mes assassins car étant journaliste d’investigation avant tout je me doute que Jarun Tejpal ne s’est pas fait que des amis.

Pour les amoureux de l’Inde, de son histoire mais pas seulement les beaux paysages et son Taj Mahal, je le conseille. On y voit une autre vision bien plus complexe.
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Loin de Chandigarh

Le narrateur, un journaliste indien, partage une intense passion sensuelle depuis 15 ans avec sa femme, Fizz. Mais il nous raconte cette histoire à partir du moment de la rupture, lorsque obnubilé par l'histoire d'un autre femme, il a déjà négligé la sienne. En effet, La découverte d'une journal intime d'une américaine (décédée alors), Catherine, débridée et impudique, dans leur maison de montagne va le détourner de son intense désir pour Fizz. Le narrateur nourrit alors une étrange obsession pour cette femme passionnée par l'Inde et les rapports charnels...



Les premières pages de ce roman, bien qu' agréables, tirent un peu en longueur et le récit peine à démarrer. Trop d'allégories alourdissent le style, et si les allers retours entre le passé et le présent m'ont plu, j'ai trouvé les passages de livres inachevés par le narrateur inutiles. Mais la découverte des carnets de Catherine donne sens au 300 premières pages, et une explosion de sens et d'émotions débute. L'histoire de cette femme, et l'impact qu'elle peut avoir sur un homme des années plus tard, nous emmène aux origines du désir et de la passion. Les scènes érotiques, qui flirtent souvent avec les limites de la morale, sont magnifiques. Mais ce sont aussi les paysages de l'Inde et son histoire, et bien sûr l'histoire d'amour entre le narrateur et Fizz, qui m'ont bouleversée.



Car si le roman débute sur cette phrase : "L'amour n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C'est le sexe." ; il s'achève sur celle-ci : "Le sexe n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C'est l'amour." Et le voyage du narrateur entre ses deux constatations mérite d'être lu.





Seul la traduction du titre m'a réellement déçu, le titre original The alchemy of desire, étant nettement plus approprié à l'histoire...



Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Loin de Chandigarh

Un roman difficile à résumer, tant il est riche et dense... Le narrateur raconte comment il a perdu la flamme qu'il ressentait pour sa femme depuis plus de 15 ans, après la découverte de mystérieux manuscrits cachés par une Américaine vivant en Inde 60 ans auparavant...



J'avais entamé cette lecture pleine d'appréhension, n'en ayant pas entendu dire que du bien mais rapidement, ce roman m'a littéralement happée et captivée jusqu'à la dernière page. Le récit est riche en descriptions de la vie indienne, les retours en arrière sont bien amenés et pas perturbants (je crains, d'ordinaire) et le style soigné m'a vraiment plu, jusqu'à me faire veiller tard, n'arrivent pas à quitter l'intrigue et les personnages hauts en couleurs... J'ai beaucoup aimé, voilà.
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La vallée des masques

Dès le début de ma lecture, je me suis accrochée au ton, celle d'un vieux sage qui détient un secret. Sa voix, au cours de la nuit, va nous conter une fable, celle de la tribu à laquelle il a appartenu et en laquelle il a eu confiance de nombreuses années.



Certains se laisseront envoûter par l'imagination fantastique de l'auteur qui a imaginé cette société en quête de la vérité et de la pureté. Dans cette secte créée par Aum, avec son disciple Ali, vivent les Wafadar, les Yodha, les Grands Timoniers. On se retrouve au Sérail des Bonheurs fugitifs, au Creuset des Pulsions inéIéluctables. Tous les noms sont évocateurs et poétiques. Mais le but ultime est de dépersonaliser les adeptes de cette société en leur donnant un nom de code et même en leur retirant leur visage grâce à un masque, appelé l'éffigie. Aum voulait ainsi dénoncer le sentiment d'égoïsme, de capitalisme, de suprématie et de sauvagerie de la société de l'outre-monde.



Mais cet idéalisme entraîne l'exploitation des femmes, le rejet des faibles. L'auteur montre parfaitement le désir d'excellence du narrateur, Karna mais aussi ses périodes de doute.



Derrière cette construction très riche, ce qui m'a intéressée est l'analyse de société, de voir comment une idée, un meneur peut endoctriner des âmes. L'auteur montre les dérives sectaires et l'on pense inévitablement aux dérives de régime totalitaire, aux endoctrinements de mouvements intégristes ou religieux.



" Ils ont compris que l'homme doué de l'éloquence d'un dieu était souvent désireux de détrôner les dieux. C'est à la suite de cet épisode que le Père Bienveillant a promulgué une loi interdisant aux beaux parleurs d'intégrer le rang des purs."



J'ai beaucoup aimé la construction du roman qui alterne les récits du passé du narrateur et son attente au cours de cette dernière nuit en outre-monde. Il alterne le spectaculaire du récit personnel avec les réflexions de Karna sur la nature de l'homme.



Tarun Tejpal a ainsi construit une fable, un grand roman qui permet d'avoir une vision éclairée sur le danger de certaines utopies. L'auteur donne à réfléchir et prône l'intérêt du doute en alternance avec la foi.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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La vallée des masques

Alors le voilà mon seul coup de coeur de la rentrée, pour l'instant et contrairement à ce que mon blog reflète, j'ai lu une vingtaine de romans.



Un homme est seul. Il écoute le sifflement du train, un son qu'il aime par dessus tout et surtout, il attend la mort, certain que c'est ce soir que l'un des ses anciens compagnons va venir l'assassiner. Mais avant de mourir, il décide de raconter ce que fut sa vie parmi les adeptes du gourou Aum. Dans l'endroit où il est né, tout était fait pour que personne ne s'attache aux gens ou aux objets. Elevés tous ensembles par plusieurs mères, les enfants ne savent pas qui est leur génitrice mais en fait, ils le devinent vite car les gestes d'une vraie mère sont bien plus tendres. Ensuite, les enfants sont élevés afin de devenir des guerriers et ces adultes ne doivent s'attacher ni aux femmes (même si les relations sexuelles sont encouragées mais "encadrées"), ni aux arts (la musique et le chant sont interdits). Ici, on ne questionne pas:



Les croyants savent qu'il n'existe pas de questions inédites. Toute question digne de réflexion a déjà été posée, une réponse lui a été donnée. Le ver du doute, le corbeau de la question: ignore-les, anéantis-les.



Tandis que notre narrateur grimpe dans la hiérachie, il est témoin d'actes insoutenables qu'il accepte comme naturel:



Ensuite, j'allais chercher la fille. Le plus souvent, elle n'avait pas treize ans, tout juste onze. [...] La règle est inflexible: l'initiation par l'Eclairé devait avoir lieu après la première menstruation. Traire une génisse n'a aucun sens.



Après le viol, voilà comment il explique les réactions des jeunes filles:



Rendre l'initiée à la réalité après l'euphorie de ce qu'elle venait de vivre était une autre paire de manches. Je la trouvais souvent en extase ou plongée dans la stupeur, parfois même pleurant, tandis qu'elle luttait pour intégrer cette merveilleuse expérience à sa vie de tous les jours.



Tarun Tejpal traite le narrauter avec beaucoup d'ironie, ce qui apporte une petite teinte d'humour dans un thème bien lourd. Et les lectrices auront les cheveux qui se hérissent à de nombreuses occasions, je vous en livre un exemple:



[La femme] est semblable à un champ;, stérile au début de sa vie comme à la fin. Il est donc nécessaire et urgent de mettre à profit tout le temps où elle est fertile pour la labourer avec une diligence infatigable afin de tirer d'elle la récolte la plus abondant possible.



Il ne fait pas bon être une femme dans cette société pensée par des hommes.



Ce roman qui est une allégorie de l'endoctrinement dénonce aussi le système des castes avec le personnage de l'inspecteur des égouts qui s'est attachée aux hommes qu'il dirige et dont le travail consiste à nettoyer ce que les autres castes rejettent.



Ce roman est intelligent, très bien écrit (bravo à Dominique Vitalyos pour la traduction française). A lire absolument.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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La vallée des masques

Je viens de fermer le livre, et je suis encore toute bouleversée par ma lecture... J'écris rarement immédiatement après avoir lu un livre, je me laisse toujours un peu de temps pour prendre du recul, et je le regrette parfois, parce que les impressions les plus vives ont commencé de s'atténuer... A chaud, c'est difficile de savoir par où commencer, mais je me jette à l'eau, pour être sûre de n'être influencée par aucune autre opinion sur ce livre, que j'ai acheté sur la seule foi du nom de son auteur. Je devrais même dire que je me suis précipitée, lorsque j'ai vu "Tejpal" dans les listes de la rentrée littéraire. Le temps de dire "ouf", il était sur ma tablette, et je plongeais dedans...



Le temps d'une nuit, la dernière de sa vie, Karna, ou bien faut-il l'appeler X470, son patronyme de Wafadar, ces guerriers du groupe d'hommes auquel il appartenait, raconte sa vie. Celle d'un adepte, qui suivra toutes les étapes, ou presque, de l'initiation à la pureté prônée par le gourou Aum, qui voulait dans cette haute vallée de l'Himalaya créer un monde parfait. Mais qui dit pureté dit aussi purification... et la simple énonciation de ce mot ouvre la porte à des évocations que nul homme du XXIème siècle ne peut ignorer. La dernière étape à franchir pour devenir Grand Timonier, une appellation elle aussi très évocatrice, c'est justement de procéder à une purification, celle du Nid des Handicapés. Refuge isolé aux confins du territoire, le Nid cache "toute la honte de la communauté", et l'un des Grands Timoniers, le porte parole du Père Bienveillant, a décidé qu'il fallait procéder à son élimination. Mais notre narrateur y découvrira un pan de son histoire personnelle qu'il était loin de soupçonner, et il fuira la communauté pour rejoindre "l'outre-monde", celui des hommes ordinaires et des passions viles selon Aum (dont toutes les critiques ne sont pas dénuées de sens), mais Karna y découvrira celui des sentiments et de la musique...



L'auteur le dit dans une courte vidéo, enregistrée lors de son passage à Paris en juin dernier et presque aussi poignante que son livre, l'histoire peut être lue comme une fable.



Mais, comme il le dit aussi, la trame en est complexe, et appelle mille réflexions sur la condition humaine et sur la société, sur la recherche d'un système parfait, sur l'embrigadement et la manipulation, sur les inévitables dérives que l'on peut constater dans les sectes comme dans les régimes totalitaires... et même dans ceux qui prétendent ne pas l'être... A l'heure où toutes les utopies sont mortes, démasquées sinon détruites, il est intéressant de se souvenir, avant d'imaginer un nouveau système "forcément" meilleur, de tout ce qui a lamentablement foiré dans les précédents, et que Tejpal met en lumière, directement ou indirectement.



J'aime particulièrement les dernières phrases du livre :

"Puisse-t-il faire germer en eux le seul état - s'il en existe un - qui dépasse en grandeur la musique ou l'amour. 

Le doute.

Puisse-t-il toujours alterner avec la foi comme la nuit et le jour."



Je pense que tout lecteur sera soupçonneux dès le début de l'histoire quant à  l'idéologie et aux règles de la communauté des "purs". Les actes que le narrateur est amené à commettre, mais surtout la manière dont la morale en vigueur en lave sa conscience, révulsent à maintes reprises. La manière dont les détenteurs du pouvoir imaginent imposer leur mode de vie au reste du monde fait rire jaune. Et s'il subsiste un quelconque doute sur le bien-fondé du fonctionnement de la communauté, la manière dont sont traitées les femmes ne peut que le détruire. J'ai grimacé, révoltée contre le contenu du livre et presque contre son auteur, peinant à concevoir qu'il ait pu salir sa plume à écrire certaines scènes... Mais c'est une femme qui ouvre les yeux du héros, révélateur et levier de son retournement, initiatrice du doute puis du cheminement vers la vérité cachée de la société qu'il prétend servir.

Et j'ai reconnu Tarun Tejpal, qui reste après ce nouvel opus mon auteur contemporain préféré, avec Erri De Luca peut-être. Je crois que je me sens plus proche de Tejpal, plus torturé, moins distancié même si je le trouve très lucide, effrayé par le chaos de ce monde et la difficulté d'y vivre tranquillement dès lors qu'on a quelques prétentions éthiques, toujours confiant cependant dans la capacité rédemptrice de l'amour... et au final toujours aussi amoureux des femmes :-)



J'avais beaucoup aimé Loin de Chandigarh, et je retrouve dans ce nouveau roman toute la quête de l'auteur sur le sens de la vie. Dans La Vallée des masques, c'est non seulement le cheminement de l'individu qui est questionné, mais aussi celui de la société, du vivre ensemble qui se porte si mal dans les sociétés occidentales, et sans doute en Inde aussi, même si l'auteur manifeste in fine beaucoup d'indulgence pour la manière dont vivent ses contemporains.



Loin des auto-fictions foireuses ou des biographies romancées que nous propose trop souvent la littérature française, une fois encore en cette rentrée littéraire (je vous ferai grâce de la longue liste de livres que je n'ai même pas envie d'ouvrir), Tejpal puise à la fois dans l'observation du monde et dans son imagination pour aboutir à un questionnement universel, au moins dans notre monde actuel. Je ne sais pas dire ce qu'il en restera dans le temps. Mais pour maintenant, il me semble que c'est à lire de toute urgence. Ce n'est pas sans douleur - certains passages sont d'une cruauté à peine soutenable pour moi - mais on s'y laisse cependant facilement embarquer : l'écriture est toujours aussi fluide, sensuelle, poétique parfois, ironique de temps en temps, un peu moins cette fois-ci, et en tous cas très accessible.



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Histoire de mes assassins

De nos jours, en Inde, à Delhi, un journaliste, responsable d'un hebdomadaire en perte de vitesse, apprend par la radio qu'il a échappé à une tentative d'assassinat de la part de cinq voyous qui viennent d'être arrêtés. Il en ignore la raison : lui reproche-t-on d'avoir soulevé le problème de la corruption du gouvernement de son pays ? Est-il la cible du terrible ISI, les services secrets pakistanais ? Il bénéficie immédiatement d'une protection policière et en apprend un peu plus sur ses assassins. Il y a Chaku, l'as du couteau, Kabir le musulman que le père a essayé de rendre inaccessible à la haine des hindous et qui se retrouve détesté par les deux camps, Kalya et Chini, les deux enfants abandonnés de la gare centrale qui vivent de petits trafics et surtout Hathoda Tyagi, le demeuré qui tue les gens en leur éclatant la tête à coups de marteau...

Un long roman (590 pages) foisonnant comme une saga qui nous plonge dans l'univers si particulier des bas-fonds de l'Inde contemporaine. La misère, la violence et l'injustice y sont partout la règle. La corruption gangrène la société à tous les niveaux. Le système des castes et les problèmes inextricables de la cohabitation religieuse entre hindouistes et musulmans n'arrangent pas les choses. Un livre magistral, passionnant, dans la lignée de ceux de Tom Wolfe par exemple, bien meilleur que « Loin de Chandigar ». Si Tejpal a su s'émanciper de ses obsessions sexuelles c'est pour nous plonger carrément dans l'horreur et le sadisme au quotidien. Un écrivain majeur. Une réalité qu'on ne peut s'imaginer ici.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Loin de Chandigarh

un vrai coup de foudre!

Tout comme il existe une « négritude » de la littérature française, il est une

« indianité » de la littérature anglaise. Et elle comporte très peu de femmes en sari grignotant des mangues au-dessus du torse imberbe de leur amant – cela, c’est l’Inde vue par ses colons. Séduisant mais sans grand intérêt.

L’Inde de Tejpal est à première vue incompréhensible. Trop de concepts, trop d’images, de sons, imbriqués, mélangés, haletants comme un corps vif. L’auteur, journaliste de son état, excelle dans les récits de choses vues : les restaurants de bords de routes, les trajets en bus, les anecdotes tragi-comiques, sanglantes parfois. Dans une très large mesure, l’Inde elle-même forme le cœur du roman, ce qu’elle fut (l’histoire de Catherine est en ce sens un rêve de colon, mi-délire sensuel, mi-cauchemar halluciné) et ce qu’elle tente d’être, entre attentats, grands hommes assassinés, petits hommes corrompus et joyeux bordel érigé en mode de vie. Orient, Occident. Shakespeare et Brahma, et tout l’art de l’auteur consiste à rendre fluides les ruptures et les heurts. Tejpal digresse, s’amuse, s’émeut, et à l’instar de son héros qui échoue sans cesse à écrire son « grand roman » de l’Inde, sait pertinemment qu’il ne peut donner de son pays qu’une image fragmentée… mais toujours il revient au corps de Fiza/Fizz. De même que Catherine revenait toujours au corps de Gaj Singh. Le corps de l’autre est l’axe autour duquel s’organise la vie, avant que tout ne s’effondre. Roman de chair, le sexe y est omniprésent, mais avec une délicatesse, une élégance assez rare, même dans les passages les plus crus. Et l’écriture est omniprésente, même quand elle échappe et que le narrateur s’oblige à noyer son manuscrit ou l’immoler par le feu.


Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Loin de Chandigarh

« L’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe ».Telle est la première phrase accrocheuse de ce roman, qui pourtant n’est pas le reflet de son contenu. Depuis quinze ans, Fizz et son époux vivent un amour total. Une passion empreinte d’un désir ardent que les années n’ont pas émoussé. Il est toujours sous le choc éprouvé lors de leur première rencontre, ébloui à la fois par sa beauté et son esprit. Elle est toujours admirative de sa grande culture littéraire, et cet amour des livres contribue à cimenter leur relation.



Rien ne semble pouvoir porter atteinte à leur harmonie, leur bonheur d’être ensemble. Jusqu’au jour où ils achètent une grande maison perdue dans les montagnes.Cette maison, qu’ils ont immédiatement aimée et voulue, va tout faire basculer. Car elle recèle un secret ; celui d’une femme morte depuis longtemps et qui ne laissera plus le mari de Fizz en paix lorsqu’il l’aura découvert…



Remarquablement écrit, remarquablement construit, ce roman est jubilatoire.Le choix de Tarun J. Tejpal de ne pas narrer les faits dans l’ordre peut tout d’abord surprendre. Mais c’est certainement cette originalité qui en fait sa force. Cette construction permet au lecteur de bien mesurer la force de cette passion amoureuse, ainsi que la force du tourbillon qui entraîne irrémédiablement le héros vers le souvenir d’une autre femme.



L’écriture quant à elle est puissante, suggestive. Tout au long de ces sept cents pages, on se sent en Inde… on la sent. Tout comme on ressent le désir des protagonistes. Quelle brillante réussite pour un roman axé sur la sensualité !


Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Loin de Chandigarh

Un petit tour en Inde, un grand voyage plutôt puisqu'il s'agit d'un pavé de près de 700 pages.



Un roman en deux parties, presque deux histoires en une, un peu l'histoire dans l'histoire, puisqu'il est question d'un écrivain qui bien sûr cherche l'inspiration qui lui dictera son roman.



On commence par la fin, et au final on se retrouvera au début du livre : la boucle sera bouclée.



La première partie justement décrit les affres de l'écrivain en panne d'inspiration.



C'est touffu, foisonnant, exotique, mais on n'accroche guère (lire le billet de Babsid sur Critiques Libres).



Et personnellement on a trouvé que Tarun J Tejpal se regardait un peu trop le nombril (voire un peu en-dessous), tout comme (hasard ?) un autre indien qu'on a lu il y a peu : Hanif Kureishi.



Il faudra attendre la seconde partie, l'histoire dans l'histoire, pour vraiment décoller, lorsque l'écrivain tourmenté découvre les carnets intimes d'une anglaise de l'époque post-coloniale.



Cette seconde partie nous conte l'histoire d'une dame anglaise mariée à un prince indien (on est au pays des maharajas) mais qui, malheureuse en mariage comme l'on dit, découvrira les sommets du plaisir dans les bras d'un ou deux autres amants indiens.



Le charme sensuel de ces deux histoires tient à leur sujet commun : l'alchimie du désir (c'est le titre orgiinal en VO), la chimie des corps et du plaisir.



Ce gros pavé est une ode sensuelle entièrement consacrée à la femme et à son plaisir (et donc, en miroir, au désir de l'homme). Nulle pornographie, à peine quelques pages d'érotisme (un peu quand même sur 700 !), mais surtout un fleuve débordant de sensualité car on s'y frotte, caresse et baise sans fin. Qu'il s'agisse des ébats de l'auteur avec son épouse dans la première partie (si l'écrivain est en panne d'inspiration, il n'y a rien d'autre en panne chez lui !) ou qu'il s'agisse des amours tumultueuses de l'anglaise dans la seconde histoire. De l'exotisme et de l'érotisme !



Quelques pages superbes dans ce roman touffu qu'on aurait voulu plus économe, comme cette description d'un interminable embouteillage à un passage à niveau, lorsque le «serpent de voitures» attend le passage du train (voir citation).
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Loin de Chandigarh

Etant donné que j'ai vécu à Chandigarh, en Inde, peu après la parution de ce livre, qui a de suite été un succès il est étonnant qu'il ait fallu attendre que j'arrive en Bolivie pour le lire. Mais ô surprise, ô joie, il était sur les étagères de Cécile, abandonné ici par un voyageur quelconque. Peut être fallait-il justement que je le lise loin de Chandigarh...



Voilà le résumé de la jaquette:

L'Inde du Nord à la fin des années 90

Un journaliste et sa femme, FIzz, partagent depuis quinze ans,

une intense passion, très sensuelle, très charnelle. Jusqu'au jour où,

dans leur maison accrochée aux contrefort de l'Himalaya,

le narrateur découvre soixante-quatre épais carnet, le journal intime

et impudique d'une Américaine Catherine - ancienne propriétaire

des lieux-, dont la lecture va peu à peu détruire son couple...



C'est un roman passionné et passionnant très astucieusement construit et ficellé. J'ai beaucoup aimé l'histoire mais aussi l'organisation de la narration qui lui donne un cachet certain. Un auteur à suivre de près selon moi et un livre dans lequel on plonge dès les premières pages et qu'on ne quitte qu'à regret 700 pages plus loin, après avoir exploré plusieurs générations de la nouvelle Inde. On le referme avec une belle sensation d'achevé.
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Loin de Chandigarh

Loin de Chandigard. Un roman envoutant, érotique, à libido intense. L'histoire d'amour passionné d'un couple, affecté par la découverte des écrits d'une américaine sur sa vie sentimentale et sexuelle. C'est souvent cru, très cru, pas vulgaire cependant. C'est le premier livre que j'ai lu de cet auteur, et j'ai continué avec La vallée des Masques que j'ai aussi beaucoup apprécié.
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Loin de Chandigarh

Il paraît que ce livre est un best-seller mondial... Comme on dit : il en faut pour tous les goûts, et celui-ci n'était pas fait pour moi.



Je l'ai trouvé d'une longueur... Je n'aime pas ne pas aller jusqu'au bout d'une lecture et je dois dire que je me suis forcée à le finir. Pourtant, la 4ème de couverture était attirante. L'histoire en elle-même aurait pu être enivrante...



On en apprend beaucoup sur l'Inde, et c'est très intéressant. Mais les moindres lieux, personnages, événements, actions, etc... sont ultra détaillés. On rentre dans des descriptifs à n'en plus finir, ce qui gâche toute l'histoire. Et les chapitres sont aussi très longs, plombant davantage le rythme de lecture.



Et on attend que ce fameux journal fasse enfin son apparition, et le narrateur ne commence à en parler qu'à la page 380 et à le dévoiler qu'à la page 420 (pour un total de 693 pages) ; pour au final, s'apercevoir au fil de la lecture, que ce journal n'est porté essentiellement que sur un seul et toujours même sujet : le sexe et les passions érotiques. Le narrateur lui-même, aux côtés de sa femme Fizz, est également très calé sur le sujet... Très ennuyeux.



Pourtant, la plume du narrateur est agréable. Les (nombreuses) scènes érotiques, les paysages et lieux, les événements sont joliment bien décrits, souvent d'une façon poétique, voire métaphorique, et c'est assez plaisant. Mais c'est tellement long qu'il n'y a rien de captivant ; j'y ai cru pourtant quand le dénouement commence à se profiler, c'est-à-dire aux 90 dernières pages..., quand le mystère concernant la mort de Catherine se dévoile (qui m'aura surprise, je ne m'y attendais pas) mais ça ne dure que quelques pages seulement...



Non décidément, j'ai eu beau m'accrocher, et ce jusqu'à la fin, je ne suis pas arrivée à apprécier ce roman...



[Lu en octobre 2019]
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