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Critiques de Tarun J. Tejpal (162)
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Histoire de mes assassins

Alors là... J'avoue que je suis passée complètement à côté. Déjà, cela ne m'était pas arrivé depuis fort fort longtemps de passer autant de temps avec un livre entamé. Bon, c'est un pavé : 579p. écrites tout petit... mais quand même.



En soi, l'histoire n'est pas inintéressante. Un journaliste apprend par la télévision qu'il a été victime d'une tentative d'assassinat. Il va donc être protégé par la police et confronté à tout ce qui en découle: le procès; la perte de son job;... Pendant ce temps, sa maîtresse se met en tête de découvrir qui sont ces hommes qui veulent sa peau, et dont il ne sait absolument rien. Elle les rencontre en prison et ils racontent leur histoire. Le récit alterne donc entre courts passages avec le héros et longs récits de la vie de chacun des 5 assassins. Et nous voilà plongés dans une Inde d'une violence sans nom, où couper des membres devient un sport quotidien... C'est (selon moi) ce qui fait la force et l'intérêt du récit. On est loin de Bollywood, on est dans ce que ce pays a de plus sombre, de plus violent.

On est aussi en pleine réflexion sur le devenir de l'Inde, les relations avec le Pakistan, la cohabitation des différentes religions, la modernisation, l'origine de toute ces violences, et évidemment en toile de fond, le système des castes. J'ai appris quand même pas mal de choses, et cela donne à réfléchir.

Cependant, le récit en lui-même est un peu fade, et certains passages sont vraiment compliqués à suivre: les personnages sont extrêmement nombreux et parfois ils changent de nom... Quand on a pas les codes, ce qui est mon cas, on est vite perdu. Je pense que pour apprécier ce roman comme il se doit, il faut déjà connaître un peu le pays.
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Loin de Chandigarh

Roman au long cours. Assez érotique, assez exotique.

C'est aussi agréable qu'une sieste qui s'éternise un jour de canicule.

Belle peinture très colorée de l'Inde, de ses coutumes, de ses beautés, de ses excès. Certains passages sont savoureux, comme le voyage de Chandigarh à Delhi à bord du camion qui roule par miracle. La maison posée entre deux vallées est si fascinante qu'on a envie de la voir, de la visiter et de s'y arrêter un jour si l'on passe du côté de Jeolikote.



Les deux héroïnes sont fascinantes, envoûtantes, déroutantes.

L'angle sous lequel leur vie est narrée est très sexuel, sensuel, mais sans jamais tomber dans le vulgaire.



J'ai mis du temps à finir ce livre qui en effet ne se lit pas comme une flèche, mais s'apprécie avec une certaine langueur/lenteur.



Petit bémol traduction : le titre en français est nettement moins adapté que le titre original "The Alchemy of Desire".



Alors faut-il le lire ? Oui. Avec langueur et lenteur. Un vrai roman initiatique sur la place de la sensualité, de l'amour, du sexe dans la vie.
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Loin de Chandigarh

Il s'agit du premier roman de Tarun Tejpal. Ayant lu auparavant "Histoires de mes assassins", j'ai été un peu déçu par "Loin de Chandigarh". La structure et le cheminement du roman est un peu brouillonne. On retrouve les différents thèmes et notamment l'histoire de l'Inde avec ses problèmes politiques, communautaires, religieux, culturels et bien sûr économiques qui font la force extraordinaire de "Histoire de mes assassins". Cependant, tout cela est noyé dans l'histoire du narrateur et de sa femme, vivant une intense histoire d'amour passionnelle, torride qui va petit à petit s'étioler, se vider de sa substance. on peut lire l'histoire de ce couple comme une faible métaphore de l'histoire de l'Inde depuis son indépendance qui s'éloigne petit à petit des principes et des valeurs qui ont été à l'origine du combat de Gandhi retombant dans les vieux démons de l'organisation en castes, du communautarisme, du retour des extrémistes religieux et du nationalisme. Cependant, Tejpal n'oublie pas de nous rappeler par bribe que dès les premiers pas de l'Inde indépendante, le mal était présent par la guerre inter-religieuses et les massacres qui ont ponctués de part et d'autres la création de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Par moment de très belles pages de description de la nature et des paysages du Nord de l'Inde, des villes indiennes bruyantes et agitées, mais également des effets de styles pas très utiles notamment par des effets de listes et d'énumération ou de répétitions des phrases. Le roman pêche pour moi par un défaut de construction avec le sentiment que l'auteur se cherche tout comme le narrateur de l'histoire en panne d'écriture et d'insipiration. Finalement un roman agréable à lire, néanmoins pour une première découverte de Tarun Tejpal, je conseillerai de se précipiter sur "Histoire de mes assassins", un chef d'oeuvre.
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Loin de Chandigarh

A la suite d'un conseil (enthousiaste) de lecture sur un blog.

J'avais des réticences (la couverture par exemple , l'éditeur).

Je suis venu , J'ai lu, mais je n'ai pas vaincu........L'ENNUI.

Pas pour moi tout simplement.
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La vallée des masques

Quel bel ouvrage que La Vallée des masques de Tarun Tejpal !

Il s'agit du récit d'une vie vouée à une idéologie dans laquelle on ne manque pas de reconnaître certains des travers (le diktat d'une pensée unique à laquelle on est obligé d'adhérer sous peine d'être forcément un traître, l'étouffement des hommes et des pensées qu'elle entraîne, ainsi que ses perversions, sont très bien décrits), derrière une image officielle pacifique, des idéologies du XXe siècle (notamment).

Les premières pages de l'ouvrage, qui servent de cadre introductif à l'évocation de la vie passée du narrateur, frappent par leur majesté et leur profondeur (les vérités qu'elles contiennent ont sûrement dû toucher un certain nombre de personnes ; en tout cas, cela a été mon cas) - ces qualités ne se démentent pas tout au long de l'ouvrage -, et aspirent le lecteur dans l'intrigue pour ne pas le lâcher, jusqu'aux trois quart de l'histoire. En effet, une petite longueur se fait ressentir dans le récit de l'ascension du narrateur dans la hiérarchie politique de son peuple, heureusement vite effacée par les prémisses de la désillusion que celui-ci va connaître, et qui vont le pousser à quitter le monde clos dans lequel il vivait jusqu'alors.

Tarun Tejpal, et ce n'est pas là le moindre de ses mérites, réussit ainsi à créer un monde cohérent, crédible jusque dans le plus petit détail, décrit par une langue imagée et poétique, teintée d'une mélancolie à laquelle on ne peut être que sensible (et qui était déjà présente dans Loin de Chandigarh, un autre de ses livres à découvrir sans attendre).
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La vallée des masques

Quand j’ai lu sur la quatrième de couverture que ce roman était “une fable philosophique et politique puissante qui s’impose d’ores et déjà pour les générations à venir comme une lecture incontournable “, j’ai pensé deux choses : soit j’allais passer un grand moment, soit c'était encore une accroche marketing de l'éditeur.

Après lecture, je pencherai plus pour le coup de pub car le grand moment fut bien long même si 450 pages ce n'est pas le mer à boire.

L'histoire est bien une fable avec tous les ingrédients nécessaires : une unité de lieu bien délimitée, hors du monde, ici une vallée inaccessible, vraisemblablement en Inde et une époque non déterminée, peut-être de nos jours (baskets, télévision) même si les comportements des personnages évoquent une période plus reculée.

Le héros du livre qui attend d'être abattu par d'anciens condisciples, nous raconte sa vie et son itinéraire au sein d'une communauté aux règles dictato-sectaires. Il a été un Wafadar, sorte de guerrier hyper entraîné, le cerveau empli des préceptes d'un grand gourou dont la vie d'un certain Aum est au centre de la secte.

Pour arriver au statut de Wafadar, il faut gravir durant sa vie de multiples échelons et passer quelques épreuves minutieusement décrites par l'auteur.

Je reconnais à ce livre des qualités évidentes : création d'un univers clos original, amenant des scènes souvent horribles comme l'apprentissage du siontch, sorte d'aiguilles de diverses grosseurs servant à saigner plus ou moins rapidement sa proie (souvent un homme ) ou la visite du “nid des handicapés”, sorte de camp sinistre où sont entassés tous les mal formés de la région. Je perçois bien que le propos de l'auteur est de nous avertir que le prosélytisme, l'intégrisme mène à la barbarie, que les situations décrites nous en,évoquent d'autres, bien réelles, totalitaires, passées ou tellement actuelles. Mais que de longueurs et de scènes répétitives...

La fin sur le blog
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Histoire de mes assassins

Mis à part la lecture de quelques romans de VS Naipaul je suis tout à fait novice en matière de littérature indienne, mes connaissances se limitant à quelques films dont le superbe Lion ou Slumdog millionaire. Histoire de mes assassins est donc l’une de mes premières lectures sur l’Inde contemporaine et cela restera comme un excellent souvenir de lecture. Ici point de romantisme, on est dans le brut, le violent, l’insoutenable. L’histoire de ces 5 laissés pour compte poussés au crime par une société cruelle, implacable est de celle qui reste dans les mémoires. Tejpal ne nous épargne rien : cruauté, agressions, corruption. Il dresse un portrait sans concession de son pays où la misère et les injustices sont omniprésentes. A travers le destin de ses personnages l’auteur évoque également l’histoire de l’Inde lors de ces 50 dernières années, il parvient à passionner son lecteur à l’évocation d’une société extrêmement complexe. Vous l’aurez compris j’ai adoré cette saga pleine de bruit et de fureur, ce roman d’une âpreté rare. L’écriture de Teijpal est fluide, ce roman se dévore à partir du moment où l’on accepte la violence et la cruauté qu’il contient.Un livre magistral, une charge sans nuances contre un système d’une cruauté inouïe, un bouquin que vous n’oublierez pas de sitôt.
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La vallée des masques

Au coeur de la nuit, un homme attend ses assassins. Il sait qu'ils arrivent, que ses anciens frères d'armes seront bientôt là pour le tuer. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, il enregistre sur magnétophone ce qui l'a amené à fuir la communauté dans laquelle il a grandi, il raconte "une histoire, la sienne, son remède singulier dans la grande pharmacopée des récits du monde".



Karna a grandi au sein de la communauté d'Aum, prophète enseignant le partage et le renoncement à la propriété individuelle. A trois ans, Karna est enlevé à sa mère pour rejoindre la Maternité, et être élevé par toutes les Mères, le lien d'appartenance étant entièrement banni. A seize, il reçoit l'effigie, masque permettant à tous d'être égaux, et signant à jamais la perte de son visage. Jeune brillant, déterminé et convaincu, il devient bientôt X470, guerrier Wafadar, défenseur de la communauté d'Aum.



Le narrateur nous raconte son histoire avec sincérité, c'est à dire telle qu'il l'a vécu à l'époque, aveuglé par les grands principes qui lui sont enseignés. Les termes qu'il emploie sont d'ailleurs significatifs : d'horribles viols sur mineures par un vieillard pervers sont des "initiations par l'Eclairé". En bannissant la violence et l'horreur du discours, l'idéologie reste belle, propre, parfaite. Toutes les étapes de son parcours nous sont racontées à travers le prisme de cette utopie, jusqu'à ce que certains évènements viennent ébranler l'ordre intérieur de Karna.



Je suis sortie de cette lecture sonnée, bouleversée. Comme avec Loin de Chandigarh, j'ai mis du temps à vraiment être partie prenante de l'histoire. Mais au fil des pages, Tarun Tejpal sait vraiment nous surprendre avec sa force romanesque hors du commun. Et la lenteur du des premières pages permet aussi de mieux recevoir la violence des suivantes. Car c'est une fable bien cruelle qui nous est contée. Sans jamais juger explicitement, Tarun Tejpal nous montre comme l'asservissement de l'individu à une idéologie provoque d'irréparables dégâts sur l'humanité. Les mécanismes de l'endoctrinement sont extrêmement bien décrits. Mais chez Tejpal, il y a toujours de l'espoir... L'espoir que la musique, l'amour, le questionnement, soient salvateurs. Un roman d'une force incroyable, qui suscite de foisonnantes réflexions et nous invite à laisser "le doute alterner avec la foi comme la nuit avec le jour".



Une citation que je trouve très belle, et qui m'a rappelée à l'émotion ressentie en lisant Loin de Chandigarh : "J'en suis arrivé à croire que la beauté n'est pas une question de peau et d'ossature, mais d'intimité."



Céline


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La vallée des masques

Un homme se confie au soir de sa vie car il attend ses poursuivants qui doivent l'exécuter sous peu. C'est la nuit, sa compagne dort, et il en profite pour revenir sur son passé au sein d'une communauté recluse dans une vallée isolée. L'homme y a vécu presque toute sa vie, initié aux rites, aux pratiques sacrées et à la recherche de la pureté suprême. Un semi-Dieu régissait le fonctionnement de cette assemblée constituée d'hommes et, séparément, de femmes. C'était Aum, le valeureux et celui qui détenait la vérité, qui faisait figure de modèle et de grand gourou auquel se référer.



Le narrateur a été, comme les autres, fasciné par l'aura de son maître et a suivi à la lettre tous les préceptes pour évoluer sur la voie de l'absolution, celle qui était attendue de lui. De simple fidèle, il a franchi les étapes pour devenir l'un des éléments-clés de la communauté : les Wafadar. Ceci implique de longues années d'exercice à la méditation, au combat, au détachement de l'individualité pour ne devenir que collectif et ne servir que lui, au nom d'Aum le puissant. Cela commence, pour les plus jeunes, par une naissance qui n'est pas revendiquée par un couple de parents : chaque guerrier peut féconder une des femmes exposées au Sérail. Mais une fois né, le bébé est entrainé à la Maternité où il est élevé et aimé du même amour par toutes les femmes de la caste, sans distinction aucune. C'est le début d'un processus de don à la communauté pour que chacun évolue de la même manière, sans amour exclusif.



Ce livre est extrêmement déroutant car il décrit de manière implacable un fonctionnement régi au nom d'un être subjectif, désigné comme supérieur par ses pairs et porté aux nues par ses fils. Du "je" le narrateur s'efface au profit du "nous" et du "on". Ce "disciple" s'évertue à obtenir les bonnes grâces de ses supérieurs pour faire partie des leurs. Et c'est ainsi qu'il est empli de gratitude lorsqu'il obtient enfin son effigie, ce masque qui lui permet de revêtir le même visage que les autres membres du clan. Il devient intransigeant, grave et dur envers ses condisciples qui faiblissent, lui toujours porté au dépassement et qui n'a comme ligne de conduite que les règles.



Mais ce système se fissure à mesure que le narrateur s'interroge sur les cruautés, sur les inégalités, qu'il approche une femme. Est-il digne d'être Wafadar? Ce peut-il qu'une rédemption soit envisageable?



La société qu'a inventé Tarun Tejpal est tout à fait fascinante car ce petit monde est cloisonné, hiérarchisé et plein d'adeptes aspirant à une pureté illusoire, dictée par Aum. De multiples sphères se croisent et se succèdent comme la Caserne, le Foyer, le Cratère, le Creuset qui paraissent être des univers austères, tous dévolus à une cause et une seule. Est aussi évoqué l'outre-monde, c'est-à-dire le monde barbare, celui où tous vivent dans une "anarchie" complète. C'est notre monde à nous mais qui paraît, aux yeux de la communauté, être l'Enfer. En effet, ceux qui fuient la Vallée sont considérés comme des damnés et ne sont pas libres pour autant.



En somme, ce livre évoque le monde secret et imparfait d'une secte qui se prétend au-dessus des lois et du monde des mortels. Il n'est pas sans rappeler toutes sortes de totalitarismes de nombreux régimes passés et en vigueur actuellement. Cela fait peur de voir à quel point un individu peut perdre tout discernement de la réalité pour ne devenir qu'objet d'un "bien" commun. C'est dans l'évolution du narrateur et surtout, dans le perpétuel retour au présent et à l'attente de ses détracteurs, qu'on sent poindre un suspense et une menace insaisissable.



Le microcosme de La vallée des masques vous tiendra en haleine, soyez-en assuré ! La voilà ma plus belle claque de la rentrée littéraire !
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Loin de Chandigarh

Roman de l'Inde du vingtième siècle, porté par une écriture forte et incantatoire qui cherche sans cesse à démêler l'inextricable alchimie du désir et traversé par un érotisme puissant sans concession pour les nostalgies de l'orientalisme.

Il ne s'encombre ni d'analyse ni de théorie littéraire, c'est un point de vue sur le monde qui part des sens et de la chair, c'est une véritable prose jubilatoire.

« Je ne voulais surtout pas écrire un livre de plus, un livre comme un autre. Je voulais écrire quelque chose de plus ».

Premier roman exceptionnel, salué par le prix Nobel V.S Naipaul, Loin de Chandigarh fait de son auteur un digne successeur de Salman Rushdie.
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Loin de Chandigarh

Autant le dire franchement, je n'ai pas été emballée par cette lecture.

Les trois premiers quarts sont plutôt inintéressants et très très longs et il faut bien se rendre à l'évidence: ce roman est un roman érotique! Je ne suis pas particulièrement prude mais au bout d'une énième description, certes poétique, de la façon dont le narrateur honore sa femme, je me suis lassée.

L'"action" débute réellement dans le dernier quart, quand le narrateur découvre les carnets secrets de Catherine, l'américaine qui a fait construire la maison qu'il vient de racheter. Sa vie loin des convenances de son époque donne lieu à quelques moments intéressants mais là encore le sexe est présent à chaque page avec des scènes de voyeurisme, de masturbation , d'homosexualité et autres joyeusetés. Tant et si bien que j'étais bien contente d'arriver au bout de cette histoire.

Seuls points positifs: l'histoire de l'Inde en toile de fond et l'évocation de la vie de la grand-mère du narrateur qui aurait d'ailleurs méritée d'être approfondie.
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Le Chant des vaincus

Foisonnant c'est le premier terme qui vient à l'esprit quand on évoque ce pavé. Foisonnant de personnages et donc de récits de vie, dans un univers étroit, surpeuplé, sombre. Ce cloaque mélange des tas d'individus coupables ou pas, puisque de justice il n'est pas question ici ; toute la hiérarchie sociale indienne, des pauvres aux riches. C'est une parabole de l'Inde : avec toutes ses différences de langue, de caste, de métier, de religion....

Les récits évoquent donc des vies différentes et permettent un regard sur la société indienne : de voir la violence et la corruption, le désespoir et les traditions, les us et coutumes. Chaque communauté se retrouve ci épinglée mais l'Etat indien aussi avec son mode de fonctionnement, sa corruption. On trouve cependant dans le récit aussi des traces, des moments d'humanité ; l'art, les dons, l'amour. Des personnages sont emblématiques dans ces myriades d'histoires et de personnages. Leurs histoires respectives sont offertes au lecteurs par bribes, au fur et à mesure de l'avancée dans la lecture et dans la découverte de la prison, dans le foisonnement de vie ou de survie dans les étages de la prison.

Le lecteur s'y égare et s'y perd souvent -tant de personnages, tant de récits - la lecture nécessite de reprendre son souffle, de respirer l'air pur avant de retomber dans ces méandres infernaux, dans ces sombres destins, dans cette prison et cette société qui écrase l

es hommes, qui les animalise. C'est une lecture longue, dans une langue crue qui offre le portrait d'un monde complexe et une société difficile à saisir. #Lechantdesvaincus #NetGalleyFrance !
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Le Chant des vaincus

J’ai découvert Tarun Tejpal par son titre Loin de Chandigarh, ma première lecture d’un auteur indien, un premier coup de cœur. J’ai été naturellement attiré par ce titre, qui ne compte pas loin de sept cents pages, paru chez Buchet-Chastel, et qui n’a rien à voir avec le premier titre publié en 2006. Roman, documentaire, on ne sait plus vraiment trop parfois, c’est le roman-fleuve d’une prison parmi d’autres en Inde où sont entassés des prisonniers de tout horizon. Il a fallu sept cents pages parce que l’Inde est un pays babylonien, et qu’à travers ses prisonniers, c’est aussi l’exploration du territoire, de ses us et coutumes, de ses castes, de ses religions, langues, et cultures, un foisonnement incroyable de détails, qui ne cesse seulement parce qu’il a bien fallu conclure ce récit.





L’auteur rentre donc dans une prison de son pays, d’abord pour une vision globale, un établissement qui s’apparente aux neuf cercles de l’enfer de Dante, et même plus, car à un certain endroit, il n’hésite pas à prolonger l’enfer d’une autre strate, la prison dépasse toutes les limites du pensable et de l’imaginable. Les établissements pénitentiaires en France ont depuis franchi les limites de l’insalubrité, j’imaginais que dans un pays où le niveau de vie général de la population est plus pauvre qu’ici, le niveau de dénuement des geôles se place encore à un échelon au-dessus. Tarun Tejpal commence par expliciter le découpage de la prison, qui n’est autre qu’une reproduction fidèle de la répartition de la société indienne, ses castes et ses codes : on y retrouve exactement les mêmes normes sociales à l’intérieur de la geôle. Tout cela n’est pas suffisant pour faire un livre aussi riche et complexe : l’auteur, décrivant les quartiers de la prison, s’emploie également à narrer l’histoire des individus, un certain nombre du moins, enfermés là-bas, les aléas de leur existence qui les ont menés derrière les barreaux.



Cent romans en un seul : le flot d’informations, de vies, de destins qui se croisent et que Tarun Tejpal nous restituent est tout bonnement impressionnant. Rien que le récit de la vie d’un personnage pourrait constituer un roman à lui seul tant les péripéties ponctuent les vies de ces hommes qui ont failli à un moment de leur vie pour se retrouver enfermé. Ou presque. Car à côté de cela, l’auteur en profite pour faire un état, déplorable disons-le, du système judiciaire indien en particulièrement, et de la société indienne en général. Je le disais, c’est toute une galerie composite et colorée de personnages très différents, certains qui ont finis ici bien malgré eux, par des autorités qui davantage besoin de coupables, prêts à consommer, que d’innocents ou de coupables à chercher. Le bakchich est monnaie courante pour les plus argentés au mépris de ces hommes qui ne possèdent pas la moitié d’une roupie pour se payer une défense digne de ce nom.



Une société très divisée dans un pays aux étendues qui n’en finissent pas, aux lois aussi mouvantes qu’insaisissables, un ordre très patriarcal ou les femmes n’ont ni voix ni droit, à moins d’appartenir à la classe supérieure, si ce n’est celle de crier lorsqu’elles se font battre, de subir le devoir conjugal après des épousailles à 15 ou 16 ans, où l’éducation leur est inaccessible. Un pays déchiré par ses religions, où les extrémismes ne font qu’envenimer la cohabitation chaotique des différentes communautés. Un récit magistral qui présente une société à part un microcosme, reproduction du pire de la société, sa caricature en négatif, ou chacun occupe un rôle bien précis. Magistral, parce qu’on atteint ici les limites du supportable, on touche celles de l’humanité où les hommes sont parqués dans des cellules insalubres, la lumière, l’odeur et le bruit qui alourdissent encore un peu plus leurs conditions de détention. De façon surprenante, cet endroit, enfer ou purgatoire, pallie les déficiences de la société, au sein de laquelle nombre d’entre eux n’y ont pas su trouver leur place, finissent par trouver leur équilibre dans cette société carcérale, où tout est également codifié à l’instar de l’extérieur trop vaste, intangible, effrayant et dangereux pour eux. Magistral, encore, parce qu’au moment ou l’auteur semble avoir fini de traiter un personnage, il y revient dessus, car son discours semble sans fin, que l’ensemble ressemble à un patchwork géant dont il détisse minutieusement morceau par morceau.



C’est un monde en marge profondément pessimiste, puisque privé d’avenir, et de présent, d’une justice fiable, des exclus de la société, ceux qui ont été vaincus par une existence où pour la plupart, partaient avec peu de chances dès le départ. En alternance, Tarun Tejpal nous conte une histoire d’amour, de la dimension de celle qu’on lit dans Loin de Chandigarh, pas l’une qui se vivra bien, mais une histoire absolutiste, de celle qui pousse aux gestes fous, l’histoire de Sambhav, issu d’une famille de guerriers, et Aranya, issue d’une famille de bergers. On suivra son déroulement en alternance entre deux autres chapitres sur les vaincus de la geôle, comme le fil conducteur à la narration de ces destins incarcérés. Un couple qui symbolise le fort traditionalisme du pays, très ancré dans des usages codifiés, même au sein de ses mêmes communautés.



L’Inde est divisée en deux catégories, les « Bien-Nés » et les « Mal-Nés », selon les propres mots de l’auteur, dont la conception de la Justice, comme tout autre administration, change et s’adapte, et la balle au centre dévolue aux roupies et au statut social qui prévalent en Inde encore plus fortement qu’ailleurs. Les vaincus, ce sont ces prisonniers, mais avant tout les histoires personnelles de tous ces malchanceux, Mal-Nés, ces damnés qui vivront mal, et mourront de la même façon, totalement oubliés, complétement écrasés par les aléas de cette existence mal répartie. Entre chaque bribe d’histoire, l’auteur ne manque pas de faire le constat d’un pays dépassé par ses traditions archaïsantes, et devenues invivables avec le nombre toujours croissant d’habitants.
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Loin de Chandigarh

Je n'ai pas réussi, malgré efforts et bonne volonté, à passer les 100 premières pages de ce gros roman de 700p. Une écriture que j'ai trouvée molle, sans énergie, des scènes de sexe trop complaisantes et systématiques pour être réellement utiles à l'intrigue ou l'ambiance. Le narrateur essaie d'écrire un roman, mais cela semble tellement besogneux et difficile pour lui que je me suis demandé s'il n'y avait pas une mise en abîme, et que je n'avais pas sous les yeux le résultat de ces efforts pénibles ...

On comprend vite qu'il y a eu beaucoup de passion sensuelle dans ce couple et que ça va mal maintenant, mais après 100 pages j'aurais aimé être un peu intéressée et intriguée quand même, ce qui n'a pas été le cas. J'ai donc lu quelques pages dans la suite du livre pour me rendre compte d'un changement éventuel, mais bon, jusqu'au bout j'ai trouvé des paragraphes bourrés de clichés et écrits sans subtilité.

Donc, contrairement à mon intention, je critique un livre que je n'ai pas complètement lu, mais dont je pense m'être fait une idée réaliste quand même.
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La vallée des masques

Par un de ces débuts de soirée du début de l'été dont la douceur fait nos âmes plus belles quand les derniers rayons du soleil nimbent d'hyacinthe et d'or les coquettes demeures qui composent les accueillantes cités cachées dans des écrins de verdure autour des grandes villes, j'étais parti avec mon amie, Madame C… de B… R… à la recherche de la famille de l'une de ses employées soudainement décédée pendant son travail à service.

C… ne connaissait que le nom de famille, elle ignorait l'adresse et avait égaré le carnet sur lequel, il y a bien longtemps, elle avait inscrit le numéro de téléphone à appeler en cas de besoin.

Nous avions pensé pouvoir demander cette adresse à la mairie ou au bureau de police local, hélas tous ces bureaux étaient fermés – vraisemblablement l'inutilité de ces services dans un tel paradis était vite apparue et une décision aussi sage qu'attentive à la bonne gestion des fonds publics avait conduit à leur suppression; l'absence de tous commerces ouverts - dont la seule ouverture aurait été gourmande en subventions diverses, compte tenu de la proximité du splendide centre commercial que nous avions longé en venant et qui était à peine à une dizaine de kilomètres – nous conforta dans nos réflexions.

Nous décidâmes donc d'entrer dans un immeubles, pour trouver des gens connaissant la famille de cette domestique; nous fûmes accueillis dès le hall d'entrée par un groupe de jeunes gens facétieux et enjoués, qui, intimidés par notre irruption dans leur vie, ne savaient quelle attitude adopter, balançant entre une familiarité à laquelle le port de C… ne les incitait guère et une courtoisie empreinte de malice;

C… pour tenter de les amadouer décida de leur montrer la considération qu'elle avait pour eux en évoquant le problème du livre, en particulier autour de Jérémie 51.63-64.

Ces lignes décrivent-elles ou non le premier autodafé et peut-on même parler dans ce cas d'autodafé… ?

Voyant que cette amicale conversation s'engageait dans des impasses sans retour, je leur citais quelques versets du Coran, dont le verset 32 de la cinquième sourate; surpris que je cite ce livre l'un d'eux me demanda quelle édition du Coran je lisais :

je lis celle-ci (lui dis-je en lui montrant l'exemplaire qui était dans ma serviette)

Elle est mauvaise.

Ah ! vous l'avez lue ?

Non.

Alors comment le savez-vous ?

On me l'a dit.

Ah ! Vous l'avez lu en arabe ?

Non.





La lecture du roman de Tarun Tejpal La vallée des masques m'a remis cette anecdote en mémoire, j'ai habillé l'anecdote, mais cela m'est arrivé;

Dans le roman, les livres du guru n'ont été lus par personne mais tous connaissent quelqu'un qui connait quelqu'un qui a lu les livres.

effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
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Loin de Chandigarh

Inde, fin des années 90.

Un journaliste et sa femme.

Un amou fou, charnel, fusionnel. Depuis quinze ans.

Puis un jour, ils dénichent une grande maison dans l'Himalya. L'achètent et s'y installent.

Y découvrent soixante-quatre carnets. Autant de pages qui petit à petit, vont miner leur amour si fort.

Soixante-quatre carnets pour raconter un autre amour, impudique et violent, destructeur.

Pour une fois, l'Inde n' est pas le but de cette histoire, son fond, sa trame et sa raison d'être. Et c'est à l'écriture, à ses personnages que l'on redecouvre ce pays, merveilleux, mystérieux, tellement marqué par la religion.

Bref, le sujet c'est l'amour bien sur. Son érosion ou pas. La facon dont on se fourvoie, d'abord avec ses rêves, ensuite avec le quotidien. Avec ses désirs aussi, charnels et pas seulement.

Un agréable moment de lecture.
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Loin de Chandigarh



Voilà plusieurs jours que j'ai refermé le livre et dans l'attente du recul nécessaire pour en faire un commentaire



J'avoue être décontenancée ...........

Le fil directeur de l'histoire ? C'est la quête d'un homme , journaliste et "apprenti écrivain"dans les années 1990, qui tente de donner un sens à la vie, à travers son écriture et sa vie personnelle .....

La première partie raconte les débuts de sa vie amoureuse avec Fizz , leur relation basée sur une fusion totale née d'une complicité charnelle miraculeuse presque ! Tejpal aime se perdre dans des descriptions érotiques sans fin .....alternant avec de nombreuses digressions sur la réalité économique, sociale et politique de l'Inde ..... Avec une toute première phrase donnant d'entrée en matière le ton du livre :"L'amour n'est pas le ciment le plus fort entre deux êtres . C'est le sexe".

Au bout de 300 pages (on se languit un peu !)arrive le moment qui va enfin donner une orientation au roman : la découverte de carnets retraçant l'histoire intime de Catherine , ancienne propriétaire de la maison qu'ils viennent d'acquérir !

Dès lors le couple se brise , l'écrivain insatisfait , fragile , cherchant désespérément cette "part manquante " qui lui apporterait l'inspiration dans l'union des corps ,se détourne de Fizz : le désir disparaît ! Happé par la lecture de ces carnets retraçant la vie intime de cette femme , l'homme semble enfin sur la voie qui lui ouvrira les portes de sa quête : à ce moment là, le roman prend son envolée , et nous voilà traversant le temps , les lieux emportés nous aussi par la vie de Catherine ..... et la vie du narrateur .....qui enfin se libère !!! Et c'est un pur bonheur de suivre celui-ci dans sa lecture .........L'Inde dans ses débordements , ses excès , ses contradictions , ses couleurs et odeurs ...... L'Inde nourricière , féminine , charnelle , sensuelle , débordante et sulfureuse ........ Je cite : "Le désir engendre la mort , la destruction , l'affliction .Mais le désir crée aussi l'amour , la beauté , l'art . Il est notre plus grande perte.Et il est l'unique raison de nos actes".

A l'image de ce pays immense et ambitieux , tel est construit ce roman avec toutes les maladresses inévitables surtout lorsqu'il s'agit d'un premier roman !Certes Tejpal "ne fait pas dans la dentelle", il ne s'embarrasse pas de l'entrave de la pudeur , il exulte , dénude , dans une soif insatiable d'absolu avec sa seule condition humaine attachée au désir , ce qui induit l'échec ! Mais il se rassure car selon la croyance hindou "on doit connaitre le monde avant d'en avoir terminé avec lui.On doit agir par désir avant d'y renoncer .Il n'y a aucun mérite à renoncer à ce que l'on ne connait pas "! (sortie de leur contexte , les phrases sacrées sont "sacrément"arrangeantes !!! innocent ) On se surprend pourtant à faire fi de celles-ci (et pourtant ô combien nombreuses et agaçantes quelquefois ! )et à se laisser séduire , abandonnant toutes formes de résistance !

Et dans ce que je lis comme une lourdeur stylistique plutôt attendrissante , la dernière phrase du pavé , faisant un "contre-écho" à la toute première ! Mais je vous laisserai le plaisir d'aller la découvrir par vous même !

Au risque de me heurter à l'incompréhension , j'ose affirmer que j'ai ressenti ce regard masculin comme une ode à la féminité !

Une lecture complètement envoûtante , dévorante ..........Que l'on quitte avec regret et soulagement !
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Loin de Chandigarh

3 étoiles ... Pas plus vraiment ! Limite deux étoiles ...



Ce bouquin était dans ma PAL depuis des lustres, prêté par un ami qui me l'avait encensé. Il me fallait un T pour le challenge ABC et donc me voilà lancée à la decouverte de l'Inde.

Je savais que nous n'avions pas le même "genre littéraire" ... Mais à ce point ! "Laurent, si tu passes ici, j'adore parler bouquins avec toi mais je crois que nous n'avons pas les mêmes valeurs ;-)! En même temps, pas certaine que tu lises ce que je lis ... Mais c'est ce qui met du piment dans nos conversations, non ?!" ;-)!



Bref ... Ce livre de plus de 700 pages a été ce qu'on peut appeler communément, un boulet ! Je l'ai terminé parce que je suis polie ... Mais pffffff, que c'était long et plat. Il y a assez de critiques déjà écrites pour vous donner un avis sur ce bouquin ... Il y a ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas !

Pour le coup, je rejoins parfaitement celle de Chatum.



Pour vous situer mon niveau d'imprégnation de ce livre, j'ai enfin senti un léger frémissement, un presque envol, que j'en étais à plus de 400 pages ! Dingue, il allait enfin se passer qqchose !?

J'ai juste apprécié les petites histoires "à côté" ... Parce que franchement, ai eu beaucoup de mal avec l'histoire principale. C'est bien écrit mais pas possible de m'y attacher ...

Suis peut-être passée à côté de quelque chose, mais je pense qu'il y a des choses bien plus graves dans la vie ;-)! Et à celui qui me demande pourquoi je ne l'ai pas envoyé bouler ... Et bien, je laisse très très rarement un livre non terminé, je suis du genre optimiste et je crois toujours que "cela va enfin le faire" !
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Loin de Chandigarh

Premier ouvrage de l'auteur Tarun J. Tejpal, LOIN DE CHANDIGARH est un roman foisonnant, envoûtant, un hymne à l'amour sensuel, à la passion dévorante que deux êtres peuvent éprouver l'un pour l'autre. Il est du reste paru en anglais sous le titre de The Alchemy of the Desire qui, je trouve, correspond beaucoup plus au contenu du livre.



Le récit commence par la fin, au moment ou le couple se sépare ; et puis le narrateur reprend leur histoire depuis le début. Fizz et lui se sont connus pendant leurs études à Chandigarh, une ville nouvelle au nord de l'Inde. Lui devient journaliste, essaie d'écrire un livre à plusieurs reprises, mais l'inspiration lui manque et ses essais terminent tous à la poubelle. Elle enseigne de temps en temps ou travaille pour une maison d'éditions. Pendant une quinzaine d'années ils s'aiment d'un amour torride, leur désir l'un pour l'autre n'est jamais assouvi. Après le décès de la grand-mère Bibi Lahori, le narrateur hérite d'une somme importante et tous deux décident d'acheter une maison dans un petit village au pied de l'Himalaya, afin de s'échapper de temps en temps de Delhi où ils étaient installés. Lorsque les ouvriers chargés de la rénovation du bâtiment trouvent un coffre de bois renfermant plusieurs dizaines de carnets intimes écrits par une femme, Catherine qui a occupé la maison un siècle auparavant, il se plonge dans leur lecture, s'y absorbe totalement. Cette lecture durera trois ans pendant lesquels il s'immergera dans ce récit au point d'être hanté par le spectre de son auteure et de perdre tout désir pour Fizz, s'apercevant à peine de sa présence. Elle finira par le quitter, spectatrice impuissante de son détachement envers elle.



Mais LOIN DE CHANDIGARH n'est pas seulement un roman d'amour. Il y a en fait deux histoires dans cet ouvrage : celui du couple du narrateur et de Fizz et celui de Catherine, une américaine qui, au siècle dernier, a fui sa famille pour s'émanciper et a suivi en Inde l'homme qu'elle aimait et avec qui elle partageait de nombreuses aventures érotiques. Avec l'histoire de Catherine, on visite le Paris libertin de l'entre deux guerres, on entre dans l'Inde des maharadjahs et on assiste au destin de cette femme frustrée par l'homosexualité de l'homme qu'elle aime et qui finira rejetée par son amant.



J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, le début est lent et j'ai été un peu déstabilisée par la construction du récit ; j'ai trouvé des longueurs dans les cent premières pages, et puis j'ai été emportée par le style de l'auteur, la diversité des thèmes qu'il aborde, ses descriptions des personnages et des lieux, toujours détaillées, souvent poétiques ou humoristiques. C'est un roman passionné, passionnant ; la plume de l'auteur est à la fois puissante, évocatrice et légère, presque fluide. C'est à la fois un voyage dans l'empire des sens et dans ceux de l'Inde moderne et post-colonial. Jubilatoire.......


Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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Loin de Chandigarh

Sur fond de réalisme brut, deux histoires se croisent, se chevauchent, presque amoureusement. L’idée qui en ressort : l’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe.

Si les critiques littéraires n’en font QUE des éloges, pour moi voilà un roman d’amour complexe (trop ?), puissamment érotique (trop ?), avec certains passages ou épisodes (vraiment trop !) longs et (trop !!!) crus. Envoûtant, par moments, avec une très belles écriture et de très beaux passages, mais ...admettre que je n'ai globalement pas aimé.
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