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Critiques de Tarun J. Tejpal (162)
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Loin de Chandigarh

Normalement, je préfère écrire des critiques plutôt courtes sur des livres quasi inconnus, des œuvres „sans critique“. Normalement, je lis de préférence nouvelles et haïkus. Autant dire qu’il y avait bien peu de chance que je lise ce pavé et encore moins que j’éprouve le besoin d’en rajouter à la cinquantaine de critiques existantes. Mais, c’est qu’il s’agit d’un livre qui n’a rien de normal. Et le grand nombre de critiques négatives m’a profondément attristé. Bizarre, bizarre, d’habitude les critiques négatives de mes livres préférés me laissent indifférent ou parfois m’amusent. Chacun a bien le droit d’apprécier ou non à sa manière.

Alors pourquoi cette exception ? Tout d’abord, je suis un grand amateur de l’Inde, tout spécialement de l’Inde du nord, depuis que je l’ai découverte il y a plus de trente ans. Le livre qui nous intéresse est entre autres un brillant essai sur la société indienne et son évolution depuis un siècle, avant et après l’indépendance et jusqu’à l’année 2000. Le rapide déclin moral après l’accession à l’indépendance, l’abandon brutal des valeurs chères au Mahatma pour le culte oh combien plus banal de la puissance et de l’argent sont décrits avec brio. (Sur le même sujet, en plus sobre, on peut préférer le livre de Pavan K Varma « Being Indian »)

Loin de Chandigarh, c’est aussi une histoire d’amour extraordinaire (c’est promis, je ne vous dirais pas ce que normalement, je pense des histoires d’amour…), racontée dans un style qui m’a captivé de la première à la dernière ligne. L’édition France Loisirs a 756 pages. Elle aurait pu en avoir le double ! J’ai beaucoup apprécié l’originalité du discours, son humour, sa profonde mélancolie. (Je n’ai choisi qu’une citation : Si j’avais disposé du livre sous forme électronique, je l’aurais « cité » tout entier).

Impossible de passer sous silence l’érotisme omniprésent – mais jamais vulgaire - de ce roman. Une surprise un peu déconcertante au début, mais qui fait tellement partie intégrante du récit que je vois mal comment il aurait pu continuer autrement. Et puis ce livre-fleuve ne parle pas que de sexe. Il y est question avec beaucoup de passion et même d’érudition d’histoire, de développement urbain et rural, de corruption, de la vie de tous les jours, de la nature, des montagnes, des fleurs, arbres et animaux, des affres de la création littéraire, de la lutte pour la survie au sein d’un journal et d’au moins mille autres choses encore.

Enfin, il ne fait aucun doute que le compliment adressé par l’auteur à Annick Le Goyat, traductrice du livre en français, est amplement mérité. Sans avoir lu la version originale, je suis convaincu d’avoir lu un texte non pas « seulement traduit » mais bel et bien recréé. Merci pour ce moment trop rare ! (Petit détail ne changeant rien à l’affaire : un « bird sanctuary » n’est pas un « sanctuaire à oiseaux » mais une réserve ornithologique)

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Loin de Chandigarh

Roman d’amour, documentaire sur l’Inde moderne, réflexion sur l'écriture et l’inspiration, satire des travers humains universels, récit érotique, Loin de Chandigarh est tout ça à la fois, parfois simultanément... C’est donc un livre dense, exigeant et assez déroutant. Il m’a fallu près de 3 mois pour en venir à bout, mais cela en valait la peine.



Le roman d’amour, c’est celui du narrateur et de sa lumineuse Fizz. Une histoire compliquée, ne serait-ce que parce qu’il est musulman et elle sikh ou parce qu’ils voudraient tous deux qu’il écrive et qu’il n’y arrive pas. Mais une histoire où tout se résoud et se dissout dans le sexe, le ciment de leur couple. Du moins au début... Si leurs ébats m’ont laissée complètement froide, j’ai aimé l’histoire de leur rencontre, leurs tentatives timides de séduction, ou la tendre moquerie qui règne entre eux.



Les descriptions de l’Inde sont passionnantes, peut-être aussi grouillantes de vie que le pays lui-même. Y sont évoqués pêle-mêle la culture, les religions, l'évolution des mentalités, les transports, les paysages, la vie politique après Gandhi, les villes, les campagnes, la cuisine, les préjugés, les superstitions, les violences... et certainement encore beaucoup de choses que j’oublie !



Pourtant, c’est probablement les pensées et l’ironie de l’auteur sur les humains de manière générale qui m’ont le plus plu et que je retiendrai : la comparaison de l’ambition à une lutte pour grimper à un mât glissant plus vite que ses collègues, les souffrances d’un artiste en panne d’inspiration, la veulerie d’un prince héritier plein d'idéaux jamais réalisés, la cruauté, la passion, la tendresse, la complicité dans un couple...
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La vallée des masques

Je ne vais pas écrire une critique de ce livre mais simplement donner mes impressions .

C'est un livre coup de poing , qui m'a non ému , ce n'est pas le terme mais bouleversée , il y avait longtemps qu'un livre ne m'avait atteint comme ça , c'est une lecture dont je me souviendrai longtemps , un livre qui atteint son but , celui de nous faire réfléchir .

Depuis le personnage principal me hante , m'accompagne dans mes joies et mes douleurs , quelle merveilleuse histoire d'amour et horrible à la fois .

En le lisant , on se rend compte que la quête d'absolu , de monde merveilleux peut déraper vers la cruauté , la violence psychologique .

Ma critique n'est pas terrible mais j'espère avoir atteint mon but bien modeste de donner envie de le lire , rien ne me ferait le plus plaisir d'avoir des retours de ce livre qui m'a donné tant d'émotions .

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Loin de Chandigarh

J’avoue que le gros pavé de Tejpal m’impressionnait et que j’ai mis un certain temps pour me lancer sur les pas du narrateur et de son épouse Fizz. Le couple vit en parfaite harmonie depuis plusieurs années, une osmose qui trouve son épanouissement dans le sexe.

Mais voilà, un jour l’homme découvre les carnets de l’ancienne propriétaire de leur maison. Fasciné par les écrits intimes de cette femme, le narrateur s’éloigne peu à peu de Fizz. Reviendra-t-il à la raison ?

Tejpal dissèque cet appétit sexuel (il faut avouer qu’il assure le garçon) puis le détachement qui survient petit à petit, fragilisant les fondations de leur parfaite alchimie.

Tejpal insiste (parfois lourdement) sur un érotisme débridée qui devient vite lassant. Le livre est plus convainquant quand l’écrit prend de la hauteur et nous parle de cette Inde envoutante et complexe à la fois. Le roman ne convainc qu’à moitié parce Tejpal n’arrive pas à rendre ce couple attachant (en tout cas pour moi), sa théorie comme quoi le ciment d’un couple ne tient que par le sexe peut aussi prêter à discussion ou à désaccord. Et puis surtout, Tejpal nous embarque dans des longueurs qui finissent par nous exaspérer. La tentation de sauter des lignes est souvent tentante. Un roman touffu (trop ?), long (trop ?) qui m’a laissé personnellement perplexe. Tant de pages pour ça. A vous de juger.



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Loin de Chandigarh

L'amour, le désir, le désir , l'amour, l'absence. Il y a des thèmes comme ceux-là que l'on ne se lasse pas de lire car ils sont comme auréolés de quelque chose de quasiment magique. Malgré les générations qui passent, ces sentiments savent toujours défier la logique.



Loin de Chandigarh parle de tout ça et de plein d'autres choses, et pas toujours de façon très organisée d'ailleurs....... Le tout souvent saupoudré de mystique indienne : aussi envoutante que déconcertante par moments. Ainsi l'union des corps de Fizz et du narrateur est-elle sublimée comme faisant partie intégrante de l'Harmonie de la nature. Rien n'est plus naturel que le désir après tout, mais comme toutes choses dans la nature, il vient aussi un moment où il meurt.



Le narrateur, un journaliste qui veut rédiger un roman, fait l'autopsie d'un couple qui se meurt, le sien. Très vite, tout se mélange. Le roman qu'il devait écrire sur l'Histoire moderne de l'Inde se retrouve morcelé par son expérience personnelle. Durant les trois quart du livre le narrateur mêle ses réflexions sur son couple, ce qui l'a animé et ce qui l'a tué, avec ses analyses de la société indienne post-coloniale ET les fameux carnets (qui arrivent assez tardivement dans le récit, contrairement à ce que le résumé laissait envisager). Les descriptions de l'Inde "fraîchement" libérée du joug britannique et qui invente de nouvelles façons de faire cohabiter la mosaïque de langues et d'ethnies est parfois saisissante... ou sanglante...... Les personnages principaux incarnent bien ces dilemmes : peut-on vivre sa passion pour la chair d'un(e) étranger(e) ou pour un musulman lorsqu'on est sikh et vice versa ? Quid des traditions ancestrales qui faisaient autorité bien avant la Couronne britannique ? Quel visage la modernité peut-être prendre dans le pays qui a vu naître le Kama-Sutra ?



Alors oui, certaines réflexions de l'auteur/narrateur sont très pertinentes, que ce soit sur l'amour ou sur les sujets politiques ou historiques, ou encore le vibrant hommage qu'il rend au Mahabharata , mais tout cela est bien trop décousu à mon goût ! On commence à aller dans un sens, puis dans un autre, et on revient, puis on repart ici ou là ...Et un tel manque de structure dans un roman de près de 700 pages, c'est tout simplement INSUPPORTABLE !

Oui, ce roman était ambitieux et possède plusieurs niveaux de lectures et autant de pistes de lectures que la roue du Karma Dharma - sans doute plus qu'on ne le croit -, mais j'attendais mieux. Mieux construit surtout. Dommage pour moi !
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La vallée des masques

«  Nous comprenions ce qu'Aum avait compris le premier. Dans l'outre- monde n'existait ni liberté , ni égalité, ni morale . Les humains étaient guidés par des impulsions superficielles qui faisaient d'eux des êtres dangereusement égoïstes et malhonnêtes , Il n'était pas un seul code de conduite qui ne fût constamment violé et qui ne limitât la libre application d'un autre de ses codes ».



«  le germe de cet enfer résidait dans le besoin de posséder » .



«  Dans l'Outre - Monde, Aum l'avait compris, chaque homme était mû par cet appétit qui le transformait en brasier infernal » .



Voici trois extraits significatifs de cet ouvrage complexe, difficile à critiquer : «  Maître Aum ne se trompait jamais , chacune de ses paroles se transformait en consignes et en actes » : le temps d'une longue nuit où il attend ses assassins , d'anciens frères d'armes , la dernière nuit de sa vie Karma ou X470, son patronyme Wafadar—- ces groupes d'hommes guerriers auquel il appartient ——- nous conte son histoire, celle d'une communauté recluse dans une vallée inaccessible de l'Inde, selon les préceptes d'un gourou légendaire , maître Aum, le PUR des PURS .....





C'est le récit , dans une langue très belle, brillante, d'un adepte qui suivra toutes les étapes en 15 chapitres , de l'initiation , la confrérie ,les pères pèlerins, etc... à la PURETÉ extatique prônée par le gourou Aum ,qui désirait un monde PARFAIT dans la haute vallée de l'Himalya .



Mais voilà qui dit «  pureté » dit aussi «  purification » c'est à dire en dernière étape franchir celle du NID des handicapés : refuge isolé aux limites du territoire . Ce Nid cache «  toute la honte » de la communauté ,: il fallait procéder à son élimination ....N'en disons pas plus ...



Le lecteur est emporté par cette parabole impitoyable , cruelle à propos de l'inhumanité des hommes , la trame est compliquée , certes , elle aurait pu à terme , être un moins moins compacte , touffue, dense , entre rites purificateurs, règles violentes appliquées dans un système qui se disait meilleur mais aux règles indignes de traiter les femmes , embrigadements ,manipulations , à la violence extrême , insoutenable .



L'auteur décrit ironiquement un monde d'une grande beauté sous - tendu par une violence innommable.



Le lecteur se prend cette fable philosophique puissante , compacte , intense , en pleine figure , ou comment de belles idées , à priori —— peuvent devenir très dangereuses ——

Un grand champ de réflexions est ouvert , on est saisi d'effroi par cette analyse impitoyable du fonctionnement des SECTES , de comportements extrêmes , précis ,tranchants qui peuvent aboutir à la mort .



L'auteur décode minutieusement ces méthodes et les dérives des sectes comme dans les régimes totalitaires .

Le lecteur , au début de ce roman à l'allure fantastique est très soupçonneux quant à ces idéologies et les RÈGLES appliquées dans un système «  soi- disant forcément meilleur, » ,les préceptes et les applications cruelles , pures .....des pensées du gourou maître Aum, mais la narration ample , riche, qui explore cette société des hommes dans leur inhumanité , nourrie , dure , tranchante l'entraîne malgré tout à aller jusqu'au bout de cette lecture., finalement incontournable .



Je ne m'attendais pas à un tel ouvrage de Cet Auteur dont j'avais lu «  Loin-de-Chandigarh  » il y a longtemps .

Difficile d'analyser correctement un tel ouvrage , il y aurait eu encore beaucoup à dire , je ne suis pas prête de l'oublier, en tout cas ..

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Loin de Chandigarh

Je commence d’emblée en précisant que Loin de Chandigarh n’a pas du tout répondu à mes attentes. Bien sûr, j’en avais beaucoup entendu parler et parfois il est mieux de se méfier de la réputation qui précède certains romans… Mais ma mauvaise impression est en partie due à une erreur de ma part : tout ce temps, j’avais mal lu le titre. Je croyais avoir vu Chandernagor, cet ancien comptoir de la France en Inde. Ainsi, je m’attendais à trouver un peu de cette aura française, marcher ses rues et ses vieilles demeures coloniales, fouler son histoire, sa grandeur d’antan. Mais non. (En passant, le titre original est The Alchemy of Desire, qui lui convient mieux, selon moi. Parfois, je me demande ce qui passe par la tête des traducteurs ou des éditeurs…) Toutefois, ma mauvaise impression est beaucoup due aux choix discutables de l’auteur, Tarun Tejpal. En effet, le roman est constitué de deux récits, l’un étant imbriqué dans l’autre, chacun étant beaucoup plus long que nécessaire. Trop, même.



Le roman s’ouvre sur un jeune couple qui vit dans la grande ville. Le lecteur a droit aux descriptions habituelles d’une Inde moderne, grouillante, étourdissante. Toutefois, Delhi, on commence à connaître alors les descriptions à n’en plus finir… ouf ! Au moins, c’était fait avec humour, cela allégeait un peu la lecture. Puis il y a ce couple, le narrateur et sa conjointe Fizz. Un musulman et une sikh. Les enjeux liés à la religion sont peu abordés, chacun trouvant l’épanouissement dans la sexualité. Après tout, rien n’est plus naturel que le désir charnel, non ? Chez moi, les relations entre gens de différentes religions ne sont pas un si grand enjeu alors je n’ai pas trop accroché. Ceci dit, peut-être que c’est encore tabou en Inde. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas suffisant pour vivre dans une grande ville indienne alors le couple s’achète une jolie petite maison à la campagne, Chandigarh.



À ce point, le lecteur est rendu à la moitié du roman, environ, et il ne s’est rien passé de notable... à part des scènes de baise assez crues. En quoi tous ces ébats amoureux – entrecoupées de quelques frustrations professionnelles – peuvent bien mener ? À une vie rangée. Eh bien non. Le narrateur trouve les carnets laissés par l’ancienne propriétaire des lieux plus d’un demi-siècle plus tôt.



Le roman bascule dans sa deuxième partie. Dans ces carnets, Catherine, une jeune héritière américaine, voyage en Europe, rencontre un prince indien (à ce point, elle ne sait pas encore qu’il appartient la royauté) et accepte son invitation à le rejoindre dans son pays d’origine. Le choc ! Ici, le lecteur a droit à un condensé de l’histoire de l’Inde au tournant du post-colonialisme. On me fait encore la leçon ! Non, mais… Pour résumer rapidement, la relation entre Catherine et son prince s’appuie surtout sur l’affection et la tendresse, un respect mutuel. Toutefois, puisqu’elle se trouve au pays du Kama Sutra, ses élans charnels seront néanmoins assouvis.



Quand le lecteur termine cette deuxième partie, il reste encore trop de pages au roman. Cette lecture devrait avoir transformée le pauvre narrateur mais, selon moi, c’était très mal exploité. Pour tout dire, je n’y ai pas cru. Tarun Tejpal a eu une excellente idée, je la trouve originale, pleine de potentiel, mais drôlement arrangée. L’une des deux parties était trop longue – en fait, les deux étaient trop longues, mais bon… Le couple moderne met la main sur les carnets trop tardivement, ils n’auraient pu n’en lire que des extraits et, pour que ça vaille la peine, ils auraient dû en être davantage transformés. Plusieurs occasions manquées et, dans mon cas, beaucoup de temps perdu.
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Loin de Chandigarh

Les 686 pages de mon édition peuvent faire peur mais ce livre se lit très vite car quand on l'a dans les mains, on ne peut plus le lâcher. L'écriture de Tarun J Tejpal est très belle et il sait décrire la sensualité et l'érotisme comme je n'ai encore jamais lu, sans jamais être vulgaire, ou tomber dans le malsain.

Deux récits sont présents dans ce livre, celui d'un journaliste et de sa femme Fizz qui vivent une très belle histoire d'amour et une osmose sexuelle malgré leur quinze ans de vie commune. Pourtant le narrateur, va perdre le désir pour sa femme après avoir trouvé des carnets regroupant le journal intime d'un américaine, ancienne propriétaire de leur maison.

J'ai parfois trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le récit mais la qualité de l'écriture nous les fait vite oubliées.
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Loin de Chandigarh

De l'auteur j'ai lu La vallée des masques , roman choc dont on ne sort pas indemne .

Au début de la lecture de Loin de Chandigarh , je n'ai pas m'empêcher de comparer les deux romans avant de renoncer à le faire

Ce roman est touffu à l'image de l'Inde , je me suis demandée s'il n'aurait pas du être élagué , mais c'est alors ça ne serait plus un roman indien

C'est le roman de tous les excès , d'un érotisme parfois très cru , à certains moments je n'en pouvais plus des descriptions de l'auteur , mais il n'y a jamais de vulgarité .

Il y a des passages savoureux , hilarants presque , le trajet de Delhi à Chandigarh dans le vieux camion de l'armée qui aurait dû être dans un musée plutôt que sur la route m'a fait rire , la description du monde du travail est jubilatoire , comparer le monde journalistique au mat est audacieux , pas étonnant que l'auteur se soit fait des ennemis .

C'est le roman de l'Inde dans toute sa démesure , ah ces embouteillages , la foule qui grouille de partout , difficilement représentable à nos esprits occidentaux

Le pays du sacré qui entre de plain - pied dans le modernisme à outrance , difficile reconversion , le pays où les habitants croient à la réincarnation , à la vie éternelle , pourquoi dans ce cas se presser , terminer une tâche ?

C'est toute l'histoire de l'Inde colonie britannique jusqu'à l'Inde qui détient la bombe nucléaire , puissance émergeante qui nous est contée

Une histoire humaine aussi , une histoire d'amour , où l'auteur doit d'abord se perdre lui même avant de retrouver le chemin commun , les carnets de Catherine agiront finalement comme une thérapie .

L'auteur décrit une période où il se cherche péniblement , où il n'a plus sa place dans le monde qui lui était familier , il en perd les codes , doit chercher les réponses douloureuses au fonds de lui , c'est une période difficile pour lui , pour ses proches , pour la femme qu'il aime , et dont il sortira vainqueur

Là l'auteur touche à l'universalité de la condition humaine

Pour moi ce roman a certes quelques défauts mais une puissance extraordinaire .

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Histoire de mes assassins

En ouvrant "Histoire de mes assassins", on se dit haaa enfin un livre sur l'Inde contemporaine, 2012, sur l'Inde moderne, celle d'aujourd'hui, loin des clichés, loin des odeurs de l'encens, loin du gourou...Toutefois...

Ici, une tentative d'assassinat avortée sur un journaliste est prétexte à nous faire un portrait de ce pays. Car c'est l'Inde actuelle qui est le véritable personnage de ce récit. On essaie de comprendre ce qui a amené 5 jeunes gens à vouloir assassiner un journaliste. On nous raconte le passé de chacun, leur éducation troublante, violente, traumatisante. Des jeunes du nouveau millénaire. Oui l'Inde du nouveau millénaire qui en traine encore beaucoup de millénaires derrière elle. Cette Inde qui ne peut totalement décrocher de ses traditions, castes, cruauté, pauvreté, violence, de tout ce passé influant encore et toujours trop sur son présent. Ces 5 accusés bénéficieront-ils de circonstances atténuantes ? De l'Inde atténuante ? Serons-nous émus, touchés par leur passé? Saurons-nous comprendre ?

Tarun J Tejpal, cet écrivain, journaliste d'investigation, engagé et progressiste en profite pour dénoncer les lacunes du système indien, policères, sociales, politiques, celles de l'éducation, dénonce également les malversations, les corruptions de tous les niveaux, les abus sexuels et autres et dénonce aussi le silence et l'aveuglement volontaire enveloppant toutes ces déficiences sociales. On voudrait découvrir une Inde qui change, même si elle en a mal, mais...

Je dois avouer, oui je dois vous dire (et c'est pour cela que je ne note pas, car je ne sais comment noter ce titre) que mon plaisir de lecture fut gâché lorsque j'ai découvert que l'auteur, intègre espoir de son pays, a été accusé de viol en 2013 , presqu'à la sortie de "Histoire de mes assassins" où justement il dénonce ...

Il y a de ces choses qui ne se pardonnent pas ou alors plus que difficilement.
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Loin de Chandigarh

Sans prévenir, un journaliste indien ne ressent plus de désir pour la femme qu'il a épousée quinze ans auparavant. Il se remémore leur parcours et découvre même le parcours de l'ancienne proprétaire de leur maison...



J'essaie de comprendre l'engouement qu'a suscité cet ouvrage à sa sortie. Est-ce parce qu'il dénonce en maigre partie certaines institutions corrompues dont la presse indienne ? Avons-nous réellement lu la même chose ??

Autant le dire dès le départ : le sexe en littérature m'importe autant que de savoir si l'équipe de France est qualifiée pour la Coupe du Monde de Foot. Je suis environ 1220ème en "amour" sur Babelio, score qui stagne autant que l'eau croupie dans un seau laissé à l'abandon sur un balcon, et je n'en ai strictement rien à faire. J'ai eu l'impression avec cet ouvrage de lire une version améliorée stylistiquement de Cinquante nuances de Grey que j'ai d'ailleurs fait exprès de ne pas ouvrir vu la niaiserie sexuelle annoncée.

Comme ce fut pénible à lire !! 700 pages de rien, cachées derrière un style sans doute nickel et construit, mais je n'ai rien eu de ce qui était annoncé en quatrième de couverture. L'ennui voire même le désespoir m'ont accompagnée pendant cette lecture, que dis-je ? ce survol (car il existe encore mieux que la lecture en diagonale, il existe le survol, bien plus efficace que le Concorde qui reliait Paris à New York en 4h et qui m'a permis de SURVIVRE à ce calvaire littéraire). Il faut presque 400 pages pour en arriver à ces fameux carnets, après avoir subi ces 400 mêmes pages de descriptions interminables sur la Nature, de présentations répétitives et sans fin de nouveaux personnages dont on n'a cure et par-dessus tout de perpétuelles scènes érotiques assez crues. J'ai atteint l'anti-orgasme littéraire à la page 396 de l'édition de poche, quand le narrateur pénètre sa femme endormie juste pour calmer ses ardeurs provoquées par le portrait d'une autre femme. Pour ma part, j'ai assisté à un viol machiste pur et simple et c'en était fini du peu de considérations qu'il me restait alors pour ce bouquin. Je l'ai terminé lors d'un vol Paris-Mumbai d'une heure, m'apercevant que je n'avais RIEN manqué.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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La vallée des masques

Avant d’entamer la lecture de ce roman, La vallée des masques, je me suis assuré de ne rien lire à son sujet. Voyez-vous, un peu plus tôt cette année, j’avais lu un autre bouquin de l’auteur Tarun Tejpal et ce que j’en avais entendu avait à ce point élevé mes attentes que la déception était inévitable. On ne me la fera pas deux fois ! Eh bien, grand mal m’en a pris. Pourtant, le roman commence avec du mystère et de l’intrigue. Dans un bâtiment quelconque en Inde, un type attend que ses anciens camarades viennent l’assassiner. C’est le moment pour lui de se remémorer ce qui l’a conduit dans cette situation – en d’autres mots, à nous raconter son histoire. Et elle est sombre, trop pour moi. Je dois admettre que les histoires de gangs de rue et de sectes ne m’attirent pas du tout, tant dans les bouquins qu’à la télévision. Incidemment, ceux que ces histoires intéressent auront une opinion différente de la mienne. Ceci dit, avoir su dès le début que celle-ci était inspirée d’un fait réel, je l’aurais entrepris sous un angle différent, un peu comme un reportage ou un documentaire. Peut-être l’aurais-je un peu mieux apprécié ? Ou peut-être pas. J’ai trouvé pertinent en apprendre un peu sur la mécanique par laquelle la communauté se développe et recrute des membres. Toutefois, la quatrième de couverture mentionne une exploration de la société des hommes dans son ‘’inhumanité’’. Oui, on y retrouve de la violence. Et comment la pauvreté, l’exclusion et le désespoir peuvent mener à des dérapages. C’est à ça qu’on faisait référence ? Pas besoin de se taper une brique (et plusieurs heures de lecture) pour comprendre cela, le bulletin-télé fait ce travail en quelques minutes. Pourquoi les auteurs indiens ne pondent-ils généralement que des pavés ? Quoiqu’il en soit, je me serais attendu à une plus grande réflexion philosophique mais, malheureusement, plus on avance, plus l’intrigue repose sur l’action. Cela ne semble pas avoir dérangé la critique, qui le porte aux nues. Beaucoup vantent les qualités de la plume de Tejpal, y trouvent même un je-ne-sais-quoi de poétique. Mon dédain pour ce genre d’histoires sombres m’a empêché de les remarquer. Tant pis. Tout ceci étant dit, je considère important que des livres comme La vallée des masques existent et soient lus. Mêmes romancés, ils dénoncent des situations d’abus, de maltraitance, de manipulation. Toutes les sectes proposent un esprit communautaire, répondent à un besoin de spiritualité inassouvi et ça entraine des dérives. C’est horrible, il faut y mettre un terme et tant mieux si des romans peuvent y contribuer.
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Loin de Chandigarh

“The Alchemy of Desire”, c’est vrai que le titre en anglais est plus beau. Mais c’est vrai aussi que c’est le titre en français qui m’a attiré. Je ne l’aurai pas emprunté en anglais … En effet, vous allez vite comprendre (promis ce ne sera pas long), que c’est un véritable coup de griffe pour moi que ce roman là, lu en 2 mois, torture du soir, car quand même, je déteste abandonner des livres avant la fin, surtout une fois que j’en ai lu 300 pages … Et puis j’étais intriguée : c’est un best-seller mondial, et pourtant … et bien rien. Il m’a énervé d’un bout à l’autre.

Pour résumer, l’incipit c’est :

“L’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe. “

Et l’excipit :

“Le sexe n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est l’amour … “



En gros, 800 pages (tout de même !) pour nous faire cette démonstration. J’aurais pu lui dire au départ, cela m’aurait évité des heures de lecture fastidieuses …



Ceci étant dit, je passe au détail !



Je ne mets pas du tout en doute la qualité littéraire. Le style et le niveau de langue ne sont pas désagréables.



Il y a même quelques réflexions intéressantes sur la situation actuelle de l’Inde (mais beaucoup moins que je ne le pensais, ce qui m’a déçu) : par exemple : “L’Inde avait perdu son innocence. Le terrorisme des années 80 nous avait dépouillés de notre suffisance et le lustre prestigieux que nous tirions depuis 3 décennies d’avoir expulsé les Anglais avec une superbe dignité s’estompait rapidement.”



Ou encore quelques attaques sur le mode de vie occidental et sa menace :



“Les journaux télévisés 24h/24 étaient une maladie occiendtale qui menaçait de submerger l’Orient. [...] Elle provoquait des démangeaisons qui laisseraient une cicatrice indélébile sur notre sensibilité.”



Mais au final, tout le reste n’est que la description de la relation physique entre Fizz et le narrateur (il est vraiment trop fort, il la fait monter au 7e ciel au moins 5 fois par jour. Ou alors ce sont les fantasmes de l’auteur.) et puis la disparition de ce désir sexuel. Ensuite le récit des expériences sexuelles de l’Américaine qui a vécu 50 ans plus tôt au même endroit qu’eux. Et enfin les délires et fantasmes du narrateur. C’est un bon résumé, qui explique que ce roman m’a écœuré et que j’étais bien contente de le terminer (lu en diagonale vers la fin …).



Ah oui et puis également tout l’échec des tentatives d’écriture du journaliste, qui en fait un personnage moyen, raté, sans ambition, au point qu’on a envie de lui mettre des claques. Bref. Passons.



Je pense que tout le décalage entre mes attentes et ce que m’a apporté ce livre vient surtout que j’attendais un livre SUR l’Inde et qu’en réalité l’auteur a écrit un livre INDIEN (ce qui n’est pas surprenant mais bon …). Les personnages sont très proches de nous, très peu “orientaux”. Il a donc battu en brêche tous mes préjugés sur l’Inde, mais aussi c’est qu’il présente des individus d’un niveau social moyen, ni les riches maharajahs que l’on imagine, ni les dalits dépeints par Dominique Lapierre et Larry Collins. C’est donc peut-être un peu de ma faute.



Pour conclure, ce roman m’a déçu comme l’aurait fait n’importe quel roman européen que j’aurais pu lire : j’ai détesté les personnages, l’histoire était inintéressante, pour moi; et la morale ridicule. Bref, un fiasco littéraire, en lien avec mes goûts et mon ressenti de lectrice.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Loin de Chandigarh

Roman fleuve dans l'Inde du Nord, entre Chandigarh, New-Dehli et les montagnes à l'Est de New-Dehli, à la fin du XXe siècle. C'est un roman que j'ai trouvé longtemps très insipide, j'ai du m'accrocher pour ne pas l'abandonner et puis, l'alchimie a opéré (peut-être celle dont il est question dans le titre original du livre, "The Alchemy of Desire") et j'ai fini par me laisser prendre par la nostalgie mêlée de cocasserie qui émane de ce livre, nostalgie d'un pays que je ne connais pas et que, vraisemblablement je ne connaîtrai jamais (d'ailleurs, est-il possible de "connaître" l'Inde ?). Même si l'histoire que nous raconte le narrateur est celle d'un menteur invétéré, je vous conseille d'essayer d'y croire et de vous laisser conduire vers cette maison hantée, nichée au détour d'un lacet, dans les montagnes en direction du Népal.
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La vallée des masques

Aum a compris le monde, Aum a réalisé que les hommes étaient bien trop égoïstes, avides de richesse et de pouvoir pour entendre son message, aussi Aum a emmené un petit groupe de fidèles au sommet d’une montagne, coupé de la corruption et de la saleté du monde, pour y développer une communauté de purs.



Karna est un des enfants de cette communauté. Toute sa vie est codifiée selon des règles bien précises ; on lui apprend à discipliner son corps et son esprit, et à extirper de son âme toute tentation de possession ou d’orgueil. Et cela va jusqu’à couper les liens familiaux (toutes les femmes doivent materner tous les enfants, sans montrer de préférence pour les « siens », et les pères n’existent pas vraiment, toutes les conceptions se faisant dans des genres d’orgie anonyme), ou à dissimuler tous les visages derrière un masque commun à tous, de manière à ce que personne ne puisse succomber à sa propre beauté ou en tirer profit dans ses relations avec autrui.



Nous voyons, en tant que lecteur, cette société soi-disant parfaite se fissurer de plus en plus, mais Karna n’a conscience de rien : il ignore, ou plutôt craint le doute, toutes les questions ont déjà été posées et toutes les réponses ont été données, il n’y a plus qu’à suivre le chemin tracé. Le meurtre ? Les forts survivent, les faibles meurent, c’est la loi de la nature. Le viol collectif ? Une épreuve pour accepter que le bien du groupe vaut plus que l’individu. La domination des hommes sur les femmes ? Une règle biologique bien établie. Les maîtres qui profitent de plaisirs interdits à la base des fidèles ? Chaque niveau de pureté possède ses propres règles. Même les conflits idéologiques fratricides et les purges qui s’ensuivent n’entameront pas sa conviction d’acier. Jusqu’à ce que des instincts plus « animaux » viennent (enfin) fissurer cette belle armure infranchissable…



Le roman est interpellant car finalement, Karna n’a jamais connu que sa communauté, et les buts de celle-ci, sur le papier, n’ont rien de répréhensible : l’individu au service de la collectivité, un idéal d’égalité, de frugalité, … beaucoup de choses que professent bon nombre de religions ou de philosophie. Peut-on réapprendre seul la compassion, la joie, le plaisir des arts quand on en a jamais eu d’exemples sous les yeux ?

Enfin, une citation d’Amin Maalouf m’a suivie tout le long de l’histoire : « La vertu devient morbide si elle n'est adoucie par quelques écarts, et la foi devient aisément cruelle si elle n'est atténuée par quelques doutes. » Quelle que soit la doctrine ou la discipline que vous voulez apprendre, si on punit vos écarts au lieu de vous les pardonner avec indulgence, un conseil, fuyez à toutes jambes !
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La vallée des masques

Il y a des livres qu'on n'arrive pas à finir. Et il y a des livres que l'on n'aurait pas envie de finir mais qu'on ne parvient pas à quitter, et donc malheureusement que l'on finit, si vous voyez ce que je veux dire.... Je n'étais pourtant que moyennement attirée par ce nouveau livre de Tarun Tejpal. Un roman sur la secte Aum? Bof bof. Et puis j'ai suivi le conseil de ma petite voix intérieure qui m'a invitée à le lire. Et boum ! la révélation, l'enthousiasme ont surgi au fil des pages.

D'abord Tejpal est un très grand écrivain qui sait mener un récit, et à plus forts raison une fable. On est ici loin du style un peu journalistique de son premier roman "Loin de Chandigarh" ; "La vallée des masques" est un très grand texte, profond, magnifiquement écrit, et on est saisi, envoûté jusqu'au bout par le récit de cet ancien adepte qui attend sa mort des mains de ses anciens condisciples.

Tejpal sait admirablement nous faire passer progressivement de la fascination à l'effroi.

D'autre part, loin d'être une simple analyse du fonctionnement des sectes et de la dépersonnalisation de ceux qui en sont victimes, ce roman pose la question de notre responsabilité personnelle quant à notre propre vie, notre volonté (et donc liberté) de s'en remettre ou non à d'autres -guides imbus de leur vérité et de leur pouvoir sur les autres-

Ce roman dénonce également ces leurres que sont la volonté de maîtriser parfaitement la vie et la quête d'une pureté absolue, pureté aussi dure et tranchante que celle du diamant, et qui, au nom de sa lumière finit par faire beaucoup de morts en toute normalisation de la cruauté.

Ce qui est ici propre à la secte, est valable pour toute société, tout pouvoir politique ou religieux tyrannique et arbitraire. Rien ne peut remplacer la liberté de penser par nous-mêmes et c'est ce désir, avec le goût de la vie aussi imparfaite soit-elle qui va conduire le héros à sa mort -ou pas, car Tejpal finit son livre sur une fin ouverte en dépit de chances très minimes pour son héros de suvivre.

Ce livre, à l'écriture très musicale, est aussi un bel hommage à la musique, symbole de vie, de joie, de liberté et de bonheur, qui s'oppose à la rigueur des théories abstraites et froides. Bel hommage au doute qui doit "toujours alterner avec la foi comme la nuit et le jour", ce livre, en ces temps de fanatisme religieux et de dogmatismes intransigeants, est à mon avis un des meilleurs romans de l'année 2012.
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Loin de Chandigarh

Moi qui adore les romans-fleuves et les romans sur l'Inde en général, je n'ai pas été du tout séduite. Je n'ai réussi à m'intéresser ni aux protagonistes, ni à leurs démêlés amoureux, ni aux torrents de sensualité qui débordent de la narration et j'ai du me forcer pour aller jusqu'au bout en espérant découvrir enfin quelque chose qui justifie un aussi gros pavé... Bof.
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La vallée des masques

Epoustouflant ! Un livre dont on ne sort pas indemne !

En fait, ce livre est une fable philosophique sur les déviances, les aberrations de l’Utopie. Il s’agit de la quête de la perfection, dans une petite communauté indienne (l’ouvrage est très marqué par la spiritualité indienne) : pureté, absence d’individualisme, vérité, dépassement de la souffrance, endurance, tranquillité de l’âme… Ah, ouitche !

Le narrateur qui fut l’un des meilleurs de cette secte, vient de la fuir et sait qu’au bout de cette dernière nuit dans laquelle nous l’accompagnons, il sera retrouvé et assassiné – très précisément, saigné à blanc – par les meilleurs guerriers, les plus purs adeptes de la communauté d’où il vient. Dans l’urgence, il raconte ce qui fut sa vie et on plonge insensiblement dans l’horreur. Des exercices de concentration et d’endurance tels que les recherchent les moines tibétains et les yogis, de la purification du corps et du mental, on avance vers la décérébration, l’épuration raciale, les Lebenborn nazis, les purges staliniennes, les expériences sur les « races inférieures », les mouroirs pour handicapés, la destruction de tout amour, de toute musique, de toute pensée. Le mépris de l’humain, sans cruauté, froidement, rationnellement, au nom de l’idéal.

Baignant dans l’atmosphère surréaliste de cette dernière nuit, où le narrateur se sent de plus en plus proche de ses « frères humains », personnages attendrissant de la maitresse du narrateur, de l’inspecteur des égouts voire d’un petit chat, la narration fait alterner ces scènes de tendresse et les scènes minérales, angoissantes du monde de la Vallée des Masques. Remarquablement écrit, sans temps morts, le conte philosophique avance inexorablement vers son dénouement : non pas la mort du narrateur, annoncée des les premières lignes et sereinement acceptée, mais vers la révélation finale du « secret » qui le fera fuir vers ce que les adeptes appelaient « l’outre-monde ». Or ce secret, qui résonne comme un coup de tonnerre, tout le prépare, tout le laisse prévoir, tant dans l’économie du récit que dans la logique du développement l’Utopie.

Troublant, dérangeant, un livre qui nous cogne, nous sonne et nous oblige une très profonde remise en question en nous délivrant « un grand secret : ce qui devrait faire peur aux hommes, par-dessus tout, c’est la quête de perfection »

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Loin de Chandigarh

Ce roman dense nous dresse le tableau d'une Inde contemporaine, loin des clichés habituels.

Après quinze années de passion érotique avec sa femme Fizz, le narrateur perd subitement tout désir, tout sentiment pour celle qu'il a vénérée pendant toutes ces années. Journaliste , il ambitionne de devenir écrivain mais ses écrits n'aboutissent jamais à une publication.

Loin de Chandigardh est un roman foisonnant, à facettes multiples, à l'image du pays qu'il incarne. On s'y perd et finalement on se laisse glisser, étourdir, dans un flot continu de sensations, d'images, d'évocations, d'histoire.

Erudition, humour, poésie, sensualité : un cocktail détonnant!

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La vallée des masques

C'est un livre dense (plus d'un mois pour le lire j'ai battu mon record de lenteur !) mais il m'a marqué d'une façon particulière



Il m'a fait beaucoup réfléchir sur le destin les choix que l'on fait ou pas, sur le fait qu'il n'est jamais trop tard pour changer, pour prendre sa vie en mains... bref , un très bon livre qui est dense comme il faut et qu'il laissera sur moi une empreinte particulière, avec un dénouement que je n'attendais pas.
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