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Critiques de Tennessee Williams (190)
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La Nuit de l'iguane

J'ai été plutôt déçue. Tennessee Williams est un monstre sacré de la littérature et je m'attendais à un chef d'œuvre qui m'avait absorbé totalement. Pourtant, j'ai découvert là trois histoires écrites sous la forme de pièces de théâtre qui ne m'ont as particulièrement emballées. Dommage...
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Un tramway nommé Désir

Nouvelle-Orléans, quartier français. Un soir, Blanche Dubois arrive chez sa sœur, Stella, et son beau-frère, Stanley Kowalsky. La jeune femme ne peut se résoudre à la pauvreté du couple et ne cesse de rappeler la richesse qu’elle a connue. Blanche est une femme très sensible, tout en nerfs. « Il faut que je sois avec quelqu’un, je ne peux pas rester seule… parce que comme tu t’en es aperçue, je ne vais pas très bien. » (p. 30) Immédiatement, Stanley prend sa belle-sœur en grippe : il ne succombe pas à ses manières et ne supporte pas ses prétentions aristocratiques. « De la féérie ! C’est ce que je cherche à donner aux autres ! Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité ! Que je sois damnée si c’est un péché ! » (p. 180) Et surtout, Stanley ne croit pas à son histoire. Il se renseigne et finit par découvrir le honteux secret de Blanche, qui n’est blanche que de nom.



Stanley est clairement une brute sans raffinement et tout dans sa nature s’oppose à la fragilité nerveuse et inquiète de Blanche. La rencontre entre un esprit malade et un esprit brutal ne peut qu’être âpre et violente. Blanche ne supporte pas les attaques et les contrariétés et Stanley ne supporte pas les méandres tortueux du comportement de sa belle-sœur. Tout les oppose, indéniablement, mais la tension sensuelle est palpable, voire épaisse. Blanche a beau crier son dégoût pour la brute que sa sœur a épousé, Stanley a beau se moquer des chichis de sa belle-sœur, quelque chose ne peut que s’enflammer entre eux, qu’ils le veuillent ou non.



Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert le livre grâce au film. Marlon Brando beuglant sa rage et hurlant le nom de sa femme, ça m’a fait un petit quelque chose la première fois que je l’ai entendu ! Et l’acteur sait parfaitement magnifier un t-shirt blanc… La pièce de Tennessee Williams est superbe, mais les didascalies ont fini par m’épuiser. L’auteur a une idée très claire de son texte et de la mise en scène qu’il veut. Mais l’abondance d’indications scéniques m’a lassée puisque les dialogues y sont presque noyés. Ici se pose donc une question récurrente quand on parle de théâtre : un texte théâtral est-il fait pour être lu ou pour être vu ? Je me garde bien d’y répondre et ne peux que vous inviter à lire le texte et à voir le film de 1951.

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Le printemps romain de Mrs Stone

Mrs Stone, la cinquantaine,américaine, est une ancienne grande actrice de théâtre et riche héritière de son mari qui a fait fortune dans l'industrie.

Elle vit dans un appartement du centre de Rome, seule.

Une vieille comtesse italienne lui présente de jeunes éphèbes dans l'intention de lui soutirer de l'argent.



Peu à peu, Tennessee Williams nous laisse découvrir ses relations avec son mari, les artistes avec qui elle jouait, le regard qu'elle porte sur elle...



Roman très court , agréable à lire.

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La Ménagerie de verre

Une pièce de théâtre sur les souvenirs, la maladie, l'amour, la famille la nostalgie d'un passé dont on ne parvient pas à s'extraire car il comble les failles d'un morne présent.



Tennessee Williams s'est inspirée de sa vie, et de sa pauvre soeur malade pour écrire cette pièce, belle et pleine de désespoir à la fois.

Les personnages de la mère et de la soeur m'ont marqué longtemps après avoir lu cette pièce. Cette mère, ancienne "Southern belle", qui vit de son ancienne gloire et de son succès auprès des hommes pour ne pas voir le fiasco qu'est devenue sa vie. Alors elle se met en scène, se réinvente une vie. On est bien loin de la Scarlett O'Hara d'Autant en Emporte le Vent !!



L'auteur parle de la fragilité des êtres comme aucun autre, avec une délicatesse qui interpelle. C'est ce qui m'a fait lire plusieurs autres de ses pièces de théâtres.
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Un tramway nommé Désir

Quelle peste cette Blanche Dubois! C'est une nana de la pire espèce, transmettant son malheur à tout le monde qu'elle rencontre. Pourtant, celle dont l'avenir paraissait prometteur, une famille aisée, un bon métier (enseignante), un mari,... a vu tout à coup sa vie s'écrouler comme un château de cartes.

Tout n'est pas de sa faute, certes, mais quand même, Blanche a une fâcheuse tendance à la jalousie et à la manipulation. Et à force de mentir, elle finit par se trouver dos au mur.

Et c'est là qu'on la trouve, au début de la pièce, arrivant comme un volcan chez Stanley Kowalsky, l'ami de sa soeur Stella à la Nouvelle Orléans.

Et quelle surprise ce fut pour Blanche d'arriver dans cet appartement glauque, elle qui avait l'habitude de lieux plus fastueux. Et que d'inquiétude de voir sa soeur, enceinte, vivre avec pareil type, tout juste débarqué en Amérique, violent et vulgaire à souhait.

Dans cette vie où Stella a trouvé un relatif équilibre, grâce à son amour immodéré pour Stanley, Blanche va arriver ici comme dans un jeu de quilles.

Cette pièce de théâtre, bien connue pour son interprétation au cinéma, n'est pas toujours aisée à lire (au vu des nombreuses didascalies) , mais elle apporte sa quantité d'émotions.
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Le boxeur manchot

Recueil de nouvelles beaucoup trop noires pour moi. Tennessee William analyse en profondeur les gens atypiques et les considère comme des victimes de notre société et des sortes de martyres.



Les descriptions psychologiques sont excellentes, mais le côté "martyre" est décrit de manière très, très sombre.



















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Un tramway nommé désir : suivi par : La chatte ..

Depuis le temps que ce bouquin traînait sur mes étagères, il avait fini par prendre la poussière. C'est en faisant du rangement que je l'ai retrouvé, avec un plaisir indéniable. C'est mon premier livre de cet auteur et vu tout le tapage médiatique fait autour (le film a beaucoup aidé), j'avoue que j'y suis allée à petits pas. Enfin, les deux premières pages seulement car Tennessee Williams a le don de vous absorber et de vous faire oublier qu'il existe un monde en dehors de votre livre.



L'histoire est pourtant somme toute banale : Une famille d'un riche planteur se réunit pour l'anniversaire du grand-père. On y trouve la grand-mère, Gooper, le fils aîné, son épouse Edith et leurs cinq enfants, le fils cadet, prénommé Brick et sa femme Margaret, un docteur et un révérend, amis de la famille. Tout y passe : alcoolisme, héritage, mal-être sexuel... bref, tout ce que l'on pourrait trouver dans la rubrique faits divers. Margaret et Brick ont du mal à s'entendre et se chamaillent. Brick préfère se réfugier dans l'alcool plutôt que d'affronter les véritables problèmes, notamment son inactivité sexuelle. Et pour cause... Brick aime t-il les femmes ? Avait-il eu une relation avec son ami Skipper, mort d'abus de drogue et d'alcool ? Margaret, quant à elle, justifie le titre de cette pièce. Elle se sent comme "une chatte sur un toit brûlant". Elle ne supporte pas son beau-frère et sa belle-soeur et encore moins leurs enfants. Elle présume qu'ils vont faire main basse sur l'héritage.



La violence et le mensonge sont également présents et structurent la pièce. Ainsi, alors que l'on croyait le grand-père condamné, la grand-mère annonce que les résultats de ce dernier sont bons. Et zou, que fait ce dernier ? Il dit à son épouse qu'elle n'a plus à le commander et fiche tout le monde à la porte avec pertes et fracas. Tout le monde sauf Brick à qui il veut faire avouer qu'il est responsable de la mort de Skipper. Sur ce, Margaret annonce qu'elle est enceinte... On se croirait presque dans un vaudeville mais la tension est si grande qu'on en oublie vite l'idée... surtout lorsqu'on se rend compte que la grand-mère n'a pas dit toute la vérité. Allez, je n'en dis pas plus pour ne pas tout déflorer.



Il faut absolument lire cette pièce, elle est grandiose !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La rose tatouée - Le doux oiseau de la jeunesse

"Chaque fois,avec lui, c'est la première fois; le temps n'efface rien, le temps n'existe pas" affirme Sérafina, dans La rose tatouée.

Femme passionnée à la "silhouette voluptueuse",elle est très amoureuse de son mari Rosario, un camionneur dont la rose tatouée sur le mâle poitrail la met en transe. Dit ainsi, cette première (sur les deux du livre) pièce de théâtre (en 3 actes) de Tennessee Williams (auteur, poète,nouvelliste et dramaturge américain du XX° siècle dont Le tramway nommé désir eut un succès flamboyant) parait 'cucul' (je pèse mes mots ayant ressenti cela au fil des pages). Pourtant malgré le côté un brin désuet de ce drame "romantique" (qui se passe près de la Nouvelle Orléans dans un village de Siciliens) où cette simple couturière superstitieuse et mystique, éprise, pleure à chaudes larmes son contrebandier passeur de drogue tué; puis colère complètement hystérique contre les mauvaises langues qui suggèrent que le bel époux avait une maitresse; s'enferme;se laisse aller;rencontre un autre camionneur à la rose tatouée au même endroit...en dit long sur la roue de la vie,l'amour,ses hauts et ses bas,le temps qui passe et s'il n'efface pas tout diminue les peines.

Le côté comique de la situation (malgré la cruauté du sort qui frappe Serafina) est fort bien rendu par les nombreuses répliques théâtrales des Siciliennes que l'on imagine criées à grand renfort de gestes: "cara mia" dit Sérafina à sa fille qu'elle couve d'un amour abusif, "baronessa" se fait-elle appeler,"Madona Santa" prient les voisines, "Macaroni" se fait insulter Alvaro le nouvel amant...

Le caractère de Sérafina, au bord du ridicule,est touchant car c'est un monde de confiance et d'amour qui s'effondre sous ses yeux pourtant Tennessee Williams, grand prince, accordera une nouvelle chance à cette "veuve généreuse" dont le personnage anticonformiste est basé sur la personnalité de l'actrice Anna Magnani (amie de l'auteur).

"La rose tatouée est mon chant d'amour pour le monde" a affirmé Tennessee Williams, résolument optimiste.

La deuxième pièce (Le doux oiseau de ma jeunesse), est plus tragique car, ici, "notre ennemi à tous, c'est le temps", un temps qui tue l'amour, les êtres,les choses et salit.

Le personnage principal est Chance, un voyou, un séducteur de trente ans à peine "au beau visage ravagé" et gigolo malchanceux, qui se retrouve aux ordres d'un "gentil monstre" la "Princesse Alexandra de Carlo" qui n'a de princesse que l'image qu'elle se donne et n'est qu'une actrice souffreteuse sur le déclin qui passe du haschich en contrebande (encore une!).

Il aime Angeline,la fille d'un politicien (qui veut sa peau de "crapule" inconséquente) et souhaite devenir acteur pour la reconquérir.

Ici, le temps "grignote" cruellement, les amours passent et trépassent et le plus monstre des deux (princesse et gigolo) dévorera l'autre.

L'action, située au "Royal Palms Hôtel" d'une ville du Mexique où les Noirs se font encore lyncher et castrer pour une simple bévue, ajoute une note cruelle à la dimension dramatique de la pièce.

Point de 'cucul' mais du drame pur et sans réplique,du grand art et presqu'une philosophie de vie, une vie éphémère dont il faut profiter sans trop tirer sur la corde car tout se paye ici bas!
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Un tramway nommé Désir

Issue d'une riche famille de planteurs, Stella a tout quitté pour son mari Stanley Kowalski. Tout les oppose : leurs origines, leurs manières, leur culture, … Pourtant ils vivent, heureux, dans un appartement miteux de la Nouvelle Orléans et attendent un enfant.



Avec l’arrivée de Blanche, la sœur de Stella, la situation se complique et des tensions surgissent entre Stanley et Blanche. La perte de leur splendeur passée et le manque d’éducation de Stanley sont fréquemment remis en question par Blanche. Le manque d’intimité et ses reproches constants finissent par agacer Stanley qui souhaite la voir partir et décide de mener l’enquête sur sa vie passée.





Il y avait longtemps que je n’avais plus lu de théâtre, cette pièce m’a donné le goût de m’y remettre : héros remarquables, ambiance lourde, tensions palpables, … L’auteur oppose, à travers ses personnages, deux mondes et crée une atmosphère incomparable. Dans ce petit appartement, l’explosion est tout proche. Entre désespoir et dissimulation, la folie guette… Un grand classique que j’ai pris plaisir à découvrir !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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La Ménagerie de verre

La toute première pièce de théâtre que j'ai lu en anglais, of course. Magnifique est la plume du grand dramaturge Tennessee Williams. Les relations décrites entre les personnages de cette famille, sont à la fois émouvantes et dramatiques. Le héro est magnifique et courageux. Sa mère, dans sa détresse, peut nous donner un sentiment de pitié. Et sa soeur, bouleversante de fragilité. A lire, et relire.
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La Ménagerie de verre

Si un tramway nommé Désir m'avait submergée par sa puissance brute, la ménagerie de verre m'a bien moins plu.

Lu dans sa version originale, le livre n'est pas mauvais, mais ne comporte pas une intrigue digne de ce nom. En effet, le livre, bien que très court, traîne dans son action, et présente des personnages que l'on abhorre rapidement : le frère aigri par son travail et ses rêves inaccessibles, la jeune sœur simplette, timide tirant sur le pathétique, et la mère dont la seule préoccupation est de trouver pour sa fille un mari, perpétuant en cela la tradition des "Southern Belle". A ce trio infernal vient s'ajouter le seul et unique amour de la fille, invité comme par magie à dîner.

Écrit pour être touchant et délicat, la Ménagerie de verre n'a pas selon moi rempli son office...Je lui préfère de loin la force et la puissance brute de Streetcar Named Desire !
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Le printemps romain de Mrs Stone

Ce roman chef d’œuvre incontesté sur l’amour de Tennessee Williams n’est pas qu’une très bonne adaptation cinématographique mais bien aussi un grand livre, hélas presque inconnu en France. L’action n’est bien sûr pas l’élément premier, c’est une histoire beaucoup plus psychologique. Mrs Stone richissime veuve et actrice à la retraite se rend à Rome, ville de tous les fantasmes pour ce ressourcer, se reconstruire. Dans cette ville la bonne société américaine s’encanaille aussi. Au contact d’une contessa plus mère maquerelle que noble, il rencontrera le beau et jeune Paolo, gigolo issue d’une famille pauvre. Du désir naîtras l’amour, mais à quel prix. C’est donc une vrai histoire d’amour mais qui parle des fossés séparant les deux personnages principaux. Elle est riche et vieillissante, lui est jeune et pauvre. L’un achète l’autre. C’est immoral. Mais l’amour est il moral. Le printemps deviendra-t-il hivers ?
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Une femme nommée Moïse

Tennessee Williams fait partie des écrivains américains que je souhaitais découvrir, mais me voila déçus. Surtout par la forme.



Le narrateur d'Une femme nommée Moïse est un paumé qui se veut écrivain, qui squatte dans des lieux marginaux, écrit sur une caisse dans des Blue Jay (petits cahiers bleus). Monde cru, monde de névrose, avec une certaine hystérie du sexe quelque soit les personnages: le narrateur, le nègre vivant de la glace, Lance, Charlie, et Moïse, qui revient régulièrement. Moïse, femme, peintre en robe translucide, névrosée elle-aussi. Les relations des uns avec les autres. La drogue qui coule à flot dans le comportement des personnages.

Mais surtout un style d'écriture qui ne permet pas d'accrocher, des phrases interrompues, repises, désordonnées. Un style qui reflète la psychologie déglinguée des personnages mais qui me laisse de marbre.
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Un tramway nommé Désir

Lecture proposée dans le cadre scolaire, j’ai lu cette pièce dans sa langue d’origine, à savoir l’anglais.

Tennessee Williams nous fait ici le portrait d’une petite communauté de basse extraction vivant dans un quartier de la Nouvelle Orléans, près d’une rue nommé « A Streetcar Named Desire ». Dans un appartement mitoyen vivent Eunice et Steve, ainsi que Stanley et Stella. Cette dernière a la particularité d’être issue d’une riche famille du Mississipi dont les origines remontent aux Huguenots français. Stanley Kowalski est lui de parents immigrés polonais, et tout dans ses manières transpire le manque de culture et de tenue qu’il compense par une agressivité et un comportement bestial sans pareil. Malgré tout, Stanley et Stella vivent heureux, jusqu’à l’arrivée de Blanche Dubois, sœur de Stella et parfait modèle de la Southern Belle.

Obsédée par son âge et son apparence, sujette à des crises d’hystérie, Blanche apporte une mauvaise nouvelle : la perte de la plantation de Belle Rive, héritage familial désormais disparu. S’indignant devant les conditions modestes de vie de sa sœur, elle mettra un certain temps à s’apercevoir des liens qui unissent Stella et Stanley : basés sur l’amour brut et l’attirance physique, leur relation est passionnée et pleine de désir.

Dans cet environnement et se sentant vieillir, Blanche cherche par tous les moyens à trouver un homme qui veuille d’elle pour se poser enfin et oublier son passé chaotique et son premier mariage fini tragiquement.



A travers onze pièces prenant pour la plupart place dans l’appartement des Kowalski, Tennessee Williams nous montre une femme totalement désespérée par ses premiers échecs, qui tente de respecter l’étiquette de la parfaite femme du Sud, plongée au milieu d’un océan de désir qui la terrifie puisque c’est ce même sentiment qui l’a brisée. Entre passions et sentiments bestiaux, cette pièce est véritablement prenante, profonde et complexe ; le triangle Stella-Stanley-Blanche explosif, qui mène sans déviation possible au dénouement final, attendu et cruel, mêlant à leurs paroxysmes désir et dédain, sexualité et violence.



Je noterai également pour les cinéphiles que le film tiré de la pièce est excellent et vaut vraiment le détour.

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Un tramway nommé Désir

Lecture proposée dans le cadre scolaire, j’ai lu cette pièce dans sa langue d’origine, à savoir l’anglais.

Tennessee Williams nous fait ici le portrait d’une petite communauté de basse extraction vivant dans un quartier de la Nouvelle Orléans, près d’une rue nommé « A Streetcar Named Desire ». Dans un appartement mitoyen vivent Eunice et Steve, ainsi que Stanley et Stella. Cette dernière a la particularité d’être issue d’une riche famille du Mississipi dont les origines remontent aux Huguenots français. Stanley Kowalski est lui de parents immigrés polonais, et tout dans ses manières transpire le manque de culture et de tenue qu’il compense par une agressivité et un comportement bestial sans pareil. Malgré tout, Stanley et Stella vivent heureux, jusqu’à l’arrivée de Blanche Dubois, sœur de Stella et parfait modèle de la Southern Belle.

Obsédée par son âge et son apparence, sujette à des crises d’hystérie, Blanche apporte une mauvaise nouvelle : la perte de la plantation de Belle Rive, héritage familial désormais disparu. S’indignant devant les conditions modestes de vie de sa sœur, elle mettra un certain temps à s’apercevoir des liens qui unissent Stella et Stanley : basés sur l’amour brut et l’attirance physique, leur relation est passionnée et pleine de désir.

Dans cet environnement et se sentant vieillir, Blanche cherche par tous les moyens à trouver un homme qui veuille d’elle pour se poser enfin et oublier son passé chaotique et son premier mariage fini tragiquement.



A travers onze pièces prenant pour la plupart place dans l’appartement des Kowalski, Tennessee Williams nous montre une femme totalement désespérée par ses premiers échecs, qui tente de respecter l’étiquette de la parfaite femme du Sud, plongée au milieu d’un océan de désir qui la terrifie puisque c’est ce même sentiment qui l’a brisée. Entre passions et sentiments bestiaux, cette pièce est véritablement prenante, profonde et complexe ; le triangle Stella-Stanley-Blanche explosif, qui mène sans déviation possible au dénouement final, attendu et cruel, mêlant à leurs paroxysmes désir et dédain, sexualité et violence.



Je noterai également pour les cinéphiles que le film tiré de la pièce est excellent et vaut vraiment le détour.

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Le boxeur manchot

Si Tennesse Williams est surtout connu pour ses pièces de théâtre et leurs adaptations cinématographiques (Un tramway nomé désir, Une chatte sur un toit brûlant...) il a aussi écrit des nombreuses nouvelles.



Dans ce recueil, Il nous parle de marginaux, de criminels, de vagabonds, de poètes ratés.



Tennessee Williams porte un regard à la fois tendre et plein de compassion sur ses personnages en marge de la société. Il en fait des martyrs qui tentent d'expier leurs fautes et leurs imperfections. Des destins fragiles et souvent dramatiques.



Une écriture très humaine qui m'a beaucoup touché.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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La statue mutilée

moiteur torpeur chaleur torride sexualité exacerbée : l'atmosphère de T Williams
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Une femme nommée Moïse

Le (anti)héros du jour, sorti de la plume de Tennessee Williams, n’a pas de nom. Il est simplement un paumé du Sud (Sweet Alabama) venu dans le Nord à New-York pour survivre dans ce qui ressemble plus à un cagibi qu’à un véritable lieu de vie. Il est écrivain, et vous vous doutez que s’il est proche d’être sans domicile et s’il partage ses rencontres avec des paumés, c’est qu’il n’a pas encore percé dans le métier. Les lettres de refus d’éditeurs s’enchaînent. Il les conserve toutes, et s’en sert pour prendre des notes, pour faire ses écrits et mettre sur papier ses émotions, en plus de son Blue-Jay, carnet à spirale made in US.



Par certains côtés, il m’a fait immédiatement pensé au Bandini de John Fante.



J’y ai retrouvé cette même foi en son talent. Époque changeante, les épisodes de la vie de notre (anti)héros solitaire se font nettement plus trash qu’aux temps où Bandini arpentait les trottoirs poussiéreux de L.A. et fréquentait les piaules miteuses de motels sur Bunker Hill. Si Bandini adorait les femmes, lui est plus porté vers les hommes, et en particulier Lance, un patineur au destin tragique, bel éphèbe noir dont les ébats sexuels, même les plus crus, ne me seront pas épargnés. Parmi les autres paumés que fréquente notre écrivain, il y a cette « femme nommée Moïse ». A la fois muse et peintre déjantée ou disjonctée, elle marque sa marginalité dans l’exubérance de ses toiles et de son comportement social. Et malgré son comportement frôlant souvent l’hystérie, elle reste ce point de stabilité que notre écrivain a besoin pour survivre, malgré la présence de Charlie, le remplaçant de Lance, dans les frasques sexuelles de sa vie.



En plongeant un peu plus dans ma réflexion, je ne vois pas ce roman comme une simple caricature de quelques paumés de New-York dans une vie faite uniquement de sexe et de drogue. Il s’agit aussi de découvrir ce que la marginalité peut avoir dans le pouvoir créatif de l’Art. Il faut avoir vécu pour arriver à transposer ses émotions à travers une toile ou sur une page blanche. Mais à trente ans, certains ont plus vécu que d’autres, et cela se ressent immédiatement. Cela donne une force supplémentaire à leur témoignage et ce roman fut un grand choc pour moi. Non pas que les mots employés par l’auteur me trouble ou m’obsède (il y est souvent question de sodomisation et d’ondinisme par exemple), mais le regard de ces paumés sur la vie est tout à fait émouvante, presqu’attendrissante.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Baby doll

Un huit-clos où la manipulation, la violence, la sensualité mène les protagonistes de cette histoire à une remise en question et à des actions qui vont changer leurs vies. J’ai moyennement apprécié…
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Sucre d'orge

Sitôt reçu, sitôt dévoré ! Il faut dire que les dernières pièces que j'ai lu de cet auteur m'ont enchantée. Ce livre m'a bouleversé tout autant, si ce n'est plus, grâce aux remarquables talents de conteur de Tennessee Williams, que je ne connaissais qu'à travers ses pièces.



Sucre d'Orge est un recueil de 9 nouvelles datant de 1954, et qui toutes évoquent le mal être, l'indolence, la culpabilité ou l'isolement. De New York à la Louisiane en passant par le Mexique ou la Californie, la plume de Tennessee Williams est tour à tour poétique, lumineuse ou pleine d'humour, même lorsqu'elle puise dans la perversité et lève le voile sur les troubles qui agitent ses personnages.



Certaines histoires sont proprement scandaleuses (ou du moins devaient paraître comme telles à l'époque) mais sous leur souffle décadent on en retire toujours une musicalité que révèlent la beauté de son style et la virtuosité de l'auteur. Il met les âmes à nu, il confronte les personnages à leurs peurs, leur dégoût des autres et d'eux-même, leur culpabilité et leurs vices les plus profonds. Au fil des pages, ce sont des paumés, des lésés de la vie, des caractères souvent faibles et vulnérables dont la solitude est le point commun, que nous croisons et regardons s'enfoncer sans possibilité de rédemption.



Il évoque souvent l'homosexualité comme une sorte de honte subie dans l'ombre, et la solitude qui en résulte comme une punition. L'amour que partagent certains des couples dont il nous dépeint l'existence instable tient plus de l'appropriation que du partage, et la notion de tendresse est souvent exclue de ses récits pour ne nous livrer qu'une version violente ou dérangeante de la vie de ces amants.



Le Matelas reste l'une des nouvelles les plus optimistes de ce recueil, avec le personnage d'Olga qui, malgré le poids des années, reste une femme apparemment magnifique dont l'indolence sous le soleil de Californie et la soif d'amour fascinent l'auteur. Bill et Cora est un bijou d'humour dont la mélancolie n'est pas exclue et l'enfance est elle aussi représentée avec Les Jeux de l'Eté ou encore La Ressemblance entre une Boîte à Violon et un Cercueil...



Vous l'aurez compris, je suis décidément sous le charme de ce très grand auteur, et je ne compte pas en rester là !
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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