AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tennessee Williams (189)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un tramway nommé désir : suivi par : La chatte ..

UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR



Relire La Chatte sur un toit brûlant m’a poussé naturellement à en faire de même avec Un Tramway nommé Désir, hélas cette fois, sans avoir eu l’opportunité d’assister à sa représentation au théâtre.

C’est toujours un peu frustrant, une pièce se devant d’être jouée par des acteurs et devant un public



Pour pallier à cette absence de représentation, il est indispensable de lire également les didascalies insérées par Tennessee Willliams, elles permettent de suivre les indications qu’il donne au metteur en scène et de bien comprendre ses intentions



J’ai donc lu ainsi cette pièce, même si ces didascalies en fracturaient la lecture, et ai tenté de visualiser au mieux les scènes.



La pièce est forte, on y assiste à l’arrivée de Blanche, jeune femme aristocratique et désemparée tant pécuniairement que moralement chez sa sœur Stella.

“Ils m’ont dit de prendre un tramway pour la rue du Désir, puis de changer, d’en prendre un autre pour la rue du Cimetière, de laisser passer ces stations et de descendre aux Chams -Elysées “



Elle est vite heurtée par le quartier misérable, les deux pauvres pièces du logement, le caractère bestial et le comportement de Stanley Kowalsky, le mari de Stella.



L’auteur nous fait entrer dans la psychologie de ses personnages avec talent :



Blanche tout d’abord, cultivée, “douée de grandeur et de poésie”, prenant soin d’elle, fière, recherchant l’amour, blessée par la vie, au bord du déséquilibre, alcoolique, tentant de dissimuler sa condition et ses humiliations par des mensonges.

“Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité! “



Stanley Kowalsky ensuite, homme frustre, adepte du jeu, des soirées avec alcool, très animal dans sa sexualité, ne pensant qu’à lui, et brutal avec sa femme.



Stella malmenée et battue par son mari mais soumise, éperdue de lui, et n’attachant aucune importance aux coups reçus. Elle aime sa sœur mais son mari passera avant tout.

“Mais il y a des choses qui se passent la nuit entre un homme et une femme et qui font que tout le reste n’a plus aucune importance !”



Mitch enfin, qui montrera plus de profondeur et de tact, qui s’occupe de sa mère malade mais hélas se fera manipuler par Stanley et la rejettera non sans avoir essayé d’en profiter

“MITCH, cherchant à l’embrasser

Ce que j’ai attendu tout l’été …

BLANCHE

Alors épousez-moi, Mitch!

MITCH

Je ne peux pas vous emmener chez moi, chez ma mère… Vous n’êtes pas assez pure.”



J’ai admiré le déroulement de la pièce, la montée progressive de l’animosité entre Stanley et Blanche, et bien entendu, la même progression des mensonges de Blanche la menant à un déséquilibre complet.



C’est une pièce dramatique, d’une tension sans faille, l’atmosphère est étouffante, on y trouve des thèmes intemporels : le désir, la violence conjugale, les troubles mentaux, la ségrégation sociale.



La finale est tragique.



J’attends avec impatience l’occasion de voir cette pièce au théâtre !

Commenter  J’apprécie          250
La chatte sur un toit brûlant

La Chatte sur un toit brûlant est une formidable pièce que j’ai eu l’occasion de voir au théâtre récemment. A mon retour, j’ai ressorti le livre de ma bibliothèque, et l’ai relu avec plaisir.



Plaisir tant cette pièce est riche.



Le décor se réduit à la chambre à coucher de Brick Pollit et de son épouse Margaret, et l’action se déroule le jour du soixante-cinquième anniversaire du père de Brick.

Toute la famille est conviée pour l’occasion, et le moins que l’on puisse dire, elle va se déchirer.



Tennessee Williams excelle par ses dialogues à la dépeindre : le grand-père est un riche propriétaire d’une immense plantation, on lui a diagnostiqué un cancer mais on le lui cache.



C’est une famille basée sur le mensonge, la dissimulation, les ressentiments, le dégoût de soi, les conventions, une morale étriquée, et les bassesses.



Le caractère de chacun de ses membres est très bien décrit, avec toute leur complexité. Ils ont vraiment de l’épaisseur.



Bien évidemment d’abord celui des principaux : Brick, ancien grand sportif, qui se réfugie dans l’alcool pour oublier la perte d’un ami proche ; Margaret, la chatte sur un toit brûlant, son épouse délaissée sexuellement mais toujours amoureuse de lui, une femme forte et lucide qui lutte non seulement pour reconquérir son mari, mais aussi pour rester elle-même dans cet environnement ; le père de Brick, étonnamment tolérant pour l’époque.

Je n’oublierai pas les autres intervenants.



La pièce, en trois actes, décrit l’explosion de cette famille et aborde de nombreux thèmes: le désir féminin, la violence, l’alcoolisme, la cupidité, la lâcheté, la maladie et la mort.



Tout cela simplement par des dialogues percutants et de nombreux face-a-face de grande intensité.



C’est une pièce non dénué d’humour, un humour noir bien entendu, elle est rythmée, aux rires succèdent les larmes, et je suis sorti ravi tant du théâtre que de ma relecture ensuite.

Commenter  J’apprécie          390
La chatte sur un toit brûlant

Lu en 2020. Découvert tardivement cette courte pièce de théâtre. Ce que j'avais surtout apprécié dans cette dramaturgie, à travers l'écriture du grand Tennessee, c'est ton côté universel.

Le récit raconte, avec un mélange de pudeur, de sensualité et de crudité (dans le sens d'authenticité), les conséquences néfastes qu'entraînent sur les rapports humains le déni, la lâcheté, le mensonge et l'inconstance.

Commenter  J’apprécie          20
Un tramway nommé Désir

Les Américains – c’est peut-être la manie de tous les peuples, bien qu’aux États-Unis cette tendance semble plus prononcée – ont la passion des œuvres qui affectent de parler d’eux, de leur quotidien, de leurs us, de leurs paysages et de leur histoire, flatteusement ou de manière moins stéréotypée mais qui constitue tout de même une autre façon de flatterie et qu’on pourrait appeler : représenter les gens réels pour plus subtils qu’ils ne sont. C’est ce qui rend leurs succès artistiques si superficiels – et probablement tous les succès d’où qu’ils soient – : il s’agit pour les auteurs, s’ils ambitionnent le triomphe (quoique certains l’obtiennent sans calcul, seulement parce qu’ils sont assez bêtes pour faire tout juste ce qui plaît aux foules et sans qu’ils se soient pourtant sentis commandés de le faire), de se conformer à la vision banale et dominante, comme les films de Far West qui n’ont évolué qu’à mesure que le peuple se lassait du scénario rebattu et espérait autre chose comme des Indiens enfin humains et surprenants. À la télévision, il y eut La petite maison dans la prairie, Dallas, Married… with children, puis il y eut Friends et Sex and the city, et l’on vérifierait que de bout en bout le spectateur américain plébiscita ce qui lui fit l’impression d’un honneur national en se figurant dans un lieu américain, parmi des mœurs américaines, et sujet à des problèmes américains, circonstances qui donnèrent à sa médiocrité patriotique tant de réconfort. Sa littérature à triomphe rejoint ce constat, et son goût pour la pseudo-représentation de son monde explique en entier le succès de Anderson, Cooper, Dreiser, Lewis, London, Masters, Sinclair, Steinbeck, Capote, Williams et Yates, auteurs parmi lesquels certains furent bons mais qui réussirent tous, et c’est l’ironie et le dommage, sur le malentendu de leur faculté à mettre en scène la vie américaine que le lecteur espérait avec un égocentrisme minable et déformé. Il me semble que London, par exemple, devina comme sa célébrité était entachée de ce doute, à savoir qu’il aurait publié n’importe quoi d’apprécié pourvu que ce fût « bien américain » – je crois que susciter l’intérêt pour toute autre chose que ce dont il était fier le dégoûta, et à mon avis c’est ce qui le fit quitter si brusquement la société américaine. Nombre d’écrivains de talent séduisirent ainsi un public populaire sans l’avoir racolé : ils firent souvent des tests ensuite à dessein de vérifier si c’était vrai qu’on les avait aimés par méprise – et l’on sait déjà que je place Céline parmi eux.

Un tramway nommé désir est d’évidence une pièce inutilement longue, éternisée par des didascalies d’une telle vétille qu’elles abîment la lecture au lieu de la renseigner : j’ignore pourquoi le lecteur doit être informé à chaque réplique que tel personnage est à gauche et l’autre à droite, passe devant ou derrière, soit debout, fasse un pas, pose sa main là… ce qui prête au dramaturge une prétention à la minutie superfétatoire. Et je songe combien ce défaut de rallonge et de remplissage constitue hélas ! presque toute la littérature : au prétexte d’être nuancé, on paralyse des moments où l’on fait de la décoration, on affecte un soin qui n’est que répétition et qu’affectation – parce qu’on croit trop que parler longtemps revient à parler bien. Je trouve généralement que les auteurs manquent dans leurs œuvres à l’économie recommandée du genre de la nouvelle : il faut qu’on perde son temps même sans beauté et sans style, l’ennui finit par faire partie du grand code littéraire, et l’être cultivé devient celui qui consent à attendre sans plainte et avec grâce, la littérature est alors un prétexte mondain, il s’agit de ne pas s’impatienter pour paraître distingué et artiste. On en vient à croire, à force de longueurs, ceux qui prétendent qu’un texte oiseux sert un contraste où aura enfin lieu quelque chose, qu’en somme ce délai est volontaire et bienvenu, même qu’il signale la grande littérature – il est vrai qu’en comparaison de toute la poisse environnante, on croira que c’est un événement extraordinaire qui survient, et l’on se pâmera d’aise après un sommeil si galant. La plupart des écrivains ont eu le tort de faire de leurs idées minuscules des pavés excessifs : c’est parce que ce leur a paru un moyen de valorisation, comme si un travail moins long, sur le seul critère de son volume en dépit de ses qualité et densité, serait considéré comme mineur, le lecteur n’ayant pas l’usage d’admirer un joyau très pur parce qu’il est trop petit. Et selon ce qu’on constate du lecteur de presque toutes époques, ces écrivains n’ont peut-être pas tort, car on a rarement vu une œuvre brève couronnée, mais est-ce une raison pour s’adresser à des sots si conventionnels, et ne vaut-il pas mieux, par son exemple, bousculer l’usage de ne récompenser que des briques verbeuses ? S’aiment-ils donc tant pour s’assujettir à des principes aussi vides à la seule gloire de plaire à des imbéciles qui ont des habitudes d’ennui ?

Williams, fidèle à la recette, introduit ici un morceau d’Amérique typique, et atermoie sa situation naturaliste louisianaise en bavardages authentiquement inutiles. On dira – je le sens venir – que la dénonciation de la violence conjugale est un trait brave tandis que ce n’est environ qu’une circonstance de l’intrigue, et quant à la psychologie dont on fera, je suppose, un exemple de finesse tirée d’implicite, je réponds que les personnages ne sont chacun que d’un stéréotype distinct et qu’il est nécessaire d’être né du confort, c’est-à-dire un Contemporain irréfléchi, pour les juger crédibles. Stanley est un rustre incommode comme il n’en existe guère et qu’il a suffi d’exacerber de goujaterie systématique, Stella une femelle inconsistante ne disposant pas d’un argument ni d’une idée et sensée instruire le modèle d’une épouse sans force (c’est peut-être en cela la plus vraisemblable, mais à quoi bon exposer des entités qui n’ont rien à dire et ne sont faits pour l’édification de personne ?), Blanche une mondaine toujours au bord de la crise de nerf et où il ne reste qu’à entretenir une continuelle et criante brisure – je ne parle pas des autres personnages qui, à part Mitch, n’ont et ne sont rien (je n’ai pas exploré Mitch, les défauts du reste ne m’ayant pas permis d’appesantir un regard sur lui, mais il se pourrait que ce soit, dans une pièce où tous les premiers rôles sont si théâtraux et insubtils qu’ils semblent des seconds, le meilleur second rôle de toute la pièce de ces rôles faussement premiers). Il faut assurément être un universitaire pour s’extasier devant ces figurines de système et y fabriquer des chairs et des profondeurs – il est vrai que ça demande du travail, et c’est bien tout l’ordinaire labeur des savants-de-mœurs dont le métier consiste à expliquer pourquoi tel succès, qui n’est jusqu’à présent chez les peuples qu’un témoignage de reconnaissance pour de la facilité, était en fait mérité et irréfragable. C’est proche de vérité d’écrire que, moins il y a d’art dans une œuvre, plus elle connut un succès et plus le professeur y trouve de qualités « authentiques » parce qu’il doit les chercher : si tout était très visiblement juste et parfait, sans nul doute ce serait pour lui mauvais, parce qu’il n’y aurait pas de quoi découvrir des vertus, ce qui justifie sa fonction dans la vie sociale.

Et pour bien entendre le défaut de conception de cette pièce comme de tant d’autres, il suffit d’imaginer cela : sa réduction au nécessaire, intrigue et effet. Car c’est non seulement une intrigue qui n’avance pas, mais dont la plupart de ce qui est montré gagnerait, pour l’efficacité des effets, à être suggéré ou rapporté : il faudrait enfin inventer un genre qui n’existe pas, un genre exemplaire de densité, quelque chose comme une pièce-nouvelle. Le théâtre français, en sa dramaturgie « classique », du moins en son manifeste, se présente souvent en modèle de la sorte : ce qui n’est pas indispensable ou bien doit se résumer au lieu qu’on l’expose ou bien doit servir à titre de style – une pièce comme Cyrano de Bergerac, dont pourtant je me suis dépris, est incontestablement un travail sur ce genre de performance, jamais ses répliques ne font perdre de temps au spectateur, ou même Le Dindon de Feydeau est un parangon d’efficacité virtuose (à moins de juger l’entièreté de ces deux pièces superflue, ce qui est un autre problème). Or, Un tramway nommé désir ne connaît que peu de progrès, et les situations qu’elle offre sont même prévisibles et noyées d’ennui factice, jusqu’à son dénouement qui est la facilité par excellence (un protagoniste est finalement atteint de folie) : la pièce est largement une surcharge liquide et tiède, il ne s’agit que de plonger dans l’atmosphère moite et pâteuse qu’on eût préféré construire par gouttes suggestives plutôt qu’à grands flots répétitifs nauséabonds, on est baigné dans une eau d’averse collante dont on eût compris la consistance en trois pages habilement drues plutôt qu’en cent délayés de cris de chats, de bruits de tramway et de brigands des rues. Y songer : s’il s’agissait de représenter une chaleur bestiale mêlée d’impression de huis-clos étouffante, une scène suffisait, peut-être deux, et l’on entrait bientôt en la violence, et l’on signifiait sans tarder le désarroi d’une anomalie affolante, l’ambiance chargée d’un urbanisme animal ; en fait, à bien y réfléchir, on verrait qu’à peu près toute la pièce aurait pu tenir en une poignée de scènes mais qui n’auraient pas fait un spectacle assez habituellement long pour plaire au public et au critique que le dramaturge connaît. On se prépare donc au théâtre de patience qu’on sait, où la plupart des répliques sont creuses et vaines, où l’on feint de s’accommoder de convention-de-l’inutile, et l’on baille en attendant les quelques moments d’intensité sans doute célèbres qu’on préfère et pour lesquels on se tient éveillé, comme si voir la pièce, c’était surtout ouvrir les yeux à ces passages connus. N’en déplaise aux amateurs de Brando, le film paraît aussi ridiculement trivial et outré – une telle conjonction est possible, il faut lire Williams pour l’entendre – que le livre, et c’est ce que la bande-annonce restitue avec fidélité. C’est populacier, d’un désespoir-pâte qui ne vaut pas Miller, caricatural et criard, comme cette antithèse de la plantation et du deux-pièces séparé par un rideau, oui mais cela fait passer le vulgaire pour un héros et la prostituée pour une sainte : les femmes se plurent à observer un homme torse nu en sueur, et les hommes se plurent à observer que cette situation avait pour leurs femmes quelque chose de primitivement idéal et sensuel – c’est à quoi, je pense, on doit largement le succès du l’œuvre, ce dont parlent même les critiques les plus enthousiastes.
Lien : http://henrywar.canalblog.com
Commenter  J’apprécie          30
Un tramway nommé Désir

Blanche qui a perdu son mari arrive à La Nouvelle-Orléans. Elle prend un " Un tramway nommé désir" pour se rendre chez sa sœur ainée Stella qui attend un bébé. Stella est l'épouse de Stanley ; ce dernier un peu rustre prend immédiatement sa belle-sœur en grippe, détestant ses airs aristocratiques, ses affabulations et son coté ténébreux aguichant.

Cette pièce de théâtre extrêmement dramatique, a été écrite par Tennessee Williams en 1947. Ce grand classique de la littérature Américaine a été récompensé par un prix Pulitzer. Il nous offre une ambiance trouble, des situations très classiques mais aussi extrêmement sensibles et émouvantes.

Ce récit a été brillamment adapté par Elia Kazan en 1951 dans un grand film avec Vivien Leigh et Marlon Brando.

Commenter  J’apprécie          80
Un tramway nommé Désir

Quand j'ai vu que ce CLASSIQUE était au programme de l'UV de littérature américaine de deuxième année je m’en suis réjouis puisque je le gardais dans un coin de ma tête l’ayant vu trainer, comme des milliers d’autres livres, sur la table basse de ma grand-mère … Je l’ai adoré, les cours théoriques et les TD ont été pour moi un pur plaisir. L’année d’après en licence option Littérature et cinéma, rebelote, autant vous dire que je pense connaitre ce chef d’œuvre pas trop mal (et sur l’édition que j’avais _ Signet _ déjà la masculinité de Marlon Brando alors âgé de 27 ans et torse nu posait le ton …) Impossible d’imaginer autre visage et autre corps que celui de Brando quand on lit les répliques de Stanley, mi homme, mi-Cro-Magnon. Et puis on est séduit par les directions scéniques mais aussi effrayé par le comportement et la folie de Blanche, subjugué par la maturité de Stella et si vous êtes comme moi vous fondrez en constatant comment s'aiment les Kowalski. Williams s'est inspiré de sa propre sœur pour le personnage de Blanche est le fait que l'action se déroule à La Nouvelle Orléans donne une petite touche frenchy bien appréciable.... Alors maintenant parlons Amour avec un immense A … Je peux vous rajouter aujourd’hui, avec mes 20 ans de plus qu’à la fac que j’ai la maturité nécessaire pour différencier cet Amour que je croyais voir et la Passion que continue de vivre en réalité Stella même après la naissance de son bébé, et la jalousie de la sœurette, je vous en parle ? Fallait lui sortir cette cruelle « où étais tu quand je me battais pour sauver Belle Rêve ? Au lit avec ton pollack » … à l’heure où j’écris ces mots j’envisage de relire encore cette pépite tant j’ai l’impression que mon regard bien plus sage me fait être plus visionnaire
Commenter  J’apprécie          20
Dans l'hiver des villes

Si tout le monde connaît Tennessee

Williams en tant que grand romancier, peu de gens connaissent ses poèmes. Avec le sublime recueil intimiste, qu'est Dans l'hiver des villes, ce sera chose faite.

Ce récit poétique est construit comme un magnifique journal intime, un album d'images personnelles de la vie de l'auteur.

De l'enfance à l'âge de la sagesse, il fait défiler ses souvenirs avec tendresse et émotion, en particulier lors des passages concernant sa famille. Puis il nous entraîne dans ses pérégrinations, au travers des Etats-Unis, de New-York au vieux sud ou il a vécu sa jeunesse, jusqu'au Mexique, carnet de voyage introspectif où se mélange les lieux, les atmosphères et les rencontres insolites.

Ce recueil est aussi l'occasion pour l'auteur, de parler ouvertement de son homosexualité, de ses désirs, fantasmes et déclarer sa flamme au "Mâle", qu'il sait si bien exhalé dans un ton poétique plein de compassion et d'admiration.

Avec sa poésie, il fait une étroite synthèse avec le reste de son œuvre, où là aussi de manière plus subtile, il montre des êtres rebelles, asociaux, des rapports amoureux, complexes, ambigus face au désir féminin, masculin, et tous les corollaires qui en découlent.
Commenter  J’apprécie          230
Théâtre - Roman - Mémoires

La ménagerie de verre, Un tramway nommé désir, La nuit de l'iguane, Une chatte sur un toit brûlant, Les carnets de Trigorine (son rêve depuis longtemps d'adapter à sa façon La mouette de Tchékhov, auteur qu'il admire), Une femme nommée Moïse, ses Mémoires...

Enfin regroupées quelques-unes des œuvres majeures de ce dramaturge à dimension, comme on dit, universelle !

Pouvoir se plonger dans ses textes est toujours aussi troublant.
Commenter  J’apprécie          50
Le printemps romain de Mrs Stone

Années 50, un petit quartier italien dans la confusion de Rome, une américaine élégante, trop belle pour ce monde qui gravite autour d'elle, une échappée depuis les USA pour fuir sa vie, ses succès, son veuvage, sa beauté peut-être perdue, tous les ingrédients sont bien là pour vous accompagner dans cette courte lecture du célèbre Tennessee Williams. L'ambiance d'été, d'un air chaud, parfois avec la lourdeur d'une météo incertaine, peut-être le reflet des personnes qui reluquent sa vie. Un gigolo, peut-être amoureux, mais plutôt malfrat à la petite semaine avec les belles de passage, une maquerelle, fausse comtesse déchue, cherchant à renflouer ses caisses, ce panier de petits crabes semblent s'amuser sans y croire, et puis cette américaine est bien trop mystérieuse.

L'écriture souple et typique d'une époque (révolue et surannée) est agréable pour ce roman court, mais les errances du personnage principal souligne son mal-être sans solution, sans morale, sans rebondissements, sans rien. Il me manque une pirouette pour apprécier pleinement ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Un tramway nommé Désir

Pièce édifiante et emblématique, à l'atmosphère moite et noire. L'histoire d'un mauvais trio (Stella, Stanley son mari et Blanche la sœur de Stella) , qui tourne évidemment au drame. Blanche débarque chez sa sœur, avec ses grands airs de ne pas y toucher et ses belles toilettes, ses grands principes mais Stanley, homme d'une virilité redoutable sans demie mesure, la mettra à nue, sans aucun ménagement. Une pièce intense, qui bouleverse et laisse amer. Un classique à lire.
Commenter  J’apprécie          90
La rose tatouée

Déception à la lecture de "La rose tatouée".

Ou je me trompe, ou ce n'est pas du grand Tennessee Williams : trop d'expressions italiennes, trop d'effets (les clowns, la sorcière, le bouc, sans compter les roses) qui sont supposés être de lourds symboles de quelque chose... Serafina surjoue son amour, elle semble plus amoureuse de son rôle d'éplorée dans le miroir que du défunt époux. Williams a trop insisté sur la couleur locale de l'hystérie sicilienne, ça fait cliché.



J'ai eu du mal à terminer.
Commenter  J’apprécie          70
La Nuit de l'iguane

"La nuit de l'iguane" : encore une merveilleuse pièce de Tennessee Williams. Quel talent avait ce type là ! Je n'en reviens pas.



... le talent de planter à chaque fois un décor d'une quotidienneté à vous donner le bourdon (ici une auberge misérable située dans trou de la côte mexicaine) où échouent des personnages au bout du rouleau, enlisés jusqu'au cou dans leurs problèmes matériels et existentiels.



L'aubergiste vient de perdre son mari et tient seule un hôtel bar restaurant, aidée de deux jeunes mexicains qu'elle esclavagise à ses risques et périls (ils sont asservis, mais on craint tout du long qu'ils ne relèvent la tête) ; Surviennent un pasteur défroqué, dépressif et porté sur les mineures, un autobus coincé dans la chaleur, une famille de vacanciers nazis (on est en 1940), une adolescente en pleine crise d'identité sexuelle, une vieille lesbienne peu accommodante, une artiste désargentée conduisant son grand-père poète, malade et centenaire dans un périple insensé...



... la mèche est allumée. Est-ce que ça va flamber ?



Je ne le dirai pas : Tennessee Williams est le vrai magicien de l'exploration de l'âme humaine en temps de crise. Il travaille à l'économie de moyens, ne pratique pas le spectaculaire, mais procède comme l'archéologue, par coups de pinceaux successifs pour dégager "le lait de la tendresse humaine" (façon de parler, parfois c'est du lait, parfois autre chose...)



Et l'on arrive à la fin de la pièce, encore avides de savoir comment tout ça va finir, quand survient l'avertissement habituel " That's all folks !".



Et chaque personnage poursuit sa route poussiéreuse, s'éloignant sans un signe de la main vers un avenir qui ne sera sans doute même pas imprévisible.



Le spectateur, un peu frustré, se demande à quoi il a assisté.



A rien d'autre qu'à la double transmutation de la vie en art et de l'Art en Vie : Vie pas même expliquée, juste exposée, là, présente comme elle ne l'est jamais pour ceux qui la vivent.



Commenter  J’apprécie          110
Soudain l'été dernier

Ce livre contient deux pièces de Tennessee Williams, "Soudain l'été dernier" et "Le train de l'aube ne s'arrête plus ici".



J'aime tout dans ce théâtre. Plus que Shakespeare, plus que les classiques français. Pour moi, il y a Tennessee Williams et le Faust de Goethe... Ah ! et aussi Don Juan de Molière, et Mademoiselle Else d'Arthur Schnitzler. Mais ce n'est pas une pièce de théâtre. Ça pourrait.



Je suis tellement émerveillée par cette puissance de révélation de l'âme humaine et du tragique que je ne sais trop quoi en dire : silence respectueux.



Si quand même : il y a l'omniprésence de la mort, que chaque être ne rencontre qu'une fois et qui le hante pourtant.



Parfois quelqu'un vous aide à passer le seuil, parfois non. Mais il y a pire que la mort, et c'est l'absence en pleine vie, celle qui résulte d'une opération chirurgicale pratiquée directement dans le cerveau et qui vous ôte à vous-même.



C'est terrible, c'est la terrible condition humaine, et on ne sait même pas si on a été aimé une fois.



Lecture ravageante. Exponentielle. Qui vous conduit droit en enfer ou à l'acquiescement.

---

Mrs Goforth : Pas la moindre révélation ? Il n'avait pas la moindre révélation à faire ?



Chris : Si, cette nuit-là, c'était le silence, la signification du silence.



Mrs Goforth : le silence ? la signification du silence ? C'est-à-dire ?



Chris : L'acceptation.



---

J'en ai des frissons, comme en écoutant l'Ave Maria de Schubert interprété par une voix féminine ou une chanson des Doors.



Commenter  J’apprécie          100
Le boxeur manchot

Ce recueil de Tennesse Williams réveille tous vos sens. Il est un peu comme une réminiscence de la Nouvelle-Orléans : moite, chaud, sensuel, transpirant d'interdits, telle une larme de sueur faisant son chemin au creux d'un décolleté ; dangereux, nocif, entêtant, enivrant, tel un verre d’alcool ambré sous un soleil de plomb.



Onze nouvelles à la découverte de marginaux et de thèmes chers à T. Williams ; si elles sont de qualité et de longueur inégales, pour toutes j’éprouve une grande admiration pour sa plume. Deux d’entre elles, seulement deux, m'ont laissée sur le bord du chemin, incapable d'en saisir le sens et la beauté. Le temps d'une nouvelle, Williams met en lumière les exclus de l'Amérique, les êtres maudits, les vagabonds, les criminels, les dingues, les frustrés – prêtes ou vierges – la pauvreté, l’alcoolisme, l'homosexualité qu'il faut taire, les obsessions, la névrose, la folie... Il dissèque le genre humain, guidant notre regard là où le bât blesse. Ses histoires finissent mal, dans la mort, le viol, la solitude. Pourtant le regard qu'il porte sur ces exclus n'est pas cruel, pourquoi le serait-il ? La vie se charge de l'être avec les fous, les faibles, les maudits, ceux qui ne rentrent pas dans le moule étriqué de l'Amérique bien pensante de son époque.



L'air du sud y est brûlant, tout comme ses personnages, autodestructeurs, moralement peu recommandables ; sont-ils à l’image de l'auteur ?? Dans ce recueil, on retrouve toutes les obsessions de l’œuvre de T. Williams, ce que la société considérait comme ses propres démons : drogue, alcool, homosexualité, mais aussi le poids de la religion, la dictature de l'argent… On y croise également une chatte, Nitchevo, un petit RIEN qui débute avec un ronronnement et qui finit noyée toutes griffes dehors. Et oui même cette pauvre bête n'est pas épargnée.



Onze nouvelles que vous vous devez de lire pour aller à la rencontre d' :

• un boxeur manchot : 5 étoiles pour cette première nouvelle, elle est juste sublime. Un jeune boxeur « blond, d'une virile et tendre beauté » et sa descente aux enfers après la perte de son bras, de la prostitution à la prison pour meurtre

• Nitchevo la chatte et son compagnon d'infortune un ouvrier esseulé

• les derniers jours d'un poète maudit dans sa bicoque en bois sur une plage, comme une rêverie alcoolisée

• un prêtre fou et une sainte sur un toit perchés

• un masseur noir, un blanc insignifiant (insipide?), l’expiation du masochisme au cannibalisme

• une vierge recluse dans sa chambre avec ses bibelots en verre à la recherche de l'homme parfait ? Non, de taches de rousseur

• « la violence et la laideur du désir devenu rage » de deux jeunes en quête de sens

• la vie d'une pension – solitude, pauvreté, homosexualité, maladie – sous l’œil d'un ange gris

• un poète paumé et une fille pas si sage à la recherche du frisson, une nuit dans un champ de fleurs bleu pâle

• une vielle toquée, vierge, trop curieuse qui s'ennuie et un iguane à sauver

• l'enfant ensorcelé de la fille du pasteur échouée dans les lieux de perdition de New-Orleans



Voilà la galerie de portraits de ce recueil, l'univers sombre et chaotique où T. Williams nous plonge, mais ces maudits, ces inadaptés, qu’il dépeint si justement, qu'il fait souffrir page après page, ne font jamais pitié. Ils sont sacrifiés à notre folie, nous autres les adaptés. Sa façon de mettre en lumière, sans concession mais sans cruauté, les êtres « différents » pour nous rappeler nos limites et faiblesses me fait penser au travail de Diane Arbus. L'étrange c'est peut-être nous, avec notre besoin de conformité.



PS : 4,5 étoiles et non 5, je ne pardonne pas à T .Williams de m'avoir abandonnée par deux fois sur le bord de la route. Une première fois, toute perdue, suite à la «  chronique d'une disparition » (d'ailleurs si quelqu'un peut m'éclairer ?) une seconde, atterrée, écœurée et perplexe suite au « masseur noir ».



RePS : Ceci est ma centième chronique publiée sur le site de Babelio. J’avais gardé bien au chaud cette bafouille, humble hommage au talent vertigineux de T. Williams. Merci de m’avoir lue et d’ailleurs merci pour tous vos « j’aime », vos commentaires depuis tout ce temps (Onze ans, ONZE !! La boucle est bouclée hi hi)
Commenter  J’apprécie          292
Un tramway nommé Désir

J'ai encore un vague souvenir du film d'Elia Kazan (1951), et surtout de la prestation extraordinaire du jeune Marlon Brando. Aujourd'hui je suis tombé sur le texte de la pièce de théâtre éponyme. Tennessee Williams a créé trois personnages très forts, difficiles à oublier: Stanley, un "mâle" sensuel et sans aucun raffinement; son épouse Stella, qui a cet homme dans la peau; et surtout Blanche, une femme exaltée, instable, énigmatique. Elle trouble l'équilibre du couple, en débarquant inopinément chez sa soeur. Cherchant un homme à épouser, elle se révèle mythomane et veut cacher ses secrets.

L'auteur insiste sur l'ambiance tropicale de la Nouvelle-Orléans et sur les habitudes de gens simples (les jeux de cartes, l'alcoolisme, la promiscuité). Il évoque le déclassement social et les relations de pouvoir (notamment de l'homme sur la femme). Souvent, on n'est pas loin de la cruauté mentale. le lecteur et (a fortiori) le spectateur ressentent nécessairement un malaise, voulu par l'auteur. Tennessee Williams mène l'action de main de maître. D'ailleurs, il donne des indications extrêmement précises sur la mise en scène de la pièce.

Commenter  J’apprécie          120
La statue mutilée

Il y a quelque chose de très simple et direct dans l'écriture (la traduction le laissant croire) qui me plaît beaucoup. Des nouvelles qui touchent à la sensualité et au puritanisme, au contrôle et à la dérive... Certaines contiennent des réflexions intéressantes, existentielles, et quelques personnages sortent du lot. Par contre, je ne sais à quoi c'est dû, j'ai l'impression que le "niveau" diminuait au fil des pages. Mais, voilà, ce quelque chose dans l'écriture me fait plaisir et me donne envie d'être généreux en étoiles.



___



Edit : Serait-ce ce quelque chose de Tennessee, que j'aurais palpé ?
Commenter  J’apprécie          60
Dans l'hiver des villes

Depuis plusieurs années, je tente de combler une lacune en m’éduquant - car je pense que c’est bien de cela dont il s’agit - à la poésie, y allant doucement au gré des recommandations d’une telle ou d’un autre. Et globalement, lentement, ça fonctionne.



Mais parfois, tel un padawan-lecteur un brin présomptueux, un livre me rappelle mes limites dans le genre. Et c’est exactement ce qui m’est arrivé avec Dans l’hiver des villes de Tennessee Williams, traduit par Jacques Demarcq.



Pourtant, la conjonction d’éléments favorables était prometteuse : l’éditeur, Seghers ; l’auteur, Américain ; et une version bilingue mise en page de belle façon en textes opposés.



Si quelques textes m’ont parlé, principalement dans les dernières parties plus tournées vers ses poèmes amoureux – Contrats, Matins sur Bourbon Street, La Tête sur l’oreiller – je ne suis jamais parvenu à entrer dans l’univers particulier de Williams, ce que je regrette bien.



Un univers souvent fantasmé où le réel est magnifié, où la vieillesse et la mort tiennent le haut du pavé, où l’autre surgit parfois, où le sentiment de tristesse et de solitude m’a souvent glacé.



Pas grave, je persévèrerai !

Commenter  J’apprécie          272
Dans l'hiver des villes

Je termine cette année 2022 riche de découvertes poétiques.

"Dans l'hiver des villes" est un titre séduisant et sobre. J'aime beaucoup. J'aime aussi la première de couverture des Editions Seghers qui proposent une photo de l'auteur dans une nuance vieux rose.

Tennessee Williams est un dramaturge et écrivain américain du XXe siècle. Il est plus connu pour ses pièces de théâtre, certaines ont été adaptées au grand écran comme "La chatte sur un toit brûlant" avec le couple Elizabeth Taylor et Paul Newman. J'ai aimé le film de Mankiewicz "Soudain l'été dernier".

Sa poésie est belle. Elle est comme un baiser voluptueux. Elle a aussi un goût de sous-bois et de soleil. C'est une jouissance et une réjouissance. C'est intime et intense. La sexualité est dite avec élégance tantôt passion. Il évoque les amis, l'amour et la mort dans des villes mystérieuses et parfois menaçantes. Il fait allusion à la guerre - nous sommes dans les années 40.

J'ai vraiment passé un excellent moment.
Commenter  J’apprécie          51
Le boxeur manchot

LE BOXEUR MANCHOT de TENNESSEE WILLIAMS

Un recueil de nouvelles magnifique un vrai bonheur. C'est dur car on s'intéresse surtout à des paumés il y a beaucoup de souffrance l'homosexualité de T. Williams affleure en permanence . Quel talent j'y retrouve un peu des effluves de Faulkner. Lisez cet auteur!
Commenter  J’apprécie          20
Soudain l'été dernier

C’est une maison à la Nouvelle Orléans, un jardin d’Eden particulier. Le rideau se lève sur une splendide verrière envahie de toutes parts par de gigantesques plantes tropicales. La maîtresse des lieux fait allusion à des plantes carnivores du début des âges, se délectant de drosophiles achetées à prix d’or. Et l’histoire dévorante commence. Elle oppose une mère castratrice, Violet Venable et une jeune femme, Catharina, qui ont chacune une version différente de la mort de Sebastian 40 ans, le fils unique de Violet, poète et homosexuel notoire. Violet est la seule qui peut le faire vivre, qui l’aide à accoucher de ses œuvres. Le combat des vérités s’engage. Violet rêve de faire lobotomiser la jeune femme qu’elle tient en son pouvoir, pour taire à jamais l’horrible fin de son fils. Un autre thème se déploie : l’appât de l’or qui peut lever tous les scrupules d’honnêteté, tant de la part du docteur Sugar, pris à partie, que de la part de Georges, frère de Catharina, et de leur mère, fort inquiets de leur subsistance, eux qui vivent aux crochets de la toute puissante Violet.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tennessee Williams Voir plus

Quiz Voir plus

Tennessee Williams, en VO !

Un tramway nommé désir

A Streetcar Named Desire
A Tramway Named Desire

5 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Tennessee WilliamsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}