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Citations de Thibault Bérard (127)


D où je parle, les sentiments n existent plus.,pas plus la rancœur, que l envie, pas plus l amertume que le désir, ils sont tout au plus des résidus de peau morte sur la chair qui palpite,rien d autres, une etoffe à peine, un souvenir vague et anodin.
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Quand la mort frappe, elle frappe en 3 dimensions. Les mauvaises nouvelles se lisent sur le papier imprimé des radiographies, d obscures photos en noir et blanc au sein desquelles certains experts decelent des zones de ténèbres fatales, mais la mort, elle, elle frappe partout, en profondeur et en surface, sur les côtés et au centre, partout et nulle part.
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.. C est sur les histoires que l existence établit ses fondations. Nous avons toujours su que c était dans les failles, les accidents et les séismes que la vérité de nos vies pouvaient être mises en lumière.
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On ne peut pas éviter les accidents, pas plus que la maladie... ça ne marche pas comme ça. Et si tu veux savoir, ça me terrifie autant que toi. Mais au moins, tu as des gens autour de toi qui t'aiment et qui t'entourent.
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Simon, surtout, disait l’injustice ressentie. Mais il est vrai que, contrairement à sa sœur, il avait des souvenirs vivaces de sa mère pour le torturer, là où elle souffrait précisément de ne pas en avoir…
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Je suis, du fait de ma propre histoire chaotique, bien placée pour savoir que les enfants mettent parfois du temps à identifier l’objet de leur tristesse, et plus encore à exprimer celle-ci. Quand elle jaillit enfin, il faut se tenir prêt à la recevoir- en priant pour en être capable, car c’est un jet de lave qui vous submerge. Un jet de lave, rien de moins, qui peut vous démolir.
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Rudy et Damien sont amis. Pourtant, tout vole en éclats lorsque Léna débarque de Paris et arrive dans ce petit village de montagne où tous les habitants se connaissent. C'est le coup de foudre entre Damien et Léna... ce qui ne plaît absolument pas à Rudy qui va montrer son pire visage pour les éloigner l'un de l'autre - jusqu'au point de non-retour ?

J'ai apprécié quelques points de ce roman. Tout d'abord, la montée en puissance de la jalousie de Rudy. Elle augmente, petit à petit, et crée une spirale infernale qui fini par emporter Rudy malgré lui jusqu'à l'accident final qui brise - heureusement - la boucle. J'ai aussi beaucoup apprécié les sentiments - ou l'absence - de Rudy, son mal être surtout : pas excellent à l'école, perçu comme la brute du collège et rien d'autre, poussé à être un homme, un vrai, par ses parents... Tout ça crée un personnage complexe qu'on va apprécier suivre tout au long du roman.

Le problème, selon moi, c'est sa relation avec Damien. Il y a une forme de dépendance toxique qui n'est pas explicitée dans le roman, mais qui est tout de même présente. Rudy va tout faire pour exclure Léna de la vie de Damien, quitte à le rabaisser et à l'humilier publiquement, et cela m'a beaucoup dérangé. Par son côté brute, Rudy a pris sous son aile le fragile Damien depuis le primaire - autrement dit, et depuis ce moment, Rudy revendique Damien. Et tous les autres élèves l'ont très bien compris puisque personne ne les approche. De même, je trouve les sentiments de Rudy très ambigus... Voire une telle jalousie qui va jusqu'au 'presque meurtre' pour voir la copine s'éloigner de Damien... Disons qu'à tout moment, je m'attendais à ce que la question de l'orientation sexuelle de Rudy soit posée - et cela aurait expliqué beaucoup de choses.
Et pour finir : la fin. Suite à l'accident, un vieil homme dit à Rudy de s'excuser et qu'avec le temps, tout ira mieux. Et voilà. Aucune conséquences. Rien. Surtout que Damien et Léna finissent par lui pardonner à la fin du roman...
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- En fait, dit-elle, les limaces sont hermaphrodites : elles sont à la fois mâles et femelles. Alors, j'ai donné des noms de filles à celles qui avaient le plus l'air de filles !
Suzanne ne voit pas bien en quoi Georgia, la grande limace jaune, ressemblerait plus à une fille que John, la petite grise, mais bon, elle comprend l'idée globale. (p. 99)
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Il a fait exprès de l'appeler "Suzanne Griotte", en prononçant son prénom et son nom de famille. D'abord parce qu'il lui montre ainsi qu'il sait tout d'elle sans l'avoir rencontrée, preuve qu'il est doué de pouvoirs surnaturels. Ensuite parce que, quand on veut obtenir quelque chose de quelqu'un, cela fonctionne toujours très bien de l'appeler par son prénom et son nom de famille.
Essaie ! Si tu veux par exemple convaincre ta maman de te laisser jouer aux jeux vidéos, dis-lui : "Allez, sois sympa, Fabienne Martin !" Tu verras qu'elle sera nettement plus conciliante. (pp. 38-39)
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Et puisque j'ai parlé du pantalon de jogging, autant ajouter que la vieille dame ne fait guère d'efforts pour s'habiller : 365 jours par an, elle porte ce fameux pantalon, avec un vieux tee-shirt marqué "SEPULTURA" (sans savoir que Sepultura est un excellent groupe de hard-rock) et, par-dessus tout ça, un peignoir loqueteux, couleur rose confiture, qui sent le chien mouillé. (p. 32)
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Tu te dis peut-être que les vieux, ça n'a rien de rigolo. Peut-être que tes grands-parents à toi, par exemple, ne font que ronfler toute la journée devant la télévision, enfoncés dans leur canapé, en lâchant des pets que tout le monde fait semblant de ne pas entendre ?
Et peut-être qu'ils te pincent fort la joue pour te dire bonjour, en répétant que tu grandis vraiment trop vite, et peut-être que tu n'aimes pas du tout le moment du bisou quand c'est Papi, parce que ça pique... et quand c'est Mamie aussi, en fait ? (pp. 11-12)
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Aimer l'autre, c'est compliqué, même si c'est la chose la plus importante au monde.
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Zoé a toujours cherché à traquer les ombres tapies dans les vallées du visage de sa mère. Elle y voyait des crevasses. Elle se
disait qu'un jour, sans prévenir, elles pourraient s'ouvrir sur un gouffre sans fond.
Et elle avait raison, puisque ça s'est finalement produit.
Comme ça, d'un coup, sans raison apparente
Le lundi 1er octobre dernier, Maman est tombée dans le gouffre,
et elle les a entraînés dans sa chute
Au bout de trois jours, on a dû linterner."
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« En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s’aérer: elle veut s'enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s’en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s’y blottir.(…) Plein de photos de jours plus heureux, immaculés. Voilà: Zoé a besoin d'un jour blanc. »
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(Les premières pages du livre)
MAMAN PAR ACCIDENT (CAMILLE)
— Diane —
Les enfants véritables
11 juin 1995
— Mais Papa, on est d’accord, c’est moi ton enfant véritable ?
Paul sourit sous son bonnet. « On est d’accord. » Cette gamine, elle ne s’arrête jamais. Va savoir où elle est allée chercher cette histoire d’enfant véritable… Peut-être sur le dos d’un livre, dans la bibliothèque ? Ça lui dit vaguement quelque chose. De sa main gauche, il serre plus fort le morceau de bois qu’il sculpte et, de l’autre, il jette trois coups de canif rapides sur l’écorche tendre, afin de se donner une idée de la forme voulue, pour plus tard. Entre ses doigts de bûcheron, la figurine paraît minuscule… Il la fait tourner un moment sous le soleil d’été, devinant du coin de l’œil les montagnes qui les entourent, lui et sa fille. Sa Cléo.
Cléo s’est juchée sur un rocher plat bien chaud, au-dessus de lui, ses chaussures de randonnée délassées dans l’air – elle les agite comme deux petites balles au bout de ses mollets rondelets, pour faire sentir à son père qu’elle est impatiente d’entendre sa réponse. Il parle peu, elle le sait, mais quand les mots viennent, il faut se tenir prête. Car les choses qu’il dira, elle ne les entendra de personne d’autre.

Et certainement pas de moi. C’est-à-dire sa mère. Je ne suis pas dans le paysage, ni au sens propre ni au figuré : en ce moment, je dois me trouver quelque part entre Paris et Trouville, enfin à plusieurs centaines de kilomètres du petit village perdu dans la vallée de l’Ubaye où Paul élève notre fille.
Du reste, même si j’avais été physiquement présente, comme cela m’arrive quatre ou cinq fois par an (avec, à bien y réfléchir, une certaine régularité dans la saisonnalité de mes retours au foyer), je resterais étrangère au monde intérieur de Cléo. Je n’en suis pas fière – comment le pourrais-je –, mais je me targue au moins d’être lucide. Tout comme elle, du reste. Du haut de ses sept ans, elle a très bien compris qu’elle avait un père-chêne, sur lequel elle peut s’appuyer pour grandir, et une mère-herbe-folle, dont elle ne peut que suivre du regard les gracieux envols et les atterrissages en catastrophe, sans espérer beaucoup plus qu’une conversation sur le dernier roman qu’elle a lu ou des conseils sur la façon de se tenir à un dîner. Pour ce que Cléo connaît des dîners…
Je ne peux certainement pas dire que ma fille me comprenne ; à son âge, ce serait impossible. Et puis, me comprendre, c’est la spécialité de Paul. Tout, de ses bras immenses lorsqu’ils s’ouvrent pour encore une fois me recueillir à son front qui reste droit comme pour m’indiquer qu’il n’attend pas d’excuse ni même d’explication, semble dire cela de lui : Paul accepte tout, comprend tout, les bonnes et les mauvaises surprises de la vie – et cette femme bizarre qui est la sienne.
Je me dis parfois que, s’il avait eu le choix, il aurait préféré tomber amoureux d’une autre que moi, une personnalité plus à son image, stable, fiable ; mais voilà, ça ne s’est pas présenté ainsi.
En pur montagnard, Paul sait que la seule manière de survivre à un environnement hostile est de s’y adapter.

Contrairement à moi, sa fille n’a rien d’un environnement hostile ; aussi, s’adapter à elle ne lui cause-t-il aucune difficulté. Avec des gestes lents (la petite le soupçonne d’en faire un peu trop, pour coller à son image de Levine sculpteur), il repose la figurine de bois entre ses pieds nus, orteils en éventail.
Il a choisi de s’asseoir dans ce trou d’ombre, sous le rocher où trépigne sa gamine, pour la qualité de l’herbe qu’il offre ; cela lui fait un coussin de verdure acceptable pour travailler. Il n’aime rien tant que façonner au milieu de ses montagnes.
Un soupir, très doux. Il regarde ses mains, ses grandes mains qui le font vivre et lui permettent d’assurer la subsistance de son foyer, entre travaux de charpente, bidouillages divers, maçonnerie fine et traite des brebis, sans oublier la modique somme qu’il perçoit en tant que pompier volontaire. Il les regarde longtemps, ces mains dont il dépend, et puis il dit :
— « Véritable », qu’est-ce que ça signifie, selon toi ?
Cléo lève les yeux au ciel. Dans sa tête, du matin au soir, elle passe son temps à faire des paris.
Si je vois une marmotte, il y aura de la tarte aux mûres pour le dessert.
Si le voisin vient nous emprunter des œufs, l’école sera fermée demain.
Si je pose une question à Papa, il répondra d’abord par une autre question.
Elle attend, docile.

Pour tout ce qui compte, Paul est une personne assez irréprochable, mais je suppose que notre petite Cléo pourrait trouver qu’il lui fait un peu trop souvent gagner ce dernier pari avec elle-même. Au-delà du fait que ça la met en colère, cela vient précisément contrarier l’un des rares traits de caractère qu’elle tient de moi : son goût de l’inattendu. Sa passion pour l’aventure – celle qui l’attend peut-être, partout, au saut du lit, quelque part dans ces montagnes qu’elle connaît par cœur mais aussi, pourquoi pas, bien au-delà, « par-delà les vallées et les montagnes », comme disait ce conte que lui racontait son père !…
— Papa ! se contente-t-elle de dire d’un air faussement fâché, sachant bien que cela suffira.
Et en effet, ça suffit : Paul réprime un rire sec, une sorte de hennissement tranché à la racine, et plaque ses deux mains sur ses cuisses. En pensée, Cléo gagne un nouveau pari, mais celui-là la ravit : Si Papa pose les mains sur ses cuisses, il dira les choses que personne d’autre ne dit. La vérité, en somme.
— Cette famille compte trois enfants, Cléo, tu le sais. Et je peux t’assurer, gredine grenadine, que ton frère et ta sœur sont tout aussi « véritables » que toi.
Elle fronce son nez rond en signe de désapprobation muette. Cléo n’a rien d’une rebelle, et il ne lui viendrait jamais à l’esprit de s’opposer à son père, qu’elle vénère. En revanche, à vivre toute l’année dehors comme, disons, une sauvageonne, elle n’a guère l’habitude de camoufler ses impatiences.
Paul s’en rend compte, bien sûr ; il a choisi d’entrer dans le sujet en enfonçant la première porte ouverte, et il se doutait que Cléo s’en irriterait. Mais il feint de ne rien voir, sachant qu’il a le temps avec lui. C’est sa plus grande force : il a appris, Dieu sait comment, à faire du temps un allié. J’avoue que ce secret-là, j’aurais aimé le mettre en bouteille pour mes vieux jours, moi qui ai tant perdu de temps.
Mais chut, Paul reprend :
— Si tu dis « véritable » parce que c’est de mon sperme que tu es née, je ne peux pas te contredire, reprend-il de sa voix calme. C’est bien de moi que ce sperme est sorti, un jour que je faisais l’amour avec Diane, c’est-à-dire ta mère, et c’est dans l’ovule de ta mère qu’un spermatozoïde est allé se nicher, pour…
— Papa !
Ce « Papa » est différent du précédent. J’y perçois de la Cléo enjôleuse, cette fois, ou du moins théâtrale – ce qui, forcément, m’intéresse au plus haut point puisque cela nous fait un autre lien possible. Elle feint la gêne, et même l’agacement, pour ne pas dire ce que hurlent ses mignonnes chaussures délassées en se balançant en rythme avec le vent du soir : qu’elle est terriblement fière d’avoir un père qui l’éduque de cette manière-là, sans jamais rien lui cacher des choses de la vie, un père brut de fonderie. Quand elle évoque des sujets d’adultes, ses copines de l’école lui paraissent tellement gourdes, en comparaison !
Paul ne ment pas. Dire « jamais » serait excessif, cependant – mais nous y reviendrons.
— Bon, tu as compris ce que je veux dire. Donc, si c’est ça que tu entends par « véritable », alors d’accord, tu es la seule. L’unica, comme aurait dit ton grand-père !
Dans l’élan, il donne libre cours à cette joie de vivre qu’il porte en lui comme un trésor trop précieux pour être fréquemment dévoilé, se mettant à chanter de sa voix de marbre « Figlia ! Mio Padre ! » sur l’air de Rigoletto, un opéra qu’il adore depuis toujours. Main sur le cœur, il envoie à sa princesse des hauteurs quelques tonnantes bouffées de tendresse, jusqu’à ce qu’elle capitule en éclatant de rire.
— Voilà, reprend-il. En revanche, si, avec ton « véritable », tu emploies le mot pour ce qu’il est, comme un marteau qu’on utilise comme un marteau et rien d’autre, alors je dois te dire, ma fille, que tu te mets le doigt dans l’œil ». Et même pire !
— Je voulais juste dire…
— Je comprends ce que tu voulais dire. Maintenant, explique-moi : comment une petite tête si bien faite peut-elle abriter une question aussi stupide que celle qui consiste à savoir si elle est ma véritable enfant ? C’est une question à récolter une gifle, ça !
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Thibault Bérard
(...) l'instant était nimbé de cette tendresse pleine dont les premières périodes de séduction sont généralement dépourvues - elles sont malice, éclat, joute, désir mais ne sauraient risquer de s'amollir dans le coton doux d'un film regardé tête contre tête. (p. 254)
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Il oublie souvent que, parmi ces gens frappes dont nous croisons le chemin, beaucoup ne font pas partie de ces forts qui peuvent survivre. Il oublie aussi qu il n'y a aucune justice dans ces histoires. Et que, de toute façon, même les forts s effondré t lorsque les coups s accumulent.
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Solène les rejoint, saccadée, traînant son ombre à coups de talon.
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Il y a un jeu auquel on joue, et qui me rend heureuse comme une enfant - heureuse et démunie. L’envol. Il s’assoit derrière moi, tout fier de se sentir fort […] Moi, blottie contre lui, je ferme les yeux. Alors il chuchote : -On y va ? Je hoche la tête. Il reprend à mon oreille : - Bon, on va commencer par ouvrir la fenêtre - Brrr, ça caille ! Attends, je te sers un peu plus fort, voilà, on se tient chaud … et GO, on saute! Woush, ça va vite, on fonce vers le ciel, droit devant - et puis non, tiens, on va piquer vers la librairie,là ; coucou, c’est nous ! Accroche-toi, on fait le grand huit, on descend, on descend -gaffe le lampadaire, c’est bon, on passe et… on remonte ! On s’élève, plus haut, plus haut, on file au-dessus des toits -c’est joli, t’as vu, ils ont tout refait à neuf ! Oh merde, je crois qu’il y a un pervers qui nous suit avec ses jumelles !! Allez, un looping et woooou-houuu, direction Père-Lachaise ! Regarde en bas, là ! On va dire bonjour aux morts !
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En pur montagnard, Paul sait que la seule manière de survivre à un environnement hostile est de d'y adapter.
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