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Critiques de Thomas Gunzig (550)
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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

Une suite très réussie au mystère de la grande pyramide, avec la distance des ans. Les personnages ont vieilli, mais avec l'espoir d'une nouvelle vie. Magnifique exploitation du Palais de Justice de Bruxelles, éternellement en ruines et dissimulé par les échafaudages. Visions utopiques de vies alternatives dans cette région bruxelloise vue comme une île avec des racines profondes dans le souterrain mystérieux du Palais de Justice de Poellaert. Cette architecture merveilleusement rendue par le dessin de François Schuiten ouvre grand les portes de l'imagination (j'y ai fait une visite pour récupérer mon permis de conduire !) qui favorise la suspension d'incrédulité vis-à-vis du scénario solidement construit par quatre comparses, établissant ainsi les conditions d'une lecture jouissive à tout point de vue, et particulièrement dans le format "à l'italienne" tiré à 8000 exemplaires. Grand respect aussi, voire révérence, vis-à-vis de l'esprit de la bande dessinée originale - qui s'inscrit dans la réalité bruxelloise, notamment dans une planche affichée à l'entrée du Vieux Spijtige Duivel, où trônent également des portraits d'exilés comme Victor Hugo et Charles Baudelaire.
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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

Depuis la mort d’Edgar P. Jacobs, survenue en 1987, et contrairement à Tintin, les aventures de ses deux mythiques personnages (Blake et Mortimer) ont perduré, avec plus ou moins de bonheur.

On saluera la suite des Trois Formules du professeur Satō, orchestrée par Bob de Moor, qui a notamment travaillé aux côtés d’Hergé. Pour les albums suivants, on louera leur fidélité, laquelle les dessert en même temps, de mon point de vue. Car la fidélité excessive bride, en effet, l’imagination.

Mais avec Le Dernier Pharaon, inspiré par la découverte « d’un synopsis de Jacobs qui mettait en scène Olrik, ennemi célèbre de Blake et Mortimer, et le Palais de justice de Bruxelles » (source : France Culture), c’est une tout autre affaire. Nous avons là une grande œuvre de bande dessinée, sous la houlette de François Schuiten (aidé, pour le scénario, par Jaco Van Dormael et Thomas Gunzig, et pour la couleur, remarquable dans cet album, Laurent Durieux), un maître du 9e Art, auquel on doit, en compagnie de Benoît Peeters, la fabuleuse série des Cités obscures.

Après quatre années de travail, le résultat est ahurissant, et l’on n’aurait osé l’espérer.

Ainsi, l’histoire reprend le canevas d’une vieille aventure en deux tomes de Blake et Mortimer : Le Mystère de la Grande Pyramide, avec cette fois un autre décor que l’Égypte ; un décor où l’architecture à une place prépondérante. Ce décor c’est Bruxelles, capitale belge que Schuiten avait déjà hantée de son trait aussi précis que celui d’un graveur. Ainsi, en lisant cet album, quelques-uns se souviendront sûrement avec délectation de l’inoubliable Brüsel, de Peeters et Schuiten.

C’était donc presque une évidence d’y retrouver le monument le plus étrange autant que le plus emblématique (avec le Manneken-Pis, évidemment !) de Bruxelles : le palais de Justice, qui trône au-dessus de la ville comme une ombre surnaturelle. Débauche architecturale de Joseph Poelaert, l’édifice devient le cœur de l’intrigue, une intrigue qui multiplie les clins d’œil aux premières aventures de Blake et Mortimer – lesquels ont bien vieilli –, du temps de leur créateur.

Surtout, Le Dernier Pharaon est une ode à la vie dans ce qu’elle a de plus essentiel, loin du consumérisme ambiant, qui est, à bien y regarder, un suicide programmé de l’humanité. Dans l’air du temps, diront certains, mais si c’est pour refuser la destruction du monde – et, par voie de conséquence, la nôtre –, alors respirons cet air !

En introduction de l’histoire, Schuiten écrit ceci à propos des aventures de Blake et Mortimer : « Leurs images nous reviennent avec la même force qu’à la première lecture, et on ne peut s’empêcher d’y revenir, inlassablement, comme pour percer à jour le secret de leur envoûtement. » Eh bien, l’envoûtement est total dans ce que je n’hésite pas à appeler le plus bel hommage rendu à l’œuvre de Jacobs.

Enfin, l’objet proprement dit est un vrai bonheur…bonheur qui me fait dire que la bande dessinée virtuelle n’est pas prête de détrôner le support papier !



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Mort d'un parfait bilingue

2ème lecture de Thomas Gunzig (La 1ère étant "Manuel de survie à l'usage des incapables" , que j'avais beaucoup aimé cela étant dit...

"Mort d'un parfait bilingue" est le premier roman de Gunzig,et bien qu'il soit intéressant et qu'on y retrouve déjà son style bien à lui,je l'ai trouvé moins abouti.

Néanmoins,c'était un bon moment lecture...Il vous plonge dans l'absurde et la démesure...C'est bourré de métaphores,d'expressions,...

Assez trash ,choquant et politiquement incorrect ! ;o)

Mais le titre???Je cherche encore le rapport/choucroute!
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Manuel de survie à l'usage des incapables

Résumer « Manuel de survie à l’usage des incapables » ? Ça ne s’annonce pas tâche facile ! Essayons malgré tout : Jean-Jean, agent de sécurité d’un giga-hypermarché, ôte malencontreusement la vie de Martine Laverdure, caissière capverdienne en CDD depuis la nuit des temps, un poil trop lente au goût de la direction qui voulait la virer. Sans le savoir, le pauvre Jean-Jean vient de mettre le doigt dans un engrenage qui va le happer… Car la caissière défunte était la mère de 4 loups aux dents aussi aiguisées que la rage. Bien qu’ayant été abandonnés par elle dès leur naissance, ils vont se découvrir soudain un chagrin incommensurable vis-à-vis de cette idole posthume. Et décider non moins brutalement d’éliminer le meurtrier. Le « Manuel de survie… » peut commencer. Quant aux incapables, ils recèlent décidément bien du talent !



Les premières pages déroutent, désarçonnent, même le lecteur le mieux accroché et le moins préparé, à l’image de la tempête introductive qui secoue un gros chalutier. Mais très vite on se fait happer par la vague ubuesque de l’intrigue, son ton décalé et son imagination sans limite. Ce manuel hybride mélange joyeusement une satire de notre société de consommation (les hypermarchés figurant en place centrale), avec beaucoup d’humour (noir, c’est encore mieux), une grosse touche de science-fiction (des gènes contrôlés, une reproduction qui n’est plus libre de droit, si j’ai bien compris, ce qui vient faire ressurgir en l’homme sa part animale), sans oublier quelques larmes bien dosées, un peu d’amour, et même un fond de culture (versant sciences humaines : un peu de Bateson, de Mauss, par ci par là) pas du tout déplaisant : le tout est jubilatoire et les pages se tournent à la vitesse de l’éclair jusqu’au final… déton(n)ant !
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Manuel de survie à l'usage des incapables

Thomas Gunzig est un écrivain belge francophone né en 1970, fils du cosmologue Edgard Gunzig. Son enfance a été marquée par sa dyslexie et il a d’abord connu une scolarité difficile avant d’obtenir une licence de sciences politiques. Après avoir été libraire pendant 10 ans à Bruxelles, il est devenu professeur de littérature et en 1993 il publie un premier recueil de nouvelles. Depuis avril 2010, il est chroniqueur sur une radio belge. Son troisième roman, Manuel de survie à l’usage des incapables, vient de paraître.

Quatre délinquants redoutables braquent un fourgon blindé contenant la recette d’un hypermarché. Jean-Jean, responsable de la sécurité dans ce magasin, à la demande de ses supérieurs épie une caissière pour lui trouver un motif de renvoi. Jacques Chirac ( !) employé est le petit ami de Martine la caissière, mère des quatre délinquants. Accidentellement, Jean-Jean tue Martine. Les quatre délinquants renseignés par Jacques Chirac jurent de faire la peau à Jean-Jean. En gros, voici le résumé de base sur lequel est construit le roman.

Pourtant, ce livre n’est pas un polar mais un cocktail (Molotov, tant il décape) dont les ingrédients sont, le polar, la SF et la fable. La dose de polar vient de vous être résumée ; la SF, parce que le récit se déroule dans un futur très proche où l’Homme, c'est-à-dire les sociétés commerciales, a déposé des copyrights sur les codes de l’ADN et où les femmes peuvent se faire « upgrader » et donner naissance à des enfants marqués de gênes animaux. Les quatre délinquants, par exemple, sont des hommes-loups (des loup-bards ?), Marianne l’épouse de Jean-Jean a des gênes de mamba vert… Quant à la fable, elle réside dans le ton sarcastique avec lequel Thomas Gunzig décrit notre monde fait de meubles Ikea et dont le symbole le plus criard est l’hypermarché, où se joue une guerre sans merci pour le profit, livrée par des managers surentraînés afin de sortir vainqueurs de ce « struggle for life », car seuls les plus forts en réchappent. Triste morale, mais loi naturelle qui conclut le roman quand les « gentils » mais faibles, seront éliminés par les « méchants » mais forts. D’où le titre du livre. Avant de servir le cocktail, ajoutez une dose d’humour avec ces patronymes attribués à ses personnages, Jacques Chirac ou Blanche de Castille, ou ces détails saugrenus comme lorsque nous apprenons que les parents de Marianne se sont rencontrés dans un gang-bang !

L’astucieux Thomas Gunzig a écrit son roman, un genre de polar, avec juste un poil de décalage avec notre réalité quotidienne pour le rendre attractif et étrange. Autre bon point, il insère de-ci de-là une certaine dose de culture dans son bouquin accessible à tout public. Point négatif, j’ai trouvé faible les rapports homme/femme de ses personnages qui font retomber son bouquin dans la vase de nombreux ouvrages français. Cette dernière remarque grève la note finale, nous avons donc-là, un roman mineur mais qui vous assure néanmoins un très bon moment de lecture.

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Rocky, dernier rivage

Ce roman m'a tout simplement plu et ne m'a pas laissée insensible. J'en ai fini la lecture ce matin et j'y ai pensé toute la journée. Je pense que je m'en souviendrai encore longtemps. Nous suivons quatre membres d'une famille très riche qui a trouvé refuge (payant) sur une île déserte suite à une pandémie qui a décimé une grande partie de l'humanité. Le confort matériel n'est pas ce qui manque, ayant tout prévu, tout payé en amont pour leur assurer une survie à tout prix. Accompagnée d'un couple à leur service, il va s'y passer de multiples rebondissements. Ce qui est intéressant, c'est le point de vue de chaque membre de la famille à chaque chapitre. J'aime les romans psychologiques, et là nous sommes servis niveau conditions humaines et sur le fait de voir ce l'Homme peut avoir de plus vil en lui. Comment se dépouiller de toutes ces croyances, limites, inconscients collectifs, habitudes, pensées limitantes pour peut-être retrouver son Humanité ? Loin de faire de grandes réflexions, l'auteur nous y plonge par le simple fait de la narration de l'histoire qui est écrit dans un style direct et très imagé, comme un peu un scénario de film. Certains vont déplorer le grand nombre de clichés, insistants, mais pour ma part cela ne pas gêné car ils soutiennent le propos de fond et donnent un caractère assez humoristique, même s'il faut le dire on rit bien jaune souvent... Je déplore juste une confusion que j'ai eu sur plan chronologique des évènements et une fin qui ne m'a pas entièrement satisfaite. Mais cela n'enlève en rien l'estime que j'ai pour ce roman marquant !
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Feel good

"Il suffit de traverser la rue pour trouver du travail", si vous souscrivez à ces propos devenus célèbres, ce roman n'est pas pour vous car c'est le genre de sujets sur lesquels chacun reste sur ses positions, certain d'avoir raison et Thomas Gunzig dans "Feel Good" est du côté de ceux qui ont peut-être traversé la rue, mais n'en ont pas pour autant trouvé du travail. Alors, passez votre chemin.

Pour les autres, j'écris ce petit billet pour donner envie à ceux qui, comme moi, sont passés à côté lors de sa sortie en 2019. Allez sur le site, vous y trouverez d'excellentes critiques (Lady Birdy, Marine 53, Latina…) qui devraient vous persuader que "Feel Good" est une perle.

le fond de l'histoire est si noir qu'il a tout pour être déprimant. Pour Alice et Tom, c'est la descente aux enfers, destination la misère. le hasard va les rapprocher. Pourront-ils ensemble (légalement ou pas…) remonter la pente ?

Pour la forme, pas d'apitoiement : l'auteur profite de cette sombre histoire pour dresser un portrait décapant et réjouissant à la fois, de notre monde contemporain, faiseur d'exclusions. C'est si juste, si dur et en même temps si drôle que j'ai refermé "Feel Good" presque heureuse et un peu réconciliée avec notre monde.

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Le sang des bêtes

Le blues du bodybuildé, Tom connaît bien. Il n'imaginait pas finir vendeur de prot', très moyennement convaincu par ce qu'il fait. La cinquantaine, un fils dont le couple bat de l'aile, un père malade envers qui il a du ressentiment, une épouse de longue date avec qui la communication est faible. Pas jojo le tableau, et on pense s'acheminer vers quelque chose dans les tons de gris, une traversée de l'époque quelconque ou du genre. Mais Thomas Gunzig emprunte un chemin tout différent, et entraîne son lecteur dans un conte un peu délirant qui ne sait pas vraiment où il va. C'est assez rythmé et parfois bien vu, mais pas suffisamment maîtrisé pour convaincre tout à fait. Lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio.
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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

J'ai longtemps hésité avant de lire ce livre car j'avais un peu de peine à retrouver le monde de Jacobs avec un style graphique complètement différent, celui de Schuiten.

J'ai été séduit par l'histoire qui fait plusieurs liens avec "Le secret de la Grande Pyramide". L'idée de retrouver Blake et Mortimer plus âgés me plaît moins. J'ai eu du plaisir à lire cette histoire, mais la ligne claire m'a quand même manqué !
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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

On retiendra surtout de cet album le dessin superbe de François Schuiten (je suis un fan depuis toujours) et la fascination du dessinateur pour le Palais de justice de Bruxelles aussi imposant qu'inutilisable. Cela réjouira donc les amoureux des Cités obscures. Par contre l'histoire est terriblement compliquée et on a parfois un peu de mal à suivre, bien que les scénaristes s'y soient mis à trois ! Mais après tout, c'était aussi un peu abscons chez Jacobs. le dernier pharaon a toutefois le grand mérite de sortir du style « ligne claire » de tous les albums (certains très bons) qui l'ont précédé. A classer donc dans sa bibliothèque avec les ouvrages de Schuiten que plutôt que dans la série des Blake et Mortimer.
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La vie sauvage

Quand j'ai lu le résumé, je me suis dis : tiens, un remake de Tarzan.

Que nenni !

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce roman qui fait, lui aussi partie de la sélection du Prix des Lecteurs de la Fête du Livre de Bron 2018.

Si j'ai mis une étoile, c'est uniquement pour les passages poétiques de sa vie africaine et son amour pour Septembre.

Sinon, il se comporte comme un animal arraché à son milieu naturel et son comportement est plein d'invraisemblances ( malgré ses nombreuses lectures, il ne peut savoir tout ce dont il parle, ni agir comme il agit ), certains passages sont carrément obscènes ,gores, il est tout sauf sympathique.

Bref, un mauvais moment de lecture, à oublier très très vite !!!

Je vais retrouver Fred Vargas, je préfère.
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La vie sauvage

À la lecture du résumé je m'étais imaginé une sorte de remake de "Tarzan" quelque chose de ce style qui s'en approcher de prés ou de loin. Mais à la lecture du livre je me suis vite rendu compte que ça n'avait rien à voir du tout.



Depuis qu'il a été ramené à sa famille, Charles, n'y voit que des mauvais côtés. Il est clair qu'il n'est pas du tout ravis d'avoir était arraché à sa terre pour être réintégré à la civilisation qu'il ne connaît pas, dont il ignore le mode de fonctionnement, lui qui n'a connu que la jungle d' Afrique et les indigènes qui l'on recueilli. On comprend que ce changement brutal d'environnement peut être déconcertant et qu'il est difficile pour lui de se sentir à sa place. Après dix-sept ans de vie dans la jungle, c'est sur que le temps d'adaptation risque d'être très long, mais Charles est résigné à ne pas laisser sa chance à ce nouveau monde. Il fait semblant de prendre petit à petit ses marques, de s'intégrer du mieux qu'il peut mais derrière cette façade, il éprouve une haine envers tous ceux qui l'entoure. Ces personnes n'ont pourtant à son égard aucun comportement hostile, au contraire essai de l'aider du mieux qu'ils peuvent. Cette haine est grandissante qu'il en vient à avoir des pensées négatives et à une envie de violence.



Malgré avoir fini ce livre, je n'ai toujours pas réussi à cerner réellement Charles ainsi qu'à comprendre ses comportements complètement absurdes même si certes il a des circonstances atténuantes et qu'il est poussé par l'envie de rentrer chez lui et retrouver Septembre, cette fille qu'il a dû laisser derrière lui. Ce qui en vient au stratagème que Charles a établi, un stratagème qui je trouve est un peu tiré par les cheveux. J'en suis venu à me poser la question : Comment des femmes droites dans leurs bottes et qui savent qu'au moindre faux pas leur vie peuvent être ruiné vont néanmoins se laisser séduire (assez facilement, je dois dire) par un jeune de dix-sept ans débarquant tout juste de la jungle ??? Pour moi cela n'a pas de sen, même si j'admets que Charles est un garçon très intelligent.



Dès la première page on voit direct que l'auteur a une plume très particulière. J'ai eu l'impression à travers cette lecture que l'auteur avait un style d'une autre époque, d'ailleurs il fait souvent mention de certains passages tiré des écrits de Verlaine, Baudelaire, Rimbaud, Musset, Apollinaire... Thomas Gunzig a une écriture tout aussi poétique et complexe que c'est grand nom de la littérature que j'ai moi-même eu du mal à le comprendre parfois. Cette difficulté à saisir ce que l'auteur voulait transmettre à travers les mots qu'il a choisis, les jeux de mots ou même les comparaisons, m'ont fait comprendre que ce genre de lecture n'était pas faite pour moi.



Toutefois ce que j'ai aimé dans cette lecture c'est le fait qu'on a l'impression que le personnage principal (Charles) nous raconte son histoire à nous lecteur comme si on était en face de lui et qu'on lui avait demandé de tout nous raconter, comment ça s'est passé ? Dans quelles circonstances ? etc ... Comme si on lui avait demandé de nous raconter son histoire depuis le tout début et ce dans les moindres détails sans rien oublier.



En bref, un livre intéressant avec un bon sujet de base mais avec lequel j'ai eu du mal à entrer dedans, avec un personnage difficile à cerner et un style d'écriture que j'ai trouvé complexe, il n'est donc pas évident dans ces conditions d'apprécier cette lecture. Toutefois ceci reste que mon humble avis, alors je vous encourage à découvrir ce livre si l'envie vous prend.
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Manuel de survie à l'usage des incapables

Un livre très déroutant pour moi, mais la curiosité l'a emporté !

D'abord ce Manuel de survie à l'usage des Incapables n'a rien à voir avec les différents Manuels de survie que l'on peut connaitre.

En l'occurrence , l'incapable aurait été plutôt moi, incapable d'apprécier sans doute ce livre à sa juste valeur si on lit les critiques déjà publiées.

Trop cynique, trop futuriste à mon goût...



Histoire donc, dans un futur proche, ressemblant fort à notre présent avec l'omniprésence des Hyper-marchés, on note tout de même une certaine obsession vis à vis d'une certaine chaine suédoise, peut-être que l'auteur s'est retrouvé comme beaucoup devant des vis qui ne vont nulle part et un mode d'emploi incompréhensible !

Une société de consommation déshumanisée , mais en sommes nous si loin ?



Jean-Jean, le héros est agent de sécurité, et son travail consistant à piéger les employés du magasin n'est pas très glorieux mais cela va lui attirer la haine d'une meute de loups , enfants de Martine Laverdure qui a laissé sa vie lors d'un contrôle qui a plutôt mal tourné

Les humains ne sont plus complétement humains , certains ont subi des modifications de leur ADN , comme Blanc, Gris, Brun et Noir , les loups , Marianne, la femme de Jean-Jean qui a des gènes de Mamba Vert et Blanche de Castille upgradée en loutre ...

Un humour distillé au fil des pages , et même si je n'ai pas trop aimé le "le fond", c'est une lecture accrocheuse , ce qui est une qualité pas toujours évidente: toucher un lecteur à priori peu receptif !

Beaucoup de références : économiques, littéraires , philosophiques assez étonnantes dans ce roman audacieux et foncièrement sombre malgré l'humour distillé au fil des pages...



Je remercie Babelio et les Éditions Au diable Vauvert pour m'avoir fait découvrir un écrivain hors du commun !
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Mort d'un parfait bilingue

Terminant ce livre, je me suis questionnée : mais que m'a-t-il apporté? Pas grand chose que je ne sache, je ne ressente, je ne soupçonne. Il se lit cependant très facilement, l'écriture rythmée nous y pousse. L'absurde nous fait sourire voire rire. Les comparaisons, les images interpellent parce qu'elles sont inhabituelles, personnelles, neuves, originales. Voilà bien des qualités, mais l'histoire! Une fois de plus, la nouvelle génération interpelle avec ses récits désabusés ou violents. En cela, n'est-elle pas le reflet de notre société dans laquelle le beau trouve de plus en plus rarement sa place? Bien sûr, tout dans ce roman est exacerbé : la presse, l'audit, l'irrespect jusqu'à l'inhumanité, la pub, la guerre en direct... cela rappelle quelque chose, quelle interpellation! Ce monde en dérive est monnaie courante chez les jeunes romanciers, Thomas Gunzig n'y échappe pas sur le fond. Quant à la forme, il a sa propre marque.



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Feel good

Alice, bientôt 50 ans, maman célibataire d'un petit Achille, vit depuis toujours la vie des "tout juste". Celle de toutes ces personnes qui, en dépit de leurs efforts, ont juste assez pour ne pas être dans l'extrême misère. Mais qui ont juste assez pour payer la plupart de leurs factures et nourrir leurs enfants de pâtes au beurre, ( fois par semaine. Et dont l'existence bascule, le jour où ils perdent le boulot qui leur permettait de survivre "tout juste".

Alors, un jour, désespérée, elle décide d'enlever l'enfant d'un riche pour réclamer une rançon. Évidemment, les choses ne se passeront pas du tout comme elle l'avait envisagé. Mais voilà, elle rencontre Tom, écrivain moyen, qui vient de se faire larguer par sa femme.

La suite? je vous conseille de lire le roman.



J'aime beaucoup la plume de Thomas Gunzig, sa façon drôle mais jamais méchante d'observer notre monde et d'en faire une critique sociale. Je n'ai pas été déçue, une fois de plus, et ce roman se penche avec beaucoup de tendresse sur le sort de tant de personnes qui ne parviennent jamais à se sortir de la mouise, même s'ils ne cessent de traverser la rue, comme l'a conseillé un gosse de riches tellement méprisant. Bref, loin du feel good niais, c'est un roman social et un très bon moment de lecture.
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Le sang des bêtes

"Le sang des bêtes", de Thomas Gunzig, premier roman lu de cet auteur, est une belle découverte, un ouvrage lu avec plaisir, étonnant parfois, mais d’une grande richesse de réflexion et qui m’a replongée dans mes années "musculation".



Tom, le personnage central de l’histoire est, en effet, un bodybuilder. Il tient un magasin spécialisé avec des "présentoirs chargés de pots de protéines en tout genre, des différents types de créatines, d’acides aminés de « boosters pré-workout », de vitamines, de minéraux, de boosters de testostérone ou de brûleurs de graisse." Il a la cinquantaine, un vieux père malade, une femme, Mathilde, avec laquelle il s’ennuie et un fils, Jérémie, avec lequel l’entente n’est pas au beau fixe. Bref, à cinquante ans, il se pose la question " – Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ?" Et il n’en est pas fier "…cette colère se renforçait sur le fait clair et terrifiant qu’il n’aimait pas l’homme qu’il était devenu…" Quand, un beau jour, par la vitrine, il aperçoit un homme violenter une jeune femme... Il sort alors de son magasin pour lui venir en aide… Cette femme s’appelle N7A…



J’ai aimé ce roman pour la richesse des sujets abordés : la famille, ses drames, ses origines et les obligations qu’elle impose, le véganisme, l’écologie. Je l’ai aimé pour le courage des personnages qui finalement sont capables d’aller au-delà d’eux-mêmes, d’ôter leurs œillères, de réfléchir, de se remettre en question. Je l’ai aimé pour les passages sur la shoah. Je l’ai aimé encore pour la drôlerie et la profondeur mêlées. En revanche, il me fut plus difficile de voir en cette belle jeune femme rousse qu’est N7A, une vache génétiquement modifiée…



Un roman court, bien rythmé, chaque chapitre coiffé d’un nom de muscle – original – une fin joyeuse et optimiste quant à la nature humaine. Une lecture agréable.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Le sang des bêtes

Quel drôle de petit livre, étonnant et loufoque.

Si le premier chapitre m'a quelque peu décontenancée (je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre), je m'y suis plongé tête la première dès le chapitre suivant, me laissant emporter par la vague.



Tom, qui vient de fêter ses 50 ans, est une sorte de anti-héros par excellence. Plus que de choisir sa vie, il la subit. Depuis toujours.

Son père, son épouse, son fils, se chargent bien de le lui rappeler. Alors quand vient le moment où il peut enfin faire un choix en rapport avec ses valeurs (ou ce qu'il pense être essentiel), il ne se dérobe pas.



Ce roman est pour moi inclassable, relevant davantage d'ailleurs du conte ou de la fable. Assez loin de ce que je peux lire d'habitude, et en même temps suffisamment construit pour qu'il y ait une histoire et que je ne m'y ennuie pas. Ce roman offre surtout une galerie de personnages, tous plus barrés les uns que les autres. Entre le père, rescapé des camps de la mort, et qui n'oublie jamais un instant de le rappeler, la femme qui saute sur la moindre occasion pour provoquer une dispute, le fils qui regarde son père de haut, la belle-fille véritable casse-couille, et la femme-vache par qui tout arrive, on se sait où donner de la tête. Et Tom, au milieu de tout ça, fait bien ce qu'il peut. Oui, ce roman porte en soi de truculents personnages qui ne sont malheureusement aussi pas suffisamment exploités.

Il en va de même pour les thèmes abordés, très (trop?) nombreux : la Shoah, les questions d'identité et de genre, le spécisme, une certaine forme de féminisme, le but de la vie, et j'en passe. le tout est survolé ce qui fait qu'au final j'ai eu l'impression que l'auteur avait perdu la main sur son roman et n'ai pu m'empêcher de me dire à la fin, "oui, mais alors ?". J'aurais aimé que ce roman me fasse réfléchir mais j'ai trouvé qu'il manquait de souffle et de densité pour y parvenir. Cela n'a rien à voir avec le fait qu'il ne fasse qu'un peu plus de 200 pages, de nombreux livres de ce calibre sont de grands romans.



En résumé, c'est un livre que j'ai pris plaisir à lire et qui est en prime plutôt bien écrit. Je reste néanmoins sur un sentiment d'inachevé, ayant l'impression que le sujet était trop gros pour son auteur qui ne savait plus comment terminer son roman, ce qui fait que la fin est bâclée, qu'il y a de trop grosses ficelles et des personnages caricaturés à l'extrême.

Oui, j'ai pris du plaisir à le lire, sur le moment, mais il ne restera pas très longtemps dans ma mémoire, ce qui en fait une lecture sympathique mais pas indispensable.



Je tiens à remercier Babelio, et particulièrement Pierre pour me l'avoir proposé dans le cadre d'une MC privilégiée ainsi que les éditions Au Diable Vauvert pour l'envoi. Je signale particulièrement le très joli travail d'édition: la couverture est splendide, la police d'écriture très agréable.



Lu en février 2022







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Le sang des bêtes

Bienvenue dans l'univers surréaliste de Thomas Gunzig, qui est certainement à l'écriture ce qu'est "Magritte" à la peinture. Surréaliste, absurde ! Oui, à première vue mais en y regardant de plus près, pas tant que cela !



Avec un pitch de départ qui semble loufoque, Thomas analyse pourtant en profondeur notre société, c'est une satire du monde qui nous entoure que l'on retrouve en filigrane.



Mais d'abord le pitch !



Tom est en pleine crise de la cinquantaine, il fête ses 50 ans et se demande ce qu'il a vraiment fait de sa vie ! Lui qui très jeune était adepte au body-building pour fuir son image d'ado malingre, il s'est astreint aux "développés-couchés" et autres exercices pour développer sa musculation et changer de physionomie, adepte des compléments alimentaires et protéinés, il s'est reconverti en vendeur de ces produits.



Il est en pleine déprime, marié avec Mathilde depuis 25 ans, il s'ennuie dans son couple, leur fils Jérémie - 22 ans - lui aussi en remise en question - pause ou rupture avec Jade - se pointe de retour à la maison, et cerise sur le gâteau, voilà que son père, Maurice - rescapé de la Shoah - débarque aussi chez lui pour soigner son cancer ! Avouez qu'il y a mieux pour fêter son demi-siècle !



C'est compliqué la vie ! Un jour, il est témoin d'une altercation violente entre un homme et une jeune jolie jeune femme rousse devant la boutique, c'est la seconde fois qu'il assiste à la scène et ne peut rester impuissant, il va sauver cette femme à l'identité un peu particulière ... et la ramener à la maison, de quoi créer la zizanie !



À travers cette situation cocasse, hors normes, c'est l'occasion de découvrir muscle par muscle - entendez par là chapitre par chapitre - notre société et les nombreuses questions qu'elle suscite car les thèmes en filigranes sont nombreux : l'identité, le couple, la vieillesse, la judéité, la liberté, la domination sexiste, raciste, spéciste, économique, scientifique par l'évolution de la génétique. La place de l'homme sur cette terre, les transformations réalisées par l'homme sur cette planète, la place de l'humain sur le vivant ... mais aussi le regard de l'autre, l'approche sur l'image de soi, le trauma générationnel... Les thèmes ne manquent pas.



Thomas Gunzig n'est pas un essayiste, c'est bien d'un roman qu'il s'agit. On le lit avec l'humour caustique de l'auteur, on rit, universel car chacun peut s'identifier à une ou plusieurs thématiques.



Drôle, cruel, jubilatoire, cela ne se lit pas, cela se dévore.





Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Feel good

Le moins qu'on puisse dire en commençant la lecture de ce roman est que les deux personnages principaux ne se feel pas good du tout.



Alice, mère célibataire qui tire le diable par la queue depuis trop longtemps, qui est obligée de faire attention à tout, pour qui chaque cent dépensé compte et qui est plus habituée aux pâtes sans sauce qu'au steak. Pourtant elle est volontaire, n'hésite pas à multiplier les petits boulots mal payés, mais comment faire pour ne pas dépenser plus que le strict nécessaire quand il faut payer pour tout? Alors elle va toujours plus loin, elle vole pour pouvoir se nourrir (et surtout pour nourrir son fils), elle va même jusqu'à tenter la prostitution et qui pourrait lui jeter la première pierre ?



Tom, mari et père de famille un peu transparent, rêve depuis toujours d'être un écrivain célèbre. Hélas, ses livres restent très inconnus et lui avec. Mais il s'obstine, ne veut rien lâcher, croit en lui, oublie les autres, jusqu'au jour où sa femme le quitte et où il découvre que vivre de sa plume sera bien compliqué. Le personnage est, au premier abord, peu sympathique, trop égoïste, trop irréaliste, on a juste envie de lui dire d'ouvrir les yeux, d'arrêter de croire qu'il sera célèbre un jour, de faire une formation et de se mettre à chercher du travail, pour gagner sa vie et pour enfin avancer dans sa propre ligne de vie.



Alice et Tom, deux êtres déçus par la vie, écorchés, un peu pareils au cactus de la première de couverture.



Ces deux personnages n'auraient pas dû se rencontrer. C'est sans compter sur Alice qui a une dernière idée folle pour s'en sortir financièrement : voler un bébé dans son maxi-cosy posé près d'une voiture devant une crèche huppée et laisser une demande de rançon dans la voiture des présumés parents. Mauvaise pioche, le conducteur n'est autre que Tom, qui n'a pas de bébé mais qui par acquis de conscience et par curiosité contacte la demandeuse de rançon.

S'ensuit une série de péripéties parfois farfelues, souvent peu crédibles mais qui font du bien.

Alice et Tom vont apprendre à se connaître l'un l'autre et à se découvrir eux-mêmes.



L'écriture est très agréable, parfois un peu caustique, drôle aussi.

Les difficultés financières d'Alice sont très bien décrites.

Les rêves de Tom, encouragés dès l'enfance par une maman un peu déphasée, font réfléchir.



Il est évident que dans "la vraie vie" il n'est pas possible de s'en sortir de la façon adoptée par Alice et Tom, il n'empêche que leur histoire fait sourire et met du baume au coeur. Au mien tout au moins.















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Autour de Blake & Mortimer : Le dernier Pha..

Les premières pages , le dessin choque un peu, car on est habitué à la ligne claire avec nos fameux amis. Puis on se laisse prendre par l'histoire, il faut reconnaitre que le senario est bon. On est clairement plus dans le fantastique/SF que d'ordinaire mais l'histoire tient vraiment la route.

Au final ce fut une lecture sympa que je recommande aux amateurs de la série.
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