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Citations de Thomas M. Disch (44)


Durant les nuits comme celle-ci ( je rédige ces notes après l'extinction des feux , à la lueur de la lampe de vingt watts qui brûle en permanence au-dessus du lavabo ) , je me demande si j'ai fait la chose qui convenait en choisissant de venir ici , si je n'ai pas agi comme un imbécile . Est-ce de l'héroïsme ? Ou du masochisme ? Durant ma vie normale , ma conscience n'avait jamais été aussi consciencieuse , pourtant , bon Dieu , cette guerre est une sale guerre !
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Le point faible de la capitale était son approvisionnement en eau : la Tamise était basse et ses eaux trop fétides pour être traitées. Miss Marspan lui écrivait deux pages d’écriture serrée sur les difficultés de la vie avec deux pintes d’eau par jour : « On n'ose même pas la boire, écrivait-elle, mais on l’utilise pour la cuisine. Nous sommes ivres du matin au soir – tous ceux du moins qui ont eu la sagesse et les moyens de remplir leur cave. Je n’avais jamais envisagé de devenir un jour alcoolique mais je trouve cela étonnamment agréable : je débute au petit déjeuner avec un beaujolais, passe au bordeaux dans le courant de l’après-midi et termine avec du cognac dans la soirée. Lucia et moi nous hasardons seulement jusqu’à la rive sud, ces derniers temps- car il n’y a plus de transports en commun ; mais les églises du quartier nous donnent notre content de musique. Les exécutants sont en général aussi saouls que l’assistance, mais cela n’est pas sans intérêt, ni pertinence, au point de vue musical. Un madrigal de Monteverdi devient si poignant, dans les vapeurs de vin, et quant à Mahler… les mots me manquent.
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Alice commençait à trouver cela assommant de rester assise toute seule sur sa malle, sans rien avoir à faire. C'était le premier jour des vacances, bon sang! Et les vacances, c'était fait pour s'amuser!
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Je me rappelle encore le jour où j'ai rejoint le Klan. Je venais de voir Mae Marsh dans Naissance d'une nation, un film sur la guerre de Sécession. Elle était mignonne à croquer, dans ce film, et douce comme un ange; mais à un moment, il y avait un nègre -en uniforme Nordiste, en plus- qui la poursuivait dans la montagne. Quand elle se retrouvait au bord du précipice, coincé par ce moricaud avec la bave aux lèvres, elle avait plus qu'une chose à faire, bien sûr: sauter dans le vide. Alors, moi, je dis: voilà le genre de choses dont le Klan devrait s'occuper.
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Dans un conflit entre la faim du ventre et les prédilections de l'esprit, le ventre a toutes les chances de l'emporter.
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Thomas M. Disch
La S-F traditionnelle est écrite par des gens qui mettent la technologie et le phénomène de civilisation industrielle sur un piédestal. Je me sens tout à fait en dehors de ça. Je ne connais rien à la technologie ! Quelqu'un a fait un jour une blague à propos d'un roman de S-F où les rayons laser pouvaient aller sous l'eau. Tout le monde riait. Et moi j'ai dit : "Pourquoi ne pas avoir de rayons laser dans l'eau ?"
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Thomas M. Disch
Je vous disais tout à l'heure mon incapacité à penser votre pays comme une globalité, comment pourrais-je alors parler du monde et de l'humanité ? C'est l'immensité de l'échelle qui me rend hésitant : je n'ai jamais écrit, par exemple, d'aventures intergalactiques. Ce genre de travail n'a aucune signification pour moi et ces histoires n'excitent en aucun cas mon imagination. Je me suis largement ennuyé avec "Star Wars".
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L'enfer est une bande magnétique en circuit fermé qui n'arrête pas de rejouer le même stupide morceau de musique encore et toujours, encore et toujours, pour jamais, pour jamais.
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- La citation de Shakespeare mise en exergue de la première partie invite à établir une comparaison entre la "prison" et le "monde".
Si le village dans lequel le personnage principal se trouve transporté à partir du chapitre III semble à l'évidence un monde clos mis sous surveillance total (cf. le fourmillement des caméras et l'absence étonnante de serrures) où plane la folie, on s'aperçoit rapidement que les trois chapitres qui se déroulent hors du village (I, II et X) n'en relèvent pas moins du même type de trucage....
(extrait de "La description d'un monde clos", chapitre consacré à Thomas Disch du volume intitulé "Encyclopédie de poche de science-fiction" paru aux éditions "Presses Pocket" en 1986)
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Dans un conflit entre la faim du ventre et les prédilections de l'esprit, le ventre a toutes les chances de l'emporter.
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La chaleur et la lassitude de son corps conspirèrent à aiguiller ses pensées sur des chemins moins troubles et , tout en contemplant les sceaux qui s'emplissaient lentement , il se remémora des images d'un autre monde .
De Babylone , la grande cité .
Il se rappela comment la nuit tombée , les rues se transformaient en fleuves de lumière sillonnés par d'immenses cortèges de voitures brillantes . Heure après heure le bruit persistait et les lumières refusaient de faiblir
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Son corps, ce corps qu'enveloppent des habits de soirée froissés, voilà ce à quoi il peut se fier.
Et son esprit.
Car là, aucune manipulation, aucun trucage n'est possible. Comme chacun de nous, il ne peut se fier qu'à lui-même.
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La Plante était admirable d'efficacité. En fait de végétal, elle était imbattable. Elle l'avait déjà prouvé. Plus on l'observait, plus on était obligé de se rendre à l'évidence. Si on était du genre à s'extasier devant cette sorte de chose. Prenez ses racines, par exemple. Elles étaient creuses. Celles d'un végétal terrien analogue (et le séquoia lui est à peu près comparable) sont entièrement constituées de matière solide et ligneuse. Mais pour quelle raison ? Leur énorme masse n'est nullement fonctionnelle. C'est autant de matière morte.
L'unique fonction de la racine est de transporter jusqu'aux feuilles l'eau et les minéraux et, une fois réalisée leur synthèse en éléments nutritifs, de les ramener jusqu'en bas. Pour accomplir cela, la racine se doit d'être assez rigide pour supporter la pression qu'exercent constamment sur elle le sol et les roches environnantes.
Toutes ces choses, la Plante les réussissait à merveille - bien mieux, compte tenu de ses dimensions, que la plus efficace des plantes terrestres.
Le large espace libre à l'intérieur de la racine permettait le passage d'un plus grand volume d'eau à une vitesse et une distance infiniment supérieures. Le système vasculaire qui fait monter l'eau dans une racine ordinaire n'a pas le dixième de la capacité des capillaires expansibles qui formaient le réseau intérieur de la Plante. De même, les fibres qui tapissaient les parois des racines creuses pouvaient en un seul jour transporter des tonnes de glucose liquide et autres matériaux du feuillage jusqu'aux tubercules et aux racines les plus profondes. Elles étaient au liber des plantes ordinaires ce qu'un pipe-line intercontinental est à un tuyau d'arrosage.
Mais l'espace creux à l'intérieur des racines avait une autre fonction : il alimentait en air pur les régions inférieures de la Plante. Enfouies à une si grande distance de la surface, elles n'avaient pas, comme des racines normales, de source d'oxygène à leur portée. Il fallait qu'il leur soit amené. De sorte que, de l'extrémité de ses feuilles à ses plus lointaines radicelles, la Plante respirait. Et ce système de communication multiforme est à grand rendement expliquait son rythme de croissance inhabituel.
La Plante était économe. Avec elle, rien ne se perdait. A mesure que ses racines grandissaient et pénétraient plus profondément dans le sol, elle digérait sa propre substance, laissant apparaître les cavités où se développait ensuite le réseau complexe de lianes et de capillaires.
Ainsi, le bois qui n'était pas utilisé pour maintenir un exosquelette rigide pouvait être assimilé utilement.
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Mais qu'est ce que ça change de savoir, dans le fond, qui il est, qui il a été ? Il est lui-même. il connait d'expérience sa propre dimension intérieure.
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La Nature est prodigue. Sur une centaine de plants, un ou deux seulement survivraient; sur une centaine d'espèces, un ou deux.
Mais pas l'homme.
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Il découvrit un coin où la pulpe n'avait pas été dérangée et s'y laissa tomber en arrière. Une fois qu'on s'était habitué au contact un peu gluant, ce n'était pas trop désagréable: c'était doux, tiède et confortable.
Il aurait voulu de la lumière : le soleil, une lampe, même la lueur rougeâtre et vacillante de l'incendie d'hier. Quelque chose dans la situation présente l'effrayait, d'une façon qu'il n'arrivait pas à cerner. Comme il y réfléchissait au moment de s'assoupir à nouveau, la réponse vint soudain:
Des vers.
Ils étaient des vers à l'intérieur d'un fruit.
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Quand les adultes pouvaient se comporter de façon aussi stupide, cela semblait parfois la sagesse même de rester enfant.
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Un mirage. Alice savait tout des mirages. Un jour, elle irait au Sahara voir un de ces gigantesques mirages du désert — une ville entière surgie de l'air brûlant. Un jour, quand elle serait grande, elle irait partout. Comme le supplice de Tantale, la perspective de devenir adulte se dressait devant elle, presque à portée de la main, provocante. Un mirage.
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J'aimerais bien que vous cessiez de m’appeler Mamie, Henry. je suis la grand mère de Ned, mais je ne crois pas être assez vieille pour être la votre.
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il y a pis encore que de rendre des visites à l'hôpital : c'est de les recevoir.
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