Tomas Disch est un grand Monsieur de la science-fiction américaine .
Pour info l'auteur est celui qui a écrit
le prisonnier . le court roman qui a fourni les bases de la série du même nom et aussi celles de son remake plus récent .
Ses textes ne sont pas désopilants en général , exemple : Génocide ou bien ici :
Camp De concentration , avec des titres comme cela , ce ne risque pas de swinguer des masses .
Je vous donne ma version de la biographie de l'auteur :
Il écrivait entre deux petits boulots et il vivait dans des appartements sordides et chers .
Il était homosexuel non clandestin , dans une Amérique ultra-conservatrice .
Les problématiques autour de l'extinction , de l'anéantissement ou de la transformation de ce qui dépasse de la norme était des problématiques qui le concernaient au premier chef .
Les nazis en effets se sont intéressés à la question homosexuelle et à la médecine expérimentale pour améliorer le genre humain . Excusez cette note d'humour noir de mon cru svp .
La psychiatrie des débuts du vingtième siècle a expérimenté également ce type de recherches d'ailleurs .
Le 5 juillet 2008 l'auteur se tire une balle dans la tête . Ce n'est pas sa famille qui annoncera son décès , ni son petit ami car décédé auparavant c'est son éditeur …..
Un auteur qui maitrise sans l'ombre d'un doute , la souffrance , l'exclusion , la persécution , la tyrannie des pouvoirs et des masses , ainsi que les effets destructeurs de l'oppression sur l'épanouissement personnel .
Dans ce roman iconoclaste , l'auteur dessine une Amérique totalitaire en expansion . Un pays lancé dans une guerre « éternelle « en Asie .
Un poète objecteur de conscience y séjourne en en prison .
Apres un transfert dans un autre établissement pénitencier , le personnage principal s'enlisera dans les méandres d'un monde souterrain sans état de droit .
Un univers où l'on s'efforce d'expérimenter une méthode scientifique pour décupler l'intelligence .
Le mot clef du roman est on s'en doute : cobayes humains , dans une zone de non-droit .
Mais c'est aussi la douleur paralysante qui découle de la conscience aigüe que l'on peut avoir de son environnement .
Le corps médical y expérimente principalement une drogue qui offre à son utilisateur , le pire et le meilleur d'une intelligence aigüe .
Une drogue qui lui offre également incidemment , une conscience aigüe des êtres et des choses et de leur valeur symbolique .
Mais une conscience qui génère un mode d'être connotée de fait comme désastreux , car associée par l'auteur à une logique absolument désespérée et désespérante et non à une surpuissance super-héroïque.
Ce n'est pas néanmoins un roman d'action .
Le personnage principal tient un journal . Il y a dans ce journal ce qui le concerne personnellement . Sa propre expérience , et il y a celles des autres détenus en miroir , en échos , en ricochets , en compléments …
Ce récit n'a rien d'horrifique non plus .
C'est plutôt une réflexion éthique ancrée dans une expérience pratique et posée dans un univers alternatif , qu'autre chose .
Et c'est quand même fou ces univers où on a l'impression que le mieux qui vous reste à faire est de mourir … de la fiction ? … à vous de voir .
Apres
camp de concentration , vous pourrez vous faire
Génocides , en effet deux romans de science-fiction absolument spécialement élaborés pour passer du bon temps sur la plage .
Bref de la science-fiction authentique , et deux grands classiques désespérés et désespérants . :
Camp De concentration et
Génocides .
Deux textes où les univers sont non seulement éloquents , mais aussi non prétexte .