Les éditions ActuSF présentent une nouvelle fois le recueil de nouvelles du festival des Utopiales pour 2012.
Cette année, la thématique retenue pour le festival est "Origines" et comme le disent les co-organisateurs du festival, Roland Lehoucq et Ugo Bellagamba, "comment rendre hommage aux origines de la science-fiction, à celles du festival des Utopiales, si ce n'est en laissant leurs rejetons libres de crier leur force, leur identité, leur envie de vivre et partager le monde, avec tous les autres enfants des étoiles ?".
Au programme donc, un florilège de nouvelles de Neil Gaiman, Robert Charles Wilson, Pierre Bordage, Nancy Kress, Tommaso Pincio, Claude Ecken, Laurence Suhner, Sara Doke, Laurent Queyssi, Xavier Mauméjean et un hommage d'Ayerdhal à Roland C. Wagner.
Comme tout recueil de nouvelles, on en distingue certaines d'un très fort niveau (RCW, Origo, Et pleure comme Alexandre, etc.) et d'autres un peu moins. Mais dans l'ensemble, ce sont des textes qui vous font voyager, réfléchir et peut-être même mieux comprendre le monde qui nous entoure !
Rendez-vous au festival pour rencontrer ces auteurs !
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Je suis malheureusement complètement passée à côté de ce roman. D'après le résumé, je m'attendais à un récit postapocalyptique mâtiné de pop-culture ; dans les faits, j'ai plutôt le sentiment d'avoir lu une fable juridico-philosophique.
Le postulat de départ est plutôt intéressant : dans un monde ravagé par les catastrophes sociétales et environnementales, comment recréer une société juste, une humanité pérenne ? Là où les deux auteurs m'ont perdue, ce sont les longs passages qui explorent en long, en large et en travers l'Histoire du droit et la rhétorique... J'avais davantage l'impression d'assister à un cours magistral que de me détendre en lisant.
« Le monde de Julia » est un ouvrage clairement ovni à mes yeux, à tenter pour sortir des sentiers battus de la SFFF.
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Dicctionnaire utopique de la science-fiction
Je remercie l'éditeur ainsi que Babélio pour l'envoi de ce livre. Je regrette de n'avoir pu rédiger cette critique plus rapidement, mais j'ai eu de graves ennuis de santé en décembre. Mes capacités de lecture/écriture ont été gravement affectées, et restent amoindries. Je résous donc les "arriérés" à petite vitesse.
Je dois dire d'abord que j'ai éprouvé un grand plaisir à découvrir cet ouvrage passionnant ce qui explique aussi que je n'ai pas voulu bâcler mon commentaire. Ce livre, je l'ai finalement plus traité comme un essai ou même un roman que comme un dictionnaire à proprement parler. Je l'ai lu d'une traite, enchainant les pages à la suite, sans vraiment effectuer de recherche "alphabétique". J'ai fait de belles découvertes, mais j'ai retrouvé aussi nombre de mes auteurs et autrices favoris, qui méritent largement leur place dans une telle œuvre. Le style est agréable et facilite la lecture.
Une bibliographie conséquente, une liste de films et séries et une webographie permettent d’élargir le champ des recherches et des découvertes.
Grand lecteur de science-fiction depuis des décennies, j’ai eu le grand plaisir de trouver dans cet ouvrage des auteurs qui m’ont marqué et dont je pense le plus grand bien. Marion Zimmer Bradley, Ursula Le Guin, Philip K Dick et tant d’autres ont laissé des traces considérables.
Ugo Bellagamba a réalisé ce travail avec passion et une grande compétence, et je lui dis bravo !
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Le Dictionnaire utopique de la science-fiction est un petit livre très bien fait, bourré de références, pour qui cherche à en savoir plus sur la science-fiction, ses thèmes et questionnements.
J'avoue ne pas connaître suffisamment la SF pour dire si ce livre comporte des faiblesses (mon seul regret est qu'on n'y trouve pas une entrée par lettre de l'alphabet) mais je trouve que ça reste un bon ouvrage pour les écrivains et les curieux.
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L'infusion d'une littérature vertigineuse.
Unique, tiré au cordeau, « Le Monde de Julia » est d'emblée un chef-d'oeuvre.
Fondamental, hypnotique, l'effusion philosophique, intrinsèque.
Hors du temps et de l'espace, dans un imaginaire qui frôle notre peau. Ce livre est initiatique, inépuisable.
Jean Baret romancier et avocat au Barreau de Paris & Ugo Bellagamba, écrivain, novelliste et essayiste et maître de conférences en Histoire du droit et des idées politiques, ont scellé le pacte d'une oeuvre commune. L'osmose d'une écriture, la portée inouïe d'une trame signifiante. Le liant de ce livre rare, essentiel et impressionnant.
Hugo Bellagamba explique que Julia a poussé libre, sur la pente douce d'une colline. Julia est une pensée. Jean Baret, lui, a rencontré Julia sur le tard. Elle était déjà bien grande. « J'ai eu l'honneur et la joie d'être invité à participer à son évolution. »
Ce livre est un binôme d'orfèvre, de rectitude, absolument magnifique. La fiction illumine les quêtes. Ce serait comme un roman porteur d'espérance. Un outil pour un lendemain devenu lucide, hédoniste et appliqué. Une société nouvelle dont le rideau final est une apothéose. La maîtrise du monde, la conscience de l'abnégation. Mais en plus spéculatif. Voyez l'enjeu de ce livre résolument solaire et émouvant.
Le récit est le chaos d'un monde qui vacille. Les civilisations d'antan abolies. Nous sommes dans une histoire-monde. Le dérèglement climatique, les sociétés éteintes. Seules restent des cohortes d'hommes, des clans qui s'affrontent, telles des meutes de loups sauvages. L'éclaircie est prévisible. Ici, persiste d'autres humains, citadelle Alcazar, les bienfaiteurs aux chevelures utopiques, qui cherchent à façonner l'idéal. Rassembler l'épars d'un passé où la loi est maître du monde.
Les règles sont les architectures de romans, de films, des traces culturelles qui résistent aux épreuves. Nous sommes dans le plan d'un nouveau monde encore lancinant et fébrile, dans ce qui n'est pas encore, pas maintenant, pas tout de suite.
Les auteurs sont des bâtisseurs. Écoutez Julia, une fillette seule dans ce fragile et vulnérable monde. Enfant solitaire et orpheline. « Roland-17 » de ferraille et de boutons, une machine douée de raison, d'exaltante tendresse pour l'enfant. Un protecteur qui exauce le devoir de protéger cette petite fille grandissante au fil des pages.
« -Je voudrais tant que tu les vois, toi aussi, toutes les figures dans la pierre.
-Je ne vois pas l'invisible Julia…
-Je suis un robot. »
Ce récit futuriste, d'anticipation est à deux voix, celles des auteurs. On ressent une connivence, une fusion. Ici, vous avez Julia, son périple philosophique. Ses rencontres fortuites ou pas. Sa maturité impressionnante et ce qu'elle ne sait pas et ne saura jamais, jusqu'au presque point final de ce roman d'apothéose. Cette enfant et son apprentissage, les ailes d'albatros en majesté.
L'autre versant, magnétique, politique (finement), sociologique, et l'essentialisme en puissance. Notre planète en délitement, mais l'oeuvre persiste et approuve les déambulations de ces hommes en ordre de bataille, volontaires et assignés pour refonder un modèle sociétal théologal, le droit et la justice en équilibre sur la balance des lois. Les existences ne sont plus anonymes. Nous sommes en plongée dans une littérature angulaire.
L'équité, la droiture, « Darius est incollable sur la notion, il a étudié l'école de Salamanque et les théoriciens du contrat social qui reprennent ce concept, comme Hobbes, Locke ou Rousseau ».
« Le Monde de Julia » est un oracle. Cette fillette qui va faire des bonds de géant, suivre la voix qui lui murmure l'esprit des lois. Des métaphores, des symboles, l'empreinte de l'Histoire, la polyphonie intrinsèque et bouleversante d'une trame désignée belle à couper le souffle.
Ce roman est un signal, un avertissement face à nos arrogances. À contrario, il éveille nos interpellations et nos résistances. Il démonte un à un les carcans de nos convictions. Les intelligences dans ce récit sont des langues assignées, les murs porteurs pour demain. Bâtir une mappemonde d'exemplarité. Julia la sublime, le porte-étendard.
« Le but est de reconstruire la société, je vous le rappelle. Alors, oui, on va plancher le temps qu'il faudra, et on sortira des lois justes, qui formeront un consensus. On va organiser une assemblée qui va écrire une constitution ».
Grandiose, stupéfiant, on reste d'équerre sous l'admirable acuité verbale, la clairvoyance et le génie littéraire. La marche lente d'une beauté d'écriture engagée et remarquable. Julia, plus qu'un symbole, un hymne, une héroïne, le mythe exaucé.
Prenez soin de la dernière phrase de ce livre où les sciences sont la raison, où l'importance d'humilité est un gouvernail. Ce livre est une vertu qui excelle. Une fable époustouflante.
Publié par les majeures Éditions Mu.
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voila un bien trop court roman qui envoie du lourd !
Imaginez une Grèce antique fantasmée (à vrai dire avec la richesse se la mythologie grecque c'est plutôt simple) mais à part quelques touches renvoyant à Ulysse and Co, il s'agit bien d'une Grèce totalement réinventée dans ce roman à 4 mains.
L'univers, notamment avec ses différents peuples est très original et bien soutenu par une galerie de personnages *très* intéressantes, souvent torturé par leur passé. Ajoutez à cela de belles scènes d'actions, haletantes, et d'autres très poignates, le Double Corps est un must-read
un petit bémol sur le traitements des prostitués que je n'ai pas particulièrement apprécié: vulgarité de langage à leur encontre...
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le transfuge
Grand amateur d'uchronie, j'ai acheté ce livre principalement sur le titre "une uchronie". Résultat on est loin du chef d’œuvre de "Fatherland" de Robert Harris. L’écriture est agréable à lire. Ayant lu peu de roman sur la période des croisades, il est intéressant de s'y plonger. Découvrir l'Orient à dos de cheval, dans les yeux d'un chevalier envouté par sa mission de délivrer Jérusalem des infidèles. Ayant entendu l'appel du pape Urbain II qui appelle les chrétiens à libérer Jérusalem, alors sous domination musulmane, Tancrède se rêve en libérateur au nom de Dieu. Découvrant que les chevaliers à ses cotés n'ont pas les intentions pures mais des désirs de possessions territoriales, il se laisse approcher par des musulmans souhaitant le voir combattre à leur coté pour le bien de Dieu. Tancrède fervent défenseur de la chrétienté va finalement se battre contre les chrétiens qui attaque Jérusalem. Mais il ira beaucoup plus loin que se battre contre ses anciens compagnons de croisades...
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Ceci est ma première critique de livre, j'escompte une certaine indulgence de votre part, chères lectrices et chers lecteurs qui auront pris le temps de lire cette critique.
Tancrède se veut une uchronie est c'est surtout vraie pour ce qui est de sa seconde partie, intitulée les Assassins, mais j'y reviendrai plus tard.
En préambule du roman, l'auteur nous prévient qu'il a retranscrit ici des archives auxquelles il a eu accès par hasard, pour nous faire croire à une certaine historicité des faits qu'il décrit. Le personnage de Tancrède est donc un descendant des nobles Normands ayant conquis la Sicile et le sud de l'Italie à la fin du onzième siècle de notre ère, c'est même cela qui m'a incité à l'acheter chez mon bouquiniste préféré rouennais, Le Rêve de l'Escalier. Il poursuit son oncle quand il décide de prendre part à la première Croisade et traverse avec lui l'Empire Byzantin et le Levant. Sauf qu'il s'avère sans doute bien plus pur dans sa foi que ses acolytes dans cette quête, ce qui l'amènera peu à peu à renier ses engagements vis-à-vis de son suzerain, pour devenir un traitre aux Croisés dans la mesure où il décide de prendre un posture bien plus "humaniste", opposée à la barbarie de ses coreligionnaires. Deux massacres et sacs de villes vont lui permettre de faire ce cheminement, à tel point qu'il va fonder sa propre armée et se retrouver parmi les Infidèles pour défendre Jérusalem, le but de son épopée. D'où le titre d'Apostat pour cette première partie, car il va peu à peu renier sa foi. C'est cette première partie que j'ai préféré car elle prend des attraits de roman historique où l'on rencontre des figures emblématiques de la première Croisade comme Godefroy de Bouillon ou Pierre le Petit, l'Illuminé qui avait mené la Croisade des Gueux quelques temps avant la Première Croisade. Le fait que l'auteur y fasse référence à des côtes de manuscrits est bien vue, et nous laissera croire à une source historique.
Même si les ferments de l'uchronie sont déjà dans la première partie, c'est vraiment dans la seconde que cela prend son ampleur. Mais je dois dire qu'elle est bien moins bonne que la première et que notre fameux Tancrède converti à l'Islam devient un tueur d'une société secrète d'assassin et en devient le chef. Il va ensuite mené la danse pour la réunification des musulmans en dépit de leurs schismes et de leurs ethnies pour lancer le jihad. Il sera aidé en cela par un autre croisé membre de cette organisation et qui mettra au point des machines de guerre capable de décimer des armées entière, grace aux manuscrits de savants grecs. Passent encore les soubresauts géo-religio-politiques et les quelques avancées technologiques, mais j'ai un peu tiqué pour cette confrérie d'Assassins car cela m'a énormément fait penser au jeu vidéo Assassin's Creed. Le point positif c'est que l'on y explique tout de même toutes les subtilités du monde musulman entre chiites et sunnites, l'opposition entre le califat de Baghdad et celui du Caire, ce qui est assez intéressant. Comme lu dans une autre critique, il y a beaucoup plus d'ellipses dans cette seconde partie que j'ai lu avec moins de plaisir que la première. Cela reste un bon divertissement, avec une écriture assez simple et directe, mais comme ce livre ce veut avant tout un journal de bord de Tancrède, c'est en même temps normal. À lire en écoutant les chants des Templiers de l'ensemble Organum de Marcel Pères par exemple.
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Une uchronie magnifique, pleine de bruits et de fureur - et pour cause : les Croisades - ! En même temps que Tancrède, on traverse ces contrées étrangères, sous le soleil et dans la poussière... On vit cette Croisade à travers le regard de Tancrède, qui, parti convaincu du bien-fondé de cette entreprise, va acquérir un regard critique sur les actions (et exactions) de ses corélegionnaires ... L"évolution du personnage ne laisse pas indifférent.... car les religions ont été et sont causes de beaucoup de convulsions dans la société, quelle que soit l'époque....
A lire et à méditer...
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Bon on est encore dans un livre que je n’ai pas décidé de lire puisque je dois le lire dans le cadre du Prix Imaginales des bibliothécaires. Puis la Science-Fiction ce n’est toujours pas pour moi…
Le début : étrange… On a absolument aucun contexte ! Des grossièretés, des choses sympas comme un « collier avec des oreilles et des dents humaines ». Je me demande où j’ai bien pu atterrir… La seule information qu’on a finalement sur les personnages c’est leur prénom.
C’est assez « drôle » les clans basés sur des livres ou des films. Ça donne vraiment n’importe quoi.
J’ai remarqué que entre les chapitres de Julia elle peut vieillir d’une année alors que les chapitres où l’on suit les autres personnages le temps est constant (ça peut s'expliquer avec la fin)… Dans les chapitres de Julia on a également des histoires dans l’histoire car elle a énormément d’imagination (faut suivre lors de ces passages).
Arrivée à la moitié du livre et toujours aucune explication. On ne fait que suivre la « balade » des personnages.
On a dans ce livre également une alternance de point de vue avec les chapitres. Mais hormis le chapitre avec Julia, pour l’alternance on a aucune stabilité car on change 3 fois de personnages suite à divers événements.
Ça m’embête sincèrement de ne pas connaître le contexte de l’histoire… De ne pas s’avoir pourquoi ils sont là où ils sont, pourquoi leur monde est comme il est, que c’est-il passé ?
Finalement il s’agit d’un livre de concepts philosophiques et rien d’autre… Il n’y a pas d’histoire. Beaucoup de chapitres sont inutiles (pour ne pas dire tout le livre). Et plus je me suis approchée de la fin, plus j’ai survolé le livre car je n’ai vraiment pas aimé. Même la révélation de la fin ne m'a pas fait aimer l'histoire d'avantage.
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J’ai été un peu déçue car cette œuvre est plus proche d’un essai que d’un roman…
L’aspect réflexion sur la justice et le droit prends toute la place, ce qui donne une intrigue bancale et des personnages peu construits au caractère changeant.
Concernant le worldbuilding, on nous donne beaucoup d’informations sur certains éléments (les règles détaillées de chaque tribus, …) alors que d’autres nous manquent cruellement (l’histoire du Cataclysme, …)
J’ai eu du mal à me plonger dans le roman. Parfois, j’avais vraiment l’impression de lire un essai sur la justice idéale qu’un roman et comme je n’ai pas du tout de formation en droit, certains passages théoriques m’ont un peu perdus et m’ont fait sortir de ma lecture.
C’était peu réaliste : sincèrement, qui, dans un contexte post-apo, choisirait de devenir juriste et de faire une thèse sur le système de justice idéale ? Ils ne savent pas s’ils arriveront à reconstruire une civilisation, mais ils en écrivent déjà la constitution…
Point positif, c’était assez délirant d’imaginer des sociétés basées sur des règles de livres, de films ou de séries comme Métro 2033 ou Fight Club (même si ça tournait souvent à l’absurde).
J’ai bien aimé le traitement de l’IA dans ce roman.
Heureusement que le dernier chapitre est intéressant et remet tout le roman en perspective mais il arrive un peu tard dans la lecture et j’ai passé la majorité du roman à tenter de comprendre ce qu’il se passait (et à me former inconsciemment au droit…)
Réflexions intéressantes & inspiration pour l’écriture : L’importance des règles d’une société (même si, dans un worldbuilding, ça doit supporter l’intrigue et pas l’inverse…)
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