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Critiques de Ugo Bellagamba (96)
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Le double corps du roi

Ce roman écrit à quatre mains en 2003 contient tous les ingrédients classiques de la fantasy : schéma bien connu à la Monte Cristo dans un décor largement inspiré de la Grèce Antique : trahison /usurpation/vengeance . Peuples et mœurs exotiques (insectoïdes,fusion végétal/humain …) , arme « magique » etc.. Il présente aussi des originalités : héros homosexuel, mélange de technologie et de magie…. Malgré (ou à cause de ) la très grande richesse en thèmes et en inventivité , je ne suis pas séduit: trop d’éléments manquent d’approfondissement et sont de ce fait simplement décoratifs ( les Eizihils , les différents ordres de Déméter..) , les personnages sont schématiques et stéréotypés , la résolution peine à convaincre.
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Tancrède : Une uchronie

Le style m'a plu, tout comme ce héros.

Lorsqu'il s'agit d'un livre écrit à la première personne, on court toujours le risque de bloquer le lecteur. J'ai tout de même trouvé certains sauts dans le temps un peu abrupts avec le passage d'une situation sociale à une autre qui nécessitait de ma part un temps d'adaptation.

En revanche j'ai beaucoup aimé le schéma narratif ainsi que le monde uchronique très fouillé de cet ouvrage original.
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L'origine des victoires

Quel livre singulier. On tombe tout de suite sous le charme de ces femmes guerrières qui, à travers le temps, combattent avec une énergie farouche le même ennemi commun.

Ugo Bellagamba nous offre ainsi quelques superbes portraits de femmes. Vous les trouverez flamboyantes, envoûtantes, lettrées, dangereusement manipulatrices, et prêtes au sacrifice suprême pour contrer cet ennemi insaisissable, impalpable, venu du fin fond des étoiles.

Étrange livre où les hommes plastronnent, font la Grande Histoire, mais sont protégés par les femmes en coulisse, dans l’arrière-cour, de ce monstrueux dévoreur d’âmes. Gustave Effel, l’empereur Auguste, Saint Thomas d’Aquin, tant d’autres encore, doivent une fière chandelle à celles que l’on nomme en secret les Victoires.

Superbes vigies qui empêchent ce vampire suceur d’esprits de plonger notre monde dans un éternel chaos.

Interminable partie de go qui débute à l’aube de l’humanité pour se poursuivre plus loin que les étoiles, sans que l’on sache qui du monstre ou des Victoires finira par l’emporter.

Suivez les vies brèves mais radieuses de Natacha, d’Euphoria, de Patrizia, de Gloria, d’Égéria, de Nadia, de Coppelia qui va peut-être parvenir à renvoyer notre démon dans les profondeurs noires de l’espace, de Oruah enfin, la toute première à l’avoir baffé de si belle manière.

Quel beau livre qui nous montre le dessous des cartes, le sens caché de l’histoire. Quelle immoralité de faire, au travers des siècles, de nos misères et de nos grandeurs un simple terrain de jeu pour notre démon incorporel.

À lire absolument.

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Le monde de Julia

Le monde de Julia est un compte initiatique qui mène la jeune adolescente du cadavre de son robot-compagnon-professeur au cœur battant d’une nouvelle civilisation qui ne demande qu’à naître.

En parallèle, l’intrigue suit un scientifique parcourant la Mégapole, constituée d’embryons de sociétés. Les Clans, groupements d’humains livrés à eux même, suivent les « lois » des quelques livres ayant survécus l’effondrement : Fight club, Métro 2033, et bien d’autres à reconnaître.



Le soucis, c’est que ça ne fonctionne pas. L’initiation de Julia est pédante au possible, convoquant les philosophes et juristes emblématiques de la culture occidentale, leur donnant une voix fantasmée, factice. Au moins perçoit-on les plaisir des auteurs à délivrer ce cours magistral.

Quand au périple scientifique dans les meandres de la culture de l’imaginaire, elle reste d’une superficialité dérangeante : les lois de chacun ne semblent évoquées que pour le clin d’œil culturel et pour prouver l’inefficience des barbares face a l’ordre républicain. Si ces deux histoires ce rejoignent, elles semblent ne pas appartenir au même livre.



C’est ce qui m’a le plus posé problème : l’impression d’avoir affaire à un hybride, à deux histoires qui ont leurs qualités et auraient mérité leur propre roman. Ça n’a pas fonctionné pour moi, dommage !
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Le monde de Julia

L'infusion d'une littérature vertigineuse.

Unique, tiré au cordeau, « Le Monde de Julia » est d'emblée un chef-d'oeuvre.

Fondamental, hypnotique, l'effusion philosophique, intrinsèque.

Hors du temps et de l'espace, dans un imaginaire qui frôle notre peau. Ce livre est initiatique, inépuisable.

Jean Baret romancier et avocat au Barreau de Paris & Ugo Bellagamba, écrivain, novelliste et essayiste et maître de conférences en Histoire du droit et des idées politiques, ont scellé le pacte d'une oeuvre commune. L'osmose d'une écriture, la portée inouïe d'une trame signifiante. Le liant de ce livre rare, essentiel et impressionnant.

Hugo Bellagamba explique que Julia a poussé libre, sur la pente douce d'une colline. Julia est une pensée. Jean Baret, lui, a rencontré Julia sur le tard. Elle était déjà bien grande. « J'ai eu l'honneur et la joie d'être invité à participer à son évolution. »

Ce livre est un binôme d'orfèvre, de rectitude, absolument magnifique. La fiction illumine les quêtes. Ce serait comme un roman porteur d'espérance. Un outil pour un lendemain devenu lucide, hédoniste et appliqué. Une société nouvelle dont le rideau final est une apothéose. La maîtrise du monde, la conscience de l'abnégation. Mais en plus spéculatif. Voyez l'enjeu de ce livre résolument solaire et émouvant.

Le récit est le chaos d'un monde qui vacille. Les civilisations d'antan abolies. Nous sommes dans une histoire-monde. Le dérèglement climatique, les sociétés éteintes. Seules restent des cohortes d'hommes, des clans qui s'affrontent, telles des meutes de loups sauvages. L'éclaircie est prévisible. Ici, persiste d'autres humains, citadelle Alcazar, les bienfaiteurs aux chevelures utopiques, qui cherchent à façonner l'idéal. Rassembler l'épars d'un passé où la loi est maître du monde.

Les règles sont les architectures de romans, de films, des traces culturelles qui résistent aux épreuves. Nous sommes dans le plan d'un nouveau monde encore lancinant et fébrile, dans ce qui n'est pas encore, pas maintenant, pas tout de suite.

Les auteurs sont des bâtisseurs. Écoutez Julia, une fillette seule dans ce fragile et vulnérable monde. Enfant solitaire et orpheline. « Roland-17 » de ferraille et de boutons, une machine douée de raison, d'exaltante tendresse pour l'enfant. Un protecteur qui exauce le devoir de protéger cette petite fille grandissante au fil des pages.

« -Je voudrais tant que tu les vois, toi aussi, toutes les figures dans la pierre.

-Je ne vois pas l'invisible Julia…

-Je suis un robot. »

Ce récit futuriste, d'anticipation est à deux voix, celles des auteurs. On ressent une connivence, une fusion. Ici, vous avez Julia, son périple philosophique. Ses rencontres fortuites ou pas. Sa maturité impressionnante et ce qu'elle ne sait pas et ne saura jamais, jusqu'au presque point final de ce roman d'apothéose. Cette enfant et son apprentissage, les ailes d'albatros en majesté.

L'autre versant, magnétique, politique (finement), sociologique, et l'essentialisme en puissance. Notre planète en délitement, mais l'oeuvre persiste et approuve les déambulations de ces hommes en ordre de bataille, volontaires et assignés pour refonder un modèle sociétal théologal, le droit et la justice en équilibre sur la balance des lois. Les existences ne sont plus anonymes. Nous sommes en plongée dans une littérature angulaire.

L'équité, la droiture, « Darius est incollable sur la notion, il a étudié l'école de Salamanque et les théoriciens du contrat social qui reprennent ce concept, comme Hobbes, Locke ou Rousseau ».

« Le Monde de Julia » est un oracle. Cette fillette qui va faire des bonds de géant, suivre la voix qui lui murmure l'esprit des lois. Des métaphores, des symboles, l'empreinte de l'Histoire, la polyphonie intrinsèque et bouleversante d'une trame désignée belle à couper le souffle.

Ce roman est un signal, un avertissement face à nos arrogances. À contrario, il éveille nos interpellations et nos résistances. Il démonte un à un les carcans de nos convictions. Les intelligences dans ce récit sont des langues assignées, les murs porteurs pour demain. Bâtir une mappemonde d'exemplarité. Julia la sublime, le porte-étendard.

« Le but est de reconstruire la société, je vous le rappelle. Alors, oui, on va plancher le temps qu'il faudra, et on sortira des lois justes, qui formeront un consensus. On va organiser une assemblée qui va écrire une constitution ».

Grandiose, stupéfiant, on reste d'équerre sous l'admirable acuité verbale, la clairvoyance et le génie littéraire. La marche lente d'une beauté d'écriture engagée et remarquable. Julia, plus qu'un symbole, un hymne, une héroïne, le mythe exaucé.

Prenez soin de la dernière phrase de ce livre où les sciences sont la raison, où l'importance d'humilité est un gouvernail. Ce livre est une vertu qui excelle. Une fable époustouflante.

Publié par les majeures Éditions Mu.
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Le monde de Julia

Comment vivre dans un monde où la société est totalement revisitée ? Comment faire lorsque l'histoire non pas avec un Grand H mais l'histoire des romans décide de refaçonner les règles, les droits, ce qui fait la justice de tout un chacun ?



Le monde de Julia nous conte ainsi une forme totalement remasterisée de notre sociétée. Une forme qui prend racine dans un monde post-apocalyptique où les humains sont totalement déconnectés de ce qu'est vivre dans une même société. Une histoire où des clans se forment.



Dans Les mondes de Julia, nous suivons deux points de vue en parallèle. Celui de Julia, petite fille abandonnée par ses parents et vivant seule avec R-17, robot chargé de lui inculquer une certaines éducation. Et celui d'un scientifique appartenant à un clan basé autour des lumières.



Grâce à ces deux points de vue, nous abordons de multiples questions qui ne font peut-être pas sens au début du roman mais finissent par se rejoindre. Les parents de Julia ont souhaité pour elle qu'elle apprenne tout ce qu'il est possible de la justice. Cela passe donc autant par de la mythologie que par un apprentissage basé sur ce qui est connu des lois. Cette partie nous conte également l'avancée d'un petit être sur lequel un état parental croit énormément mais qui, il ne faut pas l'oublier, reste tout de même un enfant. Elle évoluera dans une genre d'épopée, suivant une aventure ayant un but bien précis. C'est une enfant qui prend une grande part du récit mais pour lequel j'ai tout de même eu du mal à m'attacher.



À contrario, nous suivons ce scientifique avec lequel nous en apprendrons plus sur ces différents groupes formés par les humains. J'ai aimé la dualité entre la solitude de Julia et la rencontre des différents groupes avec le scientifique. C'est donc grâce à lui qu'on se rend compte que suite à une catastrophe peuvent naître différentes sociétés. Des sociétés sur lesquels il n'y a plus que de vieux livres pour en transmettre des lois. Ainsi imaginez un monde où fight club régit les droits d'un groupe de population. C'est totalement absurde, risible et assez cocasse. C'est une des forces du roman d'ailleurs !



La deuxième force de ce roman a été la fin. Je ne m'y attendais pas du tout et pourtant je l'ai adorée. Le début avait été assez lent à démarrer, avançant à l'aveugle mais la fin apporte le punch qu'il faut pour relever le niveau du récit.



Ainsi, comme à son habitude, Mu sort avec Les mondes de Julia un roman plein de philosophie et de messages plus ou moins cachés. Ici il porte une grande part à la justice, à la liberté, à la société post effondrement. Les personnages ne sont certes pas attachants, de mon point de vue, mais ils restent important et percutants. Si de base je ne voyais pas trop de fil rouge, tout s'est finalement assemblé pour un super final. Je commence vraiment à être adepte de cette collection que je trouve géniale !
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Le monde de Julia

Dans un avenir post-apocalyptique, la petite Julia est protégée et élevée par un robot, Roland17 ; tous deux vivent isolés dans la montagne. Loin de là, Darius, un adulte, appartient à un clan qui en côtoie d’autres dans les ruines de la civilisation, clans qui représentent des modèles de sociétés différents dans un environnement dystopique où les confrontations sont possibles.



Ce court roman est un conte de philosophie juridique, sur le modèle du monde de Sophie. La jeune Julia grandit et, sous la houlette de Roland 17, elle explore les concepts de liberté ou d’égalité, ainsi que des principes juridiques de base comme le droit naturel, en prenant référence sur la mythologie antique ou l’histoire des idées. Darius, quant à lui, doit traverser les autres clans qui se réfèrent à des livres anciens (nos livres de science-fiction d’aujourd’hui) et qui ont fondé des communautés d’après des préceptes inspirés de romans, préceptes qu’ils ne comprennent pas toujours, voire dont ils ignorent que ce ne sont que des inventions d’écrivains ou de réalisateurs de films.



Construit sur des chapitres courts alternants les aventures de Julia et de Darius, le principe du roman est séduisant, même si parfois il n’échappe pas à l’écueil du catalogue (notamment les clans et leurs modèles de société que cite Darius). L’arc narratif de Julia est attrayant, car il est souvent empreint de poésie et de simplicité, ce qui n’empêche pas de décrire quelques concepts juridiques fondamentaux. Des grands penseurs y font une apparition dans ce qui prend l’allure d’une fable.



L’histoire de Darius, quant à elle, ne manque pas d’ironie, notamment grâce aux références culturelles SF détournées, mais elle n’évite pas, quelquefois, l’artificialité : on comprend qu’elle n’est qu’un outil pour présenter certains concepts, au détriment du scénario lui-même dont on ne sait pas où il va ni pourquoi.



La conclusion utilise des fondamentaux de la SF avec intelligence, si on oublie Robespierre qui plaide en sa faveur sans être contredit.



Un court roman intéressant par son concept, dont les défauts sont visibles, mais qui s’évertue à présenter les grands principes juridiques pas toujours connus du grand public.


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Le monde de Julia

Je n’avais encore jamais lu de roman d’Ugo Bellagamba, ni de Jean Baret. Une chose est sûre, cette fructueuse collaboration me donne très envie, d’une part, d’en lire une autre et, d’autre part, de me pencher sur leurs œuvres respectives. Ils parviennent à mêler à la perfection science-fiction, anticipation, philosophie pour générer de passionnantes réflexions. Le tout sans que l’on se sente guidé, ou que l’on sente de trop la leçon de philo. C’est brillant !
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Le monde de Julia

Julia a été abandonnée par ses parents, seule, dans une zone inhabitée. Une ancienne station de ski où ne subsistent que des pylônes, des panonceaux, un cabanon. Mais ils ne l’ont pas laissée réellement sans soutien. Elle est accompagnée par un robot dévoué, R-17, qui se charge de son éducation et de sa survie. Et il aura fort à faire, car autour de ce havre de paix, le monde semble être devenu fou.



Les gens ne vivent plus en sociétés, mais en groupes. Et certains d’entre eux sont ridiculement petits. Tout comme leur durée de vie, d’ailleurs. Car le climat général est à la tension et à l’intégrisme. Chaque clan a ses propres règles et tout ce qui est différent est un ennemi potentiel qui doit être soit converti soit éradiqué. Le mot « tolérance » semble avoir été rayé du vocabulaire de nos descendants. Comment se créent ces rassemblements ? C’est là l’originalité et le côté drôlatique (et en même temps désespérant) de ce roman écrit à quatre mains : dans cet univers post-apocalyptique, les biens de consommation sont devenus rares et difficiles à trouver. Les livres aussi. C’est pourquoi, ils sont en quelque sorte paroles d’évangile. Quand une femme ou un homme tombe sur un exemplaire, il y découvre des éléments qui deviennent loi. Il en tire des règles de vie. Pourquoi pas me direz-vous ? Eh bien le problème est qu’ils prennent n’importe quoi comme règles de vie. Par exemple, pour le clan des FC (pour Fight Club), la première règle est celle-ci : « il est interdit de parler du Fight Club ». Je continue avec les quatrième et cinquième : « seulement deux hommes par combat » et « pas de chemises, ni de chaussures ». Bon courage pour user de ces préceptes de vie exceptionnels au quotidien !



Ce clan est le premier d’une longue série, dont certains qui m’ont particulièrement plu. Par exemple, les Terra ignota, inspirés de la merveilleuse et très riche série d’Ada Palmer (publiée aux éditions du Bélial’), que j’ai lue mais renoncé à chroniquer tant cela m’a paru difficile sans en trahir le contenu. Ou ce clan très puissant inspiré des œuvres de Dmitry Glukhovsky et de son univers noir et étouffant de Metro 2033. Et le cinéma est également mis à contribution avec le clan des Brazil 1138, qui prennent source dans l’œuvre de Terry Gilliam (1985). J’ai également pensé, pour cette ambiance, à un ancien jeu de rôle complètement frappadingue traduit en 1984 par les éditions des Jeux Descartes : Paranoïa, avec ses divers clans qui passaient leur temps à se dézinguer dans un délire des plus absolu et une critique implicite de nos sociétés fragmentées. Pour finir sur ce versant érudit de l’œuvre, même les titres de chapitres peuvent faire référence à une culture de l’imaginaire impressionnante de la part des deux auteurs. Je ne citerai que « Vue en coupe d’une mégapole malade », qui rappelle diablement la Vue en coupe d’une ville malade de Serge Brussolo (1980, quand même). Des clins d’œil nombreux qui sont un des atouts de ce roman.



Et cela fait de surcroît travailler les méninges : j’ai passé mon temps à me demander de quels ouvrages venaient ces règles si surprenantes et, souvent, si absurdes. Car, même si un des personnages assène qu’« Il faut des règles, putain, des règles ! Sinon, c’est l’anarchie. », certaines scènes sont la démonstration du contraire. En tout cas, les règles ne font pas tout. J’avais déjà pu m’en apercevoir en lisant Un pays de fantômes ou même Cité d’ivoire. Il faut que les lois qui nous gouvernent aient un sens. Et que les citoyens les comprennent.



Et justement, c’est le sens profond de ce récit qui rappelle les textes humanistes du XVIIIe siècle. Car, du côté de Julia, la jeune fille dont je parlais dans l’introduction, les leçons s’enchainent. Et elles sont nombreuses à avoir pour thème la bonne façon de créer des lois justes et efficaces. Selon quels critères les choisir ? Quel principe, quelle idée placer au-dessus des autres ? Comment choisir ? Le bon vieux R-17, et d’autres après lui, vont exposer des thèses. Pour illustrer ces réflexions, Julia va rencontrer, entre autres, Platon, saint Augustin, Thomas Locke ou Thomas Hobbes. Autant de points de vue sur l’idée de justice et les principes qui permettent de la respecter. Autant de développement qui permettent de se faire une idée. Car, comme nombre d’ouvrages un peu ambitieux, Le monde de Julia veut nous proposer une réflexion. Et, comme on s’en aperçoit bien dans le monde actuel où n’importe qui est appelé à parler de n’importe quoi, même s’il n’y connaît rien, il est capital d’être informé sur le sujet dont on débat. Donc les auteurs nous résument, de façon très claire et brève, certaines étapes de la pensée à propos de ces thèmes. J’ai lu quelques avis de lecteurices qui trouvaient cela un peu bancal et longuet. Au contraire, de mon côté, cela m’a emballé. À travers une histoire assez simple, Ugo Bellagamba et Jean Baret nous ouvrent l’esprit. Ce court roman permet de mener une réflexion construite sur la notion de loi. Sur ce qui doit la guider. Sur ce qui peut permettre de bien diriger un peuple, de la façon la plus juste possible.



Comme l’expliquent les auteurs en fin de roman, ce récit pas été conçu de façon classique. En fait, Ugo Bellagamba, auteur de SF (dont j’ai beaucoup apprécié, entre autres, La Cité du soleil et autres récits héliotropes – Folio) et docteur en histoire du droit, en a eu l’idée depuis des années. Il l’a fait grandir dans son esprit, dans sa famille, parmi ses amis. Et ce texte a finalement vu le jour grâce à la collaboration avec Jean Baret, avocat et auteur de Trademark, une trilogie perturbante et nécessaire composée de Bonheurtm, Vietm et Morttm (Le Bélial’). J’ai retrouvé un peu de ces deux auteurs au fil des pages, tout en étant incapable de distinguer quels passages viennent plutôt de l’un que de l’autre. Le fond juridique est commun et a dû donner lieu à de belles discussions entre les deux compères. C’est à mon avis un bel exemple de collaboration fructueuse.



La lecture du Monde de Julia a représenté pour moi un petit moment de bonheur : la joie de redécouvrir des ouvrages lus voilà des années à travers les différents clans ; la satisfaction intellectuelle de réfléchir, dans le plaisir, à une notion capitale et de découvrir ou redécouvrir des pensées solides et argumentées ; la délectation de découvrir une histoire bien ficelée malgré son apparence foutraque au début et qui conduit à un dénouement que je commençais à pressentir depuis un moment, mais qui ne m’a pas déçu, au contraire. Un texte que je conserve dans un coin de mon esprit et que je consulterai sans doute de temps à autres comme piqûre de rappel quand j’entendrai dans les médias certaines personnes remettre en cause des valeurs que je considère comme nécessaires à la vie en société.
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Le monde de Julia

Très beau roman d'initiation qui n'est pas sans rappeler le Monde de Sophie dans son ambition de transmission de l'histoire du savoir, l'accent étant ici mis sur la philosophie juridique, et plus spécifiquement le Vivre Ensemble.



Le décors postapocalyptique bucolique dans lequel se déroule l'histoire permet en effet de questionner le fonctionnement de notre société en imaginant comment nous la reconstruirions (ou tenterions de la reconstruire), si elle n'était plus que ruines, et surtout quelles perles de sagesse devraient être conservées et transmises aux jeunes générations, pour enfin briser le cercle et créer sur ces ruines un monde parfait.



Dans cet exercice mi-didactique mi-drolatique, le roman allie pour notre plus grand plaisir la poésie d'Ugo Bellagamba et la folie de Jean Baret, deux auteurs dont nous n'aurions jamais imaginé les lire nous raconter à deux voix une même histoire, et qui pourtant nous fournissent une polyphonie parfaitement harmonieuse, et, chose de étonnamment de plus en plus rare en SF de nos jours, pour nous dire quelque chose ! À ne pas rater, donc.



On espère bientôt un prochain livre ensemble !
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Le monde de Julia

Dans un monde post-apocalyptique où des clans survivent en suivant des principes issus d’œuvres de la pop culture, la jeune Julia apprends à découvrir le monde qui l’entoure. Suite à certains événements, elle va chercher à retrouver la famille qui l’a abandonnée.



Avant de commencer ma lecture, j’étais vraiment très enthousiasmé par cette idée de clans qui basent toutes leurs croyances sur des livres ou des films plus ou moins marquants pour nos générations, notamment parce que je m’attendais à quelque chose de vraiment déjanté (on a par exemple des clans qui suivent les principes énoncés dans Fight Club). Au final, j’ai trouvé que ça ne fonctionnait pas tellement.



Certes, il me manquait certaines références et ça a pu jouer, mais j’ai surtout trouvé tout ça très anecdotique et pas vraiment utile à l’histoire. D’autant que dans la première partie, on enchaîne les références sans vraiment s’y attarder et ça m’a un peu donné l’impression qu’on essayait d’en caler un maximum le plus vite possible. Dommage parce que c’est vraiment l’aspect qui me faisait le plus envie.



Au-delà de ça, je n’ai pas forcément aimé la construction du roman. Le résumé nous prévient que Julia va être initiée à l’esprit des lois, on sait donc qu’on va parler de droit. Ceci étant dit, j’ai trouvé que tout ça n’était pas très bien intégré à l’histoire. Le second groupe de personnages s’intéresse beaucoup aux lois des différents clans, et là pourquoi pas, il y a un sens à tout ça, mais dans l’histoire de Julia (qui doit avoir 12-13 ans), on ne nous explique pas vraiment (sauf à la toute fin) pourquoi on veut absolument lui faire apprendre le droit. Cet enseignement hyper poussé apparaît donc un peu comme un cheveu sur la soupe, pas vraiment intégré à l’histoire.



En parallèle de Julia, on suit donc un deuxième groupe de personnages, et ce qui m’a frappé avec leur histoire, c’est qu’elle n’a strictement aucun intérêt pour l’intrigue générale… Autant l’histoire de Julia finit par avoir un sens (et j’ai plutôt aimé la fin malgré le cheminement laborieux), autant celles des autres personnages ne change strictement rien aux événements du livre. J’ai trouvé ça extrêmement frustrant.



Et puis bon, sur le fond, ce qui m’a au final le plus dérangé, c’est le fait que le roman relève presque plus de la démonstration didactique verbeuse que du roman. J’avais tenté plusieurs ouvrages du label Mu (qui me donnent toujours super envie dans l’idée) mais j’ai toujours un peu la même conclusion. Ce que propose ce label est très intéressant pour les gens qui cherchent ce genre de chose, mais pour moi c’est beaucoup trop cérébral, philosophique, et - honnêtement ? - un peu élitiste.



J’aime beaucoup les romans qui ont des choses à dire mais je préfère que les messages soient, ironiquement, à la fois plus subtils (je préfère chercher les messages plutôt que de les voir exprimés de manière aussi directe) et moins « complexes ». Là j’ai presque eu l’impression que j’aurais dû faire des recherches perso avant de pouvoir me lancer dans cette lecture.



Pour moi cette collection, et cet ouvrage, ne s’adressent vraiment pas à tout le monde. Ce n’est pas un reproche, et je ne peux même pas dire que c’est dommage puisqu’il faut de tout après tout, mais je sais que personnellement, je préfère ne pas continuer avec ce label. A chaque fois les ouvrages me créent plus de frustration qu’autre chose, et en plus j’en ressors généralement en ayant l’impression de ne pas être bien malin…
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Le monde de Julia

Que ce soit à travers les questions que soulève l'expérience des membres du clan ou celles de Julia sur la route, les deux romanciers se lancent dans un cours magistral sur les libertés et l'esprit des lois. En effet, il est important, pour pouvoir comprendre la société et en dessiner des contours fiables, de saisir les concepts sur lesquelles celle-ci repose. Mais si l'intention est louable et le procédé méritoire, la forme est péniblement didactique. Visiblement focalisés sur la rentabilisation de leurs vieilles fiches bristol stabilotées rédigées pendant leurs années d'études et ressorties pour l'occasion, les auteurs, accessoirement historien du droit pour le premier et avocat pour le second, ont totalement négligé la dimension romanesque de leur entreprise, qui se réduit rapidement à des conversations artificielles et poussiéreuses. Les grandes lignes de théorie politique ou de philosophie qu'ils recyclent sont passionnantes en tant que telles mais anachroniques au possible. Par conséquent, le roman sonne faux du début à la fin.



Touchez mon blog, Monseigneur...
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Le monde de Julia

Bonjour les amis,

Demain sortira chez Les éditions Mnémos

LE MONDE DE JULIA de Jean Barret et Ugo Bellagamba, une fable philosophique dystopique jubilatoire comme on aimerait en lire davantage et qui interroge sur le sens de la justice et de sa compréhension.

Dans un monde post-apocalyptique réduit à une humanité congrue, Julia vit seule dans les montagnes avec son tuteur, Roland 17. Quand celui-ci arrive au bout de ses réserves énergétiques, Julia part alors à la recherche de ses parents, dans un monde composé de tribus aux règles Geek et Pop Culture plus folles les unes que les autres. Pendant sa quête, accompagnée d'un faucon, des scientifiques tentent de leur côté, de reconstruire la société parfaite pendant que les clans s'affrontent.

À travers un opus éclairé, résolument moderne et totalement culte pour les références jubilatoires à notre culture, les auteurs mènent une réflexion sur le sens du monde et de ses lois, de sa justice. De deux plumes mordantes, vivantes, décapantes de bout en bout, LE MONDE DE JULIA nous entraîne dans un monde décalé, haut en couleurs, où chacun, finalement, cherche sa place et peine à comprendre le monde dans lequel il vit. Il aborde la question fondamentale de notre identité individuelle dans une société dont les lois ne sont pas faites pour nous.

LE MONDE DE JULIA est une lecture coup de cœur qui se lit d'une traite, la philosophie y est abordée sous un angle frais, léger qui rend le récit totalement addictif. J'ai tellement ri !

Merci aux deux auteurs pour le plaisir inouï que j'ai pris !
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Tancrède : Une uchronie

Le livre commence comme un livre historique, ou comme un roman historique, ce qu'il est réellement… au début. Bien plus tard, on finit par se rendre compte que l'on est dans une uchronie, que ça fait probablement un bon moment qu'on se fait proprement « balader » par l'auteur, avec grande subtilité. À quel moment le livre commence-t-il à dériver d'une réalité historique romanesque ? J'ai cherché, je n'ai pas trouvé…
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Tancrède : Une uchronie

Sous couvert d’un roman historique finement documenté, Ugo Bellagamba nous livre une délicate uchronie se déroulant lors de la 1ere croisade.

Une très belle plume que celle de Ugo, elle nous emmène dans une première partie du récit au cœur de l’expédition croisée ou la foi et la pureté de Tancrède est confrontée à la cruelle réalité des combats mais surtout des massacres d’innocents…

La deuxième partie se déroule du côté musulman, dans une atmosphère moins bestiale et plus spirituelle.



Récit intéressant avec une belle écriture, il manquera peut-être un peu de souffle dans la deuxième moitié.

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Tancrède : Une uchronie

TANCRÈDE de UGO BELLAGAMBA

Une très bonne uchronie avec ce Tancrède de Hautefeuille qui nous replonge dans la première croisade prêchée par Urbain 2 et menée par Godefroy de Bouillon. On est autour de 1100, Tancrède part plein de fougue et d’espoir, et surtout rempli d’illusions sur la grandeur d’âme des chrétiens qui veulent conquérir Jérusalem. Il glissera progressivement vers un œcuménisme bien improbable.

Une bien belle histoire, qui se lit avec grand plaisir et qui mélange habilement batailles et réflexions. Un livre qui va bien au delà de la simple SF. Pour les amateurs, il y a du Guy Gavriel Kay chez BELLAGAMBA.
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Le double corps du roi

voila un bien trop court roman qui envoie du lourd !



Imaginez une Grèce antique fantasmée (à vrai dire avec la richesse se la mythologie grecque c'est plutôt simple) mais à part quelques touches renvoyant à Ulysse and Co, il s'agit bien d'une Grèce totalement réinventée dans ce roman à 4 mains.



L'univers, notamment avec ses différents peuples est très original et bien soutenu par une galerie de personnages *très* intéressantes, souvent torturé par leur passé. Ajoutez à cela de belles scènes d'actions, haletantes, et d'autres très poignates, le Double Corps est un must-read



un petit bémol sur le traitements des prostitués que je n'ai pas particulièrement apprécié: vulgarité de langage à leur encontre...
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Tancrède : Une uchronie

le transfuge

Grand amateur d'uchronie, j'ai acheté ce livre principalement sur le titre "une uchronie". Résultat on est loin du chef d’œuvre de "Fatherland" de Robert Harris. L’écriture est agréable à lire. Ayant lu peu de roman sur la période des croisades, il est intéressant de s'y plonger. Découvrir l'Orient à dos de cheval, dans les yeux d'un chevalier envouté par sa mission de délivrer Jérusalem des infidèles. Ayant entendu l'appel du pape Urbain II qui appelle les chrétiens à libérer Jérusalem, alors sous domination musulmane, Tancrède se rêve en libérateur au nom de Dieu. Découvrant que les chevaliers à ses cotés n'ont pas les intentions pures mais des désirs de possessions territoriales, il se laisse approcher par des musulmans souhaitant le voir combattre à leur coté pour le bien de Dieu.
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L'école des assassins

Un roman court et terriblement efficace qui ne fait pas dans la demie mesure. De l'action assumée et, tant dans la narration que dans l'inspiration manga débridée, on sent que ce récit est un exutoire pour les deux auteurs. "Chiche, on pousse tous les curseurs a fond et on se fait plaisir !" Ben voilà, pas de retenue et un maximum de fun pour le lecteur. Je dis oui !
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Tancrède : Une uchronie

Ceci est ma première critique de livre, j'escompte une certaine indulgence de votre part, chères lectrices et chers lecteurs qui auront pris le temps de lire cette critique.

Tancrède se veut une uchronie est c'est surtout vraie pour ce qui est de sa seconde partie, intitulée les Assassins, mais j'y reviendrai plus tard.

En préambule du roman, l'auteur nous prévient qu'il a retranscrit ici des archives auxquelles il a eu accès par hasard, pour nous faire croire à une certaine historicité des faits qu'il décrit. Le personnage de Tancrède est donc un descendant des nobles Normands ayant conquis la Sicile et le sud de l'Italie à la fin du onzième siècle de notre ère, c'est même cela qui m'a incité à l'acheter chez mon bouquiniste préféré rouennais, Le Rêve de l'Escalier. Il poursuit son oncle quand il décide de prendre part à la première Croisade et traverse avec lui l'Empire Byzantin et le Levant. Sauf qu'il s'avère sans doute bien plus pur dans sa foi que ses acolytes dans cette quête, ce qui l'amènera peu à peu à renier ses engagements vis-à-vis de son suzerain, pour devenir un traitre aux Croisés dans la mesure où il décide de prendre un posture bien plus "humaniste", opposée à la barbarie de ses coreligionnaires. Deux massacres et sacs de villes vont lui permettre de faire ce cheminement, à tel point qu'il va fonder sa propre armée et se retrouver parmi les Infidèles pour défendre Jérusalem, le but de son épopée. D'où le titre d'Apostat pour cette première partie, car il va peu à peu renier sa foi. C'est cette première partie que j'ai préféré car elle prend des attraits de roman historique où l'on rencontre des figures emblématiques de la première Croisade comme Godefroy de Bouillon ou Pierre le Petit, l'Illuminé qui avait mené la Croisade des Gueux quelques temps avant la Première Croisade. Le fait que l'auteur y fasse référence à des côtes de manuscrits est bien vue, et nous laissera croire à une source historique.

Même si les ferments de l'uchronie sont déjà dans la première partie, c'est vraiment dans la seconde que cela prend son ampleur. Mais je dois dire qu'elle est bien moins bonne que la première et que notre fameux Tancrède converti à l'Islam devient un tueur d'une société secrète d'assassin et en devient le chef. Il va ensuite mené la danse pour la réunification des musulmans en dépit de leurs schismes et de leurs ethnies pour lancer le jihad. Il sera aidé en cela par un autre croisé membre de cette organisation et qui mettra au point des machines de guerre capable de décimer des armées entière, grace aux manuscrits de savants grecs. Passent encore les soubresauts géo-religio-politiques et les quelques avancées technologiques, mais j'ai un peu tiqué pour cette confrérie d'Assassins car cela m'a énormément fait penser au jeu vidéo Assassin's Creed. Le point positif c'est que l'on y explique tout de même toutes les subtilités du monde musulman entre chiites et sunnites, l'opposition entre le califat de Baghdad et celui du Caire, ce qui est assez intéressant. Comme lu dans une autre critique, il y a beaucoup plus d'ellipses dans cette seconde partie que j'ai lu avec moins de plaisir que la première. Cela reste un bon divertissement, avec une écriture assez simple et directe, mais comme ce livre ce veut avant tout un journal de bord de Tancrède, c'est en même temps normal. À lire en écoutant les chants des Templiers de l'ensemble Organum de Marcel Pères par exemple.
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