C’est par hasard que je suis tombée sur ce roman, un dimanche matin en allant à la Griffe noire rejoindre une amie. C’est la couverture qui m’a attirée, ce ciel orange, un peu comme celui que nous avions eu quelques semaines plus tôt quand une tempête de sable du Sahara avait ramené ses particules de sable jusque dans nos campagnes et teinté notre horizon d’un voile jaune.
Je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne lis jamais les 4e de couverture, mon amie curieuse m’a dit après l’avoir lu : vas-y ça devrait te plaire. Moi ce qui me plaisait aussi, mais que j’ai tu, c’est que le roman soit court. J’avais juste envie d’une lecture pour la soirée.
Oui mais alors que nous raconte « Gaïa »
La nature est devenue incontrôlable, épidémies, tempêtes, tsunamis, canicules… Elle réduit l’homme à l’impuissance. A l’aube du 22e siècle, pour mieux appréhender les dérèglements climatiques, une journaliste scientifique enquête sur les tempêtes en cascade qui ont sévi une cinquantaine d’années plus tôt dans le pays.
En pleine nature, dans les ruines d’un petit village autrefois avant-gardiste, elle découvre, conservés dans une maison abandonnée, le journal et les lettres de deux sœurs. Mel, enceinte, qui s’est réfugiée là avec sa famille juste avant la catastrophe. Et Laura, médecin, qui a fait le choix de rester en ville pour soigner les malades de l’hôpital.
Face à l’adversité chacune pense à l’autre, se demandant comment sa famille, ses parents vont traverser cette nouvelle épreuve. La nouvelle tempête qui s’annonce semble être la plus forte jamais connu, elle aura c’est certain des effets dévastateurs. Elle laissera son lot de désolations et elle sera meurtrière, très meurtrière !
A travers leurs écrits respectifs, l’auteure nous offre là deux tempéraments, deux points de vue différents, deux façons discordantes d’aborder l’adversité. Nous sommes là, presque dans un roman épistolaire, l’originalité est que les lettres de Mel à sa sœur ne lui seront pas adressées et que le carnet de note de Laura pour Mel ne sera pas lu par celle-ci, chacune répond à l’autre.
A travers le regard de ces deux femmes nous allons vivre un voyage initiatique au cœur de la folie climatique. Nous sommes ici dans une dystopie utopiste un brin féministe. Mais notre autrice ne cherche pas à faire un roman de science-fiction, non elle ne cherche pas à développer le coté éco-thriller post-apocalyptique. Au contraire elle nous propose un récit intimiste, tout en sensibilité. Une histoire humaine non scientifique, une réflexion sur notre humanité, sur nos réactions face à l’adversité, nos égoïsmes, notre solidarité. Une histoire qui raisonne aujourd’hui dans notre actualité, même si le fléau qui nous guette n’est pas le même.
Et puis, elle nous questionne sur l’avenir de la planète, sauront nous faire face au défi climatique qui nous attend. Rien n’est moins sûr quand on lit ce roman. L’homme s’est cru tout puissant face à la nature, sa science et sa technologie ne lui sont pourtant ici d’aucun secours. La nature a repris ses droits. La terre et les éléments ont pris le contrôle. L’Homme suivra-t-il a tout cela ? La réponse est peut-être dans cet émouvant et ensorcelant roman.
Le hasard a bien fait les choses, j’ai réellement fait une excellente pioche en choisissant Gaïa. Une lecture qui m’a émue, charmée et captivé. Alors je le dis haut et fort, cette lecture s’est révélée être un vrai coup de cœur.
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