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Citations de Velibor Colic (219)


J'adore ça : la mer, son odeur, les bateaux, la sensation qu'on est soudainement devenu tout petit et faible, le vertige face à tout ce bleu du ciel comme de la mer.
J'adore ça : lécher le sel sur son épaule, tenir sa main moite - on dirait une grenouille qui respire par la peau.
J'adore ça : sentir sa jambe qui frôle la mienne, cet après-midi à la plage où j'ai vu son téton par hasard quand elle s'est penchée pour ramasser une étoile de mer. J'ai été aveuglé par la blancheur de son sein.
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Ce sont des réfugiés, ces enfants. Leurs visages me disent qu'ils savent quelque chose que nous ignorons encore. C'est en noir et blanc, je le répète, mais je suis sûr que le ciel derrière eux est entièrement rouge.
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Et puis, il y a Jésus. Il est tout grand, mince, son visage est blanc et enfantin comme s'il était fait de porcelaine. Il fume une drôle de cigarette, longue, très longue et fragile.
-Tu as flingué un ange, me dit Jésus.
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La soupe aux haricots ou le marxisme ?
Le chocolat aux noisettes ou le socialisme?
Dur, très dur de choisir. Et parfois, j'hésite. Le monde des idées est très compliqué, mais grâce à mon Oncle j’y vois un peu mieux.
Quand on mange bien, c'est du catholicisme.
Et si on n'a rien à manger, mais qu'on chante et danse c'est du communisme.
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Ils portaient le même uniforme, parlaient la même langue. Peu de temps après, abrités derrière un arbre, ils fumaient la même cigarette.
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Sarajevo est assiégé et Huso se balance sur une balançoire pour emmerder un sniper serbe.
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Rien n’est à ma taille, rien n’est à moi – ni les valises et encore moins les vêtements. Rien n’est vraiment choisi par moi. Je suis un mannequin de deuxième main. Je suis un perroquet sans tropiques, un bouffon au pantalon trop court et aux chemises bariolées.
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Je suis l’autre. Celui qui ne comprend rien et n’arrive pas à se faire comprendre. Dans mon baladeur blanc en mauvais état de marche, dont les écouteurs sont cassés, tournent en boucle mes deux uniques cassettes : Lou Reed, Magic And Loss, et Leonard Cohen, Greatest Hits.
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Page après page je malaxe l’imaginaire et le réel, le vécu et le rêve. Je corrige ma propre vie, étonné par le pouvoir de la littérature : réprimander et embellir ma propre existence. Magique littérature.
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Je suis un migrant, un chien mille fois blessé
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Je n'ai plus de nom, je ne suis plus ni grand, ni petit, je ne suis plus fils ou frère. Je suis un chien mouillé d'oubli, dans une longue nuit sans aube, une petite cicatrice sur le visage du monde.
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Egle Vasiliauskas est d’abord une blonde, enfin une Lituanienne et enfin une étudiante en quatrième année de littérature française. Habillée telle une jeune fille de très bonne famille, elle traverse l’Europe avec ses socquettes blanches, ses chemises bien repassées et ses valises carrées et propres. Nous faisons connaissance ou Ana Café.
– Êtes-vous français ? me demande-t-elle.
Je lis Le Monde, attablé devant mon double crème.
– Parfois, et vous ?
Elle est spécialiste des deux Marguerite, Duras et Yourcenar, et de Simone de Beauvoir.
– Et moi, dis-je, je suis perecionniste . Spécialiste de Georges Perec.
– Perecionniste, ça ne veut rien dire.
– D’accord, rétorqué-je, alors je suis camusionniste.–Comment, soupire-t-elle,peut-on être aussi peu sérieux et se prétendre écrivain !.
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Plus que jamais je suis perdu dans une Europe aveugle, indifférente au sort des nouveaux apatrides. Mes rêves de capitalisme et de monde libre, de voyage et de villes des arts et des lettres sont devenus des mouchoirs en papier usagés, utiles pendant un bref instant mais gênants après l'utilisation. Rien que des cendres. J'ai échangé la fin du communisme pour le crépuscule du capitalisme. (p. 182)
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J'ai déjà fait mes adieux à ceux que j'aimais, me dis-je, à mes amis et mes villes. Mais je n'ai pas encore fait une vraie séparation. Peut-être parce que la vraie séparation n'est pas encore possible. Les gens avec qui nous avons vécu, ils sont nous-mêmes : nous sommes notre propre histoire. Si nous pouvions, même pour un court instant, sortir de cette histoire, alors la séparation deviendrait possible. (p. 32)
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Pour écrire après une guerre il faut croire en la littérature.
Croire que l'écriture peut remettre en branle des mécanismes qu'on a mis « au rebut » lors du recours aux armes.
Qu'elle peut ramener l'horreur, incompréhensible et inexplicable, à la mesure humaine.
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RENOIR, ÉTOILE
Dans la nuit enclouée de ce 5 décembre 1919, jour où le peintre Renoir, désormais trop las, avait rendu l’âme, seul dans son atelier, Amedeo Modigliani (1884-1920), le « petit Juif de Livourne » comme l’appelaient ses contemporains, dessinait à grands traits chantants, au crayon noir, le visage oblong et blême d’une douce vieille femme, Eugénie Garsin-Modigliani, sa mère.
Sur la table, près du carton contenant ses esquisses, une bouteille de vin.
Dehors, il gelait.
La rue de la Grande Chaumière avait revêtu sa chemise d’hiver, comme dans les récits anciens et dans les contes.
Le peintre toussait.
Il sentait pousser sur son visage, aussi vite que l’herbe au printemps, sa dernière barbe.
Modigliani posa son crayon sans faire le moindre bruit, comme s’il ne hantait plus ce monde, comme s’il était déjà passé dans celui des souvenirs et des ombres. Il s’approche du lit et, poussant un profond soupir, se coucha tout habillé.
Au moment où sa respiration se transforma en bruissement régulier et calme, où il sombra dans le sommeil, une étoile, la plus brillante, se détacha du ciel de Paris et tomba.
Renoir.
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Il y a deux raisons pour qu'un homme aime travailler. Soit il est fou, soit il a épousé une femme_ours.
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La folie des hommes est comme l'eau salée de la mer, immense et impossible à avaler d'un coup.
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L'addition est la lumière, et la soustraction l'ombre. Une chose est sûre : le nombre impair plaît à la divinité.
Ivo Andric

















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Mais il ne faut pas dire qu'ils sont pauvres ; les pauvres, ça n'existe pas sous le socialisme.
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