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Critiques de Velibor Colic (160)
Jésus et Tito

Velibor Čolić (prononcé Tcholitch), nous entraîne dans les derniers années du règne de Tito dans cette ex-Yougoslavie. Mais comprendre ce qu'est Yougoslave, dans un territoire morcelé, où tous comprennent bien qu'ils sont croates, bosniaques, ou serbes. D'une drôlerie et souvent d'une absurdité à toute épreuve, la vie de Vélibor n'est pas simple. Lui, il est fils de juge, il a donc un peu plus de chance que Fido le Con, fils d'ouvrier. Vélibor est partagé entre Jésus, dont il garde la photo dans son cahier d'écolier, adoré par sa mère et le Maréchal Tito, adulé par son père. Vélibor veut faire plaisir à son père et à sa mère, alors ils les aiment tous les deux ! Vélibor grandit entouré de personnages parfois loufoques, patibulaires, ou tristes dont il raconte les histoires invraisemblables et souvent attachantes. On rit en imaginant certaines scènes. C'est plein de vie, de couleurs... mais ce n'est pas que la vie d'un petit garçon qui grandit dans l'ère des non-alignés. C'est aussi l'histoire de la fin d'un rêve, qui peu à peu se dissout dans une réalité, celle de la fin de la fédération socialiste des républiques de Yougoslave, créée de toute pièce par Josip Broz dit "Tito". On se régale jusqu'à la dernière page !!!
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Manuel d'exil : Comment réussir son exil en t..

La mélancolie lucide, entre alcool et clochardisation, d’un poète de Bosnie, réfugié en France.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/09/04/note-de-lecture-manuel-dexil-comment-reussir-son-exil-en-trente-cinq-lecons-velibor-colic/


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Archanges

Un très bon livre qui pour une fois ne donne pas qu un seul point de vue mais aux contraire va voir plus loin le conflit d'ex-Yougoslavie. On y rencontre tous les partis et leur point de vue. Celui de Senka la fillette décédée victime civile tuée par la bestialité la haine et l'idiotie humaine. On a le croate un soldat qui n'a pas eu le choix et que cela tue mentalement et physiquement. Enfin le serbe et son chien avec la collection d oreilles y sont pointés du doigt. Il est l incarnation du mal, l agresseur rempli de haine... Le diable personnifie certes mais enrôlé dans cette guerre n y est il pas aussi une victime?? Pourtant sa mort est une délivrance et rend justice aux nations martyrisées par ses crimes

Ce livre vu par 4 voix est très dur mais il permet dans ses mots crus de comprendre à quel point la guerre ne fait que des victimes aucun héros et ne sème que de la souffrance et des larmes sur son passage
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Sarajevo omnibus

C'est une traversée de l'histoire amusante, loufoque, à l'aide de pans de vies hétéroclites contées, celles de personnages épiques ayant un lien avec la ville de Sarajevo ou de témoins (dont le grand-père de l'auteur) de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et son épouse, de l'histoire des peuples slaves et leur complexité historique, ou de sbires terrifiants de la Gestapo face à des êtres dignes et résistants.
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Archanges

4 chapitres. 4 voix. Pour raconter la même horreur. Esdras, Le Duc et son fils Belgrade ont tué et violé Senka, une jeune fille de 13 ans avec une sauvage barbarie.

Tous les êtres humains sont déshumanisés (un singe, un tronc) mais aussi la victime (l'ombre), pour mieux faire ressentir l'absence de toute humanité présent dans cet acte. L'acte en lui-même est décrit de manière très crue, par tous les protagonistes. Des images, très violentes, m'ont traversé l'esprit toute la journée (livre lu en 1 jour).

La guerre détruit tout, tue tout, efface tout, même l'humanité.

Une lecture dure et sublime.
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Guerre et pluie

Un livre autobiographique en grande partie, cru et sans pathos, qui relate la guerre, la désertion, l'exil. L'idée que j'ai trouvée très forte de ce roman est sa structure, organisé en 3 parties dont la première se passe bien après les deux autres et tourne autour d'une maladie clairement somatique, conséquence de la partie II (la guerre de Bosnie) et III (la route de l'exil). La première partie est assez éprouvante en nous plongeant jusqu'au cou dans les affres d'une maladie de peau qui donne lieu à de fréquents séjours en milieu hospitalier avec, on s'en doute, son ambiance de misère et de désespoir.

Le flash-back, à partir de là, que va constituer la seconde partie est consacrée à la guerre. C'est à la fois la plus importante et la plus « attendue » ; nombre de livres de guerre, depuis le feu de Barbusse ou La peur de Chevallier, ont décrit le bourbier infâme de la guerre et les anti-héros que constituent en tout temps les fantassins dans les tranchées. Ici, rien de vraiment nouveau, même si on peut dire que Colic rejoint le panthéon du genre avec cette description rude et viscérale (au sens propre du terme…) de la peur, de l'alcoolisme outrancier, des violences gratuites, bref de la situation de guerre qui font de braves paysans des brutes sanguinaires.

A partir de la troisième partie, le narrateur déserte et fuit à travers Croatie, Slovenie puis Autriche, Allemagne et France pour mettre la plus grande distance possible entre la guerre et lui. Cette troisième partie est à mon avis la moins réussie – c'est d'ailleurs assez court (40 pages sur les 200) et l'enchainement de bus et de trains pour s'enfuir est loin d'être aussi prenant que ce qui précède.

Un auteur que je découvre avec son dernier roman mais qui me donne envie d'en savoir plus sur son oeuvre
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Guerre et pluie

Remarquable récit autobiographique de Velibor Čolić, qui, sur un ton qui évite le pathos, nous prend aux tripes.

La première partie décrit une maladie auto-immune dont souffre l’auteur, perpétuation de la guerre civile par une guerre contre son propre corps. Description à la fois horrifique, tragi-comique et absurde comme l’est son expérience de la guerre civile, qu’il développe dans la seconde partie. Un récit cru, cruel, décrivant l’homme tel que la guerre le révèle, sa bassesse, son irrépressible attachement à survivre, ses sursauts d’empathie, son désespoir, ses multiples façons de mourir. Un ton original où s’invite la formule parfois tentée d’un humour vachard, parfois adoucie de poésie.

La fin de ce récit, à des années lumières d’un Guerre (posthume) de Céline, n’est pas la rédemption : Une désertion pour les bien-pensants d’un patriotisme toxique et l’espoir d’une vie moins absurde pour l’auteur. Avec la guerre accrochée à sa chair…

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Les Bosniaques

Velibor Čolić est un auteur né en Bosnie en 1964, et enrôlé de force dans l'armée en 1992 ; avec une telle biographie, on ne peut que s'armer de courage pour se lancer dans Les Bosniaques, divisé en trois partie : les hommes, les villes et les barbelés.



Et bien que prévenue en amont, j'ai tout de même trouvé la lecture déchirante. L'auteur y égrène une sorte de nécrologie des Bosniaques, des Croates et des Serbes, qui partagent tous la même langue et la même terre, mais pas la même religion, terreau fertile à un discours sur des ethnies qui seraient différentes et qui pourraient s'entretuer. Si l'objectif final n'était pas de s'anéantir les uns les autres, on pourrait presque s'émerveiller de la créativité et des efforts déployés : snipers, obus, incendies, viols, égorgements et j'en passe...Au sein de ce chaos, alcool, violence inouïe, tueries, snipers et blagues cyniques se répètent sans fin.



Les belligérants ne se sont pas contentés de détruire les hommes, puisqu'ils ont aussi rasé des villes : un moyen toujours efficace pour altérer la mémoire et réécrire sa propre histoire afin de mieux justifier ses actes, et de nier la présence d'autres protagonistes gênant pour l'ambition de certains.



Un texte absolument poignant qui ne peut laisser de marbre, et qui montre ce que la Bosnie a perdu durant la guerre des Balkans, et les terribles divisions qui n'ont pas été surmontées et qui la menacent toujours d'implosion aujourd'hui.
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Manuel d'exil : Comment réussir son exil en t..

Demandeur d'asile en France en 1992 suite à la guerre en Bosnie, Velibor Colic raconte de façon caustique ses galères pour survivre dans son nouvel environnement.



Comme il le dit lui-même : "Je m'habille chez Abbé & Pierre, je suis PDF (plusieurs domiciles fixes) ou QDF (quelques domiciles fixes), j'ai tout le temps faim et froid, je ne parle pas bien le français, dans mon pays c'est encore la guerre, mais il me semble que je suis toujours vivant".



Parfois ses pensées flirtent avec le suicide. Il se bat pour devenir écrivain, son premier livre sera : Les Bosniaques en 1994. Je n'ai pas compris comment il a pu maîtriser la langue française. Il boit beaucoup et se nourrit peu, et n'oublie pas de draguer les femmes.



Passant à la radio pour présenter son livre, il dira avec raison : "Rien de nouveau dans les Balkans. Dans certains endroits il y a trop d'Histoire, insupportablement trop. La Bosnie-Herzégovie, hélas, ne deviendra jamais calme, anonyme et riche comme le Liechtenstein."

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Archanges

Si vous trouviez que la trilogie de Beckett (Molloy, Malone meurt, L’Innommable) est trop longue et trop abstraite, vous avez ici un condensé. Tout l’effroi d’une sale #guerre, de la lente et inexorable chute, décrépitude, perte d’humanité des #bourreaux et des #victimes. Qu’est-ce que l’enfer, qu’est-ce que le paradis, qu’est-ce que la #culpabilité ? Le lecteur est happé dans le tourbillon de #désespoir et de crasse morale. Car c’est de cela qu’il s’agit, une lourde gangrène rampante, le spectre de la guerre de #Bosnie qui hante à mort, au sens propre, les protagonistes qu’ils aient commis les abjectes exactions décrites ou qu’elle soit l’ombre de la victime. Ce récit a la force d’une légende : une innocence pour toutes les innocences, un commandant fou et sanguinaire, un poète alcoolique, un fils en manque de reconnaissance, autant de visages de l’inhumain. Pour ceux qui cherchent un contexte, une explication, sur la guerre de Bosnie, passez votre chemin. Car cette guerre pourrait être n’importe laquelle : pourquoi des gens en sont arrivés à massacrer systématiquement d’autres gens ? Cela n’est pas le sujet. La question est comment leur âme en est arrivée là, pour ne jamais en revenir ? Chaque personnage est un archange de la mort, un archétype d’une forme de déchéance, personne n’en ressortira innocent, même pas, surtout pas le lecteur… comme l’auteur le répète « nous sommes tous coupables, puisque témoins. »
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Manuel d'exil : Comment réussir son exil en t..

1992, gare de Rennes, un jeune réfugié débarque... Velibor Colic, après un passage traumatisant dans l'armée Yougoslave puis bosniaque, tente de fuir la guerre qui ravage son pays. Mais comment refaire sa vie à 28 ans, lorsque l'on est écrivain et victime du syndrome post traumatique. Car c'est une 2ème vie qui commence, celle de l'exilé, du migrant, dont on fait peu de cas et qu'on ballade d'un service à l'autre. Entre la pauvreté qui oblige à se serrer la ceinture, au sens propre, et la méconnaissance de la langue, qui place ce lettré au rang d'inculte aux yeux de ceux qu'il rencontre, le jeune homme va déchanter. La France, pays des droits de l'homme et de la liberté, ne semble pas être disposée à l'intégrer... Un récit très émouvant, dans lequel l'auteur désormais reconnu dans sa terre d'asile revient sur son parcours chaotique.
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Manuel d'exil : Comment réussir son exil en t..

Après un fantasque et fantastique Ederlezei, le nouveau roman de Velibor Colic a de forts accents autobiographiques : son arrivée en France, la débrouille des premiers temps, les conditions de vie misérables mais sans pour autant s'apitoyer sur son sort et avec toujours cette pointe d'ironie et d'humour noir.



Définitivement un auteur dont la lecture est fortement recommandée!
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Ederlezi : Comédie pessimiste

"Ederlezi" est l'histoire d'une dynastie. Une dynastie tzigane de nomades et de chanteurs, de pauvres hères toujours joyeux, à qui l'on ne sait quel Dieu ou quelle fée a inoculé la musique dans la peau.

Une dynastie indissociable d'un village, Strehaia, vers lequel ils finissent toujours par revenir (même si c'est en se réincarnant après avoir péri dans des contrées lointaines) en dépit de la bougeotte qui bouillonne dans leurs veines. Blotti dans un coin de montagne où les échos du monde arrivent avec retard, dépourvu de mairie et d'église, il semble concentrer dans le lacis de ses ruelles miséreuses une proportion démesurée de personnalités hautes en couleurs, toutes issues des clan des Baïramovitch, Baïrami et Baïramovski.



Le premier du nom qui donnera à Strahaia sa lignée de chanteurs est un Baïramovitch, Salko la Ploska, grand voyageur polyglotte, musulman puis chrétien, qui ressuscitera plusieurs fois. Sa descendance et ses multiples ramifications compteront leur lot d'ivrognes, d'infidèles, de délinquants, mais la façon dont est dépeint tout ce petit monde, avec tendresse et surtout beaucoup d'humour, nous le rend irrémédiablement sympathique.



Parmi eux, nous suivons plus particulièrement Azlan Tchorelo, alias Azlan Bahtalo, alias Azlan Chavoro Baïramovitch, et son orchestre qui, entre Bohème et Yougoslavie, Serbie et Macédoine, anime mariages et enterrements, fêtes de circoncisions... Les soirées se terminent souvent mal, une œillade trop appuyée à l'une des invitées de la noce ou la folie soudaine de l'un des musiciens, déclenchant des bagarres inévitablement suivies d'une humiliante expulsion. Mais nos compères ne s'en soucient guère. Amoureux des femmes, du raki, et de la musique, épris de liberté, ces poètes irrévérencieux étreignent l'existence à bras le corps, avec une exubérance contagieuse.



"Si je continue à boire comme ça, je vais mourir avant la fin de ma vie".



Ils ne sont pourtant pas épargnés par le malheur, visés par la barbarie des hommes qui s'invite sur leur route, ou s'obstine à venir les débusquer au fin fond de leur village. Azlan et ses compagnons subissent ainsi les vicissitudes auxquels les exposent leur singularité et leur refus de toute soumission à une morne "normalité".

Et comment imaginer faire entrer dans le moule l'univers d'"Ederlezi", ses fables et sa magie, ses femmes serpents et ses sorcières, ses superstitions et ses miracles ?

Comment concevoir la possibilité d'enfermer la verve de ses héros, artistes errants et philosophes ne se prenant jamais au sérieux, ainsi que leur réjouissant sens de la formule et de l'auto dérision, dans le carcan d'un quotidien banal ?



"La réalité n'est qu'une illusion provoquée par le manque d'alcool".



"Ederlezi" est un roman sarabande, une chanson qui mêle gouaille et mélancolie, ce qui est sans doute la meilleure manière de rendre hommage à l'orchestre d'Azlan, dont le répertoire, amalgame de cultures polaires, emprunte au yiddish, à la musique de fanfare, au registre paillard, à la tradition tzigane... et la liste n'est pas exhaustive.

Le récit, se présentant comme une succession d'épisodes mettant en scène une multitude de personnages, a un aspect décousu qui finalement est assez représentatif de son propos : ce que l'on en retient, c'est que ça pétille et virevolte, et que d'avoir été pris par la main pour participer à la ronde, c'était drôle et émouvant à la fois...
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Ederlezi : Comédie pessimiste

Mais quel poète ce monsieur Colic... un saut dans 'le temps des gitans', toute la magie des légendes entourant le peuple Rom... des citations, dictons, habilement utilisés tout au long du récit. Des histoires 'à dormir debout' ou ... à rêver les yeux ouverts??! J'ai voulu acheter un autre livre de monsieur Colic auj, il n'y en avait plus.
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Sarajevo omnibus

Comme la Chronique de Travnic une histoire enlevée pleines de personnages, d'anecdotes souvent drôles, un peu de fantastique, d'érudition, de petites histoires adossée à la Grande.
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Guerre et pluie

Enrôlé à 27 ans dans l'armée croate de Bosnie, l'écrivain déserte rapidement. Dans « Guerre et pluie », il raconte la guerre d'un homme sans expérience militaire.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Les Bosniaques

Tout petit livre par son format mais c'est des plus grand livre que j'ai pu lire sur la guerre en Yougoslavie !

Ce que j'ai apprécié ce sont des histoires courtes de personnes qui ont vécu pour la plupart décédées coté Yougoslave mais aussi Serbe et croate ! Viens ensuite des histoires sur des villes dont on a pu déjà entendre parler Gorazde Mostar etc...!

Un court livre tout petit mais qui m'a mis une belle claque... Merci Vélibor
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Les Bosniaques

Un livre coup de poing. Le sous titre "hommes, villes, barbelés" est très parlant.



Il y a trois grands chapitres qui racontent des histoires de morts, de guerre. Dans la première il s'agit d'épitaphes rédigées pour des anonymes dont aucun journal, aucune TV n'a parlé mais qui en quelques lignes racontent un destin tragique, des tortures.... Ou alors un meurtrier(e). Trois classes Les musulmans, les serbes et les croates. Et même si les atrocités sont plus pressentes dans certaines parties que dans d'autres, on ne peut pas dire qu'un groupe soit entièrement innocentés. c'est poignant.



Dans la seconde partie, il est question de villes et de leurs anéantissements. La liste est longue et les récits tragiques. Une sorte de litanie pour oublier l'oubli. J'avoue avoir reconnu certains noms comme Mostar, Sarajevo, mais je ne connaissais pas Modrica Visegrad.



Dans la dernière partie il est question de camps de prisonniers. Il y est question de femmes, d'hommes, de mort, de juifs, de honte...



L'auteur qui a connu la guerre et ces camps de prisonnier a écrit un livre dont ma note ne peut que rendre injustice.



Il faut lire ce livre... C'était il y a vingt, c'était à coté, c'était en Europe. J'avais 24 ans et cela me semblait si loin... Je n'y comprenais rien, je n'ai rien dit, rien fait...



Que faut il faire pour éviter une telle guerre? Comment éviter que cela ne revienne? Il y a comme une odeur fétide qui monte de notre époque qui laisse à penser que ces craintes ne sont pas infondées.



Le pire de ces listes est que régulièrement ce sont des voisins qui commis ces meurtres... Guerre civile, fratricide...



La première phrase est une prière "Ave MARIA, gracia plena..."



Ce livre lu en 2012, 30 ans après la guerre en Yougoslavie, la guerre frappe à nouveau en Europe...
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Le livre des départs

«Le livre des départs» surprend par sa liberté narrative jazzée et chaque fragment propose une improvisation sur un moment marquant de la vie de l'auteur. Agrémenté de palabres de bistrots et de pensées d'alcoolos, celui qui se définit comme étant «107 kilos d'accents» offre aux lecteurs un véritable hommage à la poésie dépouillée de tout superflu. Et dans l'ombre du cynisme ambiant et de la désinvolture se cache un homme pétri d'espoir, prêt à partager son histoire.
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Archanges

Jamais un roman de Velibor Čolić ne m'avait laissée aussi dubitative...



"Archanges" donne la parole à quatre personnages, liés par l'ignominie que trois d'entre eux ont fait subir au quatrième, pendant la guerre de Yougoslavie.



Les deux premiers sont toujours vivants. Esdras est sans-abri à Nice. Cet homme surnommé en son temps "le Pinochet des Balkans", termine son existence malade, alcoolique, ignoré du monde, mais accompagné de l'obsédant fantôme de Senka, adolescente qu'il a violée, mutilée, tuée. L'ombre de sa victime lui parle, s'installe sur ses genoux, lui jetant des regards plus gênants qu'accusateurs.



On sent Esdras investi d'une sorte de folie discrète, intérieure, qui le fait divaguer. Il ressasse les mêmes souvenirs, son esprit tournant en boucle autour des mêmes événements. Il imagine se transformer en singe. Il décrit les détails du crime avec un réalisme cru et une précision insupportables, évoquant les fluides corporels des bourreaux et de la victime se mêlant, jouissance inacceptable contre innocence pulvérisée dans une souffrance indicible. Il n'exprime en revanche aucun remords, Senka semble le hanter indépendamment de toute culpabilité, comme à l'insu de sa conscience. Esdras est aussi poète, un érudit admirateur de Baudelaire ou Borges, particularité qui exhausse le dégoût qu'il inspire au lecteur, qui provoque même une forme de déni, face à l'éventualité qu'une telle brute peut ne pas être que monstrueuse.



Vladislav, surnommé "Le Duc", puis "Le tronc", depuis qu'un obus l'a laissé sans membres, ami de Esdras, croupit quant à lui dans la cellule d'une prison que l'on devine située dans le nord de l'Europe. Seul, abandonné, il y subit un triple enfer : celui de la défaite, de l'immobilité et de l'insomnie. Un enfer que l'on juge bien doux au regard des exactions commises par cette légende aussi sanguinaire que son compère, qui formait avec son chien Koren, porteur d'un collier constitué d'yeux humains, un duo inspirant la terreur.



Les témoignages de deux défunts suivent ensuite : ceux de Senka et de Belgrade, l'un des fils de Vladislav, qui a également participé au calvaire de l'adolescente. Tous deux se retrouvent dans les mêmes limbes, où ils errent parmi des ombres. Et comme pour démentir la possibilité d'un paradis accueillant le repos des martyrs, Senka en est encore à y subir pelotages et fellations forcées au bénéfice de son tortionnaire, qu'elle surnomme"Jésus Tzigane".



Velibor Čolić nous livre avec "Archanges" un récit difficile, dont la lecture provoque malaise et dégoût, qui exprime la barbarie dans son insoutenable crudité, dans son ignoble absurdité. La dimension géopolitique ou idéologique de la guerre est reléguée en toile de fond, occultée au profit de la sauvagerie qu'elle génère ou à laquelle elle sert de prétexte. C'est un roman plombant, horrible de bout en bout, dénué de l'humour qui permet habituellement à l'auteur de considérer même les pires maux du monde avec dérision. Et puis, j'ai eu du mal avec la deuxième partie, et les propos par moments délirants des deux personnages défunts, que j'ai trouvés obscurs, confus.



Un roman fort, donc, mais auquel j'ai eu bien du mal à adhérer...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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