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Citations de Vladimir Nabokov (858)


Je le savais : tu avais besoin de sentiments simples, de paroles simples. Tu te taisais avec légèreté et insouciance, comme se taisent les nuages, les plantes. Tout silence contient l'hypothèse d'un secret. A beaucoup tu semblais secrète.
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Vladimir Nabokov
Depuis l’époque où l'on intronisait comme génies des formidables médiocres tels que Glasworthy, Dreiser, un type nommé Tagore, un autre appelé Maxime Gorki et un troisième nommé Romain Rolland, j'ai été déconcerté et amusé par les notions artificielles associées aux soi-disant « grands livres ». Que l’on puisse par exemple tenir pour « chef d’œuvre » une ânerie comme Mort à Venise de Mann, ou un livre aussi mélodramatique et abominablement écrit que le Jivago de Pasternak, ou les chroniques ringardes de Faulkner ; ou au moins en faire ce que les journalistes appellent des « grands livres », voilà pour moi une hallucination absurde, comme quand une personne sous hypnose fait l’amour à une chaise.

Ever since the days when such formidable mediocrities as Galsworthy, Dreiser, a person called Tagore, another called Maxim Gorky, a third called Romain Rolland, used to be accepted as geniuses, I have been perplexed and amused by fabricated notions about so-called “great books”. That, for instance, Mann’s asinine Death in Venice or Pasternak’s melodramatic and vilely written Zhivago or Faulkner’s corncobby chronicles can be considered “masterpieces,” or at least what journalists call “great books,” is to me an absurd delusion, as when a hypnotized person makes love to a chair.
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Kern gravissait la pente en faisant grincer ses skis. Ayant remarqué la largeur de ses épaules, son profil chevalin et le lustre plein de santé de ses pommettes, l'Anglaise dont il avait fait connaissance la veille, le surlendemain de son arrivée, l'avait pris pour un compatriote. Isabelle-Isabelle volante, comme l'appelaient la foule des jeunes gens lisses et mats au style argentin qui étaient toujours fourrés derrière elle, dans la salle de bal de l'hôtel, sur les escaliers moelleux et les pentes neigeuses dans un pétillement de poussière étincelante...sa silhouette était légère et vive ; la bouche si éclatante, qu'il semblait que le Créateur, ayant pris dans sa main le carmin chaud, avait saisi la partie inférieure de son visage dans sa paume. Dans ses yeux duveteux pointait un ricanement. Comme une aile, un peigne espagnol était pris dans une vague escarpée de cheveux noirs aux reflets satinés. C'est ainsi que l'avait vue Kern, la veille, quand le son assourdi du gong l'avait fait sortir de la chambre 35 pour aller déjeuner.
(Un coup d'aile, 3e paragraphe.)
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Pour citer un poète de jadis (poète fictif)
Le sens moral chez les mortels n'est que la dîme
Que nous payons sur le sens mortel du sublime.
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La pauvre dame s’aperçut avec effroi que sa fille et ce douteux monsieur Loujine étaient inséparables, qu’il y avait entre eux des entretiens, des regards et des fluides qu’elle ne pouvait capter […] Le métier de Loujine était insignifiant et absurde… L’existence de semblables professions ne pouvait s’expliquer que par cette maudite époque contemporaine, le penchant contemporain pour les records insensés (ces avions qui veulent atteindre le soleil, ces marathons, ces jeux olympiques…). Il lui semblait qu’autrefois, dans la Russie de sa jeunesse, un homme qui se fût exclusivement consacré aux échecs eût été un phénomène impensable.
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D'emblée, nous fûmes passionnément, gauchement, scandaleusement, atrocement amoureux l'un de l'autre [...]
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Marthe rejeta son peignoir orange et, tandis qu'elle tirait ses coudes en arrière pour ajuster un collier, ses délicieuses, ses angéliques omoplates nues se joignirent comme des ailes repliées.
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Le sombre parc de Yellowstone avec ses sources d'eau chaude multicolores, ses geysers miniatures, ses arcs-en-ciel de boue effervescente _ tous les symboles de ma passion.
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"Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita."
V. Nabokov.
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Wild[0]
[Chapitre7]
Je prenais plaisir à manger un "petit-beurre" avec mon thé de midi lorsque l'étrange configuration des marges de ce biscuit si particulier mit en branle un flux de pensée qui a pu effleurer l'esprit du lecteur bien avant qu'il n'ait effleuré le mien. Il sait combien je détestais mes doigts de pieds. Un ongle incarné à un pied et un cor à l'autre m'empoisonnaient maintenant la vie. Ne serait-ce pas une tactique brillante, me disais-je, que de me débarrasser de mes doigts de pieds en les sacrifiant au profit d'une expérience que seule la couardise me faisait remettre à plus tard ?
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Le bon lecteur est conscient qu’il est vain de rechercher dans les livres une vie réelle, des gens réels, etc. Dans un livre, la réalité d’une personne, d’un objet ou d’une situation dépend exclusivement du monde de ce livre singulier. Un auteur original invente toujours un monde original, et si un personnage ou une action trouvent leur place parmi les motifs de ce monde, alors nous faisons l’expérience du choc délectable de la vérité artistique, indépendamment du fait qu’une telle personne ou qu’une telle chose puissent nous sembler peu vraisemblables une fois transférées dans ce que les critiques de livres, pauvres écrivaillons, appellent « la vie réelle ». La vie réelle, cela n’existe pas pour un auteur de génie : il doit la créer lui-même, puis en créer les conséquences.

The good reader is aware that the quest for real life, real people, and so forth is a meaningless process when speaking of books. In a book, the reality of a person, or object, or a circumstance depends exclusively on the world of that particular book. An original author always invents an original world, and if a character or an action fits into the pattern of that world, then we experience the pleasurable shock of artistic truth, no matter how unlikely the person or thing may seem if transferred into what book reviewers, poor hacks, call "real life.” There is no such thing as real life for an author of genius: he must create it himself and then create the consequences.
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On trouve parfois des pucelles, âgées au minimum de neuf ans et au maximum de quatorze ans, qui révèlent à certains voyageurs ensorcelés, comptant le double de leur âge et même bien davantage, leur nature véritable, laquelle n'est pas humaine mais nymphique (c'est-à-dire démoniaque) ; et ces créatures élues, je me propose de les appeler «nymphettes».
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Je ne pouvais pas la tuer, elle, bien sûr , comme certains l'ont pensé. Je l'aimais vous comprenez.
Ç'avait été le coup de foudre, le coup fatal, l'amour ad vitam eternam.
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Vladimir Nabokov
On ne saurait, dans un pays libre, exiger d'un écrivain qu'il se préoccupe du tracé exact de la frontière qui sépare le sensible du sensuel ; ce serait absurde !
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Ai-je déjà signalé que son bras nu portait le 8 de la vaccination ? Que je l'aimais éperdument ? Qu'elle n'avait que quatorze ans ?
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Dans la pièce voisine, Pavel Romanovitch hurlait de rire en racontant comment sa femme l'avait quitté.
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Vladimir Nabokov
... light of my life, fire of my loins...
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Il faut que tu lui fasses vendre ces terres qu'il a en Poméranie et ses tableaux, continua Rex, ou alors une de ses maisons berlinoises. Avec un peu de ruse nous devrions y arriver. Pour l'heure, le carnet de chèques fait parfaitement l'affaire. Il signe tout comme un automate, mais son compte en banque ne va pas tarder à se tarir. En plus, il faut nous dépêcher. Ce serait bien de le laisser tomber à l'hiver, disons, et avant de partir nous lui achèterons un chien, petite attention pour exprimer notre gratitude.
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Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art.
Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita.
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Vladimir Nabokov
Il n'y a rien à faire lorsqu'on lit Dickens, sinon de détendre et laisser faire la moelle épinière.
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