Citations de William Riley Burnett (163)
Ils [les journalistes] avaient la pratique de l'homme politique régional ordinaire, des charlatans de la campagne, des parvenus de la grande cité, qui, pour la plupart faisaient passer avant tout leurs intérêts personnels, se remplissaient les poches, assouvissaient leur rancunes.
- Tu viendras voir le match, n'est-ce pas ?
- Il faut que je fasse une apparition. Je ne raffole pas de ce genre de spectacle dans un climat d'élection, mais il faut que je me montre. Les supporters des matchs de football votent. (Il se mit à rire)
Romelle, ravie, les écoutait et regrettait de ne pas avoir plus d'éducation pour pouvoir se joindre à la conversation avec un peu d'assurance, et ne pas uniquement se faire l'écho des idées des deux hommes.
- Trente ans ! Mais voyons, ma belle ; ce n'est rien du tout. Moi, j'ai trente-deux ans... et ... je m'amuse comme une folle ; je n'y pense pas une seule seconde. Voyons - de nos jours les femmes ne sont pas vieilles à quarante ans ni même après. Ne sois pas bête, ma chérie.
Il se félicita d’avoir su choisir d’aussi précieux collaborateurs. Chaque homme avait sa spécialité ; parfaitement, c’est ainsi qu’il fallait procéder. Pas de combines à la manque pour Sam Vettori.
Comme vous le savez, nous suivons une réglementation particulière dans notre ville afin de protéger nos étudiants. L’alcool y est interdit. Votre fils pourtant, et ses camarades, se sont procuré plusieurs bouteilles de whisky, ils se sont enivrés, et ils ont provoqué des désordres dans les rues de notre localité.
Pourquoi buvez-vous ? Je ne bois jamais. Je déteste boire. Une fille est perdue quand elle boit avec des hommes. C’est comme ça qu’il y en a beaucoup d’entre elles qui se retrouvent dans le pétrin.
J’habite avec une amie, Maud Anderson. Elle est grande, et je suis petite. Elle est gentille, mais elle a de l’acné. — Elle a quoi ? — De l’acné. Vous savez, de petits boutons sur la figure. C’est affreux. Ça me fait de la peine pour elle. Les garçons ne l’aiment pas. Elle a un petit ami très gentil en ce moment. Il a aussi de l’acné, comme ça tout va bien. Il travaille dans un garage. Vous devriez le voir conduire une voiture. Il fait de ces trucs.
Vous me plaisiez avant que je sache qui vous étiez. Vous aviez l’air de quelqu’un d’important et je me suis dit : « Je parie que c’est un gros bonnet ». Et quand j’ai su, alors là, j’en suis presque tombée à la renverse.
Il savait ce qu’il devait faire : rentrer, oublier Kitten Reese. Ce n’était après tout qu’une jeune femme quelconque. Trois dures journées l’attendaient. Il avait besoin de repos.
Mon nom, c’est Mary. Mais c’est trop banal. Je ne l’aime pas. J’avais pris l’habitude de me faire appeler Ramona, mais je ne sais pas, j’ai fini par m’en fatiguer.
Elle enleva son manteau. Elle portait une robe bleu marine toute simple, ornée d’une large collerette blanche. La robe moulait sa silhouette. Lou Edwards siffla et s’écria :
— Où étiez-vous passée toutes ces années sans que je vous voie !
— J’ai déjà entendu ça, fit la fille en s’avançant afin d’être aux côtés de Read. Que signifie tout ça, Gouverneur ?
Ce serait peut-être une bonne chose pour moi. Je me prive trop ». Mais il y avait quelque chose d’un peu vulgaire chez Ina qui le rebutait. Eileen Bradley lui avait ôté le goût de ces aventures d’un soir, bien qu’il n’en eût pas été entièrement conscient.
Elle avait épousé un mauvais parti, avait divorcé, et à présent descendait lentement l’échelle sociale.
Peu importe. Et puis un divertissement, des papotages même stupides, lui donneraient peut-être un peu d’entrain.
Cette jolie femme élégante, avec son Italien en haut-de-forme, son sourire lointain, le déroutaient. La main de Sullavan resta suspendue à mi-parcours. Il fit tomber son chapeau.
— Enchantée, Mr. Sullavan.
— Heureux de faire votre connaissance, fit-il en se baissant afin de ramasser son chapeau.
Lorsqu’il se releva, son visage avait pris une rougeur d’apoplectique. Riquetti le surveillait avec inquiétude comme s’il redoutait que Sullavan
n’explosât.
Ce qu’il nous faut, c’est affoler la classe moyenne. Leur faire croire que la prospérité disparaîtra si Bec d’Aigle l’emporte et dirige l’État. Qui sait, ça peut très bien se passer ainsi !
Tous les vrais pauvres, les dépossédés, les inquiets attendaient Bec d’Aigle car il leur promettait la lune. Ils rêvaient du paradis où l’homme riche ne serait plus. Plus de classes sociales. Personne ne travaillerait. Le Gouverneur de l’État paierait toutes les factures. On sait comment ! Le parti démocrate bien sûr voulait assurer la victoire de leur candidat et remuerait ciel et terre pour faire battre Read Cole. L’aile libérale du parti républicain se montrait hésitante.
Un fou est un fou. Je dis qu’il faut être tolérant, et ne pas nous en mêler. On ne peut pas changer la nature humaine. C’est le problème avec ce pays. La prohibition ! Pauvre vieille prohibition. Morte à présent. Dieu merci. Une législation contre les jeux. La politique de l’autruche !
Au diable les hommes sans caractère. On ne peut pas faire un sage d’un fou. Si un homme n’est pas assez fort pour connaître la valeur de son argent, les lois ne l’aideront pas beaucoup. Un homme doit savoir se protéger dans ce monde, mener sa barque de façon avisée, s’il veut échapper à une fin dans le dénuement.