AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Yann Queffélec (604)


Queneau l'a bien dit : c'est en écrivant qu'on devient écriveron.
Commenter  J’apprécie          10
Plus léger l'attirail, plus libre l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          10
Le couvert était dressé, le dîner n'allait pas tarder.
En entrant dans la salle de jeux, il eut un mouvement de recul. Il ne pourrait jamais s'habituer. Tous les enfants étaient là, mal à l'aise, penchés, adonnés à leurs tics natals, poussant des vagissements et de petits cris, fixant l'air béatement, debout dos au mur ou serrés autour de la table, et trompant Dieu sait quelle attente avec des bouts de laine et des regards entendus ; l'un d'eux semblait consulter un album sur les galaxies qu'il pointait d'un doigt vibrant.
Ils avaient fait leur journée. Ils avaient lancé des volants, ratissé les allées, coupé du carton, dessiné des étrangers, rendu grâce au ciel, écouté la Petite musique de nuit - " mais non Benoît, Mozart n'est pas un étranger, c'est un grand musicien, mais oui, un enfant si tu veux..." Ils avaient tout avalé : Mozart, les pingouins, la purée du dîner, les cachets blancs du sommeil, les coups de sifflet, les milliers d'instants qu'il faut passer pour ne rien vivre et de pas qu'il faut sacrifier pour aller nulle part, ils allaient s'endormir ignorants du sommeil. Ludo les vit alors se tourner vers lui, le doigt sur les lèvres, et lui faire "chuuut" avec solennité. Il répondit par un cri sans fin.
Commenter  J’apprécie          80
Il lui manquait un souffre-douleur, quelqu’un d’aimé sur qui projeter sa haine de la douleur, sa rancune envers le monde entier, mirage invisible.
Commenter  J’apprécie          70
Jusqu’où doit aller la consolation, s’il vous plaît, quand on souffre, et ne faut-il pas tout lui céder ?...
Commenter  J’apprécie          20
Elle avait peut être changé, mais elle était si profondément la même que je ressentais cette évolution comme allant de soi, non comme un naturel venant au galop furtif d'une maladie qui précipitait l'heure.
Commenter  J’apprécie          130
Le malheur, en somme, on n'est pas né pour qu'il nous accapare de ses trémolos, on l'envoie sur les roses.
Commenter  J’apprécie          60
Un être humain ne peut savoir à l'avance de quel jour il sera la cible, de quel petit rien il se souviendra toute sa vie, et ce jour il ne le reconnaîtra des années plus tard qu'après un minutieux examen rétrospectif de sa mémoire, et pour peu qu'il ait conservé ses agendas. Ce jour reviendra tous les jours, et retrouvée, cette pensée ne le quittera plus.
Commenter  J’apprécie          80
"Avant avec Adrien on parlait souvent à deux voix sur le répondeur, chacun un mot ou chacun une phrase en même temps tellement on était contents d'être ensemble, contents et fiers, deux imbéciles contents et fiers de leur bel amour, ah on va leur montrer, ah ils vont voir, ah on va leur balancer notre grand amour à la gueule..."
Commenter  J’apprécie          10
Elle enfourcha sa bicylette et disparu en trois tours de roue.Elle était en vacance, elle avait six ans, une frimousse piquante de chipie, des yeux couleur de bille.
Elle arriva comme annoncé, friponne et ravie dans un bermuda bleu ciel, ses tongs à la main pour aller orteils au vent. Ludo l'attendait au blockhaus.
"Bonzour, fit-elle en zézayant exagérément. Y a des madeleines ? "
Commenter  J’apprécie          50
Furtive, elle essaya pieds nus les souliers noirs de sa mère et fit la moue. Ils flottaient un peu mais la grandissaient. Elle apperçut alors son reflet dans la buée du miroir ovale et sourit. A treize ans, bientôt quatorze, elle en paraissait dix-huit avec ce corps déja mûr, cette bouche sanguine, ces yeux bleus en amande, et ces longs cheveux vermeils comme un feu sur les épaules.
Commenter  J’apprécie          40
Depuis sept ans qu'il vivait au bord de la mer, Ludovic ne l'avait jamais vue. Il l'entendait. Mais au grenier la lucarne donnait sur la cour, sur le fournil, et là-bas sur des pins monotones que les brouillards matinaux calfeutraient.
Commenter  J’apprécie          00
Il aimait les animaux, mais d'un amour qui s'épanouissait en barbarie. Il avait découpé aux ciseaux les nageoires de ses poissons rouges.
Commenter  J’apprécie          70
Elle ne sait pas que je vais l'épouser. Elle ne sait pas non plus que je l'accompagne à Paris l'an prochain. Je lui ferai la surprise le moment venu. Excellent programme: baccalauréat, mariage et milliers d'enfants.
Et après on verra.
Commenter  J’apprécie          30
Le bain refroidissait, Nicole émergea.
Commenter  J’apprécie          00
Je me disais: allons, pas de sentiments, du nerf, mais quand le coeur craque et s'ouvre en deux, sous la douleur, les sentiments se ruent, la raison crève.
Commenter  J’apprécie          90
Yann Queffélec
C'est être joueur, prêt à perdre.Aimer ce n'est pas garder, posséder.Aimer c'est l'autre avant toi.
Commenter  J’apprécie          10
« C’était mal connaître Onyx qui ne perdait jamais de vue qu’elle était une personne quelconque. Foutue ni bien ni mal, une gueule passe-partout, elle ne pouvait inspirer que des sentiments quelconques à des êtres dépourvus d’intérêt. C’était en fait son unique folie, l’orgueil : un mal qui lui rongeait les sens. Être belle, ô mortels, être belle, ô mortels, comme un rêve de pierre…, pour les voir tous baver, se traîner à ses pieds. » (p. 172)
Commenter  J’apprécie          130
« Dire oui, c’était contraire à ses principes. Elle faisait des choses, éventuellement elle agissait, mais dire oui, c’était plier, s’aligner, commencer à demander pardon à quelqu’un qui méritait qu’on lui tranche les nerfs, pour la peine. Dire oui, c’est balancer. Dire oui, c’est perdre et elle était déjà assez perdue comme ça. » (p. 168)
Commenter  J’apprécie          10
« Les femmes savent tout, mais elles veulent des mots. Tant que les phrases n’ont pas franchi nos lèvres, elles n’existent pas. » (p. 130
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yann Queffélec Voir plus

Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur cet auteur

{* *}