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Critiques de Yasmine Ghata (79)
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Muettes

Voilà un court roman-récit d'une centaine de pages qui se lit très vite...



Lorsqu'à six ans la narratrice perd son père, personne parmi ses proches ne lui explique ce qui se passe...Alors c'est facile pour elle de feindre l'ignorance. D'autant plus que sa mère, écrivain, s'enfonce dans le déni et le silence, et qu'elle plonge dans l'écriture comme dans le seul salut possible pour continuer à vivre.

C'est facile pour une petite fille de six ans de penser qu'être mort n'implique pas forcément, ne plus revenir à la maison.

Elle se sent abandonnée et invente son propre monde où son père est encore vivant.



Est-il parti en voyage ?

A-t-il mystérieusement disparu ?

A-t-il fondé une autre famille avec une autre femme et peut-être d'autres enfants ?

Tout est possible quand on a six ans.



Pendant le jour, la narratrice contemple le contenu d'une boîte contenant milles petits objets ayant appartenu à son père, elle reproduit son écriture en recopiant ses lettres... et la nuit c'est dans les bras de sa mère qu'elle se réfugie en une étreinte fusionnelle.

Dans ce récit, tout réside dans l'ambiance et dans les mots employés par l'auteur, la poésie de certaines phrases, la fusion mère-fille où toutes deux trouvent un réconfort et ce silence qui les relie parce que les mots n'ont pas de place pour dire leur souffrance...

C'est un beau texte très doux et intimiste, autobiographique d'un(e) auteur(e) que j'avais découvert en lisant "J'ai longtemps eu peur de la nuit" en 2016.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Le génocide du Rwanda a souvent été traité ces dernières années nous offrant d'excellents livres comme Petit pays de Gaël Faye ou Un papa de sang de Jean Harzfeld paru en 2015.



Petit pays a bénéficié d'une large couverture médiatique ces derniers mois et il est dommage qu'on ait beaucoup moins parlé de celui de Yasmine Ghata "J'ai longtemps eu peur de la nuit" qui aborde le même sujet mais sous un angle différent.



Suzanne anime un atelier d'écriture avec de jeunes collégiens, elle demande à ses élèves d'apporter en cours un objet de famille pour illustrer leur vie personnelle et intime.

Arsène apporte la photographie du seul objet qui lui reste : une valise. Arsène est un orphelin rwandais réfugié en France et adopté par un couple français, seul survivant de son village tutsi.



S'ensuivent des séances entre Arsène et Suzanne au cours desquelles le jeune garçon raconte à Suzanne son histoire qu'il ne parvient pas à écrire lui même, des séances pour dire l'indicible, décrire l'impensable. Avec une infinie patience Suzanne va écouter et tenter de restituer ce qu'a vécu Arsène.



Arsène avait 8 ans lorsque le génocide a eu lieu, il s'est enfui avec une valise remplie à la hâte par sa grand mère, a obéi aux ordres qu'elle lui a donnés, s'est réfugié dans un champ de bananiers pendant que toute sa famille se faisait massacrer. Cette valise va devenir la maison de fortune dans laquelle il va dormir, un cocon qui lui sauve la vie " Tu agrippais cette valise, y trouvant le réconfort d'un corps humain" pendant une errance à travers les collines où il ressent la peur, le froid, la faim et a régulièrement des visions des siens.



"Tu as eu longtemps peur de la nuit avec cette croyance ancrée que l'on est plus fragile et plus vulnérable dans l'obscurité " résume Suzanne.



Le procédé narratif donne tout son intérêt à ce roman, le récit alterne entre le présent avec les échanges entre Suzanne et Arsène et les passages écrits par Suzanne sur l'histoire d'Arsène dans lesquels elle emploie le "tu".

Parallèlement le récit d'Arsène replonge Suzanne dans son propre drame familial, la mort de son père adoré, Suzanne va alors retourner sur les lieux de son enfance pour un dernier adieu à son père. Les deux histoires d'Arsène et de Suzanne s'entremêlent à merveille.

Ce beau roman raconte l'histoire d'une belle rencontre toute en pudeur et montre le pouvoir de l'écriture qui libère et apaise.



"Depuis que tu racontes ton histoire, tu souffres moins ou différemment. Tu as enlevé au mal le poids du secret. En partageant ton histoire, tu as allégé cette charge que tu étais le seul à porter depuis tant d'années"



Une écriture toute en finesse, sensibilité et retenue, une narration originale, un récit émouvant et poignant. Un gamin et sa valise que je ne suis pas prête d'oublier.

Un livre qui a certainement souffert du succès (mérité) de Petit pays de Gaël Faye.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

L'idée de Suzanne pour animer son atelier d'écriture est de partir d'un objet familier, de préférence ancien, que chaque participant doit choisir chez lui et dont il doit parler.



Pour Arsène, jeune réfugié rwandais, le choix est facile. Il ne lui reste que sa valise; celle que sa grand mère lui a préparé à la hâte, celle qu'il a trainé sur les routes durant sa fuite, celle dans laquelle il a dormi, celle qui lui a sauvé la vie, celle qu'il n'a jamais quitté et qui est désormais précieusement conservée dans le placard de l'entrée chez ses parents adoptifs...



L'auteur alterne et superpose le récit de Suzanne et celui d'Arsène.

D'un coté, elle nous livre les interrogations intimes d'une jeune femme dont le souvenir de son père est prégnant et de l'autre, on découvre les affres du génocide vécu par un jeune garçon tutsie, rescapé du massacre.



Ainsi on découvre petit à petit qu'un objet n'est pas forcement inerte puisqu'il recèle parfois de doux ou douloureux souvenirs...

Un objet n'est qu'un objet pourtant son importance peut être primordiale pour se construire ou se reconstruire...

Un roman délicat qui ne laisse pas indifférent.



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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Ce roman n’est pas resté longtemps dans ma PAL (Pile à lire), le résumé m’ayant plu et attiré dès sa parution. C’est une histoire que l’on dévore, que l’on lit vite ; l’écriture est magnifique, le récit émouvant et tendre.



Nous découvrons tour à tour les quêtes personnelles et les souvenirs de Suzanne, une professeure française, et d’Arsène, son élève adolescent d’origine rwandaise. Le récit est rythmé à travers deux narrations différentes, les chapitres sont courts. L’écriture est fluide, pleine de tendresse, de nostalgie, d’émotion et d’amour. Malgré un sujet difficile (le génocide au Rwanda mais aussi les blessures de l’enfance des deux personnages), nous dévorons le fil de leurs vies, de leurs confidences, de leurs douleurs mais aussi de leur renaissance mutuelle, l’un exhortant le passé de l’autre. Leurs vies sont éloignées mais se rejoignent ici. Les langues se délient, les pensées s’éclaircissent, les rituels s’apaisent.



Arsène est le seul survivant de son village rwandais massacré. Il n’a alors que huit ans. C’est seul, avec sa valise préparée en vitesse par sa grand-mère pour le sauver, qu’il va s’enfuir. Il ne sait pas où il va et sera confronté à l’hostilité de la nature sauvage. Il verra ce qu’un enfant de son âge ne devrait pas voir. Il va survivre pendant deux semaines avant d’être recueilli par une organisation française puis être adopté par un couple français adorable et bienveillant.



Suzanne anime un atelier d’écriture dans l’école d’Arsène et va demander à ses élèves de travailler au sujet d’un objet ancien appartenant à leur famille depuis longtemps et qu’ils choisiront. Arsène ne possède que sa valise, son compagnon de route d’un passé douloureux, et c’est avec difficulté qu’il entamera son histoire. Mais ces deux-là vont s’apprivoiser, certainement parce qu’ils portent tous deux des douleurs de l’enfance. Suzanne va donc comprendre plus que jamais cet élève qui va finir par se confier à elle. C’est à travers le récit de cet adolescent que Suzanne va entamer son propre pèlerinage, retourner sur les lieux de son enfance et « retrouver ses racines profondes ».



Ce roman est court et fort à la fois. La plume de Yasmine Ghata est magnifique et ponctue de poésie un récit percutant. Je ne peux que vous conseiller sa lecture !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Pour l’atelier d’écriture qu’elle anime dans une école, Suzanne demande à chacun de ses élèves de ramener pour la prochaine fois un objet de famille un peu ancien, qui symbolise leur histoire et a traversé les générations. Arsène est mal à l’aise : originaire du Rwanda et adopté quand il était plus jeune par une famille française, il ne possède rien qui appartienne à son passé hormis une vieille valise. À un moment de sa vie où son propre passé résonne en elle, Suzanne remarque l’embarras de cet enfant et va nouer avec lui une relation singulière.



On aborde dans J’ai longtemps eu peur de la nuit les thèmes du passé, de l’enfance, du souvenir. Le génocide Rwandais a évidemment un place toute particulière dans ce récit, et c’est ce qui m’a attirée dans cette histoire -et ce que j’ai aimé. Je n’avais lu aucun livre sur cette partie de l’histoire (j’avoue que je n’en avais pas particulièrement cherché) et j’ai trouvé que ce livre était une belle introduction pour en parler. D’autres thèmes sont abordés en filigrane du récit : la possession, les objets de famille, les symboles dont ils sont chargés et l’importance qu’on y attache.



L’histoire d’Arsène est déchirante : arraché in-extremis à sa famille pendant le génocide Rwandais, il a survécu pendant des jours affamé, assoiffé, seul et livré aux bêtes sauvages. Son parcours est terrifiant, et les images dont il a été témoin le hantent et nous hantent également. Suzanne souffre quant à elle encore de la mort de son père, elle cherche dans leur ancien appartement des images de sa présence, elle retrouve dans ses souvenirs et dans certains objets des preuves de son existence. Ces personnages sont très touchants, l’auteure nous les présente dans la plus grande intimité, elle nous les offre comme des trésors mais sans jamais les abandonner complètement. La rencontre entre Suzanne et Arsène repose sur l’écriture, le souvenir et la reconstruction. Ces deux personnages se sont bien trouvés : ils apprennent petit à petit à se connaître et ont une complicité qui est belle à voir.



C’est là que le bat blesse : si j’ai trouvé l’approche de Yasmine Ghata sensible et émouvant, je l’ai parfois trouvée maladroite et quelques points m’ont un peu chiffonnée. Le parallèle entre l’histoire d’Arsène -le génocide Rwandais- et celle de Suzanne -la perte de son père-, pour commencer. Je le trouve assez maladroit, et il me met presque mal à l’aise. Heureusement, il est quand même fait avec sensibilité et tout en retenue.Il s’en est fallu de peu que je trouve ce livre grossier, mais heureusement, les personnages de Yasmine Ghata sont discrets, fins et délicats.



J’ai longtemps eu peur de la nuit m’a souvent fait penser à Elle s’appelait Sarah, notamment dans la construction du récit (l’alternance des chapitres avec l’histoire de différents personnages) mais aussi dans les personnages (un enfant comme personnage principal), mais HEUREUSEMENT le roman de Yasmine Ghata est BEAUCOUP plus subtil et intelligent que celui de Tatiana de Rosnay (désolée, mais je déteste Elle s’appelait Sarah). Il reste sobre, ne fait pas dans le pathos, n’utilise pas de procédé facile et ne prend pas son lecteur pour un con. Au final, les chapitres sur Suzanne permettent même de faire retomber la pression et de reprendre sa respiration avant de continuer la lecture. Ca rend le roman beaucoup plus soutenable.



Ce roman de Yasmine Ghata est finalement très, très, très facile et rapide à lire -je l’ai lu en à peine une journée. L’écriture est simple et fluide, peut-être un peu trop d’ailleurs. J’ai parfois du mal avec les styles trop saccadés et faits de phrases courtes qu’on retrouve souvent dans la littérature française contemporaine, je trouve que ça manque de subtilité et j’ai tendance à penser qu’à force de montrer ainsi à quel point c’est difficile d’écrire, d’exprimer ses émotions et de raconter son histoire, alors peut-être qu’on devrait s’en abstenir. Enfin, encore une fois, heureusement que les personnages de l’auteur sont attachants et donnent toute leur force au récit, car c’est clair que ce n’est pas l’écriture qui m’a séduite ici. Je raffole au contraire des longs paragraphes riches en détails qui permettent de bien ancrer le récit.



Mon avis sur J’ai longtemps eu peur de la nuit est finalement assez mitigé : quelques éléments m’ont un peu dérangée (l’écriture, le parallèle maladroit entre l’histoire des deux personnages), mais j’ai trouvé que la rencontre entre Suzanne et Arsène autour de l’écriture était très belle et rendait un bel hommage à l’histoire du petit garçon. Non, ce n’est pas « le » roman de la rentrée littéraire pour moi, mais j’ai quand même passé un bon moment en compagnie de Yasmine Ghata -seul le temps me dira si c’est un roman qui me restera en tête ou non !
Lien : http://ulostcontrol.com/jai-..
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Arsène, jeune rwandais, adopté par des français, doit pour son cours d'écriture ramenait un objet qui fait parti de sa famille. Il ramène alors une valise. Cette valise c'est sa survie dit-il.

Au fil des pages, on voyage avec Arsène sur la terre de sa famille. Vivre ce voyage est très poignant. J'ai été submergé par les émotions qui émane de ce récit. La perte de sa famille, la solitude mais aussi sa force, face à tous ces événements. Le parallèle avec l'histoire de la prof d'écriture est saisissant. L'amour que les parents adoptifs portent à Arsène m'a le plus remué.
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La nuit des calligraphes

LA NUIT DES CALLIGRAPHES de YASMINE GHATA

Début de 20 ème siècle en Turquie, Atatürk prend le pouvoir et procède à un changement de langue nationale et d'alphabet. Exit l'arabe et par ricochet arrivée des temps difficiles pour les calligraphes et leurs superbes arabesques et enluminures. Très poétique quand elle parle des calligraphes elle fait fort bien passer tous les sentiments qui les habitent. Un beau livre une belle lecture.
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Le calame noir

Très beau livre d'une grande érudition.
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Un roman émouvant où on découvre l'histoire de ce petit garçon qui a échappé au massacre de son village et sa famille.

C'est un livre qui permet de mettre des mots sur le génocide rwandais à travers le récit de ce garçon et notamment à travers sa valise.
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Le calame noir

Le calame noir.



Voilà une oeuvre particulièrement déconcertante.

De nos jours, à Londres, une (jeune ?) européenne dénommée Suzanne est confrontée dans un musée à une série de dessins du 15° siècle venus de Topkapi.



Malgré la vétusté des documents, les innombrables épreuves et mutilations qu'ils ont subies dans leur pérégrination de Tabriz à Constantinople, malgré une sorte d' « inauthenticité » liée au mépris avec lequel ils ont été traités par leurs illustres et rustres propriétaires et par leurs affidés qui en en ont eu la garde licite ou illicite, Suzanne tombe en pamoison.





En examinant attentivement les reproductions de ces dessins (des chevaux et des monstres…) dans la belle édition Robert Laffont (que je remercie pour cet envoi) c'est peu dire qu'il faut une imagination prodigieuse pour en tirer une histoire oedipienne à la limite de l'hystérie et pourtant Suzanne se reconnait dans la fille Aygul du peintre Siyah Qualam qu'elle identifie à son propre père défunt et nous déroule son histoire rédemptrice et follement ennuyeuse. Rorschach est définitivement hors-jeu!





C'est affecté et bien écrit. Cependant si l'autrice ne s'appelait pas Yasmine Ghata (avec son arsenal historico culturel pénible) mais Suzanne Ducreux, on aurait bien de la peine à adhérer à son histoire de crayon noir. Car il ne s'agit pas d'autre chose en fait !





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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Yasmine GHATA anime des ateliers d'écriture au sein des écoles. Elle demande systématiquement à chaque élève d'amener un objet ayant une histoire familiale pour eux. D'ailleurs, le roman raconte de manière fictive l'une de ses expériences. En effet, il s'agit de l'histoire d'Arsène, un jeune rwandais tutsi qui va amener une valise. Pas n'importe quelle valise ? Cette valise contient l'histoire tragique de son enfance au Rwanda, tous les visages de sa famille décimée par la haine et les massacres entre ethnies, mais aussi tout l'amour qui l'a porté jusqu'à son arrivée en France.

Arsène va non seulement raconter son histoire mais va aider l'animatrice de l'atelier d'écriture, Suzanne à se libérer elle-même d'une souffrance de son passé.
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Suzanne, auteure, anime un atelier d’écriture dans une classe de collégiens. Lors de la première séance, elle demande à chacun des élèves d’apporter un objet ancien lié à l’histoire de leur famille. A partir de cet objet, ils devront écrire une histoire. Arsène, un jeune garçon rwandais qui a été adopté par une famille d’instituteurs français rapport la photographie d’une vieille valise en cuir. C’est le seul objet qu’il détient et qui a appartenu à sa famille. C’est avec elle qu’il a fui son pays et qu’il est arrivé en France. Au fil des séances, Arsène va avoir du mal à mettre en mots son histoire, il va alors demander à Suzanne de l’aider. Cet exercice sera pour lui un moyen de vaincre sa peur de la nuit… Au fil du récit, et notamment du texte écrit par Suzanne, nous allons découvrir comment Arsène a été amené à fuir son village et sa famille, le chemin qu’il a parcouru tout seul, s’abritant dans la valise la nuit pour se protéger des insectes et des animaux sauvages jusqu’à ce qu’il soit sauvé par une ONG.

Mais, dans ce roman, il n’est pas question uniquement d’Arsène, en effet, son histoire est entre coupée de passage à propos de Suzanne, de ses souvenirs et du deuil qu’elle n’a pas encore réussi à faire de son père, mort des années plus tôt alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.



« J’ai longtemps eu peur de la nuit « est un court roman, touchant et sensible, qui traite d’un sujet important et pas facile. J’ai beaucoup aimé les passages à propos de l’histoire d’Arsène, ce jeune garçon, survivant des massacres des Tutsis, animé par son envie de vivre, un peu moins ceux consacrés à Suzanne. En effet, le mal dont elle souffre m’a paru démesurément ridicule par rapport à celui d’Arsène et le parallèle fait entre leur deux histoires m’a semblé maladroit, mal venu. Je crois que je n’ai pas compris ce que l’auteure avait voulu apporté grâce à lui…

Malgré cela, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, d’autant plus que le style de Yasmina Ghata est plutôt agréable à lire.
Lien : https://desflaneriesetdesmot..
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Un très beau texte, court mais intense en émotions. Suzanne rencontre à l'école lors d'un atelier d'écriture, Arsène, un jeune réfugié Rwandais. Ce dernier ne garde de son passé qu'une vieille valise décrépite mais qui lui a sauvé la vie. A travers cet objet et sur les sollicitations de Suzanne, le jeune garçon va finir par raconter son histoire tragique.

Très jolie écriture. A suivre!
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J'ai longtemps eu peur de la nuit

Très beau roman, presque parfait. Presque... car un bémol de taille m'a perturbée. Mais ce livre reste malgré tout un très beau roman.



Très beau roman, puissant et touchant, car il est celui d'un exil, d'une enfance arrachée à sa famille et son pays, du génocide rwandais et de ses massacres barbares, de l'amour d'une grande-mère pour son petit-fils et d'une valise, objet-symbole de la marche en avant vers la vie. Dans cette valise, il y a toute la tragédie d'Arsène, le petit garçon rwandais dont la famille a été décimée par la haine. Mais il y a aussi toutes ses peurs, toutes ses souffrances et toutes les promesses de vie.



Le bémol de taille qui n'en fait pas un livre parfait : le roman alterne deux récits. Celui d'Arsène donc, seul survivant de son village, de sa fuite du Rwanda jusqu'à Paris. Et celui de Suzanne, animatrice d'un atelier d'écriture au collège d'Arsène. Grâce à elle, Arsène va se raconter, faire le récit de sa fuite, mettre des mots sur sa tragique histoire, exprimer ses peurs et peut-être les dompter ? Jusque là, rien à dire. Sauf que Suzanne, a elle aussi besoin de cicatriser une perte, celle d'un père. En aidant Arsène, elle s'aide elle-même. Pourquoi pas. Mais son récit du père perdu qui la hante paraît bien fadasse à côté de celui d'un enfant qui a connu le génocide et du coup inopportun, voire même déplacé. La mise en parallèle de deux récits de deux pertes, même si le livre est très bien structuré, n'était pour moi pas nécessaire. La souffrance intime de Suzanne pouvait être juste évoquée, posée comme une information pour le lecteur, pour comprendre sa relation à Arsène et son investissement à l'aider via l'écriture.



Ce livre reste pour moi un très beau roman parce qu'il reste finalement l'histoire d'Arsène. Histoire poignante, délicatement écrite. Rendu parfait des émotions d'un déracinement. Rendu parfait d'un traumatisme. Et progression parfaite du drame destructeur à la reconstruction d'une vie.

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La nuit des calligraphes

Un roman très intéressant qui nous entraîne dans le monde de la calligraphie arabe. La calligraphie, un art envoûtant et un art de plus en plus désuet en Turquie, depuis la réforme de l’alphabet…



L’histoire est un peu lente, mais reste pleine de charme.



Je conseille ce livre à n’importe quel lecteur, mais en particulier à ceux qui aiment l’art, qui s’intéressent à la Turquie ou qui aiment les histoires à cheval sur la réalité et le monde mystique.
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La nuit des calligraphes

Ce roman est une perle,un hommage de l'auteure à sa grand-mère, première femme calligraphe en pays ottoman, envoûtée par la magie de cet art qui fit d'elle une grande artiste reconnue. Particulièrement inspirée, Yasmine Ghata m'a fait rêver et voyager dans un monde fascinant et poétique.
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La nuit des calligraphes

La lecture de ce roman est un peu déroutante, du moins au début, car l'écriture est plus impressionniste que narrative. Mais il suffit de se laisser emporter par la voix de Rikkat qui nous parle à l'oreille tout au long du récit. On découvre ainsi la dimension spirituelle de la calligraphie, aussi bien que l'évolution de la Turquie depuis Ataturk, sans oublier la rencontre avec un personnage hors du commun, qui a laissé une oeuvre à la réputation internationale. Au final, une lecture très agréable qui donne l'envie d'acheter un billet pour Istambul.
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Le târ de mon père

À la mort de mon père, j'ai reçu le târ qu'on se transmet dans ma famille de génération en génération. L'instrument m'a résisté, refusant de libérer les accords mystiques qui font la gloire des musiciens d'Iran. Sous mes doigts, il ne semblait plus qu'un morceau de bois sans sève. Etais-je maudit ? Quel crime devais-je donc expier ? A moins que ce ne fût le târ qui portât un secret trop lourd pour vibrer comme autrefois. J'ai brûlé ses cordes et je suis parti trouver le luthier d'Ardabil. Mais changer les cordes d'un târ, c'est changer son âme. Et celle du musicien qui le possède. Je ne reviendrai jamais d'Ardabil.

Mon avis :

Un agréable conte, très poétique. Une analogie entre le fluide de vie, le sang, l'âme et cet instrument que l'on appelle un târ.



Un beau conte philosophique sur la croyance, sur le miracle, sur les liens du sang qui transmettent bien plus que de simples gènes, mais également la fibre artistique, la volonté, la grâce et la bienveillance.
Lien : http://mcchipie.over-blog.co..
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La nuit des calligraphes

Une écriture aussi belle et déliée qu'une calligraphie mais il faut être assez croyant pour adhérer au contenu!
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Le Testament du prophète

Avec une écriture Poétique et sublime l’auteure nous emmène sur les traces d’une romancière qui revient dans son village natal dans le fin fond du Liban, avec un énorme secret dans ses bagages, au fur et à mesure que les chapitres (courts) défilent, la narratrice nous dévoile les dessous de cette histoire en faisant monter le suspense et la curiosité tell une danseuse de charme. En jouant sur la temporalité passé/présent Yasmine Ghata aborde les thèmes : de violence, les poids des traditions, les non-dits, et les cruels secrets de famille, ces secrets qui finissent en drame, le déni et la résilience, mais aussi le courage, le travail sur soi, dépassement et l’écriture comme refuge et thérapie.

Un livre de 180 pages ,@editions_bouquins ,que j’ai dévoré rapidement tellement c’est bien écrit, l’auteure a réussit à faire d’une thématique (dure et taboue) maintes fois traitée une merveille, et cela, grâce à une écriture sublime (ah, je l’ai déjà dit oups le point fort est son écriture.)
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