AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yasmine Ghata (79)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Testament du prophète

Avec une écriture Poétique et sublime l’auteure nous emmène sur les traces d’une romancière qui revient dans son village natal dans le fin fond du Liban, avec un énorme secret dans ses bagages, au fur et à mesure que les chapitres (courts) défilent, la narratrice nous dévoile les dessous de cette histoire en faisant monter le suspense et la curiosité tell une danseuse de charme. En jouant sur la temporalité passé/présent Yasmine Ghata aborde les thèmes : de violence, les poids des traditions, les non-dits, et les cruels secrets de famille, ces secrets qui finissent en drame, le déni et la résilience, mais aussi le courage, le travail sur soi, dépassement et l’écriture comme refuge et thérapie.

Un livre de 180 pages ,@editions_bouquins ,que j’ai dévoré rapidement tellement c’est bien écrit, l’auteure a réussit à faire d’une thématique (dure et taboue) maintes fois traitée une merveille, et cela, grâce à une écriture sublime (ah, je l’ai déjà dit oups le point fort est son écriture.)
Commenter  J’apprécie          10
Le Testament du prophète

Tout d'abord, je souhaite vous remercier pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique de Babelio.



La narratrice, qui est également le personnage principal du livre nous emmène dans son pays natal ; là où elle ne s'est pas rendue depuis des décennies. Accompagnée d'une équipe de tournage chargée de réaliser un reportage sur son retour au village ; celui où elle a tant de souvenirs.



Dans un récit très poétique, la narratrice nous propose d'arpenter avec elle les ruelles de son village natal. Et sa présence ici, dans ces ruelles, n'est pas vraiment vue d'un bon œil. Beaucoup d'années sont passées mais de terribles évènements refont surface dans l'esprit de tous les habitants restés ici.



A travers l'accueil hostile réservée à la narratrice par les villageois, nous découvrons petit à petit la tragédie à laquelle cette dernière et sa famille ont du faire face, il y a si longtemps maintenant ; et surtout pour quelle raison elle a décidée de partir loin de cet endroit.

Commenter  J’apprécie          30
Le Testament du prophète

Une célèbre écrivaine revient dans le village de son enfance avec une équipe de télévision chargée d’explorer les lieux qui n’ont cessé de hanter les livres de l’auteure. On apprend très vite que l’enfant du pays est persona non grata dans cette contrée reculée -pour ne pas dire arriérée- où la population semble n’avoir appris à lire que pour se reconnaître dans chacun des livres de l’écrivaine, chaque habitant s’y retrouvant saisi dans sa bêtise crasse et sous son propre nom.

On s’attend donc à ce que le village se venge de l’imprudente avant de comprendre que les villageois sont surtout coupables d’avoir couvert, voire suscité par leur hypocrite bigoterie, un crime d’honneur.

Quelques pages et rebondissements plus tard, la littérature émancipatrice a triomphé de la tradition mortifère. On ne va pas s’en plaindre.

Ce que je préfère dans ce roman qui tient plutôt de la novella, c’est sans doute son titre : le village abrite en son sein le tombeau de Khalil Gibran et sa présence en ce lieu symbolise tout autant la défaite de la littérature qui n’émancipe et ne convainc que les déjà convaincus. Et sa brièveté aussi m’a plu, qui va à l’essentiel en empruntant les codes de la tragédie : unité de lieu, de temps et d’action.

En revanche, je n’ai pas réussi à me défendre de l’idée que cette histoire, je la connaissais déjà par cœur. Le village coupable dont on se venge: La visite de la vieille dame de Durrenmatt. Le crime d’honneur perpétré par le fornicateur lui-même : comment ne pas penser à Mustang? Le retour à la ligne après chaque phrase comme marqueur poétique : Foenkinos. Et la vengeance implacable permise par la littérature ? Ah, mon Dieu, c’est bien simple, j’ai pensé à l’Os de Dionysos de l’inénarrable Laborde… Prof dans une boîte à bac, il avait dit pis que pendre de son employeur dans un roman à clé en pensant que la littérature était un crime parfait… avant de se faire virer avec pertes et fracas.

Bilan: c’est sympa mais vain (Si quelqu’un a compris pourquoi le coupable se sent enfin coupable du seul fait du retour de son accusatrice, qu’il m’explique).

Alors une formulation sibylline en 4° de couverture (« Réalité et fiction se mêlent ») et une dédicace lourde de sens semblent suggérer que Yasmine Ghata a des raisons personnelles de nous raconter cette histoire. C’est possible, je n’en sais rien, mais pour la lectrice que je suis cette hypothèse ne rend pas le livre plus nécessaire.
Commenter  J’apprécie          383
Le Testament du prophète

Ce livre est une merveille. Je l'ai lu dans la nuit, d'une traite (il fait 180 pages) et je suis ressortie de ma lecture bouleversée.



La narratrice, une romancière de renom, revient dans son village natal. Dès son arrivée, elle est en butte à l'hostilité des villageois qui l'accusent d'avoir sali dans ses livres leur réputation.



Petit à petit, phrase après phrase, mot après mot, la narratrice va nous dévoiler son histoire et la raison de la haine des villageois.



Les chapitres vont et viennent entre passé et présent et le décor s'affine jusqu'à devenir d'une netteté parfaite et monstrueuse.



C'est un récit qui parle des femmes, de la violence, du déni, c'est troublant cruel, terrible, mais d'une pudeur absolue. Tout nous est dévoilé avec beaucoup d'humilité, de sagesse, la plume de l'autrice est merveilleuse.



Ce roman, je l'avais choisi un peu au hasard lors de la masse critique de Babelio, je ne connaissais pas l'autrice, je voulais juste découvrir ce court texte. Et c'est un énorme coup de cœur ❤



Si vous cherchez des idées de romans pour #marsaufeminin n'hésitez pas, tentez cette lecture bouleversante. Cette histoire, vous ne serez pas prête de l'oublier.



Roman reçu dans le cadre de la Masse critique.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          53
Le Testament du prophète

Un livre court qui se lit dans un souffle.

Le livre se passe au Liban près de Bcharré.

En toile de fond, la sépulture de Khalid Gibran dans la vieille chapelle du monastère de Mar Sarkis.

Un roman pour un retour les lieux de sa jeunesse , une remontée des souvenirs intimes d’un secret de famille.

Le style de l’écriture est doux et poétique.

Un roman fort à découvrir.
Commenter  J’apprécie          70
La nuit des calligraphes

LA NUIT DES CALLIGRAPHES de YASMINE GHATA

Début de 20 ème siècle en Turquie, Atatürk prend le pouvoir et procède à un changement de langue nationale et d'alphabet. Exit l'arabe et par ricochet arrivée des temps difficiles pour les calligraphes et leurs superbes arabesques et enluminures. Très poétique quand elle parle des calligraphes elle fait fort bien passer tous les sentiments qui les habitent. Un beau livre une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Muettes

Encore une curiosité de ma PAL, je serais incapable d'expliquer comment Muettes y a atterri. A défaut d'explications, voyons si je peux trouver quelques satisfactions à le lecture de ce petit livre d'à peine cent pages.



Muettes est l'histoire d'une petite fille de six ans qui vient de perdre son père, et qui nous raconte comment elle et sa mère ont vécu le deuil. Cette petite fille, c'est Yasmine Ghata.

Fille unique de cette union, elle se retrouve seule avec sa mère, poétesse de son état, pour affronter ce drame et vivre avec une absence, un vide permanent, qui sera savamment évité dans leurs échanges. Sa mère, qui perd visiblement pied avec la réalité, se renferme dans l'écriture et l'imaginaire, évitant toute mention du décès de son époux, les contraignant toutes deux à faire leur deuil indépendamment. Et une petite fille de six ans, ça cogite beaucoup.



Un livre poignant, où Ghata parvient à nous mettre rapidement le cafard, mais avec grâce et dans un lyrisme envoûtant. Elle aussi, par défaut, a trouvé refuge dans un coin de sa tête, et elle nous livre à coeur ouvert ses sentiments et ses souvenirs, diablement précis. Elle nous confie également ceux de sa mère, sans fard, éléments primordiaux dans la compréhension de ce deuil étrange et bouleversant.



Muettes n'est pas un livre indispensable, loin de là, mais reste néanmoins une très belle lecture, curieuse et touchante, bien qu'elle laisse le lecteur avec le coeur serré. Déconseillé les soirs de déprime..
Commenter  J’apprécie          293
La nuit des calligraphes

Dans ce très court roman, Yasmine Ghata évoque sa grand-mère Rikkat, une calligraphe turque du début du XXe siècle. A travers son art, nous découvrons des tranches de vie. Ce roman a un côté très sensuel, dans le sens ou le rapport à la calligraphie est à la fois physique et mystique. Cependant, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, d'autant plus que le roman se lit très vite. Le contexte historique (passage de l'empire Ottoman à la Turquie moderne d'Atatürk) est effleuré mais donne envie d'en savoir plus. La langue est belle mais j'ai eu du mal à vraiment accrocher.
Commenter  J’apprécie          00
La dernière ligne

J’ai aimé l’écriture de ce livre, décrire avec tant de poésie c’est tout simplement magnifique et je ne manquerais pas de relayer différentes citations du livre qui m’ont profondément touchés.

C’est d’ailleurs le type d’écriture que j’adopte moi même mais que je peine à coucher, chapeau bas !

Un grand cœur sur ce livre, peut-être juste un peu répétitif si je dois émettre une critique

Commenter  J’apprécie          30
La nuit des calligraphes

Un livre magnifique et qui se lit très vite, malheureusement.

Une histoire de famille, de transmission, de traditions ancestrales, de séparations et de liens.

Un livre d'une poésie immense que je ne peux que conseiller, Yasmine Ghata arrive à véhiculer une belle sensibilité dans son texte d'où l'on ne ressort pas indemne.



Très beau livre.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai longtemps eu peur de la nuit

Deux histoires s'entrecroisent dans ce court récit :

- celui de Suzanne, qui à 11 ans a perdu son père. Aujourd'hui adulte, elle organise des ateliers d'écriture au sein d'un établissement scolaire et va y rencontrer :

- Arsène, 16 ans désormais et qui à 8 ans fut le seul survivant de son village Tutsi au Rwanda. Il va progressivement raconter son histoire, émouvante, dure.



Par contre, même si perdre son père à 11 ans est difficile, mettre les deux histoires en parallèle me choque : survivre à un génocide n'a rien de comparable. Les parties où Suzanne visite l'appartement de son enfance m'ont parues tellement dérisoires face à l'horreur vécue par Arsène, déséquilibrant de fait le livre.

Une déception donc.

L'histoire d'Arsène méritait mieux.
Commenter  J’apprécie          210
Le târ de mon père

Joli conte autour d'un instrument de musique magique, le târ, qui a le pouvoir de révéler la vérité.

L'histoire est déconcertante, racontée comme un conte, il est toutefois difficile de dégager une morale, comme il est habituel d'en trouver dans ce type d'écrit, ou alors je suis passée à côté. Le style est poétique, mystique, ce petit livre se lit facilement, mais je pense qu'il s'effacera vite de ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai longtemps eu peur de la nuit

"Tu n'es plus désormais qu'un orphelin qui vagabonde, sans savoir où aller avec pour seul compagnon une valise vide qui t'escorte comme un fidèle parent"



Suzanne anime un atelier d'écriture et demande à ses élèves d'apporter une objet de famille qui pourrait illustrer leur vie personnelle.

#Arsene , orphelin rwandais et réfugié en #france ne peut rien apporter d'autre qu'une #valise dans laquelle il s'est réfugié durant sa fuite.



Il livrera petit à petit son histoire bouleversante et attachante à Suzanne, avec laquelle il a le point commun de la perte et de la souffrance.



#yasmineghata nous propose un #récit très poignant en évoquant notamment le #genocide #rwandais à travers le regard d'un enfant
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai longtemps eu peur de la nuit

Une rencontre qui réveille et ravive le souvenir des morts et de l'enfance détruite s'oubliant petit à petit.

L'écriture dans le cadre d'un exercice scolaire fait résonner des reviviscences enfouies ou jusque là indicibles.

Lorsque la mort n'est pas signifiée , comment appréhender le deuil?

Cette rencontre, c'est celle d'Arsène, orphelin rwandais arrivé en France et adopté par une famille bienveillante mais impuissante face au syndrome post-traumatique d'un génocide, et celle de sa professeur ,Suzanne animant un atelier d'écriture et à qui Arsène présente une valise préparé par sa grand-mère avec laquelle il a fuit son village seul.

Cette valise est l'âme de sa famille, comment s'en détacher " quitter c'est accepter d'oublier"?



Où comment la résilience peut passer par l'écrit du récit traumatique.



"Le lendemain, au moment où le soleil était au zénith, ton village ne comptait plus aucun habitant tutsi. pas un seul sauf toi..."



Un roman fort et qui retourne.
Commenter  J’apprécie          150
Le târ de mon père

Ce livre n'est que poésie. Et on se laisse sans difficulté prendre dans cette farandole de mots mélodieux.
Commenter  J’apprécie          00
Le calame noir

Le lecteur suit Suzanne qui visite une exposition sur l'art turc, au cœur de la Royal Academy de Londres (une exposition qui a réellement eu lieu en 2005). Alors qu'elle déambule dans une des salles, au milieu des œuvres de l'énigmatique Siyah Qalam, un peintre du XVe siècle, dont la vie est entourée de mystères et dont l'oeuvre ne cesse d'interroger tant elle diffère des diktats de l'époque, elle ressent une forte impression et entend une voix...c'est la voix d'Aygül, la fille du peintre.



Suzanne qui cherche à trouver un sens à sa vie depuis qu'elle a perdu son père, décide de se laisser porter par le récit d'Aygül pour découvrir qui était réellement Siyah Qalam, ce peintre mal aimé et incompris, qui vouait une véritable fascination aux nomades de la steppe...On le surnommait, le calame noir.

Le lecteur découvre la vie imaginée du peintre et de sa fille dans la dynastie des Moutons Blancs. Le père appartient à l'Atelier des peintres miniaturistes du palais de la ville de Tabriz, une ville riche située sur la Route de la Soie.

Chaque printemps, le sultan l'autorise à se rendre durant quelques mois dans le campement d'été des nomades des steppes d'Asie Centrale.

Il est le seul à savoir particulièrement bien les représenter de manière très réaliste et vivante et ces représentations plaisent au souverain.

Alors qu'Aygül a 13 ans, son père accepte de l'emmener avec lui dans la steppe, sa mère était elle-même une nomade, après tout. Il parle peu et celle-ci va le découvrir sous un autre jour, à travers ses dessins dans lesquels il exprime toute sa créativité.

Là-bas, elle va découvrir une autre vie, loin des mesquineries du palais et quitter à jamais son enfance.

Le lecteur découvre plus en détails la vie quotidienne de ces nomades, leurs fêtes et cérémonies traditionnelles et en même temps, il entre dans les pensées de ce peintre au style si éloigné des clichés de l'époque.

Mais à la fin de l'été, il leur faut rentrer à Tabriz... Ils découvrent que tout a changé durant leur absence ! Le sultan est mort et son fils, son successeur qui n'a que 9 ans, sera très vite lui-même remplacé.

L'art est relégué au second plan : magouilles et luttes de pouvoir seront à présent les seuls objectifs du sultan...



J'ai aimé découvrir cette histoire qui se lit comme un conte.

J'ai aimé lire la vie de ce peintre qui était totalement inconnu pour moi et d'apprendre que quelques-unes de ces œuvres ont pu être sauvées de l'usure du temps, et conservées au musée de Topkapi, grâce à Selim le Terrible. Elles font toujours aujourd'hui, l'objet d'études approfondies par les historiens d'art islamique.

La passion de l'auteur pour les mondes anciens est palpable et son univers très particulier, empreint de poésie, nous permet d'entrer facilement dans la vie de ses personnages.

L'intervention de Suzanne dans l'histoire qui apparaît presque marginale, devient en fait au fil du récit, essentielle...

Tout d'abord elle permet de faire le lien entre les deux jeunes femmes qui sont toutes deux, à la recherche de leur père disparu, incapable de vivre seules, sans cette relation fusionnelle qu'elles partageaient avec lui. Ensuite, la relation particulièrement pleine de tendresse et de compréhension mutuelle, qu'Aygül entretient avec son père, va aider Suzanne a accepter de vivre enfin, sans le sien.

C'est un pur plaisir que de lire ces passages où, tantôt l'une tantôt l'autre, nous parle de leur père...



Ce récit est donc à la fois un hommage au père mais aussi une plongée dans l'histoire des peuples et des souverains et dans l'histoire de l'art au XVe en Asie Centrale.

Au cœur du livre, quatre pages montrent quelques-unes des œuvres du peintre.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          90
J'ai longtemps eu peur de la nuit

Et si vous me racontiez une histoire en vous basant sur un objet qui vous tient à coeur

Votre histoire ou celle de quelqu un d autre

C est l histoire d Arsene qui quitte son pays pour être adopté en France où il va aller à l école

Cette histoire est très touchante.

Comment faire pour s integrer tout en n oubliant pas ses racines?
Commenter  J’apprécie          60
J'ai longtemps eu peur de la nuit

Suzanne, professeur de français, demande à ses élèves de choisir un objet fétiche, ancien, un objet qui aurait quelque chose à raconter, une histoire, un lien, un vécu. Pour Arsène, l'objet choisi sera une valise, celle qui lui sauvera sa vie lors de son périple pour fuir le génocide rwandais.



On suit dans ce roman le passé de cet adolescent en proie à la peur, caché en foetus dans sa valise et en parallèle le deuil de Suzanne pour son père décédé lorsqu'elle était petite. On peut reconnaître un parallélisme entre les deux personnages dans leur deuil respectif, l'un pour son pays natal, l'autre pour son père. Avec son lot de souffrances à traîner pour l'un et l'autre.



Je n'ai pas été embarquée davantage par ces deux histoires dont le procédé narratif ne m'a pas entièrement convaincue. J'ai perçu comme un kaléidoscope reflétant une suite d'images sans fin, sans réel cadre spatio-temporel ni cette émotion qui m'aurait permis de faire un arrêt sur l'image. Narration à la deuxième personne de l'indicatif, en italique, entrecoupée sur un présent à l'école sans lien évident ni émotion palpable. Cela reste néanmoins un roman agréable et certainement davantage pour peu qu'on s'immerge dans cette histoire plutôt que de se sentir spectateur étranger comme je l'ai ressenti de mon côté.
Commenter  J’apprécie          1067
Le calame noir

Très beau livre d'une grande érudition.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai longtemps eu peur de la nuit

Je suis un petit roman. Une poignée d'heures est suffisante pour me découvrir mais je reste de nombreux jours à vous occuper l'esprit.

Je raconte Arsène alors qu'il termine sa scolarité de collégien. Pour qu'il expulse son passé de Rwandais, bien enfoui depuis huit ans, il a suffi d'une intervenante, Suzanne, qui est venue proposer un atelier d'écriture. Suzanne aime faire parler les objets anciens, ces objets témoins de vies de familles et qui traversent parfois plusieurs générations.

Arsène ne possède qu'un seul objet avec lequel il a fui sa famille condamnée, sa maison, son village, son pays.

Il exhume la valise en cuir dissimulée derrière un drap blanc, remisée tout en haut d'un placard. Cette vieille valise, toute défraîchie, fut l'habitacle pour sa survie. Ses doigts crispés sur sa poignée, Arsène s'est cramponné à elle.

En ouvrant la valise, c'est une parcelle du Rwanda et toute la douloureuse histoire d'Arsène qui s'en exhale. C'est la peur, la faim et la soif de ce petit bonhomme de huit ans, ce petit être tutsi qui, sur les recommandations de sa grand-mère, a dû fuir les abominables massacres de son peuple.



Je raconte aussi les souvenirs de Suzanne liés à un appartement quitté depuis trente ans et qui abritait son enfance jusqu'au décès de son père.



Mon écriture posée, délicate, donne, à travers les objets, toute leur lumière aux souvenirs douloureux. Ils sont là, parce qu'ils se sont déroulés, tels quels, suivant les événements qui jalonnent le temps et les pays. Par des passages sensibles, je restitue les habitations brûlées qui ne sont plus qu'habitées par des cadavres. Sur le chemin d'Arsène, seules les bêtes sauvages, les oiseaux et les insectes reflètent encore la vie.

Je vous chuchote aussi toute la délicatesse et la patience des parents adoptifs qui ont recueilli Arsène et l'ont aidé à surmonter son traumatisme.



Je suis ce petit roman, qui vous raconte la fuite vers la vie d'un tout jeune Rwandais, pour que vous sachiez que cet affreux génocide a existé, loin de chez vous, loin des siens et loin de chez lui désormais.

Commenter  J’apprécie          238




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yasmine Ghata (298)Voir plus

Quiz Voir plus

Honoré de Balzac 📙📙

Quel est le nom de l'ensemble de l'oeuvre imaginé par Balzac ?

Les Rougon-Macquart
La Comédie Humaine
Les Thibault
À la Recherche du Temps Perdu

12 questions
6 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , écrivain , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}