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Critiques de Young-Ha Kim (146)
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Quiz show

Minsu est un jeune coréen fraîchement diplômé dont le quotidien va voler en éclat avec le décès de sa grand-mère. Il se retrouve écrasé par les dettes qu’elle laisse derrière elle, et doit abandonner la maison familiale. Il se retrouve dans un logement minuscule qu’il a du mal à payer avec son travail de nuit dans une épicerie. Son seul divertissement dans cette vie morose est l’Espace Quiz : un chat où il rencontre une mystérieuse fille, qui se fait appeler « Fée dans le mur ». Minsu tombe amoureux, sans même la connaître. Mais ses ennuis financiers sont toujours là… On lui propose alors de participer à un jeu, en échange d’une énorme somme d’argent. En acceptant, il atterrit dans un étrange endroit, hors du temps… Ce roman évoque la solitude, celle de Minsu, qui n’a d’autre fenêtre sur le monde que son écran d’ordinateur, et qui tombe amoureux d’une fille qu’il n’a jamais vu « en vrai ». Fortement ancré dans le réel avec la difficulté qu’a Minsu de survivre sans avoir de travail stable, le roman prend un tournant inattendu lorsque celui intègre un lieu coupé du monde, comme un univers « parallèle », où les gens sont réunis pour répondre à des quiz… Le lecteur se retrouve alors plongé dans un monde virtuel où plus rien n’a de sens, et se laisse entièrement guider par la plume de l’auteur…
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Deux personnes seules au monde

Le dernier Kim Young-ha tant attendu depuis Ma mémoire assassine.



C'est avec "Deux personnes seules au monde" que nous retrouvons l'univers si particulier de Kim Young-Ha. Il renoue avec le genre de la nouvelle et nous en offre trois au calibrage puissant et riches en émotions. La solitude est omniprésente, le drame et les affres de la vie aussi. le talent de cet auteur réside dans sa manière d'aborder les angoisses, la perte d'un être cher avec une bonne dose d'humour noir et de burlesque.



Dans sa première nouvelle, "Deux personnes seules au monde", l'auteur nous plonge au coeur d'une relation père-fille très fusionnelle au point d'en devenir toxique. Dans la deuxième nouvelle, "Je ne suis pas un épi de maïs", l'auteur prend sa plume la plus mordante pour nous décrire le mal être d'un écrivain en panne d'inspiration. Enfin, dans la dernière nouvelle, "Je cherche mon enfant", un couple dont l'enfant a été enlevé le voit réapparaître quelques années plus tard, il n'est plus l'enfant qu'ils avaient connu, ni celui qu'ils avaient imaginé et ils ne sont plus non plus les mêmes êtres humains qu'à cette époque.



Ce recueil est un livre dont la narration oscille entre le burlesque et la tragédie, où les émotions sont décuplées, où l'on lit des passages entiers avec l'irrépressible envie de les noter dans un carnet pour les relire à notre guise.
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Ma mémoire assassine

Les émotions de lecture de Cécile

La dernière fois que j’ai lu un roman d’un auteur français très populaire où le twist final était la maladie d’Alzheimer j’ai failli jeter mes yeux par la fenêtre de désespoir Même mon fils de 14 ans coincé avec toute la famille dans un pays hostile, enfin pour nous, était aussi perplexe devant l’objet, et le nombre des ventes. Je crois que j’ai même eu un compliment sur mon dernier roman, c’est dire !!

Donc vous imaginez ma relative peur panique devant « Ma mémoire assassine » de KIM Young-ha. Un tueur en série atteint de la même maladie qui revient sur ses souvenirs, ses victimes, sa vie de poète. Et surtout il lutte contre le temps et sa mémoire, car il doit éliminer un rival, un pair avant que sa tête ne le lui permette plus.

J’ai adoré le style, concis, efficace, les courts chapitres voir paragraphes qui entrecoupent le récit. L’auteur mélange avec talent le suspens d’un thriller, la réflexion sur la maladie, les émotions ou son absence chez un tueur. Franchement, un polar au sujet casse-lectrice qui m’a fait oublié le dernier fiasco en la matière sur une île soi-disant paradisiaque !!

Très curieuse de voir le film «La mémoire assassine » (2017) réalisé de Won Shin Yun avec Seol Kyeong-gu, Shin Ki-joon, Nam-Gil Kim adapté du roman qui passe en mars au cinéma Publicis à Paris.
Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Ma mémoire assassine

Très belle découverte que ce roman tout simple et pourtant très atypique. Une lecture commune de Babelio m'a amenée à me plonger dans ce livre qui ne m'aurait certainement pas attirée spontanément ; en effet les tueurs en série et la maladie d'Alzheimer ne sont pas franchement mes thèmes de prédilection. Et pourtant ça fonctionne.

Le tueur en série, plus ou moins repenti, s'avère certes sans pitié mais surtout philosophe. Il cite le sutrâ du cœur, Nietzsche, Shakespeare, Oedipe, Ulysse, il écrit des poèmes et écoute du Beethoven. Et surtout, il livre un témoignage sans concession sur la maladie d'Alzheimer et la lente descente aux enfers qui l'accompagne, témoignage qui finit par le rendre humain.

Je craignais de peiner pour cette lecture, j'ai dévoré ce livre. Découpé en très court chapitres-paragraphes, il est très varié, alternant entre moments d'intrigue, réflexions philosophiques, tranches de vie du quotidien, flashbacks du passé du personnage principal. Aucune lassitude possible, et des pages qui se tournent toutes seules.
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Ma mémoire assassine

Un petit livre qui a tout d'un grand.



J'ai été un peu effrayé au début de ma lecture par la structure de ce livre qui est découpé en chapitres très courts. J'avais peur que cela soit un peu trop haché pour moi, ce qui présenterait du coup quelques difficultés pour rentrer vraiment dans l'histoire.



Verdict : j'ai terriblement accroché et j'ai dévoré ce livre d'une traite. Le rythme est parfait, l'écriture est belle, les thèmes abordés sont traités d'une manière que j'ai trouvé très intéressante. On en vient presque à éprouver de la peine pour cet homme atteint d'une maladie qu'on ne souhaite à personne. Ce vieillard qui a pourtant tué de nombreuses personnes dans sa vie.



J'ai également apprécié la fin, pleine d'émotion, même si je n'ai pas été surpris outre mesure.



Encore une bien belle découverte grâce au club de lecture Babelio.
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L'Empire des lumières

Kiyeong, jeune étudiant de Corée du Nord est envoyé à Séoul comme espion pour infiltrer une université. Après avoir été actif pendant 10 ans, il ne reçoit plus de signes de ses supérieurs et devient un agent dormant. Il s'installe dans la vie de Seoul, devient importateur de films, marié, père d'une adolescente.

Un matin à son travail, il reçoit un email, c' est un haïku de Basho, c'est un code pour lui intimer l'ordre de rentrer dans le nord. Le ciel semble lui tomber sur la tête, il se croyait oublié et pensait pouvoir passer sa vie confortablement à Séoul, loin du régime dictatorial et des privations de la Corée du Nord.

Le récit est articulé en 24 chapitres, les 24 heures du jour ou Kiyeong reçoit le message maléfique qui bouleverse sa vie. Après la réception du message, il sort de son bureau et erre dans la ville, assailli de questions, de doutes, de craintes. Il se demande s'il doit obéir à l 'ordre, fuir à l' étranger...

L'auteur a signé un thriller rythmé, tout en se penchant sur le destin tragique d 'un homme piégé entre deux mondes diamétralement opposés.

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Ma mémoire assassine

Écrit à la façon d’un journal intime, ce court roman nous fait explorer les méandres de la pensée d’un personnage principal sans nom, poète à ses heures et amateur de philosophie et de tragédies grecques au sens propre du terme, mais aussi ancien tueur en série désormais à la retraite atteint de la maladie d’Alzheimer. Ses mémoires s’effritent, même les plus « plaisantes » à son goût, et la distinction entre fantasme et réalité devient difficile. Un roman fascinant que j’ai adoré, original et bien pensé.
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Ma mémoire assassine

« Ma mémoire assassine » est un magnifique roman sur le rapport au temps à travers c’est de l’histoire Kim Byeong-su.



C’est une course poursuite contre le temps et la lucidité., Ce vieillard perd ses repères et ses certitudes au fil du temps.





Polar diabolique, étrange, original l’auteur réussit à jouer avec nos nerfs. Plus encore, il réussit à rendre humain ce personnage « affreux », car la maladie le rend fragile et peut être capable d’empathie.



Malgré tout, les personnages secondaires : Eun-hee,Pak Ju-tae, (l’inspecteur Ahn( sont très présents, et s'effacent.



Ma mémoire assassine est un roman original, étrangement diabolique Kim Young-Ha réussit, à jouer avec les nerfs du lecteur.



La fin est à la hauteur du héros, diabolique et totalement imprévisible.





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Quiz show

C’est le 3ème roman que je lis de Young-Ha Kim qui, il est évident, a le don de se renouveler puisque chaque fois le thème est vraiment différent. Il s’agit, dans celui-ci, d’un homme de 27 ans et qui, malgré les diplômes, est au chômage et couvert par les dettes qu’à laissé sa grand-mère qui l’a élevé. Il n’aura pas d’autre choix que d’accepter de vivre parmi des adeptes de quiz, lui qui en est passionné. Roman prenant, intéressant, d’auto-dérision qui parle de l’influence du high tech et de ce nouveau monde virtuel sur nos vies. Mais il y a la balance puisque l’auteur parle aussi de romans.
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J'entends ta voix

Auparavant, j’avais déjà repéré cet auteur avec un roman précédent.

L’univers d’ Young-Ha Kim m’intriguait. Aussi, lorsque le titre « J’entends ta voix » fut proposé parmi la liste de l’opération masse critique. J’ai sauté sur l’occasion …Pour revenir au roman proprement dit, « J’entends ta voix » s’adresse à un public averti ou adulte car les thèmes abordés sont tabous et difficiles : délinquance juvénile, la prostitution et viol, etc. Une jeunesse désœuvrée, livrée à elle-même où le héros n’est autre que Jeï. Né dans un endroit insolite (une gare routière), Jeï est un héros vraiment atypique …D’abord, rejeté et ensuite adulé par les foules, Jeï sera le fil conducteur de cette histoire et sera le chef d’un mouvement de révolte contre l’ordre établi. Tour à tour, d’autres personnages parleront de lui en termes élogieux ou le contraire. Jeï ne laisse pas les gens indifférents. J’ai apprécié ma lecture sauf l’avant dernière partie (le policier), le passage des courses poursuites avec les motards traînait en longueur. Contrairement à la fin, je l’ai trouvée trop rapide. Cela ne m’empêchera pas de lire un autre roman de cet auteur car je sais à quoi m’attendre. Pour ceux qui aiment Ryû Murakami, il est fort probable que vous aimeriez les romans d' Young-Ha Kim.

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Ma mémoire assassine

Kim Byeong-su. 70 ans. Tueur en série à la retraite, atteint de la maladie d'Alzheimer et qui décide de reprendre le collier.

Voilà résumée en quelques mots la quatrième de couverture. Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et me poser moult questions. Notamment comment un tueur en série décide-t-il d'arrêter ses "activités" compulsives?



Ma mémoire assassine marque mes premiers pas dans la littérature coréenne. Quel baptême! J'ai trouvé ce roman déconcertant. Ce qui ne signifie pas que je ne l'aie pas trouvé bon. J'ai beaucoup apprécié l'humour noir véhiculé par le narrateur. De même que son attrait pour la poésie et les réflexions philosophiques qui émaillent son récit. Ses promenades contemplatives dans son bosquet de bambous dont il admire la pousse vigoureuse.



L'auteur fait bien ressentir également le désarroi puis l'angoisse qui étreignent Kim Byeong-su au fur et à mesure que la maladie d'Alzheimer ronge sa mémoire et le laisse face à la vacuité des souvenirs passés et des choses à faire. Il a mis du suspense dans cette course contre le néant mémoriel pour atteindre l'ultime but que le narrateur s'est fixé.

Quant au dénouement de l'intrigue, que je ne compte certes pas defloré, j'avoue qu'il m'a bien surprise. Mais si logique.



Nonobstant le passé sanglant de son personnage, Kim Young-ha parvient à nous inspirer de la pitié pour lui, pour les ravages que la maladie causent dans sa dignité. Il m'a aussi donné l'impression de me tendre un miroir où risque de se refléter le même désarroi car Alzheimer reste suspendu au-dessus de la tête de tout un chacun. Il nous offre la vision d'un futur potentiel, ce qui a de quoi mettre largement mal à l'aise...



Néanmoins, je recommande ce roman pour les qualités qu'il comporte. J'ai vu que les éditions Picquier publiaient d'autres titres de Kim Young-ha; je compte bien découvrir un peu plus cet auteur pour le moins dérangeant.
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L'Empire des lumières

Vingt-quatre heures dans la vie d'un homme. Vingt-quatre heures pour décider de son avenir, de façon irrévocable.

Vingt-quatre heures dans la vie de sa femme, aussi, que tout sentiment semble avoir quitté. L'amour ? Elle n'aime plus son mari depuis longtemps. La peur, le remords, la compassion ? Elle semble ne jamais en avoir éprouvé - voir le froid détachement avec lequel elle pense à l'accident qui a laissé son frère aîné handicapé, ou son incompréhension face à la mélancolie de sa mère. Il lui reste les regrets de la vie qu'elle aurait aimé mener, et son attachement à sa fille unique - vous me direz que ce n'est déjà pas mal.

Son mari, Kim Kyeong, est bien plus tourmenté, et avec lui, c'est toute l'histoire des deux Corées contemporaines que nous découvrons. C'est aussi tous les tourments d'un homme qui a toujours voulu servir son pays. Il repense à ses années de formation, à ceux qui l'ont formé, qu'il voit maintenant d'un oeil neuf. Il retrouve ses réflexes d'agent, mais il n'est plus l'homme qui, embarqué dans un sous-marin, a quitté la Corée du Nord pour infiltrer le Sud et aider au mieux d'autres agents à s'intégrer. Il n'est pas non plus un authentique coréen du Sud. S'il est capable de se fondre dans la masse, de respecter leur code, de capter les modifications du langage, des comportements - et de voir les différences avec le Nord - il n'est jamais pensé comme un coréen du Sud, il est toujours resté extérieur à ce qu'il étudiait. Prêt à retourner d'où il vient ? Il en sait les conséquences, qui n'ont rien à voir avec le MI-6 des James Bond. Il sait aussi les conséquences s'il reste - pour lui, pour les siens.

Mais qui sont les siens ? Sa femme, sa fille, brillante lycéenne ? Ou son père, ses frères, restés au Nord ? Et si la cause de son comportement (un agent sûr de lui n'aurait pas hésité) n'était pas à rechercher des actes qu'il a dû commettre, et surtout, dans un acte, fondateur pour lui, dont il fut le témoin et la victime ?

Beaucoup d'interrogations, parce que le personnage principal n'a cessé de s'interroger, là où d'autres avaient des réponses toutes prêtes, et des solutions radicales.
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Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur..

D'emblée faut avouer qu'avec un titre pareil, ce recueil de nouvelles ne pouvait pas passer inaperçu. Et pour cause puisqu'en quatrième de couverture on nous annonce un humour croisant Buster Keaton et Kafka. Il n'en fallait pas plus pour que je succombe et bien m'en a pris !

C'est dans un style simple mais non moins clair et limpide qu'on suit des personnages confrontés à des absurdités de la vie. Certaines sont drôles, d'autres étonnent et d'autres mettent même les nerfs en pelote (comment réagiriez-vous si personne ne vous écoutait?). Je prenais en exemple l'aveuglement et l'indifférence car c'est le thème d'une des nouvelles : un homme tombe amoureux, passe à l'acte et devient au fur et à mesure transparent non seulement pour les autres mais aussi pour lui. Je ne vous dévoile pas la fin mais ça ne va, bien évidemment, pas aller en s'améliorant. Pour ce qui est de la première nouvelle, elle tient énormément du Kafka en cela qu'un homme qui descend, comme chacun matin, les étages de son immeuble, tombe nez à nez avec un homme souffrant coincé dans l'ascenseur. Promettant de lui porter secours, celui-ci s'empresse de sortir, d'interpeller les gens mais personne ne semble prêter attention à l'urgence de la situation. De plus, les événements abracadabrantesques s'enchainent (les tuiles semblent bien parties pour toutes lui tomber dessus le même jour) et le pauvre homme immobilisé dans sa cage fait figure de danger sous-jacent. Il est latent qu'il y a un malaise, une urgence à ce que tout rentre dans l'ordre et pourtant ce n'est la journée ni du narrateur, ni du malheureux bloqué sans assistance.

C'est la troisième nouvelle qui m'a littéralement scotchée. Une femme écrit à un auteur à succès (le nom de Kim Young-ha renforce la mise en abyme) pour lui conter ses déboires amoureux. Au fil du récit, elle en vient à parler de son mari actuel, un homme étrange et assez insensible aux plaisirs charnels. Et la conclusion, pour elle, est sans appel : et s'il était un vampire? Comme pour s'assurer le soutien d'un être à l'imagination fertile, elle dévoile des pans de vie qui ne pourraient que renforcer l'hypothèse. C'est un régal de lire la lettre de cette femme et on se demanderait presque s'il n'y a pas un peu de vrai dans tout ça.



C'est tout à fait jubilatoire que de lire un tel recueil ! Je l'ai d'ailleurs dévoré car j'ai trouvé les nouvelles savoureuses, diversifiées tout en étant particulièrement addictives. J'en aurais bien lu quelques unes de plus car la plume de Kim Young-ha fait son effet : on ne peut que tout lire d'affilée sans autre arrêt que son propre souffle. L'auteur est très connu en Corée du Sud et rencontre un vif succès. Quant à moi, il ne fait pas de doute que je relirai un autre de ses livres.



Rien de tel pour se mettre en jambe pour la nouvelle année !
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Ma mémoire assassine

J'aime quand un livre déjoue les pronostics.

Quand on croit que l'on va s'enquiller un genre bien défini et que l'on se trouve à feuilleter quelque chose d'autre, moins défini, moins bordé, qui s'égare en dehors du cadre.

Court roman. Dense et machiavélique. Démoniaque dans sa construction, MA MÉMOIRE ASSASSINE est bien plus qu'un polar bien troussé. Articulé autour de paragraphes concis, frôlant parfois le haïku, MA MÉMOIRE ASSASSINE est un livre qui s'échappe des sentiers balisés que l'on pensait arpenter. L'on se surprend à éprouver non pas une compassion mais une empathie envers l'épreuve que traverse Kim Byeong Su. On assiste à un racornissement : un cerveau normalement constitué qui se rétrécit jusqu'à la taille d'une noix et c'est terrifiant. On ressent un certain soulagement à constater que c'est un tueur en série qui subit les affres d'Alzheimer.

Cette maladie est une immonde saloperie.

Kim Byeong Su mène une lutte dérisoire, annotant tout ce qui doit l'être et oubliant ce qu'il a annoté. On ne peut pas gagner.

Un bouquin saisissant qui nous cueille avec un final époustouflant.

Derrière une histoire peut s’en cacher une autre dont le lecteur découvre qu’il n’a jamais eu les clés, précisément parce que le narrateur les avait oubliées.
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Ma mémoire assassine

Kim Beyoung-su, 70 ans, vit dans sa maison, légèrement isolée du reste du village. Son souci le plus important est la maladie d’Alzheimer. Ces souvenirs commencent à se mélanger et ces bons moments où ils tuaient des gens commencent à s'effacer. Comment faire face à l'oubli?







Kim Beyoung-su aurait pu être un vieillard ordinaire. Mais voilà, qu'en plus d'être vétérinaire, il a été sérial killer. Un accident qui a découlé sur une opération du cerveau l'a fait changer et a arrêté de tuer. Du moins, c'est ce qu'il croit. Un nouveau tueur en série sévit et il pense que c'est le petit ami de sa fille. Eun-hee est la petite fille qu'il a épargné après avoir tuer ces parents. Elle essaie de veiller sur lui mais ce n'est pas si facile avec la maladie d’Alzheimer. Ces souvenirs s'enfuient, se confondent et se mélangent. Et tout va empirer quand des policiers vont commencer à chercher dans son jardin et trouver un corps. Avait-il vraiment une fille? à qui sont tous ces corps?



Young-Ha Kim décide parler de la maladie d’Alzheimer sous l'angle particulier d'un tueur en série. Ces meilleurs souvenirs sont ceux de ces meurtres qui sont assez peu décrit et qui vont aussi partir dans la boîte à oubli. La structure du roman est très particulière. L'auteur structure l'histoire avec des parcelles de moments que le personnage principale nous raconte. L'oubli et la confusion se fait sentir au fur et à mesure des pages, Kim Beyoung-su perd pied avec la réalité. Une organisation très intéressante et qui nous rapproche de ce personnage assez atypique. Même si j'ai été qu'à moitié conquise par l'histoire, elle a la particularité d'être originale.



Envie de découvrir un tueur par le biais de ces souvenirs qui se délitent? Ouvrez Ma mémoire assassine et perdez-vous dans les mots.


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Ma mémoire assassine

Un tueur en série atteint de l'Alzheimer : paradoxe cynique. Kim Young-ha expose superbement sous forme de journal intime, cette perte de mémoire et de réalité qu'implique la maladie. Ce vieux monsieur, tueur de dizaine de personnes, en devient presque touchant ! Ma mémoire assassine est entre comédie cynique et polar noir, nous plongeant pendant une heure dans la vie de ce vieil homme : à lire.
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L'Empire des lumières

Sans doute le meilleur Kim Young-Ha que j'ai lu !



L'auteur nous fait vivre pendant 24h les pensées et les actions des personnages gravitant autour du héros du livre, un espion nord-coréen vivant en Corée du Sud depuis 20 ans. Par le biais du regard de cet espion, l'auteur nous offre une critique très cynique de la Corée du Sud.



Le héros est tiraillé entre son quotidien bien rôdé au Sud et ses souvenirs et convictions du Nord. L'auteur démonte petit à petit la notion de liberté présente au Sud en nous montrant comment l'homme s'emprisonne de lui-même dans une société de consommation, dans des carcans sociaux…. Le personnage principal a navigué pendant 20 ans dans le Sud tel un fantôme, ne trouvant jamais complètement sa place, cependant, on ne ressent pas non plus chez une forte appartenance au Nord. Même au sein de sa propre famille, il n'est pas vraiment à sa place.



Il est très intéressant de voir les divers personnages évoluaient au fil d'une même journée ! Chacun fait face à diverses situations qui révèlent toutes un certain mal être.



Un livre dont on ne décroche pas !
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Fleur noire

Début 1900. 1033 coréens partent émigrer au Mexique pour fuir leur pays envahit par le Japon. Nous les accompagnons durant leur traversée de trois mois en bateau en faisant leur connaissance. A leur débarquement leurs rêves deviendront vite un cauchemar, puisqu'ils devront travailler quatre ans dans les plantations selon le contrat. Nous suivons le destin de personnages attachants divers : nobles, paysans, voleurs. Il faut aimer le côté historique et ne pas se perdre dans tous ces noms qui nous résonnent pareil aux oreilles. Rien à voir avec Ma mémoire assassine qui m'avait subjugué par son originalité. Intéressant.
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Ma mémoire assassine

Dans cette histoire peu vraisemblable, un ex-tueur en série âgé de 72 ans et atteint de la maladie d’Alzheimer, veut reprendre du service pour tuer le prétendant de sa fille qu’il présume être, tout comme lui, un tueur en série.

Il souhaite le tuer avant d’oublier. Une course contre la montre est engagée.

Cet homme qui était froid et insensible nous touche. Il est aujourd’hui fragilisé par la maladie ce qui le rend humain.

Ce roman, à la fois drôle, tragique, semble parfois sombre. J’ai adoré ce livre à l’écriture fluide empreint de poésie dont le suspens nous tient en haleine et qui se lit d’une traite. L’humour noir et glacial de cette nouvelle peut surprendre mais c’est vraiment original !

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La mort à demi-mots

Le roman de Kim Young-ha s’ouvre sur un bref cours d’Histoire de France, subtilement analysé par un coréen, dont la principale vocation est celle de proposer aux jeunes sud-coréen.nes blasé.es, le meilleur moyen pour les accompagner jusqu’au suicide.



Le narrateur omniscient - puisqu’il arrive à décrire des scènes dont il est absent - s’apparente à Dieu et nous livre une sorte de confession, un futur roman qu’il décide de publier racontant le pourquoi et le comment de la disparition de deux femmes, Seyoun et Mimi.



Le roman noir coréen est à lui seul un genre particulier. Mais celui-ci l’est d’autant plus : très dérangeant par moments, artistiquement poussé, où la Mort et le sexe font partie intégrante de l’intrigue.



Les références qui ont permis l’élaboration du récit sont incrustées dans le texte et servent ainsi de repères, et tant mieux bicause on se retrouve - un peu trop de fois à mon goût, paumé dans l’univers glacial et sans joie de l’auteur (mention spéciale à Sylvia Plath TMTC).



Bizarrement La mort à demi-mots ne plombe absolument pas le moral, et c’est ce que je trouve dingo dans cet exercice ; comment peut-on ressentir cette sorte d’apaisement après avoir exploré ce qui se passe dans la tête d’un tueur méticuleux, sociopathe alors qu’il est dénué de toute méchanceté ?



Le vrai titre coréen de ce roman est une référence directe à une phrase de Sagan qui scandait « j’ai le droit de me détruire », et les oeuvres citées de Delacroix et de Klimt sont pour beaucoup dans l’appréciation du roman, l’auteur est à l’image de son narrateur ; minutieux et organisé.



(et ça a le mérite de me mettre le cul entre deux chaises alors…)



Booyah !


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