AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yvon Le Men (56)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le chemin de halage - Encres de Isabelle Gr..

♫Chantons tous les deux

Un autre jour peut-être

On sera heureux

Alouette, alouette ♫

-Gilles Dreu-1968-

---♪---♫---🦢---♒---🦢---♫---♪---

Sur ce chemin à pas perdus

J'ai revhaïcu

tous mes amours connus.



Pour deux pattes de mouche d'Isabelle Grelet

Son nom dans le titre en lettres dorées !!!!?





Commenter  J’apprécie          870
Besoin de poème : Lettre à mon père

Depuis plusieurs années, je suis une admiratrice invétérée d'Yvon le Men que je vois chaque année à "Etonnants voyageurs" défendre avec passion la poésie contemporaine.

Chez lui, pas d'admiration compassée pour la poésie, mais une manière incroyable de la vivre au quotidien avec humour, gaîté, gentillesse et ouverture aux autres.



Dans « La Bretagne sans permis » (que je dois chroniquer...), il réussit à rendre poétiques leurs péripéties avec une voiture sans permis qui ne réussit pas à doubler un camion ! (et quand il en fait la lecture, il fait pleurer de rire le public!)

Ici le sujet est plus mélancolique car il choisit de parler de son enfance, de la mort de son père alors qu'il n'avait que treize ans et de ses débuts comme poète.

Tous ses souvenirs sont entrecoupés de poèmes, évoquant sa mère, ses frères et sœurs, son oncle, ses grands-parents, et aussi les rencontres importantes de sa vie.

De cette enfance très pauvre il garde des images lumineuses de moments familiaux et de jeux à la campagne et au bord de la rivière.



Cette faculté à vivre l'instant et à se créer des images fera de lui un poète, ce sera l'unique métier qu'il exercera, au prix bien sûr de nombreuses années de galère.

Ses rencontres les plus importantes seront celles de Xavier Grall et d'Eugène Guillevic, il sera ami avec Christian Bobin, Nicolas Bouvier, François Cheng, et toute sa vie se nourrira de moments partagés avec des poètes du monde entier qu'il réussira à faire venir à Saint-Malo pour le festival, mais aussi dans sa ville de Lannion.



Impossible de citer toutes les phrases que l'on aimerait apprendre par coeur, en voici quelques unes pour le plaisir :

« Il fait un temps de poème »

« Il arrive qu'une image attende son poème plusieurs années »

« sur le chemin

faire que les retours

soient des allers »

« Je suis le fils d'un homme dont l'avenir est tombé »

«Jeune, je pensais que je mourrais jeune, et un jour je reçus de l'avenir un jour de plus que toi.»

Commenter  J’apprécie          538
Le Tour du monde en 80 poèmes

La poésie est ce diamant qui lézarde le miroir sans tain derrière lequel nous subissons l'interrogatoire du Réel, vision à sens unique. Impulsion magnétique qui désaccorde les détecteurs de mensonges.

Le coeur contesté soudain s'évade de la poitrine suspecte et s'étire à l'horizon, tel un ciel origami qui, d'un dépliage hiberné, déconcerte les crève-la-faim repus de vapeurs utilitaires.



Avec ce recueil nous faisons le tour d'un monde détourné.

Un poète quitte le nid, se saisit du trivial, le mâchouille de ses fièvres acérées, puis par des rimes hébétées et des mots entonnoirs glisse sur nos lèvres la becquée qui ravitaillera les oisillons de nos songes...



Le poète a pour vocation d'expier le genre humain. La guerre, la mort, toutes les douleurs du monde, il les soulève entre le pouce et l'index et de sa plume acupunctrice tatoue sur nos sutures ses points de suspension...

Le poète a pour intonation la jouissance des lettres déliées, affranchies au tarif enfileur, dévergondées comme des lucioles désabusées...



"Et quelle utilité tout ce blabla ?", éructeront-ils.

Soit... nous nous tairons en quittant la Terre.

Que le lecteur laisse les mots retomber dans l'atmosphère mondiale, comme la fusée ses propulseurs. Son voyage est initié. Un univers où la lumière n'est plus prisonnière de la vitesse, un macrocosme inconnu et pourtant pelotonné au coeur de chacune de nos cellules...

Commenter  J’apprécie          449
Les épiphaniques

Yvon le Men nous parle de ses rencontres avec quelques égarés de la vie, malchanceux, marginaux, immigrés, orphelins, veuves… tous abandonnés de la vie, et pourtant ils l'aiment, la vie. Avec une économie de mots, quelques vers, quelques modestes images, Yvon le Men les rend beaux, touchants, et nous donne envie de les aimer, ou juste de parvenir à les voir nous aussi. Les mots, tout en pudeur minimaliste, leur rendent hommage, nous ouvrent les yeux sur des figures qui méritent un peu plus de lumière. Ces rencontres sont agrémentés de portraits graphiques réalisés par Richard Louvet, dessin ou photo, juste une silhouette, un visage de profil sur une page entière, la lumière effleure leurs contours, ces représentations sont tout aussi pudiques et modestes que les mots, tout aussi fines et touchantes que les poèmes.

Yvon le Men est loin d'être un auteur inconnu en ce qui me concerne, cette lecture m'a donné envie de replonger dans son oeuvre, et de lire encore plus de poésie.

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique, alors merci à Babelio et aux Éditions Bruno Doucey pour ce beau moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          360
La baie vitrée

Mars 2020. Les malades, les morts, le décompte morbide

En Italie déjà 20 465 vies en moins

20 465 fois une vie en moins

La peur de mourir, mourir seul, mourir du chagrin

Qu’un proche ou un ami cher meure



Nous rentrons dans la nuit

Le temps devient si lent

Silencieux

Nul endroit où fuir

L’espace se distord

Faisant d’un jardin tout un monde

Du mètre de toi à moi une frontière infranchissable



Une fleur un chant un vieux poème

Entassé au fond de la mémoire

Comme un gisement d’or au fond de la rivière

Sauvent des questions sans réponse

Et le spectacle du printemps

Où chaque jour apporte son lot de premières fois





Bienheureux celui qui a passé le confinement dans une maison entourée d’un jardin ou à la campagne. Bienheureux celui qui est capable de débusquer la poésie dans le quotidien. Bienheureux celui qui trouve les mots pour la partager avec les autres.

Commenter  J’apprécie          356
Une île en terre : Les continents sont des ra..

Parfois il faut aller au bout du monde pour rencontrer son voisin … C'est un peu ce qui s'est passé entre Yvon le Men et moi : nous nous sommes rencontrés en Suède, avec son ami Björn Larsson qui se démenait avec l'assassinat d'un poète …



Point de meurtre ici, point de trafic minable, point de vengeance, mais juste la vie ordinaire dans ce qu'elle a d'éphémère et de délicat : l'enfance et ses souvenirs. Ainsi le Men rend hommage à son père trop disparu (comme on dit pudiquement), à sa mère multiple, mais aussi aux grands-parents, aux oncles et tantes, aux humbles, à l'étranger. Souvenirs d'une autre époque qui raviront les plus nostalgiques.



Une poésie simple et accessible, parsemée ici et là de belles formules qui allègent le poids des souvenirs.

Commenter  J’apprécie          310
A l'entrée du jour

 

 

Ouvrage composé de cinq chants et un écho.



Jean Malrieu parle d'Yvon, et de « sa parole

concrète, directe, efficace, à l'opposé des

intellectuels qui mirent leur profil dans les

glaces biseautées du langage ».



Xavier Grall nous indique la « naissance d'une

poésie  haletante,  écartelée,  lyre tendue

jusqu'à craquer ».





   Décidément Yvon Le Men n'en fini pas

d'être, et précisément d'être un poète du

quotidien.



   Trouvé cette perle, CHANT IV, à soumettre

d'urgence à nos dirigeants actuels et à venir

et dont l'auteur mériterait à ce titre le « prix

Goncourt de l'écologie ».

 

 

" Écoute l'arbre

Il t'apprendra à grandir

p.67





   Puis un peu plus loin dans le CHANT V :



Va à l'étranger comme chez ton ami

Et chez ton ami comme à l'étranger



Donne-moi une île à découvrir

Et je te donnerai la main

p.91





   Je ne résiste pas à ces poèmes

figurant dans le CHANT II :



" Au bout d'une horloge

L'amour fait quelques pas dehors



Il va pleuvoir

Le ciel est bleu

p.41



" Je te prend le cœur

Et on prend la route

Car les châteaux attendent notre enfant

Ce soir la lune comme un diamant autour de ton

cou

Le bleu jusqu'au vert dans la forêt

p.44



" Ta maison et ma maison

C'est le monde

La terre est ronde

Voyagerons-nous dans le même sens ?

p.45

Commenter  J’apprécie          301
L'échappée blanche

Déniché dans la bibliothèque de ma mère, un petit livre blanc, tout fin, tellement fin qu’il disparait entre les tranches de ses voisins, caché pour celui qui aura la curiosité, celle des mots nous attendant là depuis des années, comme le résultat d’une fouille archéologique fructueuse.

Les feuilles ne sont pas découpées, elle ne l’avait jamais ouvert, il était resté là, avec les autres livres d’Yvon Le Men, mais celui-là n’avait jamais été lu. Je ne suis pas très doué pour le découpage des feuillets au coupe papier, je dérape un peu, ce n’est pas tout à fait droit, j’ai l’impression de profaner un temple oublié.

Je ne pensais pas si bien dire.

Je découvre les premiers mots, et les suivants, fébrile, Yvon Le Men nous raconte un deuil, celui d’un être aimé…

C’est comme si ce livre m’avait attendu tout ce temps, qu’il était là pour moi, qu’elle ne l’avait jamais ouvert pour qu’en ce jour je le découvre, il me parle d’elle, de mon amour pour elle, l’émotion est trop forte, les larmes montent… Pas seulement de tristesse.

Les mots sont justes et beaux, très peu de mots, parce que parfois, il n’y a pas besoin de plus.

C’est un moment de magie, celui de ne pas l’avoir ouvert avant que je puisse en saisir la force, il m’attendait ce jour précis, un rendez-vous obligé.
Commenter  J’apprécie          293
En Fin de Droits

J’ai découvert par hasard ce 15 octobre 2014, en allant renouveler ma carte d’adhérent à la FNAC, ce petit texte édité par Bruno Doucey. Petit en épaisseur mais qui exprime bien en poésie et en jeux de mots, une colère et un sentiment d’injustice et d’absurdité des plus légitimes. Texte qui garde une allure et une vitalité plus que louables dans un système des plus bancals, et bureaucratiques, dénués du minima d’humanité !!



J’ai été rechercher quelques informations concernant les préoccupations survenant à notre auteur ; ci-joint un mini-récapitulatif, extrait de l’article du Monde des Livres du 8 août 2014, par Johanna Luyssen

« Yvon Le Men écrit des poèmes, et souvent il les dit. Depuis quarante ans, il les déclame comme un comédien, parcourt les festivals, les écoles, les médiathèques. A 61 ans, le poète breton, établi à Lannion (Côtes-d'Armor), se flatte d'avoir sillonné sa région : « Il n'y a pas un village en Bretagne où je n'aie pas dit de la poésie. » Yvon Le Men ne vit pas de ses droits d'auteur, modestes malgré ses dizaines d'ouvrages écrits – des recueils de poésie, et quelques romans chez Flammarion.

Depuis 1986, il était affilié au régime des intermittents ; en 1998, il est qualifié de « poète-interprète ». Mais, à quelques années de la retraite, la machine administrative s'enraye. Après avoir radié Yvon Le Men du régime des intermittents, elle lui réclame un trop-perçu d'indemnités de près de 30 000 euros. Une situation qu'il estime « ubuesque » et qui le mène aujourd'hui à traduire Pôle emploi en justice.

Tout commence en juillet 2013, lorsque Pôle emploi l'informe qu'il ne touchera plus d'indemnités… »



Je plébiscite l’excellent commentaire de melina1965 sur ce court texte combattif…. Aidons l’auteur, en achetant, en lisant et transmettant les textes de ce poète engagé, Yvon le Men, sans oublier tous les autres, intermittents de la poésie, de la culture, à qui on dénie une existence de travail et de création…Cette société mené et capté par « les marchands du temple » !!! …



« Il est vrai

sûrement

il est juste

sans doute

sans aucun doute

qu'un crime de sang

est moins grave

qu'un crime de case

de ne pas être dans la bonne case

du statut d'intermittent du spectacle vivant



intermittent

l'inter de mi-temps

quel drôle de mot

rien que de l'écrire

on se sent comme un

trois-petits-points

qui sautent moutons et mutent

mes rêves en cauchemars

je me réveille à l'abattoir « (p.46)



Bref texte poétique, qui garde dignité, fierté, humour, talent, poésie et musique, en dépit d’une colère plus que compréhensible ; ces lignes accompagnées par les dessins aussi significatifs et vigoureux, de l’ami de l’auteur, PEF….





Commenter  J’apprécie          281
Besoin de poème : Lettre à mon père

«Jeune, je pensais que je mourrais jeune, et un jour je reçus de l’avenir un jour de plus que toi.» C’est à partir du moment où Yvon Le Men a réalisé qu’il allait être plus vieux que son père, parti trop tôt à 43 ans, alors qu’il n’avait que douze ans, que «Besoin de poème» va naître.

Yvon Le Men nous invite à le suivre, sur les traces de son père, et sur les traces de ses pères en poésie : Xavier Grall, Vladimir Holan, Jean Malrieu, Guillevic etc... Il nous parle de ses rencontres (avec christian Bobin, François Cheng), des souffrances qui ont jalonné sa route voyageuse qu’il a maintenu elle-aussi en poésie, malgré les turbulences et quel qu’en soit le prix à payer .

"Se faire un sang d'encre, c'est aimer écrire"

Cela donne un livre vagabond et bouleversant, un livre lu il y a quelques années qui me touche à nouveau profondément grâce à ses mots simples qui ont un grand pouvoir, comme lui-même le constate à propos des mots de Christian Bobin : "... ils donnent plus que ce qu’ils écrivent, plus que ce qu’il écrit."

Oui, car chaque lecteur ajoute, en silence, son émotion à celle de celui qui écrit. 
"Mais quand celui qui ignore le poème pleure, même en silence, le poème en lui trouve sa route, même dans le silence des larmes."

Commenter  J’apprécie          280
 Le poids d'un nuage - Les continents sont ..



Je regrette un peu de ne pas avoir lu d'abord le premier tome de cette trilogie poétique, qui, d'après les informations données, évoquait plutôt l'enfance. Ce tome 2 , comme l'auteur le précise en introduction ( très belle, un poème à elle seule) " ouvre les portes, les fenêtres " et se tourne donc vers le vaste monde.



Je connaissais quelques poèmes d'Yvan Le Men, au nom si ancré dans sa Bretagne natale, et qu'il sait si bien chanter.



J'ai retrouvé dans le recueil ces vers courts et frémissants ,instants captés au vol, touches picturales du paysage marin, plusieurs poèmes sont d'ailleurs des impressions de tableaux d'Eugène Boudin, de Monet, des estampes d'Hokusai.De ce fait, les couleurs sont très présentes dans les textes:



" qui annonce la couleur

le passant

le paysage



le poète

ou le poème?"



Les poèmes évoquant Ile-Grande et le Mont Saint Michel, deux endroits que j'aime beaucoup m'ont particulièrement touchée.



J'ai , moi aussi, comme le poète tenté d" écouter les paysages, oreilles ouvertes,jusqu'au bout du silence qu'ils font dans nos yeux" et c'est tellement apaisant, une écume de fraîcheur, une vague d'infini...
Commenter  J’apprécie          273
elle était une fois

«On disait qu’elle était jolie ; lui, qu’elle était elle. Quand ils se mélangeaient, elle était si joyeuse que le «verbe» traversait sa peau. Elle n’est plus là. Elle était là, comme dans les contes qui commencent par : «Elle était une fois...» p 78

Elle c’est Valérie. Lassée elle fuit Manuel qu’elle aime encore, qu’elle aimera toujours mais dont elle ne parvient plus à partager l’existence. Elle emmène avec elle leur fille Darina.

Manuel pour ne pas sombrer, suit les conseils de sa grand-mère Henriette et décide de partir sur les traces d’une vieille dame qui a laissé un poème avant de mourir seule à l’hôpital du Havre. 
«... je n’ai pas su garder Valérie. J’ai vécu avec elle comme si je vivais seul, et un jour, elle est partie. Je suis venu au Havre pour me sauver. Le poème de la vieille dame est un prétexte, un beau prétexte. p 74

En cherchant à se sauver lui-même l’occasion va lui être offerte de sauver les autres. Sans doute la beauté magique du poème tisse-t-elle des liens. C’est un bel hymne à la vie qui est plus forte que la mort.

Et les rencontres, les coïncidences et les signes se multiplient. Il s’éloignait pour mieux se retrouver et être capable d’aimer.

... Je crois qu’on a deux vies. L’une est écrite. L’autre, on l’écrit dans les pas de la première. Et le signe, c’est quand les pas coïncident avec les traces ; quand les deux vies se rejoignent. Mais souvent les gens ont peur de suivre leur livre. p82

Manuel va tenter de suivre son livre et aller ainsi vers une plus grande liberté.

Yvon Le Men sait trouver les mots pour nous parler de vies simples et belles, avec leurs peines et leurs joies. Il nous dit qu’il faut savoir les écouter, s’ouvrir, aller à leur rencontre pour que renaisse sur les visages un sourire, l’ombre d’un rêve oublié. Tout est poème, tout est conte si l’on sait voir et être attentif.

Commenter  J’apprécie          260
Les épiphaniques

Mais quel veinard je fais ! J'ai tiré le gros lot de cette 1ère masse critique de l'année avec ce recueil ! Enooormissime coup de cœur sur ces textes écrits lors d'une résidence de l'auteur dans le cadre d'un projet "Le rance n'est pas un fleuve" qui fut une aventure artistique fin 2020 mêlant personnes issues de la rue ou aux vies difficiles et des artistes avec entre autres l'auteur bien sûr, et un photographe Richard Louvet dont le travail illustre le livre.

Des textes issus des échanges entre le poète et les 12 comédiens improvisés parsemés d'autres écrits plus anciens de l'auteur ou d'autres poètes en rapport.

J'ai plongé dans ces lignes pour n'en ressortir qu'à la fin : pas moyen de les lâcher alors que je prends mon temps d'habitude. Une poésie abordable, humaine. Une poésie du partage. D'un partage au cours de cette résidence , un partage qui s'ensuit à travers ces pages. Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour ce beau cadeau sur cette Masse Critique de Janvier!
Commenter  J’apprécie          150
La Bretagne sans permis

Yvon Le Men est poète et c’est en poète qu’il aborde un voyage en VSP, c’est-à-dire en voiture sans permis. Embarqué dans la VSP de son ami Alexis Gloaguen pour un Silfiac-Roscoff, c’est une odyssée qui commence pour les deux compères sur les petites routes de campagne.

Ce livre est un régal d’humour, de tendresse et de mélancolie. La mélancolie qui accompagne le souvenir des amis disparus, le chanteur Yann-Fañch Kemener, l’écrivain Xavier Grall ou encore Michel Le Bris, le journaliste, homme de lettres et créateur du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo.

Mais le cocasse s’invite à tout instant durant ce voyage et l’alerte plume d’Yvon Le Men lui ménage une belle place dans une poésie à la fois douce et contemplative.

Chemins de campagne, chemins de Bretagne, chemins d’amitié vive et de souvenirs tendres, on monterait tous dans la voiture d’Alexis rien que pour croiser le beau regard des vaches, imperturbables devant le petit bolide.
Commenter  J’apprécie          142
Les mains de ma mère

Je remercie Babelio pour cette opération « Masse Critique jeunesse et jeune adulte » et les éditions Bruno Doucey pour l’envoi de ce recueil de poèmes d’Yvon le Men, illustré par Simone Massi.

Les Mains de ma mère est le fruit de la collaboration entre un poète breton et un artiste italien, tous deux issus de milieux modestes où l’on aimait les histoires ; l’un en a gardé les mots et les sonorités, l’autre les images et cela donne ce petit recueil, très bel objet livre à lire et à regarder.



Un poème, ce sont des mots debout qui nous parlent à l’oreille, libère pour nous seuls des secrets enfouis et de belles images. Ce livre est une « poés’histoire » ; chacun(e) en fera ce qu’il voudra, un film personnel intérieur.

La plupart des textes d’Yvon Le Men sont simples, faciles ; il nous raconte la vie, la mort, l’amour. Une petite vieille achète un téléphone portable pour appeler ses petits-enfants ; un mouchoir passe de mains en mains ; des amants traversent leur première nuit… Il évoque aussi la nature et la richesse du monde animal et végétal, personnifie les arbres et les oiseaux migrateurs, nous montre les merveilles qui sont sous nos yeux… Il se réapproprie les thèmes de la fenêtre ou du phare, met la lecture et l’écriture en abyme…

Certains poèmes sont plus hermétiques, plus propices à interprétation. Le recueil est encadré par les figures maternelles et paternelles, comme une métaphore de l’enfance en devenir.

Parmi mes préférés, il y a les jeux de prénoms de « François, le grand-père de mon voisin » qui pourrait être lu lors des commémorations aux monuments aux morts, l’altérité d’« Inconnus mais pas étrangers », l’allégorie du « Pic épeiche », le non classement de la bibliothèque dans « La Main verte » et enfin « Le Désir de poème » qui porte toute la problématique de ce recueil.



Les dessins de Simone Massi sont noirs, sombres avec toujours une tache de couleur quelque part, sauf un, illustrant les tranchées de « 14-14 à 18-18 ».

Ils prolongent les vers où les inspirent selon l’ordre dans lequel chaque lecteur(-trice) aborde les pages, feuillette, lit, avance, recule, repart puis revient au gré d’une liberté donnée d’emblée : pas de table des matières, pas de risque de se perdre, juste la possibilité de se trouver.



Un recueil à mettre dans toutes les jeunes mains et sous tous les jeunes yeux…

Une petite merveille.

Commenter  J’apprécie          110
 Le poids d'un nuage - Les continents sont ..

J’ai été immédiatement séduite à la lecture du prologue :

« J’ai longtemps préféré l’histoire à la géographie, les visages aux paysages jusqu’à ce que j’apprenne à les lire. […] « Paysages humains de mon pays », dira plus tard le poète turc Nâzim Hikmet, comme pour résoudre l’équation entre géographie et histoire, entre visage et paysage, quand il choisira de raconter la vie des hommes et des femmes qui ont retracé, à coups de rides, de fusil et de poèmes, la forme de leur pays. Pays dans les paysages, vies dans les visages. »



Le recueil se divisent en trois parties : « dehors », « dedans » et « dehors, à nouveau ».

Dans la première partie se mêlent abondamment paysages bretons et art poétique, se répondant comme des échos. Dans la deuxième partie, la plupart des poèmes sont dédiés à des poètes, artistes ou personnalité du monde du livre, d’hier ou d’aujourd’hui, prolongeant l’observation de la création artistique ainsi que des instantanés de souvenirs. La troisième partie est faite de beaucoup de couleurs, de limites et de fins, de vie et de mort, d’âme et de corps, de paysage et d’humain, qui se côtoient et s’entrelacent.



J’ai beaucoup apprécié cette lecture, à la fois sensible et réflexive. Elle m’a fait voyager dans ces paysages, mais aussi dans la pensée et dans l’art, et jusqu’à des sensations, sentiments, émotions et interrogations touchant le plus profond de l’humain.
Commenter  J’apprécie          90
La clef de la chapelle est au café d'en face

Yvon Le Men est poète. Breton. Ses yeux voient la nature en poète, son cœur traduit ses émotions en poète, sa prose est de la poésie.

Il parle aussi de ses rencontres avec des hommes qu'il apprécie, qu'il admire et nous les rend présents. Xavier Grall, Guillevic Glennmor et les autres.

Je passe de très beaux moments avec lui.
Commenter  J’apprécie          90
Les mains de ma mère

Recueil de poèmes de la Collection Poés'histoires, la collection de poésie jeunesse des Éditions Bruno Doucey, "quand la poésie prend les enfants au sérieux".



Yvon le Men est un poète breton issu d'une famille modeste.

Il évoque ses souvenirs d'enfance :

- son entourage notamment ses parents,

- la nature par la mer, les oiseaux

- la guerre avec deux soldats ennemis qui décident de ne pas faire la guerre,

- sa découverte des livres, de la poésie, qui l'ont mené vers l'amour et vice versa,

- le temps qui passe avec les enfants qui grandissent et les parents qui vieillissent.



La couverture m'avait intriguée, car les éditions Bruno Doucey éditent d'habitude des couvertures unies et colorées, avec motif à rayures.

Ici, les recueils mêlent poèmes et poésie visuelle : les dessins de Simone Massi sur doubles pages, sont en nuances de gris, avec pour certains un seul détail en couleur. Ils ajoutent de la nostalgie aux poèmes, de l'émotion.



Ce recueil peut aussi bien être découvert par les enfants mais aussi par les adultes, un réel délice à partager.
Commenter  J’apprécie          70
Les épiphaniques

Yvon Le Men enfile le costume du poète/peintre peignant douze apôtres blessés par la vie, mais l'aimant quand même malgré les coups durs.

La couverture jaune recouvre cette galette des rois et reines.



Guerre, famille, amour, poèmes, mythologie, portraits, images



Les mots manquent pour décrire ces hommes et ces femmes touchants, ces écorchés dont le slogan pourrait être "ce qui ne tue pas rend plus fort", et ce qu'ils ont vécu. Heureusement, ces mots, Yvon Le Men les a, lui, trouvés.



Recueil illustré avec leurs silhouettes en noir et blanc vues de profil par Richard Louvet.







Commenter  J’apprécie          60
Ne vivent haut que ceux qui rêvent

Je ne sais trop pourquoi ces souvenirs me reviennent mais vous rappelez-vous du film « Solo » et « l’albatros » du cinéaste Jean-Pierre Mocky : période noire et révoltée ? Sans doute le mot « solo »



Connaissez-vous le bar de l’enfer à Nizon (le village du Hang ’art) près de Pont-Aven ?

Xavier Grall habitait, non loin.

Ce livre hommage / témoignage est l’œuvre d’un collectif. Ils sont 27, pas tous bretons à prendre la plume pour évoquer Xavier Grall, poète, écrivain à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort.

Parmi les textes, celui de joseph Ponthus : qui a retiré de son expérience d’ouvrier intérimaire dans des conserveries de poissons et abattoirs un livre « À la ligne, feuillets d’usine ».Son texte n’est pas le moins fort.

A de nombreuses reprises, il est question de « solo » poème de Grall.

Il n’est pas dans ce recueil, mais je le mets en « citation »



Ah, oui……. j’oubliais : Grall était mécréant et sans doute allait-il parfois prendre un petit rouge au bar de l’enfer. Yec'hed mat !







Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yvon Le Men (195)Voir plus

Quiz Voir plus

Chroniques Lunaires - Tome 1: Cinder

Avant de rejoindre sa belle-famille, Cinder était orpheline. À quel âge l'est-elle devenue ?

8 ans
10 ans
11 ans
12 ans

38 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Chroniques lunaires, tome 1 : Cinder de Marissa MeyerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}