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EAN : 9782362293931
160 pages
Editions Bruno Doucey (03/02/2022)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Elles nous disent
en lumières
les ombres que nous faisons sur la terre

je suis
tu es
nous sommes

m’entendez-vous ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Yvon le Men nous parle de ses rencontres avec quelques égarés de la vie, malchanceux, marginaux, immigrés, orphelins, veuves… tous abandonnés de la vie, et pourtant ils l'aiment, la vie. Avec une économie de mots, quelques vers, quelques modestes images, Yvon le Men les rend beaux, touchants, et nous donne envie de les aimer, ou juste de parvenir à les voir nous aussi. Les mots, tout en pudeur minimaliste, leur rendent hommage, nous ouvrent les yeux sur des figures qui méritent un peu plus de lumière. Ces rencontres sont agrémentés de portraits graphiques réalisés par Richard Louvet, dessin ou photo, juste une silhouette, un visage de profil sur une page entière, la lumière effleure leurs contours, ces représentations sont tout aussi pudiques et modestes que les mots, tout aussi fines et touchantes que les poèmes.
Yvon le Men est loin d'être un auteur inconnu en ce qui me concerne, cette lecture m'a donné envie de replonger dans son oeuvre, et de lire encore plus de poésie.
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique, alors merci à Babelio et aux Éditions Bruno Doucey pour ce beau moment de lecture.
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Mais quel veinard je fais ! J'ai tiré le gros lot de cette 1ère masse critique de l'année avec ce recueil ! Enooormissime coup de coeur sur ces textes écrits lors d'une résidence de l'auteur dans le cadre d'un projet "Le rance n'est pas un fleuve" qui fut une aventure artistique fin 2020 mêlant personnes issues de la rue ou aux vies difficiles et des artistes avec entre autres l'auteur bien sûr, et un photographe Richard Louvet dont le travail illustre le livre.
Des textes issus des échanges entre le poète et les 12 comédiens improvisés parsemés d'autres écrits plus anciens de l'auteur ou d'autres poètes en rapport.
J'ai plongé dans ces lignes pour n'en ressortir qu'à la fin : pas moyen de les lâcher alors que je prends mon temps d'habitude. Une poésie abordable, humaine. Une poésie du partage. D'un partage au cours de cette résidence , un partage qui s'ensuit à travers ces pages. Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour ce beau cadeau sur cette Masse Critique de Janvier!
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Epiphanie : illumination
d'où : les épiphaniques : les illuminations ou peut être les illuminés ;

Illuminée je suis, après la lecture du dernier opus de ce poète breton que je connais bien ! Je l'ai même rencontré dans une soirée poétique ratée où les machinistes étaient plus nombreux que les spectateurs !
Illuminés seront tous ses lecteurs par les mots lus, les siens d'abord, dans la préface, touchants sensibles et justes, tellement justes et proches de son vécu et de son ressenti qu'ils nous emportent avec eux vers l'univers de l'auteur.
«  Nous ne sommes pas que des cicatrices » voilà les mots d'accroche, qui nous élèvent vers des cieux plus sereins après les épreuves de la vie .
Ces 12 hommes et femmes, blessés mais pas que, vivants plus que d'autres, sans aucun doute, invisibles et inaudibles mais expressifs par leurs phrases et leur phrasé.
Les poèmes sont ceux du poète, des poètes devrais-je dire, car tous ont mis leur patte, agrémentés par les portraits superbes du dessinateur Richard Louvet qui a su ajouter une silhouette aux traits déjà bien définis par les mots.
Certains poèmes m'ont davantage touchée que d'autres, mais tous m'ont emportée dans leur élan par leur justesse, leur précision. Les reprises, répétitions, jeux de mots ont alors pimenté une structure déjà très travaillée, de petites phrases irrégulières, un rythme haletant et un souffle inoubliable.

Pas de violence, sauf celles que l'on devine, pas de secousse, juste des situations que l'on comprend.
Des portraits tout en douceur et tout en nuances.
Allez y sur la pointe des pieds, écoutez la musique, visitez la Bretagne et d'autres endroits fabuleux, laissez vous gagner par la douce musique du vent et remerciez qui vous voulez pour ces moments hors du temps.

Moi je remercie Babelio !!
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Yvon le Men enfile le costume du poète/peintre peignant douze apôtres blessés par la vie, mais l'aimant quand même malgré les coups durs.
La couverture jaune recouvre cette galette des rois et reines.

Guerre, famille, amour, poèmes, mythologie, portraits, images

Les mots manquent pour décrire ces hommes et ces femmes touchants, ces écorchés dont le slogan pourrait être "ce qui ne tue pas rend plus fort", et ce qu'ils ont vécu. Heureusement, ces mots, Yvon le Men les a, lui, trouvés.

Recueil illustré avec leurs silhouettes en noir et blanc vues de profil par Richard Louvet.



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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'AI MIS MES POÈMES SUR LEBONCOIN

[...]
même si un poème
aujourd'hui ne vaut rien
pas même le prix
du stylo qui l'a écrit

il vaut pour celui qui l'écrit
pour celle peut-être vers qui il est écrit
de tout votre être qui écrit

et si elle n'en veut pas
n'écrivez pas
son prénom
[...]
j'ai mis mes poèmes sur Leboncoin
pour les chiens et pour les chats
qui ne lisent pas de poèmes
n'en ont pas besoin
pour dire je t'aime
quand on en a besoin

en miaou
en waouh
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LA POÉSIE EST FOLLE COMME UNE IMAGE

[...]
si vous étiez une image
vous seriez

sans titre
abstrait
jusqu'à désirer revenir dans une forme qu'on reconnaît ?

figuratif
jusqu'à trop vous ressembler ?

[...]
dit-elle
celle qui refuse même des fleurs
en bouquet

pourquoi m'offres-tu de la mort
dit-elle

à celui qui fait ce qu'il peut
et pense que les fleurs
mêmes mortes

sont belles

[...]
je suis
tu es
nous sommes

toutes ces œuvres qui nous racontent
et résonnent en nous
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Ceux qui sont partis de la Grèce vers Troie



extrait 1

Achille est en colère
Agamemnon sacrifie sa fille
Ulysse tarde à revenir
Pénélope l’attend avec son fils Télémaque
les courtisans eux ne l’attendent pas et mourront de son retour

Et nous qui écoutons cette histoire
depuis toujours
avec joie et terreur et la joie

d’écouter
Homère qui a recousu les morts avec nous pour en faire
     des vies
mais à l’imparfait
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Ceux qui sont partis de la Grèce vers Troie



extrait 3

celui qui est venu a vu a vaincu
a écrit sur le courage des vaincus
pour la seule gloire du vainqueur
au point que César est devenu
le nom de tous les empereurs

ceux qui ont brûlé leurs maisons
leurs églises leurs raisons
ceux qui ont chanté déchanté
du printemps à l’été jusqu’à l’hiver de la Bérézina
au point que la route salie d’hier deviendrait le nom
propre demain de la déroute
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Ceux qui sont partis de la Grèce vers Troie



extrait 4

et nous qui lisons cette histoire
depuis toujours
avec joie et terreur et la joie
de lire
Tolstoï qui a recousu les morts avec nous pour en faire
     des vies
mais à l’imparfait

et au cœur de la guerre
l’amour d’André et de Natacha

ainsi sont les histoires
dont nous avons besoin
pour vivre

lentement
nos vies brèves
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Videos de Yvon Le Men (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yvon Le Men
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
+ Lire la suite
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