À l’approche de l’hiver, j’aime souvent me plonger dans un bon cosy mystery (emmitouflée dans un plaid et un carré de chocolat à la main). Après avoir rencontré l’impayable Agatha Raisin ainsi que lady Georgiana de Rannoch (de la série Son espionne royale), Perséphone Murier n’a rien à envier aux autres héroïnes de cosy crime. Cette trentenaire énergique et pleine d’humour fait également montre d’un sacré caractère. Crime d’avril ne tient qu’à un fil est le premier roman d’une série la mettant en scène. Cerise sur le gâteau, les intrigues se déroulent en France ce qui contribue à dépoussiérer quelque peu le genre.
Sud-ouest de la France. Domaine de Morne Étang. Perséphone Murier travaille dans l’événementiel et pense avoir trouvé LE lieu idéal pour organiser le mariage de sa meilleure amie. Notre héroïne peut compter sur le soutien de la propriétaire du château : madame Toussaint-Malvac. Si seulement tout ce petit monde ne se montrait pas aussi sinistre à son égard… La châtelaine espère un coup de pub pour mettre en avant le domaine familial, mais on ne peut pas dire qu’elle accueille notre héroïne à bras ouverts. Son fils, un séduisant viticulteur, semble quant à lui absorbé par les récoltes et ne lui décroche pas un regard. Qu’à cela ne tienne, Perséphone entend bien faire le tour de la propriété avant de prendre ses cliques et ses claques. Mais comble de l’horreur, le cadavre d’une domestique finit par être retrouvé dans l’étang. Perséphone se mue donc en apprentie détective en évoluant dans une atmosphère à la Cluedo.
Crime d’avril ne tient qu’à un fil fut une lecture sympathique mais qui ne fera sans doute pas date dans ma mémoire. La grande force de ce récit tient au personnage de Perséphone. J’ai aimé sa drôlerie, sa maladresse ainsi que son caractère bien trempé. Elle n’a en effet pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à commenter les travers des uns et des autres. Ceci donne lieu à quelques joutes verbales, et j’ai aimé être le témoin des liens qui se font et se défont entre nos personnages.
Côté intrigue policière, Elodie Delfa nous livre un récit classique. On se plaît à soupçonner tout un chacun et les fausses pistes ne manquent pas. Le final se montre inattendu, mais sans doute beaucoup trop tiré par les cheveux pour réussir à me convaincre. D’autres petits détails (le manque de professionnalisme des enquêteurs, le côté parfois trop caricatural de certains des protagonistes) font que je suis totalement passée à côté d’un possible coup de cœur.
Vous l’aurez compris, j’ai aimé faire la connaissance de Perséphone et j’ai trouvé le tout plutôt divertissant malgré quelques bémols. Crime d’avril ne tient qu’à un fil se déguste un peu comme on regarde un téléfilm de Noël. On passe un bon moment à l’instant t, sans trop en attendre davantage.
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