Citations de Éric Fottorino (710)
J’étais une aire de repos, l’ombre qui suit la lumière, ou qui la précède. Mais je n’étais pas la lumière
Tu es mieux qu'un enfant voulu. Tu es un enfant choisi. Le sang est toujours un accident. Pas les élans du coeur.
Elle était restée sans réaction, jetant à la poubelle les affaires de Zac et de Marcel, mue par une rage froide avec l’inébranlable assurance d’avoir raison. D’avoir toujours raison. Elle ne le voyait pas. Elle ne l’entendait pas. à aucun moment, il n’avait pu saisir son regard qui glissait sans cesse. Elle faisait exprès . Elle savait s’y prendre. Jouer la comédie de l’indifférence, le laisser s’emporter tout seul pour mieux le lui reprocher ensuite. Son numéro était au point, une merveille de maîtrise. Du grand art. Un sourire esquissé sur ses lèvres, elle chantonnait, faussement affairée , occupée à le détester.
Si les deux hommes étaient aussi liés, c’était d’abord par leur peu d’entrain à parler. Il leur arrivait de marcher des heures sans échanger un mot, concentrés sur les allures des chiens. Leur amitié supportait le silence.
Un fils trouve toujours de bonnes raisons pour ne plus parler à son père.
"C'est le sortilège et la magie de la littérature que de faire vivre des personnages fictifs qui prennent consistance dans la réalité".
"La confiance est une forme d'inconscience".
"suite a un accident grave..." Un événement banal s'était produit, aux conséquences purement matérielles. Je ne reconnaissais rien d'humain dans ces paroles désincarnées.Elles composaient un chef-d’œuvre d'évitement. L'accident grave n'évoquait aucun geste, ne suggérait aucune image. Il relevait d'une langue vidée de sa substance, dénuée compassion. Une suite de mots pour ne plus y penser, pour passer a autre chose.
A l'arrivée d'une nouvelle rame, l'annonce reprenait : "Suite à un accident grave..." Elle s'immisçait en moi, irréelle. Un événement banal s'était produit, aux conséquences purement matérielles. Je ne reconnaissais rien d'humain dans ces paroles désincarnées. Elles composaient un chef-d’œuvre d'évitement.
L'auteur en cite d'autres :
"N'ayez pas peur de penser".
"La vie, ça demande de l'encouragement".
«L'expression trafic perturbé m'est apparue dans toute sa froideur. Officiellement, aucun être humain n'avait été perturbé. Le trafic, juste le trafic».
Mal nommer les choses, jugeait Camus, c'est ajouter au malheur du monde". Ne pas nommer les choses, c'est nier notre humanité.
Le corps es la chair de l'esprit. Chaque tourment de l'âme laisse sous la peau un fêlure et dessus, une foulure.
Il suffit d'un petit rien, d'un os en porte-à-faux pour mal commencer dans la vie.
Chaque douleur est une mémoire.
Chaque corps est un résumé du monde. Le temps lui passe dessus, dépose ses marques. Il apprend la vie, c' est le mouvement, puis se déprend d'elle, s'accomode de regarder les autres exister.
Il faut garder jusqu'au dernier instant l'émotion et l'attente de la nouveauré, le frémissement qui naît sous les doigts avec l'imprévu.
D'abord voir, ensuite concevoir.
Rien n'est jamais gagné, pas même la mer pour un port.
L'éloquence peut être muette comme la plus profonde, la plus insoupçonnable des blessures.