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Citations de Étienne de La Boétie (180)


Il n’est pas croyable comme le peuple, dès lors qu’il est assujetti, tombe si soudain en un tel et si profond oubli de la franchise, qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir, servant si franchement et tant volontiers qu’on dirait, à le voir, qu’il a non pas perdu sa liberté, mais gagné sa servitude.
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Les empereurs romains n'oubliaient surtout pas de prendre le titre de Tribun du peuple, parce que cet office était tenu pour saint et sacré ; établi pour la défense et la protection du peuple, il jouissait d'une haute faveur dans l'Etat. Ils s'assuraient par ce moyen que le peuple se fierait mieux à eux, comme s'il lui suffisait d'entendre ce nom, sans avoir besoin d'en sentir les effets. Mais ils ne font guère mieux ceux d'aujourd'hui qui, avant de commettre leurs crimes les plus graves, les font toujours précéder de quelque jolis discours sur le bien public et le soulagement des malheureux. On connait la formule dont ils font si finement usage ; mais peut-on parler de finesse là où il y a tant d'impudence ?
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Étienne de La Boétie
Vous me demandez ce qu'est le nirvana. Je répondrais : une certaine qualité d'esprit.
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On ne plaint jamais ce que l'on n'a jamais eu, et le regret ne vient point sinon qu'après le plaisir, et toujours est, avec la connaissance du mal, la souvenance de la joie passée. La nature de l'homme est bien d'être franc (libre) et le vouloir être, mais aussi sa nature est telle que naturellement il tient le pli que la nourriture lui donne.
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Celui qui penserait que les hallebardes, les gardes et le guet garantissent les tyrans, se tromperait fort. Ils 's'en servent, je crois, par forme et pour épouvantail, plus qu'ils ne s'y fient.
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Soyez résolu à ne plus servir [ le tyran ], et vous voilà libre. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l'ébranliez, mais seulement que vous ne le souteniez plus ; alors, vous le verrez, tel un grand colosse à qui l'on a ôté son socle, ployer sous son poids et tomber en morceaux.


NDL : j'adore !
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Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu'il est assujetti, tombe soudain dans un oubli si profond de sa liberté qu'il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu'on dirait à le voir qu'il n'a pas seulement perdu sa liberté, mais bien gagné sa servitude.
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Pour le moment, je désirerais seulement qu’on me fit comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un Tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir de leur nuire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui, que de le contredire.
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Chose vraiment étonnante - et pourtant si commune qu'il faut plutôt en gémir que s'en ébahir, de voir un million d'hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu'ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu'ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d'un, qu'ils ne devraient pas redouter - puisqu'il est seul - ni aimer - puisqu'il est envers eux inhumain et cruel.
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Quelle malchance a pu dénaturer l'homme - seul vraiment né pour vivre libre - au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de le reprendre ?
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Étienne de La Boétie
Tu m’as rendu la veuë, Amour, je le confesse

Tu m’as rendu la veuë, Amour, je le confesse.
De grace que c’estoit à peine je sçavoy,
Et or toute la grace en un monceau je voy,
De toutes parts luisant en ma grande maistresse.

Or de voir et revoir ce thresor je ne cesse,
Comme un masson qui a quelque riche paroy
Creusé d’un pic heureux qui recele soubs soy
Des avares ayeux la secrette richesse.

Or j’ay de tout le bien la cognoissance entiere,
Honteux de voir si tard la plaisante lumiere :
Mais que gagne je, Amour, que ma veuë est plus claire,

Que tu m’ouvres les yeux, et m’affines les sens ?
Et plus je voy de bien, et plus de maulx je sens :
Car le feu qui me brusle est celuy qui m’esclaire.
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Nous nourrissons le cheval dès sa naissance pour l'apprivoiser à servir. Et pourtant nous qui pensons savoir le flatter quand vient le moment du dressage, nous le voyons mordre le frein, se ruer contre l'éperon, comme pour montrer à la nature, semble-t-il, et témoigner au moins par là que s'il sert, ce n'est pas de son gré mais par notre contrainte.
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Le Grand Turc s’est bien aperçu que les livres et la pensée donnent plus que tout autre chose aux hommes le sentiment de leur dignité et la haine de la tyrannie.
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Étienne de La Boétie
Le tyran tyrannise grâce à une cascade de tyranneaux, tyrannisés sans doute mais tyrannisant à leur tour.
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La liberté est donc naturelle ; c'est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés qu'avec elle mais avec la passion de la défendre.
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Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu'apitoyé par leur sottise.
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Il n'est pas croyable comme le peuple, dès lors qu'il est assujetti, tombe si soudain en un tel et si profond oubli de la franchise, qu'il n'est pas possible qu'il se réveille pour la ravoir, servant si franchement et tant volontiers qu'on dirait, à le voir, qu'il a non pas perdu sa liberté, mais gagné sa servitude.
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Pauvres gens et misérables, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal et aveugles en votre bien, vous vous laissez enlever, sous vos propres yeux, le plus beau et le plus clair de votre revenu, piller vos champs, dévaster vos maisons et les dépouiller des vieux meubles de vos ancêtres ! vous vivez de telle sorte que rien n'est plus à vous. Il se1nble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu'on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies.

Et tout ce dégât, ces malheurs, cette ruine enfin, vous viennent, non pas des ennemis, mais bien certes de l'ennemi et de celui là même que vous avez fait ce qu'il est, pour qui vous allez si courageusement à la guerre et pour la vanité duquel vos personnes y bravent à chaque instant la mort.

Ce maître n'a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n'a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes.

Ce qu'il a de plus que vous, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire
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Ce sont souvent ceux-là qui ayant l'entendement net et l'esprit clairvoyant, ne se contentent pas comme la populace grossière de regarder ce qui est devant leurs pieds, mais s'inquiètent de ce qui est derrière et devant, et se remémorent de surcroît les choses passées pour juger de celles du temps à venir, et pour mesurer les présentes. Ce sont ceux qui, ayant la tête, d'eux-mêmes, bien faite, l'ont encore polie par l'étude et le savoir : ceux-là, quand bien même la liberté serait entièrement perdue et toute hors du monde, l'imaginent et la sentent en leur esprit, et même la savourent ; et la servitude n'est pas à leur goût, si adroitement qu'on la déguise.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.
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