Lucien Leuwen de Stendhal. J`avais quinze ans, le héros m`a semblé proche pour ne pas dire familier. J`ai commencé à écrire un roman, surement très mauvais. Plus tard c`est le journal de Virginia Woolf et les romans de Sagan qui me donneront l`envie de persévérer.
Gabriel Garcia Marquez, la découverte de « Cent ans de solitude » fut pour moi un choc assorti d`un sentiment de découragement devant la tache à accomplir.
La poésie, c`était miraculeux, je découvrais que le langage pouvait être aussi musical. A la même époque il y a eu aussi les univers de Charles Dickens et de Joseph Kessel (Notamment ses romans qui se déroulent en Afrique : Le lion, Fortune carré, Terre d`Amour et de Feu) qui m`ont beaucoup marquée.
« Du côté de chez Swan » de Proust.
La poésie de Gustave Roud qui est pour moi un des plus grands poètes du XX ème siècle (Air de la solitude chez Fata Morgan, mais aussi ses autres livres.)
Je cherche… Peut-être Victor Hugo. C`est probablement irrévérencieux mais son œuvre est multiple et il est difficile d`être génial partout.
« Et je descendrai aux enfers ne briller que pour les morts. » C`est la menace du Soleil à Zeus dans l`illiade d`Homère.
Je relis « La tache » de Philip Roth, « Eté 76 » de Benoit Duteurtre et aussi Fermina marquez de Valéry Larbaud.
Par myspace il y a déjà quatre ans, j`ai découvert les blogs de Serge Joncour, Tatiana de Rosnay, Rémi Karnauch puis d`autres auteurs inconnus et nous avons commencé à dialoguer, à réagir aux écrits des uns et des autres.
Oui, petit à petit on découvre qu`il y a plus ou moins des codes. En premier lieu il ne faut pas être trop long, pas plus d`une page, le lecteur est « volatile » et puis si l`on veut fidéliser, il vaut mieux écrire régulièrement, au moins deux fois par semaine. J`ai également vite compris que l`image pouvait jouer un grand rôle.
En ce qui concerne les poèmes c`est déjà plus ou moins fait. Pour Les dessins, ce n`est envisageable pour moi que dans le cadre d`une édition classique en les rassemblant autour d`un personnage, d`une histoire même si chaque dessin, chaque planche reste indépendante.
J`ai été fascinée par l`animal tel qu`il était présenté dans une émission de Thalassa. Très vite après, j`ai commencé à le dessiner et à l`installer « dans ma vie » comme une sorte « d`animal de compagnie, mais très vite il a pris une ampleur, c`est devenu un personnage à part entière avec des états d`âme bien à lui et son apparence physique telle que je la représentais a évolué elle aussi.
Je ne pense pas que Piotr exprime vraiment mes pensées, une part seulement. Mais ce qui est certain c`est que sa présence me met en retrait, j`apparais de dos parce qu`au fond, je préfère que ce soit Piotr qui parle.
L`inspiration vient dans des moments très divers, mais j`ai l`impression que les voyages, les déplacements, en vous isolant vous rendent plus réceptifs, plus attentifs.
Il m`a fallu effectivement pas mal de temps pour qu`un roman puisse faire sa place dans le décor où j`avais vécu et cela n`a pas été si simple.
Au Congo je tenais mon Journal comme je le fais toujours d`ailleurs. Cela m`a beaucoup aidé à faire revivre les lieux tels qu`ils étaient mais aussi à me glisser dans la peau de l`héroïne. Les extraits du journal dans le roman ont été écrits pour la plupart sur place.
La plupart de mes héros dans Une femme d`argile sont un mélange de personnes réellement rencontrées et d`autres totalement sorties de mon imagination. Cependant j`ai vécu longtemps avec eux et maintenant je peux dire que tous ces personnages, comme le fleuve et le pays, font définitivement partie de ma vie.
La vie dans les pays en crise comporte des risques inévitables et on le sait plus ou moins. On vit le plus souvent au jour le jour, préoccupé par les urgences quotidiennes qui ont tendance à occulter les dangers à venir et les dérapages éventuels.
le Congo, c`est le pays du fleuve, ce géant qui le traverse bruyamment parfois avec ses rapides est omniprésent. Il l`a été pour moi comme il l`est pour Julia l`héroïne, d`autant plus qu`elle a grandi auprès de cet autre fleuve sauvage, La Loire.
Dans un premier temps, cela m`a paru impossible de retrouver la vie à Paris, j`ai commencé par m`installer en Bretagne et j`y suis restée huit ans… Comme l`héroïne du roman, j`ai eu la sensation de faire corps avec ce pays, j`ai volontairement abandonné mes repères. Mais ce fut pour moi l`occasion d`une libération et d`une renaissance. Mon envie d`écrire aujourd`hui, les chroniques du blog comme les romans à venir, s`est construite dans cet écart entre deux continents.
Merci à Sybille de Bollardière ainsi qu`à Laurence Biava !
Découvrez Une Femme d`argile, le dernier roman de Sybille de Bollardière :
Pour pouvez également retrouver les aventures de Piotr le poulpe sur le blog de Sybille de Bollardière ici !
A quelle personne le livre est-il écrit ?