Citations les plus appréciées
J' ai étudié la patience du chêne rouge, elle qui se perfectionnait d'année en année, et sa résistance au froid. A l' automne, elle se préparait en aspirant sous terre l' énergie du soleil, pour la stocker dans ses racines, un peu comme je conservais la récolte de mon jardin. Tout au long d'une saison en apparence trop froide pour que rien ne survive, l' arbre attend, simplement, continue de grandir intérieurement et rêve du printemps. Sans bien comprendre encore la raison de mon retour, je commençais à songer que c'était pour ça, pour retrouver un langage que j' avais connu autrefois. Le langage de cet endroit.
Je ne puis m'empêcher de regretter de me trouver dans un monde si trompeur, où il faut suspecter ce qu'on voit, se méfier de ce qu'on entend, et douter même de ce qu'on sent.
Lettre LVIII.
Les noms ne leur suffisent pas, il leur faut des étiquettes — qui comptent davantage que l'objet étiqueté.
Chapitre 6 : Nu pour l'exil.
La connaissance est un fruit défendu qu'on ne peut recracher une fois avalé .Ils savent qui ils sont et quelle est leur mission. Ils vivent avec le poids des disparus et la responsabilité de leur faire justice. Leur existence n'a de sens que par la réparation. Et, cette réparation passe par la douleur et la destruction, c'est ainsi qu'on pourra apaiser les morts.
Je suis charmé […] de rencontrer quelqu'un que l'habitude du monde n'a pas encore influencé au point de lui faire perdre l'usage de la raison ; car sous l'empire de la mode, les plus grandes absurdités passent sans être critiquées, et l'esprit s'accommode même des plus grotesques inconvenances si elles se reproduisent souvent.
Lettre LXV.
Dina se demande ce que ça ferait d'avoir une vie normale . Elle n'a jamais rien connu de tel . Son enfance a été bouleversée , son innocence a été piétinée par une paire de botte nazie. Son adolescence et sa vie de femme se sont construites sur les ruines d'un champ de bataille.
Tout en Cherry est rond . Chez elle, tout rappelle un fruit. Ça bouche framboise, son teint de pêche, ses seins murs comme des pommes, ses fesses rebondies comme des oranges. Décidément Cherry est à croquer.
Chaque patient porte son propre médecin en lui. Il vient à nous sans connaître cette vérité. Nous excellons lorsque nous offrons au médecin qui réside en chaque patient l'occasion de se mettre au travail.
- Je ne veux pas que tu sois blessée.
- Je n'ai pas peur de ça.
- C'est parce que tu as vingt et un ans.
- Non, c'est parce que ma génération va assister à la fin de la civilisation.
- Quoi ?
- La possibilité d'espace vital pour toutes les activités humaines est presque épuisée. Chaque goutte de pluie qui tombe n'importe où sur cette planète, chaque flocon de neige est plein de poisons éternels. Il y a un million d'enfants destinés au marché du sexe, deux mômes vendus chaque minute. L'extinction de treize espèces chaque jour. Et ça continue, dans tous les domaines. C'est ça qui me fait peur, et j'ai peur de n'être qu'une autre tête de nœud sur Facebook qui n'y peut absolument rien.
Vivre, c'est éprouver de la douleur, se dit-il, et vivre dans la peur de la douleur, c'est refuser de vivre.
Le bonheur est un dieu qui marche les mains vides...
Même l'histoire des techniques est une histoire des conflits sociaux. La technique n'est pas neutre : elle sert à quelque chose, et donc, à quelqu'un.
Interview dans la série documentaire LE TEMPS DES PAYSANS, épisode 1 : Âge d'or, âge de fer.
– Préférerais-tu connaître une vérité qui te rendrait triste ou bien rester dans une ignorance heureuse ?
J'appartiens sans retour à cette sombre nuit qu'on appelle l'amour.
Le Wager et le reste de l'escadre étaient en mer depuis à peine deux semaines, et il ne s'était pas encore acclimaté à son nouvel environnement. Il devait baisser la tête s'il ne voulait pas se cogner au plafond du second faux-pont et partageait ce caveau de chêne avec d'autres jeunes enseignes. Chacun avait droit à un espace d'à peine plus de cinquante centimètres de large pour attacher son hamac, de sorte que leurs coudes et leurs genoux s'entrechoquaient parfois avec ceux de leurs voisins. C'était quand même royal : presque vingt centimètres de place supplémentaire qu'il n'en était alloué aux simples matelots, [...]
Dina a l’impression d’assister à la préparation d’une comédienne avant son entrée en scène. Mandy est devenue une parodie d’elle-même !
Ils parlaient de moi comme si j’étais mort.
j’étais plus vivant que jamais. je me sentais bien.
je pouvais même toucher ma poitrine. même pas
mal. pas mal du tout.
de sorte que mon jour c’était tous les jours. juste les bras
remplis de fleurs me serraient dans les bras comme mes bons amis.
et tout le monde parlait en bien de moi. que j’aurais été un homme
bien. magnanime. je n’avais aucune idée d’où ils tenaient ça. ces propos
sur moi. ils les tenaient.
comme si j’étais mort c’est ainsi qu’ils parlaient de moi
je suis plus vivant que jamais. j’explose de vitalité et d’amour.
que j’ai envie de me battre avec mes propres bras
ces tendres fleurs dans ma poitrine
je me sens bien et de plus en plus aromatique.
et tout le monde parlait en bien de moi. que j’aurais été un homme
bien. magnanime.
VALDIMAR TÓMASSON
Pourquoi le parfum de tes mots
s'est-il affaibli.
Et ta présence
devenue une branche nue.
Et mon espoir nuit d'hiver.
La nuit était telle sans couleur
ou rouge feu ?
Une étoile veille
sur le ciel d' hiver.
Les fleurs de givre scintillent
blanc ressac et pures.
L' été s'enfuit dans la mer
et l'automne approche des terres.
Les yeux vifs
de l' étendue de glace rayonnent.
Le soleil miroite dans les déserts
de l'espérance.
Je reste
dans la nuit étoilée.
Mais au-dessus s'étend
l' édredon bleu.
Et la terre est couverte de silence.
Vetrarland, JPV, Reykjavik, 2018
Lire de bons livres vous empêche d'apprécier les mauvais.
Qu'il est doux d'aimer cette poésie
Du ruisseau qui siffle indolent,
Du blé qui tend son frêle épi :
Les mots sont impuissants.
(extrait des Vitraux de lumière, p. 29)