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Le foyer des mères heureuses

Amulya MALLADI. Le foyer des mères heureuses.



Ce récit retrace le parcours du combattant auquel se heurtent les couples stériles. Priya, une trentenaire américano-indienne a recourt à la GPA (Gestation Pour Autrui). Elle a fait trois fausses couches. Avec son époux Madhu, un indien pure souche mais vivant aux Etats-Unis, ils ont enfin trouvé une mère porteuse. Ils sont en Inde. Ils vont enfin savoir si la mère porteuse Asha est enceinte. Cette dernière est âgée de vingt-cinq ans et elle a deux enfants : un garçon, Manoj, cinq ans et Mohini une petite fille de deux ans. Son époux, Pratap est peintre en bâtiment et ils vivent dans une toute petite maison : ils sont très pauvres. Cette GPA, fortement rémunérée devrait leur permettre d’assurer l’avenir de leur fils, un enfant très intelligent, possédant un QI de 160. Et peut-être pourront-ils s’offrir un appartement moderne ! Nous vivons par procuration neuf longs mois d’attente, tant pour la mère porteuse que pour la future mère à laquelle l’enfant tant désiré est destiné !



Priya et Madhu vont rencontrer la mère porteuse, son époux et même les enfants. Une relation en dent de scie va unir ces deux familles. D’un côté les riches, de l’autre les très pauvres. Ces deux femmes, l’une offrant son utérus à l’autre vont apprendre à se connaître. Tisseront-elles des liens indéfectibles ? Quels sont les divers sentiments que l’une et l’autre ressentent à travers cette épreuve ? L’une donne un enfant à l’autre, moyennant une certaine rémunération. L’autre, avec des « petits cadeaux », tente de s’inscrire dans une relation à plus long terme. Asha doit séjourner, à plein temps dans « le foyer des mères heureuses », foyer qui reçoit toutes les femmes en cours de gestation pour autrui au minimum un mois avant la date prévue pour l’accouchement et qui dépend de la clinique du Dr Swati. Cette clinique, bien que récente, n’est pas très bien entretenue. Je pense que le Dr Swati reçoit d’énormes émoluments de la part de ses généreux patients. Elle redistribue une part au couple porteur de vie. Grâce à cette manne financière, les participantes à cette loterie peuvent envisager un avenir un peu plus serein. Certaines femmes n’hésitent pas à mettre leur vie en jeu plus d’une fois pour acquérir, qui un appartement, une maison, ou offrir des études à leurs enfants...



Cette narration nous démontre les aléas d’un couple en mal d’enfant et le quotidien d’une famille porteuse d’espoir : donner à cette mère la joie de serrer son enfant dans ses bras. Ces deux couples sont le reflet de nos civilisations et de notre époque. Ils sont tous les deux l’expression de notre civilisation. C’est merveilleux, ce sacrifice que consent Asha : elle offre une part de sa vie, un cadeau de la nature, refusé à Priya. Je pense que ces deux femmes seront appelées à se fréquenter, ne serait-ce qu’à travers l’avenir, non pas de la petite fille qu’a porté Asha mais de son fils Manoj, auquel le couple américano-indien donne une sérieuse impulsion pour son avenir. Un très bon roman que je vous conseille de lire et qui nous éclaire sur la GPA. Il me semble que toute femme qui a la joie et l’envie de procréer comprend le désarroi de celle qui ne peut porter un enfant et vivre une maternité normale. La psychologie des différents personnages de ce récit est bien explorée. Amulya MALLADI maîtrise son sujet et cette histoire nous émeut. La vision des deux héroïnes nous promène sur deux continents, deux pays, diamétralement opposés par leur culture, leurs coutumes, leurs ressources ou l’absence de richesses. Les enfants de Asha et Pratap sont très naturels. Je vous souhaite une bonne journée et de belles lectures, à partager.

( 11/05/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les Planches courbes

Il y a bien longtemps de ça, un professeur de littérature nous rappelait que des poètes, il y en a de toute sorte : des beaux de l’air comme des butors...

J’ajouterais que l’écriture est parfois mal armée mais parfois de bonne foi.



Car Mr Bonnefoy porte bien son nom : il a confiance dans le monde réel et ses proches, il aime ses souvenirs les plus simples et les partage simplement.

Les paysages n’existent pas que pour eux ou pour que les hommes s’en servent mais pour qu’une vérité de Mère Nature s’y ébatte.



Ainsi le poète personnifie-t-il celle-ci comme une cohorte de vieilles amies qui nous assistent... Ou plutôt l’inverse il naturalise ses sensations et les vérités humaines et en fait un paysage rassurant.



"La neige

Elle est venue de plus loin que les routes,

Elle a touché le pré, l'ocre des fleurs,

De cette main qui écrit en fumée,

Elle a vaincu le temps par le silence."



Ainsi aussi, l’eau et la boue sont un miroir non pour qu’on s’y mire ni même pour qu’y paraisse le ciel mais pour que le vent ou plus simplement l’air passent entre ciel et boue.



Il ne faut pas y voir un symbole. Yves Bonnefoy a en tête l'immense dessin de la vie et en émiette, au-delà de la compréhension des parties , quelques vérités afin de rejoindre l'en-deçà, l'Un de la présence de la nature et de l'être.



Notre poète cache derrière chaque poème non une versification, non un rythme, ni une respiration mais la pensée ou mieux encore le souffle d’un mythe, d’un esprit, la brillance d’un peintre à l’œuvre, la beauté d’Hélène qui enflamme Troie ou ces raisins que peint Xeukis et que s’arrachent les oiseaux gourmands.



"c'était là beaucoup de réalité, comme vous diriez, dans simplement une lettre"



Il s'attache à la matérialité du langage non comme un outil dont on use ou l'on joue mais comme la preuve que la poésie existe en chaque chose.



"Une façon de prendre, qui serait

De cesser d'être soi dans l'acte de prendre,

Une façon de dire, qui ferait

Qu'on ne serait plus seul dans le langage."



Yves Bonnefoy ramène la présence humaine dans la parole poétique.

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Moi, Tituba sorcière

Belle plume et belle histoire, j’ai adoré 😊



Découverte à l’occasion de sa disparition récente, cette auteure mérite vraiment d’être lue, et je pense enchaîner sur Ségou.



Peu fan d’ésotérisme habituellement, cette histoire de sorcière, dont la toile de fond est véridique, m’a emmené sans discussion aucune du début à la fin.



De nombreux rebondissements, de nombreux personnages nous accompagnent jusqu’au dénouement, et j’ai bien envie de relire la pièce de théâtre de Arthur Miller consacrée aux sorcières de Salem (mais où Tituba n’est même pas citée je crois).

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