AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Expert témoignage

Cet insigne distingue ceux qui aiment être informés des grands événements de ce monde ou des petits faits vécus à travers des témoignages et des récits de vie.
Non classéDécouvrez tous les insignes
Les meilleurs   Dernières critiques
Le Couteau : Réflexions suite à une tentative d..

Trente ans après la fatwa, en 2022, « A » comme le surnomme Salman Rushdie, attaque l’écrivain et lui donne quinze coups de couteau.



« A » intelligence limitée, paroles médiocres nourries de celles de l’Imann Yutubi, pas de paroles « habitées » et avançant une non-culpabilité!!!



2024 : Rushdie soumet aux lecteurs les réflexions et les ressentis qui font suite à cette agression.

Une descente aux enfers combattue par une volonté de vivre et de vivre cette « seconde chance » encore plus intensément.



Il nous raconte tous les maux dont il a souffert, la douleur, la rééducation, l’importance de ceux qui l’entourent (femme, enfants, soeur…).



Il y a de ces passages forts qui dénoncent la stupidité et la dangerosité des idées reçues, d’une religion impitoyable quittant la sphère privée, d’une démocratie en berne.

Un échange imaginaire avec « A » ne contient pas la force à laquelle on pourrait s’attendre mais « soulage » probablement l’auteur en proie au doute : rencontrer ou pas le fanatique?(la démarche de Samuel Beckett l’interpelle).



Quant à sa relation maritale, quant aux renvois à ses livres, quant à son auto-louange, etc… cela contribue à le rendre moins sympathique et n’apporte qu’un reflet de narcissisme.



Mais l’important et le beau sont dans ces mots qui donnent espoir, ramènent aux faits et à la réalité et proviennent du profond d’un homme qui a souffert dans sa chair par la stupidité d’autres hommes.

Commenter  J’apprécie          20
A quoi pensent les Russes

Après son « Kaboul Disco », Nicolas Wild nous propose un voyage au cœur de la Russie de Vladimir Poutine, cet empire voulant s'étendre à l'Ukraine et pourquoi pas au-delà.



La question qui se pose est de savoir à quoi pensent les Russes ? Sont-ils pleinement satisfaits de cette situation qui a entraîné la guerre et des milliers de mort aux portes de l'Europe ? Une telle invasion ne s'est plus produite depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale sur le sol européen.



L'auteur essaye de rester neutre mais on voit bien qu'il est souvent très choqué par les réponses qui lui seront apportées de ses différents interlocuteurs qu'il interroge de manière assez professionnelle avec l'aide d'une correspondante locale.



On s'aperçoit que cet ex-agent du KGB revanchard et devenu président à vie a verrouillé tout ce qui pouvait être assimilé à une simple opposition dans le pays au fil des années pour avoir la main-mise totale sur son peuple. La Russie a toujours vécu sous un pouvoir politique fort que cela soit au temps des Tsars ou du communisme. On s'aperçoit que les russes ont besoin de cela pour survivre. Cela fait partie de leurs gènes. La loi du plus fort !



Certes, une minorité d'opposants existent mais ils sont presque tous exilés à l'étranger et n'ont plus vraiment une prise sur ce qui se passe réellement dans ce pays. La récente réélection triomphale de Poutine pour son 4ème mandat avec 87% des voix prouve que le peuple ne décide pas vraiment de son destin. En effet, quand un seul homme filtre les choix selon son intérêt personnel, une élection dans ce cas n'est qu'un grossier simulacre de démocratie.



Cependant, le soutien d'une frange importante de la population au président russe, même après deux ans de guerre en Ukraine, reste une certitude, grâce sans doute à l'ampleur des manipulations politiques, sociétales et historiques. Et c'est bien là, tout le problème !!!



J'ai apprécié cette BD car elle est actuelle et elle nous offre un regard assez intéressant sur la société civile russe. La fin de ce récit m'a laissé une impression de malaise par rapport à la suite surtout quand on voit le regard de l'auteur qui semble inquiet.



On ne peut que le comprendre à l'aube d'une troisième guerre mondiale embrasant toute l'Europe entière. Pas plus tard que cette semaine, notre Président Macron espérait de toute ses forces qu'on n'aura pas à partir en guerre. Cela n'augure rien de bon...



Oui, cette BD mérite incontestablement une lecture surtout dans le contexte actuel afin de mieux comprendre les enjeux géopolitiques.
Commenter  J’apprécie          572
Mes Guerres

Lire ce témoignage du grand reporter Marine Jacquemin, c'est replonger dans l'Histoire, parcourir à nouveau les grands moments noirs de la fin du XXème siècle et du XXIème siècle.

C'est lire la pérennité de la folie des hommes.

C'est se dire qu'aucune leçon n'est jamais tirée et que tout continue laissant l'homme dans la misère et la souffrance.



Des hommes et des femmes ont témoigné et l'auteure en fait partie.

Son humanité se lit à travers les souvenirs qu'elle nous raconte pudiquement.

Et nous les découvrons, écoeurés, révoltés tout en sachant la différence entre elle et nous.

Elle qui a vécu ces moments dans sa chair, son coeur et son esprit et a donné un sens à ce journalisme d'action nécessaire pour savoir, essayer de comprendre, ne pas se taire, rester vigilants.



Rwanda, Gaza, Liban, Irak, Tchétchénie, et tant d'autres… ces noms synonymes d'horreur, de souffrances, de famines … et qu'on ne peut oublier.



Ce livre permet de se rappeler qu'il ne faut pas que la guerre devienne un simple fait divers regardé distraitement entre deux informations.

Le danger de la banalisation est grand et ce livre-témoignage ouvre les portes à la conscience.



Reporter mais aussi une femme qui confie les douleurs personnelles, les doutes, les amours.

Une femme qui s'est consacrée pleinement à ce métier risqué, s'est positionnée fermement dans une profession essentiellement masculine, s'est battue contre la maladie, a subi l'injustice et la jalousie. On sent parfois une amertume triste.



Des rencontres émouvantes : Mitterrand, Les Chirac : respect et soutien.

Des êtres qui l'accompagnent, des morts injustes.



Puis avec Muriel Robin, elle a poursuivi le rêve d'un hôpital en Afghanistan.

De nouveau la lutte, la recherche de mécènes, convaincre et enfin l'aboutissement, la consécration, la récompense…



Voilà un livre dense, porteur d'un idéal et riche d'humanité.

Commenter  J’apprécie          101
Le match de la mort

Si j’aime le foot ? Non, pas du tout, mais j’aime l’Histoire et les petites histoires dans la grande.



Et cette histoire, elle se passe durant la Seconde Guerre mondiale, lors du début de l’opération Barbarossa et de l’invasion de l’Ukraine et de la Russie.



Mais ce sera en Ukraine que nous allons aller voir ces joueurs de foot qui possédaient une autre étoffe que les crésus en short de maintenant.



Une partie des membres du club de foot du Dynamo Kiev se sont retrouvés emprisonnés dans des camps de détention, puis libéré, affamé, amaigri, sans un sou. Ils sont quatre à se retrouver à bosser dans la boulangerie N°1, tenue par un fan de leur équipe et qui tente d’aider le plus de gens possible.



De l’autre côté, le moustachu assassin et mégalo, a envie de transformer les riches plaines fertiles d’Ukraine en terres pour son peuple, qui apparemment, est trop à l’étroit en l’Allemagne. Pourquoi ne pas faire comme les colons au far-west et passer tout le monde par les armes ?



Pour lui et ses sbires, tout ce qui n’est pas allemand est inférieur et dont, les ukrainiens sont des êtres barbares, sans culture, juste bon à… Bref, pour les nazis, il faut les éradiquer et surtout, ne pas leur donner de quoi être fier d’eux.



Alors, quand les anciens du Dynamo et du Lokomotiv, jouent au foot avec leur maillot d’équipe nationale, rouge, sous le nom de START et mettent une branlée aux autres équipes, dont des allemandes, ça passe mal chez les nazillons.



Ils auraient pu s’incliner devant les allemands, nos ukrainiens qui jouaient comme des dieux, c’était le match retour et ils leur avaient déjà mis la pâtée à l’aller, alors, pourquoi ne pas se coucher ?



Parce que cela faisait trop longtemps qu’ils courbaient l’échine, qu’ils baissaient les yeux, qu’ils subissaient le joug de l’oppresseur, les fusillades, les assassinats, les emprisonnements, les privations, alors, basta, ils y sont allés à fond, ne leur ont pas laissé la victoire, n’ont pas baissé les yeux et ils ont même redonné de la fierté au peuple ukrainien.



Hélas, les allemands sont mauvais perdants…



Une bédé dont je n’ai pas aimé les dessins, mais où j’ai vibré avec le scénario et les matches de foot, parce que les enjeux n’étaient pas de l’argent, mais une forme de liberté, l’occasion de montrer que les ukrainiens ne sont pas des êtres inférieurs. Ils l’ont payé cher, trop cher.



Une petite histoire dans la grande que j’ai été contente d’apprendre. Celle de l’histoire de l’équipe qui a défié les nazis.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          280
Voyage aux îles de la Désolation

Emmanuel Lepage livre ici son carnet de voyage dans les mers du Sud, très très au Sud : il a accompagné la tournée du navire "Marion Dufresne" qui ravitaille les bases polaires de Crozet et des Kerguelen.

Beaucoup de dessins en noir et blanc, des portraits, et puis des taches de couleur, des paysages ; puis, au détour d’une page : des aquarelles à vous couper le souffle.

Cet album est une œuvre magnifique. Après sa lecture, vous ne regarderez plus jamais du même œil le "bas" d’un globe terrestre.

C’est aussi une rêverie sur l’idée même de navigation polaire (idée mise à l’épreuve par le mal de mer, hélas), une réflexion sur le thème de l’isolement et de la chaleur humaine, et puis un fantastique documentaire sur ces personnes, scientifiques ou non, qui choisissent volontairement de s’exiler dans ce monde minéral qui paraît si hostile à l’humain, de vivre loin de tout dans cette société miniature.



Challenge Bande dessinée 2024

Club de lecture mai 2024 : "W-X-Y-Z"
Commenter  J’apprécie          270
Les Fantômes du lac : Mémoires d'un village meur..

Le commentaire de Cathy :

Dans les années 70 deux petites filles ont été retrouvées noyées dans un étang.

Dans le petit village de la Marne, de nos jours, un petit EHPAD est hanté : ses résidents voient régulièrement apparaître des petites filles.

On raconte que ce sont les fantômes des deux petites retrouvés noyés dans l’étang du coin qui sont à l’origine de ses phénomènes étranges.

Manon Gauthier-Faure se rend sur place pour en savoir plus, son enquête va-t-elle permettre de lever le voile sur le passé de cette bourgade rurale en apparence sans histoire.

Manon Gauthier-Faure nous propose un récit ponctué d’entretiens auprès d’habitants d’un village où un drame a eu lieu et où plusieurs décennies plus tard des phénomènes étranges apparaissent dans l’EHPAD du coin.

L’enquête en elle-même n’apporte rien de retentissant, mais m’a amené à me questionner sur les habitants qui semblaient avoir oublié la disparition tragique de deux petites filles du village.

Le côté apparitions, phénomènes étranges est aussi une partie du récit que j’ai bien aimé, ce genre d'événements m’intrigue toujours autant.

J’ai apprécié le style de l’auteure, elle a une plume très agréable, je la remercie d’avoir mis en lumière le destin tragique de ces deux petites filles, une belle manière de les sortir de l’oubli dans lequel elles étaient tombées.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
Commenter  J’apprécie          20
Le journal d'un poilu

Dans cet ouvrage nous suivons le soldat André Beaujouin, jeune homme pris dans l’engrenage de la Première Guerre mondiale. Ce journal retrace le parcours du soldat, ses pérégrinations sur le front, ses lettres, ses amours… un témoignage authentique qui permet également de suivre la Grande Guerre dans tous ses aspects : batailles célèbres, vie du poilu, vie à l’arrière, événements de la guerre… je regrette toutefois que le livre n’aille pas plus loin dans les détails.

Le livre est complété par des documents en fac-similé assez nombreux : carte de rationnement, livret militaire, cartes postales, bulletin de santé…

Un ouvrage original qui est très bien réalisé et qui est idéal pour les plus jeunes pour découvrir cette guerre.
Commenter  J’apprécie          40
Heureusement, elle n'a pas souffert

Très beau témoignage sur le deuil. Bruce Toussaint raconte la mort de ses parents relativement jeunes (68 et 73 ans) à quelques années d'intervalle. Sa mère meurt brutalement en pleine rue d'une crise cardiaque ce qui ajoute à son désarroi.

Il évoque leur vie modeste, leurs origines, la famille fusionnelle qu'ils formaient à quatre, le chagrin, la difficulté à avancer quand toute la société vous pousse à aller de l'avant, à minimiser le deuil "les parents, c'est dans l'ordre des choses, elle n'a pas souffert etc..) La mort est taboue, la tristesse également. La vie doit être joie, dynamisme, épanouissement et non tristesse dans nos sociétés modernes. le deuil des parents ou autres est nié par la société, mal pris en charge administrativement et psychologiquement alors que nous sommes tous amenés à le vivre. La tristesse évolue mais ne disparait pas. La douleur est moins violente mais les regrets, la nostalgie, la jalousie envers ceux qui ont encore leurs proches, les souvenirs nous ramènent aux absents. Très émouvant et juste.
Commenter  J’apprécie          00
S'enfuir : Récit d'un otage

Christophe André, un humanitaire français en mission pour une ONG est capturé en 1997 à l'Ouest de la Tchétchénie. Il restera otage plus de trois mois dans une pièce, attaché à un radiateur, désentravé seulement pour manger (frugalement) et aller aux toilettes. Ce roman graphique est le récit de sa captivité puis de son évasion. Des vignettes répétitives monochromes gris-bleu traduisent la monotonie des journées et permettent au lecteur une immersion dans la vie de Christophe André : nous sommes enfermés avec lui, nous sentons cet enfermement. Comment tenir psychologiquement?
Commenter  J’apprécie          80
Demain, demain, tome 2 : Gennevilliers cité d..

Demain, Demain : Genevilliers, cité de transit, 51 route principal du port- 1973. Laurent Maffre à travers les images et les textes de cette bande dessinée rafraîchit notre mémoire. C'était la France d'après..Après la guerre d'Algérie, la France d'avant le premier choc pétrolier. Il fallait produire, produire, faire tourner les usines à plein régime. Il fallait des bras, beaucoup de bras. La France ne voulait pas de cerveaux, mais des corps. Voici l'histoire de nos banlieues ouvrières en ces années 1970. Bidonville, cité de transit. Entre pont autoroutier et chantiers. C'est une histoire dont on doit se souvenir. Elle fait partie de notre histoire commune, à nous toutes et tous, français, et ceci quelque soit notre origine.

Lire "l'établi" de Robert Linhart, ou "Elise ou la Vraie vie" de Claire Etcherelli, regarder "l'amour existe " de Pialat, et se plonger dans les dessins et les mots de Laurent Maffre, c'est aller à la rencontre de notre histoire nationale, se souvenir ou bien apprendre, le principal est de comprendre.



Astrid Shriqui Garain



Commenter  J’apprécie          110
101 ans Mémé part en vadrouille

Elle l'avait promis: elle écrirait les incroyables aventures d'elle et de sa grand-mère à qui la médecine ne donnait qu'une très petite espérance de vie: un mois maximum, alors qu'elle s'ennuyait dans un EHPAD à 101 ans. Elle va mettre sa vie entre parenthèses pour s'occuper de sa grand-mère 24h sur 24 (elle est quittée par son amoureux). Cette grand-mère d'origine italienne est odieuse au début mais elle n'avait jusque là que peu de relations avec Fiona; elle la trouve moche et voudrait la marier au plus vite . La jeune femme n'a aucune expérience des personnes âgées et se retrouver à changer les couches d'une personne incontinente n'est pas une partie de plaisir, ni lui faire avaler ses médicaments...La vieille dame prive de sommeil sa petite fille prête à craquer. L'idée saugrenue d'emmener la vieille femme voyager en camping-car sera la solution. Elles vont s'apprivoiser peu à peu.

Née en 1917, très pauvre, elle va découvrir avec stupéfaction le monde actuel. Il y a des moments assez drôles et touchants.

Mais sur le plan littéraire, je suis restée sur ma faim; certes ce n'est pas un roman mais un témoignage engagé pour un autre regard sur la vieillesse.

L'autrice se moque d'elle même parfois en constatant que cela tourne au guide touristique; j'avoue avoir sauté des pages, de toute façon tous les paysages sont magnifiques..."petit papa" et "petite maman" sont des expressions qui m'ont agacées. Un peu bizarre d'ailleurs d'avoir embarqué les parents dans l'aventure, ils passent les nuits dans un fourgon aménagé.

Ils font du tourisme pendant le sommeil de l'ancêtre qui ne reste pas seule plus d'une heure. Le covid et le confinement vont compliquer la situation.

Une lecture facile pleine de bons sentiments mais qui fait réfléchir.
Commenter  J’apprécie          100
Le Couteau : Réflexions suite à une tentative d..

Je n’ai pas lu Les Versets sataniques, tout comme ne l'a pas lu non plus celui qui a tenté d’assassiner Salman Rushdie, un américain de 24 ans.



33 ans après la sortie de ce livre -qui a entraîné à sa sortie manifestations, autodafés, condamnations de la part de certaines personnalités (l’ancien président Jimmy Carter ou l’écrivain Roald Dahl par exemple) mais surtout une fatwa contre lui- alors que l’écrivain est sur scène pour intervenir lors d’une conférence à Chautauqua, il est poignardé à de multiples reprises et laissé quasi pour mort.



Parce qu’il ne pouvait pas faire autrement qu’écrire sur cette tentative d’assassinat, est né Le couteau



Le couteau, celui utilisé par son meurtrier. Le couteau peut-être aussi pour dire que lui aussi à une arme, les mots et que le livre est, si ce n’est un droit de réponse, une façon de reprendre le contrôle sur le cours des choses.De ce moment où sans voir pour autant la fameuse lumière, il a pensé qu’il était en train de mourir (avec une tristesse liée au fait que ses proches n’étaient pas là) au retour à la vie publique dans une soirée avec d’autres écrivains en passant par toutes les étapes physiques et morales vécues, Salman Rushdie nous livre ses réflexions.



Si le second chapitre est consacrée à sa femme actuelle, la poétesse et romancière Eliza Griffith, ce n’est pas seulement pour nous raconter leur rencontre assez romanesque mais parce que l’écrivain, face à cette haine que quelques pages des Versets sataniques ont provoqué, ce qui l’a sauvé, selon lui, est l’amour. L’amour de sa femme, celui de ses proches (famille).



Sur les motivations de l’acte de celui qu’il appelle « le A. », Salman Rushdie ne s’attarde pas réellement mais il consacre tout un chapitre à des conversations imaginaires avec son assassin où il l’interroge tout de même sur le pourquoi de son acte, sur les notions de vérité et d’ennemi.



Avec une plume d’une clarté impeccable, un sens de l’humour toujours présent, Salman Rushdie réaffirme de manière aussi percutante que bouleversante le rôle des écrivains face au fanatisme. Magnifique.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
Commenter  J’apprécie          140
Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé

Première approche de Frédéric Beigbeder avec ce titre qui m’a particulièrement attiré. J’étais mitigée après avoir vu deux - trois entretiens où j’hésitais entre il est loufoque ou il est cultivé voire intéressant.



Après certaines critiques l’accusent de parler de lui comment faire autrement quand on écrit son autobiographie ?



Frédéric Beigbeder, sa vie, ses amours, ses emmerdes et ses addictions (il cumule) est une bonne lecture.



Il est sincère, les temps ont changé, l’homme doit s’adapter à la nouvelle gent féminine. Étant mère d’un garçon, je me suis souvent demandé quel serait son avenir.



Après, c’est un style très agréable à lire, le livre est très vite lu. Il a le sens de l’humour, est cultivé, intelligent, spirituel et pratique à merveille l’autodérision.



Il se sert de citations d’autres auteurs et transmet l’envie de les lire.

Il ne mâche pas ses mots et dit ce qu’il pense. On est d’accord où pas.



« À l’intention des spécialistes : dans la guerre entre féministes, je me situe plutôt dans le camp d’Élisabeth Badinter et de Sylviane Agacinski que dans celui de Sandrine Rousseau et d’Alice Coffin. »



« La cathophobie est un racisme parfaitement autorisé, voire encouragé en France. »



Et à propos des enfants des années 60 :



« Ils ont vécu des existences inventives, des amours à rebondissements, des traumatismes à retardement. Ils se sont abimés parce qu’ils ont vécu. ».



L’auteur prend du recul et analyse une époque tout-à-fait différente de maintenant. Pas meilleure mais pas pire.



Ce fut une lecture instructive qui m’a donnée envie de poursuivre mes lectures. Je vais tenter 99 francs que j’ai laissé de côté parce que la publicité ne m’a jamais intéressée.



Finalement je ne regrette pas ma curiosité et vous conseille d’en faire autant.

Commenter  J’apprécie          4714
L'événement



Quand Annie Ernaux écrit sur son avortement dans les années 1960, c’est avec autant de détachement, semble-t-il, que sur les autres sujets qu’elle aborde dans son œuvre.

Mais la distance est relative car elle répète combien la souffrance morale qu’elle a vécue à travers cette expérience l’a poursuivie toute sa vie, est à l’origine de son besoin d’écrire sur cet événement.

C’est court, intense, ça se lit d’une traite mais avec respect et des frissons dans le dos.

Merci Simone Veil.

Commenter  J’apprécie          270
Lebensborn

Isabelle Maroger est bouleversée par un cours d’histoire au collège. Elle y apprend que les nazis ont créé pendant la seconde guerre mondiale des Lebensborn, des maternités destinées à la sélection d’enfants blonds aux yeux bleus, notamment en Scandinavie. L’information la touche particulièrement car sa mère, Katherine, est née en Norvège en 1944 et a été adoptée par un couple français deux ans plus tard. Lorsqu’elle interroge sa maman en rentrant à la maison le soir, cette dernière botte en touche. Ce n’est qu’après la disparition des ses parents adoptifs que Katherine se décidera à faire des recherches et qu’elle découvrira qu’elle est bien née dans un Lebensborn, de la liaison d’une norvégienne avec un soldat allemand. Elle ira même jusqu’à retrouver l’identité de sa mère, malheureusement décédée. La rencontre avec son frère, ses sœurs et sa tante reste malgré tout un grand moment d’émotion. Tout l’inverse du voyage en Allemagne pour découvrir un père d’une froideur déstabilisante.

La mère d’Isabelle Maroger avait déjà raconté son histoire dans un livre intitulé « Les racines du silence ». Si sa fille a décidé de s’en emparer à son tour, c’est pour livrer sa propre vision d’un héritage familial douloureux et pour montrer à quel point la génération suivante pouvait être impactée par de lointains événements. Comment grandir avec la révélation d’un tel secret de famille ? Comment gérer sa propre maternité ? Comment avancer sans avoir l’impression de porter un trop lourd fardeau mémoriel ?

Récit au long cours se déroulant sur plusieurs années, cette (en)quête intime et personnelle touche à l’universel. Le travail de mémoire est présenté sans non-dit ni faux-semblant, en toute transparence. Une réflexion sur la transmission aussi sensible que sincère, portée par un trait naïf et vivifiant qui souligne à merveille le large spectre des émotions ressenties par chacun. Au final la recherche des origines se révèlera salutaire pour tous, poussant même Isabelle Maroger à conclure que renouer avec ses racines norvégiennes, « c’est avoir retrouvé quelques pièces de puzzle manquantes à [son] identité, et surtout à [son] cœur. »


Lien : https://litterature-a-blog.b..
Commenter  J’apprécie          110
Comment obtenir cet insigne?
    Les insignes experts sont attribués aux spécialistes ou amoureux d'une thématique littéraire, en fonction de la qualité et de la diversité de leurs critiques sur cette thématique

{* *}